DU LAVAGE DE CERVEAUX OPERE PAR LA FRANCE EN BRETAGNE ET AILLEURS.

 

LES INVRAISEMBABLES FADAISES LINGUISTIQUES DE LA RELIGION FRANCAISE , ENCORE ENSEIGNEES DANS LES ECOLES…

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La France découvre, avec stupéfaction que, cinquième puissance économique mondiale, elle est gouvernée par des nuls, qui dépassent l’archi-nullité. Comment la France est-elle tombée si bas? D’aucuns pensent que les pantins sont arrivée au pouvoir depuis l’élection de celui que d’autres appellent HOLLANDOUILLE Ier, en 2012, et du glorieux et génial AYRAULT, dont un élu socialiste – si l’on en croit le journal Le Monde -, a dit qu’il faut le « cramer ». Depuis l’élimination de Valéry GISCARD d’ESTAING, en 1981, surtout de Raymond BARRE, la France n’est plus gouvernée. Les choses, qui n’étaient déjà pas brillantes, se sont brutalement aggravées cette année là, par l’arrivée au pouvoir d’une bande d’ambitieux incompétents, qui se sont partagés tous les postes importants et moins importants, avec une impudeur qui a stupéfié ceux qui en ont été témoins – je fais partie des témoins directs, étant alors en rapport fréquent avec les ministères, dans différentes affaires : saisi plus d’une fois de vertige, j’ai vu de mes yeux – de mes yeux vu -, ces incapables dans leurs fonctions, in situ, c’est à dire dans les cabinets ministériels et dans leurs services, témoin de leur suffisance de leur arrogance, de leur absolu sectarisme. La vérité est que les interlocuteurs extérieurs des pouvoirs publics se sont trouvés, tout d’un coup, privés d’interlocuteurs, les personnes compétentes en place ayant été pour le grand nombre, virés, au bénéfice des amis des suppôts du régime, ou des encartés, impatients de dévorer leur part du gâteau républicain, mis tout soudain à la portée de leur appétit vorace. Les courtisans, innombrables, ont inspiré un franc dégoût à ceux qui les ont vu opérer. La lèpre de la courtisanerie a été l’une des caractéristiques les plus répugnantes de cette période. (Youtube : la pitoyable cour de Solutré dans sa pitoyable simagrée :

François MITTERRAND est le grand responsable de l’accroissement brutal de ce phénomène :  il adorait qu’on lui lèche les pieds, c’était un signe de très grande immaturité psychologique, d’un égo absurde, auquel s’est pliée la valetaille qui l’entourait , et qui ne pouvait être admise dans son entourage que par cela, à de rares exceptions près, parmi lesquelles l’estimable Michel ROCARD. Supporter que les autres s’humilient devant soi, les contraindre à le faire, ne choisir ses collaborateurs qu’en fonction de leur aptitude à être serviles, est un signe qui ne trompe jamais : celui qui pratique cette bassesse est un être faible, le contraire de ce que doit être un chef d’Etat.

On a souvent dit que le général de Gaulle avait constitué autour de lui une « Cour » à ses ordres. Cette vision est très courte. De Gaulle méprisait foncièrement les gens serviles, même s’il s’en est servi souvent, les nécessités de ses fonctions l’obligeant à le faire. Ceux qui l’ont approché dans son cabinet, beaucoup plus rarement dans sa vie personnelle, peuvent attester que sa capacité d’écoute était très importante; il n’a jamais voulu imposer aux autres ce sur quoi il se jugeait incompétent, avant de savoir, à son tour, par un travail d’information méthodique, par l’écoute de ceux qu’il consultait – sans les interrompre -, ce qu’il convenait de décider, dans l’intérêt du pays. Ensuite de quoi, il exigeait qu’on obéisse, ce qui est le rôle d’un chef : son autorité n’était pas un a priori, mais un à posteriori. Les erreurs politiques – graves : affaire des harkis, dont il porte la lourde responsabilité, affaire du Sahara, dont les seuls propriétaires légitimes étaient les tribus locales, en aucun cas le pays auquel ce vaste et richissime territoire a été cédé -, n’ont pas été inspirées par des pensées basses, mais par des erreurs d’analyse politique – ce qui ne les excuse ni de près ni de loin  …..

J’ai dit la condamnation sans nuances  et sans réserves que je porte sur François MITTERRAND et ses acolytes, à quelques exceptions près, et le franc mépris qu’ils m’inspirent, partagée par des gens estimables comme Michel ROCCARD, qui déclara publiquement qu’il aimait à s’entourer de « gens un peu limite », ce qui n’était qu’un euphémisme, les affaires judiciaires l’ayant plus que largement démontré par la suite (http://www.humanite.fr/node/334959). L’ « arsouille », tel est le qualificatif par lequel de GAULLE désignait François MITERRAND « , « une figure infâme de la politique … une vessie bassement opportuniste et réactionnaire, que l’on a voulu faire passer pour une lanterne du socialisme et de l’émancipation« , selon Médiapart (8 novembre 2011). Ce qui est, à mes yeux encore extrêmement indulgent (http://www.liberation.fr/politiques/1997/10/23/de-gaulle-mitterrand-peyrefitte-se-lache-l-historien-jean-lacouture. )

JACQUES CHIRAC fut du même niveau, c’est à dire en dessous de la nullité.

 

Avec François HOLLANDE, c’est un désastre, une shoah. Des sénateurs, il y a quelques jours, ont déclaré publiquement, qu’il faudrait supprimer physiquement toute l’équipe gouvernementale actuelle. Du jamais vu, du jamais entendu, opinion partagée par une forte majorité de Français et de Bretons. Ce n’était qu’une demi-plaisanterie. L’un d’eux a précisé qu’il fournirait les Kalaschnikov. De plaisantes histoires circulent : « encore un carreau de cramé, voila AYRAULT qui passe »; « il va être indécent de demander à une femme enceinte si elle attend une fille ou un garçon : on va risquer la correctionnelle pour discrimination« ;  » lorsqu’on va, enfin, instaurer la tolérance zéro, qui a permis de venir à bout de la délinquance à New York, le couple lumineux qui dirige l’exécutif, tant les fautes politiques ont été nombreuses et désastreuses pour le pays, seront jetés en prison pour plusieurs centaines d’années »; « Christiane Taubira, ayant reçu en cadeau un volumineux livre sur les traites négrières, sur la vente et la livraison de ses frères africains aux européens par les négriers et rois noirs, et sur la traite arabe, qui a fait plusieurs millions de victimes de plus que les Européens, va se rendre en pélerinage à FATIMA, et en guise de pénitence, pour avoir porté des accusations meurtrières contre son pays d’accueil, fera le tour de la grande esplanade sur ses genoux, jusqu’à ce qu’ils en soient complètement usés ».

 

Aucun journaliste, aucun média, n’a jamais dénoncé les hallucinants dysfonctionnements de gouvernance de ce pays avec toute la vigueur qui eût été nécessaire.

J’ai été, pendant quarante ans, un témoin privilégié de ces dysfonctionnements : cela dépasse l’entendement, on ne peut croire que la sottise et l’incompétence, soutenues lors des élections par une presse aussi bête que les candidats, puissent atteindre de tels sommets.. Si les intéressés se contentaient de se couler eux-mêmes, ce ne serait pas grave. On sera débarrassé d’eux aux prochaines élections. Malheureusement, ils entrainent avec eux toute la France, et, pour son malheur, la Bretagne. En face, il n’y a pas beaucoup mieux. Tout le système est pourri. Il faut une révolution pour le détruire dans son entier …

 

http://louis-melennec.fr/2012/07/21/lettre-ouverte-a-madame-taubira-sur-la-loi-dite-taubira/

 

 

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Le bêtisier de la langue française. Les invraisemblables fadaises linguistiques de la religion nationale française, encore enseignées dans les écoles.

Une citation du bon docteur Mélennec :

  » Ainsi les Bretons, par l’action civilisatrice de la France, furent arrachés à leur néant, et, après tant de milliers d’années d’obscurantisme, de perversité et d’incurable sottise, ils furent, par la grâce de leur bienfaitrice, admis à contempler le Soleil, dont ils n’avaient pas même soupçonné l’existence. Ils en pleurèrent de joie et de reconnaissance. Ces populations arriérées, dont on avait désespéré, plus proches de l’animal que de l’homme, abandonnant le patois des hommes de Cro-magnon, commencèrent même, quoiqu’avec beaucoup de difficultés, à articuler la langue Universelle, le plus beau chef-d’oeuvre de l’humanité, depuis sa création : celle de la Nation française. La colonisation de ces êtres frustes, à mi-chemin entre l’homme et la bête, était donc en bonne voie  » ….. Etc. (Extrait du Blog de Louis Mélennec, 1er janvier 2010).

Lecteur, si tu es convaincu que le bon docteur MELENNEC cultive des sentiments anti-français, passes ton chemin.

Sinon, cliques sur le lien ci-dessous, écoutes, et ris des cocasseries que tu vas entendre sur la langue française, enseignées comme des vérités premières à des dizaines de millions de petites victimes innocentes dans les écoles de la Sublime République.

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http://lumiere101.com/2007/09/13/le-betisier-des-langues/

 

FRANCE INTER : L’invention de la France et de sa mythologie mensongère : le mur de Berlin de la sottise s’effondre.

Rien sur les télévisions nationales françaises, les grandes radios, les grands médias …. La Bretagne a des chefs d’industrie, une productivité agricole peu ordinaire pour un pays aussi exigu, des marées noires, une économie très dynamique, malgré le plombage de toute son économie, de sa vie sociale, de sa vie politique – réduite à de la figuration – par la France. … Mais elle n’a toujours pas d’histoire. Pas un film sur les guerres brito-françaises, les invasions, la destruction de la dynastie, des institutions, le pillage fiscal et humain, les personnages fabuleux de son histoire, les massacres de Saint-Aubin-du-Cormier, de Rennes et de Basse Bretagne, les 15000  hommes déversés par la France lors du soulèvement de Pontcallec, , les massacres révolutionnaires, les massacres et les noyades de Nantes et les atrocités commises par les armées françaises en 1793 et 1794, l’horrible boucherie de Savenay, le désastre humain de Conlie  …

Pourtant … pourtant, quelle que soit la volonté du « système » de faire obstacle à la vérité, et des journalistes aux ordres d’empêcher ceux qui savent de parler, c’est aujourd’hui peine perdue : l’obstination féroce de quelques uns a permis au message de passer. Ceci est irréversible. Dans mon entourage, proche ou lointain, je ne rencontre plus personne qui ne sache ce que j’ai mis trente ans à découvrir, car il n’était pas permis aux Bretons, dans mon enfance, d’accéder à leur histoire nationale, ni de savoir que la Bretagne est incluse dans un pays étranger par la force, le mensonge, la peur, l’obligation de se taire, la lâcheté.

Ne remerciez pas vos politiques : le Comté de Nantes n’a toujours pas rejoint la Bretagne; notre histoire nationale et notre langue ne sont toujours pas enseignées  dans nos écoles; chaque année meurent 10 000 locuteurs bretons, pour une centaine au plus qui prennent la relève : notre antique langue, pur joyau linguistique, est virtuellement morte. Quel sinistre bilan !

http://www.franceinter.fr/emission-service-public-linvention-de-la-france

Les crimes contre l’humanité et les crimes de génocide  perpétrés par le France en Bretagne et en Vendée, en 1793 et en 1794 :

 

Les Ecossais, les Gallois, les Catalans se moquent ouvertement de nous. Sommes nous NULS à ce point ?

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PROCHAIN ARTICLE : L’AVENIR DE LA BRETAGNE : LA DELINQUANCE, LA CRIMINALITE, LA SECURITE GEREES PAR LA REPUBLIQUE DES DROITS DE L’HOMME : LA FRANCE.

La France se suicide. Elle entraîne avec elle tous les moutons qui dépendent d’elle.

Nous ne sommes en aucun cas de ceux qui prennent le train en marche. Il y a 12 ans, en 2001, après avoir soutenu et inspiré de toutes nos forces la création de l’Association Nationale des victimes de l’Insécurité (ANVI), dans un climat de lâcheté et d’incompréhension parfaites … (A suivre …)

Il y a quinze ans, un débat aujourd’hui presque oublié – tant il est vrai que la mémoire des citoyens français s’apparente à celle des tourterelles, et que cet faculté d’oublier est entretenue qutidiennement par les médias  …

 

 

 

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LA SAVOIE et NICE n’ont jamais, au plan juridique FAIT PARTIE DE LA FRANCE

 

LA PRESENCE DE LA FRANCE EN SAVOIE ET A NICE, NON CONSENTIE PAR LES POPULATIONS, N’A AUCUN FONDEMENT JURIDIQUE : il s’agit d’une occupation forcée.

 

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 La tare originelle de la république française. Extrait de l’article publié par Bob Lenissart dans le Ficanas enchaîné, reproduit par France Inter, l’Invention de la France.

  « Le comportement actuel de la « république française » à l’égard des peuples qui sont placés sous son administration (les Basques, les Bretons, les Catalans, les Corses, les Savoisiens et autres Nissarts), cette volonté de décider pour eux et de gérer leur vie au travers du tamis de la culture francilienne, ce jacobinisme exacerbé, cette négation systématique de l’identité des « Patries Charnelles » ne datent pas d’aujourd’hui; ils étaient présents dès l’avènement de cette « république », dont l’idéologie originelle est fondamentalement TOTALITAIRE. Nous avons reçu, de la part de nos amis et frères Bretons, un texte effrayant, qui traite du génocide perpétré par la France dite ” des droits de l’homme ” en Bretagne et en Vendée, tiré du blog de Louis Mélennec, fort intéressant, qui relate les crimes commis par la jeune « république française » et qui sont, en fait, les actes fondateurs de celle-ci. Cette tare originelle, ce refus de la différence, ce mépris pour les autres cultures, a été transmise de génération en génération aux dirigeants DU PAYS OCCUPANT.”

 « Je suis essentiellement Savoisien, avec tous les miens, et ne saurais jamais être autre chose ». (François de Sales).

« L’annexion de Nice fut un délit ». (Garibaldi).

«  Ce n’est pas à ceux qui disent la vérité de s’incliner devant les menteurs, ni devant quiconque; c’est aux menteurs de s’incliner devant ceux qui disent la vérité ». (Proverbe catalan).

 » La destruction définitive d’un concept faux de fausseté absolue : la République Une et Indivisible . (Louis Mélennec).

 » Qu’est-ce qu’une nation ? Je vais vous le dire très simplement. Nos historiens bretons (les autres aussi, de même que les politologues, jusqu’à notre époque) ont prétendu que les Nations sont une création des temps modernes, et que la Bretagne ne peut revendiquer cette qualité, puisqu’elle a été engloutie – ou presque – par la France, à la fin du 15ème siècle.

Voici qui va vous permettre de comprendre ce dont il s’agit : lorsque vous jetez de l’eau dans une casserole, puis des poireaux, puis des pommes de terre ou d’autres légumes, et que vous mettez le tout sur le feu, qu’arrive-t-il ? Tout simplement, au bout d’un temps, une excellente soupe de légumes.

La nation, c’est cela : un groupe humain vivant ensemble, sur le même territoire, partageant les mêmes valeurs , les mêmes joies, les mêmes épreuves, parlant ou non la même langue, sous un gouvernement commun. Au bout d’un temps, ces hommes et ces femmes se lient ensemble par ce que nous appelons un sentiment d’identité commune, distinct de celui des peuples voisins, qui ont subi la même évolution, et qui sont vécus comme des étrangers. Point n’est besoin de connaître à fond l’histoire des sociétés anciennes ni modernes pour comprendre ce phénomène : il est lié consubstantiellement à l’espèce humaine : les peuples – ou nations – ont existé de tous temps, de même que le droit international, au moins sous une forme rudimentaire.

C’est une absurdité de dire qu’il n’y a dans l’espace hexagonal dénommé « La France » qu’une seule nation. La nation française existe, c’est vrai, elle est au centre. Mais à la périphérie, il y a d’autres nations : les Basques, les Bretons, les Corses, les Flamands, les Alsaciens, les Savoyards et les Niçois …. La liste n’est pas close. Les Bretons et les Basques sont identifiés avant les Francs et les Français, leur histoire est beaucoup plus ancienne, leur langue aussi. Les Corses, pas davantage que les Bretons, les Savoyards … ne sont pas ce qu’on appelé absurdement des « composantes du peuple français », ce sont des Nations à part entière, au même titre que les Ecossais, les Gallois, les Catalans …. La négation des nations périphériques dans l’espace hexagonal est l’effet d’une imposture, d’une manipulation mentale nées de l’accaparement par le pouvoir de Paris d’enseigner une religion fausse, faite d’inexactitudes et d’approximations …

Il n’est pas acceptable qu’on laisse la France prétendre qu’elle est la pays des droits de l’homme : elle fait partie, comme toutes les puissances qui se sont agrandies aux dépens des autres, des pays criminels. Elle a été en guerre, contre ses voisins, pendant toute son histoire, d’une manière pathologique. Peut-être pas davantage que d’autres … Mais il faut que cela soit dit, car c’est la vérité. Nous, Bretons, avons une mission particulière à dire cela, si d’autres n’osent pas (encore) le faire « .

(Extrait d’une conférence de Louis MELENNEC sur le thème : » Qu’est-ce qu’une nation ? »).

http://lumiere101.com/?s=nation+m%C3%A9lennec&x=0&y=0

 

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LA SAVOIE ET LE COMTE DE NICE CONTESTENT A LEUR TOUR LEUR ANNEXION LEGALEMENT TRES IRREGULIERE PAR LA FRANCE, et entendent affirmer leur droit de choisir librement leur destin national.

 

 

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La Savoie et Nice donnent des leçons de civisme et de courage au reste de la France, de l’hexagone, en particulier à la Bretagne.

En Bretagne, il y a vingt ans, aucune voix, n’osait soutenir ce qui, pourtant, était connu et certain depuis longtemps. Notre analyse de la nullité du prétendu Contrat de 1532, annexant avec brutalité la Bretagne à la France, qui a rencontré, au moment ou elle fut exposée des commentaires injurieux, mais qui a gagné depuis lors une large audience, reçoit de la part de la Savoie et du comté de Nice un renfort inspiré par des juristes, qui ont procédé, à la même analyse que la nôtre : savoir que les « réunions » de la Savoie et de Nice n’ont pas été réalisées par la libre volonté de leurs populations, mais par des manoeuvres et des pressions illicites et graves de deux pays : le royaume de Piémont-Sardaigne, sous le règne de Victor-Emmanuel de Savoie et la France de Napoléon III.

Tous ceux qui ont lu les analyses sur les impostures perpétrées par la France en Bretagne,  en 1532, puis en 1789, connaissent maintenant les conditions de validité des traités internationaux, et les conséquences de leur nullité en droit.

Un traité – dans le sens ou nous l’entendons ici -, n’est rien d’autre qu’un contrat, entre deux Etats, agissant librement, sans contrainte, de leur pleine et entière volonté, pour créer des effets de droit : par exemple de s’aider mutuellement en cas d’agression par un pays tiers, de mettre à disposition une partie du territoire pour telle ou telle activité, de s’accorder des avantages commerciaux, etc.

Pour qu’un tel accord soit valide en droit, il doit remplir plusieurs conditions, tant dans le fond que dans la forme :

Il doit être négocié et ratifié par les personnes, les organismes, ou les institutions habilitées à réaliser ce contrat, au nom des nations, peuples, pays concernés. C’est ce que l’on dénomme la compétence. Très simplement : il doit être conclu par les personnes ou institutions qui ont compétence pour agir.

Les parties (les pays qui décident de contracter ensemble) doivent agir librement, de leur plein gré, en connaissance de cause. C’est ce que l’on dénomme le consentement, qui est la pièce maîtresse du contrat. Si les parties n’ont pas été éclairées sur le contenu du contrat, si elles ont été trompées, si elles ont été contraintes par la violence ou tout autre procédé à contracter, le prétendu accord n’en est pas un : il est nul juridiquement.

Le traité doit être conclu selon certaines procédures – ou formes. Ces procédures témoignent, par leur réunion, que les conditions de fond ont bien été respectées : ainsi, si les deux parties ont librement désigné leurs ambassadeurs, si ceux-ci ont été régulièrement accrédités par les institutions habilitées à les désigner, s’il ont, sans violence, sans contrainte, sans concussion, librement discuté autour de la table des négociations, si les représentants des Etats concernés ont à leur tour librement étudié, discuté les clauses du traité, s’il a été approuvé par les institutions habilitées à cette fin (le Parlement, le plus souvent), s’il a été promulgué selon les formes légales, etc., on peut présumer qu’il est juridiquement valide. Et inversement.

– Le traité doit être conclu au bénéfice des deux parties, il doit comporter une réciprocité des avantages et des inconvénients.

Un contrat, pour être valide, doit nécessairement comporter des avantages – voire des inconvénients -, à peu près symétriques pour les deux parties. C’est la même chose pour les traités conclus par deux Etats. Si l’un d’eux est écrasé par l’autre, que cet autre ne retire que des inconvénients, c’est qu’il a subi la violence du premier, et qu’il n’a pas été en mesure d’exprimer sa volonté : ledit traité est NUL, DE NULLITE ABSOLUE.

 

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I – SUR LA VIOLATION DES CONDITIONS DE FOND ET DE FORME.

LES GRAVES IRREGULARITES COMMISES EN 1860 DANS L’AFFAIRE DE L’ANNEXION DE LA SAVOIE.

 

1 – L’INCOMPETENCE DES GOUVERNEMENTS CONCERNES A TRAITER LES SAVOYARDS COMME DU BETAIL, ET LEUR PAYS COMME UN CHAMP DE POMMES DE TERRES A NEGOCIER PAR MAQUIGNONAGE.

En théorie comme en pratique, c’est au chef de l’Etat et à son gouvernement qu’appartient la prérogative d’initier et de négocier les traités internationaux …

Mais cette négociation ne peut se faire n’importe comment. Que le chef de l’Etat soit un prince héréditaire (Roi, empereur, Duc …), ou un homme politique élu (président de la République …), il n’agit que par délégation – implicite ou explicite -, du peuple dont il a mission de défendre les intérêts. En aucun cas, à peine de forfaiture, le chef de l’Etat et le gouvernement ne peuvent négocier un traité dont l’objet et le but sont immoraux, non conformes au droit, ou violateurs des droits du peuple qu’ils représentent.

Les deux chefs d’Etat en cause (Napoléon III et Victor-Emmanuel II de Savoie, représenté par son premier ministre CAVOUR, en négociant ce pour quoi ils n’avaient pas compétence – le transfert de populations et de territoire sans le consentement préalable des Savoyards – ont agi comme des maquignons, ce qu’ils n’avaient pas le droit de faire.

En droit, on peut exprimer les choses d’une manière différente : que les deux souverains avaient qualité pour négocier, mais que l’objet et le but du contrat étaient illicites. La conséquence est la même : un contrat illicite est nul et de nul effet.

 

2 – L’ABSENCE DE CONSENTEMENT DES SAVOYARDS A ÊTRE TRANSFERES A UN PAYS ETRANGER.

– L’état de l’opinion savoisienne : l’hostilité d’une partie importante de la population à toute intégration dans la France.

Bien que le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ne fasse pas encore partie du droit international, au 19ème siècle, il est largement en gestation, en Europe.

Les Savoisiens sont comme tous les autres peuples de la terre : ils n’aiment pas leurs ennemis, qui se confondent souvent avec leurs voisins les plus proches, ceux avec lesquels ils ont eu des contentieux violents au cours de l’histoire. L’identité savoyarde, très ancienne, est très puissante, même si elle ne donne pas matière, encore, à cette époque, à une théorisation très poussée.

La France est loin d’être populaire dans le coeur des Savoisiens en 1860. La Savoie a été envahie par ce pays à de multiples reprises, les relations entre la Savoie et la France sont pour le moins ambigües. Pour les Niçois, c’est pire : le moins qu’on puisse dire, est que les Niçois n’aiment pas les Français, coupables d’exactions et de cruautés dans le Comté à de nombreuses reprises.

Les Savoyards de 1860 s’interrogent sur leur avenir, et le font savoir à de nombreuses reprises à leur gouvernement, qui siège à TURIN. Plusieurs options sont ouvertes :

. Les uns – probablement majoritaires -, fidèles à leur vieille dynastie de Savoie .. souhaitent le maintien du statu quo : une Savoie gouvernée par les mêmes princes.

. D’autres souhaitent, s’il y a réaménagement du territoire, être rattachés à la Confédération Suisse (cette option, compte tenu des affinités naturelles du peuple savoyard, et de la catastrophique gouvernance française, reste d’actualité en 2013).

. D’autres souhaitent la création d’un Etat indépendant et souverain, distinct de l’Italie et de la France.

. D’autres enfin, sans doute très minoritaires, souhaitent le rattachement à la France.

C’est cette dernière option qui va prévaloir, non par la volonté librement exprimée des Savoyards, mais par la force du plus fort : l’impérialisme français.

– L’absence des Savoisiens, en tant que peuple, lors des négociations préliminaires entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne. La rencontre de Plombières.

Le problème de l’unité italienne est un vieux débat. Le royaume expansionniste de Piémont-Sardaigne, qui s’étend alors du lac Léman à la Méditerranée, incluant la Savoie, le Piémont, Nice, la Sardaigne, ne dissimule pas ses ambitions – comme la France -, de s’étendre en s’emparant de territoires appartenant à des pays voisins. C’est à Plombières, en 1858, que le noeud coulant est serré autour du cou des Savoyards, totalement écartés des négociations, par les deux hommes politiques peu soucieux de leurs aspirations. Les négociations ont commencé depuis longtemps, mais c’est là qu’elles se concrétisent. De ce marché de maquignons sort l’accord suivant : le roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne cède Nice et la Savoie à Napoléon III; en échange, il obtient l’aide de ce dernier dans  son conflit militaire et territorial avec l’Empire d’Autriche-Hongrie, et la bienveillance de la France pour annexer plusieurs territoires de l’Italie centrale. Un traité secret est signé entre les deux hommes.

– Le plébiscite truqué de 1860.

A cette époque, le consentement des peuples à leur destin national est largement entré dans les moeurs européennes, si ce n’est encore dans le droit international. De nombreux pays se sont émancipés de la servitude turque, extrêmement dure, au cours des décennies précédentes.

Plusieurs des Nations et Pays inclus dans l’Empire Austro-Hongrois aspirent à l’indépendance, en particulier la Hongrie, la Vénétie … La Suisse, concernée par la modification éventuelle du statut de la Savoie, de nombreux Savoyards ayant clairement exprimé leur souhait d’en faire partie, exige une consultation populaire. L’Angleterre, soucieuse de ne pas permettre à la France un agrandissement de son territoire sans que certaines garanties lui soient données, formule la même exigence : les populations doivent être consultées et consentantes, elles ne sont pas du bétail.

C’est dans ce contexte du droit des nations à déterminer elle-mêmes leur destin que se joue l’affaire savoyarde.

Un « traité », dit de Turin, est conclu entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne, le 24 mars 1860. Aux termes de ce traité, la Savoie et Nice sont « réunis » à la France. Les compères français et sarde sont prudents, car cela ne leur coûte rien : une clause importante, consacre d’une manière explicite le droit des populations concernées d’accepter ou de refuser cette annexion :

 

Article premier :  » Sa Majesté le Roi de Sardaigne consent à la réunion de la Savoie et de l’arrondissement de Nice (circondario di Nizza) à la France et renonce pour lui et tous ses descendants et successeurs en faveur de S. M. l’Empereur de Français, à ses droits et titres sur lesdits territoires. Il est entendu entre Leurs Majestés que cette réunion sera effectuée sans nulle contrainte de la volonté des populations et que les gouvernements de l’Empereur des Français et du Roi de Sardaigne se concerteront le plus tôt possible sur les meilleurs moyens d’apprécier et de constater la manifestation de ces volontés. »

……….

3 – LES GRAVISSIMES VIOLATIONS DES FORMES.

Ce n’est pas une consultation populaire qui se déroule en Savoie et à Nice en mars et en avril 1860, mais une grossière mascarade :

– Le débat est purement et simplement confisqué. Tout est décidé avant que ne survienne l’annexion. Le prétendu assentiment du peuple savoyard à ce transfert est un mensonge grossier. La France et le royaume de Sardaigne ont tout décidé avant que le peuple soit « consulté », on va voir de quelle manière.

– La chronologie démontre qu’il n’y a aucune volonté d’obtenir l’accord des Savoyards. Outre les antécédents des annexions réalisées par la France dans le passé et des violences perpétrées par les Français, tant dans le Duché de Savoie que dans le Comté de Nice, qui laissent à tout le moins des souvenirs très négatifs dans une partie de la population, la rencontre de Plombières, qui a lieu en 1858, a déjà décidé de l’annexion, sans aucune consultation populaire. Le traité d’annexion est signé le 24 mars 1860; les troupes et l’administration sardes quittent le territoire, avant le « plébiscite », qui n’intervient en Savoie …. que le 22 avril 1860. Les troupes françaises entrent à Nice le 1er avril, la France délègue sur place des hommes de main pour « préparer » la votation. Le plébiscite n’a lieu que les 15 et 16 avril suivants. Le résultat est décidé avant le plébiscite, non par les votants, mais par les complices qui maîtrisent et guident l’opération. Comme en Bretagne  en 1532, la décision d’annexer le pays est décidée et préparée bien avant la réunion du Parlement général de Bretaigne à Vannes, le 4 août de cette même année. Le « plébiscite » savoyard procède de la même méthode : donner apparence de légalité à une infamie, un vol authentique aux dépens des populations, considérées par les prédateurs comme négligeables.

– Les pressions sur les élus et la population. La population, les élus, sont l’objet de pressions fortes de la part des autorités, tandis que la presse et les opposants à cette annexion sont privés du droit de s’exprimer. Les maires de Savoie (syndics) hostiles à l’annexion sont destitués. Des Savoyards sont emprisonnés sans jugement, pire : on affirme que des opposants ont été transportés au bagne de Cayenne à raison de leur opinion, en tout cas sont menacés de l’être 

Les fraudes monstrueuses du scrutin. Les listes des votants sont falsifiées; on y trouve des personnes qui n’ont pas le droit de vote, d’autres se voient refuser le droit de voter. Les bulletins ne comportent pas les mentions obligatoires « oui » et « non ». Le dépouillement des votes est fait soit par des français, soit sous étroit contrôle français. On n’entend absolument pas laisser aux citoyens le droit de choisir. Aucune autre possibilité ne leur est offerte que d’acquiescer : ni d’opter pour le maintien sous la souveraineté du roi de Sardaigne et la vieille dynastie de Savoie, ni d’être rattachés à la Suisse, ni de devenir un Etat indépendant. Il n’y a pas d’isoloirs dans les bureaux de vote. La participation au scrutin, par crainte d’une abstention massive, est rendue obligatoire. Le clergé, favorable à Napoléon III, considéré comme le protecteur du pape, travaille les esprits dans le sens souhaité, et va jusqu’à chercher chez eux et accompagner les électeurs dans les bureaux de vote : le calme et la sérénité ne sont manifestement pas au rendez-vous. On se croirait en Bretagne, le 4 août 1532, alors que les troupes françaises entourent la ville de Vannes, où le Parlement a été convoqué, et que le machiavélique roi de France François Ier a investi avec son entourage le château des Ducs de Bretagne de Suscinio, à très peu de distance, prêt à intervenir.

Les opérations sont grossièrement truquées. Dans certaines localités, le nombre des bulletins « oui » est supérieur au nombre des votants. Alors que dans certaines villes, des pétitions ont réuni des voix nombreuses contre l’annexion, dans ces mêmes villes, le nombre des partisans supposés du oui sont sans commune mesure avec ce que l’on sait de l’opinion réelle de la population : les vrais bulletins ont été remplacés dans les urnes.

– Le Parlement de Turin n’est pas saisi pour ratifier le transfert. Le traité du 24 mars 1860 prévoit que l’annexion ne devient effective qu’après le vote du parlement de Sardaigne, qui siège à Turin. Observation étant faite que les députés savoyards et niçois sont extrêmement minoritaires dans ce parlement, ce qui pose le problème de sa légitimité pour se prononcer sur le caractère légal ou non de l’annexion (sur les 17 députés de Savoie, seuls 3 sont favorables à l’annexion, d’après certaines sources) ….

– Le résultat du plébiscite défie toute vraisemblance, comme dans les pays communistes avant la chute du mur de Berlin : dans ces deux pays ou l’hostilité à la France est palpable dans une fraction importante de la population, au dépouillement du vote, en Savoie comme à Nice, plus de 99 pour cent des votants sont censés avoir opté pour l’annexion !!!

On ne connait pas le nombre exact de Savoyards et de Niçois favorables à l’annexion, mais certaines données chiffrées, jointes à tout le reste, ne laissent aucun doute sur le caractère crapuleux du scrutin :

. Des pétitions sont signées par des Savoyards, réunissant plusieurs dizaines de milliers de signatures, contre l’annexion.

. Des cortèges se forment, réunissant des milliers de personnes, malgré les pressions.

. Malgré cela, la France ose proclamer les résultats que voici : en Savoie, 235 citoyens seulement sont censés avoir voté contre l’annexion, sur … 130 533 votants ! A Nice, ou l’opposition au pays annexant est particulièrement virulente, 160 sont censés avoir voté contre, sur 25 933 votants !

En tout et pour tout, pour le Duché et le Comté : 395 personnes sont contre l’annexion, une fois le vote dépouillé : où sont passés les dizaines de milliers d’opposants qui ont osé se manifester publiquement avant le vote ? Et les autres ?

C’est ainsi que la France illustre, une fois de plus, cette imposture de prétendre qu’elle a inventé les droits de l’homme !

4 – L’ABSENCE DE RECIPROCITE DES AVANTAGES : LA FRANCE EST SEULE BENEFICIAIRE DE L’ANNEXION. LES SAVOYARDS PERDENT TOUT PAR CETTE OPERATION.

Comme la Bretagne en son temps, la Savoie va découvrir la joie d’être française. Carrefour de l’Europe, dotée de potentialités très importantes, sa population travailleuse, économe (à l’égal des Suisses, ses voisins, comme des Bretons, au delà des frontières de l’ouest de la France, comme les Basques, comme les Alsaciens, peuple particulièrement remarquable, mais encore anesthésié en 2013 par la pression et la malhonnêteté jacobines), se trouve confrontée rapidement à une réalité qui ne s’apparente ni de près ni de loin à un conte de fée :

– La Savoie perd toute voix au chapitre quant au gouvernement de ses propres affaires. Tout est dirigé désormais par des gouverneurs français qui portent le nom de « préfets ». (Une seule exception, à notre connaissance). Comme en Bretagne, encore.

– Tout est mis en oeuvre, comme en Bretagne, en Occitanie, en Corse … pour raboter, limer, faire disparaître l’identité savoyarde, par un processus typiquement colonial. Notamment, la France se met immédiatement à enseigner sa religion nationale, sa langue (les Savoyards parlent le français, non les Niçois, qui ont leur langue, et parlent aussi l’italien), son histoire (falsifiée d’ailleurs) : les Savoyards comme les Niçois en tant que Nations, sont interdites d’exister, et soumises au même lavage de cerveau que les Occitans, les Corses, les Bretons …

Partout, avec un savoir faire inégalé, la France, mère des Arts, des Armes et des Lois, sème sur les populations éblouies les joies des libertés qu’elle a glorieusement inventées :

Extraits de Occitania, la fin d’une civilisation :

« (…) Le premier travail de l’instituteur fut d’apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu’ils parlaient était un vulgaire patois (…) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (…) Le fond de leur aliénation fut atteint à l’école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d’être, à renier leur univers culturel et leur personnalité de peuple. Le paysan limousin, breton, corse ou basque a été traité comme l’Indien ou l’Algérien. »

Langue bretonne ou langue française : qui est le plouc de l’autre ? Le lavage des cerveaux opéré par le pays des droits de l’homme : ce que vous n’entendrez pas dans les médias officiels :

http://lumiere101.com/2007/09/13/le-betisier-des-langues/

 

 

– La Savoie est contrainte, malgré elle – comme la Bretagne, de participer à des conflits militaires nombreux, en particulier la monstrueuse guerre de 1914-1918, les guerres coloniales, la guerre de 1939-1940, tous conflits qui ne la concernent ni de près ni de loin.

Les méthodes de « gouvernance » de la France, catastrophiques, produisent leurs effets néfastes  comme partout dans l’hexagone : la valse des ministères, des ministres, des hauts fonctionnaires, des constitutions, le clientélisme, la corruption, la sujétion des politiques locaux, condition sine qua non pour accéder à un poste de responsabilité, aux dépens de la morale et de la compétence, la gabegie financière, les privilèges exorbitants des hommes du pouvoir, la médiocrité de sa législation incohérente, faite aujourd’hui de centaines de milliers de loi et de règlements contradictoires, paralysant une fraction importante de la vie économique et sociale, la toute puissance d’une administration irresponsable de ses violations les plus invraisemblables de la loi, le caractère pendulaire et régulier de l’arrivée dans les plus hauts postes de l’Etat de médiocres incompétents,presque jamais poursuivis ni condamnés pour leurs forfaits, la volonté absolue de ce pouvoir fanfaron de ne consulter par voie référendaire la population, seule propriétaire de la souveraineté, sur aucun de ses problèmes, le puérilisme de ce qui tient lieu de vie politique   ….

Les vrais intérêts du pays ne sont plus pris en compte, ils sont subordonnés à ceux de la France, devenue la « mère patrie » (!). La Savoie ne participe ni de près ni de loin à la gestion de ses intérêts nationaux. Plus tard, son intégration dans une Europe inefficace mais tentaculaire, gérée par des bureaucrates nuls de nullité absolue, plus incompétents encore que les membres du gouvernement français – incompétence qui est aujourd’hui, enfin, évidente pour tout le pays -, qui décident de tout sans rien connaître …. La Savoie subit de plein fouet le bonheur d’être intégrée dans un Etat qui ne mérite pas cette qualité. (Les Bretons savent de quoi l’on parle en écrivant cela).

Dans le domaine de la fiscalité, les politiques français, par incompétence, ont provoqué des dégâts effroyables. Pour ne citer que ce fait, M. M. SARKOSY et HOLLANDE ont créé en deux ans … 84 impôts nouveaux !  (Source : Le Monde, 4 septembre 2013, page une). Ce n’est pas d’un bilan scabreux qu’il s’agit : ce sont, en termes de droit, là il faut absolument simplifier et dégonfler le monstre fiscal français,  des fautes politiques majeures, engageant, de la manière la plus indiscutable qui soit, leur responsabilité devant les tribunaux compétents pour les juger. L’idée se fait jour, peu à peu, qu’il faudra traîner un jour en justice, là ou le citoyen est poursuivi pour la moindre vétille, les auteurs de ces méfaits : comme nous avons vu, depuis 1990, des dizaines de ministres, députés, sénateurs, et autres poursuivis, jugés condamnés, y compris à des peines de prison …, nous verrons cela de nos yeux.

Pourquoi la Bavière ne compte-t-elle que 3,8 pour cent de chômeurs (3,2 pour les jeunes, défi réalisable pour la Bretagne) là où la France en compte 12 pour cent ? Parce qu’elle n’est pas gouvernée par des insuffisants intellectuels sans culture économique ni politique, ni historique, des idéologues au petit pied, qui appliquent un cathéchisme d’un autre âge, dont l’héritage le plus flagrant est d’avoir à son passif plus de 100 millions de morts.

– Plus tard, elle est engloutie par une fiscalité dévorante, la plus importante du monde (le taux des prélèvements obligatoires atteint en France 46,3  pour cent du produit intérieur brut en 2013), dont on dit – que le lecteur pardonne cette familiarité -, qu’elle constitue un bordel innommable, l’Etat ne connaissant même pas le nombre des impôts prélevés sur ses sujets – certains d’entre eux coûtent plus d’argent qu’ils ne rapportent ! -, pas plus qu’il ne connait le nombre des fonctionnaires qu’il emploie . Les Savoisiens d’aujourd’hui regardent avec tristesse et indignation de l’autre côté de la frontière suisse, et regrettent plus encore le sort qui lui a été fait : quelle catastrophe, pour eux, de n’être pas Suisses !

Comme pour la Bretagne, le bilan de l’annexion de la Savoie et de Nice à la France est un désastre national, une catastrophe, une shoah.

Comme en Bretagne, députés et sénateurs, les yeux baissés vers le sol, se taisent, alors qu’aujourd’hui, ils sont tous informés de la vérité historique : pas un qui l’ignore, pas un qui ose parler.

Comme en Bretagne, l’Université a la HONTE de n’avoir initié aucune thèse, aucune recherche honnêtes sur la matière, et d’avoir, au contraire, été complice de ce mensonge historique invraisemblable.

Toute cette affaire de l’annexion de la Savoie et du comté de Nice est lamentable. Selon le Times, c’est « la farce la plus abjecte qui ait été jouée dans l’histoire des Nations ». A Londres, on parle même, à propos de cette annexion, de « trafic de chair humaine ».

Giuseppe GARIBALDI, le héros de l’Unité italienne, Niçois féroce, élu en 1860 député de Nice pour défendre ses libertés, qui a tant agi pour que des principautés et royaumes distincts se réunissent sous une férule unique, n’est absolument pas d’accord lorsqu’il s’agit de sa patrie et ne cesse de protester contre l’infamie dont il a été le témoin; il  écrit :

« Je suis Niçois, je ne suis ni italien ni français ».

Garibaldi, aux élections de 1871, est candidat indépendantiste contre le candidat français : il aime sa patrie, ce qui est une maladie non honteuse, très répandue en Bretagne, en 2013. Il n’hésite pas, lui, de le dire et de l’afficher. (Les Français feraient bien d’en faire autant, tabassés et écrasés chaque soir par leurs médias « nationaux » bêlant comme des moutons, associés au suicide du pays, d’être honteux de leurs origines et de leur patrie, qui est pourtant aussi respectable que toutes les autres, même si elle a commis des atrocités ).

 

………………….

En 1871, onze ans après l’annexion, la ville de Nice accorde aux quatre candidats indépendantistes – dont Giuseppe GARIBALDI -, 16 000 voix, lors que le candidat français, préfet du département, réalise le score pharamineux de ….. 900 voix !

En 1874, l’état d’esprit des Savoyards à l’égard de l’Etat occupant est clairement défini par le rapport du sous-préfet de Saint-Julien-en-Genevois (français, c’est à dire étranger au pays), en date du 8 juin 1874 :

« Nous avons autour de nous une conspiration permanente contre tout ce qui est français. Les Savoyards se soutiennent… Tous s’entendent, du premier au dernier ; que le gouvernement le sache bien ; s’il veut venir à bout de ce pays, s’il veut l’assimiler, qu’il change les fonctionnaires savoyards, qu’il maintienne ceux des Français qui ont assez d’énergie pour résister »16.

(Cité par Jacques LOVIE, voir ci-après …).

Quel beau roman d’amour, quel beau conte de fée, en effet, que cette « réunion » orchestrée et organisée par le pays qui enseigne aux jeunes écoliers, dans le même temps, qu’il a inventé les droits de l’homme ! Il est clair, à la lecture des termes péremptoires de ce rapport, que ni la Savoie ni le comté de Nice ne sont en aucun cas devenus français, pas davantage que la Bretagne, après le prétendu traité de réunion de 1532, et cinq siècles de manipulations et de persécutions de toutes nature; elles sont et restent des  terres étrangères à coloniser.

 

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II – LES EFFETS DE LA NULLITE JURIDIQUE DE L’ANNEXION DE LA SAVOIE ET DU COMTE DE NICE : NI LA SAVOIE NI NICE NE FONT JURIDIQUEMENT PARTIE DE LA FRANCE.

1 – UN TRAITE NUL DE NULLITE ABSOLUE, DES L’ORIGINE : LA SAVOIE, le Comté de NICE,  comme la Bretagne, ont été occupés par la France, non par leur volonté, mais par la force.

Les irrégularités, les violations du droit commises par la France en Savoie et dans le comté de Nice sont telles, que la réponse, s’agissant de la validité de ce pseudo-traité est fort claire :  la France s’est solennellement engagée à recueillir le consentement des Savoyards et des Niçois, seuls habilités à décider de leurs destins, avant que ce transfert puisse être effectif. C’est une fraude gigantesque qu’elle a organisé, sous la pression, la menace, les manoeuvres de toutes sortes tant dans le Duché que dans le Comté.

Le prétendu traité conclu entre la France et le royaume de Sardaigne est affecté d’irrégularités si graves, qu’il est non seulement nul de nullité absolue, il est juridiquement inexistant.

 

2 – EN QUALITE DE PEUPLES ET DE NATIONS, LA SAVOIE et NICE SONT LIBRES DE CHOISIR LEUR DESTIN NATIONAL.

 

Ce n’est donc pas depuis 1947, comme le soutiennent certains (voir ci-après), que la Savoie a cessé d’appartenir juridiquement à la France, comme le croient les Indépendantistes sur la foi d’analyses incomplètes au plan du droit international. Comme la Bretagne, la Savoie a été occupée par la force, sans son consentement, par la violation des engagements solennels de la France : comme la Bretagne, elle n’a jamais été française au regard du Droit international.

Garibaldi a dit que l’annexion du Comté de Nice a été un délit. Non : grossièrement annexé en violation du droit, CE FUT UN CRIME. La même analyse vaut pour la Savoie.

 

 

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NOTE ANNEXE. Sur l’absence de notification à l’Italie, et l’absence d’enregistrement au secrétariat de l’ONU du pseudo traité d’annexion de 1860. On a fait grand bruit, ces derniers mois, sur le fait que la France, après le traité de paix de 1947, a omis d’accomplir deux formalités, jugées importantes par les partisans de l’indépendance de la Savoie et du Conté de Nice. Selon cet argumentaire, la France ayant omis de remplir ces deux formalités en 1947, selon les dispositions de ce traité de paix, le traité de 1860 entre la France et la royaume de Piémont Sardaigne se trouvé abrogé. … Le débat a prospéré sur ces deux considérations : l’absence de notification du maintien du traité de 1860 au gouvernement de l’Italie; l’absence d’enregistrement dudit traité au secrétariat des Nations unies (voir ci-après les deux questions écrites posées par M. Yves NICOLIN au gouvernement français; et Libera Nissà, 23 mars 2013).

En réalité, il est tout à fait inutile de recourir à ces arguments, qui n’ont guère de poids juridique, en tout cas au regard des autres arguments, écrasants, comme nous venons de le voir. Il y a beaucoup plus grave et plus déterminant dans ce qu’on peut appeler l’affaire de Savoie et de Nice : le traité de 1860, portant annexion de la Savoie et de Nice par la France étant, dès l’origine, non seulement nul juridiquement, mais inexistant au regard du droit, ne pouvait ni être ni notifié ni enregistré : on ne peut notifier un droit inexistant, ni enregistrer un traité qui n’a aucune existence juridique : ce serait vouloir notifier et enregistrer ce qui n’existe pas. Au regard des gravissimes irrégularités commises en Savoie et dans le comté de Nice en 1860, il est sans intérêt, au plan du droit, de soulever ces pseudo-arguments, si ce n’est – ce qui n’est pas négligeable, il est vrai -, pour permettre aux historiens et aux juristes de rappeler avec force les irrégularités commises par la France en 1860, à Nice, en Savoie et ailleurs, et les conséquences qu’on doit en tirer : que la présence de la France dans ces deux pays, ceci depuis 1860, est sans fondement juridique, comme étant une occupation non consentie. En violant son engagement formel de demander le consentement des populations, explicitement exprimé par un vote honnête et loyal, conformément au droit international, consentement d’ailleurs exigé par le populations concernées, ceci s’ajoutant à toutes les autres irrégularités dont elle fut l’initiatrice et l’actrice principale, la France a dès l’origine privé de toute efficacité juridique les actes de transfert de souveraineté à son bénéfice. Ce n’est pas de l’abrogation du traité depuis 1947 qu’il s’agit, mais de nullité absolue de ce traité, ceci depuis l’origine, par violation grave – comme en Bretagne encore, en 1532 -, des conditions de fond et de forme de validité des traités.

Les monstruosités commises laissent des blessures profondes dans les consciences; la France est loin d’être débarrassée de ce boulet. A notre époque, toutes les impostures finissent par être démasquées. La réputation de la France comme pseudo-inventrice des droits de l’homme a déjà volé en éclats : c’est justice. Des pans entiers du roman national français sont aujourd’hui tombés en débris : je fais partie de ceux qui ont été victimes, à l’école et pendant de longues années, de ces tromperies indignes; je suis heureux d’avoir contribué, avec d’autres, à rétablir la vérité.

 

Dr Louis MELENNEC, docteur en droit, diplômé d’études supérieures de droit public, Ex-consultant près le Médiateur de la république française, candidat à sa succession en 1998.

 

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LA PROTESTATION OFFICIELLE DE GARIBALDI ET DE LAURENTI – ROUBAUDI.

 

Garibaldi

UNE AFFAIRE IMPORTANTE, PLAIDEE DEVANT LE TRIBUNAL DE PROXIMITE d’ALBERVILLE.

Juridiction de proximité d’Albertville (Savoie); affaire ROMANET contre Ministère public, audience du 19 avrils 2011; affaire 10/0017533 (publié sur la toile et par le Ficanas Enchaîné ..)

M. ROMANET est poursuivi pour avoir dépassé la vitesse autorisée – par la France -, soit moins de 20 klm/ heure. Ses conclusions, déposées auprès de la juridiction de proximité d’Albertville, en 2011, dans un langage ferme, sont particulièrement réjouissantes pour les lecteurs bretons. La France, dit-il, est un pays qui occupe illégalement la Savoie. Le traité d’annexion de 1860 est sans effet juridique en Savoie, pays étranger. La verbalisation a été faite par des fonctionnaires français – des étrangers, donc -, avec du matériel français (!), non habilité en Savoie (!). De plus, les avocats du barreau d’Albertville, attendu qu’il tirent leur droit de plaider de l’Etat français, n’ont aucune existence juridique. Mieux : les magistrats en poste à Albertville, n’ont pas la citoyenneté savoisienne, et DONC, n’existent pas au regard du droit ! Le tribunal est un tribunal …. PUTATIF !

En droit, tout cela est exact. (Voyez nos articles sur la colonisation de la Bretagne, pire : sur les crimes commis par le pays des droits de l’homme en Bretagne et en Vendée, en 1793 et 1794 ..)

 

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

 

Cette bibliographie sera complétée par l’auteur ultérieurement.

1860 : ANNEXION de la SAVOIE, 150 ans d’une forfaiture (Google).

CAIRE Pierre Louis L’annexion de Nice en 1860. Les cahiers de l’annexion, mardi 20 septembre (année ?).

GUICHONNET Paul, Histoire de l’annexion de la Savoie par la France, La fontaine de Siloé, 1999.

LES CAHIERS DE L’ANNEXION (cf. Google).

LIBERA NISSA (cf. Google). Ce site est remarquable par la richesse de son information et son style flamboyant. On apprécie plus encore l’absence totale d’hypocrisie : les auteurs du site n’ont manifestement pas peur des mots. A servir d’exemple aux Bretons qui ont peur de parler librement. On y trouve, en particulier, la phrase suivante   » ……. ». Assurément, c’est ce qu’on devrait apprendre aux enfants à l’école, dès les classes primaires. Pas seulement aux enfants français : à ceux de tous les peuples qui ont assassiné et détruit les autres, colonisé, esclavagisé, méprisé les autres peuples : toute l’humanité en somme. Enseigner la vérité, rien que cela : au lieu de fabriquer des enfants boursouflés … Madame Taubira apprendrait ainsi qu’avant que les Européens ne pratiquent l’esclavage à l’échelon industriel, les peuples dont elle descend avaient déja une expérience pluri-millénaire de ce commerce infâme, dont elle a voulu faire porter le chapeau aux nations occidentales. Les enfants arabes apprendraient aussi qu’avant d’être colonisés par les Européens, leurs ancêtres se sont répandus dans le pourtour méditerranéen, dans un concert de cruautés inimaginables. »

LOVIE Jacques, La Savoie dans la vie française, de 1860 à 1875, PUF, Paris 1967, 632 pages.

MOURGEON Jacques, Les droits de l’homme, PUF, Que sais-je, n° 1728, Paris 2003. Ce petit ouvrage a valeur d’un traité. Il est précieux, en dépit de son caractère très technique, qui le rend difficilement lisible, même pour les spécialistes. Les analyses de l’auteur sur la violation permanente des droits de l’homme par les pouvoirs centraux, et sur l’impossibilité pour les citoyens, agissant seuls ou en groupe, de se défendre efficacement contre ces appareils monstrueux, sont plus qu’éclairantes. De ce point de vue, la France est docteur en violation des droits de l’homme, comme je l’écris depuis de longues années, en aucun cas défenseur(e) de ces droits, qu’elle prétend sacrés. A l’intention des Bretons naïfs, dont beaucoup croient encore les sottises de la religion officielle française, je publierai des extraits de ce livre, qui a le mérite de n’être pas de ma plume, ce qui le rendra sans doute plus crédible pour ceux qui s’opposent à tout, sans jamais réfléchir.

NICOLIN Yves, Questions écrites publiées sur la toile et dans le journal La voix des Allobroges (cf. Google).

NICOLIN Yves, Interview au journal LA VOIX des ALLOBROGES, 13 juin 2013. Particulièrement intéressante, elle dévoile clairement ce que nous écrivons depuis des années : les députés et les sénateurs, qui tiennent leur accréditation à être élus des partis français – non de leurs électeurs – bretons et savoyards en l’espèce -, comme on le croit -, sont pieds et poings liés à l’égard de ces partis français, et ne représentent leurs pays – la Bretagne et la France, ici -, que par l’effet d’un trompe-l’oeil grossier. M. Hervé GAYMARD, député savoyard, au lieu de féliciter avec émotion et reconnaissance le courageux député NICOLIN, l’a franchement houspillé. On reconnait là, non pas la politique savoyarde, mais toute la politique bretonne, à genoux, en servitude devant Paris : tant pis pour les Bretons, c’est ce qu’ils veulent.

 

PINTO Roger, professeur … Les Excès du Conseil constitutionnel ..

ROULLIER Alain, NICE, demain l’indépendance, France Europe éditions, 2003.

ROULLIER Alain, La vérité sur l’annexion de Nice, France Europe éditions, 2010…..

VOIX des ALLOBOGES (La), … Voir Google.

 

 

NOTES ANNEXES.

 

QUELQUES CITATIONS : LE PAYS COLONISATEUR DANS SES OEUVRES CRIMINELLES.

Le comte de Mirabeau, humiliant les députés bretons, du haut de la tribune, en 1789 :

Eh ! Que sont tous ces efforts de pygmées … ? … Nous emploierons la force publique, sûrs de la faire bientôt chérir, même aux vaincus … Ils sont les défenseurs des droits de la Bretagne ? Eh ! qui leur parle d’enregistrer ? Qu’ils obéissent à la nation, quand elle leur intime ses ordres. Vous êtes Bretons ? LES FRANCAIS COMMANDENT ! ” (Lire dans le site Errances : Mélennec, mémoire de DEA, page …)

Les pygmées bretons se souviennent et se souviendront, se passerait-il encore cinq cents mille ans avant que justice leur soit rendue …..

MICHELET, 1833, Tableau de la France :

«La Bretagne est une colonie comme l’Alsace et les Basques, plus que la Guadeloupe ».

«Cette race de Béliers a toujours été heurtant sans rien trouver de plus dur qu’elle-même. Elle a fait front tour à tour à la France et aux ennemis de la France».

«La nature est atroce, l’homme est atroce (entendez : l’homme breton) … N’espérez pas arrêter ces loups, ils pilleraient tranquillement sous le feu de la gendarmerie. L’homme est dur sur cette côte. Fils maudit de la création, vrai Caïn, pourquoi pardonnerait-il à Abel ? »

 

 

« Il faut frapper les curés » ; « tapons dessus, de toute la rigueur des lois, de tous les poings des gendarmes » (La Lanterne).

« Il faut prendre des mesures énergiques, sans hésiter » ; …« il faut utiliser des commissaires de police courageux, des préfets, des magistrats, des fonctionnaires républicains pour entreprendre la colonisation de la Bretagne » (!) (La Lanterne).

« Il faut faire totalement disparaître la langue bretonne » (de Monzie, ministre, 1925).

« La seule réponse, c’est d’emprisonner tous ceux qui formulent les revendications linguistiques bretonnes » (Albert Dalimier, ministre du travail, 1932).

On réalisera ce qu’a été pour nos parents, nos grands parents, nos arrières grand-parents, cette persécution criminelle, en se reportant à l’article que nous avons publié sur les injures anti-bretonnes, et sur les méfaits dont la France a accablé la Bretagne après la glorieuse « révolution » de 1789, qui sont encore très actuels, et qu’aucun homme politique breton ne dénonce : voyez, pour quelques pistoles par mois, l’infortune de leur malheureux pays.

 

 

Les Bretons ne sont informés ni du problème savoyard, ni du problème niçois : comme tant d’autres, leur nombril leur semble une préoccupation majeure. L’inverse est vrai. M. Yves NICOLIN, député de Roanne (voir ci-après et voir ce nom sur la toile), s’est vu harponner durement par des députés savoyards qui, au lieu de le remercier de contribuer à éclairer cette période honteuse, l’ont prié de ne se mêler que de ses affaires ! Si Ernest RENAN a écrit que seule la bêtise humaine donne une idée de l’immensité, il faut compléter cet adage par cet autre : seule la médiocrité de l’homme donne une idée de l’univers insondable de la bassesse de l’espèce humaine.

Il y a pire que les parlementaires savoyards : les députés et les sénateurs bretons. Les Bretons, pourtant, devraient se sentir concernés, aussi, par les problèmes des autres : la souffrance des bretons durent depuis la fin du quinzième siècle. Quelques citations, qui montrent à quel point, humiliés pendant plusieurs siècles, ruinés par la puissance prédatrice, ils sont concernés.

Publié dans Uncategorized | Commentaires fermés sur LA SAVOIE et NICE n’ont jamais, au plan juridique FAIT PARTIE DE LA FRANCE

LE PRETENDU  » TRAITE  » de 1532 N’A JAMAIS ETE VALIDE AU PLAN DU DROIT. EN DROIT INTERNATIONAL, LA BRETAGNE EST TOUJOURS UN PAYS SOUVERAIN, LA FRANCE N’EST QU’UNE PUISSANCE OCCUPANTE .

LECTURE D’ACTUALITE : LA SAVOIE CONTESTE – avec raison -, les conditions dans lesquelles elle a été ANNEXEE PAR LA FRANCE EN 1860. De graves irrégularités ont été commises par le par le pays des Droits de l’homme. Ce « traité », conclu en violation des normes internationales, est nul de nullité absolue, non seulement parce que les conditions de validité des traités n’ont pas été respectées, mais aussi parce que ses clauses ont été violées. Un traité non respecté devient juridiquement nul, lorsque ses dispositions principales ont été bafouées. Un député – non breton, bien sûr, il s’appelle Yves NICOLIN – a interpellé le gouvernement par une question écrite sur la validité de ce traité.

La littérature publiée sur le toile est d’ores et déjà très importante. Voir, en particulier :

– La voix des Allobroges, traité de 1860. Nombreuses analyses sur la toile sur ce traité plus que contesté.

– Yves Nicolin, Savoie.

– 1860 : L’annexion de la Savoie et de Nice : 150 ans d’une forfaiture.

On attend avec impatience l’analyse juridique des Corses sur les conditions de leur annexion, faite en violation des droits du peuple corse. (Il est probable qu’une telle analyse existe déjà, ce que j’ignore, pour le moment). A une époque ou les populations condamnent les attentats et les violences de toutes natures, c’est sur le terrain du droit que le combat doit être transporté, ce que j’ affirme depuis plusieurs dizaines d’années.

 

 

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Le chapitre de la prétendue « Réunion de la Bretagne à la France », est l’un des plus importants de notre Histoire Nationale, comme on va le voir. Notre compatriote Ernest RENAN, l’un des plus grands esprits du 19ème siècle, dont la dissertation fameuse « Qu’est-ce qu’une Nation ?« , aujourd’hui incontournable, fait partie de la littérature politique mondiale, a parfaitement mis en évidence le phénomène suivant : la recherche historique met en péril de dissolution les nations totalitaires qui ont réussi, à un certain moment, à scotomiser totalement  l’histoire des nations envahies et soumises, en les acculturant, et en remplaçant leur histoire par celle du pays colonisateur. En d’autres termes : la France a fait plus que « bricoler » son histoire nationale. Par un véritable lavage de cerveaux, elle a imposé cette histoire rabotée, trafiquée, unifiée, aux nations périphériques (les Bretons, les Basques, les Alsaciens, les Flamands, les Corses, les Savoyards …) comme une religion, en leur faisant accroire, disposant des écoles, des instituteurs formatés, des programmes scolaires et universitaires, des carrières, des salaires, rémunérations, avancements hiérarchiques, distinctions honorifiques et autres, des sanctions, que cette histoire était commune à tous, là ou ces nations disposaient de leur propre histoire, celle des Bretons et des Basques étant beaucoup plus ancienne que celle des Francs et des Français. Tôt ou tard des chercheurs, creusant sous les décombres, découvrent l’histoire authentique. Nous sommes entrés dans cette phase en Bretagne. Les Bretons seuls décideront ce qu’ils doivent faire. On le leur a dit et redit : pour le moment, ILS NE FONT RIEN : ils aiment leur esclavage et leur humiliation.

 

 

 

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  Le prétendu « traité » de 1532, étant nul de nullité absolue, n’a créé aucun droit au bénéfice de la France : en droit international, la Bretagne est et reste un pays souverain et indépendant.

 

 

 

I – LA VERSION OFFICIELLE DE « L’UNION » DE LA BRETAGNE A LA FRANCE.

 

 

La plupart des dictatures et tyrannies du monde, lorsqu’elles prétendent annexer un pays qui leur est voisin mais étranger, utilisent la même « ficelle » explicative, grosse comme une corde : on affirme – il existe toujours des complices pour donner crédit à ces fables -, que le pays en cause, a été jadis « vassal », ou « dépendant », ou « subordonné », ou dans la « mouvance » de l’envahisseur ; dès lors, lorsque l’annexion du pays conquis est réalisée, on dit qu’il a été « réintégré» et qu’il ne fait, donc, que reprendre sa place dans la « patrie » commune. C’est ainsi que la Chine, le Maroc, l’Irak tentent ou ont tenté de faire croire que le Tibet, l’ex-Sahara Espagnol, le Koweit furent jadis, en des temps heureux, réunis sous la même bannière de souverains bienveillants, et que la situation actuelle n’est que le rétablissement du cours naturel des choses. Lorsqu’on conquiert ces victimes par la force des pays envahisseurs, ils ne font que rentrer au bercail (en anglais : they only come back home !)

 

La version officielle de l’histoire bretonne – celle imposée par la France -, que tous connaissent, est la suivante:

 

–  En 1491, Anne de Bretagne, Duchesse, se « fiance » volontairement à Charles VIII. L’aimant d’amour, elle l’ épouse, apportant en dot (en « dot » (!)) la Bretagne à la France.

–  En janvier 1499, Charles VIII étant mort l’année précédente, elle se marie avec son successeur sur le trône de France, Louis XII : à preuve, dit-on, de son attachement à ce pays, qu’elle a épousé aussi, en se mariant avec Charles VIII.

–  En 1532, les Bretons, sollicitent « librement » la « Réunion » de leur pays à la France, témoignant de « la bonne amour » entre les deux peuples ( cet amour existait; simplement, ils ne le savaient probablement pas, car ils se battaient par des guerres meurtrières depuis mille ans – sûrement par ignorance de leurs aspirations réelles, ou par plaisir -, pour conserver leur liberté!)

–  Les Bretons adhèrent aux idéaux révolutionnaires universels, en 1789, librement aussi – c’est exact, ils ont précédés ces principes, et ont eu une importante influence sur les FRANCAIS, BIEN AVANT 1789 – Nouvelle preuve, dit-on, qu’il ont les mêmes ambitions et les mêmes aspirations que les Français. Depuis lors, la Bretagne et la France sont un seul et même peuple, battant à l’unisson d’un même coeur. L’histoire de l’Union franco- bretonne est donc … un roman d’amour !

Au même titre, en quelque sorte, que l’ « Union » de la Chine et du Tibet, de l’Ecosse et de l’Angleterre, de la Catalogne et de la Castille, du Kurdistan et de la Turquie, du Maroc et de l’ex-Sahara espagnol … Et ainsi de suite.

 

 

 

 

II – LA VERSION HISTORIQUE REELLE : L’INVASION ET L’ANNEXION DE LA BRETAGNE.

Cette version des faits est absurde. Le drame réel de la Bretagne se noue à partir de Louis XI, roi de France, qui règne de 1461 à 1483. Ce roi, que l’on a appelé « l’universelle araignée », en raison de son aptitude à pousser des tentacules partout, parvient, par des moyens divers – souvent crapuleux -, à agrandir « son » royaume de plus d’un tiers, en même temps qu’il constitue une armée considérable, appuyée par un budget énorme.

 

La Bretagne, en réalité, n’a pas été « réunie » à la France, mais a été envahie, conquise, réduite, annexée.

 

Pour être bien compréhensible, l’histoire doit ici être résumée et réduite à ses éléments simples :

 

Pendant mille ans, du 6ème au 15ème siècle, la Bretagne est en conflit permanent avec la France. Des guerres fréquentes opposent les deux pays. Sauf pendant de courtes périodes, essuyant quelques échecs, la Bretagne sort toujours victorieuse de ces guerres.

 

–  Sous Louis XI (1461 à 1483), et sous son fils Charles VIII (1483 à 1498), la France devient une sorte de « superpuissance », de loin la plus importante d’Europe. Menacée de disparition sous le règne de Charles VII, père de Louis XI, par l’effet de l’invasion anglaise, elle s’agrandit, sous ce roi, de plusieurs provinces très prospères : la Bourgogne, l’Anjou, la Provence, le Maine …

–  En 1487 et en 1488, puis en 1491, les armées de Charles VIII envahissent la Bretagne. Cette invasion n’est pas le fait du hasard. Elle est depuis longtemps préparée et prévue par Louis XI, qui en confie l’exécution à son fils, pour le temps qu’il sera devenu roi et majeur. Le rapport des forces étant disproportionné, la Bretagne est vaincue; ses armées sont détruites le 28 juillet 1488, à Saint Aubin-du-Cormier. Bien que mariée, d’une manière canoniquement valide avec Maximilien, roi des Romains (qui deviendra Empereur du Saint Empire en 1508), Anne se voit contrainte, sous l’effet des pressions auxquelles son jeune âge ne lui permet pas de résister, d’épouser le roi de France Charles VIII, qu’elle déteste, par un traité inégal et irrégulier, conclu sous la contrainte, les armées françaises occupant tout le pays, la Bretagne n’ayant plus de force armée pour leur résister.

En janvier 1499, à Nantes, Charles VIII étant décédé l’année précédente, Anne épouse, de sa propre volonté cette fois, son successeur Louis XII, celui-ci, son proche parent, acceptant de négocier avec elle le nouveau statut de la Bretagne, sur un pied d’égalité. Par ce mariage, en raison de l’intraitable volonté  de la Duchesse, le Duché redevient autonome. Le gouvernement, supprimé par Charles VIII, est rétabli; Anne gouverne d’une manière ferme. A peu de choses près, tout fonctionne comme avant. Le plus important de ce traité, signé le 7 janvier 1499, énonce les dispositions prises par les deux souverains pour que la Bretagne redevienne totalement indépendante après leur décès. La couronne de Bretagne doit, par un traité non ambigu, être attribué à leur deuxième enfant, en tous cas au légitime héritier du Duché, sans que les rois de France aient rien à y redire. Par son deuxième mariage et par ce traité, la Duchesse réussit donc à sauver l’indépendance de son pays. Dans le cours tumultueux de sa courte existence, c’est son oeuvre maîtresse.

 

Malheureusement, la puissance prédatrice, la France, en situation de force et de violer le droit, va faire échec à ces dispositions fermes et claires.

 

Anne décède en janvier 1514, sa fille Claude lui succède en qualité de Duchesse de Bretagne. Elle épouse François d’Angoulême quelques mois plus tard. Son père, le roi Louis XII de France décède à son tour, le Ier janvier 1515, François d’Angoulême lui succède, sous le nom de François Ier.

Claude de France et de Bretagne disparaît en 1524. Elle a donné sept enfants à François 1er. Les deux premiers fils se prénomment François et Henri. Le premier, appelé à succéder à son père sur le trône de France, reçoit selon la tradition le titre de Dauphin de Viennois; le second est pourvu du titre de duc d’Orléans.

A la mort de la Duchesse Claude, fille d’Anne de Bretagne, petite fille de François II, l’héritier légitime du trône breton, n’est, en aucun cas, son fils aîné, François. L’héritier du trône de Bretagne est le prince HENRI, deuxième fils de Claude et de François Ier, ainsi que le veut le traité signé par Anne de Bretagne, au nom et selon les volontés de son peuple, qui n’aspire qu’à un chose : être délivré des français  ..

Les Bretons ne voulant à aucun prix que le dauphin François, fils aîné de Claude de Bretagne et de François Ier monte sur le trône de Bretagne, demandent avec la plus grande fermeté – par acte notarié -, que le deuxième fils du couple Royal, le prince Henri, soit reconnu comme seul Duc légitime, car il est leur « prince naturel ». Ce refus des Bretons de se voir imposer comme Duc un prince appelé par ailleurs à régner sur la France, n’est pas une invention de quelques historiens modernes. Il fit grand bruit à l’époque dans le royaume de France. A telle enseigne que le bourgeois de Paris écrit dans son journal, la volonté clairement exprimée des Bretons de placer sur le trône Breton, Henri, leur « prince naturel ». Voici ce passage capital, traduit en français moderne :

« Il y eut (en Bretagne), de la part des seigneurs et des gens du pays une grande résistance, parce qu’ils ne voulaient pas avoir comme Duc le Dauphin de France, mais son frère, M. Henri, duc d’Orléans, ….  Ils voulurent avoir un duc qui se tînt au pays, afin que le pays en fut meilleur ». Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier (1515-1536), page 430 (Livre numérique, consultable sur la toile).

Par une manoeuvre grossière, l’héritier légitime de la couronne ducale, Henri d’Orléans, est dépossédé de ses droits par le roi de France François Ier, au bénéfice de son frère aîné, François, dauphin, héritier par ailleurs de la couronne de France en vertu des lois de dévolution du royaume.

La Bretagne, durant ces années qui précèdent l’imposture de 1532, est réduite au silence par les Français, par des manoeuvres gravement irrégulières, toutes prouvées désormais par les archives :

. les fonctions de premier ministre-chancelier de Bretagne sont abolies;

  . le gouvernement de Bretagne (le conseil ducal) est dépossédé progressivement de ses attributions, en attendant sa suppression;

. des Français ou des collabos bretons sont mis en place dans toutes les fonctions importantes;

. les consciences sont achetées par des moyens divers;

. des pressions fortes sont exercées sur les grandes familles bretonnes, certaines menacées d’être dépossédées de leurs biens;

. de vastes seigneuries bretonnes sont attribuées à des Français.

Les Français, qui se sont emparés de tous les pouvoirs en Bretagne après la mort de la Duchesse Anne, avec une habileté diabolique, passent aux actes en 1532, car le fruit leur parait mûr. Les faits, méconnus ou dissimulés volontairement jusqu’à une époque très récente, sont aujourd’hui mis au jour, par des archives irréfutables, qui méritent d’être mieux exploitées, et qui le seront lorsque l’université sera décolonisée.

 

 

3 – LE FAUX « TRAITE » DIT « D’UNION PERPETUELLE DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE ».

 

 

 

Trente années d’occupation effective du Duché par la France, annexé en fait, indépendant en droit, trois mariages franco-bretons (la duchesse Anne épouse deux rois de France, comme indiqué plus haut, en 1491, puis en 1499 ; sa fille Claude épouse François Ier, successeur de Louis XII, en 1515), n’ont guère avancé les affaires de la France en Bretagne : le pays est toujours souverain, en attente que le légitime héritier du trône soit couronné, en qualité de « seigneur naturel » de la Nation ; les Français ne font que tenir les leviers de commande, ce qui n’est pas la même chose : ils sont détestés, comme ils l’ont toujours été. Les Bretons attendent l’événement qui va permettre de se débarrasser de cette plaie : chasser les Français. A défaut d’avoir pu porter sur le trône de Bretagne Renée de France, soeur de la Duchesse Claude, deuxième enfant d’Anne de Bretagne et de Louis XII, les Bretons réclament Henry pour Duc, par acte notarié, dès la mort de sa mère la Duchesse Claude, car ils ne veulent en aucun cas pour souverain un prince étranger, surtout pas d’un prince français héritier du trône de France : si une telle hypothèse se réalisait, c’en serait fait de l’indépendance bretonne : la Bretagne serait ipso facto annexée par l’ennemi héréditaire. Ce que la Duchesse Anne, politique fine et avisée, avait toujours su, et voulu éviter avec une détermination FEROCE, jusqu’à son dernier souffle.

 

Les choses vont tourner autrement, à la grande colère des Bretons, exceptés les complices de l’opération – les « collabos » de l’époque -, et de ceux qui, pris dans les nasses françaises, menacés dans leurs biens, dans leurs familles, dans leurs perspectives de faire carrière honorable, ne peuvent se dégager des pressions dont ils sont victimes.

 

En 1532, avec le concours et sous l’effet des manipulations et des pressions exercées par le corrompu cardinal Duprat, Premier ministre-Chancelier de France, un faux « Traité » est censé être conclu entre les Bretons et le Roi de France, à Vannes.

C’est, en réalité, une imposture :

 

– Le roi François Ier de France se transporte en Bretagne, en mai 1532, dans un apparat impressionnant et menaçant, entouré de sa Cour (12000 personnes, 12000 chevaux), avec plusieurs milliers de soldats. Le Parlement général de Bretagne (les Etats de Bretagne) est convoqué à Vannes. Il se réunit le 4 août, dans un climat de peur et de frayeur. Le roi de France se loge avec les principaux de son entourage, au château de Suscinio, résidence d’été des ducs, prêt à intervenir en cas de nécessité.

 

–  Aucune négociation n’est instaurée entre le roi de France et les délégués Bretons. Ceux – ci ne sont pas admis à nommer des ambassadeurs, ni à se mettre autour d’une table pour discuter les termes d’un accord éventuel. Plusieurs d’entre eux sont convoqués à Chateaubriand, ou le roi François Ier réside quelques jours, non pour élaborer un quelconque « traité », mais pour arrêter les détails de l’opération d’annexion, en la travestissant sous l’aspect d’un faux accord bilatéral, c’est à dire d’un traité apparent.

–  Aucun texte commun n’est rédigé par les Bretons et les Français. Surtout pas ! Les Bretons veulent le départ des Français. Les Français ne veulent qu’une seule chose : dévorer la Principauté Haute et Noble de Bretagne.

–  Les Bretons sont placés devant le fait accompli, sans aucun vote. Le 4 août, les députés, effrayés, sont convoqués à Vannes; la séance n’est pas dirigée par l’évêque de Vannes, président de droit, mais par Montejean, haut militaire français, qui se présente armé et botté. La séance est houleuse. On donne lecture publiquement d’une déclaration, aux termes de laquelle les Bretons sont censés solliciter, humblement, la réunion perpétuelle de la Bretagne avec … son ennemi millénaire, la France. C’est un scandale. Montejean, irrité par l’opposition des délégués de Nantes, descend de sa tribune, pour tenter de les rosser.

(Le texte censé concrétiser le contrat est reproduit par Dom Morice, … n’est en aucun cas un traité discuté, annoté, modifié, paraphé par les Bretons, mais le texte élaboré unilatéralement par le gouvernement (la chancellerie) des Français, très probablement avec le concours de deux ou trois collabos. C’est ce texte qui est imposé sans vote aux Bretons).

–  Quelques jours plus tard, le roi de France promulgue un Edit, décrétant que le roi français a accepté la « prière » des Bretons, et que désormais, la Bretagne et la France sont unies indissolublement. Les Bretons n’ont rien sollicité, rien demandé, rien voté. Leur vœu le plus sûr – en dehors quelques seigneurs qui acceptent de se laisser corrompre, quelques évêques français nommés en Bretagne depuis la mort d’Anne de Bretagne, décédée dix-huit ans auparavant, et autres collabos -, est que les Français quittent le pays. Fait capital, le texte censé instrumentaliser ce prétendu Traité, est un édit, c’est à dire, non un acte bilatéral rédigé en commun par les deux parties, authentifié par leurs signatures, mais un acte unilatéral, rédigé et promulgué par la France seule : en d’autre termes, c’est une loi française, sans effet juridique possible en Bretagne, pays souverain.

L’imposture du mois d’août 1532, longtemps considérée comme un accord entre deux puissances souveraines, est aujourd’hui analysée clairement comme ce qu ‘elle est : un montage imposé par la France, sous la menace, dont la seule évocation indigne toute la Bretagne cinq siècles plus tard.

Pourquoi les Bretons ont-ils cédé, après 1000 ans de conflits avec les Francs, puis les Français ? Pourquoi ne se sont-ils pas révoltés ?

Nous avons énuméré ci-dessus les raisons pour lesquelles, malgré leur capacité extrême de résistance, les Bretons ont été contraints de s’incliner en 1532, dix-huit ans après la mort d’Anne de Bretagne. Sans souverain à la tête de l’Etat (le jeune Duc, Henri, est tenu en otage à la cour de France, la princesse Renée de Bretagne a été expédiée en 1528, mariée à un principicule en Italie), sans Chancelier-premier ministre, sans gouvernement effectif, gouvernés par le Chancelier de France Duprat, homme extrêmement corrompu, sans principes moraux et sans pitié, sous la pression constante de l’occupant, sans armée, le roi de France pratiquant lui-même la corruption sur une grande échelle, avec quelques familles nobles qui jouent le jeu de l’occupant, la partie est plus qu’inégale. Assurés de tout perdre et d’être écrasés par la France en cas de résistance, ils n’ont aucun moyen de s’opposer à l’infamie qui leur est imposée. Maîtres effectifs de tous les leviers de commande, les Français sont en situation d’imposer ce qu’ils veulent, et même de provoquer une nouvelle invasion militaire en cas de nécessité. La France n’est pas encore chez elle en Bretagne en 1531, mais sa capacité de nuisance est déjà extrême : les bretons vont faire la triste expérience pendant 257 ans, de 1532 à 1789, plus encore après 1789, jusqu’à nos jours (1).

Il faut placer ici un démenti inacceptable à certains propos tenus par certains historiens irresponsables ou ignares :

D’une part, les Bretons ont bien tenté de se révolter, à plusieurs reprises, sous la monarchie capétienne, puis après la prétendue révolution de 1789. A chaque fois, on leur a envoyé des armées françaises, qui ont commis des dégâts effroyables (1492 : le complot breton; 1675 : révolte du papier timbré; guerres de la Ligue : scission de la Bretagne, avec création d’un Parlement à Nantes; affaire Pontcallec, 1718-1720; guerres de Vendée, de Loire Atlantique et de Bretagne en 1793-1794 …). La cruauté des répressions françaises  devant ces soulèvements suscite l’horreur, et font partie de l’héritage intellectuel des Bretons qui, il faut le souligner, ne pardonneront jamais : la France s’illusionne si elle croit le contraire (voir ci après : Une marâtre aux mamelles sanglantes : la France).

D’autre part, si les Bretons n’ont pu disposer de forces militaires suffisantes pour chasser les Français de 1532 à 1789, leur opposition à la France, par les moyens dont ils disposaient, a été toujours permanente, ferme, efficace : on lira avec surprise – et fierté pour nos lecteurs Bretons -, dans le chapitre publié par nos soins sur la colonisation de la Bretagne de 1491 à nos jours, la violence avec laquelle nos ancêtres se sont opposés à la monarchie capétienne, et les sanctions rigoureuses dont ils ont été l’objet de la part de celle-ci. Rappelons qu’à la veille de la révolution de 1789, la Bretagne réussit à ne verser que deux fois moins d’impôts à la France que les provinces du royaume, qu’elle s’administre d’une manière autonome, et même que l’Intendant ( = le gouverneur civil, sorte de « Gauleiter » français en Bretagne) se sent en danger dans ce pays hostile, craint pour sa vie, et envisage de s’enfuir !).

Il est clair aujourd’hui, que les faits qui se sont déroulés à Vannes en 1532 ne sont ni de près, ni de loin, un « traité »; les documents qui proclament cette prétendue « union » sont des chiffons de papier.

 

CONSEQUENCES DE LA NULLITE ABSOLUE DU PRETENDU TRAITE DE 1532 : LA BRETAGNE EST ET RESTE UN PAYS SOUVERAIN.

 

La conséquence juridique de cette analyse est capitale. La règle de droit est péremptoire : Le prétendu traité de 1532 est nul de nullité absolue. Les juristes vont encore plus loin : ce prétendu « contrat » est affecté d’irrégularités si graves, tant de fond que de forme , qu’il est inexistant juridiquement, pour la raison qu’aucune des conditions de validité des traités n’est réunie :

– Incompétence : les Français ont prétendu conclure un traité avec les Etats de Bretagne. Or, ceux-ci sont strictement incompétents pour traiter de ces matières. En Bretagne, seul le Duc et son gouvernement sont habilités à négocier les traités internationaux.

– Absence de consentement. L’Edit du mois d’août 1532 a été imposé d’une manière unilatérale par les Français, par la contrainte. De plus, il y a eu des manoeuvres de concussion, prouvées par les témoignages historiques. Ces deux vices de fond, majeurs, interdisent, d’une manière stricte, de décorer les fantaisies perpétrées par les Français du nom de traité.

– Violations graves des conditions de forme. Les Bretons n’ont pas été habilités à désigner des ministres plénipotentiaires, des ambassadeurs ou des négociateurs. Ils n’ont pas été admis à proposer, élaborer, négocier, participer à la rédaction, discuter d’un quelconque accord. Le texte de l’Edit français leur a été imposé, en violation grave des conditions  strictes d’élaboration des traités, selon les lois bretonnes et internationales du temps (voir notre important article : La troisième cause de nullité, ci-après).

– Enfin, il n’y a eu aucune réciprocité dans les avantages qu’en ont retiré les parties. La France seule a tiré tous les bénéfices de l’affaire. Les Bretons ont tout perdu dans cette sinistre affaire, l’une des plus graves de leur histoire bi-millénaire.

Lorsque qu’un traité liant deux pays se révèle être nul, ces deux pays se trouvent remis dans la situation antérieure au traité nul ou annulé.

De surcroit, il n’y a pas de prescription en la matière (cf le très important article du professeur Charles ROUSSEAU, cité ci-après). Le fait que la France soit installée en Bretagne depuis cinq siècles, et qu’elle gouverne le pays malgré lui, est sans effet, et ne crée pour elle aucun droit. Pour bien comprendre l’idée que nous exprimons ici : en termes simples, compréhensibles par tout lecteur, y compris le moins au fait des choses du droit : le voleur ne devient pas légitime propriétaire des objets volés, quel que soit le temps écoulé depuis le vol commis, il doit le restituer à ceux à qui ils appartiennent.

Le texte qui régit les relations juridiques entre la Bretagne et la France est et reste le traité régulièrement conclu le le 7 janvier 1499 par Anne de Bretagne et Louis XII, lors de leur mariage à Nantes, les deux souverains exprimant dans ce texte, discuté, négocié, paraphé,  la volonté de leurs peuples respectifs et en leur nom. Ce texte consacrant la totale indépendance de la Bretagne, les Bretons n’ayant ni traité, ni discuté, ni accepté un quelconque « traité de réunion » en 1532 avec la France, la Bretagne RESTE, EN DROIT INTERNATIONAL, UNE PUISSANCE SOUVERAINE ET INDEPENDANTE : la France est une PAYS OCCUPANT, rien d’autre.

Le seul destin de la France en Bretagne : partir, évacuer le terrain, étranger pour elle.

 

 

LOUIS MELENNEC, licencié en droit, diplômé d’études supérieures de droit public, diplômé d’études supérieures de droit privé, diplômé d’études supérieures de sciences criminelles, docteur en droit, diplômé d’études approfondies d’histoire moderne, ex-chargé d’enseignement des facultés de droit, historien, Ex-consultant près le Médiateur de la république française.

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(1) SUR LA PHENOMENALE CAPACITE DE NUISANCE DE LA FRANCE EN BRETAGNE. Extraits de notre article sur La colonisation de la Bretagne, sous la monarchie capétienne, de 1532 à 1789 : et sous la république des droits de l’homme : une marâtre aux mamelles sanglantes.

De 1532 à 1789, le  « répertoire »   de la monarchie française pour tenter de  « tenir » les Bretons est incroyablement varié, et s’adapte aux circonstances, tout ce qui suit est certain, non pas inventé pour les besoins de la cause (thèses et ouvrages hyper-documentés de PLANIOL, LA BORDERIE,  MOY, REBILLON, FEVILLE, BONVALLET, DUPUY, MELENNEC et autres)  : massacres militaires (à Saint – Aubin – du Cormier, en 1488,  6000 soldats de notre armée nationale furent massacrés par les armées de Charles VIII; en 1675 : plusieurs milliers de Bretons sont assassinés, 10 000 soldats sont déversés sur la Bretagne; lors de la conjuration de Pontcallec 15 000 soldats envahissent la Bretagne, en 1719..); menaces, intimidations; révocations; suppression des fonctions dont vivent leurs titulaires; destitutions; confiscation des biens meubles et immeubles; achat des consciences, corruption, pots de vin; emprisonnements; nomination de Français ou de collabos dans les fonctions importantes; exils répétés des opposants; dissolution des corps constitués; lettres de cachet; exécutions capitales (dans l’affaire Pontcallec, 1720), interdictions faite à certains députés (jusqu’à plusieurs dizaines) de se présenter aux séances des Etats de Bretagne; interdictions faites à certains magistrats de siéger au Parlement; enregistrements forcés des lois françaises, pour leur donner force obligatoire, alors que, selon le droit, le consentement des Etats et du Parlement sont obligatoires; mises en recouvrement forcé des impôts illégaux, refusés par les Etats et le Parlement de Bretagne ….. A plusieurs reprises, humiliation abominable, les magistrats bretons sont sommés de se rendre en corps à Versailles pour se faire  « laver la tête » , et recevoir les ordres du roi (Planiol, tome 5, page 224) (seuls nos lecteurs bretons comprennent ce que nous écrivons ici) … A cela s’ajoute la menace, très réelle, de nouveaux massacres en cas de soulèvement de la population. Dans l’affaire Poncallec, qui ne réunit pourtant que peu d’insurgés, la France envoie en Bretagne une véritable armée : QUINZE MILLE SOLDATS !!! Les souvenirs des horreurs de 1675 sont dans tous les esprits. Comme le souligne Queniart (page 55), chaque grande famille a beaucoup à perdre d’un conflit durable avec la monarchie : le pays est donc tenu de se tenir tranquille : d’un coup de baguette magique, les armées françaises, sur ordre de leur roi et de leur gouvernement, sont prêtes à « débouler », et à tout saccager. : meurtres, tueries, viols, pillages, vols, massacres en tous genres, incendies, sanctions en tous genres  contre les élites et la population : l’imagination de notre voisin de l’Est, chaque fois qu’il s’y met, ne connait pas de limites (1487, 1488, 1491, 1675 … guerres de la ligue, 1719 (conjuration de Pontcallec),  1793, 1794 ..). La Bretagne est donc solidement tenue, même si les individus concernés sont bretons dans l’âme, et solidement anti-français. Les Bretons, malgré leur courage, savent cela par coeur, et ne tiennent pas à se voir massacrer par des barbares, dont ils ont appris à connaitre la cruauté. Le rapport de force, très nettement en faveur de la France, est la clé de la situation. Rien de cela ne décourage les Bretons, qui ne lâcheront jamais prise jusqu’à la fin de l’ancien régime, en 1789, époque à laquelle ils ont reconquis une véritable autonomie administrative, à force de résistance à l’arbitraire de la France.

(Confere : la situation de la Bretagne actuelle n’est pas différente : les Bretons, leur histoire étant enfin retrouvée, n’aspirent qu’à être débarrassés des Français).

Après 1789, sous la férule impitoyable du pays des droits de l’homme, la situation se transforme en une tragédie nationale. Les Institutions bretonnes sont supprimées. La Bretagne, en tant que telle, est supprimée, divisée en cinq départements, gouvernés par des Français exclusivement jusqu’à ce jour, décorés du titre de « préfets ». En 1793 -1794, la France commet un abominable génocide en Bretagne et en Vendée, qui est maintenant, grâce à internet, connu dans le monde entier : 115 000 victimes, dont plusieurs dizaines de milliers bretonnes,  destruction d’un tiers des habitations de Loire Inférieure, 5000 Bretons noyés dans la Loire, avec une cruauté inouïe; mise à mort de la langue nationale; destruction de la Bretagne en tant que pays, divisée en cinq départements; fonctions de gouverneurs départementaux confiées à des « préfets » français; exclusion de toutes les fonctions importantes des bretons qui osent afficher ouvertement leurs convictions bretonnes; décervelage, lavage systématique des cerveaux, qui a les effets que l’on sait : la liquéfaction des esprits, c’est à dire la Bretagne actuelle.

De 1914 à 1918 : les Bretons, qui n’ont jamais eu de contentieux avec l’Allemagne, sont enrôlés malgré eux dans un conflit qui n’est en rien le leur : 200 000 Bretons meurent dans cette guerre stupide.

En 1941 et en 1956 : amputation sans aucune consultation de la population bretonne du territoire national. Depuis : diminution annuelle drastique du nombre des locuteurs (plus de 10 000 par an), non compensée par la « création » de quelques misérables écoles bilingues; subventionnements clientélistes de la presse anti-bretonne d’une manière grossièrement discriminatoire; refus de signature de la charte des langues des nations sans Etat (dénommées, par dérision « langues minoritaires », la Bretagne étant ultra majoritaire chez elle …); débretonisation voulue et programmée de Nantes et de la Loire Atlantique; contrôle strict et censure de l’information (Nantes, 2008, mensuel « Bretons », 2013); refus absolu du gouvernement français, en violation grave du droit international, de réintégrer Nantes et la Loire Atlantique dans le territoire national, malgré le voeu unanime de la population et des élus; création aux frais des Bretons d’un immense mémorial de 9 millions d’euros, stigmatisant la ville de Nantes, aux dépens des autres centre esclavagistes mondiaux (Alger, Zanzibar, Tripoli, Londres, Liverpool …), sous couvert de devoir de mémoire; refus de commémorer le génocide brito-vendéen, sous couvert du devoir de non-mémoire  …

LA LISTE EST BIEN LOIN D’ÊTRE COMPLETE : MERCI LA FRANCE : MERCI, MERCI, MERCI !

SACREE CIVILISATION QUE CELLE DES DROITS DE L’HOMME !!!!

Quel est le doux poète  qui a écrit ces vers célèbres :

« France, mère des arts, des armes et des lois,

« Tu m’as longtemps nourri de ta mamelle  » …

C’est le merveilleux Joachim du BELLAY.

En Bretagne, les mamelles de la France étaient sanglantes : elles ne déversaient pas du lait, MAIS DU SANG.

Que font nos députés et nos sénateurs, aujourd’hui au courant de toutes ces horreurs ?

Voyez les débats récents au Sénat (public sénat ..) et à l’Assemblée nationale en 2012 et en 2013 : au lieu de se dresser, furieux, sur leur séant, et de jeter tout cela à la figure  des parlementaires et du gouvernement de France, ils demandent  ….. bien gentiment, qu’on fasse un référendum en Loire Atlantique !!!

Par bonheur, il existe au moins UN BRETON qui va le faire.

 

 

Pa

 

 

 

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BIBLIOGRAPHIE.

Nouvel avertissement : le problème de l’annexion de la Bretagne par la France, et de la nullité absolue du prétendu traité de 1532 ne peut être compris dans sa plénitude qu’à la condition de ne pas l’amputer de sa partie essentielle : l’étude très attentive du droit des Contrats et des Traités, de leurs conditions de validité, des causes de nullité, c’est-à-dire des faits qui les privent de tout effet, même si les apparences donnent à penser, en première analyse, que les conditions dans lesquelles ils ont été conclus paraissent régulières.

ARGENTRE Bertrand d’.,L’histoire de Bretagne, des Roys, ducs, Comtes et princes d’icelle, Paris, 1588.

CARBONNIER .., Les Contrats …

DE MAUNY (Michel), Les dessous de l’union de la Bretagne à la France (1532 – 1790). Paris,

Le livre de de Mauny a été pendant longtemps une référence, en l’absence d’autres ouvrages consacrés à ce sujet. Je me suis tenu en relations personnelles avec Michel de MAUNY, pendant trente ans, jusqu’à sa mort. Il avait été partisan de la validité juridique du prétendu traité de 1532. Puis, au fur et à mesure de mes recherches, il y a adhéré, pleinement. Il m’a révélé avoir pensé, depuis longtemps, qu’un prétendu accord promulgué unilatéralement par un Edit du roi du pays voisin ne pouvait être un traité. Il a été l’artisan de la conférence que j’ai faite dans le cadre de l’Université de Rennes, devant un public enthousiaste, sur Anne de Bretagne.

LA BORDERIE Arthur Lemoine de, Histoire de la Bretagne, 6 tomes, Mayenne, réimpression de …

LEPAGE Dominique, Finances et politique en Bretagne, au début des temps modernes (1491-1547), Paris, 1997. Bien que le but de ce volumineux travail universitaire – difficile à lire pour les non-spécialistes -, ne soit pas d’analyser la mécanique infernale par laquelle les Bretons, muselés, ficelés, sans aucun moyen réel de s’opposer aux Français qui occupent le pays et contrôlent toutes les institutions de l’Etat, l’auteur n’en détaille pas moins les phases et les moyens mis en oeuvre par les Français pour paralyser toute tentative de résistance efficace. J’ai effectué les mêmes recherches – dans un but plus explicatif au plan juridique et au plan politique -, et les confirme : c’est par un processus très habile, progressif et très pervers  que la France s’empare de tout, principalement en mettant dans tous les postes clés des Français et des Bretons ambitieux, voire de francs « collabos » : en particulier des Déserts et le comte de Laval-Chateaubriand … Après de longues réflexions, je pense que les francs « collabos » ont été rares : c’est en les étranglant et en les paralysant progressivement, par une politique voulue d’annexion, très franchement violatrice des droits de la Bretagne, que la France est parvenue à ses fins. Les évènements de 1532 ne sont que la phase finale d’un processus engagé lors des invasions françaises de 1487 : les Bretons, littéralement étranglés par le pays prédateur, ont réalisé qu’ils ne pourraient plus s’opposer à lui, et qu’il ne leur restait guère – en attendant des temps meilleurs -, qu’à accepter – ou à faire semblant d’accepter – les conditions que la France leur imposait, faute de tout perdre et de devoir accepter l’inacceptable. D’Argentré, dans son ouvrage de 1588, est très explicite sur ce point. Ceci confirme – comme tout le reste – que l’Edit de 1532, imposé par la France, l’a été sous la contrainte, ce qui lui enlève, en droit, toute qualification de traité (ou de contrat, les deux termes étant ici synonymes.

LEPAGE et NASSIET

MELENNEC Louis, Le faux traité de réunion de la Bretagne à la France, la troisième cause de nullité du « traité ». Article publié sur la toile. Tout historien qui prétend parler du prétendu contrat de 1532, est tenu de lire cet article, le crayon à la main. On y apprend que la conclusion des traités en Bretagne est une procédure extrêmement précise et détaillée, en aucun cas superposable à la fumisterie initiée et perpétrée par la France en 1532. Du point de vue formel, la conclusion des traités se fait en quatre phases : l’initiative et la nomination des ambassadeurs par le Duc et son gouvernement, les négociations, la rédaction du texte, la ratification. Tout cela entouré de garanties très précises, surtout s’il s’agit d’un traité important. Aucune de ces conditions n’a été respectée par la France en 1532, ce qui, seulement à n’envisager que ces violations des conditions de forme, indépendamment même de la violation des conditions de fond, rend impossible de qualifier de « traité » l’édit français du mois d’août 1532.

MELENNEC Louis, Il n’y a jamais eu de traité d’Union, en 1532, entre la France et la Bretagne … http://blog-louis-melennec.fr/2010/12/14/trois-juristes-historiens-un-historien-eminent-tous-bretons-sauvent-lhonneur-de-la-bretagn

MELENNEC Louis, Conférence faite à Vannes, devant … , 2006 (diffusée par l’ABP).

MELENNEC Louis, Le rattachement de la Bretagne à la France, mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies d’histoire moderne (Paris IV-Sorbonne, 2001).http://errancesenbretagne.wordpress.com/category/melennec-louis/

MELENNEC Louis, Comment Renée de Bretagne … Publié sur Internet (article très important, traitant de la spoliation de Renée, deuxième fille d’Anne de Bretagne, de son immense fortune et de ses droits au trône de Bretagne).

MORICE Dom, Histoire

N GUYÊN QUÔC DINH, Droit international public, 5ème éditions, pages 35, 321, 429, 443, 486 ..

PELICIER Paul, Essai sur le gouvernement de la dame de Beaujeu (1483-1491). Ouvrage majeur sur les relations brito-françaises sous le règne de François II.

POCQUET du HAUT JUSSE ..

PLANIOL Marcel, Histoire des Institutions de la Bretagne, 5 tomes, Mayenne 1981-1985. Ouvrage majeur. Le tome 3 analyse d’une manière parfaite la totale souveraineté de la Bretagne (pages 51 à 162), et les tentatives incessantes mais toujours repoussées des empiètements des Français  sur les prérogatives bretonnes.

RENEE DE FRANCE ET DE BRETAGNE.  Voir : MELENNEC Louis, Comment Renée de France .. La lecture très attentive de ce chapitre est essentielle à la compréhension des malversations commises par le roi François 1er de France et par sa mère, Louise de Savoie, associée à tous ses méfaits, là ou il y a des sommes d’argent importantes à voler. Renée a des droits certains à monter sur le trône de Bretagne. François 1er, son beau-frère, lui vole – au sens littéral du terme -, toute sa fortune, tout comme il dépouille sa propre femme, la Duchesse Claude de Bretagne. … En 1528, la princesse Renée est mariée par le roi de France à un principicule italien : Hercule de Ferrare. L’avantage est double : dépouillée de toute sa fortune par son beau-frère, elle ne sera plus en mesure de la réclamer; éloignée de France, avec un mari qui ne dispose que d’une armée faible, elle ne pourra réclamer le droit à la succession de Bretagne. Ces malversations – en particulier la mésalliance avec le Duc de Ferrare, scandalisent tous les contemporains………

 

REYDELLET Chantal, Les pouvoirs du dauphin Henri en Bretagne (1536 – 1547), M.S.H.A.B. 1991, 233 à 245.
REYDELLET Chantal,
François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, fils aîné de François Ier (1518 – 1515), Bulletin philologique et historique. 1982 – 1984, 231 à 239.

ROUSSEAU Charles. Cet immense juriste, qui a enseigné à la faculté de droit de Rennes, puis à Paris, fut de son temps une sommité du droit international.

ROUSSEAU (Charles), Controverse relative a la validitedu traité de 1532 consacrant l’union de laBretagne à la France, extrait de la Revue générale de Droit International Public. Juillet – septembre1972, n°3, 76 et suivantes. 249. Charles ROUSSEAU, immense juriste qui a enseigné à la faculté de droit de Rennes, puis à la faculté de droit de Paris, une autorité internationale en son temps ..

 

 

 

 

 

COMMENTAIRE de Marcel TEXIER, ex-président de l’OBE.

 

MARCEL TEXIER, ex-Président de l’OBE (Bretons du Monde).

« Vous faites œuvre de salubrité publique, docteur Mélennec.
La Bretagne a été incorporée à la France à la suite d’une succession de crimes et d’opérations frauduleuses, pires : crapuleuses. Les invasions françaises de la fin du 15ème siècle ont scandalisé les contemporains. Toute l’Europe s’était alliée pour soutenir les Bretons dans leur lutte patriotique pour défendre leur pays, tous les pays alliés envoyèrent des troupes en Bretagne : les Anglais, les Allemands, les Castillans et les Aragonais, les Gascons étaient présents aux côtés de nos soldats, sous les ordres de nos généraux … L’invasion de la Bretagne par la France fut condamnée dans des termes péremptoires par toute l’Europe, personne ne soutînt les Français.

Le texte connu sous le nom « d’Edit d’Union », publié unilatéralement par la France, en août 1532, présenté comme un traité jusqu’à vos travaux de juriste et d ‘historien, c’est à dire comme un accord bilatéral conclu par deux puissances souveraines, ne fut rien d’autre qu’un tour de passe-passe juridique, initié et perpétré par la France seule : jamais les Bretons n’ont été consultés sur leur sort, ils n’ont ni négocié, ni participé à la rédaction de ce texte, ils ne l’ont pas paraphé, il a été publié unilatéralement sans vote de leur part, par la France seule. L’hostilité des Bretons à l’égard des Français, leurs ennemis héréditaires, – leur haine plutôt, car la France préparait ouvertement l’ invasion de la Bretagne depuis longtemps -, était millénaire, remontant au 6 ème siècle. De nombreuses guerres ont opposé les deux pays; la perspective pour les Bretons d’être gouvernés par un roi Français, par un prince détesté, était la catastrophe qu’ils redoutaient le plus.

En 1532, Bretagne a été annexée contre son gré : les Bretons avaient le canon dans le dos, et, depuis les invasions de 1491, ne possédaient plus d’armée pour chasser leur ennemi : voilà toute la vérité. Merci de l’avoir dite, et de l’avoir démontrée d’une manière irréfutable. (Personne n’a tenté de réfuter vos recherches, d’ailleurs).

Pas davantage les Bretons n’ont accepté, en 1789, que leurs institutions autonomes ni leurs lois particulières soient supprimées, ni, durant tout le 19ème siècle, que leur langue et leur culture soient persécutées, encore moins qu’ils soient gouvernés par des étrangers, décorés du nom de « préfets », gouverneurs exclusivement nommés par la France.

Si la France est toujours présente en Bretagne, c’est par l’effet de la force, non du droit. Au regard du droit international, le prétendu traité de 1532, ironiquement baptisé « d’union perpétuelle de la France et de la Bretagne», étant nul de nullité absolue, la Bretagne est juridiquement indépendante. L’ONU vient de rappeler que la France n’est présente dans les îles de Polynésie, que par le fait d’une colonisation : la situation est la même en Bretagne.

Vos publications établissent d’une manière aveuglante la légitimité des revendications des Bretons, occultées jusqu’à ce jour par un discours officiel inique. Ils nous confèrent UNE FORCE MORALE CONSIDERABLE. Vos travaux ont été insultés ? Laissez glisser les insultes avec mépris. Attendiez vous autre chose après tant de siècles de falsification de la vérité historique ? Ils sont maintenant publiés et reconnus. Pensez à Théodore HERZL, le père de l’Etat juif, à qui on jetait des pierres ».

Marcel TEXIER, Agrégé de l’Université, ex-Président de l’OBE (actuellement Bretons du monde).

 

 

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ADDENDUM.

Ce chapître est l’un des plus importants de l’histoire de la Bretagne. On va le comprendre immédiatement.

Tant que les Bretons, intoxiqués par un discours inique et fallacieux, ont cru que leur pays avait, comme on le leur a appris, et comme ils l’ont lu dans des manuels écrits par des historiens, non par des juristes spécialisés, « sollicité », « librement » de surcroit, l’ « union » de leur pays à la France, ils n’avaient guère à réclamer : libres de demander la réunion de la Bretagne à la France, ils l’avaient voulue, ils l’avaient obtenue. Il leur était difficile de rien réclamer aux Français après cela.

Mais cette version est fausse. Comme je l’ai raconté ailleurs (…), lorsque je me suis « accroché » sérieusement au sujet, il y a plus de quinze ans, j’étais loin de savoir l’incroyable découverte que j’allais faire. Ma double qualité de juriste et d’historien – il est juste d’ajouter aussi que sans ma qualité de Breton obstiné et intellectuellement honnête, je ne serai arrivé à rien -, m’a permis de progresser, avec une lenteur d’escargot certes, mais avec, à chaque détour de chemin, des faits et des idées dont j’étais bien éloigné de soupçonner l’existence …

Intoxiqué moi aussi par l’histoire officielle, j’ai cru, pendant longtemps, sur la foi de renseignements imprécis, très incomplets, volontairement tronqués, et surtout, sans doute, par l’incompétence absolue de nombre d’historiens stricto-sensu de disserter sur la validité d’un traité, ce qui suppose, dans ce domaine très particulier, des compétences plus que pointues, non seulement en droit public, en droit international, mais même en histoire des relations internationales et du droit des traités, que ce texte était un accord véritable, un contrat international, conclu entre deux puissances souveraines, agissant librement, en connaissance de cause, ce qui est la définition même des traités.

Ce  cheminement du chercheur, pour moi, a été un roman policier passionnant. Le résultat est là, vous allez le lire : la Bretagne n’a jamais sollicité d’être absorbée et digérée par la France, son ennemi mortel depuis de longs siècles; elle n’a jamais conclu de traité de « Réunion » avec la France; elle a été annexée par des pressions et des manoeuvres scandaleuses; le prétendu traité de 1532 étant juridiquement nul et non avenu, elle reste, en droit international, un pays souverain, c’est à dire INDEPENDANT. La France est entrée en Bretagne par la force, en violation du Droit, elle ne se maintient que par la force dans notre pays. …..

Cette publication, déjà faite ailleurs, A VALEUR DE PIQÛRE DE RAPPEL. Dans ma jeunesse, nous ne connaissions rien de notre histoire nationale, et nous répudiions notre identité, qu’on nous décrivait comme honteuse : l’oeuvre civilisatrice de la France était passée par là : et vlan ! vous êtes des Ploucs, les ploucs n’ont pas d’histoire, nous vous faisons la charité d’apprendre la merveilleuse histoire de France : admirez, pygmées, mettez vous à genoux, et baisez le sol, que cette grâce vous soit faite. « Êtes vous Bretons, la France commande ! « , a osé dire le comte de MIRABEAU, en 1789, humiliant publiquement devant l’Assemblée nationale la délégation bretonne venue à Paris protester contre la suppression unilatérale, par les Français, sans aucune consultation de la Nation Bretonne, de leurs antiques Institutions, de leurs lois particulières, le tout assorti d’insultes d’une grossièreté inimaginable contre notre langue et notre culture. Aujourd’hui, des millions de Bretons savent comment la Bretagne a été envahie et détruite par la France. Il reste encore des millions de Bretons et de Français qui n’ont pas eu accès à l’Histoire de notre Pays.

Le texte qui suit est inclus dans le rapport présenté à Bruxelles, au Congrès des Nations persécutées (FUEN), que l’on trouvera dans son intégralité sur la toile. Il est bon d’en détacher ces passages, pour que ceux qui n’auraient pas encore compris soient enfin au courant de ce qui s’est passé à Vannes en 1532, et les conséquences pharamineuses qui en découlent – en droit, non en fait, actuellement -, quant au statut réel de la Bretagne au regard droit international. L’article qui suit peut être considéré comme achevé, opérationnel et exact dans tous ses éléments. Cependant, en raison même de son importance, je le complèterai par quelques données supplémentaires, afin de la rendre encore plus clair, et par des références qui permettront aux spécialistes de tout vérifier – si l’envie leur en prend -, et aux futurs chercheurs de mieux expliciter certains points de détail, qui méritent une thèse superbe, lorsque l’université bretonne sera décolonisée. Il y a encore des découvertes à faire, n’en doutez pas !

Au plan juridique, à l’exception de quelques auteurs (principalement les immenses Bertrand d’ARGENTRE, et Marcel PLANIOL, breton, professeur à la faculté de droit de Paris, encore internationalement célèbre, un siècle après sa mort ….), presque tout ce que l’on a écrit sur ce prétendu traité est FAUX  …

Dans la vie d’un chercheur, il est difficile d’atteindre le degré de la joie que j’ai éprouvée, en arrivant au terme de mes conclusions. Les idées fausses ont la vie dure. Mais des progrès se dessinent chaque jour.

Il m’est assez plaisant de rappeler que si j’avais dû compter sur la diligence des historiens bretons pour publier mes travaux, ou de nos deux quotidiens nationaux, si grassement subventionnés par Paris avec nos impôts, mes bons amis : vous n’auriez à ce jour jamais lu une ligne de moi, et vous seriez encore prisonniers des sottises totalitaires qu’on vous a imposées si longtemps. Rappelez vous qu’en 2008, dix mille jeunes bretons ont envahi les rues de Nantes pour exprimer avec force leurs convictions bretonnes, et que des imbéciles et des minables – pour user d’un vocable à la mode -, bravant le droit sacré à l’information, violant le droit pénal et le droit international – lequel garantit d’une manière péremptoire le droit strict des Nations sans Etat de défendre leur Identité, et interdit aux Etats dominants de porter atteinte à cette identité  -,  ont réussi l’impensable, le criminel : ne retransmettre dans les médias aucune information sur cette manifestation si importante pour notre pays. Rappelez vous qu’en février 2013, un magazine, pour avoir osé publier les résultats d’un sondage relatant que les jeunes veulent renouer avec leurs vraies racines bretonnes, a été immédiatement retiré de la vente : Au pays du Goulag, on n’aurait pas osé faire une horreur de cette nature, digne du caniveau le plus sale. Les responsables sont les mêmes. Sont ils des Français ? Sont-ce des collabos bretons ? Sont-ils des porcs, tout simplement ?

« La Bretagne est une colonie, comme l’Alsace et les Basques, davantage que la Guadeloupe », croit pouvoir écrire, en 1831, avec un mépris ridicule, Michelet, l’homme qui a tant magnifié les massacres et les tueries de la prétendue révolution française. Aujourd’hui, hélas pour elle, pour nous aussi, qui avons le triste privilège d’être ses voisins, la France est en voie de déliquescence, et d’être mise à genoux, elle aussi. Plût au ciel qu’elle fût une colonie bretonne : ce que je sais de notre morale et du respect d’autrui qui inspire notre philosophie bretonne, nous l’eussions, nous, traitée avec humanité.

 

 

 

 

 

 

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LA CONSTITUTION BRETONNE AU MOYEN ÂGE, SOUS LES DUCS SOUVERAINS DE BRETAGNE .

 

 

LA CONSTITUTION BRETONNE AU MOYEN ÂGE, sous les DUCS SOUVERAINS DE BRETAGNE ..

COMMENT EST GOUVERNEE LA BRETAGNE avant les invasions criminelles de la France : l’ordre breton, le désordre et l’arbitraire français.

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La Bretagne du moyen âge est un pays totalement souverain, qui exerce la plénitude des attributions étatiques, dans tous les domaines, sans exception.

Je dédie la présente étude, non encore sous sa forme définitive, sur la Constitution de l’Etat breton au moyen âge, au professeur Philippe CONTAMINE, membre de l(Institut, professeur émérite d’histoire du moyen-âge à la Sorbonne. Cet éminent médiéviste (cf sa biographie dans Wikipédia), qui a consacré des études importantes et remarquables à l’histoire de la Bretagne, a parfaitement analysé le caractère très incomplet des recherches sur l’histoire de notre pays, dès 1982, et sur la nécessité d’aller beaucoup plus avant, afin de faire la lumière sur nombre d’idées reçues et enseignées  par l’Université, notamment sur la nation bretonne, la souveraineté bretonne, le concept et la réalité du sentiment national breton, etc. Ce qui a été ma démarche constante.

Voici ce qu’écrit le professeur CONTAMINE, dès 1982, au 107 ème congrès national des sociétés savantes, tenu à Brest :

« Notre vision des rapports entre la France et la Bretagne s’est trouvée sensiblement modifiée par toute une série de travaux récents. On a mieux compris l’intérêt qu’il y a a étudier ces rapports en soi …. La politique des Ducs a été envisagée dans sa visée essentielle. Les formes et les symboles de leur pouvoir ont été analysés avec une rigueur et une ingéniosité nouvelles …. (ainsi que) la nature de ce qu’il faut bien appeler le sentiment national breton aux deux derniers siècles du Moyen Âge. L’enquête sur ce point est loin d’être achevée, elle n’en est encore qu’à ses débuts, mais les résultats prometteurs ne manquent pas …. (Notamment) : un sentiment national (breton) se laisse-t-il saisir avant le milieu du 14 ème siècle ? Sous quelle forme survécut-il au rattachement qui le privait de son support étatique et dynastique ? »

(107ème congrès des sociétés savantes, Brest, 1982, page 208).

Je suis, dans mes propres recherches, allé très au delà de ce que souhaitait le professeur Philippe CONTAMINE, puisque, dépassant le cadre étroit de la Bretagne, m’aidant d’une documentation abondante, sur l’antiquité notamment, et sur l’histoire du monde, j’ai démontré, très largement, que les nations, les Etats, les Etats-nations, le droit international, le sentiment national, les constitutions, etc., ne sont pas des créations modernes, mais des réalités tangibles, prouvées d’une manière indiscutable depuis au moins plusieurs milliers d’années. Ma formation poussée de juriste m’a permis de voir clair dans des problèmes qui jusqu’alors étaient quasi-insolubles, sinon, en tout cas, très incomplètement résolus.

INTRODUCTION.

(Article en cours d’élaboration, qui se complétera ou non, en fonction des loisirs de l’auteur).

Le présent article tiendra lieu, pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Doit constitutionnel, de cours élémentaire d’initiation : on verra que les concepts, à condition d’avoir été bien digérés, sont faciles à comprendre, si l’on prend bien garde de les exposer clairement, en évitant, surtout, d’utiliser le moindre terme technique, ce qui obscurcirait le tout, à coup sûr.

Qu’est-ce qu’une  » Constitution  » ?

Il faut d’abord, observer que ce mot appartient au vocabulaire français. Chaque pays possède son vocabulaire propre pour désigner ce terme.

Les constitutions ne sont, ni de près ni de loin, une création du monde moderne. Orales et coutumières dans certaines civilisations, écrites dans d’autres, elles existent depuis des milliers d’années. Elles sont consubstantiellement liées au fonctionnement des sociétés, qui ne peuvent exister – c’est une évidence lorsqu’on y réfléchit -, que selon des règles qui permettent aux institutions de gouverner et d’administrer les groupes humains qui les ont sécrétées. Comme l’observe l’éminent spécialiste en droit constitutionnel que fut Maurice DUVERGER – auquel je dois ma formation dans cette discipline -, « Le mot Constitution n’est pas nouveau. Dans l’antiquité, par exemple, il était assez couramment utilisé, à peu près dans le même sens qu’aujourd’hui ». (Paris, PUF, Thémis, 1962, page 2).

Beaucoup de lecteurs apprendront, sans doute, avec surprise, que l’Angleterre actuelle n’a pas de constitution écrite. Pour autant, elle possède, bien entendu, une constitution très précise, mais qui repose principalement sur des coutumes appliquées depuis des siècles.

Dans la Grèce antique, avant que celle-ci ne soit unifiée par Philippe de Macédoine, puis par son fils Alexandre le Grand, chaque cité possédait une constitution précise, souvent écrite, souvent différente de celles des cités voisines. Les cités grecques, malgré leur exigüité et leur faible population (souvent, pas plus de 100 klm carrés, quelques milliers d’habitants),  sont l’équivalent de ce que nous nommons des états-nations, qui préfigurent l’Etat moderne.  « Ces cités, écrit Michel HUMBERT, constituent des Etats au sens moderne du terme ». Ce sont d’authentiques nations. Le sentiment d’appartenance, ciment principal de la nation, y est très vif. Nombre de cités disposent d’institutions étatiques complexes, théorisées et décrites par des auteurs de grande envergure comme Aristote, Platon …  . André HAURIOU (Droit constitutionnel, Paris 1970, pages 33 et suivantes) écrit :  « Le berceau du droit constitutionnel se trouve dans dans la méditerranée orientale, plus précisément en Grèce … Aristote dénombrait 158 constitutions des cités grecques .. » (Voir aussi : Michel HUMBERT, Institutions politiques et sociales de l’Antiquité, Paris, 1997, pages 4 et suivantes; Timbal et Castaldo, voir ci-après). Certaines de ces cités se gouvernent par les usages ancestraux, les coutumes. Il a même existé des  « experts », auxquels telle ou telle cité ou telle colonie commandait un modèle pour le fonctionnement ou l’amélioration  de ses institutions : des spécialistes en droit constitutionnel, avant l’heure, en quelque sorte (Philippe NEMO, Histoire des idées, tome 1, page 55).

La Grèce n’est d’ailleurs qu’un cas particulier dans l’histoire du monde : toutes les nations stables de la terre se sont gouvernées par des règles précises, voire très précises, même si beaucoup ont été victimes de périodes d’instabilité, et de l’arbitraire des puissants ou des gouvernants : toutes ont eu leur constitution, la Bretagne a eu des usages constitutionnels comme tous les autres pays, très élaborés encore, comme on va le voir : voilà qui remet en cause bien des « inexactitudes » que l’on peut lire encore aujourd’hui dans presque tous les ouvrages consacrés à l’histoire de la Bretagne !

( Sur les constitutions des Etats grecs de l’antiquité : Aristote, Les politiques, Paris, 1993, GF Flammarion. A lire par tous les historiens bretons ou autres, qui ignorent tout des concepts de Nation, d’Etat, de Constitution, de Patriotisme, de Souveraineté, etc., et qui imaginent que ces réalités sont des créations du monde moderne).

http://www.lesbelleslettres.com/livre/?GCOI=22510100157730)

La Constitution est l’ensemble des règles, usages, lois, textes qui définissent, pour être simple :

– Les principaux acteurs qui se situent au sommet de la vie du pays : le chef de l’Etat, le premier ministre, le gouvernement, le parlement, lorsqu’il en existe un (ce qui est le cas en Bretagne au moyen âge, non en France, ou le gouvernement se concentre progressivement entre les mains d’un seul);

– Les pouvoirs et prérogatives que possèdent et exercent ces institutions;

– La manière dont ces institutions fonctionnent les unes par rapport aux autres, notamment lorsqu’il y a conflit ou contentieux entre elles.

La constitution énumère et précise, par ailleurs, d’une manière habituelle, les grandes règles de l’administration de la justice, et la manière dont le pays gère son existence internationale : la diplomatie, la guerre, la paix, les traités internationaux.

Enfin, dans nos sociétés contemporaines, on inclut habituellement parmi le textes constitutionnels, l’énumération des droit fondamentaux des citoyens.

Le titre que porte le Principal personnage d’un Etat – empereur, roi, prince, duc, etc. -, ne définit en rien le statut – subordonné ou indépendant – de cet Etat. Ce n’est pas parce qu’un Prince porte le titre de Duc, de marquis, de comte, de baron … , alors que les pays voisins sont des royaumes gouvernés par des rois, que ce prince n’est  pas indépendant, et qu’il est obligatoirement subordonné à l’un de ces rois. Seul le degré de liberté dont dispose le prince en cause dans l’exercice de ses pouvoirs définit le degré de sa souveraineté  ou de sa dépendance aux Etats voisins. Si le prince en cause, fût-il seulement comte ou même baron -, exerce librement les pouvoirs régaliens de son Etat, il est indépendant ou souverain. Les attributions qu’il possède et exerce d’une manière effective par rapport aux pays voisins ou étrangers définit ce que nous désignons sous le vocable de « souveraineté ». Par ailleurs, dans l’histoire, attendu qu’il y a eu sur la terre des milliers de peuples, et qu’il existe et a existé a  bien plus de 5000 langues sur la planète, chaque peuple a désigné son souverain par des termes particuliers : Empereur, Roi des Rois, Tsar, Csar, Basileus, Dey, Duc, dux, duce, doge, Kaiser, Keiser, caesar, césar, King, Koenig …Rey, Ri, Rex, Roi, Chah, shah, sultan  …. grosso modo, ces termes sont synonymes). La querelle de savoir si le Duc de Bretagne, par cela seul qu’il n’a plus porté le titre de Roi à partir du 11ème siècle, se trouve en position de subordination par rapport au roi de France n’a aucun sens : les textes du temps, fort nombreux et explicites, démontrent de la manière la plus indiscutable  que le Duc de Bretagne, chef de l’Etat Breton, est le souverain de son pays, comme le roi de France l’est du sien : l’un s’intitule roi, l’autre duc, l’un et l’autre exercent dans leurs pays respectifs les mêmes fonctions : ils se situent au sommet, personne ne peut prétendre se situer au dessus d’eux, même si, s’agissant des honneurs, l’un (le roi) a la préséance sur l’autre (le duc).
Tout breton qui veut se débarrasser une fois pour toutes des inexactitudes qui traînent encore dans tous les ouvrages publiés par les historiens stricto sensu – des historiens non juristes, s’entend -, doit admettre ce principe capital. S’il persiste des doutes dans son esprit, il lui appartient de se reporter aux ouvrages et aux sources que nous allons préciser. S’il ne veut pas faire l’effort de s’informer : qu’il se taise. Ce que nous allons démontrer : c’est sur le terrain des pouvoirs que le Duc de Bretagne détient – les pouvoirs régaliens, ou royaux,  ou souverains -, et exclusivement sur cela, que doit porter le débat, si débat il y a.

De ce point de vue, contrairement à ce qu’ont soutenu jusqu’à une époque encore très récente des historiens bretons, ignorants du droit, du droit constitutionnel, de l’histoire des institutions – discipline éminemment juridique, enseignée exclusivement par des juristes hautement spécialisés, dans les facultés de droit, non dans les facultés de lettres -, la BRETAGNE MEDIEVALE EST UN PAYS TOTALEMENT INDEPENDANT, en aucun cas soumis ou subordonné à son puissant voisin le royaume de France, même si celui-ci n’a cessé de vouloir interférer et intervenir dans les affaires bretonnes, jusqu’à l’envahir en 1487 – 1491, puis l’asservir et en faire une authentique colonie, sans le consentement de son peuple, en violation du droit des gens.

De même, contrairement à ce qu’ont soutenu les mêmes historiens, le fait que le Duc Souverain de Bretagne prête ce que l’on désigne sous le vocable d’ « hommage », ne définit en rien une quelconque subordination de la couronne bretonne à la couronne française, mais un contrat synallagmatique (ou bilatéral), comportant des droits et obligations réciproques et égaux pour les deux parties, ce contrat comportant pour les deux souverains trois obligations principales : ne pas se nuire; s’aider mutuellement (ce que l’on appelle l’auxilium); se conseiller loyalement dans la gestion de leurs affaires (ce que l’on appelle le concilium). Le fait que la France, avec un volonté et une mauvaise foi jamais démenties, ait constamment tenté d’abuser du caractère ambigu et flou du droit du temps, en usant de sa puissance, pour faire découler de l’hommage des conséquences juridiques qu’il ne comportait pas, ne change rien au fait qu’il s’agit d’un contrat, défini comme tel par les juristes du moyen âge, comme par nos juristes actuels,  que la France, renvoyée  » dans ses cordes  » avec brutalité par les Bretons, chaque fois qu’elle a tenté de s’imposer en Bretagne,  a constamment échoué dans toutes ses tentatives d’en abuser, et que seule la violence de ses armées d’invasion, en 1491,  puis les violations constantes des droits des Bretons, à partir de la mort de la Duchesse Anne, en 1514, lui a permis de se maintenir en Bretagne, jusqu’à aujourd’hui.

Pour ceux qui ignorent que l’hommage est un contrat bilatéral, que le Duc de Bretagne est un souverain indépendant, et que la sujétion des Bretons – l’esclavage, peut-on dire – commence en 1789 -,  prière, une fois pour toutes, de lire les pages ci-après sélectionnées à leur intention, et de ne plus y revenir :

Ganshof F.L. Qu’est-ce que la féodalité? Paris, 1982, collection pluriel. Sur l’auxilium, pages 140 et suivantes; sur le concilium, page 148 et suivantes … ; surtout, sur les obligations du seigneur à qui l’hommage est prêté : pages 150 et suivantes. L’historien non informé et chroniquement fatigué, apprendra ici que les obligations des deux parties sont égales et symétriques : les prestations que le seigneur doit à celui qui lui a prêté hommage sont les mêmes : concilium et auxilium page 152).

Timbal Pierre-Clément, Castaldo André, Histoire des institutions publiques et des faits sociaux, Paris 1993, éditions Dalloz, pages 134 : concilium et auxilium sont dus par les deux parties, chacune étant libre de rompre le contrat si l’autre ne remplit pas ses obligations).

Boutruche Robert, Seigneurie et vassalité, Paris, 1970, éditions Aubier. Sur le caractère bilatéral et symétriques des deux parties : pages 204 : « l’acte qui unit les deux hommes est un contrat synallagmatique : la vassalité n’est pas à sens unique … etc « .

La constitution bretonne, comme toute autre constitution, est évolutive dans le temps. Les règles fondamentales de gouvernement du Duché se sont mises en place très progressivement, comme dans tous les pays de la terre. Nous donnons ici un tableau descriptif simple des institutions bretonnes au 14ème et au 15ème siècles, pour ne pas surcharger l’exposé de dates, qui rendraient son exposé ardu, sinon illisible. Quelques commentaires sont cependant  indispensables pour rendre ces institutions compréhensibles. Nous essaierons de les faire le moins techniques possible. J’ai jugé nécessaire, pour être entièrement compris, d’user parfois d’un vocabulaire rajeuni, et même, avec parcimonie de concepts modernes, en prenant un soin extrême à ne rien altérer quant au fond, et de n’écrire que ce qui doit l’être.

Les trois piliers institutionnels de la Bretagne indépendante : le Duc, le Premier ministre et le gouvernement, le Parlement général.

Presque toutes les structures étatiques, à toutes les époques et en tous lieux, sont « coiffées » par deux personnages essentiels, qui se « partagent » les fonctions importantes de l’Etat : le Souverain en titre (César, Csar, Roi, Prince, Empereur, Duc, etc.); le principal conseiller ou ministre. Cette dualité se retrouve à toutes les phases de l’histoire, et partout. En France, le chef de l’Etat est le Président de la République; le chef du gouvernement est le Premier ministre. En Angleterre, la reine est le Chef de l’Etat, le chef du gouvernement porte le même nom qu’en France. La Bretagne médiévale ne fait pas exception à cette règle.

En Bretagne, une troisième institution joue un rôle fondamental : le Parlement général – ou « Etats de Bretagne ». Alors que la France évolue résolument dès le règne de Louis XI, vers un régime très autoritaire, absolutiste, concentrant entre les mains du roi tous les pouvoirs de l’Etat, la Bretagne, au contraire, voit son régime parlementaire s’épanouir, créant un équilibre relativement harmonieux entre ce que nous dénommons le « pouvoir exécutif » (le Duc, le premier ministre et le gouvernement), et l’assemblée parlementaire. Cette différence est si fondamentale, que l’on peut dire que, s’agissant des principes qui les gouvernent, la Bretagne et la France sont comme le jour et la nuit.

La bibliographie du présent article est réduite à l’essentiel. Elle a pour but de permettre à tout lecteur soucieux de s’informer, de le renvoyer, non aux archives manuscrites, mais aux ouvrages faciles à consulter dans toute bibliothèque bretonne ou française, ces ouvrages renvoyant eux-mêmes à des sources plus complètes. Les cinq tomes de LA BORDERIE restent précieux, par leurs innombrables citations, même si, sur de nombreux points, les travaux de cet auteur éminent sont dépassés.

 

I – LE CHEF DE L’ETAT : LE DUC DE BRETAGNE.

Le Bretagne est une monarchie. Au sommet des Institutions, se trouve un Chef, qui porte le titre de Duc (les mots Dux, Duc, Duce, Doge … ont une traduction unique : ils signifient  » CHEF « ; le Duc de Bretagne est donc le chef de la Bretagne, le personnage situé au sommet de la hiérarchie bretonne).

ACCESSION A LA COURONNE.

Le Duc monte sur le trône PARCE QUE LES COUTUMES CONSTITUTIONNELLES en décident ainsi. Le Duché n’est juridiquement pas la propriété du Duc, même si les textes le désignent souvent, d’une manière lapidaire, comme le « légitime propriétaire du Duché de Bretagne ».  Il faut, plus exactement, traduire cette expression comme le fait que le Duc est seul titulaire légitime de la fonction qu’il exerce, parce que les coutumes ancestrales du Duché le placent, lui et nul autre, à la tête de la Principauté Haute et Noble de Bretagne. Il exerce donc UNE FONCTION, dans l’intérêt général. Cette notion de principauté – fonction est ignorée des « hystoriens ».

Il en résulte :

– Que le Duché, nétant en aucun cas la propriété privée du Duc régantn ne peut être ni légué par testament, ni cédé à quiconque, ni aliéné, en tout ou partie.

Certes, il a pu se produire, en des circonstances difficiles, que le Duc régnant ait agi pour que le succeseur désigné par lui soit agréé après sa mort. Mais cela procédait d’une saine prudence : en cas de conflits d’héritiers, il importait que celui désigné par les coutumes accède bien au trône ducal, et non un autre. Dans ce cas, le Duc n’a en  aucune façon « légué »  sa couronne à tel ou tel : il a ajouté son poids dans la balance, pour qu’à sa mort, il n’y ait aucun conflit armé pour désigner son successeur.

(Il en résulte, notamment, que Louis XI ne peut avoir acheté à Nicole de Bretagne, en 1480, les droits à la succession au trône de Bretagne, pour la raison que ces droits n’étaient pas à vendre, ne pouvaient être vendus, et que, de surcroît, ladite Nicole ne possédait aucun droit à la couronne de Bretagne (La Borderie, tome 4, pages 495 et 522). L’invasion de la Bretagne, en 1487, sur le fondement prétendu de droits à la couronne de Bretagne du roi Charles VIII de France, est une imposture : ce roi n’a aucun droit à la succession bretonne, de même, la formule selon laquelle le roi Charles VIII et son épouse Anne de Bretagne « se font mutuellement don de leurs droits réciproques », est une tromperie éhontée, Anne étant seule duchesse légitime, son mari n’étant rien en Bretagne, si ce n’est le chef des armées d’invasion, entrées dans le Duché en violation du droit).(D’autre part, Claude de France, fille d’Anne de Bretagne, ne peut avoir légué le Duché à son fils ainé le Dauphin de France, François, pour la raison que le Duché ne peut être légué par le duc régnant, la transmission de la couronne se faisant exclusivement par l’application de la coutume constitutionnelle du Duché, en aucun cas par la volonté du souverain en exercice, comme d’ailleurs en France).

– Que les revenus fiscaux du Duché, même si une fraction importante (un tiers environ) est attribuée aux dépenses du duc et de sa cour, ne sont pas sa propriété; ils sont affectés à l’exercice de ses fonctions.

La couronne de Bretagne est dévolue, en priorité, au plus proche parent mâle du Duc. S’il a plusieurs fils, c’est l’aîné qui monte sur le trône. L’aîné ne peut être écarté du trône que pour des raisons majeures.

La couronne est dite  » héréditaire « , non pas parce qu’elle appartient à son titulaire , mais parce qu’elle se transmet dans la même famille, depuis le 10 ème siècle. C’est une règle coutumière importante, qui n’a jamais eu d’exception ….

A défaut d’héritier mâle du Duc, les femmes peuvent avoir accès à la couronne. Comme en Angleterre, mais contrairement au royaume de France, qui a élaboré très précocement une règle successorale – dite « loi salique » -, aux termes de laquelle, dans tous les cas, les femmes sont péremptoirement écartées de la succession au trône.

COURONNEMENT DU DUC.

Le Duc de Bretagne, comme les autres souverains chrétiens – et les autres, d’ailleurs, est investi de ses fonctions lors d’une cérémonie grandiose, qui se tient à Rennes. Le cérémonial est extrêmement détaillé et codifié, en aucun cas improvisé. Le Duc se présente à la porte Mordelaise, y est accueilli par un long cortège. Il prête serment entre les mains de l’évêque, passe la nuit en prière, est couronné le lendemain dans la cathédrale Saint Pierre. Vêtu de l’habit royal, on lui pose sur la tête le cercle ducal (la couronne royale, selon d’Argentré), on lui remet l’épée nue, « au nom de Dieu et de monseigneur Saint Pierre, comme cela a été fait anciennement aux rois et Ducs de Bretagne, en signe de vraie justice.. » C’est au nom de Dieu que le Duc est couronné. Bien sûr, aucune allusion au roi de France dans cette affaire,qui n’est rien en Bretagne, sauf un étranger et un ennemi.

MORICE,

LA BORDERIE,

Françoise FERY-HUE, La cérémonie du couronnement des Ducs de Bretagne au 15ème siècle, 107ème congrès des sociétés savantes, Brest, 1982, Paris 1984 : étude savante, précieuse, 17 pages très serrées.

TITULATURE DU DUC.

Les « Duces » bretons ont porté, au cours de l’histoire, des titres divers, traduisant leur puissance souveraine de chefs effectifs de la Principauté …

Sous les Carolingiens, époque à laquelle la Bretagne n’est pas réunie en un royaume unique, mais morcelée en plusieurs principautés, les textes font allusion, à de nombreuses reprises, à des rois, dont deux au moins sont attestés, et sont puissants, redoutés des rois francs : le roi Judicael règne sur la partie nord de la péninsule; le roi Morvan règne sur le Vannetais, et mobilise contre lui les immenses armées impériales conduites par l’Empereur Louis le Pieux, fils de Charlemagne.

Nominoé, que l’on considère comme l’unificateur de la Bretagne, porte des titres divers : Dux, gubernans ..

Ses successeurs (Erispoé, Salomon, Alain ..), s’intitulent  » Princes, rois, Ducs de Bretagne ».

Le dernier Duc de Bretagne a avoir porté le titre de roi est ALAIN LE GRAND, mort vers 907.

Il est important de souligner qu’à cette époque, le titre de « rex » (roi), pour important qu’il soit, n’a nullement acquis le prestige qui sera le sien aux siècles suivants, jusqu’à aujourd’hui. c’est pourquoi dans leurs actes, il arrive que les ducs de Bretagne, « oublient » de le mentionner, ou, dans certains actes, fassent précéder leurs titre de roi après ceux de princeps ou de Dux  ..

A partir de la mort de ALAIN LE GRAND, le titre se perd, à la suite de la ruine et de la désorganisation du pays provoquées par les invasions Viking. Les souverains bretons s’intitulent « Ducs », jusqu’à la Duchesse Claude (qui meurt en 1524), et son fils François, couronné à Rennes en 1532, mais qui ne règnera pas. Henri II, deuxième fils de Claude, petit fils d’Anne de Bretagne, est le dernier à porter le titre de Duc de Bretagne; il n’est pas davantage couronné que sa mère Claude.

Les Ducs de Bretagne appartiennent à une lignée prestigieuse. Ils s’allient aux grandes familles régnantes d’Europe. La conscience de l’appartenance à une dynastie royale est très forte, et est reconnue partout en Europe : elle est l’une des plus prestigieuses.

Les alliances contractées avec les autres familles royales d’Europe, dans la réécriture de notre histoire nationale, ne sont en aucun cas anecdotiques, et ne constituent pas un chapitre du courrier du coeur : elles témoignent – les familles régnantes ne contractant que des alliances prestigieuses, conformes à leur importance -, la place très éminente que la Bretagne et ses Ducs occupent sur la scène internationale : elles ont une importance politique considérable, car elles situent d’une manière précise la famille royale de Bretagne par rapport aux autres famille de même rang :

. Alliance avec les Empereurs Carolingiens : Charles le Chauve fiance son fils Louis le Bègue avec la fille du roi et dux breton Erispoé, fils de Nominoé.

. La duchesse Constance (1166-1201) épouse Geoffroy, fils du roi d’Angleterre Henri II.

. En 1214, la princesse Alix de Bretagne, Duchesse, épouse Pierre de Dreux, dit Mauclrec, arrière petit fils du roi de France Louis VI le Gros.

. Jean 1er le Roux (1218-1286) épouse …., fille du roi de Navarre Thibault 1er.

. Jean II épouse la princesse Beatrix, fille de Henri III d’Angleterre.

. Jeanne de Penthièvre, Duchesse, épouse Charles de Blois, proche parent du roi de France.

. Jean de Montfort, le futur Jean IV de Bretagne, épouse en premières noces Marguerite, la fille du roi d’Angleterre Henri III, en 1355 ; en secondes noces, il épouse Jeanne Holland, en 1366, proche parente du roi; en troisièmes noces, il se marie avec l’infante Jeanne, en 1386, fille du roi de Navarre Charles le Mauvais. Jeanne de Navarre, devenue veuve du Duc Jean IV, épouse le roi d’Angleterre Henri IV, en 1402.

. François 1er de Bretagne épouse en premières noces Yolande d’Anjou, soeur du roi de Sicile Louis III, en secondes noces Isabeau d’Ecosse, fille du roi Jacques Ier Stuart.

. Alliances avec les rois de Sicile : … En 1417, un mariage est décidé entre la princesse Isabeau, fille du Duc Jean V, avec Louis III roi de Sicile et duc d’Anjou, cousin du roi Charles VII de France. Le mariage est célébré par procuration en 1424. En 1431, Jean V marie son fils ainé, François – le futur duc François 1er -, à Yolande d’Anjou, soeur du roi de Sicile Louis III (LA BORDERIE, tome 4, page 225).

. Pierre II, non destiné à régner, épouse Françoise d’Amboise, il marie sa nièce Jeanne de Laval à René, roi de Naples et de Sicile, duc d’Anjou.

. Arthur de RICHEMOND, fils de Jean IV, non destiné à régner, épouse Marguerite de Bourgogne, soeur de Philippe le Bon. Le neveu de Marguerite, Charles le Téméraire est à la tête de nombreux duchés et comtés. Il est le troisième prince d’Europe en puissance, après les rois de France et d’Angleterre. Il a failli être couronné roi en 1472.

. Alliances avec les rois d’Aragon : Le duc François II, père d’Anne de Bretagne, épouse Marguerite de Foix, petite fille du roi …, fille de la reine de Navarre.

. Dernières alliances. En 1490, Anne de Bretagne, après avoir été promise aux fils de l’Empereur Frédéric III, des rois d’Angleterre, de la reine de Castille et du roi d’Aragon, épouse Maximilien, roi des Romains, futur empereur du Saint Empire; en 1491, elle épouse Charles VIII, roi de France; en 1499, elle épouse Louis XII, roi de France. Sa fille Claude épouse François Ier, roi de France, en 1514. Son petit fils, Henri II, roi de France et Duc de Bretagne, épouse …

(Sur ces alliances, voir, en particulier, LA BORDERIE, tome 3, pages ……..; tome 4, pages …. 13, 134, 135, 144, 217, 225, 358,

Cette liste est spectaculaire. Davantage que de longs articles, des chiffres sur les finances, la fiscalité, les armées, les importations, les exportations, … non seulement elle démontre que les Ducs et Duchesses de Bretagne s’allient avec les familles royales, mais même les plus puissantes : l’Empereur carolingien, le roi de France, le roi d’Angleterre, l’Empereur du Saint Empire. Sans être un spécialiste des unions matrimoniales entre familles régnantes du temps, si l’on se pénètre de l’idée que les grandes monarchie du temps sont la France et l’Angleterre, il est d’une clarté évidente que, les ducs et leurs enfants étant recherchés par ces monarchies pour leurs propres enfants, les Ducs de Bretagne comptent parmi les toutes premières familles régnantes d’Europe. La duchesse Anne est l’héritière de toutes ces lignées royales, non une duchesse plouque en sabots, comme on a voulu le faire croire, et comme le croient encore des bretons intoxiqués par le discours français.

L’Etat breton devenant petit à petit l’une des importantes puissances européennes – devant les royaumes d’Ecosse, du Portugal, de Castille -, le titre de roi étant devenu prééminent dans la hiérarchie des honneurs et des préséances, les Ducs travaillent à retrouver leur ancien titre de roi. Philippe CONTAMINE a ignoré en son temps les péripéties de cette marche vers le titre de roi, du fait du retard pris par la recherche dans les universités bretonnes, et le parti pris des marxistes qui ont accaparé l’enseignement ( ….). Les recherches ont démontré, depuis lors, que telle est la volonté ferme et arrêtée de la cour de Bretagne. Ce qui serait arrivé, selon toute vraisemblance, si la France n’avait envahi et annexé le Duché en 1491.

… A partir du 15ème siècle, une vieille terminologie, longtemps abandonnée, réapparaît : le Duc s’affirme tel parce que Dieu l’a choisi pour occuper le trône. Les anciens souverains bretons avaient fait usage de cette formule avant le 10ème siècle ….Cette formulation a une vocation et une portée symbolique importante. ..

Les rois de France, devenus au fil des siècles des souverains puissants, en situation de nuire au Duché souverain de Bretagne, ne cachant plus leur volonté de l’asservir et de s’en emparer, le Duc se trouve dans l’obligation d’affirmer avec agressivité sa souveraineté, et l’absence totale de droits de la France en Bretagne.

La formule « Duc par la grâce de Dieu » est certes un hommage à la Majesté divine, mais c’est surtout un message politique à double destination :

A l’égard de ses propres sujets, le Duc entend faire savoir qu’il est au dessus de tous, en particulier des grands seigneurs, qui sont des fauteurs de troubles invétérés, et compromettent le gouvernement de la Principauté.

A l’égard du roi du pays voisin, qui se fait de plus en plus menaçant à partir du 14 ème siècle, prétendant intervenir dans les affaires du Duché, voire même l’asservir, le Duc et son gouvernement entendent, avec la plus grande fermeté, renvoyer ce pays et ses rois dans leur vraie place : celles d’ennemis et d’étrangers, totalement exclus d’exercer la moindre prérogative dans le Duché, qui possède, de tous temps les pouvoirs royaux, c’est à dire souverains.

LES DUCS DE BRETAGNE, BOUCLIERS NATURELS DE LA SOUVERAINETE BRETONNE CONTRE LES PRETENTIONS ILLEGITIMES DES FRANCAIS.

La volonté ferme et affirmée des Duc bretons face à la France, pays ennemi, est-elle remarquable ? Pas même. Si les Pays et Nations, tout au long de l’histoire, se donnent des souverains, c’est que, partout dans le monde, pas seulement en Bretagne, ils remplissent une fonction indispensable, à laquelle, avec plus ou moins de talent et d’efficacité, ils s’identifient.

Les Ducs ont été des patriotes extrêmement déterminés, et des défenseurs farouches de l’indépendance bretonne face à leur ennemi héréditaire : la France. Les preuves de l’attachement des Ducs à la Bretagne sont surabondantes, y compris ceux qui, devenus ducs par mariage avec la Duchesse (Pierre MAUCLERC, petit fils du roi de France Louis VI le Gros, mari de la Duchesse ALIX), ou qui, voués par le sang à monter sur le trône breton, furent élevés à l’étranger, avant de devenir Ducs (Jean IV, élevé à la Cour d’Angleterre, époux en premières noces de la fille du roi anglais; François II, élevé à la Cour de France …). Ceci est conforme à l’histoire de toutes les monarchies européennes, et les autres : l’accession aux fonctions de souverain provoque chez les intéressés une identification à la fonction, dans presque tous les cas). Certains  Ducs ont été ont été remarquables. Anne de Bretagne est la duchesse dont le patriotisme a été – très probablement – le plus puissant : les pamphlets les plus violents, qui déshonorent leurs auteurs, n’ont pas écorné cette vérité.

Les faits, extrêmement nombreux, démontrent que les Bretons n’entendent absolument pas qu’on empiète sur leurs prérogatives, sur lesquelles ils sont particulièrement sourcilleux, et que des étrangers se mêlent de leurs affaires. Les Ducs sont particulièrement fermes dans leur attitude à l’égard des Français. Leur politique, dans ce domaine, a été constante. Comme il n’est pas question de reprendre ici les faits qui ont été relatés par d’autres très en détail – en particulier par LOBINEAU, MORICE, LA BORDERIE -, plusieurs dizaines de textes, lettres, déclarations, émanant du Duc et de son gouvernement confirment avec hauteur qu’ils sont bien les souverains de leur pays, et qu’ils entendent absolument que la France se tienne à sa place, et non ailleurs.

1384. Le duc JEAN IV, s’adresse au roi de France CHARLES V en des termes particulièrement violents (le texte qui suit est transcrit en français moderne) :

Le Pays de Bretagne est un Pays distinct et séparé de (tous les) autres, sans qu’il y ait rien dans ce pays qui ne relève de la compétence de son gouvernement, qui est universel (= qui concerne toutes les affaires bretonnes, sans exclusive). Anciennement, ce Pays était un royaume, et était gouverné par des Rois, ainsi Judicael, Salomon, Conan … qui ont gouverné en gouvernement royal….. LE GOUVERNEMENT BRETON EST ENCORE ROYALEMENT TENU. Le Duc de Bretagne EST EN POSSESSION DES DROITS ROYAUX, sans que nul autre que lui, en sa Principauté de Bretagne, y ait rien à voir. Ni vous, ni aucun de vos prédécesseurs Rois de France n’ont JAMAIS été reconnus, ni par moi, ni par aucun de mes prédécesseurs, comme Souverain”.

– …… Le Duc PIERRE II

– Le duc ARTHUR III (1457-1458), dont on a dit, à juste titre, « qu’il n’a jamais eu dans le coeur qu’un sentiment inébranlable : son amour pour la Bretagne », (sentiment que partagent tous les lecteurs bretons du présent article), fait dire au roi de France Charles VII, avant de se rendre à sa cour pour la cérémonie de l’hommage, que « son Duché n’a jamais fait partie du royaume de France, qu’il n’est pas issu d’un démembrement de ce royaume, et qu’il est décidé à ne point manquer au serment qu’il a fait de sauvegarder et de maintenir les prérogatives de son pays … » …. (La borderie, 4, pages 406, 408 et suivantes).

………..

– 1485. François II, père d’Anne de Bretagne, alors que la France se fait particulièrement menaçante, déclare qu’il ne reconnait qu’un seul supérieur : DIEU :

 » … De toute antiquité, nous et nos prédécesseurs, Rois, Ducs et Princes de Bretagne, (n’ont) jamais reconnu ni ne reconnaissons aucun créateur, instituteur, ni souverain, SAUF DIEU TOUT PUISSANT … »

– 1487. LETTRE DE FRANCOIS II, Duc régnant, aux officiers de Guingamp et de Lannion de Guingamp, du 15 juin 1487  (Morice, Preuves, III, page 569) : « expulser nos ennemis les Français ».

 » Nos haineux et malveillants ennemis ( = les Français), sont venus assiéger cette bonne ville de Nantes, attentant A NOTRE TOTALE DESTRUCTION, CELLE DE NOS FILLES, ET CELLE DE NOTRE PAYS. Ce à quoi, avec l’aide de Dieu, et de nos bons et loyaux sujets, NOUS ENTENDONS RESISTER. »

– 1490. Anne de Bretagne déclare « coupables de lèse-majesté … tous ceux qui obéissent au roi de France » (Cité par Jean KERHERVE, dans La Bretagne au temps des Ducs, page 75).

Ces lettres sont très éloquentes. Elles traduisent la fureur des Ducs de Bretagne et de leur cour devant les prétentions de la France. A aucun moment, même si la disparité des forces condamnent les Ducs à ne pas agresser trop violemment les rois de France, on ne voit aucun d’eux plier devant eux, ni leur céder en quoi que ce soit d’important : ils n’ont aucune raison de le faire, ils sont rois en leur Duché, comme le roi de France l’est chez lui.

ATTRIBUTIONS DU DUC.

Le Duc de Bretagne est le Chef du Duché. Il exerce UNE FONCTION SYMBOLIQUE importante. Il n’est pas le propriétaire du Duché, pas plus que le roi de France n’est propriétaire de son royaume. Cette notion de souverain – fonction, comme dans tous les pays de la Chrétienté,  » est dégagée par les juristes, théologiens et écrivains catholiques du Moyen Age; elle est exprimée très clairement par de très nombreux auteurs….; elle est reprise PAR TOUS LES AUTEURS qui ont écrit sur l’autorité royale jusqu’à la révolution …. Ils déclarent que cette fonction doit s’exercer dans l’intérêt du peuple  » (M. Olivier Martin, cours de doctorat enseigné à la faculté de droit de Paris, en 1939 – 1940, page ..

Le Duc exerce au sommet une « protection » générale du Duché et de des Bretons (ses « sujets ») selon la terminologie du temps (on dirait aujourd’hui : les citoyens bretons), dans une compétence qui devient générale, au fur et à mesure que le gouvernement se « centralise », et que le Duc et son gouvernement acquièrent davantage de prérogatives aux dépens des pouvoirs féodaux locaux, ceux des seigneurs grands et petits, et du haut clergé. Il veille au bon fonctionnement de l’Etat, c’est à dire des Institutions.

Le Duc Jean V, énonce, dans ses ordonnances, des formulations qui explicitent ce rôle général du Duc, que l’on peut qualifier de « Protecteur de la nation » :

 » Dieu nous a commis pour être le protecteur et le défenseur de notre peuple, c’est à dire pour faire la justice … Pour cette raison, parce que certains oppriment et pillent notre peuple, nous voulons et ordonnons ce qui suit …. »

(Texte réécrit en français moderne, pour le rendre explicite, les mots étant conservés, mais placés dans un ordre différent de celui la phrase originelle; Voir LA BORDERIE, tome 4, page 262).

 » Le Duc a la charge de sa Nacion « , écrit encore le Duc François II, père d’Anne de Bretagne, dans une lettre très importante, à son voisin le roi Louis XI de France, refusant par cette lettre de faire partie de l’Ordre de Saint Michel, créé par ce roi ennemi et étranger :

Le Duc de Bretagne, QUI A LA CHARGE DE TOUTE SA NATION, et qui (en raison de son importance), ne peut aller à la guerre sans (une) grande armée, et sans (une) grande compagnie ( = beaucoup de gens), car il mettrait en DANGER SA PERSONNE ET SON PAYS “.

Ces formules ne sont en aucun cas des clauses de style : le Duc a bien en charge, avec son gouvernement, sous le contrôle du Parlement général, la totalité de son pays et de de ses habitants. La politique du gouvernement, qui agit dans le sens du bien commun, le démontre amplement. Cette action politique vise tous les domaines, d’une manière que l’on peut qualifier de moderne : la sécurité, la justice, la défense du territoire, le commerce, les exportations, les importations, la monnaie, la politique pénale (des peines sévères sont édictées en cas de vol, d’atteinte aux personnes et aux biens, les exactions commises par les magistrats, les seigneurs justiciers, les propres fonctionnaires du duc, etc …),  ……. Le gouvernement ducal va même jusqu’à envisager, dès 1420 au moins …. l’unification des poids et mesures, très diverses dans l’étendue du Duché. Ce qui témoigne d’une hardiesse certaine dans la conscience que le gouvernement ducal a de ses responsabilités (Voir : LA BORDERIE, tome 4, page 265; PLANIOL, Très ancienne coutume de Bretagne, fascicule 2, page …)) (Louis XI envisagera, lui aussi, plusieurs dizaines d’années plus tard, cette même mesure révolutionnaire pour son royaume; elle ne sera réalisée qu’après 1789).

Et ainsi de suite. Il existe donc, sous les Ducs de Bretagne, une politique pensée et réfléchie, initiée, articulée, mise en oeuvre par le Duc et son gouvernement. Les textes des « constitutions » (c’est à dire des lois) publiés par Planiol sont tout à fait remarquables, dignes d’un Etat moderne, solidement structuré, menant décennie après décennie un politique très cohérente, inspirée par le souci de servir l’intérêt général, et par une morale politique rigoureuse, même si la société bretonne de ce temps est foncièrement inégalitaire, comme partout ailleurs. Sans en avoir la certitude absolue, nous pensons que cette politique est en avance sur celle du royaume de France. Une thèse devrait être mise en oeuvre par l’université de Bretagne, le jour où l’ « état d’esprit » des enseignants aura changé.

(Sur la politique du Duc Jean V, voir notamment LA BORDERIE, tome 4, pages …et suivantes).

(Les marxistes, qui enseignent encore l’histoire de Bretagne dans nos facultés ignorent absolument cela, n’ayant ni de près ni de loin étudié le fonctionnement des Institutions, considérant que tous les rois et princes chrétiens sont des tyrans, et n’ayant pas encore compris ni admis que les grands criminels de l’histoire ne s’appellent ni Anne de Bretagne ni Louis XIV, mais se nomment Staline, Mao-tsé Toung, Pol Pot, et autres Hitler).

Le Duc impulse la politique de son Duché, mais ne gouverne pas en souverain absolu. … Il est, dans l’ensemble, plutôt un arbitre, qu’un chef de gouvernement. La formule appliquée aux rois d’Angleterre s’applique assez bien aux Ducs de Bretagne : ils règnent, mais ne gouvernent pas.  Certes, il y a eu quelques ducs autoritaires, mais en fort petit nombre. En toute choses, le Duc gouverne  « à grand conseil », c’est à dire qu’il s’entoure des avis de son chancelier, de son gouvernement, des principaux du Duché (les barons, les grands seigneurs), des prélats (évêques et abbés), des représentants des villes.

Les textes, confirmés par une pratique constante, qui affirment que le Duc ne peut gouverner sans l’assentiment du Parlement général de Bretagne, sont nombreux.

Le Duc Pierre II, par exemple déclare (LA BORDERIE, tome 4, page 394):

 » Nous ne voudrions procéder ni faire une quelconque conclusion, sans savoir, en tout premier lieu, et sans connaître  les désirs et opinions des seigneurs de notre sans (les princes du sang), les prélats, les barons, et les autres de nos Etats, car cette matière …. »

Le Duc écrit qu’il ne peut rien faire  « sans tout penser, savoir, et entendre la volonté et l’opinion des seigneurs, des prélats (évêques et abbés), des barons, et autres de nos Etats » (Ces  » autres  » désignent les représentants des villes) (Cité par Olivier Guillot, tome II, page 174).

Ces formules sont tout à fait remarquables; elles traduisent la réalité, et ont valeur et signification de règles constitutionnelles en Bretagne : le Duc est un souverain constitutionnel, étroitement dépendant de l’avis des composantes de sa nation, même s’il est un chef réel, investi du pouvoir de gouverner.

Contrairement à la France, la Bretagne n’a jamais connu de régime totalitaire ni de régime absolu. Presque tous ses Ducs ont été des souverains modérés, soucieux de bien gouverner leur pays, ce qu’ils ont fait généralement, sauf exceptions rares.

Ceci étant, la fonction ducale se renforçant au cours des siècles, le Duc possède des attributions effectives importantes, qu’il remplit avec son chancelier et son gouvernement, car il n’agit jamais seul. Le gouvernement est une affaire collective, qui se réalise par le Duc, le Chancelier et le gouvernement, agissant de concert. Certains Ducs jouent un rôle important dans le gouvernement du Duché (Pierre Mauclerc, Jean IV, Jean V, Anne de Bretagne); d’autres s’en désintéressent plus ou moins totalement, et n’assistent même pas aux réunions du Conseil ducal (François II, père d’Anne de Bretagne).

. Elaboration  des textes législatifs. Les lois portent le nom de « constitutions » ou d’ « ordonnances ». De tels textes, qui ont une portée générale, valables pour tout le Duché, et qui sont susceptibles de modifier les lois et usages antérieurs, ne peuvent être confectionnés que par des services spécialisés, ceux du Duc et du gouvernement.

. Elaboration du budget. Le budget est élaboré dans les mêmes conditions. Il est reconduit d’année en année. Il augmente brutalement, dans la seconde moitié du 15ème siècle : Louis XI étant monté sur le trône en …, la menace d’invasion étant angoissante, le gouvernement est contraint d’augmenter les impôts, à son corps défendant, pour réparer les fortifications, construire de nouvelles défenses, fabriquer des canons, des armes … Ce qui crée un fort mécontentement dans la population, qui en ignore la cause, qui est française (hélas, les Français sont toujours là, comme aujourd’hui).

. Le duc préside aux séances – certaines d’entre elles, pas toutes -, du Parlement, juché en majesté sur son trône, vêtu de l’habit royal. Il s’y exprime par l’intermédiaire de son Chancelier-premier ministre.

. Lorsque les textes législatifs sont adoptés par le Parlement, il prend les dispositions pour qu’elles soient mises à exécution.

. En principe, il conduit les armées au combat. L’un des rôles essentiels du Duc, comme tout chef d’Etat, est la DEFENSE DU TERRITOIRE. Il est, de droit, le Chef des armées bretonnes. Il peut, à la guerre, soit conduire lui-même les armées nationales, soit déléguer la fonction. Le Maréchal de Bretagne le seconde, et, souvent, conduit lui-même les opérations militaires sur le terrain.

. Son rôle est important dans les affaires diplomatiques. Il nomme les ambassadeurs bretons, reçoit les ambassadeurs étrangers, initie les négociations internationales et y participe, le cas échéant, en orientant les solutions à privilégier. Il est, évidemment, très étroitement impliqué dans les déclarations de guerre, et dans les négociations de paix … En principe, toutefois, le droit de déclarer la guerre ou la paix n’appartient pas en propre au Duc de Bretagne : il doit consulter son gouvernement, et obtenir l’approbation du Parlement général de Bretaigne (plus connu sous le nom d’Etats de Bretagne), tant pour déclarer la guerre que pour faire la paix et signer les traités internationaux  … (Il y a des exceptions, bien entendu).

L’HOMMAGE DES DUCS DE BRETAGNE AUX ROIS DE FRANCE. Ce problème a fait tant couler d’encre, et reste si obscur pour le grand nombre des Bretons qui cultivent leur histoire, qu’il est nécessaire d’y revenir. Des erreurs grossières se lisent sous la plume de docteurs en histoire, auteurs de livres en série, en particulier Georges MINOIS (Du Guesclin, Paris, Fayard 1983, qui écrit, pages 432 et suivantes, entre autres choses – négation de la nation bretonne, du sentiment national breton, du nationalisme breton, toutes fictions inventées par la propagande (sic) du Duc et de son entourage dans leur intérêt, etc. -, que le fait que les Ducs prêtent hommage au roi de France, prouve, sans autre forme de procès, que le Duc tient son Duché de la couronne de France, et que la Bretagne est partie intégrante de la France !!!) …. Encore un auteur qui ignore l’antiquité des nations, des constitutions, des traités d’alliance, et tous les concepts évoqués ci-dessus, par ignorance de l’histoire du monde, et surtout du droit  …

Le Duc se  rend en personne auprès du roi de France, au début de son règne, accompagné de son Chancelier, de son gouvernement, d’une cour impressionnante, pour lui porter son hommage. Les conditions et le contenu de cet hommage sont délibérés en Conseil ducal, et négociées à l’avance entre la Chancellerie du Duché et celle du du royaume voisin. Cette « visite » au roi de France est vécue par la Bretagne comme une contrainte plus que désagréable, l’extrême fierté bretonne ne peut s’accommoder de cette procédure, jugée humiliante; car si elle ne signifie aucune subordination du Duc au roi de France, elle reconnait la supériorité honorifique du souverain voisin : c’est le duc qui se rend en France, et c’est lui qui prête hommage, non l’inverse ! Mais elle est passée en forme de coutume, et il n’est pas possible de s’y soustraire, à moins de mettre le pays en danger, car la France menacerait le Duché s’il refusait son alliance.  (La littérature, sur ce point, est abondante, il ne s’agit pas ici de raconter un roman, ou de déformer les faits. Pour les lecteurs pressés, lire La Borderie, les hommages des ducs, tome 4, Pages 11, 26, 30, 31, 47 et suivantes, 54, 64 et suivantes pour Jean IV,  … pages 148, 158 216, 219,223 note 2, pour Jean V, pages 344 et suivantes pour François 1er, 365 pour Pierre II, 406 à 411 pour Arthur III, 424 pour François II. La Borderie est très bien documenté, mais n’étant pas juriste, sa littérature sur l’hommage est confuse)  ….

Note. Observez ici que les temps ont changé, mais en apparence seulement : des bretons acceptent, en 2013, de faire partie du gouvernement de Paris, mais il ne faut pas s’y tromper : bien loin d’être un sujet de fierté, ces ministres sont comme les cinquièmes roues des carrosses, ils ne servent à rien : alors que le droit international garantit de la manière la plus solennelle le droit des minorités nationales à parler leur langue, à la transmettre, à posséder leur territoire national, à avoir leurs institutions propres (cf notre article sur le scandale de la non réintégration …), non seulement ils n’ont pas obtenu la réintégration de Nantes dans notre territoire national, ni le moindre progrès dans l’éradication de notre langue, ni la moindre concession dans le problème de l’autonomie de la Bretagne, bien pire : ils ne font RIEN pour faire progresser les solutions dans ces trois problèmes capitaux, ils ne s’expriment même pas sur ces sujets, ils sont muets comme des carpes : c’ est une humiliation épouvantable pour les Bretons).

Note importante. Plusieurs Ducs ont prêté au roi de France l’hommage lige. Cette sorte d’hommage signifie que, si deux seigneurs auxquels on a prêté hommage entrent en guerre (par exemple le roi de France et le roi d’Angleterre), l’homme qui a prêté hommage lige à l’un de ces deux rois doit se ranger à ses côtés au cours du conflit. Contrairement à ce qu’on lit encore partout – dans les livres d’histoire, non pas dans les livres de droit -, la ligesse définit une simple priorité dans les alliances, en aucun cas une subordination. Les Ducs qui prêtèrent l’hommage lige soit aux rois de France, soit aux rois d’Angleterre, ne furent donc jamais les subordonnés des rois en cause, mais des alliés « prioritaires », en quelque sorte. (Ouf ! Voila un nouveau tabou balayé !). D’ailleurs, les Ducs n’ont jamais tenu compte des obligations prioritaires que leur imposait, en théorie, cette ligesse.

En toutes choses, le Duc de Bretagne est entouré de ses conseillers, et s’efforce de recueillir sinon obligatoirement leur accord, en tout cas un consensus. Il résulte très clairement des textes législatifs que nous avons lus, remarquablement rédigés, inspirés par une morale stricte, que le Duc ne gouverne pas pour lui même, mais qu’il est largement le catalyseur d’une volonté générale, même si les principes qui gouvernent la société médiévale sont évidemment, sur de nombreux points, très différents des nôtres (on lit avec une grande surprise, et un plaisir évident, tant les idées véhiculées sur la Bretagne ducale sont fausses, les textes publiés par PLANIOL, dans La très ancienne coutume de Bretagne sont très explicites et très éclairants…..)

Le système de gouvernance de la Bretagne est donc radicalement différent de celui de la France. Olivier Martin écrit, à cet égard, à propos du roi de France, dans son ouvrage monumental de référence sur l’Histoire du droit français, des origines à la révolution Paris, 1992, 1995, 2005, page 339 :

« Les moyens d’action du roi de France sont illimités. Il a la totale administration des affaires du royaume.  Il a les pouvoirs les plus étendus en matière de législation; il a de pleines prérogatives de justice en son royaume (toute justice, selon l’adage, émane du roi), sauf à les déléguer, dans la mesure qui lui convient … il a le droit d’exiger de ses sujets des impositions et subsides de toutes sortes, et est maître de la distribution de ses finances; il a la direction absolue de la politique étrangère de son Etat … etc. »

Si la phrase que l’on prête à Louis XIV (« L’Etat, c’est moi »), n’a très probablement jamais été prononcée par ce monarque, elle aurait pu l’être. Tous connaissent, en revanche, les phrases célèbres de Louis XV, lors du lit de justice de mars 1766 : « C’est en ma personne seule que réside l’autorité souveraine …. c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage ».

Ces principes n’ont jamais eu cours en Bretagne du temps des Ducs. On voit qu’en matière de gouvernance, la Bretagne et la France appartiennent non seulement à des mondes,  mais, quasiment, à des civilisations différentes et incompatibles, pour user d’une image : à des planètes différentes.

Le Duc, en raison de ses fonctions, doit résider dans son Duché, pour faire face à toute éventualité. Il ne peut s’éloigner que dûment autorisé par son conseil, en tous cas après maintes précautions, y compris d’avoir fait part de ses intentions, et de recueillir l’avis du chancelier, du gouvernement, des Etats de Bretagne (par exemple, lorsque Jean V se rend en Bourgogne : LA BORDERIE, tome 4, page 258, et François II, dans sa lettre à Louis XI, in CONTAMINE, François II et l’ordre de Saint Michel, Congrès de 1982, Brest, pages 216 et suivantes). On voit à quel point le Duc de Bretagne, même s’il est le souverain en titre, est tenu par les usages constitutionnels bretons, et qu’il n’est, ni de près ni de loin, un monarque absolu.

II – LE CHANCELIER, DE BRETAGNE, PRINCIPAL MINISTRE, Chef du Gouvernement.

Le Principal Ministre de Bretagne porte le nom de Chancelier. C’est un véritable Premier Ministre, doté d’attributions très importantes. Au début du 15ème siècle, l’importance des affaires de l’Etat, et la centralisation croissante du pouvoir entre les mains du Duc et de son gouvernement, expliquent l’apparition d’un Vice-Chancelier.

Le Chancelier est choisi par le Duc – après avis de ses conseillers -, avec un soin particulier : la compétence est un critère important, la moralité en est un autre. (Ce qui n’exclut nullement, en Bretagne, les abus de pouvoir et la corruption). Habituellement, la fonction est confiée à un clerc, évêque ou abbé. Les Chanceliers restent longtemps ou très longtemps en fonctions, ce qui leur confère une expérience exceptionnelle. Sous le Duc Jean V, le Chancelier Jean de MALESTROIT reste en fonction …. pendant 34 ans ! Il en va de même pour les membres du Conseil. Dans le régime français actuel, qui a érigé au rang d’une règle de gouvernance la valse du personnel politique, la durée moyenne des fonctions est de deux ans, ce qui, outre l’ absence totale d’apprentissage ou de formation,  garantit une incompétence exceptionnelle, ainsi qu’un désordre effroyable dans le gouvernement des affaires de l’Etat. (La longévité était encore beaucoup plus courte sous la 4ème République, de 1946 à 1958, ce qui, raisonnablement, permettait à chaque député et à chaque sénateur d’espérer être ministre au moins une fois au cours de chaque législature, avec les avantages, financiers, fiscaux et autres, que les fonctions de ministre procurent).

(On a persuadé les Français que, le peuple étant souverain, l’élection est le seul critère valide de la démocratie, ce qui permet à n’importe qui, y compris à des débiles notoires, ou à des filous, connus et réputés tels, d’accéder aux fonctions du gouvernement, dès lors qu’ils appartiennent à la coterie qui maîtrise les élections, et sont poussés par elle, généralement sur des critères de clientélisme et de copinage. Le gouvernement actuel de la France est un exemple catastrophique; avec ceux qui l’ont précédé, il est la cause de la ruine du pays).

Les attributions du Chancelier sont très larges. Il traite de toutes les affaires; ses fonctions sont celles de tout chef de gouvernement. Il n’y a pas grand chose à en dire. Elles sont limitées :

– Par les usages et la coutume. Le Chancelier gouverne le pays selon les traditions, dans les limites que ces traditions lui permettent de faire. S’il tente de sortir de ces limites, il court le risque de subir le sort de Pierre LANDAIS : être mis à mort.

– Par la volonté du Duc régnant. Quelques Ducs ont gouverné d’une manière assez autoritaire, se mêlant d’une manière étroite à toutes les affaires du Duché. Ce fut le cas pour Pierre MAUCLERC, Jean IV, Jean V, Anne de Bretagne. Ce n’est pas la règle. Souvent, le Duc, peu intéressé par les affaires du gouvernement, laisse le chancelier gouverner à sa guise, ou presque. François II, père d’Anne de Bretagne, tout à ses plaisirs, n’assista presque jamais aux séances de son gouvernement, laissant à ses chanceliers tous ses pouvoirs. Deux chanceliers sont passés à la postérité : le chancelier CHAUVIN, mort en prison, et l’autoritaire Pierre LANDAIS, que l’on dit avoir été le Richelieu breton …(Observez, en passant, que l’université de Bretagne n’a consacré à cette personnalité hors du commun, aucune thèse, aucune recherche).

– Par le contrôle strict exercé sur le pouvoir par le Parlement (ci-après).

Les fonctions de Chancelier-Premier ministre ont été particulièrement importantes en Bretagne. Presque tous les Chanceliers ont gouverné avec conscience, beaucoup ont joué dans les affaires du gouvernement un rôle plus important que le Duc lui-même. L’activité de la Chancellerie est considérable. Un auteur a estimé que, durant le règne du Duc Jean V, 100 000 actes sont sortis de la Chancellerie (voir Planiol, tome 3, page …). Cela donne la mesure de l’activité débordante du gouvernement du Duc souverain de Bretagne, et de son importance.

La France a eu l’audace de supprimer ces fonctions dès après les invasions de 1491 (le 9 décembre 1493, précisément; Morice, Preuves, tome III, 757). La Chancellerie de Bretagne a été rétablie par Anne de Bretagne en 1498, quelques jours seulement après la délivrance résultant de la mort de son mari le roi Charles VIII de France. Anne étant morte le 9 janvier 1514, le Chancelier breton Philippe de Montauban, décédé la même année, les fonctions de Chancelier ont été transférées, contre la volonté des Bretons …. au Chancelier-Premier ministre de France (!!!), le corrompu cardinal DUPRAT. La Bretagne est donc gouvernée par la France, non pas depuis le faux traité d’Union de 1532, mais depuis 1514 – soit depuis cinq siècles – la mort d’Anne, bouclier infatigable de la principauté souveraine de Bretagne, ayant laissé le pays entier, désormais privé de son armée et de son gouvernement, à la merci de l’arbitraire français. Ce qui a permis à la France, pendant les 18 années qui ont précédé l’annexion de 1532, de la préparer par la peur, les menaces, la corruption, l’achat des consciences, et autres procédés similaires (voir sur ce sujet, la thèse très fouillée de LE PAGE, citée ci-après). Et ce qui explique la déconfiture actuelle de la Bretagne.

Bibliographie sommaire.

PLANIOL Marcel, Histoire des Institutions de la Bretagne, Mayenne 1981, tome III, pages 19 à 162. Tous ces chapitres sont assez remarquables, quoiqu’assez anciens. Le chapitre sur la Chancellerie ne comporte que 6 pages (115 à 121). En fait, tous les chapitres doivent être lus pour bien comprendre ce qu’est la Principal ministre de Bretagne durant la période ducale. …

LE PAGE Dominique, Finances et politiques en Bretagne au début des temps modernes (1491 – 1547). (Pages 26 à 31, en particulier). Je rappelle que cette thèse remarquablement précise – mais très  » touffue « , comme toutes les thèses de doctorat -, détaille avec une grande précision les manipulations et manoeuvres de la France pour phagocyter – c’est à dire pour  » digérer  » la Bretagne, et commencer à la  » dissoudre  » dans la France, prenant le contrôle de tout – avec les  » collabos  » bretons, race présente à toute les époques dans tous les pays conquis. Une thèse devrait traiter de cette plaie : la collaboration des Bretons avec l’occupant français après les invasions. La matière est surabondante. La préface de Jean KERHERVE, résume très clairement – à l’intention du lecteur pressé – ce qu’ont été ces manoeuvres et malversations françaises, qui ont permis à la France de faire tomber la Bretagne dans le gouffre en 1532. Dominique LEPAGE explore une « Terre inconnue », dit le préfacier : oui, inconnue de ceux qui n’ont pas lu, n’ont pas cherché à comprendre, n’ont pas voulu comprendre. La responsabilité de cette méconnaissance est partagée : la volonté féroce de la France d’interdire aux Bretons l’accès à leur Histoire Nationale; la lâcheté des bretons devant l’occupant; la lâcheté et la partialité de l’Université de Bretagne, qui a laissé accréditer des fables, et souvent des inepties, et qui s’est tenue à l’écart des recherches indispensables, là ou le pouvoir de Paris ne lui demandait pas tant d’excès de zèle (La BORDERIE, Antoine DUPUY, PLANIOL, Louis MELENNEC et quelques autres n’ont pas succombé à la courtisanerie, ils n’ont pas été fusillés pour autant).

MELENNEC Louis, Les notes très détaillées accumulées pendant des années confirment point par point les travaux de PLANIOL, de DUPUY, de Dominique LE PAGE, en plus incisif, toutefois. Ces notes ne seront pas publiées.

III – LE GOUVERNEMENT BRETON.

Le gouvernement porte le nom de Conseil ducal.

Les conseillers, qui sont, à peu de choses près l’équivalent des ministres actuels, sont nommés et révoqués par le Duc. Leurs compétences sont générales. Ils peuvent être consultés sur toutes les matières. Mais certains sont plus spécialisés.

Le conseil est composé de laïques, et de clercs. Ils prêtent serment au Duc de bien le conseiller. Leur nombre varie. Il arrive que des personnalités non membres habituels du conseil soient appelés à y siéger, soit pour des affaires dans lesquelles leurs compétences peuvent être utiles (le maréchal de Bretagne, l’amiral de Bretagne …. ), soit parce que le Duc souhaite les honorer. Ainsi de certains personnages importants en visite dans le Duché. Des étrangers peuvent, si le Duc en décide ainsi, en faire partie (pendant les guerres d’invasion, plusieurs français réfugiés ayant fui la France sont nommés membres du conseil).  Les grands seigneurs y assistent souvent. Certains membres de la famille ducale peuvent y être appelés.

Les séances sont présidées par le Duc, s’il lui plaît d’y assister, ce qui n’est pas constant. En fait, c’est le Chancelier qui y joue le rôle principal. Lorsque le Duc se désintéresse des affaires de l’Etat (François II, père d’Anne de Bretagne), le Chancelier devient le principal personnage de l’Etat.

IV – LE PARLEMENT.

La situation de la Bretagne, quant au rôle effectif dévolu aux composantes de la Nation, est aux antipodes de la France. Ce royaume situé à l’est de la Bretagne, n’a pas d’Institution parlementaire au sens ou nous l’entendons. Ce que l’on désigne par  » Etats généraux  » n’a rien de commun avec un Parlement, à plus forte raison avec le Parlement général (ou Etats) de Bretagne.

Lorsqu’on aura lu les développements qui suivent, on comprendra pourquoi le grand historien LA BORDERIE, parlant des Etats de Bretagne, les désigne sous le nom d’Assemblée Nationale : ce n’est pas l’effet du romantisme, mais bien une réalité.

Les Etats généraux de France ne sont qu’une assemblée de « suppliants », et, si le roi l’accepte, de  » proposants « . Ils sont convoqués par le roi seul, rarement, presque toujours dans des circonstances dramatiques, lorsque le pays se porte mal, notamment lors des invasions, des guerres,  de la ruine des finances royales. Le roi convoque quand il veut, et qui il veut (Olivier-Martin, page 369). Ils ne possèdent aucun pouvoir effectif – certainement pas de faire les lois ni de consentir aux impôts, même si on les réunit souvent parce que la monarchie s’est ruinée, une fois de plus, et qu’elle a un besoin impératif de se renflouer. On fait semblant de leur demander conseil, et de leur faire accroire qu’ils ont un rôle important à remplir. Ils sont dissous aussitôt que réunis, le plus souvent, et se séparent dans le plus parfait désordre, sans avoir pu rien faire ni proposer d’efficace, même si les propositions qu’ils font au roi sont souvent loin d’être absurdes, et même très pertinentes.

En fait, il y a a conflit, en France, entre la monarchie et les représentants de la Nation. Les Etats généraux sont ressentis par la monarchie, non comme un moyen sain de gouvernement, mais comme une institution quasi-ennemie, comme un moyen dont veut se servir le pays, excédé par les abus du roi, pour limiter se pouvoirs, et le contrôler. Ce qui est vrai : le pouvoir royal, écrasant à partir de Louis XI, a toutes les raisons de devoir être contrôlé et limité, car il est devenu franchement arbitraire. A partir de Louis XI (qui meurt en 1483),  les Etats ne sont pratiquement jamais réunis, de telle sorte que le monarque français concentre entre ses mains toutes les prérogatives du gouvernement, dont il use  souvent mal : le pays n’étant pas même consulté, ne possédant aucun contre-pouvoir réel  à opposer aux volontés du monarque, l’histoire du royaume de France est souvent une suite de guerres, de dilapidation des finances, de violation des droits d’autrui …, même si, de temps à autre, le royaume a fourni des rois scrupuleux, soucieux du bien de leurs peuples (Louis XII, Henri IV, Louis XIII, et même Louis XIV, roi scrupuleux et travailleur, mais à l’intelligence assez bornée, Louis XV, Louis XVI …).

La Bretagne est gouvernée selon des principes foncièrement différents. Ce qui est inconnu des jeunes génération, qui vont ici faire une découverte non négligeable et, sûrement, prendre mieux conscience de l’aventure destructrice qu’à réalisé dans les faits l’invasion de la Bretagne par la France : une prédation effroyable, cause inexorable du déclin, jusqu’à aujourd’hui.

Le parlement est convoqué par le Duc, comme en France, mais non pas d’une manière arbitraire. L’usage, et la volonté commune de ceux qui ont de l’influence dans le pays, font que la nation est non seulement informée, mais en mesure de se faire entendre, en participant d’une manière effective aux prérogatives du gouvernement. Les députés sont donc convoqués une fois tous les deux ans, parfois plus souvent. Fait notable, la présence des députés est obligatoire. Au début de chaque session, on procède à un appel des noms, on examine les excuses en cas d’absence, et, s’il y a lieu, on frappe d’amende les absents (!) (PLANIOL, tome 3, page …).

Les sessions du Parlement général sont précédées de consultations à la Cour du Duc .. Les évêques, les abbés, les grands seigneurs, les représentants des villes, viennent exposer leur doléances, leurs observations, leurs suggestions aux Conseillers du Duc, au Premier-ministre Chancelier, au Duc lui-même. Les mesures qui ne relèvent pas de la compétence du Parlement général – mais de l’administration, en quelque sorte -, sont prises, mais en connaissance de cause, après avoir écouté les visiteurs. Lorsque le Parlement se réunit, le travail a été très préparé par le Chancelier et les conseillers ministres …. Le Duc vient en personne, défile en grand apparat (en habit royal, précisent les textes), et préside souvent les réunions, juché sur son trône. A ce qu’on croit, il y a peu de débats ou de discussions, car le travail a été « mâché » avant que les députés se réunissent, de manière à traduire, autant que faire se peut, un consensus général de la Principauté – tout au moins des personnes influentes du Duché : pour l’essentiel, on procède à une lecture de ce qui a été décidé après les consultations d’usage (Planiol, tome 3, page …. et les notes très importantes). Cependant, il y a possibilité pour les membres des Etats de soulever des questions ou de faire au Duc et à son gouvernement des suggestions (LA BORDERIE, tome 4, page …).

Les ATTRIBUTIONS du Parlement de Bretagne sont très vastes. C’est une  grossière inexactitude de dire que ses sessions sont consacrées à de vaines querelles de préséance, ou à des affaires futiles, même si ces querelles existent, comme partout ailleurs.

Le Parlement général de Bretagne a compétence générale : toutes les affaires importantes du Duché doivent, en principe, lui être soumises. Même si, dans les faits, les Ducs s’affranchissent souvent de ce consentement obligé.

 

– Attributions législatives. Le texte des lois  (ordonnances et constitutions) est certes préparé par le gouvernement, comme dans tous les Etats pourvus d’un appareil gouvernemental évolué et complexe, car il n’y a d’ailleurs pas d’autres solutions pour élaborer des textes de portée générale, qui exigent d’être pensés et réfléchis, rédigés par des juristes compétents, et adaptés à leur but.

L’élaboration des textes n’est pas arbitraire. Le gouvernement ducal consulte les évêques, les abbés, les nobles, et représentants des villes, qui sont appelés à donner leur avis, avant toute présentation du texte fini au Parlement. La loi du Duché, fait très important, qui singularise le gouvernement breton par rapport au pays ennemi voisin, n’est pas l’oeuvre du souverain seul, mais est considérée comme celle de la nation toute entière : cette étonnante particularité, pour nous essentielle, situe la Bretagne aux antipodes de la France, et la rapproche des principautés et royaumes du nord de l’Europe.

Voici une phrase remarquable – que je rajeunis en français moderne -, qui explicite ce qu’est une loi en Bretagne :

« N’a force et autorité de loi (en Bretagne), que ce qui est établi et ordonné par les Ducs, siégeant en leur Parlement, avec l’avis des Etats – ou de la majorité de leurs membres ».

(Sur tous ces points fondamentaux, voir PLANIOL tome 3, pages 158, 159, … Morice, Preuves II, 1571; Morice Preuves III, pages 2, 8, 480, 526 …).

Les textes adoptés en Parlement sont souvent remarquables, et résolument modernes, car il sont préparés avec le plus grand soin par un appareil gouvernemental performant (Voir Planiol, Très ancienne coutume ….; LA BORDERIE, tome 4, pages 262 et suivantes …)

– Attributions financières. Le Duc ne peut, en principe, lever des impôts dans le Duché de sa propre initiative, sauf, bien entendu, dans les seigneuries qui lui appartiennent personnellement. Un  » budget  » des recettes et des dépenses est établi … L’équilibre financier est à peu près réalisé, ce qui témoigne d’une saine gestion (au moins relative) des finances de l’Etat, et ce qui n’est à peu près jamais le cas en France, ou les dettes de la monarchie sont souvent considérables, voir davantage. Dans les cas où le gouvernement ducal est contraint – pour cause d’urgence, de guerre, etc. -, de lever des impôts, sans avoir sollicité l’autorisation requise, le Duc délivre des lettres de non-préjudice, par lesquelles il explique pourquoi il a dû lever les impôts, et par lesquelles il s’engage à solliciter le consentement du Parlement dès qu’il le pourra. Les impôts sont votés pour un échéance courte, un an, deux ans, trois ans, guère davantage. Recettes et dépenses sont ainsi contrôlées par le Parlement. Ces particularités sont tout à fait remarquables pour l’époque.

– Attributions en matière de politique extérieure. En principe, le Duc n’a pas le pouvoir de déclarer seul la guerre, comme le fait le roi du pays voisin. Pas davantage de faire seul la paix. ….. Certes, le gouvernement et le Duc jouent un rôle déterminant dans ces matières, et il a pu se produire, ici comme ailleurs, qu’il agisse de sa propre autorité  … Le Parlement est sollicité sur ces points très importants, car ils engagent toute la nation, et peuvent comporter des conséquences très graves pour elle. Ainsi, le Duc de Bretagne, s’il avait possédé des avions, n’aurait-il pu les envoyer combattre en Lybie, au Mali, ou ailleurs, sans solliciter les avis du pays, et sans l’autorisation du Parlement. On comprend combien ces considérations sont fondamentales …

En fait, le Parlement général est susceptible d’intervenir dans des matières très diverses, ce qui témoigne de l’importance de son rôle dans le Duché. Ainsi :

. Les mariages princiers. Ces mariages ne sont pas seulement des affaires personnelles du Duc : elles traduisent une volonté d’alliance avec les rois et princes concernés, les représentants de la nation ont donc leur mot à dire. Les mariages de la famille princière sont donc très généralement approuvés par les Etats. Ceux-ci peuvent aussi solliciter du Duc et du gouvernement de fiancer ou de marier tel de ses enfants à tel prince ou tel roi .. (Ce sera le cas pour Anne de Bretagne : le pays, épuisé par la guerre, les Etats demande que l’on renonce au mariage avec Maximilien, et que l’on agrée le prétendant Charles VIII roi de France).

. L’achat de terres. Pour l’achat de la baronnie de Fougères, voir LA BORDERIE tome 4, page 260.

. Les anoblissements.

. Les libéralités accordées à la famille ducale (LA BORDERIE, tome 4, page 260, page 305).

. La fondation des abbayes ..

. La révision de la constitution. Ce point est très important à souligner. Le Duc ne peut, évidemment, modifier de sa propre initiative les lois fondamentales de l’Etat. Il ne lui appartient pas, en particulier, de modifier les lois de succession à la couronne. Il peut certes prendre l’initiative de modifier ces lois; mais l’accord du Parlement est nécessaire.

. Lorsque le Duc décide de voyager hors de son Duché, il est habituel qu’il donne avis et fasse ses recommandations au Parlement général (LA BORDERIE, tome 4, page 529; Philippe CONTAMINE, in actes du colloque de Brest, 1982, page …). Des dispositions sont prises pour le gouvernement du Duché en l’absence de son souverain (LA BORDERIE, tome 4, page 259).

 

 

LA DIPLOMATIE, LA GUERRE, LA PAIX, LES TRAITES INTERNATIONAUX.

ALLIANCES. Le Duché contracte librement les alliances qui sont à sa convenance. (Sur ce point, voir l’article très détaillé sur la procédure  http://www.site.louis-melennec.fr/clause3-nullite-traite.htm).

GUERRE. Le Duché déclare librement la guerre aux pays avec lesquels il est en conflit. Des consultations préalables sont évidemment nécessaires. Dans sa célèbre lettre à Louis XI, François II (sa chancellerie, en réalité), écrit :

« Il n’est pas de la coutume en Bretagne, que le Duc fasse jamais la guerre sans l’avis, la délibération, et le conseil de ses sujets, spécialement des prélats et barons de son pays. Le Duc a charge de toute sa Nation, et il ne peut aller à la guerre sans une grande armée et sans une grande compagnie, et sans mettre en danger sa personne et son pays …. »

La PAIX. Identiquement, la paix ne résulte pas du caprice du Duc régnant, mais d’une décision pesée, réfléchie, prise en commun. Les Etats ont un rôle décisif dans ce domaine.

LES TRAITES. Le Duché contracte librement les traités qu’ils juge conforme à ses intérêts, sans que personne puisse lui imposer les conditions dans lesquelles il traite, et agrée les conditions discutées avec les puissances avec lesquelles il contracte. …. L’initiative, la discussion, la rédaction, la signature des traités relève de la prérogative du Duc et de son gouvernement. Le Parlement n’intervient, en principe, que pour approuver les traités (Sur ce point, voir l’article très détaillé sur la procédure d’élaboration et de signature des traités;  http://www.site.louis-melennec.fr/clause3-nullite-traite.htm).…). C’est cette procédure qui est appliquée par tous les Etats modernes (pour la constitution de la cinquième république, voir l’article …). Mais il arrive aussi que le Duc consulte le Parlement général, ou que le Parlement sollicite ou suggère que tel traité soit conclu.

 

RELATIONS AVEC LA FRANCE : DES RAPPORTS DE FORCE, CAMOUFLES EN RAPPORTS DE DROIT.

Les relations de la Bretagne avec la France, ont constamment été des relations de conflit. Ces conflits débutent dès que les Bretons et les Francs sont en contact, c’est à dire à la fin du 5ème siècle. Les guerres ont été nombreuses entre les deux pays, voire très nombreuses jusqu’aux invasions criminelles de 1487 à 1491. Il reste de ces conflits aujourd’hui une trace bien visible : de même que les chinois construisirent une formidable muraille destinée à les préserver des incursions des peuples du nord de l’Asie, de même les Bretons construisirent une formidable muraille de châteaux sur leurs frontières, dressés face au royaume ennemi. Même si les Français ont abattu un certain nombre de ces défenses crées et voulues par les Bretons (Saint-Aubin-du-Cormier …), les forteresses de Vitré, de Fougères, de Chateaubriand, d’Ancenis, de … , de Clisson,  de Nantes … sont le témoignage formidable et le symbole de ce que furent les affrontements millénaires des deux peuples ennemis. De même, un certain nombre de châteaux bâtis par la France, pour se défendre des Bretons, sont encore debout : Angers, …

Il est dans l’ordre des choses que même les peuples ennemis s’allient à certaines époques de leur histoire … La Bretagne et la France se sont donc, à de nombreuses reprises, alliées contre le péril commun (les invasions du royaume de France par les Anglais n’ont pas d’autres causes que l’intérêt commun : la conquête de la France par l’Angleterre aurait inéluctablement mis en péril la survie du Duché indépendant), ou simplement accordé des phases nécessaires de paix… Il est aussi des alliances qui sont nécessaires pour calmer l’hostilité réciproque des pays ennemis : le contrat d’hommage des Ducs souverains de Bretagne remplit ce but, car si le Duc refusait cet hommage, ce serait, du côté français, un casus belli, qui se traduirait par une réaction armée de ce pays. Ces alliances sont des alliances, c’est à dire, dans tous les cas, acceptées, malgré tout, par la Bretagne, dans son intérêt bien compris : la Bretagne ne doit aucun service militaire au roi de France, que celui, réciproque, consenti par les deux souverains lors de la cérémonie de l’hommage.

Jamais, à aucune phase de l’histoire, on ne perçoit de relations chaleureuses entre les deux pays : la France est détestée en Bretagne à toutes les époques; la réciproque est vraie, quoiqu’à un moindre degré, qui tient au fait que le danger représenté par la France, le seul voisin avec lequel la Bretagne a des frontières communes, alors que la France est en contact permanent avec ses ennemis sur toutes ses frontières de l’est, du nord, du sud, de l’ouest, ce qui la contraint, en quelque sorte, à partager sa haine entre tous ses ennemis.

 

V – L’IDEOLOGIE POLITIQUE DU DUCHE SOUVERAIN DE BRETAGNE.

Les lecteurs, tellement habitués jusqu’à ce jour à se voir rabaisser leur pays au dessous du niveau du sol, vont certainement être surpris par ce que nous écrivons ici : il y a une pensée politique en Bretagne, et une idéologie politique aussi élaborées – sinon davantage – que dans les autres grandes principautés d’Europe : à force d’avoir été traités de ploucs par la France, et laminés par le terrible fer à repasser français durant tout le 19ème siècle, et la première partie du 20ème siècle, ils ont fini par se croire ploucs, comme d’autres se sont crus esclaves. L’Etat breton tient debout, non pas seulement par ses institutions élaborées, mais par l’effet d’une doctrine politique qui lui confère cohérence et légitimité.

Un chapitre entier sera consacré à ce sujet, extrêmement important, quasi méconnu à l’heure actuelle.

 

Voir :

 

BOUCHARD Alain, …

CASSARD Jean-christophe, Jean KERHERVE, Vérité poétique, vérité politique, mythes, modèles et idéologies politiques, Brest, CRBC, 2005.

CHRONIQUEUR de SAINT BRIEUC (Le), ….

CONTAMINE Philippe, Un aspect des relations entre la France et la Bretagne au 15ème siècle Louis XI, François II, et l’ordre de Saint-Michel (1469-1470), in 107ème congrès des sociétés savantes, Brest 1982, Paris, 1984.

Jean KERHERVE, Idéologie et appareil d’Etat dans la Bretagne des Montforts (14ème et 15ème siècles), in La Bretagne au temps des Ducs, Saint Thonan, 1991.

LE BAUD ….

Michael JONES ….

RIO …

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CONCLUSIONS PROVISOIRES.

Nous avons voulu démontrer, dans la présente étude – qui a demandé de très longues recherches, même si des auteurs remarquables comme Marcel PLANIOL, LA BORDERIE et d’autres nous ont très largement frayé le chemin -, que non seulement la Bretagne du moyen âge est totalement souveraine, non seulement sa préoccupation permanente est d’empêcher ses voisins – surtout la France, plus rarement l’Angleterre – d’empiéter sur ses prérogatives dès qu’on prétend le faire, en montrant des dents d’acier – si l’on peut utiliser cette expression imagée -, mais encore, qu’elle possède des Institutions remarquablement « huilées », et très efficaces, très en avance sur celles de son voisin de l’Est. Lequel voisin de l’Est est toujours dans l’enfance, à l’heure actuelle, puisque quatorze constitutions écrites ne lui ont pas permis d’avoir des institutions stables,  puisqu’il bafoue les lois qu’il édicte, trompe ses populations dans tous les domaines, manipule la justice, est incapable de faire exécuter ses décisions – voire interdit volontairement de les exécuter, comme je l’ai vu un nombre élevé de fois -, confie le pouvoir, souvent, à des incompétents ignares, voire à des délinquants, ose confier la magistrature suprême à des menteurs qui, dès qu’ils parviennent au pouvoir, s’empressent de démentir toutes les promesses électorales qu’ils ont faites, ignore le respect qu’il doit aux minorités nationales qu’il tient prisonnières dans ses frontières, interdit l’enseignement de leur Histoire, continue l’oeuvre d’éradication de langues plus anciennes que la sienne, initiée par ce qu’il continue à dénommer « la révolution des droits de l’homme », ceci en violation grave, permanente des lois internationales, telles qu’édictées par l’ONU, l’UNESCO, La Convention européenne des droits de l’homme. (Notre article : la scandale de la non réintégration …).

L’une des plus graves anomalies lues sous le plume d’un universitaire – il s’agit d’Alain CROIX – est la suivante :

« Certains historiens estiment qu’il a existé, au XVe siècle, un duché indépendant, un Etat breton. Pour ma part, je pense que c’est un anachronisme : à cette époque, même à leur apogée, les ducs de Bretagne ne se posent pas la question de l’indépendance, mais de la fidélité ou non à un suzerain, en l’occurrence le roi de France …. Nous sommes dans une logique féodale et non nationale. Que les ducs de Bretagne aient cherché à se dégager de la tutelle pesante du roi de France, cela ne fait aucun doute. Mais l’idée de nation indépendante, telle que nous la comprenons aujourd’hui, n’a pas de sens au 15ème siècle. » (L’Express, 24 juillet 2008).

Incroyable mais vrai : Le Professeur Alain Croix ne sait ni ce ce qu’est une Nation, ni ce qu’est un Etat, ni ce qu’est un Etat indépendant ou souverain, ni ce qu’est un sentiment national. Les Bretons ne cessent de se battre contre les Francs, puis la France, depuis le 6ème siècle, envahissent leur territoire chaque fois qu’ils le peuvent, subissent leurs invasions et repoussent avec brutalité leurs empiètements … et ne sont pas préoccupés par leur indépendance !

Cela donne, littéralement, froid dans le dos.

Voila ce que l’Université bretonne enseigne aux jeunes Bretons : ON EST EFFARE de lire cela. Les peuples souverains ont existé de tous les temps, ce fut même leur préoccupation permanente des peuples de maintenir leur indépendance, comme le démontre toute l’histoire de l’humanité. Le Professeur Alain Croix a bien étudié les cimetières bretons du 17ème siècle, mais ne connaît rien de l’Assyrie, de Babylone, de l’Egypte, des cités-Etats-nations grecques !!! Ni probablement de l’empire romain ! Il ne sait pas que, 2000 ans avant Jésus Christ, il a existé des Etats très évolués, ayant un souverain, un premier ministre, des ministres, des gouverneurs de province, des fonctionnaires, une fiscalité, des registres fiscaux très bien tenus, des lois et des codes, des textes diplomatiques, des traités internationaux écrits, etc. … C’est sûrement pour ces raisons qu’on lui a confié la direction de la funeste exposition sur Anne de Bretagne, au château des Ducs. Et encore la direction intellectuelle du dictionnaire de l’histoire de Bretagne !

Voila le résultat. L’un de mes collègues, radiologue des hôpitaux, avait coutume de dire : « ceux qui ne savent pas, on leur confie l’enseignement » !

Résumons, sérieusement cette fois.

1 – LA BRETAGNE DUCALE POSSEDE AU MOYEN ÂGE UN AUTHENTIQUE GOUVERNEMENT PARLEMENTAIRE.

Il est important de le souligner encore. Les temps modernes n’ont inventé ni les nations, ni les Etats, ni le droit international, ni le sentiment national, ni le souci des pays de préserver leur souveraineté ….  L’histoire ne commence ni en 1789, par le renversement de l’ancienne monarchie française, pas davantage en 1919, par le renversement de la monarchie russe. La nation bretonne, l’Etat breton, la totale souveraineté de la Bretagne au moyen-âge, ne sont pas des sécrétions maladives des  » folkloristes  » du 19ème siècle. Ce sont les historiens bretons, qui ont tenté d’accréditer ces idées absurdes, qui pèchent par leur ignorance, par partialité, par idéologie : munis de leur  » boite à outils idéologiques » lénino-trotsko-staliniens, les folkloristes, ce sont eux. Des recherches plus que sérieuses ont été faites par des personnes éminentes, dont il faut répéter les noms ….

On a vu que la Bretagne du moyen âge possède une Constitution, qui est même très élaborée, si on la compare à celle de l’Etat voisin français …

En France, l’institution parlementaire – connue sous le nom d’Etats généraux, – perd toute influence et s’efface à partir du règne de Louis XI. Lorsqu’ils sont réunis, c’est dans un climat d’hostilité réciproque, car les abus de la monarchie sont fréquents. Il n’y a aucune collaboration entre les deux pouvoirs. Après la mort de Louis XI, les Etats généraux ne sont plus réunis, si ce n’est très rarement (1560, 1576, 1588, 1593, 1614 … de 1614 à 1789 : rien) : le roi reste seul sur sa montagne, imposant au pays ses décisions, notamment son écrasante fiscalité, et son arbitraire.

En Bretagne, le contraire se produit. Certes, comme dans tout Etat qui évolue vers la modernité, le pouvoir central du Duc et de son gouvernement se développe largement aux dépens des grands seigneurs, et pas toujours d’une manière pacifique. Mais en face du Duc et du gouvernement, se dresse le Parlement, composé de représentants des trois ordres de la Nation, de plus en plus performant, associé réellement à toutes les décisions importantes concernant la vie du Duché. Fait capital, le Duc ne peut imposer des lois nouvelles, ni une fiscalité unilatérale : le consentement du Parlement, réuni au minimum tous les deux ans, est obligatoire et nécessaire. Les deux pouvoirs ne sont pas en conflit, mais collaborent d’une manière qu’on peut dire harmonieuse – en tous cas d’une manière relative -, même s’il existe des courants et des intérêts contradictoires, et des conflits …

Je peux aujourd’hui attester, mes propres connaissances sur le gouvernement du Duché de Bretagne progressant encore, tant est vaste le problème, que nos Ducs ont été, non des tyrans, non des personnages égoïstes, préoccupés de leur gloire et du faste de leur train de vie, mais des souverains extrêmement soucieux du bien de leur pays et de ses habitants. Je confirme ici ce qu’écrit LA BORDERIE dans le tome 4 de son traité, pages 2, 3, 4, avec des arguments très pertinents, que je partage. Non pour faire plaisir à qui que ce soit, mais parce qu’ils sont vrais. Il n’y a pas eu, sous les Ducs, d’exactions fiscales sur la population de la part du gouvernement ducal : ces pratiques existent, mais elles sont imputables aux puissants du duché (les barons, les grands seigneurs, le haut clergé …), non au Duc. Les exactions, dans ce domaine, viendront du pouvoir royal français, dès qu’il se sera emparé des commandes, en 1514, avec une accentuation de plus en plus forte au fil des générations. En 2013, la Bretagne croule comme les provinces françaises sous les impôts. Mais ce n’est pas son gouvernement qui lui impose ce régime effrayant, car de gouvernement, elle n’en a pas. Par sa faute, et celle de ses « élus ».

2 – LE GOUVERNEMENT  BRETON EST AU MOYEN ÂGE TRES GENERALEMENT PONDERE ET MODERE.

Il faut se garder de trop idéaliser. L’homme breton n’est en rien supérieur aux autres. Le régime breton du moyen âge n’est certes pas une démocratie. Le peuple ne participe pas à l’élaboration des décisions, ni des lois, ni du budget. Les représentants des villes sont très minoritaires. Mais le système évolue, de siècle en siècle, vers une modernité comparable à ce que nous connaissons aujourd’hui.

La Bretagne a-t-elle joui d’un gouvernement modèle ? Aucun pays ne ‘est jamais trouvé dans cette situation. Mais une dynamique est très largement en route en Bretagne, au moment où la France, violant une fois de plus ses engagements, franchit les frontières bretonnes en 1487, avec la ferme volonté de réduire et de conquérir le Duché. Et les textes des lois votées par le Parlement général (PLANIOL, …, LA BORDERIE, pages 255 et suivantes), démontrent d’une manière spectaculaire que le gouvernement breton est très sincèrement animé par le désir d’agir dans l’intérêt général.

La Bretagne a été, au plan institutionnel, très largement en avance sur son voisin de l’est, de plusieurs siècles au moins. Le gouvernement du Duc est largement consensuel, puisque les évêques, les abbés, les seigneurs, les représentants des villes sont appelés à participer d’une manière obligatoire et très régulière à la prise des décisions politiques … Il n’est pas excessif de dire – toute partialité étant exclue de notre part -, qu’il y a davantage de démocratie en Bretagne sous les derniers Ducs, qu’en France en 2013, ou tout – ou presque tout – se décide à l’Elysée, ou dans la rue, sous la pression des manifestations, dans un désordre navrant. (D’aucuns disent : rien ne se décide en France, que le désordre). En 2013, la France ignore toujours le référendum d’initiative populaire, et ne reconnait au peuple que l’élection truquée de ses « clients », choisis par les Etats majors politiques de Paris.  Les exactions des gouvernements français à l’égard de leur peuple, les violations des lois et des droits fondamentaux sont légion.

La Bretagne a eu sous ses Ducs, globalement, des gouvernements sages et responsables. Les grands problèmes du pays ont été créés par la haute noblesse, avide en Bretagne comme ailleurs, de richesses et d’avantages sans cesse plus grands, même si, fondamentalement bretonne et nationaliste, elle n’a guère hésité à trahir, dès lors que ses intérêts lui commandaient de le faire.

3 – L’INVASION PAR LA FRANCE, à la fin du 15ème siècle, A DETRUIT RAPIDEMENT CE SYSTEME, QUI A MIS DES SIECLES A SE CONSTITUER.

» La main brutale de la monarchie française a tout détruit « , écrit le grand juriste Marcel PLANIOL. On ne peut mieux résumer ce qu’a été l’action « civilisatrice » de la France, considérée dans son influence désastreuse sur les Institutions bretonnes …

Nous avons exposé ailleurs (Cf : La colonisation de la Bretagne par la France), comment en moins de cinquante ans après l’édit de 1532, le pays prédateur détruit toutes nos institutions antiques, mettant le pays tout entier sous la domination de nos voisins, qui va accroître sa pression jusqu’à anéantir sa langue, sa culture, son identité dans le sillage de la merveilleuse révolution dite « des droits de l’homme », pour leur substituer ses « valeurs », coercitives, et  infiniment moins humaines que les nôtres.

Dès la suppression gouvernement de la Bretagne, peu de décennies après l’annexion de 1532, le Parlement, qui subsiste, dépouillé de presque toutes ses attributions, devient rapidement le théâtre, non d’actions utiles à la Principauté, mais de conflits perpétuels avec la monarchie française : il ne gouverne plus, avec un gouvernement conscient de ses devoirs nationaux, il s’oppose en quasi permanence à l’arbitraire français. Or, s’opposer n’est pas gouverner, c’est tenter de limiter les dégâts.

Les invasions françaises et les changements qui en ont résulté ont constitué pour la Bretagne un cataclysme sans exemple, depuis les invasions vikings, aux 9ème et 10 ème siècles, qui avaient ruiné et détruit le pays. Le retour en arrière opéré par le fait de la présence française est de plusieurs siècles au moins.

Cet état de chose perdure. Des centaines de milliers de Bretons en sont aujourd’hui conscients. Mais l’incapacité de se mettre d’accord sur rien pour passer aux actes – même si l’on est d’accord sur le fond, et si l’on sait qu’un vote pacifique changerait radicalement la mise  –  voir la Charte pour la Bretagne souveraine, telle qu’elle a été présentée à Bruxelles en 2009, au Congrès de la FUEN – fait partie des gènes nationaux des Bretons. La discorde n’est pas chez l’ennemi, mais bien chez les Bretons eux-mêmes. CHARDIN, relatant son voyage en Perse, écrit, désabusé, à propos des Persans :  » Vous leur faites du bien, ils vous font du mal « . En Bretagne, c’est bien pire. Comme tant d’autres, nous savons cela par expérience.

Dormez, Français : vous n’avez aucun besoin de détruire les Bretons : ils se dévorent eux-mêmes : ils sont malades de la peste.

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QUELQUES PIECES ANNEXES.

Ce que j’ai pu lire dans les « blogs » sur l’histoire de la Bretagne, à partir de 2006, relève de l’hallucination. Il est littéralement stupéfiant que certains de ceux qui écrivent sur l’histoire, plus encore des historiens de la Bretagne aient pu croire, il  y a encore très peu d’années, que la Bretagne était « subordonnée » à la France, que l’hommage prêté par le Duc ait pu être autre chose qu’un traité d’alliance.

La démonstration de la TOTALE SOUVERAINETE de la Bretagne au moyen âge, a été réalisée d’une manière très complète et irréfutable par l’immense juriste Planiol, sans doute le principal juriste de son temps, il y a un peu plus d’un siècle (Tome III, pages 51 et suivantes ..).  Il n’est pas excusable que les historiens de profession n’aient pas lu ses travaux. Une démonstration plus accessible, moins technique, est accessible à nouveau, dans un texte beaucoup plus bref, et que l’on peut se procurer, publié par l’Association bretonne de culture, si je ne m’abuse, sous le titre de LIVRE BREIZH.

Je publie ici quatre documents, qui ne sont certes pas une découverte : ils figurent tous les dans les remarquables volumes de « Preuves » de  » l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne », publiée par Dom Hyacinthe Morice en 1746. Quiconque les aura lues, ne pourra plus prétendre que la France, lorsqu’elle a envahi la Bretagne de ses armées, violant sa parole de ne pas pénétrer dans le Pays, en 1487 et en 1491, se trouvait chez elle, pour y ramener l’ordre, comme d’aucuns continuent à l’écrire.

Ces lettres, difficilement lisibles dans le texte d’origine, sont traduites en français moderne, et abrégées, pour être parfaitement comprises : il s’agit donc d’extraits.

LETTRE DE FRANCOIS II, Duc régnant, aux officiers de Guingamp et de Lannion de Guingamp, du 15 juin 1487  (Morice, Preuves, III, page 569) : « expulser nos ennemis les Français ».

 » A nos bien aimés sujets :

 » Nos haineux et malveillants ennemis ( = les Français), sont venus assiéger cette bonne ville de Nantes, attentant A NOTRE TOTALE DESTRUCTION, CELLE DE NOS FILLES, ET CELLE DE NOTRE PAYS. Ce à quoi, avec l’aide de Dieu, et de nos bons et loyaux sujets, NOUS ENTENDONS RESISTER.

 » Nous vous demandons que vous fassiez connaître les intentions DE NOS HAINEUX ET MALVEILLANTS ennemis, par cris publics ( = proclamations publiques), dans tous les endroits où vous verrez que cela est nécessaire, en exhortant tous nos nobles et fidèles sujets, afin qu’immédiatement, ils se rassemblent et se mettent en armes ….. »

LETTRE DE LA DUCHESSE ANNE, du 13 avril 1489 (Morice, Preuves III, page 639).

 » Nous avons eu d’excellentes nouvelles du grand secours que le Roi d’Angleterre, mon bon père, nous envoie, et qui est près d’arriver. Comme les Français, ainsi que vous le savez, ont le projet de nous détruire totalement, nous, notre pays et nos sujets …. nous vous demandons expressément, avec le plus de gens que vous pourrez trouver et rassembler, de vous trouver à Malestroit, avec les gens de guerre et d’ordonnance que nous vous envoyons, afin de résister aux entreprises desdits Français, et servir à notre défense, et à celle de notre Pays et Duché … Que Dieu vous ait en sa sainte garde « . Signé : ANNE.

LETTRE DE LA DUCHESSE ANNE DE BRETAGNE, du 27 juillet 1489 (Morice, Preuves, page 648) : « les Français, nos ennemis et adversaires depuis longtemps ».

 » Anne, par la grâce de Dieu, Duchesse de Bretagne, Comtesse de Montfort, de Richemont, d’Etampes et de Vertus, à tous ceux qui liront ces lettres, Salut !

 » Depuis longtemps, LES FRANCAIS , NOS ENNEMIS ET ADVERSAIRES, sont entrés avec violence dans notre pays et Duché de Bretagne, nous ont fait, nous font font encore la guerre, ayant, eux et ceux qu’ils ont ralliés à eux, fait DE GRANDS ET ENORMES EXCES ( = dommages et destructions), DES MAUX EXECRABLES, DES DOMMAGES considérables à plusieurs de nos bons, vrais, loyaux sujets et ardents serviteurs de notre pays …. », etc

LETTRE DU MARECHAL DE BRETAGNE, JEAN DE RIEUX, Commandant en Chef des armées bretonnes, du 27 juillet 1489 (Morice, Preuves, III, page 647) « Chasser et débouter hors de ce pays et Duché, les Français et ennemis « .

 » Jean, sire de Rieux, de Rochefort et d’Ancenis, Lieutenant Général de la Duchesse notre Souveraine Dame, et Maréchal de Bretagne, à tous ceux qui liront ces lettres, Salut !

 » Comme bien avant ce moment, et depuis le début des différents actuels, et les divisions de guerre, EN VUE DE CHASSER ET DEBOUTER ( = bouter dehors, expulser) hors de notre pays et Duché de Bretagne, LES FRANCAIS, ENNEMIS ET ADVERSAIRES de madame la Duchesse, qui sont entrés par la force armée dans notre pays, ET S’EMPARENT ENCORE CONTRE SA VOLONTE PLUSIEURS VILLES ET PLACES FORTES, entre autres son château de Brest …. »

A suivre ………. (Ces lettres seront complétées dès que cela sera possible).

 

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE COMMENTEE.

 

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ARISTOTE, Les Politiques, Paris,

Ouvrage précieux, qui démontre que dès l’antiquité grecque, plusieurs siècles avant notre ère, il existe une pensée politique très élaborée, qui n’ignore rien des notions de gouvernement, de souveraineté, de constitutions, de démocratie …

DICTIONNAIRE D’HISTOIRE DE BRETAGNE.

Cet ouvrage contient des éléments intéressants. Tout ce qu’on y trouve est loin d’être inexact, loin s’en faut. Mais il pèche par une ignorance fondamentale des grandes disciplines sans lesquelles il est impossible d’écrire l’histoire. Cette écriture suppose acquis, au préalable, un savoir phénoménal, concernant l’histoire du droit (pas seulement français ou breton, mais mondial), l’histoire des idées, l’histoire des institutions, l’histoire des grandes civilisations (des petites aussi, si possible), la sociologie, la science politique, le droit constitutionnel … Les auteurs ignorent ce qu’est une nation, une constitution, un traité, la souveraineté, l’indépendance …. ils sont donc infirmes pour analyser ce qui se passe en Bretagne au moyen âge.

Une excellente critique de cet ouvrage, très profondément influencé par les thèses marxistes, a été publiée par M. Gérard GUILLEMOT. Je renvoie à cette étude : je n’ai pas grand chose à y ajouter.

CONTAMINE Philippe,

CONTAMINE Philippe,

CONTAMINE Philippe, …. Le Moyen Âge, Le roi, les grands, le peuple, 481-1514, Paris 2002, éditions du Seuil, 613 pages.

CORNETTE. Cet ouvrage, composé à partir des travaux des autres, non d’une étude personnelle fouillée des archives bretonnes, ni d’une interprétation de cette histoire sur un vaste savoir – le droit de l’antiquité, le droit médiéval, le droit moderne -, la méconnaissance totale de la science politique .. des concepts de nation, de sentiment d’appartenance, d’hommage …. n’apporte guère qu’un kaléidoscope tronqué par l’idéologie sur l’histoire bretonne. Il disparaîtra sans traces, contrairement aux ouvrages de LA BORDERIE, qui restent précieux.

DURTELLE de SAINT SAUVEUR E. Rennes 1935, éditions Plihon, Grand prix Gobert, pages 328 à 353. Excellente analyse. Une erreur majeure, toutefois : l’auteur – comme les autres – pense qu’à raison de l’hommage, le Duc n’est pas souverain au même titre que le roi de France, et que la Bretagne n’ est pas une Principauté totalement indépendante, au même titre que la France, l’Angleterre, la Castille, etc . (Page 329).

HAURIOU André, Droit constitutionnel et Institutions politiques, Paris, 1970.

JEULIN P., L’hommage de la Bretagne en droit et dans les faits. Annales de Bretagne, 1934, tome XLI, pages 380 à 473. P. Jeulin est un historien, non un juriste. Cette étude ne manque pas d’intérêt, à condition de posséder à fond toutes les notions juridiques relatives à l’hommage, en lisant avec soin, préalablement, d’une part les auteurs médiévaux (Philippe de BEAUMANOIR en premier lieu, …), d’autre part les auteurs modernes, surtout GANSHOF et BOUTRUCHE, afin de rectifier mentalement toutes les erreurs d’interprétation de l’auteur. Les ouvrages de ces deux derniers auteurs, outre leurs analyses très pertinentes, contiennent plusieurs centaines de textes écrits (souvent en latin) de formules d’hommage. Lorsque, juriste de formation, on a digéré tout cela – ce qui prend beaucoup de temps -, on est informé de ce qu’est un hommage, et l’on peut traiter sans erreur ce qu’est l’hommage du duc de Bretagne, sa signification juridique, ses effets, et ses enjeux, qui sont des enjeux de pouvoir.

KERHERVE Jean, l’Etat breton, Paris, …. Editions Maloine .. Cet ouvrage extrêmement fouillé, remarquable à bien des égards, a un défaut majeur : l’auteur n’arrive pas à exprimer clairement que la Bretagne est un Etat moderne, pleinement souverain, non, comme il le pense, un fragment – ou un appendice – de la France. C’est très regrettable : cette démonstration, au moment où Jean KERHERVE ose soutenir devant l’université que la Bretagne est UN ETAT, opinion qui choque,….. cette démonstration a déjà été faite, avant lui, brillamment, par d’autres auteurs : LA BORDERIE, PLANIOL, DUPUY et autres. L’auteur va rester prisonnier toute sa vie de cette inexactitude, qui a influencé la recherche jusqu’à aujourd’hui. Voir la thèse de madame LE MOAL, sur l’étranger en Bretagne, qui recopie les mêmes inexactitudes. M. KERHERVE avait la carrure d’un chef d’école, n’eût été l’idéologie qui l’a empêché de voir clair. Dommage : si le travail avait été fait, je ne serais pas ici en train de m’échiner ….

Détail amusant : au moment où M. KERHERVE publie sa thèse, comme j’ai le don d’ubiquité ……. les Editions MALOINE sont aussi mon éditeur ! C’est son directeur, M. PHILIPPART, qui me fait cadeau des deux énormes volumes de KERHERVE. Gracieusement.

KERHERVE Jean, La Bretagne au temps des Ducs, Catalogue de l’exposition de l’abbaye de Daoulas (1991), et du musée Dobrée (1991-1992). Exposé excellent. Plusieurs erreurs toutefois : la Bretagne ne doit pas son existence d’Etat souverain à sa « volonté d’indépendance » par rapport à la France, pas davantage à une émancipation par rapport à ce pays : la Bretagne n’est en aucun cas une partie de la France, mais une principauté puissante, qui évolue pour son propre compte, comme les autres principautés d’Europe. De plus, les cartes n’étaient pas jouées d’avance. Des principautés beaucoup plus petites ont subsisté en Europe jusqu’à nos jours. La Bretagne a succombé, il est vrai, par le fait déséquilibre des forces par rapport à la France, pays beaucoup plus vaste et plus peuplé. Mais d’autres facteurs ont joué : la présence sur le trône de France d’une sorte de monstre politique, Louis XI, la présence sur le trône de Bretagne, à la même époque, d’un duc faible, velléitaire et malade : François II; les alliés de la Bretagne (Angleterre, Castille, Navarre …) n’ont pas joué leur rôle d’alliés … Que se serait-il passé si Louis XI avait régné en Bretagne, et François II en France ? Le petit roi de Macédoine Alexandre a créé un immense empire, et est passé à la postérité sous la nom d’Alexandre le Grand. La chute de la Bretagne s’explique par des causes multiples, et n’était pas inéluctable. La responsabilité des Bretons, comme aujourd’hui est un facteur majeur.

JONES Michael,  » En son habit royal  » : le duc de Bretagne et son image vers la fin du moyen âge, in Représentation, pouvoir et royauté vers la fin du moyen âge, Actes du colloque organisé par l’Université du Maine, les 25 et 26 mars 1994, Paris 1995, éditions Picard.

LA BORDERIE, Arthur Le Moine de, Histoire de Bretagne, particulièrement le tome 4, pages 250 et suivantes (le gouvernement du duc Jean V); pages 386 et suivantes (le gouvernement de Pierre II de Bretagne); page 420 …

Le travail effectué par LA BORDERIE au 19ème siècle est immense. On ne dira jamais assez la reconnaissance que les Bretons lui doivent. Presque tous les éléments exposés ci-dessus se trouvent dans son Histoire de la Bretagne, en particulier dans le tome 4. Mais LA BORDERIE est un historien stricto sensu, non un juriste. Il lui a été impossible d’exposer d’une manière systématique ce que seule une longue pratique du droit constitutionnel permet de reconstruire d’une manière ordonnée. L’histoire progresse lentement. Ce qu’il a fait en son temps était immense; d’avoir commis des erreurs d’interprétation (sur la totale souveraineté de la Bretagne, sur les relations de la Bretagne avec la France – la Bretagne n’a jamais été un fief de la France -, n’enlève rien à son mérite. Je le pense de plus en plus.

Spézet; coop Breizh.

MORICE (Dom),  … Toutes les preuves sont dans cet ouvrage remarquable, irremplaçable ..

PLANIOL Marcel, Très ancienne coutume de Bretagne, Paris, 1896. Ouvrage précieux, en raison des analyses perçantes de l’auteur, et des textes des constitutions (c’est à dire des lois) adoptées par le Parlement général de Bretagne. La très ancienne coutume est un véritable traité de droit, qui certes n’est en rien comparable aux monuments écrits par les juristes romains, mais ne le cède en rien aux ouvrages de droit de l’époque, en particulier les célèbres coutumes du Beauvaisis de Philippe de BEAUMANOIR, encore édité de nos jours, l’un des ouvrages majeurs, que tout historien juriste doit posséder sur le bout des doigts pour comprendre l’époque. L’analyse de PLANIOL, quant à la psychologie des Bretons du temps des Ducs est précieuse. Les juristes bretons auteurs de cet ouvrage, écrit PLANIOL, sont des êtres sensibles, pénétrés du respect de la nature humaine, et de compassion charitable … Ce qui est hautement remarquable chez des magistrats. Le texte préfigure, écrit PLANIOL, ce que l’on appellera beaucoup plus tard les droits de l’homme. … Je regrette de n’en avoir lu que des extraits, par manque de temps.

 

 

PLANIOL Marcel, Histoire des Institutions de la Bretagne … Ouvrage érudit, majeur, irremplaçable, complet sur le chapitre de la constitution bretonne au moyen âge .. On se serait dispensé d’écrire l’article ci-dessus, si les universitaires bretons, comme cela leur a été conseillé, avait pris la peine de le lire, et d’en faire leur livre de chevet.

RIALS Stéphane, BARANGER Denis, Textes constitutionnels français, Paris …., collection QUE SAIS-JE, n° 2022, …

RIALS Stéphane, Textes constitutionnels étrangers, Paris …. , collection Que sais-je, n° ….

 

TIMBAL Pierre-Clément, CASTALDO André, Histoire des Institutions et des faits sociaux, Paris …. , éditions DALLOZ. Ouvrage précieux, qui m’a formé au droit des Institutions politiques, dès …. 1960. Le livre garde toute son actualité.

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Publié dans Uncategorized | Commentaires fermés sur LA CONSTITUTION BRETONNE AU MOYEN ÂGE, SOUS LES DUCS SOUVERAINS DE BRETAGNE .

LA CONSTITUTION BRETONNE AU MOYEN ÂGE, sous les Ducs Souverains bretons.

INTRODUCTION. Les Bretons ont failli devenir ridicules lorsque qu’un professeur – honoraire par bonheur – a écrit dans une revue à grand spectacle – ravie de l’aubaine, comme le fut l’historien Georges Minois lorsque parut en   un violent pamphlet sur Anne de Bretagne, hargneux, teigneux, que le Duc de Bretagne ne pouvait guère être préoccupé par l’indépendance de son pays, attendu qu’à cette époque …. l’indépendance n’existait pas ! ….. D’autres hystoriens, ont osé réaffirmer que la nation bretonne est une création des  » folkloristes  » du 19 ème siècle : ils ignorent, à l’évidence, ce qu’est une nation, le concept de souveraineté, la signification juridique de l’hommage ……., une constitution ..

Nous avons démontré – à l’intention des  » hystoriens  » bretons, qu’on ne doit parler que de ce qu’on connaît, à peine de se rendre ridicule. Je suis moi-même historien et juriste. Pourvu de quelques titres, par ailleurs, tomberai-je dans le ridicule de vouloir enseigner la physique quantique, l’astronomie, la chimie moléculaire ?

Qu’est-ce qu’une  » Constitution  » ? Il faut d’abord, observer que ce mot appartient au vocabulaire français.

Les constitutions ne sont, ni de près ni de loin, une création du droit moderne. Elles existent depuis des milliers d’années. Elles sont consubstantiellement liées au fonctionnement des sociétés.  Dans la Grèce antique, avant que celle-ci ne soit unifiée par Philippe de Macédoine, puis par son fils Alexandre le Grand …

La Constitution, C’est l’ensemble des règles, lois,   …… qui définissent les principaux acteurs au sommet de la vie du pays, la forme de son gouvernement, le fonctionnement de l’appareil de l’Etat : L’accession au pouvoir de ce que nous désignons, en langue française,  » le chef de l’Etat  » (dans l’histoire, attendu qu’il ya eu sur la terre des milliers de peuples, et qu’il existe a  plus de 5000 langues sur la planète .

LE CHEF DE L’ETAT.

Le Bretagne est un pays monarchique. Au sommet des Institutions, se trouve un Chef, qui porte le titre de Duc.

ACCESSION A LA COURONNE.

Le Duc ne monte sur le trône QUE PARCE QUE LES COUTUMES CONSTITUTIONNELLES en décident ainsi. Le Duché n’est pas la propriété du Duc. Celui-ci exerce UNE FONCTION. Cette notion de principauté – fonction .

Il en résulte :

– Que le Duché ne peut être ni légué par testament, ni cédé à quiconque, ni aliéné, en tout ou partie.

– Que les revenus fiscaux du Duché, même si une fraction importante (un tiers environ) est attribuée aux dépenses du duc et de sa cour, ne sont pas sa propriété; ils sont affectés à l’exercice de ses fonctions.

La couronne de Bretagne est attribuée, en priorité, au plus proche parent mâle du Duc. S’il a plusieurs fils, c’est l’aîné qui monte sur le trône. L’aînéne peut être écarté du trône que pour des raisons majeures.

Elle est  » héréditaire « , en se sens qu’elle se transmet dans la même famille, depuis le 10 ème siècle, sans qu’il y ait jamais eu d’exception ….

ATTRIBUTIONS DU DUC.

– Le Duc de Bretagne est le chef du Duché. Il exerce UNE FONCTION. Il n’est pas le propritaire du Duché. Cette notion de souverain – fonction, comme dans tous las pays de la Chrétienté,  » est dégagée par les écrivains catholiques du Moyen Age; elle est exprimée si clairement ….; elle est reprise PAR TOUS LES AUTEURS qui ont écrit sur l’autorité royale jusqu’à la révolution …. Ils déclarent que cette fonction doit s’exercer dans l’intérêt du peuple  » (M. Olivier Martin, cours de doctorat enseigné à la faculté de droit de Paris, en 1939 – 1940, page ..

 » Le Duc a la charge de sa Nacion « , écrit le Duc François II ….

– L’un des rôles essentiels du Duc est la DEFENSE DU TERRITOIRE. Il est, de droit, le Chef des armées bretonnes. Il peut, à la guerre, soit diriger lui-même les armées, soit déléguer la fonction. Le Maréchal de Bretagne …

Pour autant, le droit de déclarer la guerre ou la paix ne lui appartient pas en propre. En principe, il doit consulter son gouvernement, et obtenir l’approbation du Parlement général.

Commentaire. En fait, il a pu se produire que le Duc ..

Le système, cependant est radicalement différent de celui de la France. Olivier Martin écrit, à cet égard :  » ….

– le Duc, en raison de ses fonctions, doit résider dans son Duché, pour faire face à toute éventualité. il ne peut s’éloigner que dûment autorisé par son conseil.

le gouvernement, le principal (ou premier) ministre,

Le Parlement de Bretagne.

Les ATTRIBUTIONS du Parlement de Bretagne sont très vastes. C’est une sottise de dire que ses sessions sont consacrées à de vaines querelles de préséance. Le Parlement général de Bretagne a compétence générale : toutes les affaires importantes du Duché doivent lui être soumises.

Le Duc écrit qu’il ne peut rien faire  » sans tout penser, savoir, et entendre la volonté et l’opinion des seigneurs, des prélats (évêques et abbés), des barons, et autres de nos Etats  » (Ces  » autres  » désignent les représentants des villes) (Cité par Olivier Guillot, tome II, page 174).

– Attributions législatives. Le texte des ordonnances est certes préparé par le gouvernement, comme dans tous les Etats pourvus d’un appareil gouvernemental évolué et complexe. Il n’y a d’ailleurs pas d’autres solutions ….

– Attributions financières.

– Attributions en matière de politique extérieure.

Les mariages princiers sont approuvés souvent – ou désapprouvés – par le Parlement. Le mariage des fils et filles du Duc régnant …

– Attributions militaires. La paix et la guerre ne relèvent pas du pouvoir du duc seul. Certes, le gouvernement et le Duc jouent un rôle déterminant …

– Attribu

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LA COLONISATION DE LA BRETAGNE DE 1532 A 2012 : LE VRAI PROBLEME DE LA BRETAGNE, DEPUIS CINQ SIECLES, PORTE UN NOM : LA FRANCE .

INTRODUCTION

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LA FRANCE DECOUVRE SON HISTOIRE ET LES FALSIFICATIONS DONT ELLE A ETE L’OBJET. LA BRETAGNE A OEUVRE CONTRE ELLE-MÊME, en plaçant dans les fonctions principales D’AUTHENTIQUES COLLABORATEURS, acquis à leurs intérêts personnels à travers ceux de la puissance occupante.

LISTE DES ARTICLES DE LOUIS MELENNEC PUBLIES PAR L’AGENCE BRETAGNE PRESSE (ABP).

http://www.agencebretagnepresse.com/monmur.php?auteur=Histoire%20et%20Identit%E9

QUELQUES CITATIONS.

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 » La France s’est construite sur la destruction de cinq cultures : les cultures bretonne, occitane, alsacienne, corse, flamande …. La France est une création militaire, faite de nations non homogènes « .

Michel ROCARD, ancien premier ministre de François MITTERRAND, confidence révélée par WIKILEAKS, faite en 2005 à l’ambassadeur des Etats-Unis en France, M. Craig STAPLETON.

 » LE TEMPS N’EST PLUS ou l’on pouvait hispaniser la Catalogne, comme LA TROISIEME REPUBLIQUE  a francisé, AVEC SON ARMEE ET SES INSTITUTEURS, la BRETAGNE et le MIDI DE LA FRANCE.  »

Arnaud LEPARMENTIER, journal le Monde, 15 novembre 2012, page 28.

EN DROIT INTERNATIONAL, la Bretagne de 2012 n’est EN AUCUN CAS une partie de la France, pas davantage une  » province  » de l’inénarrable pays autoproclamé  » des droits de l’homme », par l’effet d’une boursouflure ridicule. Envahie, détruite, soumise, pillée de ses finances, de ses hommes, des ses talents, la Bretagne est et reste, au regard des PRINCIPES GENERAUX DU DROIT, et du DROIT INTERNATIONAL une colonie, c’est à dire UN PAYS OCCUPE. Rien d’autre. L’occupation d’un pays par la force, même de longs siècles après son invasion, NE CREE AUCUN DROIT AU BENEFICE DE L’ENVAHISSEUR. La prescription n’existant pas en matière de crimes contre l’humanité, il ne reste à sa charge que l’obligation, extrêmement lourde en l’espèce, de REPARER les dégâts colossaux qu’elle a y a commis.

Louis MELENNEC, docteur en droit, ex-enseignant des facultés de droit, diplômé d’études supérieures de droit public, Ex-Consultant près le Médiateur de la République (française), candidat à sa succession en 1998.

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Par son égoïsme, le colonisateur a échoué en tout, pollué tout ce qu’il a touché. La colonisation a pourri le colonisateur, et détruit le colonisé “

Albert MEMMI, Portrait du colonisé, Paris 1957, actuellement publié dans la collection folio.

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 » L’ENFER EST PRIVATION D’HISTOIRE …. Extravagante IMPOSTURE : il faut qu’un Breton quitte l’école pour apprendre l’histoire de son pays …Pour s’en informer, il devra l’étudier en marge, à ses frais, comme s’il s’intéressait par goût personnel aux Indiens ou aux Hittites …. On m’a bêtement MENTI, on m’a traité comme un enfant de l’Assistance publique. Lorsque, malgré tout, j’ai su que ma nation avait existé, on me l’a dépeinte (comme) UNE MEGERE ARRIEREE ET PATOISANTE, dont je devais m’estimer heureux d’avoir été séparé « . 

MORVAN LEBESQUE, Comment peut-on être breton ? Paris, 1970, éditions du Seuil, pages 43, 50, 51.

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” Pour un peuple, perdre son histoire est un désastre. Lui rendre son histoire est un miracle : c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire. C’est l’occasion, pour lui, de reprendre un nouvel essor vers son avenir “.

Proverbe maya transcrit par louis MELENNEC.

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 » Honte aux politicards bretons méprisables qui ont permis ces crimes, alors qu’ils possèdent tous les moyens de rendre obligatoire dès l’école primaire l’enseignement de l’Histoire de leur Pays aux Bretons, et qu’ils laissent mourir en toute impunité notre vieille langue ancestrale, bien plus antique que le français. Se peut-il que ces gens-là s’autorisent à se regarder dans la glace chaque matin, alors que, étouffés par la honte, ils ne devraient même pas se permettre de respirer ? « .

Louis MELENNEC.

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LIRE ET RELIRE, pour se remémorer ce dont notre voisin de l’Est, le pays des Droits de l’Homme, est capable :

Mélennec, l’Etat gangster;

Affaire Mélennec, Aubry, Gayssot, Guigou.

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(Descendre plus bas par l’ascenseur pour accéder à la suite de cet article, qui est très long).

 

 

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…………………………….

 

 

 

………………………………..

 

 

DESCENDRE ENCORE …

 

 

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……………. Descendre encore …

 

 

 

 

 

 

 

……………………………. Descendre encore ….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

► 5:J’ai promis maintes fois, à la demande des lecteurs, de rédiger un article juridiquement et historiquement motivé et argumenté, sur le pourquoi et le comment de la COLONISATION de la Bretagne. Ce futur article est subordonné à des conditions de temps. On me dit que mes articles sont difficiles à lire, parfois, en raison de leur longueur. Voici un résumé, plus long que je ne l’ai souhaité en commençant sa rédaction, en 2012, sous la forme d’ extraits de mon premier blog – qui traite préférentiellement des problèmes historiques. Tout s’y trouve, mais d’une manière assez compactCe long article sera ensuite  » découpé  » en tranches – si l’on peut s’exprimer ainsi -, et diffusé sous la forme d’articles beaucoup plus courts, qui permettront aux lecteurs de prendre leur temps pour méditer ce qui s’est réellement passé en BretagneN Nous reviendrons donc sur tous les points évoqués ci-dessous en temps opportun, en mettant de l’ordre dans les fragments ci-après. Le texte sera complété peu à peu, pour le transformer en un exposé structuré, avec des références assez fournies. Dans sa forme actuelle, il est déjà opérationnel. Ce qui suit est largement une répétition de ce que j’ai publié ailleurs, mais indispensable : notre histoire n’entre dans les esprits qu’à la manière du clou que l’on enfonce dans une poutre : millimètre par millimètre.

 _________________________________________

S’il est un mot qu’il ne fallait pas utiliser en Bretagne, pour caractériser ce pays,  il y a peu d’années encore, c’est celui de COLONIE : ce terme étant tabou, parce que, contenant en lui-même une condamnation du pays prédateur, quiconque l’utilisait était taxé de ” nationalisme “, c’est à dire injurié – ce mot ayant à l’époque une connotation très péjorative dans la bouche des insulteurs -,  par des individus qui ne connaissent même pas la définition de ce terme, et surtout méconnaissent TOUT des différences fondamentales entre le nationalisme français, agressif, conquérant, meurtrier, et le nationalisme breton, timide, près peu agressif, et qui n’a guère à son actif que quelques broutilles telles la destruction de quelques croûtes picturales au château des rois de France, en 1978, la destruction d’une statue ridicule, de très mauvaise facture à Rennes, en 1932, osant représenter la Duchesse souveraine de Bretagne, notre héroïne nationale, à genoux devant le roi de France, etc….. Sincèrement, je pense que les Français n’ont pas la cervelle en place, pour avoir osé humilier les Bretons, ce peuple fier et libre, dans cette position honteuse, devant ceux qui ont tenté de détruite leur pays et leur identité ….  QUI, en dehors de La Borderie, a dressé la liste des châteaux, des remparts, des villes, des monuments, détruits par la France en Bretagne lors des guerres d’invasion, et bien plus tard ? QUI a osé mettre en parallèle les centaines de milliers de victimes du nationalisme français – les millions, si l’on compte les guerres contre toute l’Europe, et les guerres d’asservissement des peuples d’Outre – mer, dans le monde (Algérie, Vietnam, Madagascar, Allemagne, Italie ……), et les quelques malheureuses victimes du ” nationalisme ” breton ? Sachez qu’on le fera, et qu’on comprendra enfin de quoi l’on parle.

JE VEUX, dans le présent article, avec la détermination la plus ferme, que rien ne pourra fléchir, DETRUIRE DEFINITIVEMENT CE TABOU, afin que les Bretons, sachant ce qu’ils sont – des colonisés, c’est à dire des quasi – esclaves -, aient le courage de voir leur vrai portrait, et de prendre les moyens de devenir des hommes, moyens dont ils disposent maintenant, puisque leur histoire est réécrite pour l’essentiel, après destruction méthodique des sottises qui leur ont été enseignées dans les écoles, sous la férule impitoyable de leur voisin de l’Est. On a compris, sans aucun doute depuis plusieurs années, QUE RIEN, STRICTEMENT RIEN NE M’EMPÊCHERA DE DIRE CE QUI S’EST REELLEMENT PASSE EN BRETAGNE DEPUIS QUE CE PAYS A ETE ENVAHI ET DETRUIT, à la fin du 15ème siècle.

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 I – PROLEGOMENES .

 A – DEFINITION DU TERME ” SOUVERAINETE ” EN DROIT INTERNATIONAL.

 Pour savoir si un Etat est souverain, il faut – et il suffit – de déterminer si cet Etat répond à la définition qui suit :

L’Etat souverain est celui qui ne reconnaît aucune autorité supérieure à la sienne.

Il possède en propre, et SEUL, sans qu’aucun autre Etat puisse s’immiscer dans la conduite de ses affaires, la plénitude de compétences, la possession des pouvoirs étatiques ou souverains, qui sont les suivants :

– Le droit d’élaborer sa propre constitution (écrite ou coutumière), c’est à dire les modalités de fonctionnement des Institutions de l’Etat (notamment les modalités de désignation et les droits et devoirs du Chef de l’Etat, du chef du gouvernement, du gouvernement, du Parlement).

– Le droit d’élaborer ses propres lois, et de fixer le droit applicable sur l’étendue de son territoire.

– Le droit de rendre la justice, selon les règles qu’il fixe lui-même.

– Le droit de déterminer les impôts, leur nature, leur montant, qu’il s’autorise à percevoir.

– Le droit de conduire sa politique extérieure (dans le respect du droit international) : la guerre, la paix, la diplomatie, les traités et accord internationaux.

– Le droit de fixer les modalités selon lesquelles il est administré.

– Le droit de déterminer sa politique économique, financière, monétaire.

– Le droit de faire régner l’ordre, seul, sur l’étendue de son territoire, sans qu’aucun autre Etat puisse s’immiscer dans cette fonction.

Il est établi – depuis longtemps -, par les travaux de chercheurs éminents, juristes et historiens, que la Bretagne est un pays TOTALEMENT INDEPENDANT, au moyen age, et que ses institutions politiques jouissent de tous les attributions souveraines, sans aucune exception (1).

(1) Même si, dans deux cas limitatifs, les sujets du Duc de Bretagne peuvent – en théorie, car le gouvernement ducal interdit pratiquement d’user de cette possiblité – faire appel à la justice du roi de France : le déni de justice et la défaute de droit.

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 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

La littérature sur le concept de souveraineté est particulièrement confuse. Les livres rédigés sur ce sujet par es historiens stricto sensu, sont inutilisables, comme sortant de leurs compétences. Pire : ils sont d’un niveau d’une totale incapacité à exposer de quoi il s’agit.

Les deux ouvrages ci-après sont clairs, et suffisent à comprendre ce qu’est la souveraineté d’un Etat.

GROTIUS Hugo, Le droit de la guerre et de la paix (De jure belli ac pacis, 1625), édition de 1999 et de 2005, PUF, collection Quadridge.

 Nguyen Quoc Dinh, Droit international public, 5 ème édition, Paris, 1994, LGDJ, particulièrement les pages 443 et suivantes.

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B – DEFINITION DU MOT ” COLONISATION ” SELON LE DROIT INTERNATIONAL .

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Il est impossible de parler de ” Bretagne colonie “, si l’on ne commence par le début : comme nous l’avons fait pour démontrer que les Bretons sont un peuple (ou une nation, comme on voudra, les deux termes étant à peu près synonymes), il faut définir ce que signifient, en droit international, les termes ” colonie “, ” colonisation “, “colonisé “, “décolonisation “, etc.

En droit, le terme colonisation recouvre plusieurs réalités :

1 – LA PRISE DE POSSESSION, PAR LE COLONISATEUR, D’UN PAYS – en totalité ou en partie -, DE TERRITOIRES APPARTENANT A UN PAYS SOUVERAIN.

Par définition, nous excluons de notre étude cette forme de colonisation – c’en est une -, qui consiste, pour un pays ayant découvert une terre vierge, n’appartenant à personne, à y établir sa souveraineté, et à la peupler  par des ” colons “, appartenant ou non à sa propre population. En droit international, le pays découvreur étant le légitime propriétaire de la terre découverte, n’encourt aucun reproche, car il s’y trouve chez lui.

2 – LA DESTRUCTION DES AUTORITES ET INSTITUTIONS LEGITIMES.

Cette destruction peut-être partielle ou totale, et revêtir des formes diverses.

  – LE COLONISATEUR MAINTIENT FORMELLEMENT LES STRUCTURES POLITIQUES ANTERIEURES, MAIS LES DEPOUILLE DE LEURS ATTRIBUTIONS. Il est fréquent que le colonisateur laisse en place les structures politiques (et religieuses) déjà existantes au moment où il s’empare du pays qu’il colonise. Mais celles-ci sont, dans des proportions variables, dépouillées de leurs pouvoirs. La coexistence du colonisé et du colonisateur peut, d’ailleurs, être parfois harmonieuse, chacun trouvant bénéfice à ce type d’ ” association “. Ainsi les dynasties royales menacées au moment de l’arrivée du colonisateur ont pu être maintenues en place, moyennant de larges concessions au colonisateur. Le plus souvent, le colonisateur attire à lui l’essentiel du pouvoir ( la défense, le contrôle des communications terrestres et maritimes, la politique étrangère, la politique économique, le commerce ….), tandis que le souverain traditionnel, neutralisé politiquement, mais resté en possession de ses biens, continue à vivre dans ses palais, assume son rôle de symbole, assure une police intérieure. Les populations sont soumises dans une servitude plus ou moins pacifique, par un souverain apparent mais complice, même si le colonisateur, vécu comme un étranger (ce qu’il est), est souvent détesté. Ce fut le cas au Cambodge, en Annam, aux Indes, au Maroc, en Tunisie …… Dans tous ces pays, la France colonisatrice laissa subsister des rois, des Empereurs, des Sultans, des Beys … mais les reléga à des fonctions purement représentatives.

 – LE COLONISATEUR DETRUIT PUREMENT ET SIMPLEMENT LES INSTITUTIONS POLITIQUES ET GOUVERNEMENTALES DU PAYS COLONISE. Cette situation correspond à un stade de sujétion beaucoup plus important, celui de l’APPROPRIATION pure et simple du territoire ou du pays conquis, avec tout ce que comporte cette appropriation, y compris le gouvernement effectif du pays. On parle alors, souvent, d’annexion. Ce fut le cas pour la Bretagne, après l’invasion de 1491, jusqu’en 1498, la Duchesse étant purement et simplement écartée de toute initiative dans son propre pays, puis, après le bref ” interlude ” de 1498 à 1514 – durant lequel la Duchesse Anne de Bretagne réussit le tour de force de rétablir les Institutions bretonnes séculaires, et à gouverner effectivement son Pays -, puis lorsque François 1er prit possession à nouveau du gouvernement breton dans sa quasi-totalité, dès la mort de la Duchesse, Anne, ayant épousé Claude, la fille de celle-ci, en mai 1514.

3 – LA PRISE DE CONTRÔLE DES POUVOIRS SOUVERAINS : LA DEFENSE, LA POLITIQUE ETRANGERE ET LES TRAITES, LA JUSTICE ….

Dans tous les cas, que le colonisateur conserve formellement les Institutions politiques antérieures (roi, gouvernement, assemblée), ou qu’il installes ses institutions propres (gouverneurs, administrateurs, magistrats ..), il dépouille le pays colonisé de ses principales attributions de souveraineté, et les exerce lui-même, soit par des citoyens de son pays, soit par des sujets recrutés dans le pays colonisé, qui ont accepté de le servir. Ces  » nationaux « , qui se mettent au service du colonisateur, sont aujourd’hui souvent désignés, d’une manière aussi cruelle qu’ironique et humiliante,  sous le terme de  » collabos « , voire de « kapos « .

…………

4 – L’EXPLOITATION DES RICHESSES DE LA COLONIE AU PROFIT DU COLONISATEUR.

Les Etats coloniaux – sauf exceptions – procèdent, au plan économique, presque toujours de la même manière : ils se servent des contrées colonisées comme de fermes qu’on exploite, dans tous les domaines :

. les richesses sont pillées, l’argent levé sur les  » contribuables  » locaux rejoint les caisses pouvoir central;

. le pays annexé étant enserré dans les frontières fixées par le colonisateur, qu’il déclare être les siennes, le commerce est étroitement maîtrisé dans les deux sens : la colonie exporte ses matières premières en direction de la “métropole “- ou toute autre direction imposée par elle, d’une manière directe ou indirecte -; la ” métropole ” exporte en direction du marché captif (ou très contrôlé)  constitué par ses colonies, les produits fabriqués par elle; souvent, elle INTERDIT à ses ” clients ” obligés – les colonisés -, de les produire eux-mêmes, même s’ils ont compétence pour cela. L’un des cas les plus scandaleux  est constitué par l’Angleterre, dans ses relations avec les Indes : la matière première textile brute est importée à bas prix ; elle est travaillée en Angleterre …… et revendue à haut prix, sous la forme de tissus finis, aux Indiens, qui n’ont pas l’autorisation de fabriquer eux-mêmes ces tissus !!!!!!! (Marc FERRO, page …..).

Voila pour le schéma. Nous allons voir que ce fut le cas en Bretagne, après qu’elle fut kidnappée par la mère des Arts, des Armes et des Lois : “LA” FRANCE.

………………

7 – LE DECERVELAGE, OU LAVAGE DES CERVEAUX. LA COLONISATION DES CERVEAUX, par destruction de la langue, de la culture, de l’histoire, de l’identité ..

C’est, de loin, le processus le plus cruel et le plus douloureux pour les populations victimes de cette manipulation mentale, assimilable à bien des égards à trois opérations chirurgicales associant leurs effets, ayant pour but programmé et voulu de détruire les éléments de l’identité des colonisés pour mettre en leurs lieux et place d’autres éléments, les ” valeurs ” du colonisateur, les composantes de sa religion nationale :  une lobotomie, une lobectomie, une greffe de cerveau.

8 – L’ACHAT DE COMPLICITES LOCALES, DE ” COLLABOS ” et de ” KAPOS “.

Beaucoup de gens pensent que la collaboration est un genre spécifique, apparu sous la seconde guerre mondiale, ne concernant que les Français qui ont apporté, à des degrés divers, leur concours aux autorités allemandes d’occupation.

Il n’en est rien. De même que j’ai démontré ici que les Nations existent non seulement depuis la plus haute antiquité – et même depuis que les hommes vivent en groupe antagonistes, opposés inéluctablement par des conflits et des contentieux -, de même que j’ai rappelé, en accord avec tous les spécialistes de la discipline, que l’histoire des Droits de l’homme commence avec la vie en société (les premières traces écrites se retrouvent dans le Code d’Hammourabi; voir ce terme dans Internet) – ce qui a pour effet d’exclure la France des pays autorisés à se prévaloir du moindre rôle fondateur dans cette matière -, de même les phénomènes de ” collaboration ” – non encore, certes désignés par ce terme -, se confondent avec l’histoire de l’humanité. Ce phénomène est simple : lorsque le pays envahisseur et occupant, ne détruit pas en totalité les populations locales – ce qui est la règle -, il a évidemment besoin de ” complices ” issus de cette population pour la gouverner, la maîtriser, l’exploiter…

Ceux qui ont suivi nos publications ont assisté à un transfert – pensé et voulu – du contenu du terme ” collaborateur “, d’une catégorie de personnes à une autre catégorie, bien spécifique. Pendant plus de cinquante ans, au prix d’une manipulation éhontée, les Bretons ont été désignés, DANS LEUR ENSEMBLE, comme les successeurs des quelques centaines de malheureux qui se sont tournés vers l’Allemagne, durant la dernière guerre. D’ou ces propos imbéciles, tenus récemment par deux débiles parisiens : ” Derrière tout breton, je vois l’ombre d’un nazi “, et, au moment de la révision de l’article 2 de la constitution (française), cet infortuné de l’esprit, admirateur de l’action civilisatrice de la Chine au Tibet, pays martyre : ” je ne voterai pas la réforme proposée : LE BRETON EST LA LANGUE DE LA COLLABORATION ” (!!!!). Aujourd’hui, le terme “collaborateurs” est en voie de terminer sa mutation : maintenant que l’histoire du pays est connue, les collaborateurs sont ceux qui rampent devant ceux à qui ils doivent leurs carrières hors de Bretagne, les autres sont devenus ce qu’ils sont : des Bretons patriotes. Le mot nationalisme a retrouvé sa vraie signification : le nationaliste breton est celui qui a conscience d’appartenir à un peuple spécifique, qui connait l’antiquité de ce peuple, qui est fier de son identité et l’assume pleinement, sans cesser d’être ouvert aux autres nations, cultures et identités, celles-ci méritant autant de respect que celui qui est dû à la Bretagne, et étant source d’enrichissement de l’humanité, non de rejet ou de dégoût. (Font exception : les cultures, sectes, religions ou autres qui prônent la destruction des autres, et, ouvertement, de les TUER).

………….

On verra, aux termes des développements qui suivent – les définitions étant clairement exposées -, que la Bretagne n’est pas devenue une ” province “, c’est à dire une partie, une fraction naturelle de la France (comme l’enseignent encore nos éminents universitaires), mais bien une COLONIE, après la mort d’Anne de Bretagne, et que le processus, à défaut de se poursuivre dans les quatre départements du nord de la Bretagne, se poursuit actuellement, en 2012, avec une vigueur toute particulière, et d’une manière hypocrite autant que contraire aux Principes généraux du droit, comme au droit européen, dans le Comté de Nantes (alias Loire Inférieure, puis Loire Atlantique, par l’absurdité du colonisateur d’avoir substitué aux dénominations traditionnelles de nos régions bretonnes, des appellations aussi absurdes que ridicules, sans jamais nous avoir demandé notre avis, ce qui a été sa manière de gouverner, en toutes choses, depuis que la révolution dite des droits de l’homme a remplacé le régime d’autonomie de la monarchie capétienne finissante par celui d’une implacable dictature politique, transformant les Bretons non en hommes libres, mais en SUJETS d’une république qui, de l’avis de tous ne connaît de la démocratie que le nom.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

1 – OUVRAGES GENERAUX SUR LA COLONISATION.

FERRO Marc, Histoire des colonisations, Le Seuil, Paris 1994. Je cite cet auteur parce que son livre, bien qu’inspiré par la volonté évidente de faire porter TOUT le chapeau de la colonisation aux pays occidentaux, comme si les colonisations africaines, de l’antiquité, des Chinois, des arabes, etc., n’avaient pas précédé celles de l’occident, contient malgré tout une masse de renseignements intéressants, quoique les connaissances de l’auteur soient limitées (oh combien !), aux seules périodes qu’il a investiguées. Ce qui, à défaut d’avoir situé le phénomène dans son contexte de l’histoire mondiale de l’humanité,  conduit à une erreur globale d’interprétation désastreuse. A rapprocher de cet historien (honoraire) breton, qui fait remonter l’origine des nations après le 16 ème siècle – ce qui exclut, lestement, la Bretagne du nombre des nations, puisqu’elle a été engloutie par la France à la fin du 15 ème siècle !!! Le bonhomme n’a rien lu sur les nations de l’Antiquité (Mésopotamie, Egypte, Israël, Grèce, Inde, Chine, etc.). Ce n’est pourtant pas la matière qui manque !

FERRO Marc, Le livre noir du colonialisme, Pluriel, Paris, 2003. Cet ouvrage, bien documenté quant à la période étudiée,  véhicule une idéologie : faire admettre que les pays européens ont inventé le colonialisme, qu’ils n’ont commis que des atrocités, et rien apporté de positif aux pays colonisés. Il est navrant qu’un historien ( un ” hystorien ” ?) se livre à ce genre d’exercice, sans RIEN CONNAÎTRE DE L’ANTIQUITE. Quelques lectures supplémentaires lui auraient fait au moins deviner que le colonialisme, l’esclavage, la domination des plus faibles par les plus forts se confondent avec l’histoire de l’humanité. Le sous-titre : ” 16 ème siècle au 21 ème siècle : de l’extermination à la repentance “. Le premier chapitre : ” La destruction des Indiens de l’aire caraïbe “. Tout le reste est à l’avenant. Rien sur les colonisations asiatiques, arabes, scandinaves ….. Surtout, scotomisation TOTALE des colonisations arabes et turques, qui ont été particulièrement atroces, et qui se sont prolongées (la colonisation turque, surtout), bien au delà du 16 ème siècle. L’ignorance (volontaire ici, très probablement) s’ajoutant à l’idéologie, ont abouti à la culpabilisation extrême de l’Occident, LA OU LE MONDE ENTIER EST CONCERNE, depuis les origines. Il y a des livres qu’on n’aimerait pas avoir écrits, des responsabilités qu’on n’ aimerait pas assumer. Ferro est vilipendé dans les blogs, à juste titre, en raison de sa partialité.

NGUYEN QUOC DINH, Droit international public, Paris LGDJ, 1994, 1317 pages. Voir, en particulier : Colonialisme, colonie, colonisation, 35, 429, 483; Clause coloniale; Décolonisation; Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes; Mandat; territoire non autonome; Tutelle; Protectorat (321, 486); Traités inégaux ……

RENOUVIN Pierre et DUROSELLE Jean-Baptiste, Introduction à l’histoire des relations internationales, Armand Colin, Paris, 1991, 530 pages.

TOYNBEE Arnold, L’histoire, Payot, Paris, 1996. Ouvrage immense, indispensable, l’auteur présente une réflexion magistrale sur l’histoire de l’ensemble du monde. En raison de son succès planétaire, l’auteur – que l’on soit d’accord ou non avec ses thèses -, a été l’objet d’attaques féroces de la part de ces innombrables petits historiens, qui, n’ayant rien apporté ni rien produit que sur des faits ponctuels, ne peuvent supporter l’ouverture d’esprit des génies.

…………

2 – OUVRAGES SPECIAUX : LES COLONIES DANS L’HISTOIRE DU MONDE.

Cette bibliographie est destinée aux historiens bretons ” émérites ” , ou ” honoraires “, qui disposent – enfin – des loisirs de compléter leur formation, étant maintenant à la retraite, et l’idéologie qui les a inspirés souvent (celle des 100 millions de morts), étant plus que moribonde. QU’ON RETIENNE BIEN CECI : le phénomène colonial ne peut être compris, qu’à partir de ses origines, en aucun cas en le faisant commencer au 16 ème siècle.

– Monde antique : Claude MOSSE, Une histoire du monde antique, Larousse, Paris 2008. INDISPENSABLE, particulièrement pour les historiens universitaires, restés prisonniers de leur thèse, et qui ne peuvent même imaginer qu’il existe des Etats très organisés dans la haute antiquité, des nations, bien entendu, ainsi qu’un droit international (coutumier ou rarement écrit), puisqu’il est nécessaire que les groupes humains disposent de règles pour traiter leurs contentieux.

– Mésopotamie : Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Collection Bouquins, Paris, 2001, voir notamment les chapîtres sur le commerce.

ROUX Georges, La Mésopotamie, Points Histoire, Paris, 1995.

GRANPIERRE Véronique, Histoire de la Mésopotamie.

– Phénicie : pour les lecteurs pressés : lire l’article de l’Encyclopédia Universalis : ” Phéniciens “. La littérature sur les colonies phéniciennes est extrêmement abondante (voir, par exemple : Google).

– Carthage :

– Egypte : Grimal Nicolas, Histoire de l’Egypte ancienne, Livre de poche références, Paris, 1988.

– Grèce : Lefèvre François : Histoire du monde grec antique, Livre de poche références, Paris, 2007.

– Grèce : Lévêque Pierre : L’aventure grecque, Livre de poche référence, Paris, 1964.

– Rome : Tite Live, La conquête de l’Italie, Histoire romaine, livres VI à X, GF-FLAMMARION, Paris, 1996.

– Arabes et Islam : la colonisation arabo-musulmane précède largement celle de l’Occident. Elle est l’une des plus cruelles de l’humanité. SOURDEL Dominique, Histoire des Arabes, Que sais-je, PUF., Paris, 1985. Les Arabes sont parmi ceux qui ont le moins le droit de se plaindre de la colonisation. Ils ont, dès la 7 ème siècle, colonisé tout le pourtour méditerranéen. Leur propre colonisation par les pays occidentaux, aujourd’hui terminée, avait été un juste retour des choses : il avaient envahi, conquis, l’Egypte, la Lybie, l’Afrique du nord, la péninsule ibérique, la vallée du Rhône, causant sur leur passage des destructions et saccages inouïs. Ils ont été repoussés en Afrique, ce qui  était justice. Ce que l’on dénomme ” l’intelligentsia française,” n’est pas au courant de cette histoire : pour ces insuffisants de l’esprit, il ne reste que l’invasion coloniale de l’Afrique par les Européens. Tout le reste est scotomisé, débilement ” gommé “.

– Afrique : Bernard LUGAN, Histoire de l’Afrique, des origines à nos jours, Paris, 2009.

Bernard LUGAN, Afrique, bilan de la décolonisation, Vérités et légendes, Perrin, Paris. Ouvrage capital, notamment en raison du fait que Bernard LUGAN, ne fait pas partie de la France bien-pensente, celle du prêt-à-penser, des idées convenues et fausses. B. Lugan a fait l’objet de persécutions insensées, qui ont eu raison de ses fonctions

BALANDIER Georges, Le royaume de Kongo du 16 ème au 18 ème siècle, Pluriel, Paris, 1965.

– Turcs et Empire Ottoman :

– Algérie : LAUGIER de TASSY, Histoire du royaume d’Alger, Amsterdam, 1725. Indispensable pour savoir ce qu’est l’Algérois avant les Français.

– Maghreb ; RIVET Daniel, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Pluriel, Paris, 2002.

– Russie impériale : Nicolas V. RITASANOVSKY, Collections Bouquins, Paris 1994.

– Russie communiste : des millions de morts ……

– Vikings : Boyer Régis : Les Vikings, Tempus, Paris, 2002 et 2004.

– Normands :

– Chine :

– République de Gênes, Venise, Castille, Aragon, Empire ottoman …. : Etat et colonisation au Moyen age, Actes du colloque international organisé à Reims du 2 au 4 avril 1987, La Manufacture, Lyon, 1989, 551 pages. Passionnant : la France, l’Angleterre, l’Espagne, n’ont pas inventé le colonialisme au 16 ème siècle, celui-ci existe depuis des milliers d’années, comme les nations, qui sont consubstantielles à l’existence des groupes humains. A mettre entre les mains des ” hystoriens ” bretons qui ignorent TOUT de l’antiquité de la nation bretonne.

– République de Venise : Frédéric C. LANE : Venise, une république maritime, Champs Flammarion, Paris, 1985.

DIEHL Charles, La République de Venise, Paris, 1967.

– Espagne : Bartolomé BENNASSAR, Histoire des Espagnols, Collection Bouqins, Paris, 1992.

– Angleterre :

– France :

– Allemagne :

– Tibet, Bretagne de l’Asie : Lenoir Frédéric, Tibet, le moment de vérité, Plon, 2008.

– Japon et colonies du Japon (Hokhaido, Formose, Mandchourie, Corée, colonies allemandes du Pacifique : îles Mariannes, Marshall, Carolines, Palau ….) : Histoire du Japon et des Japonais : Edwin O. Reishauer, Editions du Seuil, Paris, 2001.

– Bretagne : Olier Mordrel, Breizh atao, histoire du nationalisme breton, Alain Moreau, Paris, 1973, 557 pages. Auteur interdit en Bretagne, ouvrage indispensable.

– Bretagne : Aux origines du nationalisme breton, 10 18, Paris, 1977, 2 tomes.

3 – COLONISATION MENTALE ET DESTRUCTION DES ESPRITS.

Il n’existe pas encore d’ouvrage complet sur la névrose du colonisé breton, en dépit d’une documentation immense, quasi illimitée. La colonisation des cerveaux, la peur infligée par le colonisateur, sont encore trop forts pour que les esprits se libèrent, et que la parole suive. On attend que Philippe CARRER se mette au travail, le soussigné étant accaparé par d’autres tâches. Il existe, cependant, de nombreux ouvrages consacrés à d’autres peuples, à partir desquels il est possible de reconstruire ce qui s’est passé en Bretagne et qui, en 2010, est encore largement occulté.

– BROUDIC Fanch, L’interdiction du breton en 1902, Coop Breizh, Spézet, 1997. Ouvrage précieux pour la période étudiée, mais qui ignore, manifestement, que les persécutions linguistiques, quoique tardives, sont un phénomène universel. Il n’est PAS VRAI QUE L’ABANDON DU BRETON A ETE VOLONTAIRE. Les parents ont, il est vrai, ” poussé à la roue “. Broudic ignore que c’est pour éviter aux enfants, persuadés par le colonisateur que le breton est une langue ” plouque “, les SOUFFRANCES et les cruautés qu’on leur a infligées à l’école au nom de leur idiome de Cro-magnon. De même que des juifs ont été conduits à cacher à leurs enfants leur véritable identité : une horreur absolue, dont j’ai recueilli le témoignage auprès de plusieurs amis, ce dont j’ai encore du mal à me remettre, car il est inimaginable que les comportements de l’espèce humaine peuvent conduire à de telles extrémités. Les Bretons ont vécu quelque chose d’aussi horrible.

– MEMMI Albert, Portrait du colonisé, portrait du colonisateur, Folio actuel, Paris, 1985. Ouvrage classique, indispensable.

– MEMMI Albert, Portrait du juif

– CARRER Philippe : Ethnopsychiatrie en Bretagne, Coop Breizh, Spézet 2007.

– MORVAN LEBESQUE, Comment peut-on être breton ? Le seuil, Paris, 1970. Un très grand livre, qui fait de son auteur un héros breton.

– LE DU Claude (Kloada an Du) : Histoire d’un interdit : le breton à l’école, Hor Yezh, 1992. Ouvrage précieux, inconnu des collabos et des kapos bretons.

– MELENNEC Louis : quelques articles sur la névrose bretonne et la névrose d’acculturation; plusieurs vidéos et émissions radiophoniques, dont ” La Bretagne assassinée “, sur Lumière 101. Charte pour la Bretagne, publiée par l’Association Bretonne de Culture (page 44), le site de Yann Fouéré actualités, le site du Musée Paul Gauguin, la revue War Raok …… et, dit-on, l’HUMANITE, sans tarder.

– WACHTEL Nathan, La vision des vaincus, folio histoire, Gallimard, Paris, 1971.

– FERRO Marc, ouvrage cité, chapitre : ” La vision des vaincus “, pages 273 et suivantes.

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II – PREMISSES . LA BRETAGNE AUX 14 ème et 15 ème SIECLES : UN ETAT CENTRALISE ET SOUVERAIN.

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L’HISTOIRE OFFICIELLE, dans une vision simpliste et incompétente, dont il reste encore des traces, a enseigné que, le roi de France étant le ” Suzerain ” du duc de Bretagne, celui-ci était son sujet, son subordonné. La Bretagne, dès lors, selon cette affirmation tout à fait fausse, est – peu ou prou -, une partie du royaume de France. La guerre de 1488, en conséquence, n’est pas une invasion française,  mais une ” remise en ordre ” par le roi de France des troubles qui agitent le Duché, dans lequel se sont réfugiés de très hauts seigneurs français, en conflit violent avec la soeur du jeune roi Charles VIII, Anne de Beaujeu, qui dirige le royaume au nom de son frère d’une main de fer, ces hauts seigneurs étant censés menacer la France. Parmi les réfugiés auxquels le Duc accorde sa protection : Louis d’Orléans, proche parent de la famille ducale bretonne, cousin du roi Charles VIII et héritier du trône de France (il deviendra roi, sous le nom de Louis XII, dix ans plus tard, en avril 1998, et épousera Anne de Bretagne en janvier 1499) (Excellent exposé dans la Borderie …..; pour une étude détaillée, voir : Pélicier,  …………. Ce livre remarquable, extraordinairement documenté – on y lit des correspondances diplomatiques et des documents jamais cités ailleurs, était introuvable jusqu’à une date récente – et, bien sûr, inconnu des  » hystoriens  » bretons; grâce à un lecteur des présentes chroniques, il est consultable désormais sur la toile : http://ia700401.us.archive.org/23/items/essaisurlegouve00unkngoog/essaisurlegouve00unkngoog.pdf)

Le Duché, on le sait, A SON HISTOIRE PROPRE, STRICTEMENT DISTINCTE DE CELLE DE LA FRANCE. La Bretagne n’est en aucun cas issue du ” démembrement ” de la France : elle A TOUJOURS ETE DISTINCTE du monde mérovingien, et n’a jamais fait partie des royaumes carolingiens.

Depuis le 6 ème siècle, après la disparition de l’Empire romain, la Bretagne continentale (l’ancienne Armorique) est un pays distinct de celui envahi par les Francs, même si, divisée en plusieurs principautés, elle ne constitue un pays uni que sous les rois Nominoé, Erispoé, Salomon. Un Duc unique, après une longue phase intermédiaire, marquée par la quasi – desintégration de la Bretagne sous les coups de boutoir des Vikings, ne sera reconnu à nouveau que beaucoup plus tard, jusqu’à la mort de Claude, fille d’Anne de Bretagne, en 1524. A aucun moment de l’histoire de la Bretagne, les Ducs n’ont été redevables aux rois de France de quoi que ce soit, excepté les ” services ” que les deux souverains se sont rendus en qualité d’alliés, ces services étant réciproques, durant les périodes d’alliance effectives, qui ont été entrecoupées de phases de guerre et de contentieux violents. Aucune puissance étrangère – certainement pas la France – n’a conféré au Duc de Bretagne le droit de régner, d’exercer ses fonctions, d’être le Souverain des Bretons. Ceux-ci ont élaboré EUX-MÊMES leurs Institutions au fil des siècles. Toutes les ingérences françaises jusqu’aux invasions destructrices de 1487 et 1491, se sont soldées par des pertes et des fracas pour la France.

(Les historiens “classiques”, non juristes, n’ont rien lu des écrits très savants élaborés dès le 11 ème siècle au moins, et ignorent que l’hommage du Duc de Bretagne au roi de France, n’est rien d’autre qu’un CONTRAT, un traité d’alliance entre deux seigneurs, qui s’engagent réciproquement et symétriquement à se conseiller (consilium), à s’aider mutuellement (auxilium), à ne pas se nuire, même si le roi de France est, au plan honorifique, plus prestigieux que le Duc de Bretagne (Rappel indispensable, une fois de plus : lire en entier, le crayon à la main, le petit traité de F.L. GANSHOF, Qu’est-ce que la féodalité, Paris 1982, Tallandier, collection pluriel, 297 pages; interdiction formelle, désormais d’écrire, comme le fait Minois, dans son ouvrage – pas très excellent – sur DUGUESCLIN : ” Depuis au moins quatre siècles … le duc de Bretagne prête hommage au roi, la Bretagne fait (donc) partie du royaume (!!!!) ).

Au moment des dernières guerres d’invasion, à la fin du 15 ème siècle, la Bretagne est un Etat quasi – centralisé, totalement souverain, au même titre que  la France, l’Angleterre, la Castille, le Portugal, le royaume de Naples, et maints autres Etats. Cet Etat est gouverné – sagement, on peut le dire, sans guère d’ excès de la part d’aucun de ses Ducs (exception : le français Pierre Mauclerc, Duc-consort, mari de la duchesse Alix),  par une très vieille dynastie, antérieure à celle des Capet, globalement aimée de son peuple, prestigieuse et respectée de toute l’Europe, surtout, exerçant DANS TOUS LES DOMAINES, sans en excepter AUCUN, avec le concours du Parlement général de Bretagne, les prérogatives de la puissance souveraine : le gouvernement, l’écriture du droit, la justice, la guerre et la paix, la diplomatie, les monnaies et la politique financière …..

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

DURTELLE de SAINT SAUVEUR E. Histoire de Bretagne, Rennes, 1935, pages 328 à 353 (Les Institutions bretonnes à la fin du moyen age); éditions J. Plihon. Excellent exposé des prérogatives des Ducs, du Chancelier, du Conseil ducal, des Etats de Bretagne …

LA BORDERIE ..

 PLANIOL Marcel, tome 3, pages 51 à 162, chapitres IV à IX. L’étude de Planiol, remarquable et complète – à ce point qu’elle rend inutile toute nouvelle thèse future sur ce sujet -, est absolument irréfutable. Le seul problème réel qui reste posé : les historiens universitaires, incompétents dans le domaine des Institutions politiques, doivent désormais se convertir aux disciplines juridiques, et aux sciences politiques, et ne plus parler des problèmes de droit qu’en se donnant les moyens de le faire. C’est très facile : accomplir tout le cursus universitaire jusqu’au doctorat (soit dix ans environ); puis pratiquer le droit pendant dix ans encore, surtout le droit public. Rappelons que Marcel PLANIOL est notre plus grand juriste, d’une envergure intellectuelle immense (voir sa biographie dans Internet). Il n’est lu par à peu près personne en Bretagne.

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A – L’INVASION MILITAIRE ET LA CONQUÊTE DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

Louis XI ayant détruit les Etats bourguignons, en 1477, donne ordre à son fils, le Dauphin Charles, d’attendre que les choses soient plus « mûres » pour faire « tomber » la Bretagne, pays détesté, mais bardé de forteresses sur toutes ses frontières, et allié à toutes les puissances voisines. A cette époque, contrairement à ce que l’on pense, les grands principes du Droit international sont déjà en place. On n’envahit pas un pays souverain n’importe comment, certainement pas parce qu’on possède comme seul argument d’avoir une armée plus puissante. IL FAUT SE DONNER UNE RAISON PLAUSIBLE, au regard de la communauté internationale, pour déclencher la guerre, et mettre ses armées en action.

En 1487 et en 1488, le prétexte tant attendu se présente. Plusieurs grands seigneurs français, en délicatesse avec Anne Beaujeu, fille de Louis XI et soeur du jeune roi Charles VIII, qui gouverne la France d’une main de fer, se réfugient en Bretagne. Parmi eux: Louis d’Orléans, cousin du Roi et héritier de la couronne; Jean de Chalon, prince d’Orange; Odet d’Aydie, comte de Comminges; le comte de Dunois ……

Officiellement, il s’agit, pour la France, de s’emparer de ces seigneurs, et de les punir. François II, duc de Bretagne, est sommé de remettre les « malveillants » du royaume aux officiers du roi, ou de les chasser de ses Etats. Le caractère chevaleresque du Duc a été décrit par les chroniqueurs: il refuse. On n’espérait pas tant: Anne de Beaujeu et Charles VIII ont enfin trouvé une raison suffisante pour faire marcher les armées françaises contre la Bretagne. Par Traité, le roi S’ENGAGE A RETIRER SES TROUPES dès que le duc d’Orléans, le comte de Dunois, le prince d’Orange, le comte de Comminges et leurs gens auront quitté le pays.

Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Le prétexte est trop beau; il risque de ne pas se renouveler avant longtemps: on va donc faire marcher les troupes, tout détruire, et, si possible, tout conquérir. C’est une nouvelle félonie à l’égard de la Bretagne. Mais celle-ci va être fatale au Pays. Le processus étant enclenché, ne se terminera qu’en 1532, par une annexion fallacieusement déguisée en Traité.

La preuve péremptoire des intentions françaises résulte de la lettre du roi Charles VIII, en date du 11 mars , nommant Louis de la Trémoille Lieutenant Général de l’Armée du Roi en Bretagne. Cette lettre est terrible. Dans le processus actuel de réappropriation par les Bretons de leur véritable Histoire, elle est d’un poids considérable. Les faits sont aggravés par les considérations suivantes:

– La Bretagne est un pays pacifique; son seul désir est d’être en paix avec ses voisins. 

– En accordant le droit d’asile à quelques seigneurs français, le Duc ne fait que son devoir. Ce droit d’asile est traditionnel, et d’ailleurs bilatéral . On en trouve les premières traces dans Grégoire de Tours (au 6 ème siècle !). La France, de son côté, agit de même, en accueillant sur son sol les seigneurs mécontents fuyant leur pays. Au cours des décennies qui ont précédé, elle a, notamment, accueilli nombre de Bretons, en particulier l’ennemi le plus virulent du Duc : son très proche parent et premier seigneur du Duché, le Vicomte Jean II de Rohan. Il s’agit donc bien d’un prétexte, non d’une raison légitime. En aucun cas, la présence de quelques seigneurs français en Bretagne ne peut porter préjudice à la couronne de France, puisqu’il n’ont ni armées ni moyens de combattre le roi français.

–  La Bretagne, on ne le sait que trop, est en état de VULNERABITE; elle ne dispose pas d’une armée suffisamment puissante pour agresser la France, et n’a nulle intention de le faire. La disproportion des forces que les deux protagonistes peuvent opposer est considérable : la Bretagne ne commettrait pas la folie de déclencher un conflit armé, qu’elle n’a aucun moyen de remporter. Le Duc, selon les chroniqueurs, est « bon homme », et n’a aucune volonté de se lancer dans une aventure pareille. On l’a souvent décrit comme un comploteur par nature: c’est une erreur grossière; le Duc n’aime rien tant que sa tranquillité; les affaires politiques ne l’intéressent pas; au point qu’il n’assiste même pas aux séances de son gouvernement (le Conseil ducal), qui l’ennueint; il est foncièrement un homme de paix; mais que faire lorsque les visées agressives de la France, ses intentions de s’emparer de la Bretagne non seulement sont notoires, mais même affichées ouvertement ?

– Le mensonge, LA MAUVAISE FOI des Français sont patents. Or, le droit de l’époque interdit les guerres sans objet légitime, destinées à nuire, à plus forte raison de s’emparer des Etats et des territoires d’autrui. Ces guerres sont considérées comme des « voleries » (= des vols, en français moderne).

– Le Duc de Bretagne est souffrant, depuis des années. Ses filles sont mineures. Le devoir impératif du roi de France est de protéger ses deux jeunes parentes. Au contraire, la France met à profit l’état de vulnérabilité de la Bretagne pour l’envahir.

En termes moraux, l’entreprise est ignoble, à tous égards. En termes juridiques, la guerre faite à la Bretagne, est une guerre INJUSTE : elle n’a aucun objet légitime; elle n’est pas destinée à corriger une injustice; elle n’a pas pour objectif de ramener la paix, mais de faire la guerre; elle poursuit le but, non dissimulé, de faire le mal, et de s’emparer du bien d’autrui. Plus : elle est SCANDALEUSE.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE. On est PARFAITEMENT informé sur les guerres d’invasion de Bretagne de 1487 à 1491. La documentation est pléthorique. Il ne subsiste sur la matière aucun angle mort. L’exposé de La Borderie est excellent, au moins jusqu’au mariage d’Anne de Bretagne (page 573) et quasi complet. La thèse de PELICIER – longtemps introuvable, aujourd’hui sur la toile, voir plus haut -, a beaucoup apporté, et parfaitement ” décortiqué ” les tenants et les aboutissants de cette guerre, qui est, sans aucun doute ni aucune réserve, une guerre d’agression et de conquête de la part de la France. Les lettres publiées par Louis de la Trémoille sont précieuses. Elles permettent de suivre en ” direct ” les péripéties de cette guerre, du côté français, le roi Charles VIII, à très faible distance du ” front “, dirigeant avec minutie toutes les opérations d’invasion, s’occupant des moindres détails, communiquant quotidiennement avec ses armées, ceux qui les commandent … Cette lecture est édifiante.

DURTELLE de SAINT SAUVEUR, Histoire de Bretagne, Rennes, 1935, pages 379 à 395.

GABORY Emile. Anne de BRETAGNE, Paris, éditions Plon, 1941. L’un des meilleurs ouvrages sur Anne de Bretagne, remarquablement documenté. Vision très inexacte de la ” réunion ” de la Bretagne à la France : les Français sont des ennemis, des envahisseurs, des occupants. Ils sont détestés en Bretagne. L’annexion n’a en aucun cas été désirée, comme l’affirme l’auteur, mais forcée. Regrettable : GABORY est un historien assez remarquable. Mais que peut – il écrire, qui ne serait pas conforme à la religion nationale de l’époque, née de la falsification de l’histoire, reconstruite sur les mythes de la prétendue révolution de 1789 ?

LA BORDERIE (Arthur LEMOINE de la), Histoire de Bretagne, tome 4, pages 521 à 573. Attention ! La fin de ce tome 5  contient d’importantes inexactitudes concernant le mariage d’Anne de Bretagne. Notamment, La BORDERIE n’a pas compris que le ” don ” réciproque que se font les époux de leurs droits sur le Duché de Bretagne est une énorme supercherie mise au point par la chancellerie française : LE ROI CHARLES VIII de France ne possède AUCUN DROIT SUR LA COURONNE DE BRETAGNE. Il ne peut rien céder sur ce point à Anne de Bretagne – puisqu’il ne possède rien -, pas plus qu’elle ne peut rien céder de la Bretagne à qui que ce soit, puisqu’elle est sur le trône en vertu des coutumes constitutionnelles du Duché, non en vertu d’un quelconque droit de propriété : la couronne ne peut être ni cédée, ni vendue, ni léguée.

MINOIS Georges, Anne de BRETAGNE. Paris, éditions Fayard 1999. L’ouvrage est bien documenté, mais l’auteur s’épanche dans une haine absurde à l’encontre de Anne de Bretagne, que rien ne justifie. Sa vision de toute l’histoire de la Bretagne est franchement pathologique. Si cette femme avait été méprisable, le devoir de l’historien serait de le dire. Mais si le personnage a été admirable, comment justifier le caractère injurieux que l’auteur en a fait, sauf la honte de soi-même, et d’être breton ? L’ouvrage et l’oeuvre de cet historien en sont discrédités, en totalité. Car que croire de ce qu’écrit cet auteur, après ce portrait outrancier d’Anne de Bretagne, formellement contredit par ses actes, sa vie, sa personnalité que la caractérologie moderne permet aujourd’hui de considérer comme une femme tout à fait exceptionnelle ? Plus grave : comment M. MINOIS ignore-t-il que l’hommage est l’acte simple par lequel se concrétise un CONTRAT, à égalité entre les contractants, et L’EXERCICE DE TOUS LES POUVOIRS SOUVERAINS dans son pays par le Duc de Bretagne ???

MORICE (Dom Hyacinthe), Preuves, tome III, pages 2 à 748. Irremplaçable, par les documents nombreux qui démontrent, d’une manière INDISCUTABLE, comment la France est haïe en Bretagne, et combien peu les Bretons sont hostiles à la  » réunion  » des deux pays sous une couronne unique.

PELICIER Paul, Essai sur le gouvernement de la dame de Beaujeu (1483 – 1491), Chartres 1882, Genève 1970, éditions Slatkine reprints, 315 pages. Les documents inédits découverts par Pélicier, passionnants, permettent d’entrer dans les coulisses de la guerre d’invasion franco-bretonne, jusqu’à connaître les sentiments, les mobiles, les états d’âme des protagonistes.

TREMOILLE (Louis de), Correspondance de Charles VIII et de ses conseillers avec Louis II de la Trémoille pendant la guerre de Bretagne, Paris 1875, Genève 1978, éditions Mégariotis Reprints, 284 pages. Ces 236 lettres émanant du roi Charles VIII et de ses proches conseillers permettent de suivre sur le vif, presqu’au jour le jour, la guerre d’invasion de Bretagne. La valeur de ces témoignages est inestimable. C’est dans cette sorte de documents qu’il faut lire l’histoire de la Bretagne, non dans les résumés falsifiés publiés en Bretagne et en France.

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B – LE FAUX TRAITE DE 1532.

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On sait aujourd’hui que la Bretagne n’a JAMAIS été juridiquement ” réunie ” à la France, encore moins par un ” traité ” librement consenti entre deux Etats agissant de leur pleine et souveraine volonté. Les députés Bretons, après une longue ” préparation ” de la part de la France, ennemi héréditaire détesté, dans laquelle ont été associés pressions, menaces, concussion, achat des consciences ont été convoqués à Vannes, en août 1532, sans bien savoir ce qui allait s’y passer. Le pays occupant, dirigeant tout et toute chose depuis la mort d’Anne de Bretagne, survenue en janvier 1514, le gouvernement français, dirigé par le corrompu cardinal DUPRAT, décide en août 1532, de frapper le grand coup.

Le roi François I er de France, monté sur le trône à la mort de son proche parent le 1 er janvier 1515, mari de la Duchesse légitime, Claude, depuis le mois de mai 1514,  fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII de France, se transporte en Bretagne, avec une smala immense, extrêmement impressionnante et intimidante (10000 à 12000 personnes, autant de chevaux, plusieurs milliers de soldats). L’affaire a été méditée et soigneusement préparée. Il ne s’agit, en aucun cas d’une expédition touristique, ni de prendre des bains de soleil sur les plages bretonnes. Les principaux complices bretons (Jean de Laval-Chateaubriand, nommé gouverneur militaire l’année précédente, à raison des services immenses qu’il rend au roi, le ” Président-traître” des Déserts ….) mis dans la confidence, au nombre de quelques uns, sont convoqués au Château de Chateaubriand. Puis, le roi français, QUI N’EST RIEN EN BRETAGNE, sauf le veuf de la Duchesse Claude, duchesse en titre jusqu’à sa mort en 1524, et surtout le père de l’héritier légitime du Duché souverain, le deuxième enfant que lui a donné Claude de Bretagne, se transporte dans la superbe résidence ducale de Suscinio, très proche de Vannes. Le prince Henry, fils de Claude, petit fils d’Anne de Bretagne, héritier légitime du trône de Bretagne, a été dépossédé de ses droits au profit du dauphin de France, François (ces faits sont connus, principalement, grâce à Chantal Reydellet, archiviste à Rennes).  Le roi français, son père, est présent sur les lieux, et se tient prêt à intervenir, si besoin est, CAR IL EST VENU POUR CELA. Tous les contemporains savent cela (y compris à Paris, cf le journal du Bourgeois de paris), sauf à se taire, s’ils veulent conserver leur tête sur leurs épaules : voilà le climat dans lequel se passe toute cette affaire, dans laquelle la prude Bretagne, bien loin d’aller à l’autel comme une vierge vers son fiancé (quelle honte que le remarquable Gabory, que le savant Pocquet et tant d’autres aient pu écrire cela, et apposer leur signature sous ces sottises), va se faire engrosser par la France (on a compris que nous pensons ici à un mot beaucoup plus explicite, mais passons ……). (Pour gagner du temps, lire le petit ouvrage de Dominique Lepage et de Michel Nassiet, intitulé ” L’union de la Bretagne à la France”, livre honnête, très bien documenté, et, par bonheur enfin, un peu plus audacieux que les autres (Skol Vreizh, Morlaix, 2003; erreur importante, toutefois, page 163, sur le prétendu ” traité “; Lepage est l’auteur d’une thèse assez remarquable sur cette période).

Le 4 août, date de sinistre mémoire, les députés bretons, apeurés, sont réunis. AUCUNE NEGOCIATION entre les Bretons et les Français n’a lieu. Aucun texte commun n’est discuté, rédigé, paraphé, raturé, corrigé, parachevé par les représentants des parties, comme cela EST OBLIGATOIRE DANS LA CONCLUSION DES TRAITES. La Bretagne, d’ailleurs, a été privée de tout ambassadeur régulièrement accrédité pour cela, ELLE N’A AUCUN MINISTRE PLENIPOTENTIAIRE. François I er n’est pas venu consulter les Bretons – certainement pas ! -, mais pour faire main basse sur la Bretagne, et la mettre dans son escarcelle.

C’est UNE PROCLAMATION UNILATERALE, rédigée par le gouvernement français (la Chancellerie), QUI EST LUE A LA TRIBUNE par un prélat (ce texte, qui ne traduit en aucun cas le fruit d’une libre discussion entre la Bretagne et la France, est publié par Morice, voir Preuves, pages 997 et 998).

Une deuxième proclamation UNILATERALE  intervient peu après, sous la forme d’un EDIT ROYAL – daté du mois d’ août 1532 -, c’est à dire UNE LOI FRANCAISE, édictée par un Etat étranger, sans aucun effet juridique possible en Bretagne, PAYS TOTALEMENT SOUVERAIN. C’est une authentique imposture, que certains ” gogos ” continuent encore à désigner, en 2012, sous le nom de ” Traité de Réunion de la Bretagne à la France ” (Cassard, par exemple, dans un ouvrage récent; regrettable : cet historien fait partie des gens sérieux, et des chercheurs très estimables).

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

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LEPAGE Dominique, Finances et politiques en Bretagne au début des temps modernes (1491 – 1547). Ouvrage très important, qui ” décortique ” les manoeuvres utilisées par la France pour digérer, phagocyter la Bretagne, de la mort d’Anne de Bretagne au prétendu traité de réunion, et au delà. Trois inexactitudes sous la plume du préfacier, Jean KERHERVE : la phagocytose de la Bretagne n’est pas une ” intégration “, mais un processus agressif pensé et pourpensé de digestion du pays; les ducs de Bretagne ne sont pas ” quasi-souverains “, mais entièrement souverains, au même titre que leurs compères les rois de France. Enfin (préface, in fine), quiconque s’est donné la peine de lire l’histoire des autres pays, sait que l’exemple de la Bretagne non seulement n’est pas ” unique “, mais est banal dans l’histoire du monde, la digestion des pays les uns par les autres obéissant aux mêmes lois générales que celles appliquées par la monarchie française pour annexer la Bretagne. De ce point de vue, l’histoire de Bretagne n’apporte rien à personne, sauf aux Bretons, jusqu’ici interdits d’avoir accès à leur histoire, par des moyens multiples, dont la complicité – involontaire ou volontaire – de l’université bretonne, maîtrisée par les nominations aux postes d’enseignants, interdits à ceux qui professeraient des opinions contraires au discours historique  » convenable « . En revanche, la similitude des processus dans l’histoire des autres pays nous permet de comprendre magnifiquement la nôtre : ce qui s’est passé en Bretagne s’est déroulé ailleurs; ce qui s’est déroulé ailleurs s’est passé en Bretagne : le plus fort s’est emparé du plus faible, le plus faible a été subjugué par le plus fort, parce qu’il n’avait pas les moyens de se défendre efficacement. A ceci près que la France, par des artifices qu’elle manie depuis des siècles, a  » concocté  » un pseudo – traité, pour donner apparence de légalité à une annexion grossière. Répétons ici, une fois de plus, que trois juristes au moins ont analysé la situation d’une manière exacte, parce que c’est leur métier de le faire : Bertrand d’ARGENTRE, Marcel PLANIOL, Louis MELENNEC : il faut que cela soit dit, redit, répété, afin que cela entre une fois pour toutes dans les consciences, et que les Bretons sachent que la France, en Bretagne, se trouve en pays étranger, et que les Bretons sont SEULS PROPRIETAIRES DE LEUR PAYS, sans aucune indivision dans aucun domaine avec leur voisin, celui – ci n’étant rien d’autre qu’un PAYS OCCUPANT.

MELENNEC Louis, Conférence donnée à Vannes en mars 2006 (cette conférence, entièrement filmée, est diffusée par l’Agence Bretagne Presse (ABP). Elle contient la démonstration complète de la nullité du prétendu traité de 1532, ou, plus exactement, de son INEXISTENCE JURIDIQUE, aucune des conditions requises pour qu’un traité soit juridiquement valide n’ayant été respectée, l’acte publié en août 1532 par la monarchie française étant un ACTE UNILATERAL, non discuté, non consenti, non paraphé par les Bretons.

MELENNEC Louis,

MORICE (Dom Hyacinthe), Preuves,  tome III, pages …      Irremplaçable.

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 C – LA DESTRUCTION DES INSTITUTIONS ETATIQUES DE GOUVERNEMENT .

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  Nous allons voir, les évènements et la réalité des choses étant plus que probants, que c’est un phénomène colonial d’une évidence criante qui s’est déroulé en Bretagne de 1532 (ou de 1514, si l’on préfère, la Duchesse Souveraine Anne étant décédée le 9 janvier de cette même année), à 1789. Rien n’y manque, y compris la résistance opiniâtre, jamais en défaut, des populations indigènes. La matière est si abondante, qu’il est impérativement nécessaire de l’exposer d’une manière schématique, si l’on ne souhaite pas s’y perdre. A partir de 1789 – année des droits de l’homme, selon la France -, la Bretagne, alors qu’elle jouit jusqu’alors d’une véritable autonomie, n’est même plus une colonie : elle est phagocytée, digérée, réduite à néant par le pays prédateur.

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1 – LA DESTRUCTION DE LA DYNASTIE BRETONNE ET L’ELIMINATION METHODIQUE DES PRETENDANTS POSSIBLES AU TRÔNE DE BRETAGNE.

Les faits que nous rapportons ici ne sont pas d’une découverte récente; il s’agit de faits passés sous silence par ceux qui ont écrit sur cette époque : les manoeuvres accomplies sciemment par les Français, pour déposséder du trône breton l’héritier légitime de la couronne de Bretagne, et de le remplacer par un imposteur (références : Dom Morice, …; notes manuscrites de L. Mélennec; Chantal Reydellet-Guttinger, ex conservateur des archives départementales d’Ile et Villaine …; D. Le Page, thèse; D. Le Page et M. Nassiet, pages  161 et suivantes ..).

– LE RETABLISSEMENT DES INSTITUTIONS BRETONNES PAR ANNE DE BRETAGNE. La Duchesse avait réussi, quelques mois seulement après la mort de son deuxième mari, Charles VIII, lors de son mariage avec Louis XII, un véritable tour de force, dû à son exceptionnelle personnalité, et à sa ferme volonté de soustraire son Pays à l’emprise des Français. Par le traité conclu à Nantes le 7 janvier 1499, par les deux souverains ANNE et LOUIS (Morice, Preuves III, page …), il fut décidé que si du mariage royal naissaient deux enfants, l’un (si l’un de ces enfants était un fils), monterait sur le trône de France; le second – fille ou garçon -, deviendrait Duc de Bretagne. Le pays, par l’effet de ce traité, retrouve toutes ses institutions souveraines, et sa totale indépendance (” Afin que le nom de la Principauté de Bretagne demeure, et ne soit pas aboli dans l’avenir … il est décidé que le second enfant mâle – ou fille à défaut de mâle -, naissant de ce mariage, SERA ET DEMEURERA PRINCE (= Duc) de Bretagne “. (Nous traduisons ce texte en français moderne, pour lever toute ambiguité sur sa signification très claire). La clause vaut pour les générations futures, dans l’hypothèse ou Louis XII et Anne n’auraient qu’un seul enfant : Anne met donc en place un dispositif juridique en apparence sûr, qui garantit ad vitam aeternam la souveraineté du Duché. Ce travail est admirable; à lui seul, il suffirait à justifier la vénération dont la Duchesse est l’objet en Bretagne.

– L’ELIMINATION DU TRÔNE DE BRETAGNE DU DEUXIEME FILS DE CLAUDE, héritier légitime (1524). Contrairement à ce qu’on peut lire encore en 2010, dans tous les livres d’histoire écrits par des Bretons, la Duchesse Claude, dans son testament, NE LEGUE ABSOLUMENT PAS LE DUCHE à son fils ainé, le dauphin François (Mélennec, mémoire de DEA, page … ; ou, dans ABP : L’élimination de Claude du Duché de Bretagne …). Pour une raison majeure : le Duché de Bretagne – pas plus qu’aucun autre Etat souverain – n’est la propriété privée du Duc : celui-ci occupe une FONCTION au nom et pour le salut de ses sujets : il ne peut ni l’aliéner, ni le vendre, ni le céder, ni, à plus forte raison, le léguer par testament : on devient Duc parce que les lois fondamentales du Duché – la Constitution, faite de coutumes dégagées par les siècles – appellent au trône le seul héritier légitime, en aucun cas une personne désignée par le Duc défunt. Aussi le testament de Claude – j’ai eu entre les mains, je le souligne, l’exemplaire conservé à la bibliothèque Mazarine -, s’il désigne en effet son fils ainé François comme le légataire universel de ses biens personnels, CEUX QU’ELLE POSSEDE EN PROPRE, en aucun cas ceux qui ne lui appartiennent pas, ne fait aucune mention du Duché, puisque celui-ci a, par la mort de Claude, un héritier désigné : son deuxième fils, Henri, duc d’Orléans, en application du traité brito-français du 7 janvier 1499 : AUCUN DOUTE A CE SUJET (Mélennec, mémoire de DEA, page ….).

Pourquoi les historiens bretons se sont-ils ” trompés ” à ce point sur les dispositions capitales de ce testament ? Pourquoi ne l’ont-ils pas lu ? Pourquoi ont-ils pu ignorer que la Duchesse ne pouvait ” léguer ” à qui que ce soit une couronne, encore moins un pays, qui ne lui appartenaient pas ??

François I er et son chancelier, le sinistre cardinal DUPRAT, tentent ce qu’on appellerait aujourd’hui un ” coup de poker ” : faire croire que Claude a instauré par son testament son fils aîné, François, le dauphin de France comme héritier du trône breton, et que, celui-ci devant succéder à son père François Ier à sa mort, il réunira sur sa tête à la fois la couronne de Bretagne et la couronne de France. Dire que les Bretons sont furieux d’apprendre que le roi étranger François Ier veut placer sur le trône de Bretagne un prince illégitime – un IMPOSTEUR -, est peu dire : ILS NE VEULENT, NI DE PRES, NI DE LOIN, UN QUELCONQUE ROI DE FRANCE sur le trône breton. Ceci est UNE CERTITUDE ABSOLUE. Lors de la réunion des Etats de Bretagne, le souverain étranger François I er est ” mouché “, de la belle manière, dans des termes plus que fermes. Colère efficace : il admet cette giffle, mais revient à l’assaut aussitôt. Que se passe-t-il dans les mois qui suivent la mort de la Duchesse Claude ? ….. On ne connaît pas le détail de l’opération. Quoiqu’il en soit, avant que l’année 1524 soit écoulée, le fils ainé de François Ier et de Claude, le dauphin François, est bel et bien “substitué ” à son frère Henry … Il est plus que probable que François Ier, par des manoeuvres dont il est familier, a acheté les membres influents des Etats de Bretagne, a forcé la main et menacé d’autres ..

– L’ELIMINATION DES AUTRES PRETENDANTS AU TRÔNE DE BRETAGNE. On lit encore que deux mariages brito-français (Anne puis sa fille Claude), et un chiffon de papier connu sous le nom de ” Traité d’Union “, ont suffi pour que la Bretagne tombe dans l’escarcelle des Capet. Ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées.

Dès l’invasion de la Bretagne, en 1487, avec obstination, le roi de France ne possédant aucun droit sur la couronne de Bretagne, les successeurs éventuels au trône, sont strictement éliminés de leurs prétentions. On est parfaitement éclairé par les archives sur ces manoeuvres.

RENEE DE BRETAGNE (dite Renée de France) aurait pu, en sa qualité de deuxième enfant de Anne de Bretagne et de Louis XII, être la première de ces prétendantes. Ses droits au trône étaient réels. On prête à Anne de Bretagne, dans l’année qui a précédé son décès, voeu renouvelé sur son lit de mort – sans en avoir le preuve formelle – d’avoir voulu en faire la Duchesse de Bretagne, aux lieu et place de sa soeur Claude; ce qui était constitutionnellement possible, à condition que les Etats de Bretagne en soient d’ accord (Anne Puaux, Renée de France, Paris, Hermann, page 5). Louis XII avait lui même envisagé cette solution, peu avant sa mort, un an plus tard (de Maulde, 353, 354). Renée, après la mort de son père, en janvier 1515, élevée à la cour de son beau-frère François Ier, vit de longues années dans l’ignorance de ses droits. Son beau frère la dépouille de la totalité de ses biens, qui sont considérables. Puis, par des combinaisons assez répugnantes, il l’utilise comme instrument diplomatique pour parvenir à ses fins. Il la fiance, successivement au futur Charles Quint, puis à Joachim, fils de Margrave de Brandebourg. In fine, il la marie, tardivement, alors qu’elle a atteint l’âge de 28 ans, à un principicule italien, le Duc Hercule de Ferrare. Ce mariage si mal assorti est jugé scandaleux par toute l’Europe. La dot est ridicule, indigne de la fille du roi et de la reine les plus puissants de la chrétienté; elle ne sera d’ailleurs jamais payée. il est clair que François Ier s’est débarrassé de Renée, en la mettant dans l’impossibilité, par son éloignement, et par le caractère insignifiant du mari qu’il lui a choisi, de jamais entrer en possession de son héritage. La dépossession de Renée de ses biens et de ses droits est une certitude, non une hypothèse d’historien. Alain MORGAT, dans sa thèse, au moyen d’une documentation considérable, a étudié cet épisode honteux de la monarchie française, et cette nouvelle malversation aux dépens de la Bretagne (ce que confirment nos propres recherches, non publiées).

Jean de BROSSE – BRETAGNE. On se souvient qu’à la mort du duc régnant Jean III, en 1341, la Duchesse héritière est, pour tous, sa nièce Jeanne de PENTHIEVRE, mariée à Charles de BLOIS, neveu du roi de France Philippe VI depuis 1337. Un prétendant inattendu apparaît alors, à la surprise générale : Jean de Montfort, demi-frère du duc décédé. Son fils – Jean de Montfort, futur Jean IV de Bretagne -, revendique les droits de son père; il en résulte une guerre meurtrière, dite ” guerre de succession ” (Entre autres : Cassard Jean-Christophe, La guerre de succession de Bretagne, Spezet, Coop-Breizh, 2006 : ouvrage d’érudition, trop long, que personne n’a pu lire à cause de cela). Celle-ci se termine par les traités de Guérande : Jeanne de Penthièvre est éliminée, Jean de Montfort devient duc sous le nom de Jean IV. La lignée se poursuit : Anne de Bretagne est sa descendante.

Les héritiers de la duchesse Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois n’ont jamais accepté leur défaite, ni leur élimination du trône de Bretagne. C’est un long roman, dont les péripéties, surprenantes, n’ont pas leur place ici. Tous les héritiers de Jeanne de Penthièvre font non seulement valoir leurs droits sur les terres dont la possession leur a été ôtée en Bretagne (en particulier le prestigieux comté de Penthièvre), mais ils affirment qu’ils sont les vrais ducs de Bretagne, et que les Montfort (y compris Anne de Bretagne) sont des imposteurs.

Après de longues péripéties, les rois de France (Charles VIII, Louis XII) ayant failli à leur promesse de procéder à la restitution des biens qui leur ont appartenu en Bretagne, François Ier se décide enfin à rendre à Jean de Brosse-Bretagne le comté de Penthièvre, par un édit dit ” de Crémieux “, daté du … Cette restitution a un but politique : Jean de Brosse-Bretagne doit s’engager à renoncer à tout ” droit au duché de Bretagne “. Cette affaire a été particulièrement laborieuse. Pour autant, elle ne met pas un terme au conflit, car ce renoncement de Jean de Brosse n’est pas sincère : ses héritiers, considérant – à juste titre – qu’une promesse prise sous l’effet de la contrainte n’engage juridiquement à rien, jugent qu’ils sont toujours habilités à revendiquer le trône de Bretagne. (Comme personne ne connaît ce point, indiquons que l’immense juriste Planiol, aux termes d’une étude rigoureuse, que lui seul avait compétence pour mener à bien, a toujours considéré que les Montfort étaient, lors de la morts de Jean III, en effet, des imposteurs, et que Jeanne de Penthièvre était l’héritière légitime du duc, ce qui implique que la guerre de succession a été une guerre injuste, et que Jeanne et ses héritiers ont été évincés du trône breton en violation du droit. On comprend mieux l’acharnement inoui de ceux-ci à poursuivre la lutte sur la plan juridique pendant une période si incroyablement longue). (L’histoire donnera rapidement raison aux Montfort, car les Bretons et les Etats les accepteront comme légitimes, ce qui règle le problème, de ce point de vue).

LA BORDERIE, Arthur ..

LE PAGE Dominique, pages 127 et suivantes;

PLANIOL Marcel, tome 3, pages , pages 20 et suivantes, Légitimité de Charles de Blois, et de Jeanne de Penthièvre …

PLANIOL Marcel, tome 5, pages 9, 12, 16, 17, 18, 19, 20 …. Presque toute la problématique de l’élimination des héritiers légitimes du trône de Bretagne se trouve exposée ici, avec quelques erreurs et insuffisances, dues au fait que, malgré son intelligence aigüe des faits, PLANIOL a écrit son ouvrage aux alentours de 1900, et que certains éléments d’information ne lui sont pas connus.

– Marie de LUXEMBOURG, duchesse de Penthièvre et duchesse de MERCOEUR (1562 – 1623). Un nouveau rebondissement se produit durant la guerre de la Ligue, à la fin du 16ème siècle ( …). La saga des descendants de la duchesse Jeanne de Penthièvre et de son mari Charles de Blois, ne s’interrompt pas avec la restitution du comté de Penthièvre à Jean de Brosse-Bretagne. Evincés du trône de Bretagne, jadis, par les Montfort, à l’issue de la guerre dite  » de succession « , ils vont tenter, une fois de plus, de recouvrer leurs droits à la faveur de la guerre de la Ligue, à la fin du 16ème siècle, soit …. deux siècles après le deuxième traité de Guérande !

Marie dite de Luxembourg – qu’il est plus légitime d’appeler de Penthièvre, pour marquer son appartenance à la “tige royalle de Bretagne”, aurait pu ne rien revendiquer, en raison de l’engagement pris par son oncle Jean de Brosse -Bretagne de renoncer à tout droit à la couronne de Bretagne, et en rester là. Il n’en est rien. Elle nait à Lamballe – ville éminemment bretonne -, en 1562. Elle est la fille de Sébastien de Luxembourg-Bretagne, gouverneur de Bretagne de 1566 à 1569. Elle épouse en 1575, à treize ans, Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, beau frère du roi de France. Le comté de Penthièvre a été érigé en duché-pairie en 1569. Elle est baptisée en 1562, dans la cathédrale Saint Pierre de Nantes, dans un pompe quasi royale. Tout ce que compte le pays d’important est là : c’est une enfant du pays, descendante de surcroit de Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne de … à … Elle n’a donc rien à voir, de ce point de vue – malgré les alliances contractées par sa famille -, avec les souverains français détestés : on peut la considérer comme bonne bretonne, là ou le roi de France Henri IV et le roi d’Espagne (voir ci-après) sont résolument des étrangers. Elle est belle (on l’appelle ” la belle Nantaise “), intelligente, ambitieuse, habile, cultivée, raffinée. Elle sait se faire aimer, et est très ” populaire “. Elle crée autour d’elle une cour raffinée. Sincèrement pieuse, elle multiplie les oeuvres de bienfaisance, prend des mesures peut-être sincères, peut-être habilement démagogiques. Elle est habile, et mène ses affaires avec une grande intelligence.

Il est absolument HORS DE DOUTE qu’elle a ambitionné de rétablir la monarchie bretonne à son profit, même si, en politique avisée, elle a joué sa partie avec une très grande habileté et une grande prudence …plusieurs indices, qui équivalent à une certitude :

. Par son généalogiste N. Biré, qui s’exprime en son nom, elle affirme sans ambage ce qu’elle considère comme ses droits : elle est  » du sang ROYAL des VRAIS, ET LEGITIMES DUCS DE BRETAGNE « , étant la descendante directe de Jeanne de Penthièvre, duchesse de …. à … et de sn époux Charles de Blois, duc de Bretagne de … à … (Planiol, tome 5, note 34, très importante). Elle a toujours considéré – comme toute sa famille – que les Montforts, descendus de Jean IV – y compris Anne de Bretagne, donc -, ont été des usurpateurs.

. Même si son mari et elle-même sont (relativement) discrets sur leurs véritables ambitions – par stratégie et sans doute à cause de l’irrésolution du caractère de son mari -, ces ambitions sont connues et attestées d’un grand nombre de hautes personnalités (La Borderie, tome 5, page 7, note importante (n° 33) en bas de la page 17; nombreuses références citées par l’annotateur…)

. Son fils Louis étant né en1589, elle lui fait donner le titre de ” Prince et Duc de Bretagne “, ce qui est une signature IRREFUTABLE (Planiol, tome 5, page 17; note importante (n° 33) en bas de la page 17; nombreuses références citées par l’annotateur;  Alain Croix, L’âge d’or, page 58, mentionne le fait, sans aucune référence : regrettable !). Cet enfant étant mort à un an, elle réitère pour son fils François, lors de son baptême, en 1592. On ne donne pas ostensiblement de tels titres à ses enfants sans une intention claire et arrêtée, exempte de toute ambiguité.

L’université s’obstine, encore aujourd’hui, à soutenir que la Bretagne a accepté sa ” réunion ” à la France. C’EST FAUX. La noblesse, facteur que l’on a négligé dans tous les ouvrages, est farouchement anti-française à cette époque, même si elle fait mine, en soutirant titres, honneurs, pensions de l’occupant; à dire vrai, elle joue le double jeu; il n’y a aucun doute à cet égard. Mais, durant ce conflit meurtrier, tout le monde est prudent : les guerres brito-françaises de la fin du 15ème siècle sont dans toutes les mémoires, on ne sait qui sortira vainqueur des affrontements, désastreux comme toutes les guerres (Hervé Le Goff, page 321), et l’on juge qu’il est opportun de ne rien décider avant que la situation ne s’éclaire. Les déclarations de ” loyalisme ” à l’égard de la monarchie, à Rennes comme à Nantes,  sont de pure façade, purement politiques et attentistes. (Rien n’a changé sur ce point : les Bretons d’aujourdhui, sauf exception, ne se reconnaissent absolument pas comme Français, pas davantage que les Ecossais ni les Gallois ne se reconnaissent comme Anglais; beaucoup de Bretons se sentent offensés lorsqu’on les traite de Français; on imagine ce que celà pouvait être au 16ème siècle, deux générations après la honteuse annexion !). Telle est notre opinion, en tous cas, fondée sur la parfaite connaissance  du sentiment d’appartenance des Bretons pour leur pays, ceci depuis leur arrivée en Bretagne, et de leur haine des Français, collabos INCLUS. Les Bretons ont préféré la paix à la guerre, une relative tranquillité à un conflit ouvert avec la France, parce que celle-ci disposait de tous les moyens d’écraser la moindre révolte, que la Bretagne ne possédait plus d’armée, et que le prix de l’indépendance était beaucoup trop lourd à payer.

La partie est très serrée. Il faut jouer d’habilité, de prudence, et ….. ménager une porte de sortie, au cas ou l’on perdrait le combat. En face de la duchesse de Mercoeur et de son mari, il y a au moins deux autres autres “prétendants”, infiniment plus puissants qu’eux : Henri de Navarre – le futur Henri IV -, le roi Philippe II d’Espagne, pour sa fille (voir ci-après).

Le sort des armes décide de la triste fin de cette aventure. Contrainte par la nécessité – mais non de gaité de coeur -, elle négocie son ralliement à Henri IV en 1598, et obtient une énorme compensation financière (plus de quatre millions de livres !) (Ce qui, aujourd’hui encore, la fait juger par certains historiens comme une hypocrite, ce qui n’est pas démontré : à cette époque, et dans de telles circonstances, nécessité fait loi, négocier à son avantage n’est pas nécessairement synonyme de trahison). La Bretagne reste donc sous le joug de la couronne de France, jusqu’en 1789, ou, comme on le sait aujourd’hui, grâce à Internet qui permet enfin de parler vrai, elle connaîtra un destin bien pire.

L’université bretonne, négationniste depuis que les chaires sont entre les mains des marxistes ou de leurs séides se trompe : si le rapport de forces avait été favorable à la Duchesse, le Duché souverain eût été rétabli. Les Bretons, submergés par les forces militaires du roi français Henri IV, plient devant la loi du plus fort. Voila, en tout cas, notre version des faits : nous pensons qu’elle est bonne, ayant la prétention de bien connaître les Bretons, et la fierté du plus grand nombre d’entre eux.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

LE GOFF Hervé, La ligue en Bretagne, Rennes, PUR, 2010, 573 pages : érudit, mais touffus et quasi-ilisible, à force de détails qui dissimulent toute la forêt. On a pourtant un très grand besoin d’un livre excellent sur les guerres de la Ligue en Bretagne. On attendait de cet énorme volume des lumières: c’est un échec : aucun lecteur ne poursuit sa lecture jusqu’au bout (même moi !).

LA BORDERIE Arthur

CROIX Alain, L’âge d’or de la Bretagne (1532 – 1675), Rennes, 1993. Pages 52 et suivantes. Cet auteur, qui a soutenu une thèse (excellente, mais qui traite du 16 ème et du 17ème siècles, ce qui explique son ignorance TOTALE de la période ducale, outre son ignorance des concepts de  » nation « , d’  » Etat « , de  » traité « , d’hommage, etc. …), n’étant pas breton, ignore tout de la force du sentiment d’appartenance des Bretons. Il faut être breton pour savoir ce que cela signifie pour eux. D’ou des articles et des prises de position très regrettables, notamment sur l’annexion de la Bretagne par la France, Anne de Bretagne, etc. Une écoute attentive des autres, une plus grande ouverture d’esprit, surtout, une lecture attentive et approfondie de l’histoire des peuples de l’Antiquité, de l’Egypte pharaonique,  auraient permis d’éviter cela. L’histoire de la Bretagne ne peut et ne pourra JAMAIS être écrite par des étrangers. Il ne faut même pas qu’il s’aventurent sur ce terrain.

PLANIOL Marcel, Tome 5, pages 15 et suivantes.

RICHARD Manuella, Plaidoyer pour la famille de Marie de Luxembourg …, in Actes du colloque ” Nantes et le pays nantais au moment de l’Edit de Nantes “, tenu à Nantes le 19 avril 1999, par la société archéologique de Nantes. Presque tous les articles de ce colloque sont éclairants.

– L’INFANTE ISABELLE D’ESPAGNE, fille de PHILIPPE II, roi d’Espagne. Avec le recul, on peut se demander, avec curiosité, pourquoi Philippe II, roi le plus puissant de la chrétienté, riche de nombreux royaumes, pays, en Europe, et d’un très vaste empire colonial, s’est intéressé à la Bretagne, et a voulu faire de sa fille une Duchesse de Bretagne.

Les raisons sont politiques. Pour s’en tenir au plan dynastique, Philippe II a épousé en troisième noces la princesse Elisabeth de France, fille du roi Henri II. Or, Henri II est le fils de la duchesse Claude de Bretagne. Sa fille, l’infante Isabelle Claire Eugénie, est donc la petite fille de Claude, et, partant, l’arrière petite fille d’Anne de Bretagne ! Elle est donc la descendante directe de la ” tige royalle de Bretagne “. Au moment de la guerre de la ligue, Henri III, fils de Henri II, n’ayant pas de descendant, la couronne de France doit revenir à Henri de Navarre (le futur Henri IV), protestant. Celui-ci est un Bourbon,  et n’est pas le descendant des Ducs de Bretagne. On sait parfaitement, en Espagne, par quels moyens la Bretagne a été envahie, et par quels moyens crapuleux elle a été annexée par François Ier. On est parfaitement au courant des contestations nombreuses que les parents et les descendants des ducs de Bretagne ont initié à l’encontre des rois de France, et des procès ou revendications de Jean II de Rohan, de René de Brosse-Bretagne, de Jean de Brosse-Bretagne, de Renée de Bretagne, de Marie de Luxembourg-Penthièvre … Pour les juristes et théologiens espagnols, LE PRETENDU TRAITE DE 1532 est juridiquement nul. Pour la cour espagnole, la Bretagne n’est en aucun cas un pays lointain et inconnu, mais un allié ancien et ami. Les Espagnols ont été FERMEMENT HOSTILES au mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII (thèse de Pélicier, page  …); les Espagnols ont combattu à Saint-Aubin-du-Cormier contre la France; de surcroît, Maximilien d’Autriche, roi de Rome puis Empereur du Saint Empire, arrière grand père du roi Philippe II, a été marié à Anne de Bretagne, et a porté le titre de Duc de Bretagne jusqu’en 1494. C’est dire si l’on suit avec attention les affaires de Bretagne, et si on les connaît particulièrement bien. Pour l’Espagne, la Bretagne N’A JAMAIS FAIT PARTIE DU ROYAUME DE FRANCE; le prétendu traité de 1532 est nul. Les prétentions de l’infante Isabelle sont donc aussi logiques que celles des autres prétendants. En tout cas, les droits d’Isabelle sont sérieux, ceux de Henri IV, huguenot et Bourbon sont NULS.

Les armées espagnoles s’installent en plusieurs points stratégiques de Bretagne (Blavet, Crozon …). La guerre de la ligue se termine par la victoire du roi de France Henri IV. Les Espagnols quittent la Bretagne, pour ne plus y revenir.

Comme on le voit, l’éradication des prétendants au trône de Bretagne par les Français a été particulièrement laborieuse. Encore ne parlons nous pas ici du Vicomte de Rohan, ni de Jean de Chalon, fils de Catherine de Bretagne, cousin germain d’Anne de Bretagne, neveu du Duc François II, et héritier du trône breton jusqu’à sa mort …

On a dit que la guerre de la Ligue n’a pas été, en Bretagne, une guerre séparatiste, les Bretons ayant seulement lutté pour la religion catholique, menacée par la religion protestante. A notre avis, cela ne traduit qu’une partie de la vérité : à cette époque – comme aujourd’hui -, il existe en Bretagne un sentiment anti-français  extrêmement puissant dans une partie de la population; l’annexion de 1532 s’est produite deux générations seulement auparavant, ce qui est peu. (C’est à cette époque, il faut le rappeler, que d’Argentré révèle dans son Histoire de Bretagne que la prétendue ” réunion ” a été extorquée par des moyens qui font que le prétendu contrat dit  » d’Union « , est juridiquement nul; voir Planiol, pages 12 et suivantes ….  ). Ni Marie de Luxembourg, ni son mari le duc de Mercoeur, ni le roi Philippe II ne peuvent l’emporter en Bretagne, pour des raisons militaires, en face de la puissance de la royauté française. Les Bretons se seraient volontiers débarrassés des Français, et auraient porté sur le trône leur propre souverain, s’ils l’avaient pu. Marie de Luxembourg aurait parfaitement fait l’affaire. Mais, instruits par les guerres et des malheurs passés, réalistes, ils ont adopté une position attentiste, et c’est sans joie qu’ils ont du accepter comme roi Henri IV, que rien ne rattachait à la dynastie princière de Bretagne, et qui, ni de près ni de loin, ne pouvait prétendre à rien en Bretagne, n’eût été la force de ses armées (les documents nous apprennent d’ailleurs qu’au début des évènements, il était prêt à renoncer à la Bretagne : Hervé Le Goff, page 85; c’était trop beau pour être vrai !).

…………………

Ainsi donc, il a fallu à la monarchie française PLUS D’UN SIECLE pour écarter les prétendants au trône de Bretagne, et non pas seulement deux mariages, qui n’ont rien réglé, pas davantage que le chiffon dénommé ” Traité d’Union ” … Le problème est bien loin d’être réglé.  Personne n’a jamais considéré que le Duché de Bretagne ait fait partie du royaume de France. De plus, on sait aujourd’hui qu’il n’y a pas eu de traité d’Union en 1532. La brutalité des ” révolutionnaires ” de 1789 a, si l’on peut dire, aggravé la situation : rien n’autorisait les furieux de Paris à supprimer les Institutions bretonnes, à y placer des gauleiters, et à la gouverner en ” direct “. La France n’est toujours pas chez elle en Bretagne; la Bretagne est gouvernée de l’extérieur, sauf pour des broutilles; en droit international, la France est puissance occupante, RIEN DE PLUS. Pour la curiosité des lecteurs, il existe encore, en 2012, des prétendants au titre de Duc de Bretagne, qui apparaîtront peut être au jour lorsque la Bretagne sera redevenue souveraine.

Planiol, p. 5 et sv.;     12 et sv.

2 – LA DESTRUCTION DES FONCTIONS DE PREMIER MINISTRE – CHANCELIER.

Pour bien comprendre la monstruosité que constitue ce nouveau tour de passe-passe, dont la France est familière, il faut se reporter à la défaite sanglante de la France par l’Allemagne, en 1940. L’Allemagne nazie aurait – sans doute – pu supprimer le gouvernement français et son chef : elle ne l’a pas osé, elle a laissé en place le maréchal Pétain, jusqu’à la fin de la guerre.

Ce que l’Allemagne nazie n’a pas osé faire, la FRANCE OSE LE FAIRE pour la Bretagne : dès le ….. les fonctions de premier ministre de Bretagne sont ABOLIES, c’est le chancelier français, Duprat, qui cumule les fonctions de chef des gouvernements français et breton (Morice …). La comparaison des deux situations comparables, lorsqu’on marque un arrêt pour en bien comprendre la portée, suscite une réaction d’HORREUR : quelle aurait été la réaction des Français si, en 1940, congédiant le président du conseil, le Chancelier HITLER s’était proclamé Premier ministre de France ???

La Bretagne avait depuis des siècles possédé, comme las autres Etats, un gouvernement, dénommé le CONSEIL DUCAL. Le conseil était dirigé – comme dans les gouvernements actuels -, par un conseiller principal, qui faisait fonction, aux côtés du Duc, de ” Premier ministre “. …

Bonvallet, p. 81

MELENNEC Louis, Mémoire de DEA …

Morice,

Planiol, t.5, p. 43, 44

3 – LA DESTRUCTION DU GOUVERNEMENT BRETON (1552).

Non seulement il était concevable que les deux pays coexistassent géographiquement avec un roi unique et deux gouvernements différents (le cas était fréquent à l’époque, par exemple lorsque les souverains de deux pays convolaient en mariage, les deux principautés continuant à se gouverner comme par devant, en conservant leurs institutions, leur législation, leur fiscalité …; les pays de l’Europe actuelle ont mis sur pied des institutions communes, mais sont gouvernées selon les modalités appartenant à chacun d’entre eux), mais encore, l’Edit de 1532 promettant d’une manière solennelle que rien dans les Institutions bretonnes ne changerait après cet édit, il était INIMAGINABLE que la France raye purement et simplement de ces institutions un organe aussi capital que le gouvernement.

Violant tous les engagements solennellement proclamés dans l’Edit de 1532, la France, maîtresse de tout, s’y prend avec habileté, perfidie et rapidité : elle a une fort longue expérience en la matière – plusieurs siècles au moins -. Tout lui est bon : conflits armés sans cause légitime; faux contrat (Louis XII et Jeanne de Penthièvre,  » contrat  » de mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne achat des consciences; mensonges; concussion), le tout appuyé par une armée très puissante, à quoi se résume l’essentiel de ses arguments.

Dans un premier temps, le gouvernement ( le Conseil ducal) est dépouillé de toutes ses attributions gouvernementales ….

Dans un second temps, le Conseil est supprimé, en 1552 (Planiol, page 44, t. 5). Que peut faire la Bretagne, sans Chef, sans armée ? RIEN (M. Le Drian n’est pas encore né ! Et ce héros n’a pas encore trouvé sa vraie vocation, quoiqu’il en dise. Il est, depuis peu, membre du gouvernement français; que va-t-il y faire ???).

Sans souverain, sans gouvernement, UN PAYS N’EXISTE EVIDEMMENT PLUS : il devient serf de celui qui l’exploite.

Le gouvernement breton a donc subsisté, à l’état de coquille vide, pendant VINGT ANS seulement ! N’ayant plus aucun moyen armé de donner des coups aux Français, les Bretons, malgré leurs protestations violentes, doivent s’incliner. Cette infamie est CITEE dans les livres d’histoire, mais non pas commentée (à l’exception de Planiol, de Bonvallet, et de Louis Mélennec). C’est pourtant une étape CAPITALE dans l’histoire de l’assujettissement colonial de la Bretagne.

De 1940 à 1944, les Allemands, eux, n’oseront pas supprimer le gouvernement français, pas plus qu’ils n’ont osé supprimer le chef de l’Etat français : ce que les nazis n’ont pas osé faire, la France de François Ier l’a fait.

Bonvallet, p. 81; Planiol, t 5, p. 43 et 44; Morice, Pr. III, 1032, 1034, 1062-1064.

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C – LA PRISE DE CONTRÔLE DE L’EXERCICE DES POUVOIRS SOUVERAINS DE L’ETAT BRETON PAR LE PAYS OCCUPANT.

Dans l’Edit proclamé en août 1532, la France prend des engagements péremptoires : TOUT dans le Duché, fonctionnera comme du temps des ducs, DANS TOUS LES DOMAINES.

Nous avons vu ci-dessus que la France, en détruisant la dynastie, en supprimant les fonctions de Premier ministre-chancelier, en supprimant le gouvernement, rend impossible le fonctionnement de l’Etat  …  Très rapidement, le colonisateur s’empare de TOUS les pouvoirs étatiques, contrôlant d’une manière draconienne leur exercice, qui appartenait aux BRETONS SEULS, ET A EUX SEULEMENT, avant que la prédateur envahisse le Pays.

A – LE POUVOIR LEGISLATIF. LES ETATS DE BRETAGNE : la réduction drastique de leurs prérogatives.

Dans tous les pays du monde, de l’origine à nos jours, le schéma des ” institutions ” par lesquelles la communauté concernée se gouverne, comporte au moins deux ” étages “, irremplaçables : le Chef (roi, empereur, prince, duc, etc..); son conseil, qui tient lieu de ce qu’on dénomme aujourd’hui le “gouvernement”. Souvent, une ” Assemblée ” plus ou moins vaste complète l’édifice.Le gouvernement est d’autant mieux conduit qu’il y a équilibre et collaboration vraie entre le souverain et le conseil, à plus forte raison entre le souverain, le conseil, l’assemblée.

La Bretagne a construit peu à peu ses institutions, comme les autres pays. Le Duc-roi est reconnu dès le 9 ème siècle. Il a toujours eu des conseillers, un conseiller principal – le Chancelier, dénommé premier ministre dans les Etats modernes -, une assemblée. Le Parlement apparaît dans les textes dès le 11 ème siècle.  Dès cette époque, les trois rouages principaux sont attestés (le Souverain; le Conseil ducal; le Parlement général).

Avant les invasions françaises, globalement, le système fonctionne bien : le Duc impulse, commande parfois, le conseil conseille et gouverne, le Parlement général contrôle, critique, et est associé à TOUTES les décisions importantes (avec des exceptions, bien entendu). L’action gouvernementale est coordonnée et dirigée, le plus souvent, par le Chancelier, qui est l’équivalent des premiers ministres actuels. Les pouvoirs sont équilibrés……. Nous avons répété maintes fois – comme tous les auteurs dignes de crédit (Planiol, Bonvallet, Lobineau, Morice, Dupuy …..) combien exemplaire a été le rôle du ” Parlement Général de Bretaigne ” sous la monarchie ducale. Réunis, tous les deux ans par le commandement du souverain et du gouvernement bretons. La présence des députés, fait remarquable, est obligatoire (Planiol, tome 3, page 145), les absents sont frappés d’amende. Le Parlement vote les impôts, les lois, et est associé à toutes les décisions importantes prises par le Duché (la paix, la guerre, les Traités, les mariages princiers ..) (Planiol, tome 3, pages 149 et suivantes ….; tome 5 ….). Le pouvoir législatif n’appartient pas au Duc en propre, mais est  » partagé  » entre le gouvernement et les Etats, le consentement de ceux-ci étant nécessaire pour que les lois aient force obligatoire (Planiol, page 150, et la note 54). (

La France, en publiant un Edit en 1532 – Edit qualifié à tort de ” Traité d’Union ”-, n’est rien d’autre qu’une puissance occupante, au plan juridique -, concède à la Bretagne dont elle s’est emparée, malgré tout, une sorte de ” statut”. Ce n’est certes pas un ” contrat ” – car il n’y a eu AUCUNE NEGOCIATION FRANCO – BRETONNE. Mais les Bretons vont se servir de cet édit, qui proclame et garantit leurs droits, prérogatives et “liberté” d’une manière solennelle comme d’un bouclier protecteur, avec, il faut le dire, une habileté exceptionnelle, à tout propos, à tout moment, chaque année, chaque mois, chaque jour, pendant 257 ans, jusqu’à l’écrasement de 1789 (Planiol, ….; A. Le MOY, Remontrances du Parlement de Bretagne, Champion, Paris, 1909; Bonvallet Yves, Des contraventions au ” traité ” d’union, Tepac, Paris, 1942). C’est merveille de voir l’acharnement incroyable, l’obstination inouïe dont ils font preuve, sans jamais se lasser, sauf lorsqu’on leur envoie les armées françaises pour en tuer quelques milliers, comme en 1675, ou qu’on exile son Parlement loin de Rennes …), qu’on leur inflige des impôts encore plus lourds, qu’on emprisonne ou qu’on exécute ceux qui s’avisent de résister à la puissance prédatrice.

Ici encore, décennie après décennie, la France viole TOUS LES ENGAGEMENTS qu’elle a solennellement pris et proclamés dans le fameux édit de 1532, et met en place ses pions, tous français dans les grands postes, collabos notoires dans les fonctions subalternes, moyennant pour ceux-ci ce par quoi on asservit ceux qui ont vocation à l’être : des titres, des terres, des seigneuries, de l’argent, des pensions ……

Les Bretons perdent sous la domination française le pouvoir législatif, qu’ils exerçaient souverainement sous leurs Ducs (Planiol, tome 3, pages …). Il n’y a plus de dialogue ni de collaboration entre les Etats de Bretagne et la monarchie étrangère. Un nouveau système s’instaure : C’est le pouvoir central qui rédige les textes de loi; les députés bretons ne peuvent plus que juger de la conformité de ces textes avec les usages et les coutumes du Duché. Ils ont, en quelque sorte, un droit de veto – que la monarchie étrangère, d’ailleurs, contourne extrêmement  souvent, notamment en matière fiscale, en usant de menaces, de concussion, de pressions sur les députés, chaque fois qu’elle le juge utile à ses intérêts. On comprend que cette transformation change tout : sans Souverain légitime, sans gouvernement, sans initiative quant aux lois utiles ou nuisibles pour le pays, les Bretons ne peuvent plus se gouverner eux-mêmes, ils sont réduits à un rôle d’opposants. Certes, ils font preuve dans ce domaine d’une capacité exceptionnelle de résistance, d’une  » pugnacité  » rare – toutes les correspondances des gouverneurs et des Intendants – gauleiters le prouvent d’une manière surabondante s’ils en usent souvent à bon escient, ils en  abusent aussi, tant sont scandaleuses  les pressions qui s’exercent sur eux pour extraire de la Bretagne les ressources fiscales qui devraient être utilisées au profit du pays seul, et non déversées dans ce tonneau sans fond qu’est le budget français de Versailles, dilapidé pour le principal en dépenses inutiles. Ce n’est pas ainsi qu’on dote un pays d’un projet national, c’est de cette manière qu’on exploite une ferme, et qu’on l’épuise. S’opposer d’une manière permanente et systématique n’est pas gouverner. Mais les Bretons, pressurés de demandes incessantes de nouveaux impôts, humiliés de n’être plus de rien – collabos exceptés -,  ont-ils une autre alternative ? S’opposer, c’est, malgré tout, leur manière d’exister, et de faire comprendre aux Français QU’ILS NE SONT PAS CHEZ EUX. Ne plus être gouvernée selon ses intérêts propres – ce que les Ducs, malgré la légende répandue par les marxistes et les ignorants, ont assez remarquablement réalisé -, est l’une des causes principales de la lente décrépitude de la Bretagne, déshabituée, par l’occupation dont elle est victime, à s’interroger sur ce qui est utile au pays, mais seulement à mettre au point les moyens qu’ils doivent utiliser pour faire échec à toutes les initiatives royales. Le plus dramatique, est que toutes les initiatives venues de Versailles ne sont évidemment pas mauvaises : comme tous les pays, la Bretagne a besoin de réformes, qui eussent – SANS AUCUN DOUTE – été réalisées si, comme sous les Ducs, la Bretagne avait continué à bénéficier d’un gouvernement consensuel, c’est à dire normal.

Planiol et Bonvallet ont parfaitement  » démonté  » cette mécanique infernale, dont on ne trouve aucune analyse chez les historiens  » classiques « , qui n’ont aucune notion de ce qu’est la gouvernance d’un pays, qui relève du droit constitutionnel et de la science politique. Ce qui est dramatique pour l’écriture de l’histoire du pays.

Bibliographie sommaire.

Bonvallet

Planiol Marcel, tome 3, pages 149 et suivantes,

Rébillon Armand, Les Etats de Bretagne de 1661 à 1789, Paris, 1932, éditions Auguste Picard (825 pages très denses).

B – LA JUSTICE SUBORDONNEE AU POUVOIR FRANCAIS.

 Le problème de la subordination calculée, voulue, appliquée avec méthode par les Français est tout simplement EVACUE par M.M. Cornette, Croix, Minois, et autres négationnistes : comment pourraient-ils  parler d’un problème qu’ils ne connaissent pas ? Nous allons nous attarder sur ce point, si important pour comprendre ce qui se passe dans toute la Bretagne, à tous les niveaux, de 1491 à 1789.

 La justice du temps des Ducs est bien loin d’être parfaite (Planiol tome 3, pages 411 et suivantes). Elle est aussi désordonnée que celle des autres principautés de l’époque, et souvent arbitraire (les justices seigneuriales, notamment, très nombreuses, commettent de nombreux abus aux dépens des gens du peuple). Du moins les Bretons appliquent-ils le droit et les coutumes bretonnes, leurs juridictions sont les leurs, en aucun cas celle d’un quelconque pays étranger, les juges sont bretons, exclusivement; la justice est rendue en Bretagne au nom du Duc, alors que de l’autre côté de la frontière, en ANJOU et dans le Maine, elle est rendue au nom du roi : le Duc de Bretagne, dans son pays, est la source de toute justice, comme le roi de France dans son royaume (Planiol …. Carré ….). Le Parlement général de Bretagne, procède à un travail naturel de mise en ordre certes très lent, du travail des juridictions inférieures, puisqu’il juge en dernier ressort des affaires : comme ailleurs, les choses avancent à leur rythme.

Dès son mariage avec la Duchesse ANNE de BRETAGNE, Charles VIII prend des mesures drastiques pour subordonner la justice bretonne à la justice française.

Une série de  » réformes « , violant toutes les engagements souscrits par la France, modifient petit à petit la physionomie de la justice nationale bretonne, pour la rendre entièrement dépendante des rois de France :

(En cours de rédaction).

1 – LA DECHEANCE DU PARLEMENT, privé de son titre officiel. – La juridiction suprême de l’Etat breton est le Parlement. Dès la première annexion de 1491 par Charles VIII, le Parlement de Bretagne est « dégradé », et réduit, par la nouvelle appellation qui lui est hautainement donnée par la monarchie étrangère de Charles VIII, en  » Grands jours « . Ce type de juridiction, inconnu en Bretagne, a pour caractéristique d’être sous la totale dépendance du roi de France, qui en fixe les sessions, nomme ses membres, et, bien sûr, influe sur ses décisions – ne serait-ce qu’en y introduisant des magistrats à ses ordres .. Depuis des siècles, en matière de justice comme dans les autres domaines, la Bretagne – si l’on excepte les deux cas ci-après -, une souveraineté judiciaire totale. La  » dégradation  » du Parlement breton en  » Grands jours « , est une humiliation infamante, non seulement pour les magistrats, mais pour tout ce qui compte en Bretagne. D’Argentré et Planiol, décrivent la plaie saignante que les Bretons doivent supporter par l’arrogance de la puissance occupante, qui les prive de leur justice nationale, ancrée dans les siècles   (….).

Ce n’est qu’en 1554 que le Parlement breton retrouve son titre – mais non pas toute sa dignité, comme nous allons le voir.

2 – L’INTRODUCTION DE FRANCAIS, ETRANGERS A LA BRETAGNE, DANS LE CORPS DES MAGISTRATS DU PARLEMENT.

Dès après le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, en 1491, se produit l’impensable.

Bertrand d’Argentré, dans la première version de sa célèbre Histoire de Bretagne, commandée et financées par les Etats de Bretagne, soucieux de faire consigner par une main sûre l’histoire de la Nation bretonne, utilise des termes féroces,  qui expriment parfaitement ce que les Bretons ressentent à l’égard de l’occupant, et ce que sont, malgré le calme apparent, les relations foncières entre les envahisseurs et les Bretons, dominées par la haine et l’humiliation :

 » Le roi Charles VIII décida … de mélanger des fonctionnaires DE LA NATION FRANCAISE aux Bretons, pour que les choses se déroulent à son gré, et pour y avoir des hommes de sa forge « .  » En 1554 … se fit une mutation : par là, il entra au Parlement LA MOITIE D’ ETRANGERS, qu’on appelle plus agréablement des  » non originaires « .

 Il ajoute cette phrase terrible :  » Et voilà la brèche PAR LAQUELLE PASSA L’ENNEMI « . (Le lecteur attentif aura noté, sans aucun doute, que d’Argentré parle des fonctionnaires de la  » nation française, » qu’ils qualifie d’étrangers : ce qu’ils sont, et seront jusqu’en 1789; ce qu’ils sont encore en 2012, en droit international en tout cas).

(Planiol, tome 5, page 215).

 Après la réforme de 1554, sous Henri II – celui-ci est le fils de François 1er et de Claude de France et de Bretagne -, la situation est considérablement aggravée par les Français …

A côté de magistrats Bretons, siègent des ETRANGERS, authentiques et véritables magistrats COLONIAUX, tels que ceux que la France a instauré dans toutes ses autres colonies, en Europe comme Outre-mer.

 L’édit royal de Fontainebleau, daté du mois de mars 1553, restaure le Parlement avec son vrai titre. Mais des  » nouveautés  » incroyables sont intaurées :

Le nouveau Parlement comporte un Premier président, trois autres présidents, un Procureur général, deux avocats du roi, trente deux conseillers. Mais, fait STUPEFIANT, les étrangers français entrent en masse dans la composition de ce Parlement nouvelle mouture : le Premier président est français, les trois autres présidents sont français, seize conseillers sont également étrangers. Un avocat du roi est français, l’autre est breton. La nationalité du Procureur général n’est pas précisée par l’édit de Fontainebleau. Mais le Parlement de Paris met en garde le roi Henri II sur le danger qu’il y aurait à nommer dans ces importantes fonctions un breton, c’est à dire un  » originaire  » .

Il ne s’agit pas, comme le dit pudiquement LE MOY (page 8), de  » contenir l »élément breton par l’élément français « . Cette  » réforme « , qui bouleverse la composition et le fonctionnement de la juridiction suprême du pays, a pour but et pour effet de soumettre la justice nationale bretonne, à son plus haut niveau, au pays qui a annexé la Principauté. Le Premier président et les présidents des chambres, jouent un rôle considérable dans le fonctionnement et les décisions du Parlement (Henri Carré, pages 529 et suivantes).

L’influence des magistrats étrangers est désormais prédominante. Les Présidents – pas seulement le Premier président – détiennent des pouvoirs considérables. Ils ont la maîtrise du rôle (c’est à dire de la liste des affaires qui vont être jugées, de celles dont on va retarder l’instruction pendant des années, de celles qui seront classées, éliminées définitivement, ou envoyées au Parlement de Paris, pire, au gouvernement pour être  » évoquées « , c’est à dire jugées à Versailles …), la maîtrise des juges qui instruisent les affaires, la maîtrise de la conduite des débats, etc., etc. On comprend que ce pouvoir redoutable permet aux suppôts de la monarchie française de dicter ses décisions dans les affaires qu’en notre langage moderne on  dénomme des  » affaires sensibles « . C’est tout le fonctionnement de la Cour souveraine bretonne qui est frelaté par la nomination de ces étrangers, ce qui est loin d’être anodin.  (Ce type d’affaires, je l’ai dit et je le redit encore clairement, comme en ayant été le témoin pendant plusieurs décennies, existe encore, en 2012, dans la  » démocratie  » française).

De plus, mis en place pour cela, ils correspondent avec le pouvoir étranger, le mettent au courant de ce qui se passe dans la Cour et la Bretagne : pour être clair, ils jouent le rôle d’espions, comme d’ailleurs le haut clergé mis en place par le roi des Français (Henri Carré, page 331).

Si cela, joint au reste, ne s’appelle pas une colonisation de la justice bretonne par le pouvoir occupant, c’est que nous ne comprenons rien à rien.

Pour réaliser l’horreur que cela représente, il suffit d’imaginer, en 1940, des magistrats arrivant de Berlin, en uniforme allemand, occupant la moitié des sièges de la Cour de cassation et du Conseil d’Etat, et, dans les réceptions officielles, les défilés des corps constitués, précédant avec arrogance les magistrats français. Cela, en dehors du grand d’Argentré, peu d’  » hystoriens  » bretons l’ont écrit, – à ma connaissance du moins.

On imagine la FUREUR des magistrats bretons devant cette incroyable insanité, qui rabaisse ces êtres fiers à un niveau inacceptable. Les conflits sont perpétuels. Les magistrats du Parlement forment  » deux partis ennemis « , sans cesse en combat (Henri Carré). Les magistrats nommés par les Français sont tenus chaque fois qu’on le peut à l’écart; on ne leur adresse pas la parole; on leur dispute ouvertement la préséance qui leur a été attribuée par usurpation et abus de pouvoir; on leur intente des procès vexatoires; ils sont l’objet de tracasseries incessantes …. il arrive que les magistrats bretons quittent les séances, ou refusent de délibérer en présence des étrangers …. et inversement; les Bretons s’opposent avec férocité à l’installation de certains magistrats nommés par le gouvernement étranger … Henri IV, vainqueur de la Ligue, doit les prendre sous sa protection en 1607 … ( Sur tous ces points, ignorés jusqu’à ce jour du lecteur moyen breton, voir, en particulier : Planiol, tome 5, pages 210 et suivantes, et les notes, très importantes; Henri Carré, pages 529 et suivantes).

(Cette situation dure plusieurs générations consécutives. Par bonheur, les conseillers étrangers voient leur nombre diminuer durant les 17ème et 18ème siècles. Conscience des avanies auxquelles vont être confrontés les français qui oseraient s’aventurer dans ce pays hostile ? Ce retour à la bretonnitude du Parlement explique sa plus que fermeté, redevenu très majoritairement breton, à tout ce qui vient de France, et les conflits violents avec le gouvernement royal; LE MOY, page 9).

3 – L’HUMILIATION DU PARLEMENT DU PARLEMENT DE BRETAGNE PAR L’ATTRIBUTION DE PRIVILEGES AUX MAGISTRATS COLONIAUX FRANCAIS (Planiol, tome 5, pages 214,215, 220, 221, … Henri Carré, Essai sur le fonctionnement du Parlement de Bretagne après la ligue,   pages 3 et suivantes

Le rétablissement du Parlement, en 1553, se fait au prix d’un privilège exorbitant accordé aux  » non originaires « , c’est à dire aux Français : étrangers au pays, ils ont LA PRESEANCE SUR LES MAGISTRATS BRETONS ! (Planiol …. ; Carré ….).

De plus, comme dans toute pratique coloniale, les magistrats venus de France, quoique souvent inexpérimentés à cause de leur jeunesse, incompétents (il ne connaissent évidemment pas le droit breton, ce qui les conduit à commettre dans leurs décisions judiciaires des  » bourdes  » monumentales (Planiol tome 5, page  ..), non destinés à servir le pays, mais à s’en servir comme marchepied pour poursuivre leur carrière ailleurs, au bout de très peu d’années (mêmes références), ils se voient reconnaître des EMOLUMENTS supérieurs à ceux des magistrats bretons, qui, eux, ont blanchi sous le harnais, et qui, si l’on en croit d’Argentré, sont peu sensibles aux pressions et à la corruption, car c’est là l’une des caractéristiques de la psychologie bretonne – même si les exceptions sont assez nombreuses, et si la malhonnêteté existe en Bretagne comme ailleurs (Henri Carré, sur les gages : pages 152 et suivantes …).

 4 – L’ASSUJETTISSEMENT DE LA JUSTICE BRETONNE A LA JUSTICE ET AU DROIT FRANCAIS : l’appel; les évocations, et le  » committimus « ; les jugements rendus par les magistrats français.

– L’appel des sujets bretons devant le parlement royal de Paris. (Planiol, tome 5, pages …. 249 et suivantes,

Du temps des Ducs, dans deux cas limitatifs, les Bretons sont – en théorie -, autorisés à se porter en appel devant le parlement du roi de France : d’une part si le duché refuse de rendre justice à un sujet du Duc souverain (déni de justice), d’autre part lorsque les juridictions bretonnes se trompent gravement dans l’application de la règle de droit (défaute de droit). Cette situation n’a en aucun cas été voulue par les Bretons; mais elle n’est pas totalement injustifiée dans le monde féodal (il est assez normal que les Bretons puissent avoir un recours hors de chez eux si leur propre pays leur refuse la justice; le roi de France est lui même responsable devant Dieu, et il arrive qu’il soit condamné par la Papauté), et, de plus, a été imposée à Pierre MAUCLERC, français de France, lorsqu’il réalise ce mariage mirifique avec la Pricesse ALIX, duchesse de Bretagne, en 1213 (date à vérifier).

En fait, le Duché veille jalousement à ne permettre à AUCUN BRETON de faire appel à la justice étrangère du roi du pays voisin. Quiconque oserait se mettre dans cette situation – assimilable, en quelque sorte, à un acte de trahison -, aurait à en subir les conséquences. En 1485, ce  » cordon ombilical  » théorique, fort mince en réalité, avec le Parlement de Paris, est brisé : dans un acte célèbre, le duc François II, père d’ANNE de BRETAGNE, instaure un PARLEMENT TOTALEMENT SOUVERAIN : aucun cas, désormais, ne pourra être jugé hors de Bretagne, y compris dans les deux hypothèses très limitatives ci-dessus : toutes les affaires judiciaires du Duché se terminent et reçoivent leur conclusion définitive devant la juridiction suprême de la Nation bretonne.

Les Bretons ont toujours été très fermement attachés à leur justice nationale, et l’ont fait savoir, même après les invasions françaises de 1491, sans aucune interruption jusqu’en 1789 – après cette époque, comme on le sait, la France éternelle traite les oppositions par les armes, la prison, l’exécution et IMPOSE SA JUSTICE sans que les nations périphériques incluses de force dans ce qu’elle dénomme  » ses  » frontières y puissent RIEN, sans que leur avis soit sollicité (cela fait partie du régime  » démocratique  » qu’elle impose à tous : Basques, Béarnais, Corses, Alsaciens, Occitans, et autres races de Bretons …).

Tant sous Charles VIII, que sous Louis XII, même sous le roi – tyran François Ier, ils se font reconnaître ce droit immémorial qui les garantit du pays envahisseur : IL EST STIPULE, DE LA MANIERE LA PLUS FERME, DANS DES TEXTES FORMELS, REPETITIFS ET NON AMBIGUS (Bonvallet pages 86 et 87, …. Palniol, page …), QUE LES BRETONS – hors les deux cas précités -, NE POURRONT ÊTRE JUGES QU’EN BRETAGNE, PAR LEURS JUGES, PAR LEURS TRIBUNAUX, ET SELON LE DROIT BRETON.

La France n’est pas encore  » la Patrie des droits de l’homme « , mais elle en a déja toutes les moeurs. Des CENTAINES de documents attestent des violations par la France des engagements solennels et répétés pris par elle dans le domaine judiciaire. Elle se sert, d’une manière indécente, de plusieurs procédés :

– L’APPEL DEVANT LES JURIDICTIONS ETRANGERES FRANCAISES.

Puisque les rois se sont engagés, par des actes solennels, à ne pas  » attirer  » en France des Bretons pour les juger hors de chez eux par des tribunaux étrangers, il va de soi qu’ils ne devraient ni le faire, ni le tolérer …

Les choses changent dès le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, qui est célébré, rappelons le, en décembre 1991 …… Le roi de France s’affirmant comme la source de toute justice, en particulier dans ce qu’il dénomme ridiculement  » notre pays et duché de Bretagne  » (!!!), il n’y a plus de frein à ce que les Bretons, mécontents des décisions rendues par la justice bretonne, fassent appel – à la grande fureur des magistrats bretons, extrêmement soucieux de la souveraineté de leur justice nationale -, devant le Parlement royal de Paris. Ceci inaugure la subordination progressive de la justice bretonne à celle du pays voisin …

– LES EVOCATIONS ET LE COMMITTITUS. Nulle allusion à ces termes dans les ouvrages de M.M. Cornette, Minois, Croix, etc. Ils leurs sont inconnus ! Ce sujet a pourtant été longuement traité par Planiol, Bonvallet et d’autres auteurs …

Tous les pouvoirs absolus, totalitaires et non démocratiques, ont usé de procédés divers pour arrêter certaines procédures, et empêcher la justice de suivre son cours. (Nous avons exposé un certain nombre de ces procédés dans l’article …..). Toutes les affaires susceptibles de donner lieu à une procédure judiciaire en Bretagne DEVRAIENT être jugées en Bretagne, en raison des engagements solennels pris par les rois de France, jusqu’à 1789 inclusivement, et, à la suite des protestations innombrables des Bretons, des promesses non moins nombreuses de ces rois de ne plus  » tirer  » les Bretons hors de Bretagne pour les juger ….. Soustraire les affaires bretonnes aux Bretons, c’est d’abord les diminuer, les humilier, les mépriser, en rognant ostensiblement et illégalement leurs droits pluriséculaires. Surtout, c’est leur enlever l’occasion d’appliquer la loi lorsque des français résidant en Bretagne, des clients du pouvoir versaillais, les collabos, les affaires susceptibles de salir la monarchie et les turpitudes de ses protégés, celles des financiers chargés de collecter les impôts notamment. C’est encore les soumettre au droit français, alors qu’ils relèvent du droit breton. Ces affaires de pure complaisance, d’arbitraire judiciaire, de volonté de dissimuler les turpitudes des  » protégés  » du pouvoir, est l’équivalent de ce que l’on a vu à Paris, dans cette mirifique  » démocratie  » française, lors des  » classements  » illégaux par le procureurs de la république, agissant sur ordre – ou sous l’influence, ce qui revient au même -, de leur supérieur hiérarchique, le ministre de la justice …. Les agents nommés par la France peuvent en Bretagne se rendre coupables de moult turpitudes : en cas de procès, il y a apparence que quelque  » protection  » française fera  » attirer  » leur affaire à Paris ou à Versailles,, et qu’elles ne pourront être jugées par les Bretons.

Ces procédés d’ « évocation  » et de  » committitus  » étaient évidemment impossibles sous le gouvernement des Ducs. Ils se sont ensuite multipliés d’une manière considérable, en dépit des protestations réitérées des Etats et du Parlement de Bretagne, et des promesses quasiment toujours violées de la monarchie étrangère, qui usa et abusa, ceci jusqu’à la fin de l’ancien régime.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

BONVALLET Yves, Des contraventions …, pages 85 à 95. Etude très documentée.

PLANIOL Marcel,

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5 – LES VIOLENCES EXERCEES CONTRE LE PARLEMENT PAR  LE PAYS OCCUPANT. Les arrestations de magistrats, la concussion, les exils du Parlement, les exils des conseillers, les lettres de cachet, les menaces  ….. LA RESISTANCE FURIEUSE ET QUASI – ININTERROMPUE DU PARLEMENT DE BRETAGNE.

Les conflits de la royauté avec les Etats et le Parlement de Bretagne ont été INCESSANTS, et même PERMANENTS, de 1491 à 1789, particulièrement après 1750. Les ouvrages très motivés de LE MOY, REBILLON, FREVILLE, BONVALLET, PLANIOL, tous très volumineux et extrêmement documentés, sont une suite ininterrompue de l’exposé de ces conflits. Les contentieux ont augmentés d’une manière très importante durant le 17ème et le 18ème siècles, au point que le parlement de Bretagne, par son intransigeance, et par sa volonté de ne jamais accepter l’arbitraire, a souvent inspiré l’opposition des parlements du royaume de France à la monarchie, son audace très remarquable ayant souvent servi d’exemple à d’autres, au point même que dans les derniers temps de la monarchie française, il devient une sorte de  » leader  » de l’opposition parlementaire, et proclame  » son alliance offensive et défensive avec les autres Parlements  » (LE MOY, page 11; Fréville, tome 1, page 195 …).

Dans cette masse de conflits entre La Bretagne et la France, il est difficile faire un choix. Cependant, certains d’entre eux ont fortement impressionné les esprits, par leur brutalité, et laissent encore des souvenirs assez cuisants chez ceux qui ont pris la peine de s’informer de la vérité historique.

– LA SCISSION DE LA BRETAGNE A LA FIN DU 16 EME SIECLE. La création d’un deuxième Parlement breton, anti-français, à Nantes pendant les guerres de la Ligue.

Jusqu’aux guerres de la ligue, à la fin du 16ème siècle,  il n’y a pas eu d’opposition très violente des Bretons au pouvoir royal. Certes, celui – ci est détesté. Mais, outre le fait que la Bretagne n’a plus à cette époque ni gouvernement ni armée,  le roi de France se préoccupe essentiellement – ne possédant pas d’ administration performante centralisée -, de soutirer de l’argent à la Bretagne – avec une relative modération pendant tout le 16ème siècle -, et de lever des troupes pour ses armées. Les Bretons n’ayant plus d’armée ni de gouvernement propre, sont bien obligés de s’accomoder de cette situation. …. La guerre de la ligue voit une scission importante se produire. Contrairement à ce qu’on peut lire dans des ouvrages mal informés, même s’il est exact que le Parlement de Rennes – sans aucun doute par prudence, par crainte des mesures punitives à craindre si les soulèvements de la Fronde tournent à l’avantage du pouvoir royal étranger -, la grande majorité des magistrats membres du Parlement prennent fait et cause pour Marie de Penthièvre – Luxembourg et son mari le duc de Mercoeur, nommé par le roi Henri III, son beau-frère, gouverneur de Bretagne (Planiol, tome 5 pages 222; .. Le Parlement instauré à Nantes rend la justice de la même manière et dans les mêmes formes que celui de Rennes. (Henri Carré, le Parlement de Bretagne après la ligue, de 1598 à 1610, pages 18 à 36). Presque personne ne participe aux réunions du Parlement de Rennes, la majorité se rallie au Parlement créé à Nantes …

– LES MASSACRES DE 1675, PERPETRES PAR LES ARMEES FRANCAISES, sur l’ordre du roi LOUIS XIV. LA FRANCE SEME A RENNES LA DESOLATION DE JERUSALEM. Ces faits sont tellement connus, qu’ils ont suscité, en Russie soviétique, un ouvrage assez copieux, écrit par …On a voulu y voir les préludes, en France comme dans le monde, aux troubles, soulèvements et  » révolutions  » contre les pouvoirs totalitaires.

Les faits, une fois de plus sont singulièrement graves pour l’occupant français, directement cause de ces soulèvements en Bretagne, et des répressions abominables qui en ont résulté …

– La démission en masse du Parlement en mai 1675 (Planiol, tome 5, pages 222 et suivantes …Le Parlement préfère l’honneur à la soumission au roi de France …

– La menace royale de Louis XIV de supprimer les Etats de Bretagne, et d’enlever au pays tous ses droits immémoriaux (La Borderie, la révolte du papier timbré, pages 194 -197).

– L’exil du Parlement de Rennes à Vannes, en 1675 (Planiol, tome 5, pages 30, note 26, 223 ….; Rébillon …)… Cet exil va durer 14 ans ! Le Parlement n’est rappelé à Rennes qu’en 1689 … contre paiement d’une rançon de 500 000 livres au pouvoir royal étranger !

– L’interdit jeté sur le Parlement de Bretagne par les français – comme sur les Parlements du royaume de France – de présenter des Remontrances au pouvoir royal (Lavisse, Louis XIV, page 249; Le Moy, page 11). Le pouvoir de présenter des observations au roi de France, sous la forme de  » remontrances  » (jusqu’à la mort de Louis XIV et l’arrivée au pouvoir de son neveu et gendre le Régent, duc d’Orléans …..) n’est pas une prérogative anodine. Compte tenu de la manière dont les Bretons s’en servent, avec une obstination, une fermeté, une virulence souvent en apparence  » arrondie  » par les formules protocolaires introductives d’usage, telles que  » Nous présentons très humblement à Votre Majesté les observations qui suivent  » etc,), ce sont non seulement des critiques très vives que les Bretons adressent très régulièrement à la monarchie versaillaise, mais même des leçons de bonne gouvernance, des rappels de ce que sont les rois – des serviteurs de leurs peuples, même si l’on admet qu’il ont reçu l’onction divine -, de ce que sont leurs devoirs, qu’ils auront un jour à rendre compte de leurs actes lorsqu’ils comparaîtront, à leur tour, devant le créateur de l’univers … La violence de certaines remontrances est telle, qu’il est arrivé que le gouvernement de Versailles, courroucé et humilié, retourne le texte des remontrances au Parlement de Rennes, pour exiger une nouvelle rédaction plus respectueuse de l’autorité royale (Fréville, tome 1; A. Le Moy, Les remontrances, pages ….). Nous allons citer plus loin quelques extraits de ces remontrances, qui vont frapper de stupeur nos lecteurs, tant le ton, en forme de coups de massue, est violent, et tant les politiques bretons actuels sont devenus des limandes et des couleuvres rampantes face au pouvoir jacobin de Paris.

(Sur les remontrances en général, Fr. Olivier-Martin, Histoire du droit français, Paris, 1992, 1995, 2005, éditions du CNRS. Sur les remontrances du Parlement de Bretagne au 18ème siècle, A. LE MOY, Paris, 1909, éditions H. Champion. Les ouvrages classiques de Planiol, de Carré, de Rébillon, de Le Moy, et autres font mentions d’au moins plusieurs centaines au moins de remontrances, étalées pendant toute la période de la colonisation de la Bretagne, jusqu’en 1789).

–  Louis XIV étant mort en septembre 1715, LA RESISTANCE BRETONNE reprend dès 1716, plus forte que jamais (important : lire Queniart, pages 49 et suivantes) . L’effroyable répression de 1675 ayant massacré plusieurs milliers de Bretons, avec une sauvagerie inouïe, la Bretagne, effrayée par le pouvoir tyrannique de Versailles, se tient tranquille jusqu’à la disparition du roi de France. Cette période est d’un calme relatif, créé par la peur épouvantable de nouveaux massacres, et de voir Louis XIV supprimer purement et simplement la constitution de la Bretagne. On a pu dire, avec justice, que la répression de 1675 a mis le Bretagne à genoux. Elle ne va plus cesser jusqu’en 1789. En 1717, Les Etats de Bretagne ayant refusé de voter l’impôt ridiculement dénommé  » don gratuit  » par simple acclamation, et refusé en bloc toutes les exigences fiscales de Versailles, dans des termes très virulents (Fréville, page 188), le Parlement de Bretagne s’associe à cette opposition des Etats, en refusant d’enregistrer les décisions royales – c’est à dire d’empêcher qu’elles soient appliquées …… (Rébillon, pages 256 et suivantes).

– LA CONJURATION DE PONTCALLEC. – L’EXECUTION DE QUATRE RESISTANTS A NANTES, EN 1720.

L’affaire dite  » conjuration de Pontcallec  » peut aujourd’hui être écrite dans sa vérité : point besoin de se conformer au discours  » convenable  » de l’université, et de ceux qui, sans que personne leur demande rien, s’y conforment. Elle intervient dans un contexte dramatique pour la Bretagne.

Les négationnistes s’acharnent à minimiser cet épisode de notre histoire : ils dissimulent délibérément que ces insurgés, même s’ils furent peu nombreux à passer aux actes – en dépit d’un très large soutien de toute la Bretagne en mesure d’avoir une opinion sur la nature du régime tyrannique de la monarchie absolue de Louis XIV -, se sont révoltés CONTRE LES VIOLATIONS INCESSANTES DES DROITS DE LA BRETAGNE par le pays  » tutélaire « , et les abus scandaleux, véritables actes de banditisme, qui ont suscité tant de protestations violentes, depuis plus de DEUX SIECLES. Quel que soit le jugement que l’on porte sur les protagonistes de la conspiration de Poncallec, héroïques ou médiocres, ce complot est le témoin indiscutable de l’hostilité très violente de la Bretagne au pouvoir versaillais.

A la mort de LOUIS XIV, considéré par les Français, avec le recul du temps, comme un grand roi, la Bretagne est à genoux, et ruinée …

Au plan politique,  elle est réduite à rien. Les Etats de Bretagne, composés de représentants de la noblesses, du clergé, des villes, qui s’étaient illustrés par une capacité exceptionnelle de résistance aux diktats royaux, jusqu’à la prise de pouvoir de Louis XIV, à la mort du cardinal Mazarin, menacés de disparaître purement et simplement, et de sévères sanctions individuelles en cas d’actions hostiles au pouvoir de Versailles, se taisent et obéissent. Les Bretons avaient réussi, par leur obstination, à s’opposer à la nomination dans leur pays cet sorte de gauleiter civil qu’est l’Intendant : en 1689, le pouvoir royal impose la nomination de ce gauleiter – en la personne de Pomereu -, contre lequel les Bretons vont devoir se battre jusqu’en 1789. Les impôts sont votés sans discussion, les observations sont d’une timidité extrême, ses membres sont devenus des sujets passifs et obéissants, ce qui est une nécessité absolue pour survivre, non l’effet de la lâcheté. En 1689,  Planiol écrit à ce sujet :  » Le roi aurait pu détruire les franchises (les privilèges ou lois privées de la Bretagne) qu’il respectait si peu. Les Etats se sauvèrent par leur docilité, on pourrait presque dire par leur servilité  » (tome 5, page 30).

Le Parlement, cour de justice supérieure du Pays, est humilié de toutes les manières possibles, et mis hors d’état de nuire au pouvoir tyrannique du gouvernement central. Il est exilé à Vannes pendant 14 années, à la suite des soulèvements et des massacres de 1675. Il est privé de ce droit redoutable de faire des remontrances au roi, arme terrible dont il a usé avec une constance et une énergie remarquable. (Il ne retrouvera ce droit qu’en 1716, après la mort du tyran). Les lois françaises, qui n’étaient enregistrées dans le droit breton qu’avec une extrême réticence – et parfois jamais -, ne rencontrent plus guère d’opposition, car il faut obéir, sous peine de prendre des risques considérables. (Cette attitude passive vaut au Parlement breton d’être autorisé à regagner son palais de Rennes en 1789 seulement) ……

Au plan démographique ..

Au plan économique surtout, LA BRETAGNE EST RUINEE ……..

C’est dans ce contexte que des bretons – principalement des nobles -, se lèvent contre ce qu’a représenté pour le Pays cette oppression insupportable pendant près de soixante ans ….. S’agit – il de têtes  » brulées « , comme on l’a dit ? La Bretagne devait – elle s’aplatir davantage ?

Poser la question, c’est y répondre, dès lors que les causes de la révolte ont été exposées …

………………..

 Pour l’exemple, quatre gentilhommes sont décapités sur la place du Bouffay à Nantes, le 26 mars 1720 : M.M. de Pontcallec, de Mont-Louis, du Couédic, Lemoyne de Talhouët. Seize autres conjurés sont condamnés à mort par contumace.

La BORDERIE les désigne comme  » les derniers martyrs des libertés bretonnes « . Martyrs ils sont, par les causes qui les ont conduit à se révolter : les vrais coupables ne sont pas les Bretons qui défendent leurs droits contre les violations perpétuelles de l’occupant, lesquelles ont été dénoncées, plusieurs CENTAINES DE FOIS, avec violence, par les Etats et par le Parlement de Bretagne : ce sont les Français, qui ont rendu cette révolte inéluctable; c’est en France, en particulier à Versailles, qu’il eût fallu chercher les têtes à couper : mais ce sont les coupables qui détiennent la hache du bourreau, non les victimes. (Les négationnistes feignent d’ignorer les causes de l’affaire Poncallec; il y a apparence n’ont jamais entendu parler du tyrannicide, justifié dès l’antiquité par plusieurs auteurs, puis par l’Eglise elle-même). Les quatre victimes sacrifiées sont, au demeurant, bien loin d’être les derniers martyrs bretons. Les 5000 noyés de la Loire, les horribles massacres de 1793 – 1794 ont enrichi la Bretagne de très nombreux martyrs. De même les 200000 bretons tués dans les guerres mondiales ……… Par bonheur, alors que la France continue à nier le génocide brito-vendéen, qu’elle refuse d’envisager de transformer le mémorial de Nantes en mémorial du génocide, il existe une rue DU COUEDIC à Nantes, et l’idée qu’il sera impossible de s’opposer indéfiniment à la reconstruction du mémorial de Nantes, en y incluant les horreurs commises à Nantes par les Robespierre, les Carrier, et autres fous sanguinaires, fait son chemin, y compris au sein de la municipalité nantaise, fait son chemin).

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

DURTELLE de SAINT SAUVEUR E., Histoire de Bretagne, tome 2, pages 128 et suivantes, éditions J. Plihon.

LA BORDERIE,

PLANIOL Marcel, Histoire des Institutions de Bretagne, tome 5, pages 29 et suivantes, et les notes importantes en bas des pages,  Mayenne, 1984. Si brèves que soient les allusions de Planiol à l’affaire Pontcallec, elles sont précieuses, comme tout ce qu’écrit l’immense juriste, le plus grand que la Bretagne ait produit.

FREVILLE

QUENIART Jean La Bretagne au 18ème siècle, Rennes, 2004, éditions Ouest -France, pages 27 et suivantes,pages 53 et suvantes.

– LA DEMISSION EN MASSE DU PARLEMENT DE BRETAGNE le 20 mai 1765 (Planiol, 224). Cest à l’occasion de l’affaire dite de la CHALOTAIS  que s’est produit ce fait exceptionnel …

L’INCROYABLE PANOPLIE DE LA FRANCE,  » mère des Arts, des Armes et des Lois « , POUR TENTER DE MATER LA BRETAGNE ET LES BRETONS.

 L’exposé savant et détaillé des auteurs précités (Rébillon, Le Moy, Carré, Fréville ..), ainsi que de Quéniart, notre contemporain ( ….), apprend au lecteur étonné, sinon stupéfait – contrairement à ce qu’enseigne l’université bretonne -, non seulement que l’hostilité des Bretons – dont tous les auteurs reconnaissent qu’ils appartiennent à un autre univers que les provinces françaises, cet  » univers  » n’étant rien d’autre que l’appartenance à une nation antique, antagoniste de la nation française, c’est à dire le sentiment national -, à l’égard de la france et de son gouvernement est féroce. » Ils ne tendent qu’à l’indépendance « , écrit le maréchal de Montesquiou, commandant en chef nommé par Versailles (cité par Queniart, page 54). Et que le pays occupant use de tous les moyens malhonnêtes à sa disposition, d’une manière répugnante pour réduire les  » têtes mal voulantes « , et les oppositions qui se renouvellent sans cesse, comme une hydre à sept têtes, qu’il ne sert à rien de décapiter, car elles repoussent aussitôt.

Le  » répertoire  »  de la France pour tenter de  » tenir  » les Bretons est incroyablement varié, et s’adapte aux circonstances : massacres militaires (Saint – Aubin – du Cormier : 6000 soldats de notre armée nationale massacrés par les armées de Charles VIII), menaces, intimidation, révocations, suppression des fonctions dont vivent leurs titulaires, destitutions, confiscation des biens meubles et immeubles, achat des consciences, corruption, pots de vin, emprisonnements, nomination de français ou de collabos dans les fonctions importantes, exils répétés des opposants, dissolution des corps constitués, lettres de cachet, exécutions capitales (dans l’affaire Pontcallec), interdiction faite à certains députés (jusqu’à plusieurs dizaines) de se présenter aux séances des Etats, interdictions faites à certains magistrats de siéger au Parlement, enregistrements forcés des lois françaises, pour leur donner force obligatoire, alors que, selon le droit, le consentement des Etats et du Parlement sont obligatoires, mise en recouvrement forcé des impôts illégaux, refusés par les Etats et le Parlement de Bretagne ….. A plusieurs reprises, les magistrats bretons sont sommés de se rendre en corps à Paris pour se faire  » laver la tête « , et recevoir les ordres du roi (Planiol, tome 5, page 224), ce qui constitue une humiliation abominable (seuls nos lecteurs bretons comprennent ce que nous écrivons ici) … A cela s’ajoute la menace, très réelle, de nouveaux massacres en cas de soulèvement de la population. Dans l’affaire Poncallec, qui ne réunit pourtant que peu d’insurgés, la France envoie en Bretagne une véritable armée : QUINZE MILLE SOLDATS !!! Les souvenirs des horreurs de 1675 sont dans tous les esprits. Avec raison : en 1793 -1794, la France commettra cet abominable génocide en Bretagne et en Vendée, qui est maintenant, grâce à internet, connu dans le monde entier. Comme le souligne Queniart (page 55), chaque grande famille a beaucoup à perdre d’un conflit durable avec la monarchie : le pays est donc solidement tenu, même si les individus concernés sont bretons dans l’âme, et solidement anti-français (confere : la situation de la Bretagne actuelle n’est pas différente : les Bretons, leur histoire étant enfin retrouvée, n’aspirent qu’à être débarrassés des Français; le peuvent-ils ?). Le rapport de force est très nettement en faveur de la France, c’est la clé de la situation. Pourtant, rien de cela ne décourage les Bretons, qui ne lâcheront jamais prise jusqu’à la fin de l’ancien régime, en 1789, époque à laquelle ils ont reconquis une véritable autonomie administrative, à force de résistance à l’arbitraire de la France (Après 1789, plusieurs dizaines de milliers de massacres, la mise à mort de la langue nationale, le lavage systématique des cerveaux, auront les effets que l’on sait : la liquéfaction des esprits, c’est à dire la Bretagne actuelle).

(Cette étude sera complétée).

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

La littérature sur le sujet est très abondante ….. mais comme toujours non exploitée par l’université de Bretagne, qui, négationniste, se tient strictement à l’écart de ces sujets, qui devraient, au contraire, constituer une priorité, dans l’intérêt des jeunes générations.

BONVALLET

CARRE Henri, Essai sur le fonctionnement du Parlement de Bretagne après la ligue ..

CROIX Alain, L’âge d’or de la Bretagne, Rennes, 1993, éditions Ouest – France. Voir, en particulier, pages ….517 et suivantes, ..532 et suivantes (interdictions de commercer avec l’étranger …

EVAIN Brice, Deux héros … Ce mémoire, est cité ici comme ce que peut produire le négationnisme de l’histoire de Bretagne. Il a été inspiré par M. Gauthier AUBERT. Les thèses négationnistes sont connues : la Bretagne n’existe pas, le sentiment national breton n’existe pas, la Bretagne n’a pas été envahie en 1491, l’Edit de 1532 a été librement conclu entre deux Etats libres et consentants …… etc. La Bretagne, en bref, est un fantôme, une construction de l’esprit, l’histoire relatée par des archives colossales est PURE INVENTION. Personne ne soutient que la conspiration de Pontcallec ait été un évènement brillant : mais elle est un symptôme, par l’appel à l’Espagne, même s’il est le fait d’une petite minorité, par la cruauté et l’injustice de l’exécution de la place du Bouffay, un témoin supplémentaire de la violence des conflits franco-bretons. Il eût été bénéfique d’orienter les travaux de M. EVAIN dans des directions utiles à la Bretagne. Il a perdu beaucoup de temps, et M. AUBERT, en neutralisant son énergie dans une entreprise inutile, n’a apporté aucune contribution à l’histoire de la Bretagne.

FREVILLE Henri, L’intendance en Bretagne, Rennes, 1953, éditions Pilhon.

LEMOINE de la BORDERIE Arthur, …

LE MOY A. Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal au 18ème siècle, Paris, 1909, éditions Champion, pages 3 et suivantes ….

PLANIOL Marcel, Histoire …

QUENIART Jean, La Bretagne au 18ème siècle, Rennes, 2004, éditions Ouest – France. Pages 53 (affaire Pontcallec)

……………………….

 C L’ADMINISTRATION – LA NOMINATION DE GOUVERNEURS ETRANGERS EN BRETAGNE, ET DANS TOUTES LES FONCTIONS IMPORTANTES.

L’attribution des hautes fonctions politiques, civiles, administratives, judiciaires, militaires, à des français et à des collabos, commence et va de pair avec le dépeçage territorial des possessions de la famille de nos Ducs. Il est impossible de laisser ce chapitre sous silence, même si nous devons, par nécessité, ne l’évoquer ici que d’une manière très brève.

LES GOUVERNEURS (Planiol, pages 44 et suivantes) : DES ETRANGERS NOMMES PAR LE ROI DE FRANCE.

Comme toutes les colonisateurs du monde et de l’histoire, la France installe en Bretagne des ” gouverneurs “. Il s’agit, en fait, de ce que les Allemands nommeront beaucoup plus tard des ” Gauleiters ” ( le mot gauleiter signifie ” gouverneur “, des racines Leiter : chef, et Gau : pays).

Au début, tant que la Bretagne vit encore sur le souvenir très vif de son indépendance passée, et qu’il s’agit de la faire tomber dans l’escarcelle des Capétiens-Valois, le roi de France nomme aux hautes fonctions du Duché des franco-bretons, collaborateurs notoires, non pas vraiment acquis aux Français – ils sont à vendre, il suffit donc de les acheter -, mais soucieux de leurs intérêts, c’est-à-dire de cumuler les pensions, les titres, les terres. On retouve donc dans ces fonctions les Rohan, les Chateaubriand, les Laval et quelques autres du même acabit.

Mais celà dure peu : à partir de la mort de la Duchesse Claude, en 1524, puis de l’annexion de 1532, les Bretons ne sont plus nécessaires dans ces fonctions : il s’agit, maintenant, de faire plier l’échine de cette nation fière et rebelle (on n’a pas encore osé imaginer la diabolique invention de ” Conseil régional “, qui plie sans qu’on lui demande rien, car il est composé – pour partie au moins – de clients attitrés du pouvoir parisien, même si la plupart de ses membres, en leur for intérieur, ont la fibre bretonne indiscutable) : TOUS CES GOUVERNEURS – GAULEITERS SONT FRANCAIS. Comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, etc. : c’est la loi du genre, elle est universelle pour toutes les colonies du monde. Quelques-uns descendent – plutôt moins que plus – des anciens ducs de Bretagne. Pour autant, ce sont des français bon-teint, qui doivent tout à la couronne de France, et qui sont des négociateurs habiles pour arrondir leur considérable magot, n’ayant aucune velléité de déplaire à leurs maîtres les rois de France, ni de perdre les avantages et prébendes que leur valent leur cupidité et leur soumission. Devinette : de qui parlons nous ici ?

Leurs fonctions sont essentiellement militaires, du moins au 16ème siècle (Planiol, tome 5, page 48). Puis, on leur interdit de résider en Bretagne, car l’envie pourrait leur prendre de vouloir se constituer une Principauté pour eux tous seuls, comme le voulut le duc de Mercoeur, l’époux de Marie de Luxembourg – Penthièvre – Bretagne, dite la  » belle nantaise  » (Planiol, page 49).

La liste des gouverneurs n’est pas surprenante, elle est stupéfiante. On nomme dans ces fonctions des proches parents du roi de France, ou, le cas échéant, des personnages considérables, occupant des fonctions importantes dans l’Etat français. Parmi eux :

– Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, beau frère du roi Henri III

– César de Bourbon, duc de Vendôme, batard du roi Henri IV

– Le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII,  en exercice de … à ..

– Anne d’Autriche (!), veuve du roi Louis XIII

– Le comte de Toulouse, batard du roi Louis XIV

– Louis, duc d’Orléans, petit fils de Louis XIV, et fils du Régent du royaume après la mort du roi.

On ne peut, en vérité, être moins bretons que tous ces personnages : tous sont l’émanation et les représentants du pays occupant. De plus, comme ils ont l’obligation de vivre à la cour, à proximité du roi, ils ne présentent plus de danger d’accaparer la Bretagne pour en faire un Etat, à la tête duquel ils ils se feraient couronner Ducs souverains. Je n’ai pas retrouvé le décompte des millions de livres que leurs fonctions leur ont rapporté, puisés dans les impôts des Bretons : ce point mérite d’être élucidé (voir cependant : Planiol, tome 5, page note 24 : 80000 livres en 1671, agrémentés, plus que probablement, de dédommagements  » collatéraux  » tels que pots de vin, détournements, etc.).

OLIVIER – MARTIN Fr., Histoire du droit français, Pages 569 et suivantes.

PLANIOL Marcel, tome 5, pages 44 et suivantes. Peu de pages, mais cinglantes.

LES INTENDANTS.

Qu’est-ce qu’un intendant ? C’est une sorte de gouverneur civil, désigné par le roi de France, résilié par lui, ne devant de comptes qu’à lui, quelque chose qui s’apparente à un  » super préfet « , ou à un préfet de région.

La liste des intendants (Planiol, tome 5, pages 44 et suivantes). La Bretagne est la dernière nation sous l’emprise du royaume de France qui ait été contrainte d’accepter la présence – par le rapport de force -, sur son territoire. Les intendants nommés, d’ailleurs, sont loin d’être des personnages médiocres, incompétents, ou dépourvus de bonne volonté. Mais les BRETONS N’EN VEULENT STRICTEMENT PAS. Pour eux, outre le fait qu’ils centralisent la politique fiscale du pouvoir royal, ils SYMBOLISENT LA PRESENCE DE LA PUISSANCE ETRANGERE sur le sol breton (Planiol, pages 50 et suivantes). Ce qui est vrai : ce sont des étrangers, au service d’un pays étranger. Ils actionnent la  » pompe à phynances  » (selon l’expression savoureuse d’Alfred JARRY), même s’ils essaient aussi d’être de bons administrateurs.  » Ce sont des commissaires qui ne connaissent ni loi ni justice « , dit – on. L’intendance est  » un simple atelier, un bureau de finances et de rapines  » (Jean DELUMEAU, page 305). En clair : ils sont les antennes du pays honni en Bretagne, qui drainent vers Versailles une partie importante des ressources du pays. C’est ainsi qu’ils sont ressentis, même si certains sont de remarquables administrateurs, ou auraient pu l’être, si le contexte avait été différent, s’ils avaient été Bretons de Bretagne, s’ils s’étaient contentés d’administrer le pays dans son intérêt, et s’ils n’avaient pas été chargés de ponctionner les finances bretonnes pour les acheminer vers l’étranger. Voler les ressources du pays, et gérer d’une manière réellement utile sont deux rôles incompatibles. (A leur actif, toutefois : la volonté de répartir équitablement les fonctions de députés en augmentant l’importance du tiers – état aux dépens de la noblesse, surpuissante et surreprésentée, de diminuer l’insupportable pression fiscale qui pèse sur le peuple, pour la transférer sur la noblesse et le clergé (Queniart, page 115 …).

La  » coexistence  » des Bretons et des Intendants est un combat perpétuel, une guerre des tranchées, dans lesquels chacun tente de marquer des points aux dépens de l’adversaire. Après la mort de Louis XIV, surtout de 1750, les Bretons deviennent les plus forts à ce jeu, ce qui, pour autant, est loin d’être une victoire glorieuse. Un pays qui fonctionne sur l’antagonisme des l’occupant et de l’occupé, N’EST EN RIEN UN PAYS GOUVERNE sainement. Au plan fiscal, par exemple, nombre d’impôts, lorsqu’ils sont réfléchis, voulus par un gouvernement responsable, et consentis par une assemblée représentant le pays, sont une nécessité, et permettent des investissements fructueux … (Rappelons que du temps de l’Indépendance, les Ducs souverains ne peuvent décréter et prélever les impôts de leur propre autorité : ils doivent être consentis par le Parlement général de Bretaigne ( = les Etats), de même que toutes les lois importantes, la guerre, la paix, la politique étrangère …. Voir Planiol, tome 3, ….. ).

Les Intendants, en dépit de leurs fonctions officielles et du rôle qui leur est assigné par le pouvoir central, ne parviendront JAMAIS à s’imposer en Bretagne. Les Bretons ne cesseront de leur infliger des vexations, et même refuseront de les désigner par leur titre officiel : il ne seront jamais désignés en Bretagne que sous l’appellation de  » commissaires départis pour l’exécution des ordres du roi « .  A la veille de la révolution, ils n’osent quasiment plus se manifester, craignant pour leur vie, et donnent même l’impression de ne plus exister ( En 1788, par exemple, l’intendant Bertrand de Molleville, s’estimant  » dans l’impossibilité de faire respecter l’autorité du Roi « , et même  » en danger de perdre la vie « , doit quitter Rennes nuitamment; Queniart, pages135 et suivantes)  … Ce qui est la vérité : à la veille de la  » révolution  » dite » des des droits de l’homme « , la Bretagne, faute d’indépendance, a reconquis de larges pouvoirs d’autonomie.

L’histoire ininterrompue des conflits, souvent violents, parfois sanglants, entre les Bretons et le gouvernement royal de France rend RIDICULES, entre autres, les assertions de certains auteurs auteurs universitaires, qui prétendent, copiant et recopiant LA BORDERIE – lequel LA BORDERIE reste un grand historien par ailleurs -, que les Bretons ont aimé les rois de France, qu’ils ont été leurs  » sujets les plus fidèles et les plus dévoués « , et autres fadaises. Les formules en apparence respectueuses utilisées par les Bretons dans les actes officiels, dans les requêtes, dans les remontrances et autres observations, ne traduisent que la nécessité de se prémunir contre les coups, qu’une insolence trop marquée leur attirerait inéluctablement. C’est aussi de l’ironie, mais au second degré : dire au roi de France, dans des « remontrances », qu’on l’aime, qu’on le respecte, qu’il est le père de ses sujets, etc …, puis, dans le corps du texte qu’on lui adresse, lui donner des coups redoublés – fût-ce dans un style très littéraire et protocolaire -, c’est vraiment se moquer de lui ! TOUTE LA FRANCE A DETESTE SES ROIS, sauf quelques-uns, qui méritèrent en effet d’être aimés : prétendre que les Bretons sont les seuls à les aimer, alors que leurs agents leur dévorent la laine sur le dos pendant deux siècles et demi, cette fois, c’est se moquer des Bretons !

Bibliographie sommaire.

La littérature est pléthorique sur le sujet, jamais lue par personne, y compris les universitaires, que l’histoire des Institutions N’INTERESSE PAS. Pourtant, cette littérature est de grande valeur, et permet de comprendre parfaitement l’antagonisme irréductible entre les Bretons et les Français, deux nations dressées l’une contre l’autre, l’une disposant de moyens considérables, l’autre réduite à des techniques défensives, obstinées mais dépourvue de moyens réels.

FREVILLE Henri, L’intendance en Bretagne, Rennes, 1953, éditions Plihon, trois tomes, soit … 418 pages pour le tome 3). Travail remarquable, fourmillant de détails précieux, mais trop dense, trop touffus, mal présenté, sans guère de conclusions de synthèse, et sans analyse politique qui vaille. A l’époque de la parution des ces ouvrages (1953), la Bretagne a le sentiment d’être française, sans retour, écrasée par le lavage mental opéré par  » la  » République. Le discours de Fréville est donc, quoique précieux, très  » convenable  » pour l’époque, et irremplaçable.

PLANIOL Marcel, tome 5, pages 44 et suivantes

QUENIART Jean, pages 111 et suivantes (citations précieuses).

LE HAUT CLERGE, NOMME PAR LES FRANCAIS, LEVIER PUISSANT DE LA COLONISATION.LA PRISE DE POSSESSION DES NOMINATIONS DES EVÊQUES, DES ABBES, DES NOMINATIONS AUX BENEFICES.

Si le ” bas-clergé ” de Bretagne a toujours été – globalement -, résolument breton – ceci jusqu’au 20 ème siècle -, le ” haut-clergé ” a toujours été non pas pro-français, mais FRANCAIS, très rapidement après la mort d’Anne de Bretagne.

Les gouvernements ducaux avaient veillé, jalousement, à ne nommer ou à ne laisser nommer en Bretagne – sauf à de rares exceptions -, que des Bretons. L’Edit de 1532, dénommé fallacieusement ” Traité de réunion “, par lequel la France s’oblige à ne nommer en Bretagne en qualité d’évêques et d’abbés que des ” originaires “, est honteusement violé, jusqu’en 1789 : ne sont nommés évêques et abbés en Bretagne QUE DES FRANCAIS, à de très rares exceptions près (thèse de Yves Bonvallet, page 212). Choisis par faveur dans l’entourage du roi français, de ses ministres, et des personnages influents de la Cour, ces évêques sont des AGENTS PUISSANTS de la colonisation : ils sont maîtres des promotions et des fortunes du clergé local dans leurs diocèses, agents de renseignement; ils veillent à la ” conformité ” des prêches du dimanche aux ” masses populaires “, en faveur de leur Maître le roi des Français; ils font peser lourdement, par le magistère dont ils sont chargés, une pression intellectuelle ininterrompue sur leur entourage, à laquelle il est impossible de se soustraire; leurs manières déliées, raffinées, apprises dans les familles dont ils sont issus et des milieux gouvernementaux qu’ils fréquentent, renvoient sans cesse aux Bretons leur image négative de ploucs provinciaux, car c’est désormais le seul rôle qu’ils sont autorisés à jouer. Le ” maillage ” en faveur du pouvoir étranger, s’étend au bas clergé, par le canal de l’évêque : les recteurs de paroisses, dont le rôle augmente au 18 ème siècle, lit les principaux textes émanant du gouvernement de Versailles à la messe du dimanche, est chargé de faire des enquêtes (individuelles ou sur des sujets plus vastes), les transmets à sa hiérarchie, etc. il diffuse ” la bonne parole ” du roi de Versailles, fait prier pour lui chaque fois que nécessaire, et, écrit le Professeur Quéniart, enseignant à l’université de Rennes, peu soucieux de partialité, est un ” informateur “, une manière d’espion, en quelque sorte (voir ci-après) . Ce point est connu, mais à notre connaissance encore peu développé dans les publications historiques : magnifique sujet de thèse pour notre Université, lorsqu’elle sera redevenue bretonne !

Ainsi donc, il est clair que dès après la mort d’Anne de Bretagne – en tout cas dès le faux traité de 1532 -, TOUTES LES FONCTIONS IMPORTANTES en Bretagne, ont été confiées à des étrangers français, nombre d’entre eux parents ou prochement apparentés à la famille du roi de Versailles : LES BRETONS SONT FERMEMENT ET VOLONTAIREMENT EXCLUS de la gestion de leur pays, MÊME LES COLLABOS, dont on se méfie car, quoique s’étant rangés du côté du manche, le grand nombre reste fondamentalement breton. Après l’annexion de 1532, aucun grand seigneur ou personnage breton n’a occupé – si ce n’est par accident -, la moindre fonction importante en Bretagne. Cette ERADICATION des Bretons du gouvernement de leur propre pays est tout à fait remarquable, et jamais assez soulignée.

Si cette politique n’est pas une politique coloniale, qu’est-ce donc ?

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

DELUMEAU Jean, Histoire de la Bretagne, Toulouse, 1969, éditions Privat.

 PLANIOL Marcel, Histoire, p. 44 et sv.

QUENIART, La Bretagne au 1ème siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 2004, page 213.

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D – L’EXPLOITATION DES RICHESSES BRETONNES AU BENEFICE DE L’ETAT COLONIAL.

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L’APPAUVRISSEMENT PROGRESSIF DE LA BRETAGNE.

Ce phénomène est encore imparfaitement connu, des Bretons, même si les thèses publiées sont énormes, et déja très suffisantes ( Bonvallet, Planiol, Rébillon, Moy, etc.). Les causes du dépérissement de la Bretagne, à partir du règne effectif de Louis XIV sont multiples.

La Bretagne, exploitée comme une ferme, perd le principal de sa liberté de commercer avec ses alliés traditionnels (toiles, sel, vin ..) … Elle s’appauvrit progressivement, et perd sous la puissance colonisatrice, tout son dynamisme …

Un auteur connu pour son travail de dénigrement de la Bretagne (Alain CROIX, avec qui j’eus, au début de mes réflexions sur ce grave problème, dont je ne comprenais pas encore la cause; cf sa responsabilité dans la catastrophique exposition au château ducal de Nantes, m’expliqua (au téléphone), qu’après une période brillante, la Bretagne a connu une déchéance dont elle est à la fois la cause et l’effet. Cet auteur m’expliqua que, alors que des puissances commerciales se manifestaient avec force en différents points de l’Europe(l’Angleterre, la Holande, le Portugal …), la Bretagne, devenue incapable de faire face à ce défi, N’A PAS SU PRENDRE LE TOURNANT, et triompher de ses concurrents : ce pays MEDIOCRE s’est coulé par ses propres insuffisances.

En réalité, si l’on se place délibérément dans l’optique de l’histoire des pays, des nations, du mécanisme de fonctionnement des sociétés, la cause du dépérissement progressif de la Bretagne n’est que trop clair : il porte un nom : LA FRANCE, et ses actions maléfiques. Plusieurs de ces actions sont mentionnées ci-après :

1 – La première cause est l’ANEANTISSEMENT DE L’APPAREIL D’ETAT DE LA BRETAGNE. Une nation qui perd son souverain, son premier ministre, son gouvernement, N’EST PLUS RIEN. Un pays, c’est comme un cheval conduit par un cavalier : le cavalier figure le souverain et son gouvernement, le cheval, c’est le pays dans toutes ses composantes. Après la mort d’Anne de Bretagne, le pays n’est plus gouverné par son souverain légitime, et, dès lors, N’A PLUS DE PROJET NATIONAL, et est privée des moyens d’en concevoir et d’en avoir.

2 – La seconde est le drainage des ressources fiscales bretonnes, LA VAMPIRISATION de ces resources vers le gouvernement étranger de Versailles. Certes, du temps des Ducs, les prélèvements fiscaux au bénéfice de la cour étaient importants (un tiers environ des impôts). Mais cet argent ne quittait pas le pays. Le duc, dont le train était royal et fastueux, redistribuait cet argent à son entourage, ses officiers, ses serviteurs, aux corps de métiers qui travaillaient à son service. Une partie importante était redistribuée à ses vassaux, sous la forme de pensions et de rétributions de différentes sortes, qui en faisaient usage de la même manière. La distribution de grosses pensions aux nobles et au clergé a toujours paru – et été – scandaleuse, se faisant aux dépens du peuple tondu et dépecé. Mais c’est aussi un instrument de gouvernement. Les Ducs maintenaient le pays dans un calme relatif, en redistribuant à des Bretons une partie des revenus que leur procuraient les impôts. Lorsque la France installe ses hommes dans les fonctions importantes, c’est à des français – à quelques familles collaboratrices également – que cet argent volé aux Bretons est donné : il quitte donc le territoire national pour aller s’investir en terre étrangère …

  Des universitaires éminents ont poussé leurs recherches, dans ce domaine, fort loin. Il n’est pas question de reprendre ici ce qu’ils ont écrit, qui remplit d’épais volumes : on est donc, d’ores et déjà, très bien renseigné, même si de nouvelles thèses sont à écrire, lorsque les circonstances le permettront. Il s’agit seulement de fournir quelques chiffres, sauf à se perdre dans le marécage des vols et des détournements opérés aux dépens de la Bretagne, de 1514 (mort d’Anne de Bretagne) à 1789. Ceux qui voudront compléter leur information auront les moyens de le faire, en dépouillant les ouvrages de Planiol, de Le Moy, de Rébillon et autres ..

Certes, une partie de l’argent récolté par les impôts directs ou indirects reste en Bretagne. Notamment les fortes ” pensions ” versées aux ” grandes familles ” (prélevées sur les deniers bretons, bien entendu), comme nous l’avons dit, que l’on tient ainsi en état de ” docilité ” permanente …Mais celà n’enlève rien à ce qui vient d’être écrit ci-dessus.

Bonvallet, p. 99

3 – LA TROISIEME EST LA RUINE DU COMMERCE INTERNATIONAL BRETON. Des obstacles quasi insurmontables, des restrictions de toutes natures sont mis en place pour empêcher la Bretagne de commercer avec les autres pays d’Europe. C’est un phénomène archi-connu de la colonisation : le pays conquis, n’ayant plus d’ambassadeurs, ni de vie internationale, devient la proie économique du colonisateur : les frontières, devenues celles de l’occupant, le colonisé étant privé de son gouvernement et de son Souverain, interdit de conclure le moindre traité international, militaire, commercial, passe sous la totale dépendance du pays qui s’est emparé de lui …….

La Bretagne a tiré sa prospérité, durant les 15ème,16 ème et 17ème siècles (jusqu’aux guerres de Louis XIV), largement, de son commerce maritime, et de l’exceptionnel privilège que lui confère sa situation géographique de communiquer avec les puissances européennes. Il y a eu des phases fastes, d’autres moins brillantes (Touchard). Mais dans l’ensemble, elle a su tirer le plus grand profit de ses atouts maritimes, de sa flotte, de sa vocation naturelle, de la hardiesse de ses marins, et de la politique de ses Ducs, résolument tournés vers le dehors et les alliances tous azimuts. … La politique belliqueuse et expansionniste de la France de Louis XIV conduit la France à s’engager dans des conflits armés quasi-continus, pendant toute la durée du règne de ce monarque ambitieux. Si la Bretagne n’avait aucune vocation à s’engager dans les deux derniers conflits mondiaux, qui lui ont tant coûté, par la faute de son voisin de l’Est, elle n’avait non seulement aucun intérêt à entrer en conflit, après son annexion, avec l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, ….., mais au contraire de s’entendre avec toutes ces puissances, ce qu’elle a tenté de faire avec succès pendant longtemps, ce qu’il lui a été INTERDIT de faire dès lors que la France est entrée en conflit avec ces pays  …

. Les obstacles créés par la France pour l’exportation des TOILES BRETONNES .. L’industrie de la toile de lin et de chanvre a constitué pour la Bretagne une activité extrêmement  importante, du 15ème au 17ème siècles,  occupant une main d’oeuvre nombreuse, procurant au pays des ressources très élevées, dont les chiffres, rapportés au budget de la France, élément de comparaison très éloquent, surprennent. Cette activité, de niveau industriel, même si les unités de production sont souvent petites, mobilise des capitaux considérables, qui se chiffrent par millions de livres. Les toiles sont exportées dans de nombreux pays, du nord au sud de l’Europe, notamment aux Pays – Bas, en Angleterre, au Portugal,en Espagne, et, par là, aux Amériques. Le marché anglais, partenaire souvent privilégié de l’Armorique, puis de la Bretagne, revêt une importance toute particulière. Cette prospérité extraordinaire enrichit certes les particuliers, les commerçants, les transporteurs, mais permet aussi de financer des travaux très importants, en particulier la construction d’ églises, d’ enclos paroissiaux, les décorations somptueuses des églises, de manoirs et de châteaux, qui ont survécu à cette époque, en particulier dans le Léon et en Cornouaille.

La France étant en conflit tantôt avec un pays, tantôt avec l’autre, souvent avec plusieurs d’entre-eux – Hollande, Angleterre, Espagne …-, prend des mesures pour interdire l’exportation des toiles vers ces pays. L’état de guerre incluant la Bretagne, malgré elle, dans les conflits français, les ennemis de la France incluent la Bretagne parmi leurs ennemis, alors que celle-ci n’a aucun contentieux avec eux.  Assimilée à la France, ses clients traditionnels se détournent d’elle. Lorsque les conflits cessent, les pays en cause ont trouvé d’autres fournisseurs, et se sont mis à fabriquer les produits qu’ils n’ont plus besoin d’importer.  Les conséquences en sont DESASTREUSES pour l’économie bretonne. Les chiffres sont exposés en détail dans les ouvrages classiques (Delumeau, Croix, Queniart …) : les pertes pour la Bretagne sont considérables, voire colossales.

En 1687, les Etats présentent des observations sévères au roi Louis XIV :

 » L’arrêt qui défend l’entrée des draps, melins et autres étoffes d’Angleterre et d’Irlande autrement que par Calais … réduit le commerce de la Bretagne dans la consternation ….. elle voit son commerce entièrement ruiné ….  » (Delumeau, documents, page 257).

En vain. Cela se répètera souvent, toujours sans résultat.

En 1718, le roi Louis XIV étant mort depuis trois ans, les Etats déplorent :

  » (La Bretagne) dont le terrain ( = une partie du territoire) est inculte, ne subsiste que par le commerce maritime, ou par celui qu’elle entretient avec les provinces voisines. L’un (le commerce maritime) EST ENTIEREMENT TOMBE …. (La Bretagne) a fourni libéralement aux besoins de l’Etat ( = la France) par des charges en grand nombre, (est) épuisée par des prêts fréquents ( = les emprunts que les Bretons ont du faire pour payer les impôts mis à sa charge), sujette à toutes les autres impositions, et est épuisée par les atteintes à sa juridiction, aussi opiniâtres qu’injustes … (A. Le Moy, Remontrances, page 5).

  Sans aucun doute, la FRANCE A SACRIFIE la prospérité que la Bretagne tirait de son commerce toilier, parce que cela contrariait ses intérêts militaires. Ceci est une certitude ABSOLUE, un crime authentique, particulièrement grave, dont les conséquences ont été générales, se répercutant sur toute l’économie de la Bretagne.

……………………

. Les obstacles créés au commerce du sel (à développer).

. Les obstacles créées à la plantation des vignes, et au commerce du vin ..

Les obstacles créés par la France à l’expansion coloniale et commerciale de la Bretagne, a constitué pour ce pays voué à un destin vraisemblablement brillant, UN VERITABLE DRAME … Sur ce point comme sur d’autres, la responsabilité de la puissance coloniale est écrasante, impardonnable, et malheureusement irréparable. La situation est irréversible : la Bretagne colonisée et exploitée à outrance, se trouve dans un état déplorable. La période faste de la Bretagne se termine avec le début du règne de Louis XIV (16.. – 1715). A la mort de ce roi, en 1715, la Bretagne est ruinée.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

CROIX Alain, l’âge d’or de la Bretagne, Rennes, 1993, pages …529 et suivantes …

DELUMEAU Jean, Histoire de Bretagne, Documents, pages 255 et suivantes.

TOUCHARD Henri, Le commerce maritime breton à la fin du moyen age, Paris 1967.

QUENIART Jean, La Bretagne au 18ème siècle, Rennes, 2004, éditions Ouest – France, pages 322 et suivantes (important).

4 – UNE AUTRE CAUSE EST LA CREATION DE FONCTIONNAIRES INUTILES, dont les postes sont VENDUS par la monarchie française, pour se procurer de l’argent extorqué aux Bretons.

L’une des plaies créées par la France, extrêmement choquante au plan des principes, très coûteuse pour les finances bretonnes, a été la création, en grand nombre, d’officiers inutiles (on dirait aujourd’hui : de fonctionnaires). Ce chapître revêt une importance particulière, comme extrêmement démonstratif de l’exploitation EHONTEE de la Bretagne par la France.

La ” vénalité des charges ” a été l’une des grandes plaies du régime monarchique français. Elle n’existait pratiquement pas sous le régime ducal. Elle a été développée sur une grande échelle par François I er, mari de la Duchesse Claude fille d’Anne et de Louis XII, roi absolu, particulièrement dépensier, aussi peu préoccupé que possible des intérêts de ses sujets, et particulièrement incompétent, également, dans la gestion des affaires de l’Etat (il reste de lui une image en trompe – l’oeil : celle de constructeur de châteaux, de protecteur des artistes, des hommes de lettres, de commanditaire d’oeuvres d’art …; celà dissimule pour beaucoup l’extrême médiocrité de ce personnage, dont la moralité fut plus que douteuse : exécrable).

La vénalité des charges désigne le système qui consiste, pour l’autorité étatique (le roi ou son gouvernement), à créer une charge publique (de juge, de procureur, de percepteur d’impôts ou de droits divers, de contrôleur …), de la vendre à un particulier, moyennant le versement d’un certaine somme d’argent, au bénéfice des finances royales. Bien entendu, le fonctionnaire titulaire de sa charge se ” rembourse ” sur ceux qu’il juge, administre ou contrôle, avec les abus qu’on imagine.

S’il est exact que la création, en quantité, d’officiers ( = on dirait aujourdh’ui : de fonctionnaires) par le gouvernement français), dans le but de les VENDRE à leurs futurs titulaires, à charge pour eux de se rembourser sur la bête ( = le Breton de base), n’est pas le mécanisme qui a permis de soutirer le plus d’argent aux contribuables bretons, elle est, de loin, la plus scandaleuse, comme permettant de voir à nu, sans détours, de quelle manière la Bretagne a été victime de BANDITISME et d’ ESCROQUERIE.

La mécanique n’est même pas ingénieuse. Elle fonctionne de la manière que je vais exposer……

Les bureaux royaux, puis ceux de Versailles, sans cesse à court d’argent, en raisons des dépenses somptuaires de la cour, des guerres incessantes, ” peaufinent ” peu à peu la technique que voici : en violation consciente,  sue, et connue par eux des dispositions de l’Edit de 1532, ils créent un nombre élevé de charges de fonctionnaires en Bretagne, à seule fin d’extorquer du pays des fonds qu’il ne doit pas, car c’est aux Etats que revient de créer les charges utiles, en aucun cas au roi de France. La mécanique est infernale, car les charges créés NE REPONDENT A AUCUN BESOIN.

Pour montrer au lecteur ignorant à quel point il s’agit d’une MACHINE INFERNALE, sont ainsi créées, notamment, les fonctions fantaisistes que voici (la lite est illimitée, nous ne faisons que citer quelques exemples) : …..

Dire que les Bretons sont furieux, est en dessous de la réalité : ils sont furibonds. En ce temps là, l’orgueil Bretons, déjà célèbre sous les Francs (cf. le poème en l’honneur de Louis le pieux),  est intact : on ne plie pas, on ne cède pas, on n’a pas encore appris à ramper : la  » révolution  » dite  » des droits de l’homme  » n’a pas encore imposé sa tyrannie bête, ni son nivellement furieux des cerveaux, sur le fondement d’une religion à base d’histoire de France falsifiée, et de principes propres à tous les Etats totalitaires (voir ci après les  témoignages des Occitans, des Niçois, … d’autres sont attendus : les Corses, les Basques ..).

Ce  » système  » de la vénalité des charges est plus que sévèrement condamné par les quelques auteurs bretons qui ont eu le courage de coucher par écrit leur jugement.

Le grand d’Argentré … (tome 5, pages 104, 235 …-

Noël du Fail, autre grand juriste Breton (tome 5, page 235).

LES REMONTRANCES DES BRETONS AU ROI DE FRANCE.

C’est le moment de citer ce que peuvent être les  » remontrances  » des Bretons aux rois de France, et que, chaque fois que l’occasion se présente, ils n’y vont pas de main morte, et appellent un chat un chat (on remarquera que, imprégné de cette morale depuis l’enfance, c’est ce que je fais dans mes chroniques). La lecture et la relecture de ces quelques extraits remettra quelques cerveaux à leur place, et permettra à tous nos lecteurs de savoir – enfin -, comment a été ressentie par les Bretons de ce temps le tyrannie française :

 Les remontrances de 1578 sont féroces :

 » Depuis que l’argent a occupé le siège de la vertu, de la science et de l’expérience, et que le magistrat est vénal, le mérite est demeuré sans reconnaissance,et la vertu mise sous le pied DE CETTE CORRUPTION. Il s’est créé un million d’offices ( = d’emplois publics de fonctionnaires), PERNICIEUX et INSUPPORTABLES, tant de judicature, de finances que d’autres, (dont les acquéreurs) n’entrent dans la place QUE POUR L’AVARICE ET L’AMBITION, et qui ne servent que de RONGER LA SUBSTANCE DU PEUPLE « .

Et les Bretons de demander, sans peur et sans crainte,  » de supprimer cette multitude effrénée d’officiers inutiles et pernicieux, de casser tous les officiers créés depuis Louis XII … et de respecter les lois du Duché, qui prohibent COMME UNE SIMONIE EXECRABLE toute vente d’office public, et de rétablir l’élection et la nomination pour les charges publiques « .

(Bonvallet, pages 145 et 146).

 Voici ce que les Etats de Bretagne écrivent au roi de France en 1587 (Planiol, tome 5, page 105, note 59) (Je traduis en français moderne, pour que le suc de ce texte n’échappe au lecteur contemporain) :

” Nous nous sommes engagés, par un contrat du mois de février 1583, à payer à votre Majesté (le roi français), chaque année, pendant cinq ans, la somme de 70000 écus, sur l’assurance et la promesse que vous avez faite DE NE PAS CREER D’IMPOTS NOUVEAUX …. Cependant, plusieurs édits …. abusant de la misère du temps, imposent la création de nouveaux offices INUTILES ET SUPERFLUS, qui sont la RUINE DU PEUPLE, rongé PAR UNE VERMINE D’INFINIS PETITS ET MENUS FONCTIONNAIRES « . (Remontrances du 1er octobre 1587; Registres des Etats).

Et encore, ces phrases tirées des remontrances du Parlement de Bretagne, beaucoup plus tardives, plus furieuses encore, à la mort de Louis XIV, en 1716 (je traduis en français moderne et abrège ce très long texte) :

 » Il est notoire que l’invention de ces offices est le fait de certains hommes qui en font commerce, lesquels, entretenant des relations avec QUELQUES SANGSUES DE COUR, invoquent pour créer ces offices, des lettres et des édits, et poursuivent (leur but) avec tant de fureur et de violence .. qu’ils tirent par ces sinistres moyens à leur profit tout l’argent et le sang  du peuple, sans qu’il en reste peu pour les finances (de l’Etat) …. le pays est en perpétuel dérèglement, les finances épuisées, le pauvre peuple est si ruiné par ces nouvelles sangsues, qu’en ces années dernières il en sera mort un grand nombre de faim .. La création MONSTRUEUSE d’une infinité d’offices sont cause du désordre et de désolation … »

 On est dans le domaine de l’extorsion de fonds, voulue, faite en connaissance de cause, aux dépens de la Bretagne.

La violence des propos tenus – parfois, pas toujours ! – par le Parlement breton est telle, le mécontentement du roi atteint un tel degré, qu’il lui arrive …. de ne pas ouvrir les lettres de remontrances, et de les retourner à l’expéditeur, toutes cachetées. Les Bretons ne se démontent pas : ils expédient des remontrances itératives, et même ….. retournent au roi ses propres lettres, non ouvertes, également cachetées ! Il a même pu se produire que l’envoyé du roi soit interdit d’entrer dans le Parlement (A. Le Moy, Les remontrances, page XL).  Quelle leçon pour le Conseil régional de Bretagne, les députés, les sénateurs actuels, qui ont OSE, récemment, sussurer le Bro gozh ma zadou ! Quel héroïsme !).

…………………… ».

(Bonvallet, pages 149 et 150; Henri Carré, pages 48 et suivantes : vénalité des charges …)

Quiconque veut en savoir davantage sur l’inflexibilité des Bretons de ce temps, est invité à faire les mêmes lectures que moi … et à passer, comme je l’ai fait, plus de trente années pour décrypter les archives.

Qui a osé dire que la coexistence de la Bretagne avec la monarchie française a été pacifique ? LES IGNARES, qui se recopient les uns les autres sans rien lire et sans rien comprendre, ou pire, étant au courant, se taisent par lâcheté. En ce temps là, LES BRETONS SAVAIENT PARLER, et usaient sans crainte de leur intelligence : voyez ce qu’il en reste : des cerveaux aplatis et lisses, avec des électro-encéphalogrammes quasi plats.  D’ou vient que le peuple capable de tenir de tels discours au roi étranger qui prétend régner en Bretagne s’exprime avec cette force admirable, soit devenu un peuple de moutons, de brebis bêlantes et rampantes ? On vous l’a dit : l’admirable révolution des droits de l’homme est passée par là, et a transformé la substance grise des bretons, en y appliquant le fer à repasser, en une sorte de bouillie, au point qu’ils ont pour la plupart perdu ce qui était leur plus belle qualité.

Qui a dit et redit que les Bretons ont supporté les exactions de la France, et qu’ils se sont fondus dans cette  » matrice  » putride , vers laquelle  » tout les attirait  » … Qu’il serait doux que les Bretons d’aujourd’hui usent d’un tel langage à l’égard de ceux qui les oppressent sans aucun droit, et qu’il serait bon QU’ AUCUN BRETON, connaissant tout cela, n’accepte plus JAMAIS qu’aucun des leurs ose figurer à Paris dans aucun gouvernement étranger !

LES CONSEQUENCES DRAMATIQUES POUR LA BRETAGNE.

Sans doute, du temps de l’indépendance bretonne, la nomination par les gouvernements bretons des Ducs souverains de leurs officiers, agents, fonctionnaires, a bien loin d’avoir toujours été inspirée par des considérations de morale et de compétence : notre histoire n’est pas un conte de fée, loin s’en faut ! …  Cependant, il existe des indices raisonnables pour penser que les abus ont été limités par une conscience naturelle de nombre de Bretons à placer leurs actes et leurs motivations sous le sceau de ce que l’on dénomme aujourd’hui les grands principes de la morale universelle, alors incarnée parles principes religieux du christianisme, quand bien même le haut clergé a compté dans ses rangs un nombre de crapules élevé.

La France, par la vénalité des charges, par la mise dans le commerce des charges destinées à servir les intérêts collectifs, par l’abus éhonté de cette pratique, a introduit en Bretagne un véritable cancer, qui a rongé le pays.

Les Bretons auraient-ils, au fil des siècles, fait mieux que les Français ? On ne peut l’affirmer avec certitude. Mais il est permis de le penser, sur la foi de notre mythologie et de la morale très élevée professée par nos héros (Arthur, le symbole de la probité ….), des témoignages des Bretons de cette époque (d’Argentré, Noël du Fail, Carré, page 49), de notre respect – non pas général, mais majoritaire -,  ……. de mon propre vécu, qui, en plein Paris et au contact des pouvoirs publics, m’a littéralement empêché pendant au moins VINGT ANS de voir les friponneries que j’avais sous les yeux, parce que mes yeux se refusaient à voir ce qui, POUR MOI, NE POUVAIT PAS EXISTER, notamment en matière de fonctionnement de la justice.

 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

CARRE Henri, Essai sur le fonctionnement du Parlement de la Bretagne après le ligue, de 1598 à 1610, Genève 1978, éditions Mégariotis reprints.

 BONVALLET, Des contraventions … pages 145 à 179. Etude extrêmement fouillée, et tout à fait surprenante. Bonvallet a écrit une thèse épaisse sur les extorsions de toutes natures dont la Bretagne est victime, de 1532 à 1715. Précisons qu’il s’agit d’une thèse de doctorat en droit, non d’une thèse de doctorat en histoire, d’ou sa pertinence sur les thèmes éminemment juridiques qui y sont traités.

OLIVIER – MARTIN Fr., Histoire du droit français, pages 460 et suivantes.

PLANIOL Marcel, Histoire, …

 E – L’ACCAPAREMENT, PAR LA PUISSANCE COLONIALE, DES TALENTS ET DES FORCES HUMAINES A SON PROFIT. L’émigration forcée vers la France.

Les Bretons étaient, il est vrai,  attirés par la France, qui, de tous temps, avait drainé des immigrés de nationalités diverses. En aucun cas parce qu’ils aspiraient à devenir français : la France, à l’époque plus développée que les contrées voisines, offrait à nombre de Bretons des possibilités variées pour survivre. Mais pas davantage qu’aujourd’hui l’Angleterre, le Canada, la Suisse, les Etats Unis d’Amérique.

Une fois la Bretagne occupée, à partir de 1491, le phénomène prend une toute autre ampleur. La cour ducale de Nantes, qui était un centre économique, artistique, politique et diplomatique important, n’existe plus. Elle drainait à elle seule un tiers des prélèvements fiscaux du pays (Kerhervé, Le PAGE …), employant un grand nombre de personnes, distribuant des pensions, impulsant la vie artistique, culturelle, architecturale  du pays.

– LES NOBLES, l’armée bretonne ayant disparu, n’ont pas d’autres solutions que de s’employer dans les armées françaises, les soldats bretons sont utilisés sur les champs de bataille français, et dans les guerres de la France … Pour les nobles, dont la vocation naturelle est de servir dans les armées, la Bretagne n’offre plus aucune possibilité de carrière militaire ……… Ils apparaissent donc, dès 1494, dans les armées de Charles VIII en Italie, puis dans les armées de Louis XII, troisième mari d’Anne de Bretagne, puis en 1515, un an seulement après la mort d’Anne, aux côtés du roi de France François Ier. En particulier le Maréchal de Bretagne tuteur de la Duchesse dans sa jeunesse, et plusieurs fois traître à son Pays.

La France, puissance agressive, expansionniste, est presque tout le temps en guerre, malgré les condamnations périodiques du haut clergé (Bossuet, Fénelon …), et de quelques nobles (le duc de Saint Simon) ……

– LES MARINS BRETONS, détournés de la Bretagne au profit de la France. La France est fort peu douée sur ce plan dans la conquête de l’Empire maritime. La vie maritime de la France se concentre en des points très limités. De 1680 à 1850 environ, le nombre de matelots oscille entre 20 000 à 50 000. Mais cet effectif est représenté à hauteur D’UN TIERS par des Bretons ! Au 15 ème siècle, les registres portuaires de Hollandes démontrent que, certains années, le trafic portuaire est assuré, à hauteur de 80 pour cent par la Bretagne et sa flotte. De 1650 à 1792, les effectifs de marins proviennent, pour UN TIERS, de Bretagne !!!!! ( Jean Meyer, in Histoire de la France coloniale, Collin, collection Pocket, 1991, tome 1, page 14). Cette situation s’est perpétrée, aux dépens de la Bretagne jusqu’en 2010 ! L’incompétence, l’impéritie, la sottise de l’Etat français dans la gestion de la marine bretonne est la cause de conflits violents, ET JUSTIFIES.

– Le sacrifice des soldats bretons au service du colonisateur. Les Bretons ont été envoyés sur tous les champs de bataille français. …..

…………

C’ est au nom du nationalisme là que des millions de trouffions innocents, le sourire aux lèvres, la fleur à la boutonnière, partirent au front se faire massacrer. C’est au nom de ce nationalisme là qu’on a tué nos jeunes Bretons. Nivelle, général de l’armée française de son état, une nullité abyssale, qui avait largement dépassé le seuil de l’ incompétence, qui a sacrifié avec une inconscience ahurissante 350 000 vies humaines pour quelques arpents de terre, surnommé “le boucher” (on aurait pu ajouter : “l’imbécile”), aurait prononcé cette phrase immortelle : “Ah ! Qu’est-ce que j’ai consommé comme Bretons aujourd’hui ! ».

………………

Le fait est que la Bretagne, quant à elle, a ” tiré ” un TRES MAUVAIS numéro. Les Gallois, et surtout les Ecossais, ont été traités avec des égards infiniment plus élevés que ceux dont la France, état absolutiste puissant, mais humainement inférieur.  Si elle avait tiré UN SEUL AVANTAGE de la présence française, il serait indispensable de le dire. Ce n’est pas le cas. Il est plus impératif encore de l’écrire, et de le faire savoir.

F – LA COLONISATION DES CERVEAUX.  LE DECERVELAGE, OU NEVROSE D’ACCULTURATION. LA BRETAGNE SOUS ADMINISTRATION DU PAYS DES DROITS DE L’HOMME : UN VASTE CAMP DE REEDUCATION, ou l’on essaie de transformer des ploucs en hommes – version française.

L’étude des névroses collectives a été induite, en particulier, par les sociologues et les historiens qui se sont penchés sur les dégâts mentaux induits par l’acculturation forcée des populations Amérindiennes par les Espagnols. Cette pathologie concerne un grand nombre de nations, jadis libres.

 Sous la monarchie capétienne, jusqu’en 1789, les Bretons sont fiers de leurs origines et de leur histoire. La littérature en donne des exemples éclatants. Tout change à partir de la révolution dite ” des droits de l’homme “. Une phénoménale pression est progressivement exercée sur ce peuple, sans discontinuer, jusqu’en 1950-1960. C’est un véritable terrorisme d’Etat, une vaste entreprise disciplinaire, auxquels la nation bretonne toute entière est soumise durant cette période. La ” francisation ” de la Bretagne est à base d’une répression terrible, qui s’exerce sur les cerveaux.

Dans ce grand lessivage des cerveaux, l’école obligatoire de Jules FERRY, colonialiste bon teint, théoricien des races supérieures et des races inférieures, les secondes ayant vocation naturelle à être ” éduquées ” par les premières – dans leur intérêt, bien entendu, qui se confond avec celui de l’humanité entière, joue un rôle fondamental.

 Sous l’effet de la pression colossale qui est exercée par l’Etat colonial, l’administration mise en place par lui, l’école, les instituteurs, les professeurs, les journaux,les livres, les moyens de communication, les parents eux mêmes, tant par le non dit que par ce qui est suggéré ou explicitement exprimé, l’enfant se met à détester tout ce qui lui rappelle l’infériorité de sa condition : ce patois hideux que parlent ses parents et son entourage, ces costumes de ploucs et ces coiffes d’un autre âge, ces moeurs résolument vulgaires, les tournures bretonnisantes qui infectent le beau langage français, qu’on lui présente comme étant le modèle universel. Psychologiquement, il n’est RIEN, il le sait, il intériorise le modèle mauvais forgé de toutes pièces par le colonisateur. La névrose d’acculturation est à base de honte de soi.

 Le phénomène diffuse, et gagne tout l’entourage. Les grands parents, qui ne parlent ni ne comprennent le français – dans les campagnes en tous cas -, sont mis à l’écart, on ne leur parle pas : ce sont des ploucs, on se gausse de leur maladresse et de leur timidité, on ne voudrait certes pas leur ressembler. Un fossé culturel se crée entre les générations : les jeunes, élevés dans la civilisation qu’on croit belle du colonisateur; les vieux, qui paraissent pitoyables et arriérés. Celà peut aller très loin : on a vu,dans les lycées et collèges, des enfants avoir honte de rencontrer au parloir leur propre mère, à cause de son accent rocailleux, de sa coiffe en dentelles, de son habitus de femme plouque, et prétexter l’étude ou le travail pour ne pas montrer ce spectacle à ses camarades.

 Au niveau individuel, les dégâts sont considérables. Les Bretons de ces générations  sont à l’image de ce qu’on été les juifs pendant des millénaires, les colonisés, les esclaves :  timides, honteux d’eux mêmes, des êtres convaincus de leur infériorité native. Au niveau de la nation, c’est pire : celle-ci, jadis conquérante et glorieuse, est désormais honteuse d’elle même. Une première rupture s’était produite après les invasions de 1487 et 1491. La deuxième, créée par les malades mentaux de Paris, dans le sillage de la révolution dite ” des droits de l’homme ” est infiniment plus terrible. Convaincus de leur infériorité génétique, certains bretons vont jusqu’à collaborer – en toute bonne foi – avec l’occupant français, pour “désincruster” ce qui reste des moeurs dont on est convaincu qu’elles sont préhistoriques. La créativité s’étiole au niveau collectif, la nation ne produit plus rien : la “ploukisation” devient effective; les natifs, guère en situation de comprendre ni d’analyser ce qui leur arrive, comme les esclaves élevés dans une situation qu’on leur a appris à accepter, accompagnent ou précèdent le mouvement sans le critiquer.

Bibliographie sommaire.

BROUDIC Fanch, L’interdiction du breton en 1902, Spézet , éditions Coop Breizh, 1997. Ouvrage très important. La fureur anti-bretonne en France atteint des sommets vertigineux.

CARRER Philippe, Ethnopsychiatrie en Bretagne, Spézet, éditions Coop Breizh, 2007.

MANNONI Pierre, La psychopathologie collective, Paris, collection Que-sais-je, pages 13 et suivantes.

MELENNEC Louis, Le syndrome breton, Agence Bretagne Presse (ABP), 9 1 2009.

MEMMI Albert, Portrait d’un juif, Paris Gallimard, collection idées, 1962. Ouvrage majeur, à lire absolument.

MEMMI Albert, Portrait du colonisé,

G – LES COLLABOS BRETONS. DU BON USAGE DES MOTS ” COLLABOS ” ET ” KAPOS “.

Hélas, nous sommes logés à la même enseigne que le reste de l’humanité sur ce point. Les collabos (et les Kapos) bretons, ont été, comme ailleurs, aussi nombreux qu’aussi vils et rampants.

Les collabos actuels sont connus. Il ne servirait à rien de citer leurs noms,sauf à compromettre l’action de salubrité publique et de vérité que nous réalisons ici.

Beaucoup de gens pensent que la collaboration est un genre spécifique, apparu sous la seconde guerre mondiale, ne concernant que les Français qui ont apporté, à des degrés divers, leur concours aux autorités allemandes d’occupation.

Il n’en est rien. De même que j’ai démontré ici que les Nations existent non seulement depuis la plus haute antiquité – et même depuis que les hommes vivent en groupe antagonistes, opposés inéluctablement par des conflits et des contentieux -, de même que j’ai rappelé, en accord avec tous les spécialistes de la discipline, que l’histoire des Droits de l’homme commence avec la vie en société (les premières traces écrites se retrouvent dans le Code d’Hammourabi; voir ce terme dans Internet) – ce qui a pour effet d’exclure la France des pays autorisés à se prévaloir du moindre rôle fondateur dans cette matière -, de même les phénomènes de ” collaboration ” – non encore, certes désignés par ce terme -, se confondent avec l’histoire de l’humanité. Ce phénomène est simple : lorsque le pays envahisseur et occupant, ne détruit pas en totalité les populations locales – ce qui est la règle -, il a évidemment besoin de ” complices ” issus de cette population pour la gouverner, la maîtriser, l’exploiter…

Ceux qui ont suivi nos publications ont assisté à un transfert – pensé et voulu – du contenu du terme ” collaborateur “, d’une catégorie de personnes à une autre catégorie, bien spécifique. Pendant plus de cinquante ans, au prix d’une manipulation éhontée, les Bretons ont été désignés, DANS LEUR ENSEMBLE, comme les successeurs des quelques centaines de malheureux qui se sont tournés vers l’Allemagne, durant la dernière guerre.

D’ou ces propos imbéciles, tenus récemment par deux débiles parisiens : ” Derrière tout breton, je vois l’ombre d’un nazi “, et, au moment de la révision de l’article 2 de la constitution (française), cet infortuné de l’esprit, admirateur de l’action civilisatrice de la Chine au Tibet, pays martyre : ” je ne voterai pas la réforme proposée : LE BRETON EST LA LANGUE DE LA COLLABORATION ” (!!!!).

Aujourd’hui, le terme “collaborateurs” est en voie de terminer sa mutation : maintenant que l’histoire du pays est connue, les collaborateurs sont ceux qui rampent devant ceux à qui ils doivent leurs carrières hors de Bretagne, les autres sont devenus ce qu’ils sont : des Bretons patriotes. Le mot nationalisme a retrouvé sa vraie signification : le nationaliste breton est celui qui a conscience d’appartenir à un peuple spécifique, qui connait l’antiquité de ce peuple, qui est fier de son identité et l’assume pleinement, sans cesser d’être ouvert aux autres nations, cultures et identités, celles-ci méritant autant de respect que celui qui est dû à la Bretagne, et étant source d’enrichissement de l’humanité, non de rejet ou de dégoût. (Font exception : les cultures, sectes, religions ou autres qui prônent la destruction des autres, et, ouvertement, de les TUER).

(A écouter, réécouter : LA BRETAGNE ASSASSINEE, sur ” Lumière 101 “).

…….. (A suivre)……

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 LES EFFROYABLES RESULTATS DE LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

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J’ai rappelé, maintes fois, que Bertrand d’ARGENTRE a rapporté, dans sa célèbre histoire de Bretagne, ce que son propre père, le Sénéchal d’Argentré, témoin et acteur de l’annexion de 1532, lui a dit : que les Bretons, cette année-là, n’étaient en aucun cas dupes de la situation, que la France détestée leur mettait le couteau sous la gorge, le canon dans le dos, et que, faute pour eux d’accepter les conditions qui leur étaient faites par le roi François 1er, on les écraserait tôt ou tard, sans condition cette fois.

Les Bretons étaient parfaitement conscients de ce qui allait advenir de leur Pays, placé sous la coupe de leur ennemi millénaire (Mélennec, mémoire de DEA) :

Il y a chez d’Argentré une prescience remarquable. L’un des passages les plus singuliers, qui fut supprimé dans l’édition de 1588, par la censure royale, décrit avec lucidité ce qui arrivera à la Bretagne si elle est « réunie » à la France : l’exode des hommes et des talents ; l’appauvrissement économique ; l’octroi des fonctions civiles et importantes aux Français, les entraves mises par la France au commerce par mer, les impôts nouveaux, la violation des lois des privilèges du duché, etc… Tout cela, en effet, arriva (Louis Mélennec, mémoire de DEA, publié par Errances en Bretagne).

Tous les critères de ce que l’on nomme la COLONISATION sont présents en Bretagne, sans aucune discussion possible.

La résistance à cette appellation réside, pour ceux qui y réfléchissent, dans l’humiliation d’avouer et de reconnaître que leur pays a été envahi et soumis. Leur fierté farouche s’oppose à un tel aveu. Il est plus rassurant, pour les Bretons, de se dire que leur pays n’a jamais été vaincu, qu’il a traité en puissance souveraine avec un pays souverain, et que c’est de leur propre volonté qu’ils ont accepté leur sort. Au Maroc, j’ai souvent entendu des raisonnements analogues : ” Le Maroc n’a jamais été colonisé, il a seulement été un PROTECTORAT “.

Or, cela est FAUX : la Bretagne a été vaincue au moins à deux reprises à la fin du 15ème siècle, elle a été envahie et annexée, ELLE N’A JAMAIS ETE CONSULTEE SUR SON ANNEXION, il n’y a jamais eu de ” contrat ” entre la Bretagne et la France en 1532. De même, ce que l’on dénomme ” protectorat ” n’est qu’une forme de colonisation, rien d’autre. Ce n’est pas en niant la vérité que l’on sort d’une situation humiliante.

Quels ont été – et sont encore – les effets de cette colonisation ?

 1 – LA DISPARITION DE LA SCENE INTERNATIONALE. L’ANEANTISSEMENT DE LA BRETAGNE, PUISSANCE SOUVERAINE ET RESPECTEE.

 Le plus douloureux, sans doute, est la disparition TOTALE de la Bretagne, après 1532, de la scène internationale.

Tout prédestinait le Duché souverain, lorsque l’invasion de 1491 a été perpétrée, à devenir une vraie puissance internationale, comme les sont devenus les pays européens de même étendue, pourtant géographiquement et humainement moins favorisés, comme le Portugal, plus tard la Hollande ….. la Belgique, ces pays étant devenus de grandes puissances coloniales.

Tout au long des 14 ème et 15 ème siècles, la Bretagne est l’une des puissances européennes les plus importantes, se situant quasi immédiatement après la France (bien mal en point, d’ailleurs, menacée de disparition totale à plusieurs reprises, notamment pendant la guerre dite ” de cent ans “) et l’Angleterre (4 millions d’habitants; Bretagne 1, 5 million). Après la disparition des Etats de Bourgogne (en 1477), peut-être est-elle la troisième ou la quatrième puissance d’Europe. Pays (relativement) vaste pour l’époque – compte tenu de l’exigüité des cités, des Etats, des principautés du temps (plus de 300 dans le seul Saint Empire Romain Germanique !) -, pourvu d’un littoral maritime considérable, d’une flotte qui se situe aux tous premiers rangs, derrière l’Angleterre, elle est en droit, par le caractère évolué de ses institutions, sa situation exceptionnelle, son fort potentiel d’expansion économique, de devenir une grande puissance. L’historien Elégoët a écrit – ce que je dis aussi depuis très longtemps -, qu’elle aurait du avoir un destin international aussi brillant que le Portugal, beaucoup moins peuplé (800 000 habitants, 1,5 million pour la Bretagne), infiniment moins puissant. L’invasion française, la subordination du pays, ont empêché la Bretagne de connaître son destin MONDIAL. C’est une catastrophe incommensurable, et malheureusement irréparable.

2 – LA SUPPRESSION DE L’APPAREIL D’ETAT PAR LE COLONISATEUR. Comme Planiol et d’autres auteurs, je répète qu’au moment de son invasion, la Bretagne jouit d’un régime politique évolué pour l’époque, au même titre que l’Angleterre, et plusieurs pays du nord de l’Europe. Les Institutions sont complètes (Souverain, premier ministre, gouvernement, parlement), et fonctionnent d’une manière harmonieuse. Chaque génération apporte des progrès dans le fonctionnement de l’Etat breton, tandis, qu’au contraire, en France, à partir de Louis XI et de François I er, le régime devient de plus en plus absolu, au point que toute l’autorité souveraine réside dans les mains du monarque, avec les abus immenses que cette situation provoque. Au moment de son annexion, la Bretagne, privée de sa monarchie constitutionnelle (la constitution existe, bien entendu, mais elle est coutumière) et de son régime réprésentatif opère une REGRESSION POLITIQUE DE PLUSIEURS SIECLES. La vocation de la Bretagne, comme l’Angleterre et les monarchies nordiques, était d’évoluer lentement vers la démocratie.

3 – LA SOUMISSION DU PERSONNEL POLITIQUE, PAR CLIENTELISATION. LA PRESENCE DE GOUVERNEURS ETRANGERS EN BRETAGNE.

En 2010, le pays reste une colonie : les ” parlementaires ” sont pré-désignés par les états-majors des grands partis français, et leur sont entièrement soumis, leur sort en dépendant ENTIEREMENT; l’institution dénommée ” conseil régional ” ne possède aucun pouvoir effectif, aucun budget digne de ce nom, et ne mène aucune politique réellement bretonne, son rôle étant purement figuratif..

Les préfets (de Nantes, de Vannes, de quimper, de Rennes, de Saint-Brieuc), ont remplacé les gouverneurs (civils, c’est à dire les ” Intendants “); TOUS SONT FRANCAIS; aucun ne parle breton, tous sont impliqués dans la politique d’éradication de notre principale langue nationale : ce sont d’authentiques GAULEITERS; les Bretons, selon la république coloniale, seraient trop dangereux dans ces fonctions. Le monde ” politique ” breton se tait : petit doigt sur la couture du pantalon, telle est sa devise (la même que celle du capitaine Haddock : ” BOTUS ET MOUCHE COUSUE “). D’où ce mépris général et colossal à l’égard de cette classe politique étroitement contrôlée, les populations n’étant pas dupes, malgré leur réputation de naïveté. La démocratie n’est même pas en vue, dans l’état actuel de la colonie bretonne.

En 2010, la Bretagne n’est toujours à peu près rien, si l’on considère le potentiel humain, maritime, économique, qui est le sien, et qu’un gouvernement confié à des hommes intelligents, dévoués à la cause nationale. Sait-on que la Suisse, qui a une superficie équivalente, qui n’a aucun littoral maritime, aucune flotte, des capacités créatives moindres, gère PEUT-ETRE LA MOITIE DES ACTIFS FINANCIERS DE LA PLANETE ? Rien n’empêche la Bretagne, entre autres activités, de recentrer son énergie sur la finance internationale, la gestion des fortunes, l’informatique …. Fournissant près d’un quart de la production agricole de l’ ” hexagone “, il n’est pas absurde – à condition d’être gouvernée par des gens capables, éduqués à ne plus se vomir dessus et à s’arracher leurs multiples chignons, pourquoi pas les grands créateurs d’emplois et de richesses que sont les Bolloré, les Pinault, les Rocher, si faible que soit la sympathie qu’ils inspirent -, qu’elle devienne une sorte de ” Silicon Valley ” de l’Europe…. ?

 Aucune fonction importante n’est confiée à quiconque en Bretagne, à moins d’appartenir à ce système bien huilé, parfaitement contrôlé depuis Paris. La Bretagne n’est pas même dirigée par une caste : il y a bien une caste bretonne; mais elle ne joue que le rôle d’une courroie de transmission, aussi peu glorieux que possible. Tout est verrouillé du dehors. Le tout sous couvert d’une ” religion nationale ” française simpliste, à base de principes creux, dépourvus d’effets, au rang desquels la prétendue égalité des citoyens devant la loi et devant les charges publiques….

Il n’y a pas de débat politique en Bretagne, mais DES JEUX DU CIRQUE, se déroulant périodiquement devant la galerie, avec une régularité pendulaire, aboutissant au partage à peu près égal dans le temps, des privilèges attachés à l’exercice des fonctions dites publiques, dans lesquelles les ” élus “, de droite ou de gauche,  jouent, tout au plus, le rôle de pantins.

Certes, on n’écrit pas l’histoire avec des ” si ” et des ” mais “, pas plus qu’on ne peut remonter le cours du temps. Mais dans le cas présent, les arguments sont si concordants, si explicites, qu’ils s’ajoutent les uns aux autres, et qu’on peut dire, sur le fondement de quasi certitudes, que c’est bien l’asservissement de la Bretagne par la France, qui l’a peu à peu transformée en pays pauvre et improductif, après 1789 surtout, jusqu’à en faire un pays désolé, ce qu’il était encore dans ma petite enfance, après 1940. ………..

4 – LA DISPARITION DE LA LANGUE, planifiée par le colonisateur.

La langue, cela est prouvé avec certitude, est menacée de MORT par l’effet des persécutions très volontaristes exercées par le colonisateur depuis 1789 (voir notre article, intitulé ………. et notre émission diffusée sur lumière 101, intitulée : ” l’assassinat de la langue bretonne “). Les britophones sont au nombre de 2 millions en 1896, de 1,2 million en 1928, de 600000 en 1952, de 200000 en 2010 (ces chiffres sont approximatifs). La complicité passive ou active des hommes politiques ” bretons “, dans cette situation, est désastreuse. La langue bretonne n’avait pas vocation à disparaître (pas davantage que l’alsacien, le corse, le basque, le béarnais …); les bretons, comme les autres petits peuples, auraient, par nécessité, parlé volontairement l’anglais et le français. Les exemples de la Flandre et de la Catalogne sont  très démonstratifs. Les persécutions exercées en Bretagne ont été un immense et scandaleux gâchis. Avec la meilleure volonté des meilleurs d’entre nous, celà ne sera JAMAIS EFFACE DES CONSCIENCES BRETONNES.

Le rôle des politiques bretons dans le massacre de la langue de leurs ancêtres est terrifiant. (Sur la toile : Marylise Lebranchu, portrait d’une héroïne bretonne).

5 – LA NEANTISATION DE LA BRETAGNE DANS TOUS LES DOMAINES. COMMENT, SIECLE APRES SIECLE, LA BRETAGNE, DE PAYS PROSPERE ET RESPECTE, A ETE REDUITE A RIEN, OU PRESQUE RIEN. COMMENT LA SANGSUE, AU FIL DU TEMPS, A EPUISE LA BÊTE, AU POINT QU’ELLE A FAILLI EN MOURIR.

On doit à Marcel TEXIER, ex-président des Bretons de l’extérieur, une belle formule :  » La Bretagne, du temps de son indépendance, a été prospère, puissante et respectée; elle était, par son prestige, le passage obligé de la diplomatie européenne; l’acharnement de la France a réussi à la transformer en un cul-de-sac « .

Je suis bien plus sévère. Parce que mieux informé. La France, par ses actes, a transformé la Bretagne du 19 ème siècle en ploukistan occidental du pays des lumières et des droits de l’homme. Pire : elle a réussi, par son génie, à transformer la Bretagne en TROU DU CUL DE L’EUROPE.

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6 – LES ENORMES PERTES HUMAINES PAR LE FAIT DE L’IMPERIALISME FRANCAIS.

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Un pays, est comme une terre, comme une ferme, comme l’eau d’un puits ou d’une rivière, comme un nappe phréatique ….

A force d’y puiser les forces vives, la matière elle-même s’épuise, et devient improductive.

Le fait est que la France, ayant conquis par les armes, à la fin du 15ème sièsle, un pays prospère et influent,  a sucé, siècle après siècle, la substance vive de la Bretagne, pour en faire, au 19ème et durant toute la première partie du 20ème siècle, un pays pauvre, retardataire, et même si cela nous blesse de le dire, arriéré.

C’est cette considération – et nulle autre – qui explique la ruine progressive de la Bretagne, sous l’emprise écrasante et maléfique de la France, qui a agi comme une corde que l’on serre progressivement autour du cou du pendu …

Toutes les colonisations ne sont pas destructrices. Certaines ont apporté aux pays colonisés des avantages indiscutables …

Mais la Bretagne fait partie des nombreux pays ruinés par une puissance colonisatrice agressive, impérialiste …

Il est stupéfiant, lorsque le hasard fait que l’on aborde ce sujet avec des Français, de constater leur suffisance et leur incapacité absolue à rien comprendre au problème breton. A les en croire, la Bretagne ne survit que par l’inondation continue des subventions déversées sur la Bretagne par la France … (Phrase stupide, entendue dans la bouche d’un Français :  » Vous voulez l’indépendance ? Prenez-la : bon débarras, ON VOUS LA DONNE ! De quoi allez vous vivre ? Vous ne survivez que par les subventions que la France vous donne …, etc.). Je me suis laissé dire – sans avoir pu encore vérifier la chose -, que la balance fiscale brito-française est déficitaire, non aux dépens de la France, mais de la Bretagne : en d’autres termes, ce que la France prend en Bretagne est plus important que ce que la France nous donne. Messieurs les universitaires bretons, voila un beau sujet de recherches à mettre en chantier ……..

QU’AURAIT ETE LA BRETAGNE, aujourd’hui, si les français étaient restés chez eux, ou nous aspirons à les refouler ?

L’histoire n’est pas une science, mais se doit d’être aussi rigoureuse que possible. Mais ceux qui la transcrivent sont des hommes. Rien ne leur interdit …

(ARTICLE NON TERMINE, en cours d’élaboration).

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L’OEUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE, VUE PAR LES OCCITANS.

Il est intéressant de citer ici quelques extraits émanant d’une étude publiée sur la toile par un occitan.

” (…) Le premier travail de l’instituteur fut d’apprendre aux jeunes Occitans, Bretons, Basques et Corses que la langue qu’ils parlaient était un vulgaire patois (…) que pour réussir il fallait parler le français et oublier sa langue maternelle (…) Les vieux s’en souviennent (du senhal). Le fond de leur aliénation fut atteint à l’école, où on leur inculqua la honte de leur langue, de leur accent, les obligeant à rejeter consciemment leurs attaches, leur façon d’être, à renier leur univers culturel et leur personalité de peuple.

” (…) Nous sommes treize millions d’Occitans spoliés de leur culture par l’école de Jules Ferry, école qui a tenu les jeunes dans l’ignorance totale de la culture de leurs parents, brisant le lien des générations. L’idéologie de l’école bourgeoise était de tuer les minorités, de les écraser dès l’école pour mieux les broyer dans la machine sociale. L’enseignement primaire était un désert culturel : niaiserie des leçons de morale (!), morceaux choisis – trop bien choisis – de littérature, histoire de France mensongère et tronquée comme il n’est pas permis (…) “.

(Nombreux articles sur les persécutions subies par les occitans sur la toile. Voir, par exemple : L’occitan, une langue, la scolarisation).

LE CONCOURS APPORTE AUX BRETONS PAR LES NICOIS, EUX AUSSI COLONISES PAR LA FRANCE, PERSECUTES ET ACCULTURES COMME LES BRETONS.

Extrait de l’excellent article :  » LA TARE ORIGINELLE DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE « , par Bob Lenissart.

 » Nous avons subi des persécutions dans notre comté de Nice, à l’occasion des guerres que la France n’a cessé de nous livrer tout au long de notre histoire, et que l’on n’enseigne pas dans l’histoire de France, celle qui est racontée aux petits écoliers Nissarts,  suivant une scolarité obligatoire dans les écoles de la prétendue « république française ». L’épopée des « Barbets », nos résistants Nissarts, n’a pu être mise sous l’éteignoir par l’impérialisme culturel français, leurs faits d’armes sont parvenus jusqu’à notre époque: ils ont souvent payé de leur vie,ainsi que leur proches, la défense de leur terre .

Mais, le comportement actuel de la « république française » à l’égard des peuples qui sont placés sous son administration (les Basques,  les Bretons, les Catalans, les Corses, les Savoisiens et autres Nissarts), cette volonté de décider pour eux et de gérer leur vie au travers du tamis de la culture francilienne, ce jacobinisme exacerbé, cette négation systématique de l’identité des « Patries Charnelles » ne datent pas d’aujourd’hui; ils étaient présents dès l’avènement de cette « république », dont l’idéologie originelle est fondamentalement TOTALITAIRE.

Nous avons reçu, de la part de nos amis et frères Bretons, un texte effrayant, qui traite du génocide perpétré par la France dite ” des droits de l’homme ” en Bretagne et en Vendée, tiré du blog de Louis Mélennec, fort intéressant, qui relate les crimes commis par la jeune « république française » et qui sont, en fait, les actes fondateurs de celle-ci. Cette tare originelle, ce refus de la différence, ce mépris pour les autres cultures, a été transmise de génération en génération aux dirigeants DU PAYS OCCUPANT. »

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LA FRANCE AUTEUR DE GENOCIDE EN BRETAGNE ET EN VENDEE :  voir dans Google : Mélennec, les crimes contre l’humanité et de génocide commis par la France … CETTE LECTURE EST STRICTEMENR INDISPENSABLE, pour connaître l’impensable manipulation mentale perpétrée par le  » pays des droits de l’homme « .

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L’OEUVRE CIVILISATRICE DE LA FRANCE VUE PAR LES CAMEROUNAIS : D’UN GENOCIDE A L’AUTRE.

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Les usagers français de la route, qui croisent un chemin de fer, sont charitablement avertis par une pancarte : ” Attention, UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE “. En France aussi, UN GENOCIDE PEUT EN CACHER PLUSIEURS AUTRES.

On sait maintenant que le génocide brito-vendéen n’a pas été isolé.

AU CAMEROUN, si on en croit les journaux Le Monde, Le canard enchainé, l’Express, un véritable génocide a été perpétré par la France, peu avant l’indépendance. Bilan : 100 000 morts.

Ce n’est pas tout, bien sûr. Selon certains auteurs, LA COLONISATION DE l’ALGERIE se serait soldée par la “disparition” d’un tiers de sa population de 1830 (David EL KENZ, Le massacre, objet d’histoire, page 267, Gallimard 2005, collection folio histoire). Je n’ai aucune donnée précise sur la véracité de ce chiffre. Mais des chercheurs y travaillent. Si ce que l’on dit est vrai, la Turquie a envisagé ces dernières semaines de se servir de ces données. Elle a quelque peu calmé son ardeur : le territoire qui s’appellera plus tard l’Algérie a été conquis – en partie au moins – par les Turcs. On possède des témoignages sanglants de la manière dont cela s’est réalisé, et sur les actes commis par les Turcs qui ont maintenu sous le joug les zones contrôlées par eux jusqu’en 1830. De même, les conquêtes turques ont été d’une cruauté rare. Il y a apparence, ce jour, que les horreurs commises par la France et par la Turquie se neutralisent mutuellement : LA FRANCE N’A AUCUNE LEçON A DONNER A LA TURQUIE. On revient à la case départ : si les Bretons n’agissent pas par eux mêmes, PERSONNE D’AUTRE N’AGIRA A LEUR PLACE. Et s’il n’agissent pas, CE SERA BIEN FAIT POUR EUX.

Un certain nombre d’ouvrages sur l’Algérie d’avant la conquête de 1830 se trouvent sur la toile, et sont téléchargeables gratuitement. Je recommande, en guise d’introduction, le livre de LAUGIER de TASSY, sur l’Histoire du royaume d’Alger, très honnête, et passionnant.

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LE MONDE 23.06.08
Comment le Cameroun est passé de la colonisation à la dictature
[…] La France choisit le futur président Ahidjo, non sans avoir tout fait pour écraser le principal parti d’indépendance, l’UPC (Union des populations du Cameroun).[…]La répression contre l’UPC est d’une extrême violence : torture, assassinats, exposition des têtes coupées des victimes, bombardements.[…] Epaulées par l’armée française, les forces camerounaises appliquent ses méthodes. Dix années de terreur et des centaines de milliers de morts seront nécessaires pour venir à bout de l’opposition. Aujourd’hui, Paul Biya, héritier du régime Ahidjo, conserve le soutien de la France.[…]

 

 

 

 

 

 

 

 

LE CANARD ENCHAINE 27 avril 2011, page 3
Une guerre française au Cameroun cachée pendant quarante ans Récemment diffusée sur la chaîne Public Sénat, l’enquête “Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique” éclaire un passé militaire méconnu de la France. Avec l’appui des gouvernements de la IVème République puis de Degaulle et de Foccart, son conseiller Afrique, Paris a mené des guerres secrètes sur ce continent.Exemple, la répression menée au Cameroun, entre 1956 et 1962, dont le bilan dépasse sans doute 100.000 morts. Tandis que s’installait un régime de terreur et de torture.
Telle est aussi la conclusion d’un récent ouvrage, “Kamerun!” (éditions La Découverte), fruit d’une enquête très documentée des journalistes Thomas Delttombe et Marcel Domergue et de l’historien Jacob Tatsitsa.Tout commence avec la création de l’Union des populations du Cameroun (UPC), un parti pacifique qui, en 1948, a l’audace de réclamer l’indépendance. Avant de passer à la lutte armée (attentats, assassinats), huit ans plus tard, en 1956. Le haut-commissaire de cette colonie française se nomme Pierre Mesmmer (futur Premier ministre, de 1972 à 1974). Avec l’accord du gouvernement, il déclenche la répression. “Puisqu’ils n’acceptent pas le jeu démocratique (sic), je les … élimine“. Commentera-t-il, à la télé, des années plus tard. […]
Nombre de coloniaux gouvernent par le racisme et la diabolisation de certains ethnies, par exemple les Bamilékés, vivier de l’UPC, victimes d’effroyables pogroms.Références nazies
A l’approche de l’indépendance promise en 1960 par de Gaulle, la France met en place une administration néocoloniale. On installe ainsi le président Amadou Ahidjo, et l’on dote le pays d’une Constitution sur mesure, assortie d’accords secrets d’assistance militaire. Les conseillers du Président sont nommés par les Français. Au nombre desquels Samuel Kamé, qui avoue son admiration pour les régimes fascistes et cite volontiers Hitler et Goebbels. C’est avec ces alliés que Paris prépare son ultime opération avant de retirer le gros de ses troupes : la liquidation de l’UPC, qui persiste ) combattre pour une authentique indépendance.
Camps à l’allemande
Depuis la fin 1959, les opérations antiguérilla se sont intensifiées. La torture n’a plus pour seul but de faire parler les chefs maquisards, elle devient systématique à l’égard des opposants. Gégène, baignoire, balançoire, importées d’”Indo” ou d’Algérie, sont pratiquées dans tous les postes de police. Des prisonniers sont jetés vivants dans les chutes d’eau de la rivière Metchié. L’un deux, en tombant entraînera d’ailleurs dans la mort un gendarme français.
Des camps de concentrations sont édifiés. Ancien haut-commissaire (il sera plus tard ambassadeur, puis maire de Cannes), Maurice Delaunay évoque, dans ses Mémoires, celui de Bangou : “J’avais été prisonnier en Allemagne, je savais comment ça se passait ! J’avais fait un camp avec des barbelés, des miradors“.
Il abrite 700 à 800 détenus, gardés par des gendarmes français et camerounais.
L’année 1960 est terrible. “Je décide d’entreprendre une véritable reconquête”, écrit le Premier ministre, Michel Debré. Une note secrète (mars 1960) de l’état-major, dirigé par le général Max Briand, recommande d’”annihiler les groupes terroristes…et leurs sympathisants”, ce qui autorise les massacres de masse. Briand a rapporté cette riche idée : exposer les têtes coupées des rebelles sur la place publique. L’ouest du pays est bombardé. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées dans “des villages de regroupement“.
En octobre, le SDECE (future DGSE) repère le chef de l’UPC, Felix Moumié, à Genève et le fait assassiner (empoisonnement) par son agent William Bechtel…

LE MONDE 04.10.11
La guerre coloniale du Cameroun a bien eu lieu

 A moins d’un improbable coup de théâtre, Paul Biya, 78 ans, président du Cameroun depuis 1982, sera “réélu” pour un nouveau septennat le 9 octobre prochain. Malgré les fraudes électorales, les journalistes emprisonnés, les opposants menacés et une corruption omniprésente, il aura droit aux félicitations de Paris, comme cela a toujours été le cas depuis trente ans. Paul Biya est arrivé au pouvoir sans jamais avoir été élu, ni s’être jamais présenté à la moindre élection. Il a simplement été désigné par son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, qui gouverna lui aussi son pays d’une main de fer. A l’origine de ce demi-siècle de dictature, on trouve une guerre. Une terrible guerre coloniale menée par l’armée française, une guerre cachée et encore taboue aujourd’hui, qu’il nous appartient à nous, Camerounais comme Français, de regarder en face.[…] La Ve République du général de Gaulle a poursuivi la même politique de répression après l’”indépendance” confiée au candidat choisi par Paris, le président Ahmadou Ahidjo. En accentuant encore la guerre à l’ouest du pays à l’aide de bombardements intensifs, qui mirent à feu et à sang toute la région “bamiléké”. Combien de morts ce terrible conflit a-t-il provoquées ? De 61 000 à 76 000, comme l’estimait l’ambassade du Royaume-Uni en 1964 ? 120 000, comme le rapportait deux ans plus tôt André Blanchet, alors journaliste au Monde ? Davantage, comme l’affirment certains commentateurs ? Dénoncée depuis des décennies et aujourd’hui largement documentée, cette guerre reste un tabou français. On retrouve cette négation, officiellement exprimée, dans la bouche de François Fillon en mai 2009. Interrogé sur ces “événements” et, notamment, sur l’“assassinat par l’armée française de certains nationalistes camerounais”, le premier ministre osa dire que “tout cela” relevait “de la pure invention”. L’armée française a pourtant, d’après ses propres archives, assassiné Ruben Um Nyobé, secrétaire général et leader charismatique de l’UPC, en septembre 1958. Ses services secrets ont, comme l’ont avoué plusieurs de leurs responsables, fait empoisonner à Genève Félix-Roland Moumié, président de l’UPC, en octobre 1960. L’aviation française a, toujours d’après les archives françaises, tiré à l’ouest du Cameroun des centaines de milliers de cartouches entre décembre 1959 et septembre 1960… Que M. Fillon aille vérifier par lui-mêm

( A suivre )…………..

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

L’histoire de la colonisation n’a de sens que si on la ramène à ses véritables dimensions : celles de l’humanité, et celle de la planète. La colonisation et l’histoire de la Bretagne ne se comprennent qu’à partir de ces considérations. Il faut y ajouter les histoires des sociétés humaines, des Institutions, du droit en général, du droit international en particulier, des guerres, des traités, bien d’autres disciplines encore.

FERRO Marc, Histoire des colonisations, Le Seuil, Paris 1994. Je cite cet auteur parce que son livre, bien qu’inspiré par la volonté évidente de faire porter TOUT le chapeau de la colonisation aux pays occidentaux, comme si les colonisations africaines, de l’antiquité, des Chinois, des arabes, etc., n’avaient pas précédé celles de l’occident, contient malgré tout une masse de renseignements intéressants, quoique les connaissances de l’auteur soient limitées (oh combien !), aux seules périodes qu’il a investiguées. Ce qui, à défaut d’avoir situé le phénomène dans son contexte de l’histoire mondiale de l’humanité,  conduit à une erreur globale d’interprétation désastreuse. A rapprocher de cet historien (honoraire) breton, qui fait remonter l’origine des nations après le 16 ème siècle – ce qui exclut, lestement, la Bretagne du nombre des nations, puisqu’elle a été engloutie par la France à la fin du 15 ème siècle !!! Le bonhomme n’a rien lu sur les nations de l’Antiquité (Mésopotamie, Egypte, Israël, Grèce, Inde, Chine, etc.). Ce n’est pourtant pas la matière qui manque !

FERRO Marc, Le livre noir du colonialisme, Pluriel, Paris, 2003. Cet ouvrage, bien documenté quant à la période étudiée,  véhicule une idéologie : faire admettre que les pays européens ont inventé le colonialisme, qu’ils n’ont commis que des atrocités, et rien apporté de positif aux pays colonisés. Il est navrant qu’un historien ( un ” hystorien ” ?) se livre à ce genre d’exercice, sans RIEN CONNAÎTRE DE L’ANTIQUITE. Quelques lectures supplémentaires lui auraient fait au moins deviner que le colonialisme, l’esclavage, la domination des plus faibles par les plus forts se confondent avec l’histoire de l’humanité. Le sous-titre : ” 16 ème siècle au 21 ème siècle : de l’extermination à la repentance “. Le premier chapitre : ” La destruction des Indiens de l’aire caraïbe “. Tout le reste est à l’avenant. Rien sur les colonisations asiatiques, arabes, scandinaves ….. Surtout, scotomisation TOTALE des colonisations arabes et turques, qui ont été particulièrement atroces, et qui se sont prolongées (la colonisation turque, surtout), bien au delà du 16 ème siècle. L’ignorance (volontaire ici, très probablement) s’ajoutant à l’idéologie, ont abouti à la culpabilisation extrême de l’Occident, LA OU LE MONDE ENTIER EST CONCERNE, depuis les origines. Il y a des livres qu’on n’aimerait pas avoir écrits, des responsabilités qu’on n’ aimerait pas assumer. Ferro est vilipendé dans les blogs, à juste titre, en raison de sa partialité.

Cette bibliographie est destinée aux historiens bretons ” émérites ” , ou ” honoraires “, qui disposent – enfin – des loisirs de compléter leur formation, étant maintenant à la retraite, et l’idéologie qui les a inspirés souvent (celle des 100 millions de morts), étant plus que moribonde. QU’ON RETIENNE BIEN CECI : le phénomène colonial ne peut être compris, qu’à partir de ses origines, en aucun cas en le faisant commencer au 16 ème siècle.

– Monde antique : Claude MOSSE, Une histoire du monde antique, Larousse, Paris 2008. INDISPENSABLE, particulièrement pour les historiens universitaires, restés prisonniers de leur thèse, et qui ne peuvent même imaginer qu’il existe des Etats très organisés dans la haute antiquité, des nations, bien entendu, ainsi qu’un droit international (coutumier ou rarement écrit), puisqu’il est nécessaire que les groupes humains disposent de règles pour traiter leurs contentieux.

ROUX Georges, La Mésopotamie, Points Histoire, Paris, 1995.

GRANPIERRE Véronique, Histoire de la Mésopotamie.

LA BORDERIE (Arthur LEMOYNE de), …

PLANIOL Marcel,

SOURDEL Dominique, Histoire des Arabes, PUF, Que sias-je, Paris 1985. La colonisation arabo-musulmane précède largement celle de l’Occident. Elle est l’une des plus cruelles de l’humanité. Les Arabes sont parmi ceux qui ont le moins le droit de se plaindre de la colonisation. Ils ont, dès la 7 ème siècle, colonisé tout le pourtour méditerranéen. Leur propre colonisation par les pays occidentaux, aujourd’hui terminée, avait été un juste retour des choses : il avaient envahi, conquis, l’Egypte, la Lybie, l’Afrique du nord, la péninsule ibérique, la vallée du Rhône, causant sur leur passage des destructions et saccages inouïs. Ils ont été repoussés en Afrique, ce qui  était justice. Ce que l’on dénomme ” l’intelligentsia française,” n’est pas au courant de cette histoire : pour ces insuffisants de l’esprit, il ne reste que l’invasion coloniale de l’Afrique par les Européens. Tout le reste est scotomisé, débilement ” gommé “.

Bernard LUGAN, Histoire de l’Afrique, des origines à nos jours, Paris, 2009.

Bernard LUGAN, Afrique, bilan de la décolonisation, Vérités et légendes, Perrin, Paris. Ouvrage capital, notamment en raison du fait que l’auteur ne fait pas partie de la France bien-pensante, celle du prêt-à-penser, des idées convenues et fausses. B. Lugan a fait l’objet de persécutions insensées, qui ont eu raison de ses fonctions universitaires. En quoi son sort rejoint celui de Reynald SECHER.

BALANDIER Georges, Le royaume de Kongo du 16 ème au 18 ème siècle, Pluriel, Paris, 1965.

LAUGIER de TASSY, Histoire du royaume d’Alger, Amsterdam, 1725. Indispensable pour savoir ce qu’est l’Algérois avant les Français.

RIVET Daniel, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Pluriel, Paris, 2002.

– Russie impériale : Nicolas V. RITASANOVSKY, Collections Bouquins, Paris 1994.

– République de Venise : Frédéric C. LANE : Venise, une république maritime, Champs Flammarion, Paris, 1985.

DIEHL Charles, La République de Venise, Paris, 1967.

Bartolomé BENNASSAR, Histoire des Espagnols, Collection Bouqins, Paris, 1992.

MELENNEC Louis : quelques articles sur la névrose bretonne et la névrose d’acculturation; plusieurs vidéos et émissions radiophoniques, dont ” La Bretagne assassinée “, sur Lumière 101. Charte pour la Bretagne, publiée par l’Association Bretonne de Culture (page 44), le site de Yann Fouéré actualités, le site du Musée Paul Gauguin, la revue War Raok …… et, dit-on, l’HUMANITE, sans tarder.

Publié dans Uncategorized | Commentaires fermés sur LA COLONISATION DE LA BRETAGNE DE 1532 A 2012 : LE VRAI PROBLEME DE LA BRETAGNE, DEPUIS CINQ SIECLES, PORTE UN NOM : LA FRANCE .

COMMENT RENEE DE BRETAGNE (dite de France), fille de la duchesse ANNE, a été éliminée par la France du trône breton .

(Article en cours d’élaboration. L’article sera complété selon les loisirs de l’auteur).

COMMENT ET POURQUOI ELLE A ETE DEPOUILLEE  DE SA FORTUNE, DE SES BIENS, DE SES SEIGNERIES, ET DU DUCHE DE BRETAGNE

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Lecture préalable, indispensable : L’élimination de Claude de France du Duché de Bretagne, par Louis Mélennec, dans ABP.

www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=21243


Pour accéder au site de Louis MELENNEC :

www.site.louis-melennec.fr

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Le sujet, je l’ai dit maintes fois, est surabondamment documenté. Pourtant, il n’a suscité aucune thèse ni aucune recherche de la part de l’université de Bretagne : tout ce qui est scandaleux – ou presque – dans le passage de la Bretagne indépendante à la Bretagne occupée et soumise a été éliminé. La connaissance du destin assez tragique de Renée de France est pourtant une pièce maîtresse de notre histoire.

Fille des deux souverains les plus puissants et les plus fortunés d’Europe, Anne de Bretagne et Louis XII, le destin de RENEE DE FRANCE ne pouvait être que fabuleux. Son grand malheur est d’avoir perdu sa mère alors qu’elle avait trois ans (Anne est morte le 9 janvier 1514), puis son père un an plus tard (Louis XII est décédé le 1er janvier 1515). Dès lors, elle et sa soeur furent prisonnières de deux authentiques crapules, prédateurs de grande envergure, connus et jugés comme tels de leur temps, détestés d’une manière unanime : François 1er, et sa mère Louise de Savoie. Ce qui est gravissime, surtout pour Renée, qui a vécu jusqu’en 1575, c’est QUE TOUTES LES DEUX, D’UNE MANIERE DELIBEREE ET VOULUE, ont été soigneusement maintenues dans l’ignorance totale de leurs droits. Ce qui a rendu possible ce que d’aucuns ont dénommé  » le plus grand hold up du siècle « .

LES SPOLIATIONS DES  » SOUS AGES « .

De tous temps, les mineurs ont été menacés d’être spoliés par leur entourage, spécialement par ceux qui sont chargés de leur tutelle, et qui, à ce titre,  sont juridiquement autorisés à prendre des mesures en leur nom, jusqu’à leur majorité. Plus l’enfant est jeune, plus le prédateur a de chances d’être à l’abri de sanctions. S’il s’avère qu’il est puissant – à plus forte raison s’il est roi de France -, l’impunité lui est assurée, quelle que soit la gravité de ses crimes. (Du temps de la minorité d’Anne de Bretagne, trois personnage au moins se dirent ducs de Bretagne, alors même qu’elle avait été couronnée : le roi Charles VIII de France, son proche parent le vicomte de Rohan, René de Brosses – Bretagne, descendant de Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois).

Les juristes  du moyen âge connaissent parfaitement le problème des mineurs, et ont écrit maintes dissertations sur le sujet, pour tenter de prévenir et punir les tuteurs et autres personnes  « baillées par la justice aux sous âgés  pour les défendre, les garantir et les garder, et pour maintenir leurs droits  » (Philippe de BEAUMANOIR, tome 1, page 275, n° 570; ce traité classique a été écrit au 13 ème siècle. Cet ouvrage – et les autres écrits après lui – doivent être des livres de chevet pour les historiens actuels qui ont la prétention d’écrire sur le moyen âge; faute de quoi, on est exposé à de grossières erreurs d’interprétation, sur presque tous les sujets importants. En particulier sur l’hommage, et les obligations qui en résultent; les lecteurs savent, parce que je l’ai répété souvent, que l’hommage que le Duc de Bretagne prête au roi de France lie les deux hommes par un contrat d’alliance simple et réciproque, en aucun cas par des relations de sujétion du Duc, qui est un souverain dans sa Principauté, comme le roi de France l’est dans la sienne. L’un des adages célèbres du Duché ( » Le Duc de Bretagne est Roi dans sa Duché, comme le roi de France l’est dans son royaume « ), n’est pas une formule à visée publicitaire, mais traduit la réalité : je renvoie, pour la centième fois au moins, les  » hystoriens  » bretons à l’épais chapitre rédigé par Marcel PLANIOL dans son histoire des Institutions (notamment, tome 3, pages 72 et 73, ainsi que les notes en bas de ces pages) …. afin que TOUS SACHENT ENFIN QUE LA BRETAGNE MEDIEVALE EST UN ETAT SOUVERAIN, entièrement et pleinement, non un fragment de la France, pays entièrement et TOTALEMENT ETRANGER, et de surcroît, ennemi). (Sur la Souveraineté totale des Ducs de Bretagne, une fois de plus, lire et relire PLANIOL, tome 3, pages 51  à 92, sans omettre les références très nombreuses).

François Ier, tuteur de sa belle soeur Renée, et Louise de Savoie, sont jugés d’une manière plus que péjorative par les ambassadeurs italiens et les témoins du temps qui osent écrire la vérité, ce qui semble avoir échappé aux historiens modernes. Ceux-ci – à quelques uns près -, n’ont retenu de lui que l’image d’un bâtisseur de châteaux, de commanditaire d’oeuvres littéraires, picturales, poétiques ou autres, alors qu’il fut un roi prodigue, dépensier, totalement inconséquent, inapte ni aux fonctions gouvernementales, sans aucune vue sur une vraie politique, entièrement voué à ses plaisirs, sans aucune considération pour son peuple, ni d’ailleurs de personne (hors sa mère, Louise de Savoie, dont il fut l’enfant docile et attardé, et sa soeur Marguerite), laissant après lui un gouvernement absolu, et une France ruinée et en lambeaux. Aujourd’hui, on les désignerait, le fils et la mère, du terme peu flatteur de  » truands « . François Ier n’a pas été un roi gentilhomme, mais un roi-bandit, l’un des pires que la France ait connus. Ces termes sont d’ailleurs généreux et timides. Cette observation préliminaire est utile pour faire comprendre ce qui est advenu sous son règne à la Bretagne, à sa femme Claude, à sa belle soeur Renée.

(Voir, sur ce point :

– Sismondi, Histoire des Français, Bruxelles, 1837, pages 199 et suivantes; cet ouvrage est une mine de références, et de citations précieuses. Les Bretons exècrent François d’Angoulême dès que, marié à Claude, en mai 1514, son beau père lui donne la direction des affaires de Bretagne. Avant que l’année soit écoulée, ils envoient une délégation se plaindre en plein parlement de Paris, en présence de Louis XII (de Maulde la Clavière, page …). François devenu roi le 1er janvier 1515, à la mort de son oncle, impose le silence à tous, car il sera un roi absolu, auquel personne n’osera plus s’opposer, sous peine de perdre la vie; il sera un maître en matière de corruption, par ailleurs, ce dont on a des preuves surabondantes.

– De Maulde la Clavière, page 381;

– Le bibliophile Jacob, Louis XII et Anne de Bretagne; KK.240; Mignet, pages …

– Lemonnier, La lutte contre la Maison d’Autriche, …. Cet auteur est au moins aussi sévère que Sismondi, et, comme lui, fournit des preuves surabondantes sur l’incompétence et la malhonnêteté foncières de François 1er, homme foncièrement sans scrupules.).

Nous verrons, à la fin de cet article, en évoquant le procès intenté par Renée à son neveu le roi Charles IX de France, en quoi consistait l’héritage de Renée, dont on peut dire qu’il était littéralement fabuleux. Les biens matériels dont elle a été délestée, ne sont pourtant pas l’essentiel de l’affaire : c’est la Bretagne qui a été écrasée sous la botte de François 1er, par des procédés répugnants) : la jeune fille a été piétinée, la Bretagne, qui devait retrouver sa pleine indépendance, est passée sous la coupe de son pire ennemi.

Si elle n’avait été dépouillée par son beau frère François 1er, le mari de sa propre soeur Claude,  cette femme de caractère, très intelligente, très cultivée, d’une morale aussi stricte que sa mère, aurait fait une magnifique duchesse de Bretagne. Les lois fondamentales du royaume de France écartant les femmes du trône, on lui prête d’avoir dit :  » Si Dieu m’eût donné de la barbe au menton, et que je fusse un homme, les Français seraient tous mes sujets, ils seraient tels, si cette loi salique ne me tenait trop de rigueur  » (Brantôme, page 216). (Aux termes de la loi dite  » salique « , les femmes ne peuvent régner en France, alors qu’en Bretagne, les femmes sont jugées dignes d’être placées à la tête de l’Etat).

Renée ayant été mariée à 18 ans au duc Hercule de FERRARE, souverain d’une petite principauté italienne, fils de Lucrèce BORGIA, petit fils du pape Alexandre BORGIA, les italiens, eux, se sont passionnés pour ce personnage exceptionnel, petite fille de François II, deuxième fille de ANNE de BRETAGNE. Comme d’habitude, nous sommes très largement en retard, dans l’écriture de cette importante page de notre histoire nationale, pour cause de  » bouclage  » intellectuel quasi-total de tout ce qui gêne durant cette période, pendant laquelle nous avons été spoliés et écrasés.

Le présent article se limitera à ce qui nous concerne, directement, quant à la manière dont à usé notre ennemi millénaire pour s’emparer de la Principauté souveraine de Bretagne. Le reste, notamment les péripéties étonnantes de la vie de Renée en Italie, ont été explorés, et racontés avec un grand luxe de détails, par d’autres auteurs (voir la bibliographie sommaire ci-dessous).

1 – LES ENFANTS D’ANNE DE BRETAGNE. Anne de Bretagne a été une épouse très prolifique. L’un de ses détracteurs, Bernard QUILLET, dans des termes vulgaires, a dit qu’elle était une dégénérée, une  » fin de race « , ce qui expliquerait, selon cet éminent auteur, que si peu de ses enfants aient survécu (Louis XII, Paris, 1986, éditions Fayard, pages  C’est stupide. A cette époque, la mortalité infantile est effrayante. ….

De Charles VIII, elle a six enfants, dont un seul – Charles-Orland – né le … dépasse l’âge de trois ans.

De Louis XII, elle conserve deux filles – Claude et Renée – née le 11 octobre 1492 et le ….. Deux enfants de sexe mâle meurent.

On ne connait les défaillances de la santé d’Anne qu’à la fin de sa vie, en 1513-1514, et les causes de sa mort, une infection urinaire récidivante affreusement douloureuse. En ma qualité de médecin, je n’ai décelé chez elle aucune tare ou maladie susceptible d’expliquer la mort de ses nombreux enfants. Chez elle, en tous cas. Mais il n’est pas exclu que ses maris (Charles VIII et Louis XII), aient été atteints de syphilis, pour avoir  » pratiqué  » un nombre considérable de femmes, parmi lesquelles des putains avérées ou de profession. Elle laisse, malgré tout, par ses deux filles Claude et Renée, une très abondante descendance. Psychiquement, quoique très sensible et facilement blessée, elle ne présente AUCUN SIGNE PATENT de névrose ou de psychose. Avec des moments difficiles, elle est un monument de solidité mentale, du début jusqu’à la fin (voir : Mélennec, psychiatrie, névroses, etc.).

2 – L’INDEPENDANCE DE LA BRETAGNE, garantie ad vitam aeternam, par le TRAITE DE JANVIER 1499, conclu entre la Bretagne et la France, à la faveur du mariage de la duchesse ANNE et du roi LOUIS XII DE FRANCE.

On connaît les évènement spectaculaires qui ont suivi la mort (par traumatisme crânien, c’est à dire par accident de Charles VIII, roi de France et mari d’Anne de Bretagne, le 7 avril 1498 …

Anne, son pays ayant été réduit à néant par Charles VIII, de 1491 à 1498, impose un nouveau statut pour la Bretagne, par un traité négocié pied à pied avec Louis XII. Ce traité, ouvrage capital d’Anne de Bretagne, condition sine qua non de son mariage avec Louis XII, est signé à Nantes le 7 janvier 1499.

Pour résumer ce contrat complexe (Mor. Pr. III, 813) :

– La Bretagne et la France sont et resteront à jamais des pays distincts et séparés, comme ils l’ont toujours été.

– La Bretagne sera gouvernée par son Duc, et aura, à jamais, ses institutions propres (premier ministre, gouvernement, parlement, chambre des comptes …).

– Le trône de Bretagne échoira au deuxième enfant du couple royal – fille ou garçon -, après la mort d’Anne et de Louis. S’il n’y a qu’un enfant, la clause reste valable pour les générations suivantes. En toute hypothèse, ce sont les « vrays et plus proches héritiers » qui « succèderont auxdits Duché et seigneuries », sans que « les rois en puissent rien quereller » ( = contester).

Ce traité, absolument capital, qui, hélas, sera une fois de plus violé par la France, EST L’ŒUVRE MAJEURE d’Anne de Bretagne. N’aurait-elle que ce traité à son actif, cela ferait d’elle une héroïne.

Contrairement à ce qu’on peut lire dans le pamphlet publié chez FAYARD en 1999, réédité en …. Anne a été une grande reine, plus encore une grande Duchesse …Elle n’a cessé d’oeuvrer pour le pays de ses ancêtres, qu’elle pensait – très sincèrement -, comme infiniment plus noble et plus ancien que les autres principautés d’Europe ..

3 – LES TRAITES DE MARIAGE DE CLAUDE ET DE CHARLES D’AUTRICHE, futur Charles QUINT.

(Dans les lignes qui suivent, nous désignerons, bien que les textes du temps lui donnent des titres multiples, le futur Empereur Charles Quint sous le nom ce Charles d’Autriche. Cela évitera des confusions).

La volonté féroce d’Anne de Bretagne de mettre son pays à l’abri de son voisin prédateur, la France, ne se démentira jamais. Le fait d’être mariée à deux rois de France, non seulement ne changera rien à sa détermination : au contraire, elle utilisera sa qualité de reine de France, en tout cas sous Louis XII, qui lui abandonne le libre gouvernement du Duché, pour tenter de parvenir à ses fins, pour faire échapper la Bretagne à l’emprise française.

Après avoir signé, à Nantes, avec son mari Louis XII le traité de janvier 1499, attribuant la couronne de Bretagne à l’un de ses enfants, Anne va se montrer extrêmement déterminée à s’opposer au mariage, voulu par son mari, de leur fille Claude avec l’héritier du trône de France, François d’Angoulême.

Par Les traités de 1501 et 1504,  Claude, destinée – à cette époque, sa soeur renée ne viendra au monde qu’en 1510 – à devenir Duchesse de Bretagne, épousera Charles d’Autriche, le futur Charles QUINT. Ce projet échoue, par le fait de Louis XII, à la grande colère d’Anne de Bretagne.

Ce chapitre a été longuement traité dans notre mémoire de DEA sur le rattachement de la Bretagne à la France (pages 49 à 54).  Il est nécessaire de s’y reporter, comme constituant un aspect essentiel de la politique menée par Anne de Bretagne, défendant becs et ongles son pays, décidée à tout pour empêcher que le Duché Souverain ne tombe sous la coupe de son ennemi millénaire, la France. Ce chapitre étant peu connu – et de surcroît traité d’une manière plus que cavalière par les historiens français – et même bretons, en particulier QUILLET et MINOIS -, …..il est nécessaire de s’y reporter, et de le relire avec soin.

On y ré-apprendra que, alors que Louis XII, roi de France, VEUT ABSOLUMENT que leur fille Claude, héritière naturelle du Duché souverain de Bretagne jusqu’à la naissance de Renée, leur deuxième enfant (Claude est née en 1499, Renée en 1510), épouse François d’Angoulême, son neveu, appelé à devenir roi de France (il le deviendra le Ier janvier 1515, le jour de la mort de Louis XII), Anne s’oppose avec FEROCITE à ce mariage, ceci JUSQU’A SA MORT, le 9 janvier 1514. Pour une raison simple, qui est clairement connue et exposée par les auteurs ses contemporains : si Claude épouse effectivement le roi de France, LA BRETAGNE, A COUP SÛR, tombera sous la coupe de l’ennemi millénaire haï : la Bretagne ne pourra échapper à une annexion. En revanche, si Claude épouse un prince étranger (en l’espèce : Charles d’Autriche), non seulement la Bretagne conservera toutes ses Institutions, mais aura son Prince particulier, si l’on garantit que le deuxième enfant du couple sera l’héritier du trône breton : la Bretagne ne deviendra pas une province de l’Empire – comme on peut encore le lire dans certains livres mal informés -, mais conservera son indépendance. Cet aspect de la politique d’Anne de Bretagne est tout-à-fait remarquable.

4 – Renée de BRETAGNE est écartée par son père, Louis XII, du trône de Bretagne, au profit de sa soeur CLAUDE.

Pourquoi Renée n’a-t-elle pas été proclamée Duchesse de Bretagne, dès la mort de sa mère, en janvier 1514 ? On  manque malheureusement d’archives pour la période qui suit la mort d’Anne de Bretagne. Les documents ont ils disparu, comme tant d’autres? Ont-ils été détruits, comme cela est d’usage lorsqu’un nouveau souverain monte sur le trône, et qu’il ordonne la destruction de tout ce qui peut le compromettre ? Ou se produira-t-il le miracle qui a permis à M. Alain MORGAT, auteur d’une thèse précieuse pour la Bretagne, de mettre la main sur une volumineuse liasse de documents à la bibliothèque nationale …

Selon le traité régulièrement conclu par Anne de Bretagne et Louis XII en janvier 1499, à Nantes, Renée est, juridiquement, l’incontestable duchesse héritière, en qualité de deuxième enfant du couple royal.

On prête à Anne de Bretagne d’avoir voulu, dans les mois qui ont précédé son décès, prendre toutes les dispositions pour que cela soit, et même d’avoir exprimé à nouveau sa volonté ferme sur son lit de mort (Anne PUAUX, page 5). Bien qu’il n’y ait présentement aucune archive sur ce point, cela est sûrement vrai, PUISQUE LEDIT TRAITE DE JANVIER 1499 a ETE FAIT DANS CE BUT. Dans le fracassant procès que Renée intente de longues années plus tard à son neveu, le roi Charles IX de France  (mémoire de DEA, page 58), ce sera son argument majeur : à la mort de sa mère, elle aurait du être proclamée duchesse de Bretagne, elle a été spoliée. Ses avocats écrivent, répétitivement et avec fermeté : » Par le traité de mariage entre le Roi Louis XII et la Reine Anne, ses père et mère, le DUCHE DE BRETAGNE APPARTIENDRA AU SECOND ENFANT DE LEUR MARIAGE, (que cet enfant) soit mâle ou femelle « . Ce qui est juridiquement INDISCUTABLE. La clause de succession aurait du être appliquée d’une manière automatique, puisqu’elle exprimait le Droit (voir ci-après : Morice).

Que s’est-il passé ? Pourquoi Claude se retrouve-t-elle duchesse de Bretagne – jusqu’à sa mort, en 1524, alors que, juridiquement, c’est sa soeur Renée qui devrait l’être ? Les textes du temps sont assez clairs et concordants pour l’expliquer. Louis XII, seul maître en Bretagne  après la mort de sa femme Anne, et jusqu’à sa propre mort, un an plus tard (dans ses actes, il porte le titre de Duc de Bretagne), a toujours témoigné sa crainte que la Bretagne, si elle recouvrait sa totale indépendance, comme sous ses anciens Ducs, serait à nouveau la source de menaces pour la France, voire de guerres, avec le soutien, notamment, de ses alliés Anglais. Il n’y a pas d’autre explication plausible que celle de garantir la paix future de son royaume, d’avoir écarté sa fille Renée – en dépit de la très profonde affection qu’il lui porte -, du trône breton. (Louis XII aime les enfants, les siens par dessus tout). C’est une décision politique, certes gravement préjudiciable aux intérêts de la Bretagne, contraire au droit, mais qui se comprend dans dans une optique française : roi de France, scrupuleux, très soucieux de la prospérité et de la sécurité du pays dont il a la garde, Louis XII n’est en rien l’ennemi des Bretons; proche parent de la  » tige royalle  » de Bretagne, il a combattu avec eux dans leurs armées à Saint-Aubin-du-Cormier, et a subi un dur et long emprisonnement à cause de cela. Mais il a une très haute idée des impératifs liés à sa fonction : en mariant sa fille Claude à François d’Angoulême, et en autorisant celui-ci à s’intituler duc de Bretagne – en sa qualité de mari de la Duchesse – (Morice, Preuves, III,  …), il incarne l’affection qu’il porte à son pays et à son peuple. C’est son devoir – pense-t-il -, et, du point de vue d’un roi de France, cela se comprend aussi aisément que l’on comprend aisément la volonté féroce d’Anne de Bretagne de soustraire son Pays à la menace de phagocytose par la France.

CLAUDE DEVIENT DUCHESSE DE BRETAGNE A LA MORT DE SA MERE, et épouse FRANCOIS D’ANGOULEME, qui devient Duc de Bretagne, et en porte le titre jusqu’à son accession au trône de France, en 1515.

C’est donc Claude, alors âgée de 15 ans, qui porte le titre de duchesse de Bretagne, jusqu’à sa mort, en 1524. Sans aucun doute par la volonté de son père Louis XII, qui a toujours eu la volonté de la marier à son neveu François, pour faire d’elle non pas seulement une reine de France, mais aussi la duchesse en titre. (Sur ce point, les preuves sont surabondantes).

De fait, elle épouse François d’Angoulême en mai 1514, quatre mois après le décès de sa mère. D’excellents développements sur ce mariage sont dispersés dans l’ouvrage érudit de R. de Maulde la Clavière, inconnu en Bretagne, et d’ailleurs introuvable). Il n’y a aucune trace d’opposition de la part des Bretons pour qu’il en soit ainsi : ils avaient consenti à ce mariage dès 1506 (aux Etats généraux de Tours, Georges PICOT, Histoire des Etats généraux, Genève 1979, Mégariotis Reprints, réimpression de l’édition de Paris de 1872, tome 1, pages 552 et 553). Et sans aucun doute avaient-ils à craindre que si Renée, âgée de quatre ans à la mort de son père, devenait duchesse, les minorités des souverains ayant toujours mis en péril leur pays, et occasionné des troubles souvent graves, la Bretagne mise en situation d’être gouvernée par le tuteur de la vraie duchesse héritière – son beau frère François -, eut été encore bien plus vulnérable, incapable de se défendre, et broyée. Non seulement la qualité de Duchesse de Claude n’a jamais été mise en cause par les Bretons, mais ils l’ont même souhaité et demandé à Louis XII qu’elle le devînt, et que son mari François d’Angoulême portât le titre de duc de Bretagne : naïfs, ils crurent que si François accédait à cette haute dignité, ils seraient gouvernés  » comme ils l’avaient été sous les Ducs  » (le témoignage de Dom Morice, page 246, tome …, lève tous les doutes).

Mais leur illusion ne dura guère. Marié en mai 1514 avec Claude, ils eurent tôt fait de découvrir à quel personnage ils avaient affaire. Et le 1er janvier suivant, Louis XII étant décédé, François d’Angoulême devint roi de France : dès lors, la Bretagne fut captive de la couronne de France, et bientôt serve.

Il ne faut pas croire que le silence des Bretons durant cette période équivaut à l’ acceptation de la situation. François 1er ne fait l’objet d’aucune contestation ouverte, non pas parce que les bretons sont heureux de le voir marié avec leur Duchesse, mais parce que s’opposer à lui serait, à coup sûr, mettre sa carrière et sa vie en péril. Cet homme est détesté dans tout son royaume, il l’est encore plus en Bretagne, pays xénophobe et résolument anti-français, ou il n’est qu’un prince non seulement étranger, mais menaçant pour l’indépendance nationale. La naïveté de Pocquet, sur ce point, relatant la  » réunion  » de la Bretagne à la France (Histoire   , tome 5, page) confine à la sottise. Et son ignorance de cette période risible, lorsqu’il écrit que …..

5 – RENEE DE BRETAGNE EST PROMISE PAR SA MERE ANNE ET SON PERE LOUIS XII au futur empereur du Saint Empire Romain germanique.

RENEE, PAR LA VOLONTE DE SES PERES ET MERE, EST MARIEE – par  » paroles de futur  » (per verba de futuro), c’est à dire fiancée – à CHARLES, futur Empereur.

Ecartée par son père du trône de Bretagne – quoique celui-ci, dans l’acte du 27 octobre 1514, réserve expressément les droits de sa fille au trône breton (Morice, Preuves, III, page 925), Renée n’en est pas moins destinée par la volonté du Roi son père et plus encore par celle de sa mère Anne de Bretagne, à un destin très brillant : tous deux veulent faire d’elle une Impératrice du Saint Empire, à tout le moins une reine, puisque tel est son destin naturel de fille des deux plus puissants Souverains d’Europe.

LE TRAITE DE BLOIS, DU 1er décembre 1513 : RENEE EST MARIEE A CHARLES, FUTUR EMPEREUR CHARLES QUINT.

Ce traité est intitulé :  » Traité de mariage de Charles, Prince de Castille, avec Madame Renée de France, deuxième fille du Roi Louis XII « .

Les négociations en vue de son mariage futur avec Charles d’Autriche – ou à défaut avec son frère Ferdinand -, sont menées par le roi lui-même, et par Anne de Bretagne. (Il serait oiseux d’énumérer les projets de Louis XII pour sa fille Renée; voir cependant, R. de Maulde la Clavière, Louise de Savoie et François Ier, Paris, 1895; cet ouvrage de très haute érudition est précieux. Pages 353, 357 et 358).

Le traité de Blois, conclu le 1er décembre 1513 par Louis XII, arrête les conditions du mariage futur de Renée et de Charles, alors prince de Castille, en sa qualité d’héritier de Jeanne la Folle, reine de Castille, ou, à défaut, du mariage de Renée et de son frère Ferdinand.

L’accord contient les dispositions suivantes :

 » Le Roi donnera à sa fille, Dame Renée, la Duché de Milan, le comté de Pavie, la seigneurie de Gênes, pour elle et les descendants qu’elle aura de Charles ou de son frère « .

Les deux parties contractantes prennent toutes les précautions d’usage pour que le mariage ait bien lieu : serment sur les Saints évangiles et sur le canon de la messe, sur la vraie croix, serments prévus des princes, barons de leurs royaumes.

Le 16 novembre 1513, sous la pression de sa femme Anne de Bretagne, Louis XII fait don à sa fille Renée, de ses droits sur le Duché de Milan, le comté d’Asti, la seigneurie de Gênes (Sismondi, page 149; Dumont, Corps diplomatique, tome 4, pages 82-83), afin qu’elle les apporte en dot à son mari (Charles, ou, à défaut, son frère Ferdinand).

LE MARIAGE FUTUR DE RENEE ET DE CHARLES EST CONFIRME PAR FRANCOIS Ier, QUI VIENT D’ACCEDER AU TRÔNE DE FRANCE, à la mort de Louis XII, PAR LE TRAITE D’ALLIANCE DU 24 MARS 1515 (Morice, Preuves III, pages 927 et suivantes).

Ce n’est, EN AUCUN CAS, pour respecter les volontés du roi défunt Louis XII, encore moins dans l’intérêt de la princesse Renée  que le projet de mariage est confirmé entre CHARLES d’AUTRICHE, et FRANCOIS Ier le 23 mars 1515. Les deux souverains souhaitent ce traité. En réalité, François Ier, a le projet, arrêté avant même la mort de Louis XII (De Maulde la Clavière, page …..), auquel il a succédé moins de trois mois auparavant, le Ier janvier 1515, d’envahir l’Italie, et de conquérir avec ses armées autant de territoires qu’il lui sera possible, en premier lieu le très riche duché de Milan, et le royaume de Naples. Être en paix avec Charles d’Autriche est un préalable à cette invasion. Renée étant duchesse de Bretagne de DROIT, en sa qualité de deuxième enfant d’Anne de Bretagne, et ayant des droits, par son père, sur le Duché de Milan, le comté d’Asti, la seigneurie de Gênes, il importe que les prétentions que  Renée pourrait émettre dans le futur soient annihilées. Le traité relatif au futur mariage de Renée et Charles fournit à François Ier les moyens d’éliminer sa belle-soeur. Personne n’est en mesure de protester, certainement pas la Bretagne, QUI N’A PLUS d’ARMEE, ni de gouvernement capable d’agir efficacement, ni, par conséquent, de politique.

Les clauses du traité de Paris, du 24 mars 1515 (Morice, Preuves III, 929 et 930; Lemonnier, page 133), sont ahurissantes, eu égard de l’importance de l’immense fortune des père et mère de la princesse (Morice, II, 248), et de ses droits à en hériter avec sa soeur Claude.

– LE SEUL AVANTAGE qui est concédé à la princesse Renée par la volonté de son beau-frère François 1er, est UNE DOT de six cents mille écus d’or, cent mille devant être payés le jour de la célébration  » et de la consommation  » du mariage, cent mille autres devant être payés un an plus tard. Pour le reste de la somme, soit les quatre cents mille écus restants, elle obtient la jouissance – non la propriété – du Duché de Berry, le roi en demeurant, bien entendu, le souverain.

– RENEE RENONCE (plus exactement, son beau frère renonce pour elle, par une spoliation invraisemblable), à tous ses droits sur le duché de Bretagne (qu’elle tient du traité de janvier 1499, signé par ses père et mère à Nantes), et sur le duché de Milan, sur le comté d’Asti, qui jouxte ledit duché, et sur la seigneurie de Gênes (qu’elle tient de son père Louis XII, qui lui en a fait don, par un acte solennel du 16 novembre 1513, sous la pression d’Anne de Bretagne (Jean Dumont, Corps diplomatique, page 177). Le traité du 24 mars précise bien que les avantages ci dessus, qui lui sont consentis en faveur de son mariage avec Charles représentent TOUS  » les droits successifs du côté paternel et maternel, ainsi que la dot qui lui est due par la couronne (de France), comme fille de roi  » (Morice, Preuves, III, page 930). Comme si ce n’était pas assez clair, il répète, plus loin :  » Dame Renée  …. renoncera entièrement à tous droits de succession paternelle et maternelle ….  »  (Morice, III, page 930).

De fait, d’une façon ostensible, François 1er affiche désormais les titres de  » Duc de Milan » et de  » Seigneur de Gênes « , qu’il s’est appropriés par une décision unilatérale, alors que ces droits ont été officiellement concédés à Renée par son père. Son expédition en Italie, dès lors, doit seulement lui permettre de prendre possession des seigneuries qu’il considère comme siennes.

Ce prétendu traité est une monstruosité juridique.  Renée n’est ni en âge de comprendre ce qui se passe, ni partie au contrat. C’est une spoliation quasi invraisemblable de la princesse que son protecteur et tuteur ose réaliser : le roi dispose, à son avantage exclusif, par simple traité, de principautés – considérables pour la Bretagne, Milan et Gênes -, qui ne lui appartiennent pas. De surcroît, la Bretagne n’est en rien consultée. Or, à supposer qu’un tel renoncement de l’héritière légitime du trône fût possible, SEULES LES AUTORITES BRETONNES COMPETENTES POUR L’ AUTORISER (en particulier  LES ETATS DE BRETAGNE) ont compétence pour signer un tel acte, CE QU’ELLES N’AURAIENT CERTAINEMENT PAS FAIT, la Bretagne étant un pays souverain, et ayant depuis mille ans, démontré à quel point les Français sont honnis dans le Duché. Ce double acte de cession, conclu par le roi étranger François 1er au nom de sa belle soeur, EST DONC NUL, DE NULLITE ABSOLUE. On va comprendre, plus loin, les arguments juridiques que Renée invoquera lorsqu’elle attaquera en justice le roi Charles IX de France, pour que ses biens lui soient rendus.

6 – PEU A PEU, RENEE EST PRECIPITEE DANS LE NEANT PAR LE ROI DE FRANCE, SON BEAU FRERE, TUTEUR, GARDIEN, ET PROTECTEUR NATUREL.

Même dépossédée de TOUS SES BIENS par son beau frère et protecteur naturel, François Ier, la situation de la jeune princesse peut encore, à cette époque, être considérée comme très brillante, au moins d’une manière relative : si elle est son  » fiancé  » survivent jusqu’à l’âge de s’ unir en légitime mariage, elle deviendra Impératrice, destin qui avait été promis à sa mère Anne de Bretagne, lorsqu’elle épousa Maximilien d’Autriche,  par procuration à Rennes, en décembre 1490, mariage réduit à néant à la suite de l’invasion de la Bretagne par les hordes françaises en 1491, puis à sa soeur Claude par les traités de 1501 et 1504.

Mais cette situation ne va pas durer longtemps. La suite va illustrer, parmi les autres exactions accomplies par François Ier, ce qu’est moralement ce triste sire.

RENEE EST  » DEMARIEE  » PAR SON BEAU FRERE FRANCOIS Ier EN 1516 par le traité de NOYON.

L’occasion propice pour rompre le  traité  conclu avec Charles d’Autriche survient dès l’année suivante.

Claude se révèle une reine extrêmement prolifique. En six ans, Anne de Bretagne avait donné six enfants à Charles VIII. Claude, en neuf ans de mariage (1515 – 1524), donne à François 1er ….. SEPT ENFANTS !

Le premier enfant, né en 1515, est une fille, que l’on prénomme LOUISE. Cette naissance paraît à François 1er une bien meilleure affaire pour son alliance avec Charles d’Autriche. Il a l’audace de proposer à celui-ci, que dans leur alliance, Renée soit éliminée de ce mariage futur convenu entre les deux souverains, et que la princesse LOUISE, âgée de UN AN (!), soit substituée à Renée. Celle-ci n’aura été la promise du futur Empereur d’Autriche que durant UN AN. Le futur Empereur a l’impudeur d’accepter la nouvelle combinaison qui lui est proposée, pour des raisons politiques.

A dire vrai, Renée n’est pas entièrement jetée par dessus bord : car elle peut encore, dans le cadre de ces négociations, être utile à son beau frère. Il est donc stipulé que Charles épousera Louise – ou toute autre fille du roi, si le mariage avec Louise ne peut se faire, par exemple si elle vient à mourir ! -, et que Renée, si les mariages avec les filles de son beau frère défaillent, c’est elle que Charles épousera. En somme, la fille de la grande Anne de Bretagne devient une fiancée de troisième rang, UNE REMPLACANTE ! François 1er, à cette époque, a impérativement besoin de son alliance avec Charles d’Autriche : Renée sert donc, si l’on peut hasarder ici cette expression, de roue de rechange.

Mais elle perd, bien entendu, déjà dépouillée de toute sa fortune, le duché de Berry, inclus dans sa dot en cas de mariage avec Charles d’Autriche. François 1er, qui a couvert sa mère, l’insatiable LOUISE de SAVOIE, de duchés, comtés, seigneuries nombreuses, donne en toute impudeur la jouissance de ce duché de Berry à sa soeur Marguerite. Ni duchesse de Bretagne, ni duchesse de Milan, ni reine de Naples, ni ceci, ni cela, ni cela encore …. Renée est une  » pensionnaire  » fort encombrante de la Cour de France.

Renée va être plongée dans un abîme, ou à peu près …

Ces combinaisons sont en soi incroyables. Mais elles ne sont qu’un début.

NOUVELLE DECHEANCE : RENEE EST PROMISE A JOACHIM, FILS DU MARGRAVE DE BRANDEBOURG (Mignet, pages 121 et suivantes; …..).

On a souvent oublié que François Ier a été candidat à l’Empire, lors des élections de 1519, quatre ans seulement après son accession au trône de France. Né le 12 septembre 1494, il a alors 25 ans. Son concurrent au trône impérial est de taille : Charles d’Autriche, l’ex-fiancé de Claude et de Renée, petit fils de l’Empereur Maximilien. Il n’y a pas de bassesses que ne commet François Ier pour parvenir à ses fins. A ceux de ses conseillers qui lui recommandent d’agir noblement (car il affecte d’être un Chevalier), et de n’employer ni la force, ni la corruption par l’argent, il répond négativement, et que tous les moyens lui seront bons pour parvenir à ses fins (Mignet, page …).On sait, aujourd’hui, par quels moyens il s’est emparé de la Principauté Haute et Noble de Bretagne).

L’Empire est à l’époque une vaste confédération de royaumes, de principautés, de duchés, de comtés, de villes libres, de margraviats, de landgraviats, de principautés ecclésiastiques de diverses sortes, de seigneuries multiples …. une mosaïque d’Etats et de principautés ressemblant à un capharnaüm, à un bric-à-brac … L’ensemble du  » système  » est  » coiffé  » par un Empereur élu. Depuis la  » bulle d’or « , promulguée en 1356 (voir ce nom), sept princes seulement sont électeurs, parmi lesquels le Margrave de Brandebourg. L’élection se déroule habituellement à Francfort. Elle confère à l’élu le titre de  » Roi des Romains « , dans l’attente du décès de l’Empereur en fonction, auquel il succèdera un jour, après être couronné. (On se souvient qu’Anne de Bretagne, mariée à Maximilien d’Autriche, a porté le titre de reine des Romains pendant un an, jusqu’à son mariage contraint avec Charles VIII de France, en décembre 1491).

La  » campagne électorale  » est à base de corruption, de versements aux électeurs de sommes considérables, de promesses de toutes natures, d’avantages accordés à leurs parents, leurs clients … ON SE CROIRAIT EN FRANCE, en 1981, en 1988, en 1995, en 2002, en 2007, en 2012 : au pays des droits de l’homme, on ne verse plus d’argent aux suppôts des candidats, mais on se partage les  » dépouilles  » avant même l’élection présidentielle : les postes de premier ministre, de ministres, de présidents de l’assemblée dite nationale, du sénat, du conseil économique et social, etc., etc., etc., font l’objet d’âpres marchandages sur le dos des citoyens : madame Royal se voit dès maintenant présidente de l’assemblée dite nationale, madame Martine Aubry, qui a ruiné la France pour plusieurs décennies, sera probablement promue Premier ministre  ….).

Pour devenir Empereur du Saint Empire, il faut convaincre les électeurs de voter pour François Ier. Celui-ci envoie donc en Allemagne de nombreux ambassadeurs, délégués, émissaires … D’ incessantes correspondances sont échangées (il en subsiste de nombreuses). Le  » ratissage  » est systématique : tous les électeurs sont en rapport avec la Chancellerie française, harcelée par elle, qui est dirigée par le cardinal DUPRAT, dont la moralité est l’exact reflet de celle de son Maître.

L’un des Grands Electeurs, le Margrave de Brandebourg, présente plusieurs avantages. Le Margrave ( les margraves sont des  » marquis « , dont le rôle, au moins à l’origine, est de défendre les frontières), est à la tête d’une principauté qui jouxte la Pologne, à l’est de l’Allemagne actuelle, à une grande distance du royaume de France. François trouve là le moyen de gagner UNE voix (il en faut quatre, soit la majorité), voire DEUX VOIX si le margrave parvient à entraîner avec lui son frère l’archevêque de Mayence, également Grand Electeur. Le Brandebourg est une province pauvre et peu peuplée. Son Souverain est éminemment achetable; dans l’Empire, on le surnomme  » le prince des avares « ; il peut donc, sans guère de difficultés, être acheté, à condition d’y mettre le prix. Fait notable, il est pourvu d’un fils, prénommé JOACHIM. François 1er décide de proposer au margrave de marier Renée à Joachim. Le moyen est excellent : on case enfin Renée; on s’en débarrasse; on l’expédie à l’autre bout de l’Allemagne; on n’en entendra plus parler, attendu que son mari n’aura jamais d’armée pour réclamer au roi de France l’héritage de sa femme. Proposition bien sûr acceptée. Le tout à peu de frais, comme on va le voir.

Les négociations entre Cour de France, le Margrave et son frère l’archevêque de Mayence, lui aussi grand électeur, sont aussi peu  » ragoûtantes  » que possible. La documentation est abondante. On dénombre au moins TROIS traités, datés des ….

Résumons, et simplifions :

– Le Margrave et son frère, l’archevêque de Mayence, personnage également corrompu, s’engagent à apporter leurs voix à François 1er, lorsque la Diète sera réunie à Francfort.

– Renée – âgée de 7 ans en 1517, sera promise au fils du Margrave ….

– Une somme de …..

– Une fois de plus, une clause de renonciation de Renée à son héritage est incluse dans les traités de mariage.

En somme, le Margraviat de Brandebourg préfigure ce va être le duché de Ferrare neuf ans plus tard. Un pays sans moyens militaires, très éloigné de la France, dont le souverain sera plus que flatté de devenir proche parent du mirifique roi de France, qui coûtera peu d’argent à acheter, et qui jamais ne viendra réclamer à celui-ci l’héritage fabuleux qu’il a volé à sa belle soeur Renée.

Au moment des dernières   » tractations  » (1518 – 1519), la princesse, âgée de 9 ans, n’est pas même au courant des négociations dont elle est la pièce centrale, en tous cas de leur teneur.

CHARLES EST ELU ROI DES ROMAINS. LES ELECTEURS ENCAISSENT LES SOMMES ENORMES QUE FRANCOIS Ier LEUR A ADRESSEES. RENEE se retrouve sans fiancé : pas même un fils de Landgrave allemand à l’horizon!

Toute l’énergie dépensée par la Chancellerie française, dirigée par le corrompu cardinal DUPRAT (celui-là même qui instrumentralisera l’annexion de la Bretagne en 1532) se révèle vaine. Malgré les sommes considérables versées par François Ier aux grands électeurs, ceux-ci élisent son concurrent Charles d’Autriche : ils sont princes allemands, ils n’ont évidemment aucune envie de devenir français. François 1er ne devient pas Empereur. Charles d’Autriche est proclamé roi des Romains le 28 juin 1519; il sera couronné en 1530 (Lemonnier, La lutte contre la maison d’Autriche, page 20). Renée perd un fiancé de plus. Sa  » valeur  » sur le marché matrimonial européen, à ce moment, est très dépréciée.

L’INCROYABLE MESALLIANCE : LA FILLE DU ROI LOUIS XII ET DE LA DUCHESSE DE BRETAGNE EPOUSE LE DUC HERCULE DE FERRARE (1528).

Les années passent. François 1er a envahi l’Italie dès le mois d’ août 1515, sept mois après son accession au trône de France. Il a été vainqueur à Marignan, le 14 septembre suivant (Lemonnier, page 136). Mais il a été fait prisonnier à Pavie, en 1525. Les deux  » alliés  » des traités de Paris et de Noyon sont devenus des ennemis féroces. Charles d’Autriche, qui n’a pourtant rien d’un animal furieux, se montre intraitable. Sans cesse trompée – et humiliée – par la France, n’ayant plus depuis longtemps la moindre créance dans les promesses de ce pays, la Maison d’Autriche tient les moyens de se venger. (Il ne faut pas croire que les descendants de Maximilien, jadis marié à Anne de Bretagne, en 1490, ont  » digéré  » son humiliation, ni celle résultant de la dénonciation du mariage de Claude de France et de Charles d’Autriche convenu par les traités de 1501 et 1504 : les textes de l’époque, et pas seulement autrichiens démontrent à quel point ces affaires ont laissé de traces dans les consciences). Charles Quint fait emprisonner François 1er à Madrid, dans des conditions impitoyables, et exige pour sa libération une somme considérable. Après de longues négociations, un traité, dit  » de Madrid  » est signé, le …. Cette  » libération  » est assortie de conditions drastiques : au moment ou le roi de France, sorti de sa prison, franchit la frontière, pour regagner son pays, deux de ses fils la franchissent en sens contraire, pour être gardés en otages en Espagne, sous l’oeil vigilant de Charles. Ils sont emprisonnés, dans des conditions dures … de …. à  …..

A peine rentré en France, François Ier, bien qu’ayant juré sur les évangiles, dénonce le traité signé avec Charles, prétendant que son consentement a été forcé, ce qui est faux, absolument. Une fois de plus, l’Empereur est trompé. Il en est tellement ulcéré, qu’il propose à François 1er  …. de se mesurer à lui en combat singulier !

Lorsque Renée se marie, en 1528, elle a 18 ans, âge tardif pour un princesse de ce rang. Les candidats à sa main n’ont évidemment pas manqué. Parmi eux : Charles, futur Empereur, Ferdinand, son frère cadet, qui devient Empereur à son tour, de … à …..; Gaston de Foix, fils de la soeur de Louis XII (l’un des projets du roi est de marier sa fille et son neveu, et de leur céder ses droits sur la royaume de Naples), le duc de Savoie, le roi du Portugal, Henry VIII, roi d’Angleterre, le connétable de Bourbon (qui, après la défaite de François Ier à Pavie, cultive plusieurs projets, dont ceux de poser sur sa tête la couronne royale de France, ou de démembrer le royaume, une partie revenant à l’Empereur Charles Quint, une autre partie au roi d’Angleterre, une troisième à lui même, pour en constituer un royaume dans le sud de la France dont il deviendrait le souverain, royaume composé de ses anciens Etats confisqués par François 1er, agrandis de la Provence  ( Mignet, pages 73 et suivantes, en particulier la page 81. Sur la puissance considérable du connétable de Bourbon : Mignet, page 364; sur le projet de mariage : Sismondi, tome 11, Paris, 1837, page 264; ZUM KOLK, note 3). Les princes qui aspirent à la main de Renée sont tous des personnages considérables, appartenant aux principales familles royales d’EUROPE, ou même en passe de devenir rois.

Ce mariage avec la maison italienne d’Este est une grave mésalliance, pour des raisons évidentes, dénoncée par tous les auteurs du temps : comparé à ceux qui ont aspiré à épouser Renée, malgré la prospérité de Ferrare, il est une sorte de puceron, guère davantage.

Contrairement à ce qu’on peut lire dans certains ouvrages, le mariage de Rénée et du duc de Ferrare n’est en aucun cas motivée par la nécessité pour la France, dans ses visées de conquête en Italie, de s’assurer une alliance militaire indispensable. Cette alliance lui est assurée. La principauté de Ferrare est exigue, et s’il est vrai que son impressionnante forteresse et les quelques milliers de soldats qu’elle peut mettre à la disposition du roi de France ne sont pas d’un intérêt négligeable, la principauté a davantage besoin de la France que la France n’a besoin de la principauté. Celle-ci, en effet, est menacée par ses ennemis traditionnels, qui aimeraient bien la dépecer, et se partager ses dépouilles : au nord, la puissante république de Venise; au sud, les Etats du Pape. Elle est périodiquement en guerre contre ces deux puissances, et doit de surcroît se défendre contre les convoitises de ses autres voisins. Sa survie passe, notamment, par la protection et les alliances qu’elle recherche en fonctions des circonstances. Ferrare, par nécessité, est un allié versatile, toujours contraint de se ranger du côté du plus fort (voir l’excellent article de Gabriel BRAUN, ci-après). Au point que, à certains moments, elle doit même verser une somme non négligeable au roi de France pour que celui-ci la protège (Zum KOLK, note  ..).

Tous les auteurs du temps, toutes les cours européennes sont au courant de la situation de Renée, car elle est l’une des princesses considérables du temps à marier. L’Empereur Charles Quint, plus que les autres, puisqu’il fut fiancé à Claude (1501 et 1504), et à Renée (1513 et 1514), et deux fois trompé par la France. Les alliances des familles royales et princières de ce temps sont très étroites, et se font souvent entre proches parents. Ce milieu très fermé est informé de tout. De plus, les grandes principautés sont parfaitement renseignées par leurs espions et leurs ambassadeurs, surtout les principautés italiennes. Lorsque le mariage avec le petit duc de Ferrare – qui n’aurait jamais osé lever les yeux si haut – est déclaré, on n’est certes pas étonné – la réputation internationale de François Ier est exécrable -, mais plutôt scandalisé. A ce moment, Charles d’Autriche, jadis promis à Claude de Bretagne, par les traités de 1501 et 1504, puis à sa soeur Renée de Bretagne, roi des Romains depuis 1519, est en voie d’être couronné Empereur. Il est déja l’homme sur les terres de qui le soleil ne se couche jamais, car, outre les royaumes et principautés nombreuses qu’il possède en Europe, il est aussi à la tête d’un très vaste empire outre-mer ……. Les évènements de Bretagne sont très récents,  et très présents dans les esprits : les invasions françaises (1487, 1491), le mariage d’Anne de Bretagne avec Maximilien (1490), le remariage de la princesse avec Louis XII (1499); l’éviction des héritiers naturels du trône de Bretagne, la rupture par la France des contrats de mariage avec Claude (1506) et Renée (1516); les claires visées de la France sur la Bretagne, encore indépendante, bien qu’occupée et étroitement contrôlée par les Français (1528) … La haine que portent nombre de souverains européens à l’égard de François Ier, notamment l’Empereur Charles Quint, est féroce : le personnage, pour eux, est réduit à sa véritable valeur, qui est fort loin d’être un gentilhomme. Les Bretons le détestent, ses visées sur la Bretagne sont archi-connues. On le sait sans aucun scrupule, et capable de tout.

Le contrat de mariage que François Ier et le Chancelier de France Duprat, font signer à René en 1528 est littéralement scandaleux , nous expliquerons pourquoi plus loin (Morice, Preuves, III, pages 980 à 984) :

– On lui reconnait – en théorie -, comme fille de France, une somme de 250 000 écus d’or au soleil, payables le jour des épousailles.

– La France n’étant pas en mesure, en raison du déficit énorme creusé dans les finances du royaume par la gestion désastreuse du roi et de sa mère, et des dépenses immenses – et la volonté de continuer à tromper sa belle-soeur, qui n’a aucun moyen de se défendre contre ces exactions, il est convenu que 50 000 écus d’or seulement, le jour du mariage. Le reste, en principe, sera compensé par la jouissance – non la propriété -, de plusieurs terres ou seigneuries, censées procurer à Renée un revenu de 10 000 écus d’or de rente ou de revenu annuel.

– Ces terres et seigneuries sont les suivantes : le comté de Chartres, érigé en duché en faveur du mariage de Renée – ce qui ne coûte pas un sou à la monarchie; le comté de Gisors; la seigneurie de Montargis. Ce sont des seigneuries misérables, comme nous le verrons plus loin.

– La monarchie, ruinée par ses dépenses insensées, n’étant pas même en situation de verser le quart de la somme convenue (soit 50000 écus),  s’arroge le droit de transformer le versement de cette somme en une rente de 2500 écus. C’est donc une rente de 12 500 écus que percevra Renée ……  si la France respecte ses engagements.

– Bien entendu, on fait signer à Renée, une nouvelle fois, sa renonciation à tous les biens qui lui viennent de son père et de sa mère, en premier lieu le Duché de Bretagne.

Nous allons voir plus loin que ces clauses théoriques, quoique très gravement préjudiciables à renée, NE SERONT EVIDEMMENT PAS RESPECTEES. ….

………

7 – L’INCROYABLE PROCES : devenue veuve, et rentrée en France, Renée intente un procès à son neveu le roi de France Charles IX, et  réclame de rentrer en possession de tous ses droits, y compris le trône de Bretagne.

Hercule d’Este meurt en 1559. Renée lui a donné cinq enfants. Rien ne la retient dans la péninsule; elle rentre en France en 1560.

Même dépouillée de sa fortune par la France, du temps qu’elle était jeune, elle restait un parti fort intéressant pour ceux qui la demandèrent en mariage. Car outre la dot qui lui eût été versée, comme fille de France, et la jouissance des seigneuries qui lui eussent été reconnues, elle restait l’héritière légitime du magnifique Duché souverain de Bretagne, possédait des droits sur le Duché très prospère de Milan, sur le royaume de Naples, et sur bien d’autres seigneuries. Nul doute que si elle avait épousé un roi puissant, ou même le connétable de Bourbon, ces hauts personnages se seraient manifestés, LES ARMES A LA MAIN, pour réclamer les biens de leur épouse. Le misérable mariage de Ferrare écarte péremptoirement cette menace terrible.

(Pour mémoire, rappelons que les effectifs d’une grande armée à cette époque sont de 20 à 30000 hommes; même le connétable de Bourbon, l’un des candidats à la main de Renée,  non roi, peut mobiliser 20000 hommes, tant sa fortune est grande. Tous se souviennent qu’à Saint-Aubin-du-Cormier, l’armée bretonne comptait 12000 hommes, l’armée française 18000. Le duc de Ferrare ne peut guère mobiliser que 2000 hommes, encore seulement à proximité de son duché : il est donc HORS DE QUESTION qu’il puisse rien réclamer au roi de France).

LES NOUVELLES VIOLATIONS PAR LA FRANCE DE SES ENGAGEMENTS.

Bien entendu, la France, après toutes ces exactions dont Renée a été victime, ne respecte pas ses engagements :

– La dot de 250000 écus ne sera jamais payée. Pas davantage les 50000 écus promis le jour du mariage. Il se produit même un fait cocasse : le jeune duc de Ferrare s’étant rendu en France pour se marier avec Renée,  François 1er, vu l’état des finances, dont il porte avec sa mère la responsabilité, demande à son futur beau-frère …… de lui prêter 50000 écus !!!!

– La rente promise est payée irrégulièrement. De telle sorte que Renée est contrainte de batailler pour obtenir ce qui lui est du.

– Les terres dont la jouissance lui a été accordée (Chartres, Gisors, Montargis …), sont d’un rapport très médiocre. Renée doit assumer sur ses maigres recettes des frais de gestion, de réparations, de remise en état …  Elle assure elle-même la gestion de ses biens, par une correspondance suivie avec ses chargés d’affaires en France (grâce à la thèse de MORGAT, et à son patron de thèse, qui nous a mis en rapport, j’ai eu accès aux chiffres, correspondances, procès, etc. Ces recherches se sont faites à Paris, non en Bretagne, bien entendu).

– Elle est soumise à des tracasseries multiples, et doit soutenir plusieurs procès.

– Le comté de Gisors lui est enlevé, pour être donné au frère du roi … Elle doit donc intenter de nouvelles actions auprès de celui-ci, pour récupérer son bien. On lui dit que cela a été fait  » par inadvertance « ; ce qui est faux : il est de notoriété publique que la jouissance du comté lui appartient, et à elle seule.

D’après ce que l’on sait, Renée n’a réalisé l’effroyable spoliation dont elle a été victime de la part de son beau frère François Ier que sur le tard (Alain MORGAT page  ..), probablement avant la mort de son mari Hercule d’Este. A-t-elle, dans sa jeunesse, été amoureuse de son beau-frère, qu’on dit avoir été le plus bel homme du royaume ?  Personne ne l’atteste d’une manière certaine. En tout cas, comme tout le monde, elle a tremblé devant lui, car cet homme en apparence aimable, jovial, faisant participer la cour à sa vie de débauches et de plaisirs, inspirait à tous une terreur justifiée (un trait d’une extrême cruauté, entre autres : les malheureux paysans surpris à braconner dans ses terres et ses forêts étaient condamnés aux galères ou mis à mort, ce que Louis XI avait fait avant lui). Les enfants de Renée, en particulier son fils, successeur de son mari Hercule sur le trône de Ferrare, et sa fille Anne d’Este, très conscients de l’effroyable spoliation subie par leur mère, en ont conçu une amertume considérable. Ils ont été constamment à ses côtés durant le procès intenté au roi de France Charles IX.

Renée n’a pas eu froid aux yeux. Elle n’a peur de personne lorsqu’il s’agit de justice. Aussi réalise-t-elle l’impensable : rentrée en France, elle intente un procès contre le roi, son neveu Charles IX.

LE PROCES CONTRE LE ROI CHARLES IX DE FRANCE. Ce procès est extrêmement documenté. Alain MORGAT a eu la chance de découvrir à la bibliothèque nationale une liasse de documents, absolument précieuse, et extrêmement détaillée …

………………………………..

LE MONTANT DE LA SPOLIATION DE RENEE ET DE SA SOEUR CLAUDE : UNE MONSTRUOSITE.

Morice a publié, en … plusieurs mémoires produits en justice par Rénée, et par le roi Charles IX. Voila donc trois siècles que l’on est au courant. Pourtant, personne ne s’est préoccupé de cette affaire dans l’université de Bretagne.

J. Trevedy a publié en … une série d’articles détaillés. Magistrat, ancien président du tribunal de Quimper, probablement au courant des successions, il a chiffré – sans prétention d’exactitude mathématique, bien entendu -, d’une manière méritoire, les biens immenses que Louis XII et Anne de Bretagne laissent à leur mort en héritage à leurs filles Claude et Renée. La fortune des père et mère est telle qu’on en est surpris (voir ci-après). Après bien des efforts infructueux, j’ai eu accès à ces articles assez récemment. Ils confirment l’absolu scandale de la spoliation de Renée par son beau frère, qui atteint un chiffre pharamineux.

………………………

LA JUSTICE IMPOSSIBLE : LA TRANSACTION de 1570.

Un tel procès ne peut obéir aux règles du droit : la spoliation de Renée a été telle, qu’il serait impossible à la monarchie, comme elle en a le devoir, de réparer l’énorme préjudice subi par la princesse; le trésor serait ruiné si on lui reversait les sommes qui lui ont été volées, et qui, depuis l’origine, ont produit des revenus et des intérêts; les conséquences politiques seraient considérables : en premier lieu, reconnaître à Renée qu’elle est la duchesse légitime de Bretagne, aboutirait à reconnaître que ce pays est TOUJOURS UNE PUISSANCE SOUVERAINE, c’est à dire reconstituer, à l’ouest du royaume de France, un pays qui n’aurait jamais du être annexé par celui-ci; enfin, les forces en présence sont disproportionnées : le roi dispose de tous les moyens pour faire pression sur les juges; de toutes manières,  point n’est besoin, dans de telles affaires, d’exercer sur ceux-ci la moindre pression : il est dans l’ordre des choses qu’ils se couchent sur le sol sans qu’on le leur demande, pour des raisons évidentes, car dans ce type d’affaire, les magistrats sont couchés sur le sol, par nature. (J’ai écrit ailleurs ce que sont les  » affaires sensibles  » du pays de la Justice et des droits de l’homme pour que l’on soit maintenant informés).

Il ne sert à rien, en pareil cas, de s’obstiner à vouloir l’impossible. Quiconque a eu à se mesurer à l’appareil de l’Etat, sait ce qu’il en est. Les choses n’ont guère changé : le signataire du présent article le sait, pour en avoir été le témoin privilégié pendant quarante ans. (Madame Eva JOLY, pour laquelle l’auteur du présent article professe une très grande admiration, vient de réitérer, en ce mois d’Avril 2012, la terrible accusation – vraie -, valable pour tous ceux qui sont au pouvoir, de l’extrême gauche à l’extrême droite : le pouvoir nomme dans les postes  » sensibles  » des magistrats à la dévotion de ceux qui gouvernent (Ouest France, Le Parisien … 9 avril 2012).

Une transaction intervient donc, dans une très grande amertume pour Renée et ses enfants…….

Renée meurt en 1575 .. Elle laisse le souvenir d’une femme foncièrement bonne et charitable, comme sa mère.

CONCLUSION.

A ce stade, notre contribution personnelle à la ré-écriture de l’histoire de la Bretagne est très avancée, et peut-être proche de sa fin. Les Bretons – du moins la minorité de ceux qui s’intéressent ET QUI FONT l’ Histoire de leur Pays,  -, sont en situation d’être au courant de l’essentiel, et combien ils ont été trompés.

Renée, descendante de deux lignées prestigieuses, la lignée des rois, princes et ducs de Bretagne, la lignée des rois de France, était destinée à devenir impératrice, reine, et duchesse d’une Bretagne indépendante. On ne peut certes pas dire que les palais de Ferrare, dans lesquels elle a vécu, après sont mariage avec Hercule d’Este,  sont des chaumières, ni qu’elle a été précipitée dans un cul de basse-fosse. Mais de tomber  » aussi bas que Ferrare « , par la volonté du roi de France son beau frère, pour une princesse si grande, en espérance d’un rang prestigieux et d’une fortune considérable, était inimaginable.

Depuis les invasions de 1487 et des années suivantes, jusqu’à la fin du seizième siècle, la France prédatrice a usé de tous les moyens en sa possession pour s’emparer de la Bretagne, d’une manière scandaleusement illégitime. La prétendue  » réunion  » de la Bretagne à la France, par le consentement réciproque de deux Etats souverains, est une farce QUI EST ENCORE ENSEIGNEE DANS LES FACULTES BRETONNES. Réduire la prétendue  » réunion  » de la Bretagne et de la France à trois mariages ducaux (Anne, en 1491 et en 1499, et Claude, en 1514), et à un faux traité (le prétendu traité de 1532) est indigne, et place l’historiographie bretonne à un niveau très bas, que les Bretons ne méritent pas, car il existe des chercheurs éminents, qui savent écrire, et qui sont intellectuellement honnêtes de surcroît. On est éberlué de toutes les inexactitudes qui ont été répétées de génération en génération, CAR LES ARCHIVES SONT A LA PORTEE DE TOUS LES CHERCHEURS.

Nos travaux, qui ont porté dans les premiers temps sur la période 1480- 1532, ont relevé des faits qui ne pourront plus être niés par les historiens futurs, fussent-ils marxistes comme l’ont été nombre d’entre eux depuis deux générations. Pas davantage ne sera-t-il possible de priver encore longtemps les écoliers et les étudiants bretons de l’enseignement de LEUR histoire, et de leur imposer celle d’un PAYS ETRANGER.

Après les invasions de 1487 et de 1491, la France s’est livrée à un vrai dépeçage d’un pays totalement souverain, en usant de tous les artifices, de toutes les violations du droit, de toute la mauvaise foi dont elle sait faire preuve avec tant de talent et de maîtrise.

S’agissant de la triste histoire de Renée, celle-ci constitue une PIECE MAÎTRESSE de notre histoire nationale bretonne, car elle s’intègre dans la succession des manoeuvres opérées année après année par l’Etat prédateur, jusqu’à la digestion totale de notre pays, et sa néantisation.

Il n’est pas inintéressant de souligner, tandis que Renée perd la totalité de ses biens,  la fortune extraordinaire de Louise de Savoie et de Marguerite d’Angoulême, mère et soeur du roi, au fil des années. La mère reçoit, entre autre, le duché d’Angoulême, le duché d’Anjou, le comté du Maine et de Beaufort; puis, elle s’enrichit des dépouilles du connétable de Bourbon,  …….

Je suis sincèrement AFFLIGE qu’il ait fallu attendre CINQ SIECLES pour que cette imposture de la prétendue  » réunion  » de la Bretagne à la France, par un prétendu  » Traité  » consenti par les Bretons, soit enfin démontée PIECE PAR PIECE. Ce n’était pas mon travail de le faire. Mais j’ai raconté ailleurs pourquoi je l’ai fait : IL N’Y AVAIT PERSONNE D’AUTRE POUR CELA, encore moins pour s’exposer au moindre risque pour mener à bien l’opération.

(Relire : De la trouille bretonne et de l’autocensure, dans le site de louis MELENNEC : pour cela, écrire dans la barre des adresses : site.louis-melennec.fr, puis rechercher l’article cité).

Tant pour Claude que pour Renée, j’ai lu et dépecé avec un soin particulier les mémoires et écrits diplomatiques du temps, les relations des historiens contemporains des 16ème et 17 ème siècles, les traités concernant les promesses et projets successifs conclus par la cour de France pour mener Renée, cette grande princesse vers la déchéance progressive que fut son mariage avec le duc de Ferrare. Bien entendu, je me suis très longuement entretenu avec les deux auteurs contemporains qui ont consacré des années à l’étude du personnage : M. Alain MORGAT (qui n’est pas breton, en dépit de son nom), Madame Anne PUAUX, qui a effectué une partie de ses recherches en Italie (son mari a été ambassadeur à Rome). Ils étaient en possession de certains éléments que je n’avais pas; ET RECIPROQUEMENT. Il ne reste AUCUNE ombre sur cette affaire, qui est enfin décryptée.

La masse de documents recueillis, trouvés, analysés, est COLOSSALE. Ceci s’ajoutant à ce que j’ai déjà porté à la connaissance des Bretons – et des rares Français qui nous lisent -, il en sort une vision tout à fait nouvelle de cette période.

Les Bretons sont en possession, maintenant, d’une histoire TOTALEMENT REVISITEE (y compris, l’imposture post-révolutionnaire, la destruction programmée des consciences, le lavage des cerveaux impitoyable infligé aux Bretons), mais aussi, D’UN CORPS DE DOCTRINE COMPLET, qui devrait leur permettre de faire ce qui reste a faire – s’ils existent encore en tant qu’hommes, ce qui n’est pas vraiment prouvé : chasser les imposteurs et les lâches, FAIRE ENFIN REAPPARAÎTRE LEUR PAYS SUR LA SCENE INTERNATIONALE.

La Bretagne n’a jamais été française, elle ne l’est pas, elle ne le sera jamais. Elle n’a AUCUNE PLACE à occuper dans la France, surtout pas comme  » province autonome « . Le contentieux entre les deux pays est beaucoup trop lourd, maintenant que la vérité est faite.

Louis MELENNEC.

(Lire : De la trouille bretonne …).

(A suivre. Le présent article n’est pas terminé; il est en cours d’élaboration; il y manque, essentiellement, les références, qui seront indiquées si le temps le permet : les journées n’ont que 24 heure. Dans l’attente, on peut essayer de se renseigner auprès de M.M. Alain CROIX, CORNETTE et autres : AUCUN renseignement ne vous sera communiqué sur cette hallucinante affaire, qui est incluse dans le tabou des circonstances de la prétendue  » réunion  » de la Bretagne à la France, et qu’AUCUN hystorien breton n’a voulu connaître. Notre histoire nationale ne relève pas seulement de ce que Reynald SECHER appelle  » le mémoricide  » : il s’agit de L’ERADICATION de la vérité. Honte aux complices qui ont perpétré cela).

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

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Il y a peu d’ouvrages de qualité sur le sujet en France. A plus forte raison en Bretagne, dont la lâcheté, à l’égard de sa propre histoire, est connue. Toutefois :

BABELON Jean, Charles Quint (1500 – 1558), Paris 1947.

BERENGER Jean, L’histoire de l’Empire des Habsbourg, Paris, 1990, éditions Fayard.

BRANTÔME (seigneur de), Dames illustres françaises et étrangères, Paris, 1823, éditions Foucault, tome cinquième, pages 213 et suivantes.

BRAUN GABRIEL, Le mariage de Renée de France ..

De MAULDE la CLAVIERE, Louise de Savoie et François 1er, Paris, 1895, librairie académique Perrin. Ouvrage irremplaçable par son érudition et l’honnêteté absolue de l’auteur. Lire, en particulier les pages 353, 354, 355, 357, 358, 379, 381 (important : sept délégués bretons viennent se plaindre de François, mari de leur duchesse, et exposer leurs doléances en plein parlement de paris, qui leur fait l’honneur d’une audience solennelle : on rêve d’une telle délégation en 2012, ayant à sa tête nos vénérables Jean Yves LE DRIAN et Marylise LEBRANCHU !).

De MAULDE le CLAVIERE, Procédures …

GIL Christiane, Renée de France, Paris, éditions Perrin, 1990. L’auteur est professeur de lettres classique. L’appareil de notes est très maigre.C’est, au plus, une initiation bien écrite sur la vie de Renée de Bretagne. L’auteur n’est pas historienne.

LEMONNIER Henry, Charles VIII, Louis XII et François 1er (1492 -1547), Paris 1911, réédition de 1982, Hachette. Malgré son ancienneté, cet ouvrage reste excellent, toujours très près des textes.

LEMONNIER Henry, Henry II, la lutte contre la maison d’Autriche, Paris, 1907, réédition de 1907, éditions Hachette. Même remarque.

MELENNEC Louis, Le rattachement de la Bretagne à la France, mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies d’histoire moderne (DEA), 2001, Université Paris – Sorbonne, pages 58,  ….. (accessible sur Internet).

MELENNEC Louis, notes manuscrites, non publiées, rédigées d’après les sources, très détaillées (l’article ci-dessus est un résumé de ces notes).

MIGNET M. Rivalité de François Ier et de Charles Quint. Paris 1875; Genève 1978, éditions Mégariotis Reprints; pages

MONTARASSO Pauline, Le baptême de Renée de France en 1510, éditions du CNRS, 2011, 50 euros. L’ouvrage, savant, détaille les préparatifs et les frais engagés pour le baptême de Renée. La cérémonie est simple, en aucun cas fastueuse. Le dernier chapitre, surtout, est intéressant, par la description de ce trait de caractère d’Anne de Bretagne, que connaissent bien ceux qui ont beaucoup étudié le personnage, et qui ridiculise une fois de plus les pamphlétaires. En sa qualité de reine et de duchesse, elle  » tient son rang « , et reçoit, dans sa vie officielle, avec faste. Mais dans sa vie privée, elle et son mari vivent dans une simplicité austère : elle porte des vêtements simples, sans dorures et sans bijoux; elle parle avec franchise, sans affectation et sans fard; elle est très attentive à écouter ses visiteurs. De plus, elle est bien loin d’être « dépensière « : elle gère son patrimoine avec sérieux, ce qui ne l’empêche pas d’être très généreuse – alors que son mari est avare; elle laisse un héritage immense, car elle a le sens de l’épargne. Elle est très attentive à la santé de ses filles, qu’elle ne nomme pas par les titres d’usage (madame), mais par leurs prénoms, ce qui surprend dans ce milieu habituellement guindé. S’agissant de leur vie matérielle, la reine veillait à ce qu’elles jouissent du nécessaire, mais pas davantage :  » La duchesse – reine n’aurait pas toléré qu’elles se montent la tête « , simplement parce qu’elles étaient princesses. L’auteur(e) souligne que la reine avait un penchant pour l’austérité, voire même l’ascétisme. Mais, dit-elle, étant reine, elle ne pouvait assumer ce penchant naturel, car sa fonction le lui interdisait. Tous ces faits ne sont que la confirmation que les auteurs sérieux connaissent bien, ce qui rend navrant les sottises écrites sur Anne de Bretagne par les pamphlétaires et ceux qui militent – bêtement – pour tenter d’en donner une idée péjorative.

MORGAT Alain, …… Ouvrage précieux, non publié, qui m’a été confié par l’auteur pendant deux ans. De larges extraits figurent dans mes documents.

MORICE (Dom), Histoire … Preuves, III, pages 1372 et suivantes, pages 1376 et suivantes; requête de Renée au roi, et plaidoyer contre Renée au nom du roi. Ces documents, très détaillés, ont une importance capitale.

NASSIET Michel, Les traités de mariage d’Anne de Bretagne, in  » Pour en finir avec Anne de Bretagne « , Journée d’études du 25 mai 2002, Nantes, pages 71 à 81. L’auteur rappelle, à bon escient – ce que peu d’historiens savent -, que les Bretons ont toujours fait preuve, avec férocité, de leur volonté très affirmée d’avoir leur propre souverain, même en cas de mariage de la Duchesse avec un roi étranger. Ceci est une preuve de plus que les Bretons NE SUPPORTENT PAS MÊME L’IDEE que la Bretagne puisse un jour être  » réunie  » ou absorbée par une puissance étrangère, ou gouvernée par un souverain non-breton. Lorsque la jeune princesse est promise en mariage à l’héritier de la couronne d’Angleterre, puis à Maximilien d’Autriche, puis lorsqu’elle épouse Louis XII, le gouvernement breton prévoit que le deuxième enfant né de ces unions succèdera au trône de Bretagne. De même, lorsque des seigneurs bretons en révolte contre François II, en 1484, vont proposer au jeune roi Charles VIII de succéder à François II, ils n’en prévoient pas moins que la Bretagne sera gouvernée, si cette éventualité se réalise, par l’un des fils de Charles VIII, afin que le Duché reste breton, et non pas français. De même encore, lorsque Claude de Bretagne meurt, en 1524, les Bretons réclament pour souverain, par devant notaire, le deuxième fils de Claude, le prince Henri. Ce sont les malversations de la couronne de France qui parviennent à substituer à cet héritier légitime de la couronne de Bretagne, son frère aîné, le dauphin François : celui-ci est bien, comme nous l’avons écrit, UN IMPOSTEUR, par la volonté malhonnête de son père François Ier, et, il faut le préciser, de quelques « collabos » bretons. Je relève par ailleurs dans cet article par ailleurs bien documenté, plusieurs erreurs, graves : Nicole de Brosses, descendante de la duchesse Jeanne de Penthièvre et de son mari Charles de Blois,  n’a RIEN VENDU à Louis XI, car elle n’avait AUCUN DROIT sur la couronne de Bretagne; celle-ci n’était pas à vendre; le trône était dévolu par les lois constitutionnelles du Duché, non par un vulgaire acte devant notaire. En d’autres termes, IL EST NAVRANT que les historiens actuels parlent encore, aujourd’hui, des prétendus droits de Charles VIII à la couronne de Bretagne : au moment de son mariage, ANNE SEULE AVAIT LE DROIT DE REGNER, Charles VIII n’en avait AUCUN; strictement AUCUN … Je poursuivrai, pour le reste.

PUAUX Anne, La huguenotte Renée de France, Paris, 1997, éditions Hermann. Ouvrage sérieux, bien écrit, mais privé de toutes ses références par le souci de son éditeur d’économiser du papier. Madame PUAUX a été l’épouse de l’ambassadeur de France à Rome, ce qui lui a donné accès à des documents intéressants. Bien entendu, elle n’a bénéficié d’aucun écho en Bretagne.

RODACANACHI Emmanuel, Renée de France, Genève 1970, réédition éditions Slatkin.

SISMONDI … Histoire des Français …..

TREVEDY J., Liquidation des successions d’Anne de Bretagne et de Louis XII, Revue de Bretagne, septembre 1898. Cette publication, un peu  » vieillotte « , reste indispensable, quoique Alain MORGAT ait fait beaucoup mieux. Elle est le reflet de cette époque, de savants bretons, repliés dans des sociétés confidentielles, car la religion française du temps est intransigeante, fondée sur le culte ridicule de la révolution, cette période qui a retardé l’avènement des droits de l’homme, et tant coûté à la France, dans tous les domaines. Elle est accessible par Gallica, mais introuvable dans les bibliothèques. Recherche difficile : aller dans Gallica; taper : revue de bretagne et de vendée; dérouler le menu; s’arrêter sur l’année 1899; les six articles de Trévedy ont été publiés en 1899 : pages 97 à 106;  ……. pages 111 à 122 (dernier article, le plus important).

TURIAS Odette, Renée de France, thèse soutenue à Tours en 2004, disponible sur microfiches (au prix de 21 euros; téléphone : 05 49454556).

TURIAS Odette, L’héritière d’Anne de Bretagne : Claude ou Renée de France ? In le Catalogue de l’exposition sur Anne de Bretagne au château des Ducs, en …, pages 113 et suivantes. ….Madame TURIAS fait partie des auteurs recrutés pour tenter de  » démolir  » l’image d’Anne de Bretagne, lors de l’affligeante exposition sur Anne de Bretagne, au château ducal de Nantes en 2007 … L’article qui lui a été commandé à cette occasion, qui figure dans le  » catalogue  » de l’exposition donne de Renée une image cocasse : descendante de presque toutes les dynasties européennes, fille de rois et de reines, elle est d ’emblée marquée au fer rouge, à cause de ses origines ; ce n’est pas une femme, mais une sorte de monstre : c’est une mauvaise, une calculatrice, une femme près de ses sous, une dépensière … c’est une capitaliste avant l’heure … Elle a été spoliée : tant mieux :  » François 1er l’éloigna JUDICIEUSEMENT (sic !), en la mariant avec le jeune Hercule d’Este « . Elle reste fidèle à son pays d’origine, la France : quelle horreur ! Elle respecte son beau frère : RE ! (Il eût été honnête de dire qu’elle l’a respecté, et défendu les intérêts de celui-ci jusqu’au moment ou elle a découvert qu’il était un monstre). Elle est charitable, elle se ruine pour abriter trois cents protestants dans son château : ne vous y fiez pas : ce  » sens de la charité est spectaculaire  » : une pure mise en scène, en somme, car  » elle se veut royale … comme le roi son père et la reine sa mère  » (!). C’est une hypocrite, bien sûr :  » Protée au féminin, habile à se métamorphoser, elle sut prendre diverses apparences pour se protéger .. » Et intéressée avec ça : elle ose intenter un procès au roi Charles IX, car elle est près de ses sous, et a besoin d’argent pour réparer son château de Montargis. Etc., etc. C’est monstrueux, pire : consternant. Ce portrait haineux rejoint celui que MINOIS donne d’Anne de Bretagne dans son pamphlet précité. Il est PEREMPTOIREMENT DEMENTI PAR LES CONTEMPORAINS, les lettres les actes diplomatiques, surabondants. Renée a été une femme exemplaire, comme sa mère, Anne de Bretagne, que Brantôme n’hésite pas à comparer à Blanche de Castille, le modèle des reines de France, la mère de Saint Louis. On n’arrive pas à comprendre les motivations de cette manière d’écrire l’histoire. Les erreurs abondent : ne perdons pas de temps à les citer.

VRAY Nicole, Renée de France et Anne de Guise, Lyon 2010, éditions Olivétan, 21 euros. Ce livre bref, bien informé quant aux relations de Renée avec sa fille Anne d’Este, mariée au puissant François de Lorraine, duc de Guise à la mort de son père. C’est une bonne initiation à la vie de Renée de Bretagne. Mais l’ouvrage est centré sur les relations de la mère et de la fille, et est silencieux sur la spoliation de Renée, l’auteur ayant délibérément centré ses recherches sur un aspect jusqu’alors méconnu, et qui, en effet, méritait d’être porté à la connaissance du public. Une erreur d’optique : le mariage de Renée et d’Hercule d’Este n’a pas été motivé par le souci de la France de se ménager en Italie un allié – la Principauté de Ferrare est quasi insignifiante sur l’échiquier italien, en tous cas pour un Etat aussi puissant que la France -, mais par la volonté d’expédier Renée au loin, et de la mettre dans l’impossibilité de réclamer son héritage.

ZUM KOLK Caroline, Les difficultés des mariages internationaux : Renée de France et Hercule d’Este. Excellente étude, qui met très bien en évidence la monstrueuse mésalliance de Renée, fille d’un roi et d’une reine de France, avec un petit prince italien (étude accessible sur Internet).

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LE MOMENT EST VENU DE REFLECHIR A L’ELABORATION D’UNE CONSTITUTION POUR LA BRETAGNE . …

On aura beaucoup observé, dans nos chroniques, que le problème de la Constitution du futur Etat et Duché de Bretagne se pose de plus en plus … Ce n’est certes pas le fait d’une initiative des nos Parlementaires, encore moins de  » notre  » conseil régional « . Depuis que ceux de nos compatriotes qui lisent, s’interrogent, se mettent à comprendre peu à peu ce qui est advenu au peuple et à la Nation auxquels ils appartiennent, la stupeur passée, c’est un sentiment d’indignation et de colère que l’on voit poindre …

Je suis régulièrement saisi, non par les pouvoirs publics, émanés de la capitale des Français, mais par des Bretons, de rédiger une Constitution pour la Bretagne. C’est un honneur immense. J’ai évidemment toujours refusé :

– les Bretons, au cours de leur histoire, ont toujours été collectivement incapables de se mettre d’accord sur rien. Ils ont su s’unir sous le DUX ( = le chef) NOMINOE, au 9ème siècle, pour chasser les Francs, mais très brièvement. ( Au moment des dernières guerres brito-françaises, les deux principaux vassaux et seigneurs du Duché (le vicomte Jean II de ROHAN et le maréchal de Bretagne de RIEUX), par pure ambition personnelle – EN AUCUN CAS PARCE QU’ILS ETAIENT PRO-FRANCAIS, erreur grave colportée par l’université de Bretagne -, ont combattu, un moment, du côté de l’envahisseur français; trompés par ceux qu’ils avaient eu l’imprudence d’associer  à leurs entreprises contre leur pays, ils se sont repentis très vite; mais lorsqu’ils sont revenus du côté breton, la Bretagne, par leur faute, était perdue).

L’accord ne peut pas même se réaliser  sur un programme politique simple, résumant les quatre ou cinq points essentiels sur lesquels, individuellement, TOUS LES BRETONS SONT QUASI-D’ACCORD : le rétablissement IMMEDIAT de l’intégrité territoriale du Pays, par la restitution des territoires VOLES (ils en sont à parler encore de  » rétablissement  » de l’unité  » administrative  » de la Bretagne, expression d’une LÂCHETE absolue, tout à fait inadéquate), le gouvernement des Bretons par les Bretons, et non par des fonctionnaires étrangers, l’enseignement obligatoire du breton (au moins dans l’ex-Bretagne  » bretonnante « ), l’enseignement obligatoire de l’histoire nationale, la récupération par la Bretagne DE TOUS SES DROITS NATIONAUX et INTERNATIONAUX, notamment dans le domaine de l’économie et de la diplomatie.

– Plusieurs projets de  » constitutions  » circulent déjà ….. sans aucune efficacité. L’un d’eux m’a semblé être une épure assez intéressante (je pense que ce texte émane du Parti Breton, mais n’en suis pas certain), qui donne à entendre que, si c’est un  début encourageant, il y a encore beaucoup de travail à faire.

– La procédure de la rédaction d’une constitution est, dans un pays en paix, la suivante : dans un premier temps, on procède à l’élection d’une assemblée dite  » constituante « ; dans un second temps, cette assemblée, selon des modalités diverses, élabore et vote un projet de constitution; dans un troisième temps, ce projet est soumis à l’approbation populaire.

Cela n’aurait guère de sens qu’un juriste, quelles que soient ses connaissances, se mette à cultiver le projet gratuit d’une constitution bretonne en dehors de cette procédure, SAUF pour montrer et démontrer que le pays, irrité, s’impatiente, et qu’il est temps de penser à cette étape indispensable : une telle démarche, consciente de ce qu’elle est, a mon entière approbation, bien entendu : parler de plus en plus de l’émancipation de la Bretagne, est une démarche très positive, même si la rédaction d’une Constitution applicable n’est pas précisément en vue dans l’immédiat.

– A cela s’ajoute le fait que PLUSIEURS CENTAINES DE BRETONS au moins pensent avoir la compétence pour rédiger une Charte nationale … de même que, comme j’ai pu l’observer, des personnes en nombre équivalent – au moins – se croient non seulement les Maîtres de l’histoire bretonne, mais que même, ils s’en croient les propriétaires (Ynonig Gicquel disparu il y a quelques années, faisait partie des centaines de co-propriétaires de l’histoire de Bretagne). Quelle signification cela pourrait-il avoir de monter dans cette galère, ou les horions fuseraient de partout, avant même que le travail soit commencé ?

Je n’ai donc aucune envie d’être mêlé à des querelles qui n’aboutiront pas de sitôt, à supposer que les Instances officielles me demanderaient de participer aux discussions, ce qui, heureusement, ne se produira pas. Ce qui me m’empêche en rien de critiquer les constitutions des pays voisins – la France, en particulier, qui a si bien réussi dans ce domaine, qu’elle a, à se jour, révisé ou changé plusieurs dizaines de fois ses textes constitutionnels, pour se retrouver encore et toujours à la place pour laquelle elle a une vocation naturelle : LE NUMERO ZERO -,  et de montrer en quoi elles dysfonctionnent, ni d’émettre des voeux sur ce que je souhaite voir un jour se réaliser en Bretagne. Ceci sur le fondement de mon intérêt très précoce pour le droit constitutionnel (depuis l’âge de vingt ans, c’est à dire depuis 1960-1961), et sur l’expérience acquise soit en étant le témoin privilégié de la vie des institutions françaises et des autres pays du monde, soit sur les réflexions que cela a provoqué, soit encore sur les avis que l’on m’a parfois demandés.

Le premier remonte à 1962. En ce temps là, le général de Gaulle, voulant soustraire l’élection du Président de la République au jeu malsain des partis, et modifier la constitution pour qu’il soit désormais élu au suffrage universel direct par les citoyens français, s’avisa, pour présenter son projet au référendum populaire, de se passer de l’autorisation du Parlement, ce que n’autorisait pas la Constitution : celle-ci autorisait la procédure du référendum, mais exigeait, au préalable, que le Parlement y eut consenti. Il viola allègrement, au vu et au su de tout le pays, la Loi Fondamentale de la France, décida de ne pas solliciter l’accord du Parlement, et présenta d’autorité son projet de révision de la constitution au suffrage du pays.  Les faits étaient d’une extrême gravité : le premier des français, promoteur de la nouvelle constitution (rédigée par M. Michel Debré, premier ministre de 1958 à 1962), était le premier à devoir en respecter l’esprit et la lettre. Le pays tout entier fut en émoi pendant plusieurs semaines. Il passa outre. Il fut accusé, à juste titre, publiquement, d’avoir commis une forfaiture, par le président du sénat d’alors, Gaston MONNERVILLE. Cette accusation était très grave, mais, SANS AUCUNE SORTE DE DOUTE, justifiée. Les membres de l’UNR, le parti gaulliste, en bons godillots qu’ils étaient, approuvèrent bruyamment la procédure inconstitutionnelle choisie et voulue par de Gaulle, mais ils furent quasi les seuls, dans la classe politique, à se déshonorer. Une motion de censure fut déposée par l’opposition, contre le gouvernement. Georges Pompidou, premier ministre, fut renversé.

Mon vieil ami Hervé NADER, alors député de Quimper, quoique député gaulliste, refusa de suivre son parti : on lui mit le marché en mains, on lui fit un authentique chantage, dont je fus le témoin : ou bien voter avec les godillots, ou bien s’abstenir, ou bien voter la censure. Témoin de son état d’esprit – il existait au moins un homme d’une honnêteté intransigeante à Quimper-Corentin -, il vota la censure avec l’opposition, contre son gouvernement : le soir même, cet honnête homme était exclu du parti, c’est à dire privé de son investiture pour les élections suivantes. Ainsi se termina sa carrière politique. J’en fus extrêmement choqué, car seul son sens de l’honneur avait dicté sa décision.

Ainsi va la démocratie en France : ou bien vous obéissez, ou bien on vous jette dans le fossé. C’est cela la démocratie de la France, le pays inventeur des droits de l’homme.

Les députés et sénateurs bretons sont très obéissants : vous savez pourquoi : dans la balance, vous ne pesez pas plus lourd qu’un fétu de paille.

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Sur cet épisode de la vie politique française, lire le très bon résumé publié par la Documentation française : 1962, l’élection du président de la république au suffrage universel. (Ce n’est pas un article de Wikipédia, l’encyclopédie des erreurs : tout ce que je viens d’y lire est exact).

Hervé NADER n’a pas disparu des mémoires. Tapez son nom dans Google. Il fut mon premier « contact » avec les institutions de la République, et mon premier  » mentor « .

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LA RESISTANCE DES BRETONS FACE A LA FRANCE APRES LA MORT D’ANNE DE BRETAGNE, JUSQU’A NOS JOURS .

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 » Pour un peuple, perdre son histoire est une tragédie. Retrouver son histoire est un miracle : c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire « .

Proverbe maya transcrit par Louis MELENNEC.

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Lecture indispensable : Mélennec France inter L’invention de la France

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LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE PLUS GROSSE QUE LE BOEUF, et qui va éclater, non de son embonpoint, mais DE SON RIDICULE.

Envisagé du côté breton, le sentiment de suffisance et de supériorité affiché par les Français, la croyance d’incarner à eux seuls toutes les cultures, toutes les sensibilités incluses dans ce qu’on dénomme  » l’hexagone « , paraît non pas seulement stupide, mais grotesque. Plus invraisemblable encore est l’idée, fortement ancrée dans leurs cerveaux, que la Bretagne est française, que le contraire est inimaginable, et que les Bretons considèrent comme un honneur cette situation, eux qui ont été persécutés pendant plusieurs siècles, qui ont perdu leur langue par assassinat, et des centaines de milliers des leurs pour satisfaire aux exigences du nationalisme français agressif et destructeur, enseigné comme une merveille de l’histoire de l’humanité jusqu’à une période toute récente (l’immense tache rose des cartes murales des écoles et des lycées, répartie sur les cinq continents, figurant  » l’Empire  » conquis par les armes françaises), tandis que le timide nationalisme breton était stigmatisé comme un crime.

Les temps, par bonheur pour le peuple martyr breton, ont bien changé. Voici quelques extraits de l’introduction d’un livre fort intéressant, écrit par Guy HERMET, spécialiste en sciences politiques (Histoire des nations et du nationalisme en Europe, Paris, 1996, éditions du Seuil, pages 9 et 10) :

 » En 1990, un historien britannique croyait voir poindre les derniers instants d’une passion moribonde …. Le nationalisme, tout comme le sentiment national ou le patriotisme semblaient bien passés de mode. Les auteurs qui persistaient à s’intéresser au processus fondateur des nations de l’Europe ne bénéficiaient plus guère que de la révérence polie rendue à l’abnégation érudite de ceux qui se consacrent encore à des sujets tombés en désuétude.

 » Mais tout a changé en un rien de temps, depuis que le nationalisme s’est incarné soudain dans le combat féroce des  » clans bosniaques « … Ce n’était pas que les réflexes nationaux eussent disparu des démocraties occidentales. Ils subsistaient … Mais comme LE BON TON obligeait à (les) condamner avec horreur, l’horreur réveillée fournissait à point nommé l’objet commode de sa détestation ..; LE REJET DE CES « PETITS NATIONALISMES PERTURBATEURS s’est donc exprimé sans inventaire préalable …. comme au siècle dernier, lorsque les grandes puissances du moment HONNISSAIENT CHEZ LES AUTRES CE QU’ELLES AVAIENT ACQUIS POUR ELLES MÊMES  » ..

Pauvre France ! Après avoir écrasé avec une fureur sanguinaire tout ce qui ne ressemblait pas au modèle absurde fabriqué de toutes pièces par ses théoriciens fanfarons – Michelet, Jules Ferry, Lavisse et autres -, la voila qui part en débris, incapable qu’elle est, même, de mettre sur pied un débat national sur son Identité, obligée de renoncer à son éphémère ministère de l’identité nationale,  et tournée en ridicule au nom de ce qu’on dénomme l’universalisme, par lequel on veut la dissoudre, comme un corps jeté dans l’acide chlorhydrique : la France A HONTE DE S’ASSUMER COMME NATION.

Dans le même temps, les Bretons, que l’on croyait étouffés à jamais, renaissent : ils redécouvrent leur histoire, qui avait été falsifiée, ils renouent avec leurs origines par delà les débuts de notre ère, découvrent l’antiquité de leur culture, sa continuité dans le temps, tandis que les jeunes de Bretagne arborent avec fierté, désormais, leur IDENTITE RETROUVEE, en même temps que leurs symboles nationaux : LA BRETAGNE EST FIERE DE S’ASSUMER COMME UN PEUPLE, COMME UNE NATION, COMME UNE CIVILISATION.

Nous n’avons aucune raison de plaindre la France : mais nous considérons aujourd’hui ses interrogations identitaires avec compassion et pitié. Le débat initié il y a très peu d’années par l’Etat français était aussi respectable que le nôtre, pourtant. Une coalition de semi-insuffisants intellectuels, l’a fait échouer. Puissions nous nous dégager à temps de ce pays en train de couler sous nos yeux, par la faute et l’incompétence de ses dirigeants, en même temps que de celles de ce qu’elle accepte de considérer comme des  » intellectuels « , ce qu’ils ne sont pas, relevant seulement d’une secte aussi bête que méchante. Relevons une perle de ces pauvres gens, qui ont fait reculer ce qu’il y a de plus fondamental pour l’être humain : ce qu’il est, d’ou il vient, d’ou il va, l’avenir qu’il souhaite pour le peuple auquel il appartient :

 »  Il est temps de réaffirmer publiquement, contre ce rapt nationaliste de l’idée de nation, les idéaux universalistes, qui sont le fondement de notre république  …. il met en danger la démocratie  » (!!!).

Disons le tout net : littérairement c’est très mauvais, politiquement, c’est ridicule !

Nous, Bretons, affirmons notre droit à être ce que nous sommes, nous disons que nous sommes plus respectueux que beaucoup d’autres des valeurs universelles, que nous considérons comme consubstantielles à l’espèce humaine les cultures et les civilisations dans leur diversité, enrichissante pour tous. Tout individu a le droit d’avoir une identité nationale, et de connaître son histoire, comme il a le droit de se connaître lui-même, et les composantes de sa personnalité. L’histoire de son peuple, même approximative et inexacte, est l’une des composantes principales de sa personnalité, ce par quoi il existe et tient debout, à la manière d’une plante, qui ne peut croître et prospérer sans un tuteur qui lui permet de grimper et d’exister. Universalistes ? Oui, messieurs, nous en connaissons qui vous ressemblent : le seul résultat tangible dont ils peuvent s’enorgueillir, est d’avoir sur la conscience CENT millions de victimes innocentes : donc, passez votre chemin. Il est regrettable que la France, quel que soit le contentieux qui nous oppose depuis tant de siècles, ait baissé pavillon devant vous, et que le gouvernement français ait si mal conduit ce noble débat, celui du droit inaliénable de s’interroger, comme tous les autres peuples du monde, sur son identité, et de vouloir la sauvegarder, ce qui est non pas son droit strict, mais son devoir pour les populations qui l’ont construite et faite ce qu’elle est.

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I – LA RESISTANCE FEROCE DE LA BRETAGNE APRES LA MORT DE LA DUCHESSE ANNE, DE LA DUCHESSE CLAUDE (1524), ET APRES LE PSEUDO-TRAITE DE 1532.

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Lecture conseillée, dans le blog Mélennec actualités et politique : La colonisation de la Bretagne par la France (article en cours d’élaboration).

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Dans plusieurs ouvrages parus sous la plume d’universitaires bretons – et d’un universitaire qui a enseigné en Bretagne, mais est né dans le nord de la France, et est aujourd’hui réputé pour n’avoir rien compris au problème breton -, on lit avec surprise que notre pays a accepté avec joie ce que l’on a appelé la  » réunion  » (sic!) de la Bretagne à la France. On tire prétexte de ce que les populations ne se sont guère soulevées, si l’on excepte la révolte du papier timbré de 1675.

Rien n’est plus inexact.

Contrairement à ce que l’on pense, durant toute cette période qui suit la mort de la duchesse ANNE,  la Bretagne résiste, d’une résistance que l’on peut qualifier de FURIEUSE, même si elle n’a plus d’armée. Cette période, sur-documentée par des archives pléthoriques, est mal connue des Bretons. Elle est fertile en péripéties de toutes sortes, au cours desquelles le pouvoir royal se heurte d’une manière qui  le surprend et l’étonne, tant les Bretons sont obstinés, entêtés, intraitables, ne cédant que sous la contrainte, après avoir épuisé tous les moyens pour mettre en échec les Français, résistance couronnée de succès après la mort de Louis XIV, en 1715 (pour les lecteurs pressés, soucieux de s’informer sans se fatiguer à lire les archives, sur cette résistance furibonde : Jean Queniart, pages  16 et suivantes, 60 et suivantes, 11 et suivantes …..; Michel Denis, Rennes, berceau de la liberté, Editions Ouest-France, Rennes, 1989, pages 18, 19, 20, 37 et suivantes, 43 à 46, 145, 158…..).

En 1789, quoique rayée de la carte internationale depuis 1514-1532, elle a sauvé l’essentiel : sa fierté, et une partie non négligeable de ses droits. Il n’y a plus de Souverain breton, ni de Premier ministre, ni de gouvernement, mais le Pays conserve encore des Institutions importantes (Les Etats de Bretagne, le Parlement …..). La Bretagne continue à discuter avec âpreté les décisions royales, à voter les impôts avec réticence, que la France n’obtient qu’à l’arraché, à s’opposer ou à accepter la législation qui lui est proposée par les fonctionnaires de Versailles (thèse de Bonvallet …).

En 1788, la Bretagne, écrasée sous Louis XIV – de 1660 à 1715 – a retrouvé la maîtrise quasi totale de son administration, et a récupéré, par une obstination féroce, une partie de ses droits. Elle inspire crainte et respect aux bureaux de la monarchie étrangère, et aux fonctionnaires délégués par la France, en particulier l’Intendant ( = le Super-préfet de cette époque), qui rase les murs, et craint pour sa vie (voir Queniart, précité, mêmes pages ….). En 1789, à la veille de la révolution dite ” des droits de l’homme “, LA BRETAGNE EST UN PAYS AUTONOME, ne dépendant plus du pouvoir royal que dans les domaines que celui-ci a conservé. Ses impôts ? Deux fois moindres que ceux payés par les provinces françaises, comme le Languedoc (Rapport Necker …) : cet exploit n’est pas seulement dû à l’avarice connue des Bretons – cousins proches, sur ce point, des Ecossais -,  mais à leur capacité exceptionnelle (dans ces temps heureux !), de s’y opposer avec énergie, et de réussir très souvent à faire plier le prédateur. Lorsqu’ils disparaissent, par la décision unilatérale et illégale des autorités du pays dénommé “LA” France, les Etats de Bretagne ont fait preuve – même s’ils sont composés pour l’essentiel de nobles -, d’une énergie inlassable, intraitable, obstinée pour défendre les droits du pays.

La monarchie d’ancien régime, si dure qu’elle ait pu être à l’égard des Bretons, a toujours laissé la porte entr’ouverte à la discussion et à la négociation. Les Bretons, outre les nombreux moyens qu’ils ont mis au point en Bretagne au fil des années pour contester, discuter, obtenir l’annulation de très nombreuses mesures portant atteinte à leurs droits, entretenaient d’ailleurs en permanence, à Versailles, des ” députés en cour “, dont c’était la fonction de discuter avec les proches collaborateurs du roi, à seule fin de contraindre la royauté à respecter les obligations qu’elle s’était imposée à elle même en 1532 : le fameux édit n’a jamais été juridiquement un contrat entre la France et la Bretagne, mais un texte que les Bretons ONT BRANDI DEVANT EUX ET DEVANT LES ROIS DE FRANCE, comme un bouclier protecteur, dont ils se sont servis avec une infatigable persévérance, et une habileté dont on peut dire qu’elle avait quelque chose de diabolique, tant ILS ONT REFUSE DE CEDER SUR RIEN : à chaque nouvelle violation par la France des droits des bretons, ceux-ci, invariablement, lui ont dit : VOILA CE A QUOI VOUS VOUS ETES ENGAGES EN 1532 : NOUS VOUS METTONS EN DEMEURE DE RESPECTER VOS ENGAGEMENTS. Leurs adversaires ont très souvent fait machine arrière.

(Sur les députés en cour : Bonvallet, p.41; Planiol, p. 5, p. 68  ; Rébillon, p. 159 à 162).

On ignore tout ceci en Bretagne, à l’exception de quelques lettrés : pour reprendre l’excellente formulation de Loeiz LE BEC, la BRETAGNE N’A PAS CESSE DE LUTTER POUR SA LIBERTE DEPUIS L’INVASION DE 1491. Malgré de nombreuses trahisons au cours des siècles, malgré les collabos (dont une famille très bien connue, qui ne sera pas nommée ici, pour des raisons que l’on comprendra sans peine), j’atteste de l’exactitude de cette formule (Comte René-Jean du PLESSIS-BOTHEREL, Protestations adressées au roi et au public; présentation (excellente) de Loeiz LE BEC; Editions An Here, Le Relecq Kerhuon, 2000).

Mais la fin est proche : le pays des droits de l’homme va tout détruire, en très peu d’années.

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II – LA FIN DE LA RESISTANCE EN BRETAGNE : LE ROULEAU COMPRESSEUR INSTAURE COMME SEUL ET UNIQUE MOYEN DE GOUVERNER LA BRETAGNE, A PARTIR DE L’ADMIRABLE REVOLUTION DES DROITS DE L’HOMME.

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C’est une notion inconnue en Bretagne que, si contraignant qu’ait été le régime imposé par la monarchie française, celle-ci a TOUJOURS LAISSE SUBSISTER UNE LARGE PART DE NEGOCIATIONS, DE DISCUSSION, avant de laisser la Bretagne recouvrer un régime d’autonomie après la mort de LOUIS XIV.

C’ est un autre régime qui est IMPOSE A LA BRETAGNE A PARTIR DE 1789. Nous demandons aux lecteurs de lire et de relire plusieurs fois les phrases qui suivent :

La république des droits de l’homme a ôté aux Bretons, jusqu’en 2012, TOUTE POSSIBILITE DE DISCUTER LES DECISIONS DE PARIS : les Etats de Bretagne, le Parlement alors en fonctions, les Députés en cour, le droit de discuter les impôts et d’en proposer d’autres, le droit de s’administrer, le droit d’enseigner l’histoire nationale, le droit de s’opposer aux lois françaises, le droit de parler la langue nationale, le droit de l’enseigner et de la transmettre aux enfants, le droit de s’intituler ” Nation “…. ont été IMPITOYABLEMENT détruits et ôtés aux Bretons. Le pays en tant que tel a été rayé de la carte, divisé en ” départements ” (français !!!), à la tête desquels ont été placés des gouverneurs venus de l’étranger, décorés du nom de ” préfets “. LA REPUBLIQUE DES DROITS DE L’HOMME A INSTAURE un régime inconnu de l’ancien régime : CELUI DU ROULEAU COMPRESSEUR.

LA MERVEILLEUSE, LA SUBLIME, L’UNIQUE, L’EPOUSTOUFLANTE  REVOLUTION DES DROITS DE L’HOMME, EN TRES PEU DE TEMPS, A DETRUIT LA CONSTITUTION, LES INSTITUTIONS, LES LOIS PARTICULIERES, LES LIBERTES BRETONNES.

Il est loisible aux idéographes de ressasser leurs sempiternels couplets et refrains en faveur de cette imposture de ” révolution des droits de l’homme “… L’université bretonne a pris la relève du ” discours ” révolutionnaire, et l’a perpétué jusqu’à nous. Ce sera en vain, car les textes sont là, IL N’Y A PLUS DE RETOUR EN ARRIERE POSSIBLE. La vérité avance maintenant toute seule.

UNE DATE FONDATRICE, qui marque les esprits des Bretons au fer rouge, jusqu’à aujourd’hui, qu’il faut rappeler ici : LE 9 JANVIER 1790, en pleine Assemblée constituante, LES BRETONS SONT INSULTES A PARIS, et traités de PYGMEES.

En 1789, les ” révolutionnaires ” français, sans avoir consulté personne en Bretagne, prennent la décision – EFFARANTE, HALLUCINANTE -, de supprimer les deux Institutions sacrées qui protègent les Bretons depuis des siècles – bien avant l’annexion, d’ailleurs -, c’est-à-dire les droits et prérogatives immémoriales de la Nation bretonne : Les Etats de Bretagne, le Parlement.

Le Comte de Mirabeau est monté à la tribune de l’assemblée constituante. Les députés bretons, conduits par le vieux Président de la Housaye, avec une dignité qui frappe l’assistance,  se sont transportés à Paris; ils sont venus dire aux Français que leurs droits sont sacrés, que la BRETAGNE POSSEDE SA CONSTITUTION PROPRE, que la France n’a aucun droit de suspendre les réunions du Parlement de Bretagne, comme elle prétend le faire, que le Parlement est le gardien vigilant des lois et de la Constitution bretonnes, et que seuls les Bretons possèdent la prérogative de modifier leurs Institutions. Mirabeau, avec une vulgarité propre à son personnage, s’adresse à eux comme on n’oserait pas parler à des porcs :

” Eh ! Que sont tous ces efforts de PYGMEES, qui se raidissent pour faire avorter la plus belle, la plus grande des révolutions, celle qui changera infailliblement LA FACE DU GLOBE, LE SORT DE L’ESPECE HUMAINE ?

(Les Bretons) ne veulent pas enregistrer ( nos décisions) !!! Eh ! Qui leur parle d’enregistrer ? QU’ILS INSCRIVENT, QU’ILS TRANSCRIVENT, QU’ILS COPIENT …… QU’ILS OBEISSENT A LA NATION QUAND ELLE LEUR SIGNIFIE SES ORDRES.

Vous êtes Bretons ?  LES FRANCAIS COMMANDENT ! “

Ce texte EFFARANT est fondateur : il ouvre pour les Bretons une ère nouvelle : non pas celle des droits de l’homme, mais celle de la DESTRUCTION DES DROITS qu’ils avaient su préserver depuis la fatale invasion de 1491, celle des Bretons – pygmées et esclaves des décisions prises en dehors de leur territoire national.

Nous assurons nos chers voisins de l’Est que cette insulte – comme tant de dizaines d’autres, dont nous avons été abreuvés depuis 1789 -, résonnent dans nos têtes comme des cloches : AUCUNE CHANCE QUE NOUS LES OUBLIIONS JAMAIS. Tout cela est en train de se payer…..

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III – LA RENAISSANCE : L’OEUVRE CIVILISATRICE DE M. LE DRIAN.

PAR BONHEUR, la Bretagne a trouvé son nouveau BATMAN : monsieur  Jean-Yves LE DRIAN. Vous réalisez donc à quel point la victoire est assurée !

(Nota bene : dans une enquête de 2008, Batman a été classé deuxième parmi les meilleurs personnages de comic books).

Il nous vient des Etat-Unis des renseignements sur BATMAN, qui nous prouvent que nous sommes sur des planètes différentes.

BATMAN, est un homme chauve souris : vrai aux Etats-Unis, non (encore) prouvé en Bretagne : personne n’a encore vu M. LE DRIAN, les douze coups de minuit sonnés, voler au dessus des clochers de la campagne bretonne. BATMAN est un super héros, mais dépourvu de tout pouvoir : vrai aux Etats-Unis sur le premier point (Batman est un super héros); mais cela est  faux (en Bretagne ) : on n’a encore signalé AUCUNE action d’éclat de M. LE DRIAN en Bretagne; sur le deuxième point ( = aucun pouvoir) : vrai aux Etats unis ET en Bretagne … BATMAN est un héros solitaire, et cela lui suffit bien. M. LE DRIAN, au contraire, est le produit d’un clan politique, sans lequel rien ne serait possible : nommé, soutenu, élu, appointé, il n’est RIEN sans eux … Il est l’homme du parti qui l’a placé là ou il est.

Mais … ne vous y fiez pas !

…………. A suivre ………………

PIQÛRES DE RAPPEL, pour bien marquer votre reconnaissance à la France pour son action civilisatrice en Bretagne : ré-écouter sur la radio-internet Lumière 101, en famille et avec des amis, les émissions :  » Le bêtisier des langues « ,  » L’assassinat de la langue bretonne « ,  » La Bretagne assassinée « …… Relire périodiquement le livre Breizh, et l’article  » Les crimes de génocide et les crimes  contre l’humanité perpétrés par la France en Bretagne et en Vendée en 1793 et en 1794  … » (blog mélennec).

Pour en terminer, voyez vous-mêmes les MIRIFIQUES résultats de ce beau régime ……

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE sur la résistance de la Bretagne à la France.

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BONVALLET Yvon, Des contraventions au traité d’union entre la Bretagne et la France, de 1532 à 1715, Paris 1942, éditions Tepac, 243 pages. Tout l’ouvrage est consacré aux violations permanentes par la France des engagements solennels pris par ce pays dans le fameux édit du 13 août 1532. Les réactions des Bretons sont extrêmement fortes, et très souvent suivies d’effet. La mécanique d’extorsion de fonds par la France, aux dépens des contribuables bretons est parfaitement analysée. Certains des moyens utilisés par la France sont littéralement EFFARANTS, notamment la création de postes de fonctionnaires inutiles (dans la langage de l’époque : des  » offices « ), vendus à leurs acquéreurs, au bénéfice du trésor royal. Pour empêcher ces sangsues d’entrer en fonction, les Etats de Bretagne doivent verser au roi des sommes d’argent souvent très élevées.

D’ARGENTRE Bertrand

FREVILLE Henri, L’intendance en Bretagne (1689 – 1790), Rennes, 1953, éditions Plihon ( » tomes).

LE MOY  A., Remontrances du Parlement de Bretagne au XVIII ème siècle, Paris 1909, éditions H. Champion.

LE MOY A., Le Parlement de Bretagne et le pouvoir royal, Paris 1909, éditions H. Champion.

PlANIOL Marcel, tome 5, pages 29 et sv; 50; 55 et sv., 59, 68, 74 et sv., 80, 90 et sv., 95 et sv. ….

REBILLON Armand, Les Etats de Bretagne de 1661 à 1789.

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(Ce texte – déja publié en 2010 -, sera complété en temps opportun).

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LE GENOCIDE BRETON ET VENDEEN : LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT TURC : coupable de plusieurs génocides, la France n’a aucune leçon à donner à la Turquie .

Docteur Louis MELENNEC 

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LECTURE RECOMMANDEE : LA COLONISATION DE LA BRETAGNE (article publié sur le blog actualités et politique, par Louis Mélennec, le 31 janvier 2012).

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PARIS LE 1 ER JANVIER 2011

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M. Recep ERDOGAN, Premier ministre

s.c de

M. l’AMBASSADEUR DE TURQUIE 

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Ambassade de TURQUIE

16 rue de LAMBALLE

PARIS (75016).

OBJET : LOI SUR LE GENOCIDE

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Monsieur le Premier Ministre, Monsieur l’Ambassadeur,

La France, dans les circonstances qui sont maintenant connues dans le monde entier, envisage de faire voter une nouvelle loi sur les génocides.

Bien que ce projet ait un caractère général, qu’il vise tous les génocides « reconnus par la loi », nul n’ignore que l’un des pays visés en premier lieu est la Turquie.

 Nous n’avons pas, en Bretagne, à prendre position, dans cette affaire, pour ou contre votre pays. Nous sommes avides de paix, et, en toute hypothèse, nous sommes résolument contre les crimes commis contre toute personne humaine, à plus forte raison par un pays qui ose s’intituler « patrie des droits de l’homme ».

 Si les Bretons ont participé aux guerres françaises, c’est malgré eux, et sous la contrainte. La France n’est pas la patrie des Bretons, et ne le sera jamais. Notre pays, la BRETAGNE, puissance européenne respectée et pacifique jusqu’à la fin du 15ème siècle, a été envahi par la France, en 1487, 1488, 1490. Nos armées nationales ont été détruites en 1488, nos Institutions séculaires anéanties. Les Bretons qui ont été incorporés dans les armées françaises, à de rares exceptions près, l’ont été malgré eux.

Nous pensons que ce n’est pas aux politiques de faire voter des lois mémorielles. C’est aux historiens, ET A EUX SEULS, d’écrire l’histoire, et aux peuples d’apprécier, à la lumière des principes généraux du droit et de la morale, de porter un jugement sur les évènements du passé, s’il y a lieu.

Dans cette matière comme dans toute autre, NUL N’EST AUTORISE A DONNER DES LECONS AUX AUTRES, s’il n’a lui-même eu une conduite exemplaire.

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 1 – LA FRANCE A, DURANT TOUTE SON HISTOIRE, ETE EN GUERRE CONTRE TOUS SES VOISINS.

 Elle ne s’est étendue, en surface et en puissance, qu’aux dépens des pays qui jouxtent ses frontières.

 Au fil des règnes successifs de ses Rois et de ses Empereurs, elle a mis à feu et à sang toute l’Europe : l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Hollande et les Pays Bas, le Palatinat, la Suisse, la Russie …. Seuls ont été épargnés les pays suffisamment éloignés d’elle pour être à l’abri de sa constante volonté d’étendre son territoire en s’emparant de celui des autres.

Du 16ème siècle au 20ème siècle, elle a colonisé par la violence, un empire de 10 millions de kilomètres carrés, soit près de vingt fois sa propre superficie.

 Elle a largement contribué à désarticuler et à désintégrer l’Empire AUSTRO-HONGROIS, l’EMPIRE TURC, à l’issue de la première guerre mondiale, avec un manque de sens politique rare. Les conditions très dures imposées aux pays vaincus par les traités de Versailles, de Trianon, et de Sèvres, ont alimenté des rancoeurs tenaces, dont on s’accorde à dire qu’elles sont pour une large part responsables de la guerre de 1939-1945.

Ces faits sont avérés et reconnus. Les haines sont loin d’être éteintes. Les Hongrois, par exemple, ne pardonneront jamais à la France d’avoir amputé leur territoire de 68 pour 100 de son étendue en 1920, par le traité dit de « Trianon », et de les avoir diminué d’un tiers de sa population magyare. Les Bretons n’oublieront jamais qu’ils ont perdu 200 000 de leurs enfants dans la guerre franco-allemande de 1914-1918, qui n’était ni de près ni de loin la leur.

 2 – NOUS BRETONS, SOMMES PARTICULIEREMENT CONCERNES PAR CETTE LOI SUR LES GENOCIDES, EN VOIE D’ÊTRE ADOPTEE PAR LE PARLEMENT FRANCAIS.

Vous allez comprendre pourquoi.

 La France, à la suite de ce qu’elle dénomme la « révolution de la liberté » (!), imposture sur laquelle elle a construit son roman national aux 19 ème et au 20 ème siècles, a réussi, par une mystification habile, à faire accroire à sa population, aux nations annexées dans la brutalité contre leur volonté, et à un grand nombre de pays dans le monde, qu’elle a joué un rôle essentiel dans l’avènement de ce qu’on appelle aujourd’hui les DROITS DE L’HOMME.

Il n’en est rien.

L’histoire des droits de l’homme se confond avec l’histoire de l’humanité. On en trouve les premières traces dans le Code d’Hammourabi. Le grand tournant se situe dans les écrits des grands penseurs de l’Antiquité, puis dans le message du christianisme. Chaque civilisation a apporté sa contribution à cette construction de l’humanité, y compris les Bretons, par sa littérature médiévale du cycle arthuréen, qui a ensemencé toute l’Europe.

Dans cette affaire, la France arrive très loin derrière l’Angleterre, la Hollande, les Etats Unis . Tous les droits énoncés par la déclaration universelle de 1789, se trouvent dans la déclaration d’indépendance des Etats Unis de 1776. La France n’est bénéficiaire du prétendu rôle qu’elle s’attribue dans l’avènement des droits de l ‘homme, que par l’effet d’une manipulation mentale d’une grande envergure, rendue possible par le contrôle strict de l’enseignement scolaire et universitaire, et par le rôle international qui a été le sien jusqu’à une période récente.

 3 – –CE QUE LES BRETONS ATTENDENT DE LA TURQUIE : UNE LOI VOTEE PAR SON PARLEMENT, RECONNAISSANT LE GENOCIDE BRETON ET VENDEEN, PUNISSANT DE SANCTIONS SEVERES LA NEGATION DE CE GENOCIDE.

La prétendue « révolution » française, en réalité, n’a été qu’une suite de massacres, d’assassinats, de destructions de toutes natures. Les historiens spécialistes de cette époque, sont aujourd’hui d’accord sur le bilan, littéralement DESASTREUX, de cette période, qui s’est traduite, non par le triomphe des droits de l’homme, mais par deux millions de morts, des destructions d’édifices publics, d’églises, de monastères, d’oeuvres d’art, d’écoles, des exécutions sans jugement, des injustices de toutes natures, en même temps que par une régression importante de l’économie.

Nous, Bretons, avons eu à souffrir d’une manière particulièrement dramatique des exactions commises par les armées françaises en Bretagne et en Vendée. Avec Reynald SECHER, je fais partie des historiens qui ont entrepris de porter à la connaissance de tous les souffrances que nous avons endurées par la cruauté de la France . Nous n’avons pas seulement perdu le droit de nous administrer, nos institutions séculaires, le droit de parler notre langue … En 1793 et en 1794, nous avons été victimes de crimes contre l’humanité, d’un véritable génocide au sens ou l’entend le droit international. Les armées françaises, durant cette période, ont déversé sur la Bretagne et la Vendée, se livrant à des carnages abominables, torturant, violant, brûlant, noyant, découpant en morceaux des êtres humains, écrasant sous des pressoirs des femmes enceintes, découpant leurs enfants en morceaux devant elles, arrachant de leur ventre des enfants prêts à naître, faisant fondre dans des fours des corps humains pour en extraire de l’huile …

L’oeuvre « civilisatrice » de la France en Bretagne et en Vendée étant ce que je résume ici en quelques lignes, vous comprenez pourquoi nos historiens ayant eu accès aux archives, Internet permettant aujourd’huide faire connaître la vérité au monde entier, ont décidé de passer aux actes.

 VOUS TROUVEREZ CI JOINT L’ARTICLE très documenté que je viens de publier sur la toile. Si fertile que soit l’imagination humaine, on ne peut imaginer que des êtres humains aient réalisé des actes d’une telle abomination, et en si grand nombre. Je me propose de vous remettre – ainsi qu’à votre gouvernement – un dossier complet sur cette affaire, dont les pièces principales sont la thèse soutenue à Paris en 1985 devant un jury prestigieux par mon compatriote Reynald SECHER, et le livre admirable qu’il vient de publier aux Editions du Cerf.

UN ELEMENT EXTRÊMEMENT IMPORTANT VA LEVER TOUS VOS DOUTES SUR LA REALITE DU GENOCIDE COMMIS PAR LA FRANCE EN BRETAGNE ET EN VENDEE : EN 2007, SEPT DEPUTES ET SENATEURS FRANCAIS ont déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale, une proposition de loi, dont vous trouverez ci-joint copie, visant à faire reconnaître le génocide brito-vendéen (voir ci-après).

Le gouvernement français soucieux de son image dans le monde, et de l’effet désastreux que l’adoption de ce texte aurait produit, a fait obstacle à ce projet : il lui semble préférable de faire reconnaître le génocide arménien, car il a oublié – à moins que sa culture historique soit nulle -, que la France a été mêlée à un certain nombre de massacres de masses, non encore prescrits.

Nous vous sommes reconnaissant, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur l’Ambassadeur, de vouloir bien porter ces faits et les documents joints à la connaissance de votre gouvernement et de votre Parlement, afin qu’il y soit donné une suite adéquate : le vote par votre Parlement d’une loi reconnaissant le génocide breton et vendéen, avec des sanctions très lourdes à l’encontre de ceux qui tenteraient de le nier.

 En ma qualité de Breton, je me tiens à la disposition de votre pays pour parler devant vos journalistes, vos médias, vos télévisons, s’il y a lieu, votre gouvernement et votre Parlement, bien entendu.

Veuillez agréer, monsieur le Premier Ministre, monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de mes sentiments distingués.

 LOUIS MELENNEC, docteur en droit et en médecine, DEA d’histoire contemporaine, ex-consultant près le Médiateur de la République française. 

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LE DOSSIER DU GENOCIDE BRETON ET VENDEEN COMPORTE, PRINCIPALEMENT dans l’état actuel du dossier :

1 – La présente lettre adressée à M. l’Ambassadeur de Turquie, aux autorités turques d’Ankara, aux sites bretons et français, aux rédactions des journaux, aux groupes parlementaires …

2 – L’article publié par Louis MELENNEC sur son site (blog mélennec), sous le titre  » Les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité, perpétrés en Bretagne et en Vendée par la FRANCE DES DROITS DE L’HOMME en 1793 et en 1794 « .

3 – La proposition de loi n° 387, relative à la RECONNAISSANCE DU GENOCIDE VENDEEN de 1793-1794, déposée en 2007 par Lionnel LUCA, Hervé de CHARETTE et autres … (ce document capital est accessible par Google).

4 – La thèse de M. Reynald SECHER, rééditée par les éditions Perrin en 2006 sous le titre  » LA VENDEE – VENGE « .

5 – L’ouvrage de M. Reynald SECHER, édité par les éditions du CERF en 2011, sous le titre :  » VENDEE, DU GENOCIDE AU MEMORICIDE « .

Ces documents sont plus que suffisants pour que soit votée une loi punissant la négation du génocide brito-vendéen de 1793-1794 (y compris la France, en premier lieu, qui est tenue par sa propre législation).

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CONSEIL TRES APPUYE AUX LECTEURS DE CE BLOG, pour transformer la lettre ci-dessus en une BOMBE POLITIQUE.

1 – Aller sur ABP (faire tout simplement dans Google : ABP).

2 – Lire attentivement, sous la plume de Ph. ARGOUARC’H, l’article intitulé :  » LE DOCTEUR MELENNEC demande au Parlement turc de voter une loi  ……. »

3 – Lire les commentaires avec attention. Arrêtez-vous sur le commentaire de Louis Mélennec, et sur les conseils simples, d’exécution rapide, pour amplifier phénoménalement l’effet de la présente lettre, qui est une opportunité politique inespérée pour la Bretagne, QUI NE SE REPRESENTERA PAS DE SITÔT.

Réf. TURQUIE 11

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