LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE : 1532 – 1789 .

LA NEANTISATION DE LA BRETAGNE : COMMENT LA FRANCE, DE 1532 A 1789, A FAIT DE LA BRETAGNE, NON UNE PROVINCE, MAIS UNE COLONIE.

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ARTICLE EN COURS D’ELABORATION, NON TERMINE. Les références seront complétées ultérieurement : tout lecteur qui voudra s’imposer cette discipline, pourra se rendre dans toute grande bibliothèque départementale ou municipale proche (Nantes, Rennes, Vannes, Brest, Quimper, etc.), pour s’instruire doublement.On doit savoir que les bibliothécaires sont toujours aimables, et souvent des puits de science.

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S’il est un mot qu’il ne faut pas utiliser en Bretagne, pour caractériser ce pays,  pendant peu de temps encore, c’est celui de COLONIE : ce terme est tabou, quiconque l’utilise est taxé de  » nationaliste « , c’est à dire injurié par des individus qui ne connaissent même pas la définition de ce terme, et surtout méconnaissent TOUT des différences fondamentales entre le nationalisme français, agressif, conquérant, meurtrier, et le nationalisme breton, timide, près peu agressif, et qui n’a guère à son actif que quelques broutilles telles la destruction de quelques croûtes picturales au château des rois de France, en 1978, la destruction d’une statue ridicule, de très mauvaise facture à Rennes, en 1932, etc., alors que …… n’anticipons pas ! QUI, en dehors de La Borderie, a dressé la liste des châteaux, des remparts, des villes, des monuments, détruits par la France en Bretagne lors des guerres d’invasion, et bien plus tard ? QUI a osé mettre en parallèle les centaines de milliers de victimes du nationalisme français dans le monde (Algérie, Vietnam, Madagascar, Allemagne, Italie ……), et les quelques malheureuses victimes du  » nationalisme  » breton ??????? Sachez qu’on le fera, et qu’on comprendra enfin de quoi l’on parle, et quel dégoût les Mélenchon et autres de la même farine, admirateurs de l’oeuvre  » civilisatrice  » de la Chine au Tibet, inspirent.

Les adulateurs de l’histoire officielle, lisse, sans relief,  souvent exacte quant aux dates et aux faits rapportés, voire même quant à certaines citations (celles que nous avons relatées sur la destruction de la langue, de la culture, et surtout des cerveaux, accablantes, honteuses pour ceux qui ont proféré ces horreurs, sont STRICTEMENT ESCAMOTEES) affectent de considérer qu’à partir de 1532, la Bretagne est devenue une  » province  » française. Cette  » théorie « , farfelue au regard du droit, des faits, de l’histoire, garde des adeptes, ON SE DEMANDE VRAIMENT POURQUOI (Est-ce un reste de la haine de soi ? Voir Kerhervé, chercheur pourtant estimable, dans  » L’étranger en Bretagne « , Préface, page 9; il est vrai que Kerhervé, tout comme Croix, Minois et autres, ignore que les Nations existent dans la haute antiquité, en particulier dans la Mésopotamie,  et que des Etats très organisés sont identifiés, dans le détail, dès cette époque), soit au moins deux mille ans avant Jésus Christ).

C’est ce tabou que nous allons détruire dans le présent article, non en procédant par des affirmations, mais en prouvant, en démontrant ce que notre pays est devenu, en passant de la Liberté à la servitude imposée par la force, de plus en plus étouffante jusqu’à la mort de Louis XIV, survenue en septembre 1715, surtout à partir de l’étranglement qui a suivi, très rapidement, la merveilleuse révolution des droits de l’homme, en 1789, imposture sur laquelle la France a construit sa religion nationale, et l’a imposée aux peuples de l’hexagone.

J’ai sous les yeux le superbe ouvrage de MORVAN LEBESQUE, sans cesse réédité, et qui a tant ému de Bretons, et fait pleurer certains. J’en extrait les lignes qui suivent, sur le sort que la France a réservé à notre histoire :

 » L’enfer est privation d’histoire …. Extravagante imposture ! Il faut qu’un Breton quitte l’école pour apprendre l’histoire de son pays : pour s’informer, il devra étudier en marge, à ses frais, comme s’il s’intéressait aux Indiens ou aux Hittites … Il suffisait de me raconter MON histoire. J’étais CHEZ MOI, je comprenais tout ….. : on m’a BÊTEMENT MENTI, on m’a traité comme un enfant de l’Assistance … Je ne puis admettre la censure de MON histoire, qui me diminue … Car qui censure hier, dénature demain : taire à quelqu’un ce qu’il fut, C’EST LUI TAIRE CE QU’IL EST « .

(Morvan Lebesque, Comment peut-on être breton ? Editions du Seuil, Paris, 1970, pages 50, 51, 54).

La vérité est pire que cela : ceux qui ont écrit l’histoire de la Bretagne après 1789, ont eu peur, pour des raisons claires : s’ils avaient dit la vérité crue, la vérité nue, ils n’auraient pas même été en situation d’écrire leurs livres : ils n’auraient pas eu accès à l’enseignement supérieur. Les plus courageux (La Borderie, Antoine Dupuy …), ont  » édulcoré  » leurs textes; d’autres ont franchement menti, pour avoir du son, ou par lâcheté, souvent les deux. La manière dont Barthélémy POCQUET, le continuateur de La Borderie dans la rédaction de son ouvrage monumental, après la mort de celui-ci,  a décrit la  » réunion de la Bretagne à la France  » (Histoire de Bretagne, Rennes, 1913, pages 1 et suivantes, page 15 en particulier), par sa grossière inexactitude,  est une tache qui salit toute l’université bretonne; rien ne pourra jamais l’effacer. Rarement auteur a pu être aussi volontairement fallacieux, pour des faits aussi importants, concernant SON histoire nationale. Cela est d’autant plus inexcusable que personne ne lui demandait de tomber aussi bas, et qu’il a été un érudit : ayant rédigé deux thèses monumentales, l’une sur les relations du Duché souverain de Bretagne avec la Papauté (Les Papes et les Ducs de Bretagne, Essai sur les rapports du Saint-Siège avec un Etat, Paris 1928, réédition Spézet, 2000), l’autre sur les relations du Duché souverain avec l’Angleterre (François II, duc de Bretagne, Paris, 1929), il était de ceux qui SAVAIENT. Il a contribué, avec d’autres, à induire en erreur tous ceux qui l’ont lu, et bien d’autres, par contagion (cf. Mélennec, mémoire de DEA, pages 26 à 29; j’ai eu le plaisir de l’étriller, en Sorbonne, en 2001, devant le jury, qui n’a pas contredit mon jugement; je regrette seulement que la loi du genre ne m’ait pas permis d’être plus sévère encore).

Il est une citation que j’ai évité de faire : vivant à Paris, je me suis toujours efforcé de donner une image positive de mon pays – sans JAMAIS mentir, je le souligne -, et n’ai pas trop insisté sur les défauts de nos compatriotes; c’est celle-ci, que je crois vraie :  » Les Bretons, dit l’immense Renan, SONT UN PEUPLE FEMININ « . En d’autres termes : là où les hommes devraient être des hommes, ils se comportent en femmes. Cette citation serait jugée blessante par les moins intelligents des Bretons (ils viennent de s’exprimer, nombreux, sous l’émission intitulée  » La Bretagne assassinée « ), et mal comprise par les Bretonnes. Renan s’exprime en homme de son temps : l’homme symbolise encore, à son époque, la force; la femme symbolise la faiblesse. Tout le monde sait, aujourd’hui, que la femme est l’être fort, l’homme l’être faible. Ceux qui ont vécu en Bretagne (c’est mon cas), pays que l’on dit être de  » matriarcat  » (ce mot mérite une ample définition), savent que l’homme breton, souvent, n’est que l’ombre de sa femme, ce qu’il fut toujours, puisque Jules César, et bien d’autres auteurs antiques, disent l’avoir constaté de visu. Dans mes conférences sur Anne de Bretagne, je ne manque jamais de rappeler que dans le couple royal qu’elle formait avec Louis XII, l’homme, c’était elle, et que son mari en était parfaitement ravi, et ne s’en cachait pas (pas trop, en tous cas), et que son épouse portait les culottes, ce qui est le destin naturel des bretonnes, surtout si elles épousent des français.

Pour comprendre ce que RENAN veut dire, sans porter atteinte à la dignité de nos femmes, jetez un oeil rapide – sans perdre votre temps, toutefois -, sur ce que l’on dénomme pompeusement et ridiculement  » le Conseil régional  de Bretagne  » – appellation éminemment imposée par Paris, là où il ne devrait être question que de  » PARLEMENT GENERAL DE BRETAGNE « , comme sous les Ducs, et sur nos politiques : foin de la langue bretonne, du transfert des compétences VOLEES à notre pays, de la réintégration du comté nantais dans notre territoire national : une action NULLISSIME, en tous points. Les Bretons, qui furent si offensifs dans la défense de leurs droits jusqu’en 1789,  ne sont pas des durs : CE SONT DES MOUS.

(PETITE NOTE HUMORISTIQUE, destinée à disparaître : les J.D.B. ( = abréviation pour les  » jeunes débiles bretons « ), autre appellation pour désigner les  » corbeaux « ), sont de retour : ils traficotent à nouveau la biographie du bon docteur sur Wikipédia : un mot en plus, un mot en moins, une demi phrase  supprimée, une autre ajoutée, voila comment on fait dire aux gens des choses GROTESQUES. En Bretagne, on s’amuse à ces choses minables, là où il s’agit de reconstruire le pays. Vous venez de le comprendre : ce sont les gorets des landaux que le chansonnier français a célébré : ILS EXISTENT; simplement, ils ont grandi ! Ils sont bien pires que les  » Vichyssois  » de 1940-1944 : s’il est vrai qu’il y eut d’authentiques collaborateurs à Vichy et en France (Doriot, Laval, De Brinon …), la tête de l’Etat, sans armée, jouant le double jeu et l’attentisme, ne souhaitait que la victoire de l’Angleterre et de l’Amérique, pays avec lesquels elle a, jusqu’au bout, entretenu des relations étroites et secrètes. Ici, ouvertement, ce qui est souhaité est le collaborationnisme, le système des kapos, que la Bretagne reste ce que notre grand poète Xavier Grall dénommait   » Le cheval couché « . Ce sont les NOUVEAUX NEGATIONNISTES : la Bretagne, disent-ils, n’a jamais existé; elle n’existe pas; elle n’existera pas !

Le bon docteur revendique la Renaissance, dans le strict respect du droit international, rappelons le, dans chacune de ses chroniques : nos amis les J.D.B. sont les kapos du système, peut-être pire que cela).

NOTRE DEMONSTRATION va se dérouler en trois points, peut-être quatre :

– QU’EST-CE QUE LA COLONISATION ? Seront définis ici – non pas à partir de l’histoire de France, ni de celle de l’Europe, mais de l’histoire du Monde (y compris l’histoire de l’Egypte, de la Grèce, de Rome, des Arabes, de Venise, de Gênes, de la Chine, de la Russie …..), les CRITERES DE LA COLONISATION. Ceci afin de déterminer (ce qui ne fera guère de difficultés, on va le voir), si la Bretagne est devenue une  » province  » en 1532, ou si, de 1532 à 1789, elle a été UNE COLONIE, enfin, quelle sorte de régime politique lui a été imposé dès que les armées françaises ont pris possession du Duché souverain.

– LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE A PARTIR DE 1532, JUSQU’A 1789 INCLUSIVEMENT (à partir de 1789, une ère merveilleuse s’ouvre : la destruction de la Bretagne autonome, la destruction brutale de la langue, de la culture, des cerveaux, l’assimilation d’une cruauté rare par le pays voisin).

– LE PROCESSUS DE COLONISATION MIS EN OEUVRE SUR LES CINQ CONTINENTS PAR LA FRANCE, en vertu d’un nationalisme furieux, et en quoi est scandaleux le procès permanent fait à la Bretagne d’être  » nationaliste « , de la part d’un pays qui n’est là que par l’effet de ce qu’a été sa politique expansionniste depuis près de mille ans, avec toutes les guerres, les invasions, les excès, les violations du droit que l’on sait.

– LA RUINE DE LA COLONIE BRETONNE PAR CINQ SIECLES D’EXPLOITATION PAR LA FRANCE. Il s’agit ici d’expliciter LE DESASTRE qu’à été pour la Bretagne l’action extrêmement maléfique de la France, alors que tout la prédestinait, lorsque l’invasion de 1491 a été perpétrée, à devenir une vraie puissance internationale, comme les sont devenus les pays européens de même étendue, pourtant géographiquement et humainement moins favorisés, comme la Suisse, la Hollande, la Belgique, ces deux derniers étant devenus de grandes puissances coloniales.

………….

Une bibliographie sommaire sera proposée, destinée à ceux qui sont curieux d’approfondir le débat, et, lorsque la parole sera libérée en Bretagne, écriront des thèses sur des bases nouvelles, dans le prolongement du travail qui se fait dans ce blog, dans le site de Louis MELENNEC, et ailleurs.

Le présent article sera complété au fur et à mesure, dans un désordre apparent, pour se terminer – si nos loisirs le permettent – dans une dissertation historique et de sciences politiques structurée.

I – LES CRITERES DE LA COLONISATION. QU’EST-CE QU’UNE COLONIE ?

Le phénomène colonial est mondial. Il n’a pas été inventé au 16 ème siècle par la France, l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal, pour envahir, martyriser, détruire les pauvres habitants de l’Afrique, des Amériques, de l’Asie et d’ailleurs, de manière à créer une rente de situation et des revendications d’une extrême agressivité pour ces peuples, comme celà est répété tous les soirs sur les écrans débilissimes de la télévision française, par des journaleux incultes et leurs invités, dont la grande majorité n’ont jamais lu un livre d’histoire.  Il existe depuis que les êtres humains se sont organisés en groupes structurés, avec un pouvoir central, une administration, des armées, une flotte, des personnes ou des institutions capables de s’expatrier hors du pays d’origine, et de créer, à des distances variables,  des  » prolongements  »  de la société originelle, rattachés à la patrie-mère par des liens multiples, politiques, économiques, affectifs, souvent limités dans le temps, parfois, par transitions insensibles, d’une manière définitive.

Le phénomène colonial se définit par plusieurs critères :

1 – LA PRISE DE POSSESSION D’UN TERRITOIRE appartenant à un peuple distinct de celui qui s’en empare. Il n’est pas nécessaire, pour que ce que nous dénommons colonie soit une colonie, que le territoire en cause soit peuplé par des personnes venant du pays colonisateur. L’occupation d’un territoire vide de tout habitant, n’appartenant à personne, n’est pas à proprement parler un processus colonial : c’est l’appropriation d’une contrée vierge, admise de tous temps par le droit international, par celui qui la découvre, et qui la peuple, peu ou prou (voir Nguyen, Res nullius, 664, 693, 694; territoire sans maître, ou terra nullius : idem).

2 – LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES POLITIQUES par le colonisateur, rattachées au pouvoir central (Souverain, gouvernement …) de celui-ci, et étroitement dépendantes de lui. Il est fréquent que le colonisateur se contente de laisser en place les structures politiques (et religieuses) déjà existantes au moment où il s’empare du pays qu’il colonise. Celles-ci sont, dans des proportions variables, dépouillées de leurs pouvoirs antérieurs. La coexistence du colonisé et du colonisateur peut, d’ailleurs, être parfois harmonieuse, chacun trouvant bénéfice à ce type d’  » associations « . Ainsi les dynasties royales menacées au moment de l’arrivée du colonisateur peuvent être maintenues en place, moyennant de larges concessions au colonisateur. Le plus souvent, le colonisateur attire à lui l’essentiel du pouvoir ( la défense, le contrôle des communications terrestres et maritimes, la politique étrangère, la politique économique, le commerce ….), tandis que le souverain traditionnel, neutralisé politiquement, mais resté en possession de ses biens, continue à assumer son rôle de symbole, et assure une police intérieure, maintenant les populations soumises dans une servitude plus ou moins pacifique, même si le colonisateur, vécu comme un étranger (ce qu’il est), est souvent détesté. Ce fut le cas au Cambodge, en Annam, aux Indes, au Maroc, en Tunisie ……

3 – LA DESTRUCTION DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET GOUVERNEMENTALES DU PAYS COLONISE. Cette situation correspond à un stade de sujétion beaucoup plus important, celui de l’APPROPRIATION pure et simple du territoire ou du pays conquis. On parle alors, souvent, d’annexion. Ce fut le cas pour la Bretagne, après l’invasion de 1491, puis, après le bref  » interlude  » de 1498 à 1514, durant lequel la Duchesse Anne de Bretagne réussit le tour de force de rétablir les Institutions bretonnes séculaires, et à gouverner effectivement son Pays, lorsque François I er prit possession à nouveau du gouvernement dans sa quasi-totalité, dès la mort de la Duchesse, ayant épousé sa fille Claude en mai 1514.

4 – LE GOUVERNEMENT EFFECTIF DU PAYS COLONISE PAR LE COLONISATEUR, soit par les gouverneurs et administrateurs directement envoyés par lui dans le pays concerné, soit par des nationaux dudit pays (aujourd’hui englobés sous le terme générique de  » collaborateurs  » (en abrégé :  » collabos « ).

5 – LA SUBORDINATION ECONOMIQUE DU PAYS COLONISE par le colonisateur. Les motifs de la colonisation sont souvent économiques : il s’agit soit d’exploiter les richesses locales – comme on le fait d’une ferme -, soit de se réserver des débouchés dans la colonie, privée de sa liberté de commercer avec les autres pays,  soit, à un degré de plus, de piller les richesses du pays colonisé. Pour les pays qui disposent d’un système fiscal perfectionné (c’est le cas pour la Bretagne Souveraine d’avant les invasions françaises : voir ci-après), une  » pompe aspirante « , souvent très subtile, des recettes fiscales locales est installée, dont le point d’aboutissement est le trésor de l’Etat colonisateur).

6 – LA SUBORDINATION DEMOGRAPHIQUE ET HUMAINE DU PAYS COLONISE, au bénéfice du colonisateur. Pour simplifier : le colonisateur puise dans les ressources humaines du colonisé pour peupler son administration, son commerce, sa marine, SES ARMEES. (Nous verrons que la France a englouti dans sa politique agressive des centaines de milliers de Bretons, la guerre de 1914-1918 en étant le plus meurtrier exemple : 200 000  » morts pour la Patrie  » (la  » Patrie des Français « , non pas celle des Bretons, bien entendu).

7 – LA SUBORDINATION MENTALE ET PSYCHIQUE DES COLONISES, au bénéfice du colonisateur. Le pays colonisé est TOUJOURS infériorisé par le colonisateur. Sa langue, sa culture, ses moeurs sont ouvertement méprisés.

(A suivre)…….

…………………….

II – LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

Nous allons voir, les évènements et la réalité des choses étant plus que probants, que c’est un phénomène colonial d’une évidence criante qui s’est déroulé en Bretagne de 1532 (ou de 1514, si l’on préfère, la Duchesse Souveraine Anne étant décédée le 9 janvier de cette même année), à 1789. Rien n’y manque, y compris la résistance opiniâtre, jamais en défaut, des populations indigènes. La matière est si abondante, qu’il est impérativement nécessaire de l’exposer d’une manière schématique, si l’on ne souhaite pas s’y perdre.

La prise de possession de la Bretagne par les Français se révèle une catastrophe nationale, progressive, mais d’une exceptionnelle ampleur.

1 – L’APPROPRIATION DE LA BRETAGNE PAR L’ENNEMI HEREDITAIRE : les invasions par les armées françaises en 1488 et en 1491.

L’histoire officielle, dont il reste encore des traces, a enseigné que, le roi de France étant le  » Suzerain  » du duc de Bretagne, celui-ci était son sujet, son subordonné. La Bretagne, dès lors, est – peu ou prou -, une partie du royaume de France. La guerre de 1488, dès lors, est une  » remise en ordre  » par le roi de France des troubles qui agitent le Duché, dans lequel se sont réfugiés de très hauts seigneurs français, en conflit violent avec la soeur du jeune roi Charles VIII, Anne de Beaujeu, qui dirige le royaume au nom de son frère d’une main de fer, et ces seigneurs étant censés menacer la France. Parmi les réfugiés auxquels le Duc accorde sa protection : Louis d’Orléans, cousin du roi et héritier du trône de France (il deviendra roi, sous le nom de Louis XII, dix ans plus tard, et épousera Anne de Bretagne en janvier 1499) (Excellent exposé dans la Borderie …..; pour une étude détaillée, voir : Pélicier …).

Le Duché, on le sait, n’est absolument pas issu du  » démembrement  » de la France. Depuis le 6 ème siècle, après la disparition de l’Empire romain, il a une existence totalement autonome, même si, divisé en plusieurs principautés, il ne constitue un pays uni que sous les rois Nominoé, Erispoé, Salomon. Un Duc unique, après une longue phase intermédiaire, ne sera reconnu à nouveau que beaucoup plus tard, jusqu’à la mort de Claude, en 1524. A aucun moment de l’histoire de la Bretagne, les Ducs n’ont été redevables aux rois de France de quoi que ce soit, excepté les  » services  » que les deux souverains se sont rendus en qualité d’alliés, ces services étant réciproques, durant les périodes d’alliance effectives, qui ont été entrecoupées de phases de guerre et de contentieux violents. Aucune puissance étrangère – certainement pas la France – n’a conféré au Duc de Bretagne le droit de régner, d’exercer ses fonctions, d’être le Souverain des Bretons. Ceux-ci ont élaboré EUX-MÊMES leurs Institutions au fil des siècles. Toutes les ingérences françaises jusqu’aux invasions destructrices de 1488 et 1491, se sont soldées par des pertes et des fracas pour la France.

Au moment des dernières guerres d’invasion, la Bretagne est un Etat centralisé, totalement souverain, au même titre que  la France, l’Angleterre, la Castille, le Portugal, le royaume de Naples, et maints autres Etats. Cet Etat est gouverné – sagement, on peut le dire, sans guère d’ excès de la part d’aucun de ses Ducs (exception : le français Pierre Mauclerc, Duc-consort, mari de la duchesse Alix),  par une très vieille dynastie, antérieure à celle des Capet, globalement aimée de son peuple, prestigieuse et respectée de toute l’Europe, surtout, exerçant DANS TOUS LES DOMAINES, sans en excepter AUCUN, les prérogatives de la puissance souveraine : le gouvernement, l’écriture du droit, la justice, la guerre et la paix, la diplomatie, les monnaies et la politique financière …..

L’invasion de 1488 n’est pas fortuite. Elle a LONGUEMENT été pensée, pourpensée, préméditée par Louis XI (mort en 1483), puis par son fils Charles VIII, et sa fille Anne de Beaujeu. Les sources sont PEREMPTOIRES.

2 – LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES POLITIQUES PAR LE COLONISATEUR : la première annexion réalisée par Charles VIII de France, de 1491 à 1498.

Alors même qu’Anne de Bretagne, réfugiée dans Rennes, est la Duchesse souveraine au yeux de tous ses sujets et de toute l’Europe (aucun Etat européen ne considère, évidemment, que la Bretagne, pays résolument ennemi de la France, est sujette de ce pays, certains chroniqueurs du temps désignant même le Duc sous le titre de  » roi « ), Charles VIII se comporte en maître. Dès son mariage avec Anne de Bretagne, en décembre 1492, il procède à une annexion pure et simple du Duché. La Duchesse est interdite de porter son titre. Les fonctions de Chancelier-Premier ministre son supprimées, au profit de la Chancellerie de France. ….

3 – LA DESTRUCTION DES INSTITUTIONS POLITIQUES ET GOUVERNEMENTALES BRETONNES PAR LE COLONISATEUR.

– LA DESTRUCTION DE LA DYNASTIE BRETONNE. L’AMNESIE SCANDALEUSE DES HISTORIENS. Les faits que nous rapportons ici sont scandaleux. Il s’agit, non pas d’une découverte récente, mais de faits passés sous silence par ceux qui ont écrit sur cette époque : les manoeuvres accomplies sciemment par les Français, pour déposséder du trône breton l’héritier légitime de la couronne de Bretagne, et de le remplacer par un imposteur (références : Dom Morice, …; notes manuscrites de L. Mélennec; Chantal Reydellet-Guttinger, ex conservateur des archives départementales d’Ile et Villaine …; D. Le Page, thèse; D. Le Page et M. Nassiet, pages  161 et suivantes ..).

Anne de Bretagne avait réussi, quelques mois seulement après la mort de son deuxième mari, Charles VIII, lors de son mariage avec Louis XII, un véritable tour de force. Par le traité signé à Nantes le 7 janvier 1499, par les deux souverains, il fut décidé que si du mariage royal naissaient deux enfants, l’un (si l’un de ces enfants était un fils), monterait sur le trône de France; le second – fille ou garçon -, deviendrait Duc de Bretagne, ce pays ayant retrouvé, par l’effet de ce traité, toutes ses institutions souveraines, et sa totale indépendance ( » Afin que le nom de la Principauté de Bretagne demeure, et ne soit pas aboli dans l’avenir … il est décidé que le second enfant mâle – ou fille à défaut de mâle -, naissant de ce mariage, SERA ET DEMEURERA PRINCE (= Duc) de Bretagne « . (Nous traduisons ce texte en français moderne, pour lever toute ambiguité sur sa signification très claire). La clause vaut pour les générations futures, dans l’hypothèse ou Louis XII et Anne n’auraient qu’un seul enfant : Anne a donc mis en place un dispositif juridique en apparence sûr, qui garantit ad vitam aeternam la souveraineté du Duché. Ce travail est admirable; à lui seul, il suffirait à justifier la vénération dont la Duchesse est l’objet en Bretagne.

Claude de France et de Bretagne (1510-1524) étant devenue duchesse à la mort de sa mère, il se passe ici plusieurs impostures monstrueuses :

– Contrairement à ce qu’on peut lire encore en 2010, dans tous les livres d’histoire écrit par des Bretons, la Duchesse Claude NE LEGUE ABSOLUMENT PAS LE DUCHE à son fils ainé, le dauphin François (Mélennec, mémoire de DEA, page … ; ou, dans ABP : L’élimination de Claude du Duché de Bretagne …). Pour une raison majeure : le Duché de Bretagne – pas plus qu’aucun autre Etat souverain – n’est la propriété privée du Duc : celui-ci occupe une FONCTION au nom et pour le salut de ses sujets : il ne peut ni l’aliéner, ni le vendre, ni le céder, ni, à plus forte raison, le léguer par testament : on devient Duc parce que les lois fondamentales du Duché – la Constitution, faite de coutumes dégagées par les siècles – appellent au trône le seul héritier légitime, en aucun cas une personne désignée par le Duc défunt. Aussi le testament de Claude – j’ai eu entre les mains, je le souligne, l’exemplaire conservé à la bibliothèque Mazarine -, s’il désigne en effet son fils ainé François comme le légataire universel de ses biens personnels, CEUX QU’ELLE POSSEDE EN PROPRE, en aucun cas ceux qui ne lui appartiennent pas, ne fait aucune mention du Duché, puisque celui-ci a, par la mort de Claude, un héritier désigné : son deuxième fils, Henri, duc d’Orléans, en application du traité brito-français du 7 janvier 1499 : AUCUN DOUTE A CE SUJET (Mélennec, mémoire de DEA, page ….).

Pourquoi les historiens bretons se sont-ils  » trompés  » à ce point sur les dispositions capitales de ce testament ? Pourquoi ne l’ont-ils pas lu ? Pourquoi ont-ils pu ignorer que la Duchesse ne pouvait  » léguer  » à qui que ce soit une couronne, encore moins un pays, qui ne lui appartenaient pas ??

– François I er et son chancelier, le sinistre cardinal DUPRAT, tentent ce qu’on appellerait aujourd’hui un  » coup de poker  » : faire croire que Claude a instauré par son testament son fils aîné, François, le dauphin de France comme héritier du trône breton, et que, celui-ci devant succéder à son père François Ier à sa mort, il réunira sur sa tête à la fois la couronne de Bretagne et la couronne de France. Dire que les Bretons sont furieux, est peu dire : ILS NE VEULENT, NI DE PRES, NI DE LOIN, UN QUELCONQUE ROI DE FRANCE sur le trône breton. Ceci est UNE CERTITUDE ABSOLUE. Lors de la réunion des Etats de Bretagne, le souverain étranger François I er est  » mouché « , de la belle manière, dans des termes plus que fermes. Colère efficace : il admet cette giffle, mais revient à l’assaut aussitôt. Que se passe-t-il dans les mois qui suivent la mort de la Duchesse Claude ? …..

– LA DESTRUCTION DES FONCTIONS DE PREMIER MINISTRE – CHANCELIER. Pour bien comprendre la monstruosité que constitue ce nouveau tour de passe-passe, dont la France est familère, il faut se reporter à la défaite sanglante de la France par l’Allemagne, en 1940. L’Allemagne nazie aurait – sans doute – pu supprimer le gouvernement français et son chef : elle ne l’a pas osé, elle a laissé en place le maréchal Pétain, jusqu’à la fin de la guerre.

Ce que l’Allemagne nazie n’a pas osé faire, la FRANCE OSE LE FAIRE pour la Bretagne : dès le ….. les fonctions de premier ministre de Bretagne sont ABOLIES, c’est le chancelier français, Duprat, qui cumule les fonctions de chef des gouvernements français et breton (Morice …). La comparaison des deux situations comparables, lorsqu’on marque un arrêt pour en bien comprendre la portée, suscite une réaction d’HORREUR.

– LA DESTRUCTION DU GOUVERNEMENT BRETON (1552). Non seulement il était concevable que les deux pays coexistassent géographiquement avec un roi unique et deux gouvernements différents (les pays de l’Europe actuelle ont mis sur pied des institutions communes, mais sont gouvernées selon les modalités appartenant à chacun d’entre eux), mais encore, l’Edit de 1532 promettant d’une manière solennelle que rien dans les Institutions bretonnes ne changerait après cet édit, il était INIMAGINABLE que la France raye purement et simplement de ces institutions un organe aussi capital que le gouvernement. Sans souverain, sans gouvernement, UN PAYS N’EXISTE PLUS. La France, maîtresse de tout, s’y prend avec habileté, perfidie et rapidité. Dans un premier temps, le Conseil ducal est dépouillé de toutes ses attributions gouvernementales …. Dans un second temps, le Conseil est supprimé. Que peut faire la Bretagne, sans Chef, sans armée ? RIEN (M. Le Drian n’est pas encore né !).

Le gouvernement a donc subsisté, à l’état de coquille vide, pendant VINGT ANS seulement ! N’ayant plus aucun moyen armé de donner des coups aux Français, les Bretons, malgré leurs protestations violentes, doivent s’incliner. Cette infamie est CITEE dans les livres d’histoire, mais non pas commentée (à l’exception de Planiol, de Bonvallet, et de votre serviteur).

De 1940 à 1944, les Allemands, eux, n’oseront pas supprimer le gouvernement français.

(Références : Morice ….. Planiol, tome 5, page…; Bonvallet, page …..).

– La réduction drastique du rôle des ETATS DE BRETAGNE. Dans tous les pays du monde, de l’origine à nos jours, le schéma des  » institutions  » par lesquelles la communauté concernée se gouverne, comporte au moins deux  » étages « , irremplaçables : le Chef; son conseil. Souvent, une  » Assemblée  » plus ou moins vaste complète l’édifice.Le gouvernement est d’autant mieux conduit qu’il y a équilibre et collaboration vraie entre le souverain et le conseil, à plus forte raison entre le souverain, le conseil, l’assemblée.

La Bretagne a construit peu à peu ses institutions, comme les autres pays. Le Duc-roi est reconnu dès le 9 ème siècle. Il a toujours eu des conseillers, un conseiller principal, une assemblée. Le Parlement apparaît dans les textes dès le 11 ème siècle.  Dès cette époque, les trois rouages principaux sont attestés (le Souverain; le Conseil ducal; le Parlement général).

Avant les invasions françaises, globalement, le système fonctionne bien : le Duc impulse, commande parfois, le conseil conseille et gouverne, le Parlement général contrôle, critique, et est associé à TOUTES les décisions importantes (avec des exceptions, bien entendu). Les pouvoirs sont équilibrés…….Nous avons répété maintes fois – comme tous les auteurs dignes de crédit (Planiol, Bonvallet, Lobineau, Morice, Dupuy …..) combien exemplaire a été le rôle du  » Parlement Général de Bretaigne  » sous la monarchie ducale. Réunis, tous les deux ans par le commandement du souverain et du gouvernement bretons ………

4 – LE GOUVERNEMENT EFFECTIF DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE ET LES COLLABOS MIS EN PLACE PAR CE PAYS : gouverneurs militaires, justice, finances, gouverneurs civils-intendants, évêques et abbés : l’étranglement progressif de la Bretagne par les Français et leurs créatures …..

La France, en publiant un Edit en 1532 – Edit qualifié à tort de  » Traité d’Union  » … (à compléter) …, puissance occupante – rien d’autre, au plan juridique -, a donné à la Bretagne, malgré tout, un  » statut ». Ce n’est certes pas un  » contrat  » – car il n’y a eu AUCUNE NEGOCIATION FRANCO – BRETONNE -, mais les Bretons s’en servent comme d’un bouclier protecteur, avec, il faut le dire, une habileté exceptionnelle, à tout propos, à tout moment, chaque année, chaque mois, chaque jour, pendant 257 ans, jusqu’à l’écrasement de 1789 (Planiol, ….; A. Le MOY, Remontrances du Parlement de Bretagne, Champion, Paris, 1909; Bonvallet Yves, Des contraventions au  » traité  » d’union, Tepac, Paris, 1942). C’est merveille de voir l’acharnement incroyable, l’obstination inouïe dont ils font preuve, sans jamais se lasser, sauf lorsqu’on leur envoie les armées françaises pour en tuer quelques milliers, comme en 1675).

Ici encore, décennie après décennie, la France viole TOUS SES ENGAGEMENTS, et met en place ses pions, tous français dans les grands postes, collabos notoires dans les fonctions subalternes, moyennant pour ceux-ci ce par quoi on asservit ceux qui ont vocation à l’être : des titres, des terres, des seigneuries, de l’argent, des pensions ……

– LES GOUVERNEURS. Comme toutes les colonies du monde et de l’histoire, la France installe en Bretagne des  » gouverneurs « . Il s’agit, en fait, de ce que l’on nommera beaucoup plus tard des  » Gauleiters  » ( le mot gauleiter signifie  » gouverneur « , des racines Leiter : chef, et Gau : pays). Au début, tant que la Bretagne est encore indépendante, et qu’il s’agit de la faire tomber dans l’escarcelle des Capétiens-Valois, il s’agit de franco-bretons, collaborateurs notoires, acquis aux Français. Mais celà dure peu : à partir de l’annexion de 1532, les Bretons ne sont plus du tout nécessaires dans ces fonctions, car il s’agit, maintenant, de faire plier l’échine de ces êtres fiers et rebelles (on n’a pas encore osé imaginer la diabolique invention de  » Conseil régional « , qui plie sans qu’on lui demande rien) : TOUS CES GOUVERNEURS-GAULEITERS SONT FRANCAIS. Comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, etc. : c’est la loi du genre, elle est universelle pour toutes les colonies du monde. Quelques-uns descendent – plutôt moins que plus :      – des anciens ducs de Bretagne. Pour autant, ce sont des français bon-teint, qui doivent tout à la couronne de France, et qui sont des négociateurs habiles pour arrondir leur considérable magot, n’ayant même aucune velléité de déplaire à leurs maîtres les rois de France.

5 – LA SUBORDINATION DES INTERETS ECONOMIQUES BRETONS A CEUX DE LA FRANCE COLONISATRICE : LA VAMPIRISATION DE L’ECONOMIE.

Ce phénomène est encore imparfaitement connu, des Bretons ( à plus forte raison des JLB), même si les thèses publiées sont énormes, et déja très suffisantes ( Bonvallet, Planiol, Rébillon, Moy, etc.). La Bretagne, exploitée comme une ferme, perd le principal de sa liberté de commercer avec ses alliés traditionnels (toiles, sel, vin ..) … Elle s’appauvrit progressivement, et perd sous la puissance colonisatrice, tout son dynamisme …

La  » médiocrité  » de la Bretagne, sa prétendue  » petitesse  » (l’auteur qui invente cela, avec qui j’eus jadis deux ou trois conversations téléphoniques, expliquait la déchéance de la Bretagne, en confondant la cause et l’effet, par la phrase :  » Tout est devenu PETIT en Bretagne, voilà pourquoi elle a régressé « ), ne sont pour rien dans l’affaire : exigüe mais très dynamique, la Bretagne est devenue PETITE EN TOUT par l’effet maléfique de son écrasement par le pays occupant.

Les Etats coloniaux – sauf exceptions, car il en existe, je le répète – procèdent, au plan économique, presque toujours de la même manière : ils se servent des contrées colonisées comme d’une ferme qu’on exploite, dans tous les domaines : les richesses sont pillées, l’argent des caisses rejoint le pouvoir central, le pays est enserré dans les frontières fixées par le colonisateur, le commerce est étroitement maîtrisé dans les deux sens : la colonie exporte ses matières premières en direction de la « métropole « – ou toute autre direction imposée par elle, d’une manière directe ou indirecte -; la  » métropole  » exporte en direction du marché captif (ou très contrôlé)  constitué par ses colonies, les produits fabriqués par elle, et que souvent, elle INTERDIT à ses  » clients  » obligés, ceux-ci étant interdits de les produire eux-mêmes. L’un des cas les plus scandaleux  est constitué par l’Angleterre, dans ses relations avec les Indes : la matière première textile brute est importée à bas prix ; elle est travaillée en Angleterre …… et revendue à haut prix, sous la forme de tissus finis, aux Indiens, qui n’ont pas l’autorisation de fabriquer eux-mêmes ces tissus !!!!!!! (Marc FERRO, page …..). Voila pour le schéma. Pour le détail, Il faut se reporter, non à ce qui N’EST PAS ENSEIGNE dans les écoles bretonnes – encore moins dans les facultés -, mais aux ouvrages de Dupuy, Planiol, Le Moy, Rébillon, etc.

– LA VAMPIRISATION DES FINANCES BRETONNES. Des universitaires éminents ont poussé leurs recherches, dans ce domaine, fort loin. Il n’est pas question de reprendre ici ce qu’ils ont écrit, qui remplit d’épais volumes : on est donc, d’ores et déjà, très bien renseigné, même si de nouvelles thèses sont à écrire, lorsque les circonstances le permettront. Il s’agit seulement de fournir quelques chiffres, sauf à se perdre dans le marécage des vols et des détournements opérés aux dépens de la Bretagne, de 1514 (mort d’Anne de Bretagne) à 1789. Ceux qui voudront compléter leur information auront les moyens de le faire. …….

Certes, une partie de l’argent récolté par les impôts directs ou indirects reste en Bretagne. Notamment les fortes  » pensions  » versées aux  » grandes familles  » (prélevées sur les deniers bretons, bien entendu), comme nous l’avons dit, que l’on tient ainsi en état de  » docilité  » permanente ….

– LA QUASI-RUINE DU COMMERCE INTERNATIONAL BRETON. Des obstacles insurmontables sont mis en place pour empêcher la Bretagne de commercer avec les autres pays d’Europe. C’est un phénomène archi-connu de la colonisation : le pays conquis, n’ayant plus d’ambassadeurs, ni de vie internationale, devient la proie économique du colonisateur : les frontières, devenues celles de l’occupant, le colonisé étant privé de son gouvernement et de son Souverain, interdit de conclure le moindre traité international, militaire, commercial, passe sous la totale dépendance du pays qui s’est emparé de lui …….

– Les obstacles créés par la France pour rendre la Bretagne dépendante de ce pays pour nombre de ses activités.

– La création de fonctionnaires inutiles, dont les postes sont vendus par la monarchie française, pour se procurer des ressources. Ce chapître revêt une importance particulière, comme particulièrement démonstratif de l’exploitation éhontée du pays.

La  » vénalité des charges  » a été l’une des grandes plaies du régime monarchique français. Elle a été développée sur une grande échelle par François I er, mari de la Duchesse Claude fille d’Anne et de Louis XII, roi absolu, particulièrement dépensier, aussi peu préoccupé que possible des intérêts de ses sujets, et particulièrement incompétent, également, dans la gestion des affaires de l’Etat.  La vénalité des charges désigne le système qui consiste, pour l’autorité étatique (le roi ou son gouvernement), à créer une charge publique (de juge, de procureur, de percepteur d’impôts ou de droits divers, de contrôleur …), de la vendre à un particulier, moyennant le versement d’un certaine somme d’argent, au bénéfice des finances royales. Bien entendu, le fonctionnaire titulaire de sa charge se  » rembourse  » sur ceux qu’il juge, administre ou contrôle, avec les abus qu’on imagine.

S’il est exact que la création, en quantité, d’officiers ( = on dirait aujourdh’ui : de fonctionnaires) par le gouvernement français), dans le but de les VENDRE à leurs futurs titulaires, à charge pour eux de se rembourser sur la bête ( = le Breton de base), n’est pas le mécanisme qui a permis de soutirer le plus d’argent aux contribuables bretons, elle est, de loin, la plus scandaleuse, comme permettant de voir à nu, sans détours, de quelle manière la Bretagne a été victime de BANDITISME et d’ ESCROQUERIE.

La mécanique n’est même pas ingénieuse. Elle fonctionne de la manière que je vais exposer……

Les bureaux royaux, puis ceux de Versailles, sans cesse à court d’argent, en raisons des dépenses somptuaires de la cour, des guerres incessantes,  » peaufinent  » peu à peu la technique que voici : en violation voulue,  sue, et connue par eux des dispositions de l’Edit de 1532, ils créent un nombre élevé de charges de fonctionnaires en Bretagne, à seule fin d’extorquer du pays des fonds qu’il ne doit pas, car c’est aux Etats que revient de créer les charges utiles, en aucun cas au roi de France. La mécanique est infernale, car les charges créés NE REPONDENT A AUCUN BESOIN. Sont ainsi créées, notamment, les fonctions fantaisistes que voici (la lite est illimitée, nous ne faisons que citer quelques exemples) : …..

Dire que les Bretons sont furieux, est en dessous de la réalité : ils sont furibonds. En ce temps là, l’orgueil Bretons, déjà célèbre sous les Francs (cf. le poème en l’honneur de Louis le pieux),  est intact : on ne plie pas, on ne cède pas, on n’a pas encore appris à ramper.

Parmi d’autres répliques, voici ce que les Etats de Bretagne écrivent au roi de France (Planiol, tome 5, page 105, note 59) (Je traduis en français moderne, pour rien du suc de ce texte n’échappe au lecteur contemporain) :

 » Nous nous sommes engagés, par un contrat du mois de février 1583 ……….

On est dans le domaine de l’extorsion de fonds, voulue, faite en connaissance de cause, aux dépens de la Bretagne.

Tout ceci n’est rien : Bonvallet a écrit une thèse épaisse sur les extorsions de toutes natures dont la Bretagne est victime, de 1532 à 1789. Planiol énonce – avec indignation ……

– Les ressources agricoles de la Bretagne, absorbées par la France …

6 – LA SUBORDINATION DEMOGRAPHIQUE DE LA BRETAGNE COLONISEE AU BENEFICE DU COLONISATEUR.

– L’émigration forcée vers la France. Les Bretons étaient  attirés par la France, qui, de tous temps, avait drainé des immigrés de nationalités diverses. En aucun cas parce qu’ils aspiraient à devenir français : la France, à l’époque plus développée que les contrées voisines, offrait à nombre de Bretons des possibilités variées pour survivre? Mais pas davantage qu’aujourd’hui l’Angleterre, le Canada, la Suisse, les Etats Unis d’Amérique.

Une fois la Bretagne occupée, à partir de 1488, le phénomène prend une toute autre ampleur. La cour ducale, qui était un centre économique important, n’existe plus. Elle drainait à elle seule un tiers des prélèvements fiscaux du pays (Kerhervé, Le PAGE …), employant un grand nombre de personnes, distribuant des pensions, impulsant la vie artistique, culturelle, architecturale  du pays. Les nobles, l’armée bretonne ayant disparu, n’ont pas d’autres solutions que de s’employer dans les armées françaises.

– Les élites utilisées par la France à son bénéfice;

– les soldats bretons utilisés sur les champs de bataille français, et dans les guerres de la France … Pour les nobles, dont la vocation naturelle est de servir dans les armées, la Bretagne n’offre plus aucune possibilité de carrière militaire ……… Ils apparaissent donc, dès 1515, un an seulement après la mort d’Anne, aux côtés du roi de France François Ier, en particulier …..

La France, puissance agressive, expansionniste, est presque tout le temps en guerre, malgré les condamnations périodiques du haut clergé (Bossuet, Fénelon …)……

– Les marins bretons détournés de la Bretagne au profit d ela France. La France est fort peu douée sur ce plan dans la conquête de l’Empire maritime. La vie maritime de la France se concentre en des points très limités. De 1680 à 1850 environ, le nombre de matelots oscille entre 20 000 à 50 000. Mais cet effectif est représenté à hauteur D’UN TIERS par des Bretons ! Au 15 ème siècle, les registres portuaires de Hollandes démontrent que, certains années, le trafic portuaire est assuré, à hauteur de 80 pour cent par la Bretagne et sa flotte. De 1650 à 1792, les effectifs de marins proviennent, pour UN TIERS, de Bretagne !!!!! ( Jean Meyer, in Histoire de la France coloniale, Collin, collection Pocket, 1991, tome 1, page 14). Cette situation s’est perpétrée, aux dépens de la Bretagne jusqu’en 2010 ! L’incompétence, l’impéritie, la sottise de l’Etat français dans la gestion de la marine bretonne est la cause de conflits violents, ET JUSTIFIES. Que fait le prétendu  » Conseil régional de Bretagne  » pour rapatrier dans notre pays la TOTALE GESTION de nos capacités maritimes : RIEN, RIEN, RIEN !

7 – LA SUBORDINATION MENTALE ET PSYCHIQUE DES BRETONS COLONISES PAR LA FRANCE.

– La persécution linguistique et la disparition de la langue bretonne. Le sursaut : les 40 bourses de J.Y. Le Drian.

– La destruction des cerveaux : les bretons, persécutés et infériorisés, élevés malgré eux dans les écoles selon la religion nationale française, éprouvent la haine d’eux-mêmes; la névrose du colonisé.

(Chapître en cours d’élaboration).

III – CONCLUSION : LE NATIONALISME AGRESSIF DE LA FRANCE AU COURS DES SIECLES. LA CULPABILISATION MONSTRUEUSE DE LA BRETAGNE ET DES BRETONS POUR QUELQUES FAITS LIMITES de tentative d’ouverture vers l’Allemagne, après 1945, de la part d’un pays expansionniste depuis toujours, dont le gouvernement  A COLLABORE avec l’Allemagne nazie PENDANT PLUSIEURS ANNEES, et qui a tant et tant à se reprocher à l’égard de la Bretagne.

IV – BREF BILAN DE LA COLONISATION DE LA BRETAGNE PAR LA FRANCE.

Le manichéisme est presque toujours le fait d’individus rigides, plus encore de ceux qui, dépourvus de culture, de lectures, de savoir, ne peuvent raisonner qu’à proportion de leur pauvreté intellectuelle. Il est formellement inexact de dire – comme on l’entend tous les soirs à la télévision française – que toutes les colonisations ont été mauvaises. La télévision française, tenue par les héritiers des marxistes, diffuse une propagande qui n’a aucune chance d’être décryptée par ceux qui en sont les victimes, car ils sont ignares, comme les Bretons le sont de leur histoire, pour le plus grand nombre).

La colonisation de l’Amérique a été plus que calamiteuse, et fait partie des choses les plus honteuses que l’être humain ait accomplies. Elle est à l’image de ce que furent les colonisations arabes, et, plusieurs siècles plus tard, les colonisations turques, d’une cruauté inimaginable (de celles là, personne ne parle, car ce serait du racisme, selon la débile philosophie actuelle). Le bilan de la colonisation – en tant que phénomène général -, est contrasté, mais non pas totalement négatif, loin s’en faut. La colonisation de la Gaule par les Romains a été, pense-t-on, bénéfique : elle a apporté une paix relative, la construction de villes, de moyens de communication perfectionnés, des progrès techniques considérables, un droit très avancé, tout ce que la civilisation romaine avait inventé et conquis durant des siècles. L’Algérie et la plupart des pays d’Afrique, quelles que soient les exactions commises par les Européens, sont dans une situation désastreuse, par la corruption effroyable de leurs dirigeants, par leur impéritie, et par l’incapacité des populations à créer, à inventer, à concurrencer les autres pays de la planète. La colonisation turque de l’Algérie a été affreuse, sans aucune comparaison avec celle des Français (lire le remarquable ouvrage de Laugier de Tassy, Histoire du royaume d’Alger, publié intégralement sur la toile, qui démontre la dictature implacable que la garnison turque fait peser sur l’Algérois, et les zones qu’elle contrôle; à charger absolument).

Mais le fait est que la Bretagne, quant à elle, a  » tiré  » un TRES MAUVAIS numéro. Les Gallois, et surtout les Ecossais, ont été traités avec des égards infiniment plus élevés que ceux dont la France, état absolutiste puissant, mais humainement inférieur.  Si elle avait tiré UN SEUL AVANTAGE de la présence française, il serait indispensable de le dire. Ce n’est pas le cas. Il est plus impératif encore de l’écrire, et de le faire savoir.

1 – LA DISPARITION DE LA SCENE INTERNATIONALE. L’ANEANTISSEMENT DE LA BRETAGNE, PUISSANCE SOUVERAINE.

Le plus douloureux peut-être, est la suppression de la Bretagne de la scène internationale. Tout au long des 14 ème et 15 ème siècles, la Bretagne est l’une des puissances européennes les plus importantes, se situant quasi immédiatement après la France (bien mal en point, d’ailleurs, menacée de disparition totale à plusieurs reprises, notamment pendant la guerre dite  » de cent ans « ) et l’Angleterre (4 millions d’habitants; Bretagne 1, 5 million). Après la disparition des Etats de Bourgogne (en 1477), peut-être est-elle la troisième ou la quatrième puissance d’Europe. Pays (relativement) vaste pour l’époque – compte tenu de l’exigüité des cités, des Etats, des principautés du temps (plus de 300 dans le seul Saint Empire Romain Germanique !) -, pourvu d’un littoral maritime considérable, d’une flotte qui se situe aux tous premiers rangs, derrière l’Angleterre, elle est en droit, par le caractère évolué de ses institutions, sa situation exceptionnelle, son fort potentiel d’expansion économique, de devenir une grande puissance. Elégoët a écrit – ce que je dis aussi depuis très longtemps -, qu’elle aurait du avoir un destin international aussi brillant que le Portugal, beaucoup moins peuplé (800 000 habitants, 1,5 million pour la Bretagne), infiniment moins puissant. L’invasion française, la subordination du pays, ont empêché cela.

2 – LA SUPPRESSION DE L’APPAREIL D’ETAT PAR LE COLONISATEUR. Comme Planiol et d’autres auteurs, je répète qu’au moment de son invasion, la Bretagne jouit d’un régime politique évolué pour l’époque, au même titre que l’Angleterre, et plusieurs pays du nord de l’Europe. Les Institutions sont complètes (Souverain, premier ministre, gouvernement, parlement), et fonctionnent d’une manière harmonieuse. Chaque génération apporte des progrès dans le fonctionnement de l’Etat breton, tandis, qu’au contraire, en France, à partir de Louis XI et de François I er, le régime devient de plus en plus absolu, au point que toute l’autorité souveraine réside dans les mains du monarque, avec les abus immenses que cette situation provoque. Au moment de son annexion, la Bretagne, privée de sa monarchie constitutionnelle (la constitution existe, bien entendu, mais elle est coutumière) et de son régime réprésentatif opère une REGRESSION POLITIQUE DE PLUSIEURS SIECLES. La vocation de la Bretagne, comme l’Angleterre et les monarchies nordiques, était d’évoluer lentement vers la démocratie.

En 2010, le pays reste une colonie : les  » parlementaires  » sont pré-désignés par les états-majors des grands partis français, et leur sont entièrement soumis, leur sort en dépendant ENTIEREMENT; l’institution dénommée  » conseil régional  » ne possède aucun pouvoir effectif, aucun budget digne de ce nom, et ne mène aucune politique réellement bretonne, son rôle étant purement figuratif.. Les préfets ont remplacé les gouverneurs (civils, c’est à dire les  » Intendants « ); TOUS SONT FRANCAIS : les Bretons, selon la république coloniale, seraient trop dangereux dans ces fonctions. Le monde  » politique  » breton se tait : petit doigt sur la couture du pantalon, telle est sa devise (la même que celle du capitaine Haddock :  » BOTUS ET MOUCHE COUSUE « ). D’où ce mépris général, les populations n’étant pas dupes, malgré leur réputation de naïveté. La démocratie n’est même pas en vue, dans l’état actuel de la colonie bretonne.

En 2010, la Bretagne n’est toujours à peu près rien, si l’on considère le potentiel humain, maritime, économique, qui est le sien, et qu’un gouvernement confié à des hommes intelligents, dévoués à la cause nationale. Sait-on que la Suisse, qui a une superficie équivalente, qui n’a aucun littoral maritime, aucune flotte, des capacités créatives moindres, gère PLUS DE LA MOITIE DES ACTIFS FINANCIERS DE LA PLANETE ????? Rien n’empêche la Bretagne, entre autres activités, de recentrer son énergie sur la finance internationale, la gestion des fortunes, l’informatique …. Fournissant près d’un quart de la production agricole de l’  » hexagone « , il n’est pas absurde – à condition d’être gouvernée par des gens capables, éduqués à ne plus se vomir dessus et à s’arracher leurs multiples chignons, pourquoi pas les grands créateurs d’emplois et de richesses que sont les Bolloré, les Pinault, les Rocher, si faible que soit la sympathie qu’ils inspirent -, qu’elle devienne une sorte de  » Silicon Valley  » de l’Europe…. ?

3 – La Bretagne, gouvernée par un pays étranger, administrée par des fonctionnaires étrangers, et par une classe de collaborateurs.

LES PREFETS DE NANTES, DE QUIMPER, DE RENNES, DE VANNES, DE SAINT BRIEUC ……… sont tous FRANCAIS !!! Aucun n’est né en Bretagne ! Aucun, bien entendu, ne parle le breton.

Aucune fonction importante n’est confiée à quiconque en Bretagne, à moins d’appartenir à ce système bien huilé, parfaitement contrôlé depuis Paris. La Bretagne n’est pas même dirigée par une caste : il y a bien une caste bretonne; mais elle ne joue que le rôle d’une courroie de transmission, aussi peu glorieux que possible. Tout est verrouillé du dehors. Le tout sous couvert d’une  » religion nationale  » française simpliste, à base de principes creux, dépourvus d’effets, au rang desquels la prétendue égalité des citoyens devant la loi et devant les charges publiques….

Il n’y a pas de débat politique en Bretagne, mais des jeux du cirque se déroulant périodiquement devant la galerie, avec une régularité pendulaire, aboutissant au partage à peu près égal dans le temps, des privilèges attachés à l’exercice des fonctions dites publiques, dans lesquelles les  » élus « , de droite ou de gauche,  jouent, tout au plus, le rôle de pantins.

4 – L’appauvrissement économique progressif : la Bretagne, puissance dynamique, transformée en cul-de-sac, puis en ploukistan-trou-du-cul de l’Europe.

Certes, on n’écrit pas l’histoire avec des  » si  » et des  » mais « , pas plus qu’on ne peut remonter le cours du temps. Mais dans le cas présent, les arguments sont si concordants, si explicites, qu’ils s’ajoutent les uns aux autres, et qu’on peut dire, sur le fondement de quasi certitudes, que c’est bien l’asservissement de la Bretagne par la France, qui l’a peu à peu transformée en pays pauvre et improductif, après 1789 surtout, jusqu’à en faire un pays désolé, ce qu’il était encore dans ma petite enfance, après 1940. ………..

5 – La destruction de la langue, de la culture. La disparition, sous l’effet de la conquête, puis des guerres de la France, d’un patrimoine considérable. La perte la créativité artistique bretonne de la fin de l’indépendance et du XVI ème siècle.

– La langue, cela est prouvé avec certitude, est menacée de MORT par l’effet des persécutions très volontaristes exercées par le colonisateur depuis 1789 (voir notre article, intitulé ………. et notre émission diffusée sur lumière 101, intitulée :  » l’assassinat de la langue bretonne « ). Les brittophones sont au nombre de 2 millions en 1896, de 1,2 million en 1928, de 600000 en 1952, de 200000 en 2010 (ces chiffres sont approximatifs). La complicité passive des hommes politiques  » bretons « , dans cette situation, est désastreuse. La langue bretonne n’avait pas vocation à disparaître (pas davantage que l’alsacien, le corse, le basque, le béarnais …); les bretons, comme les autres petits peuples, auraient, par nécessité, parlé volontairement l’anglais et le français. Les exemples de la Flandre et de la Catalogne sont  très démonstratifs. Les persécutions exercées en Bretagne ont été un immense et scandaleux gâchis. Avec la meilleure volonté des meilleurs d’entre nous, celà ne sera JAMAIS EFFACE DES CONSCIENCES BRETONNES.

6 – La névrotisation de toute la population, par l’infériorisation forcenée de tout le peuple breton, par la tentative de greffe de la religion nationale post-révolutionnaire de la France, et la néantisation de tout ce qui est breton.

( A suivre )…………..

Signé : le bon docteur.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE.

1 – OUVRAGES GENERAUX SUR LA COLONISATION.

FERRO Marc, Histoire des colonisations, Le Seuil, Paris 1994. Je cite cet auteur parce que son livre, bien qu’inspiré par la volonté évidente de faire porter TOUT le chapeau de la colonisation aux pays occidentaux, comme si les colonisations africaines, de l’antiquité, des Chinois, des arabes, etc., n’avaient pas précédé celles de l’occident, contient malgré tout une masse de renseignements intéressants, quoique les connaissances de l’auteur soient limitées (oh combien !), aux seules périodes qu’il a investiguées. Ce qui, à défaut d’avoir situé le phénomène dans son contexte de l’histoire mondiale de l’humanité,  conduit à une erreur globale d’interprétation désastreuse. A rapprocher de cet historien (honoraire) breton, qui fait remonter l’origine des nations après le 16 ème siècle – ce qui exclut, lestement, la Bretagne du nombre des nations, puisqu’elle a été engloutie par la France à la fin du 15 ème siècle !!! Le bonhomme n’a rien lu sur les nations de l’Antiquité (Mésopotamie, Egypte, Israël, Grèce, Inde, Chine, etc.). Ce n’est pourtant pas la matière qui manque !

FERRO Marc, Le livre noir du colonialisme, Pluriel, Paris, 2003. Cet ouvrage, bien documenté quant à la période étudiée,  véhicule une idéologie : faire admettre que les pays européens ont inventé le colonialisme, qu’ils n’ont commis que des atrocités, et rien apporté de positif aux pays colonisés. Il est navrant qu’un historien ( un  » hystorien  » ?) se livre à ce genre d’exercice, sans RIEN CONNAÎTRE DE L’ANTIQUITE. Quelques lectures supplémentaires lui auraient fait au moins deviner que le colonialisme, l’esclavage, la domination des plus faibles par les plus forts se confondent avec l’histoire de l’humanité. Le sous-titre :  » 16 ème siècle au 21 ème siècle : de l’extermination à la repentance « . Le premier chapitre :  » La destruction des Indiens de l’aire caraïbe « . Tout le reste est à l’avenant. Rien sur les colonisations asiatiques, arabes, scandinaves ….. Surtout, scotomisation TOTALE des colonisations arabes et turques, qui ont été particulièrement atroces, et qui se sont prolongées (la colonisation turque, surtout), bien au delà du 16 ème siècle. L’ignorance (volontaire ici, très probablement) s’ajoutant à l’idéologie, ont abouti à la culpabilisation extrême de l’Occident, LA OU LE MONDE ENTIER EST CONCERNE, depuis les origines. Il y a des livres qu’on n’aimerait pas avoir écrits, des responsabilités qu’on n’ aimerait pas assumer. Ferro est vilipendé dans les blogs, à juste titre, en raison de sa partialité.

NGUYEN QUOC DINH, Droit international public, Paris LGDJ, 1994, 1317 pages. Voir, en particulier : Colonialisme, colonie, colonisation, 35, 429, 483; Clause coloniale; Décolonisation; Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes; Mandat; territoire non autonome; Tutelle; Protectorat (321, 486); Traités inégaux ……

RENOUVIN Pierre et DUROSELLE Jean-Baptiste, Introduction à l’histoire des relations internationales, Armand Colin, Paris, 1991, 530 pages.

TOYNBEE Arnold, L’histoire, Payot, Paris, 1996. Ouvrage immense, indispensable, l’auteur présente une réflexion magistrale sur l’histoire de l’ensemble du monde. En raison de son succès planétaire, l’auteur – que l’on soit d’accord ou non avec ses thèses -, a été l’objet d’attaques féroces de la part de ces innombrables petits historiens, qui, n’ayant rien apporté ni rien produit que sur des faits ponctuels, ne peuvent supporter l’ouverture d’esprit des génies.

…………

2 – OUVRAGES SPECIAUX : LES COLONIES DANS L’HISTOIRE DU MONDE.

Cette bibliographie est destinée aux historiens bretons  » émérites  » , ou  » honoraires « , qui disposent – enfin – des loisirs de compléter leur formation, étant maintenant à la retraite, et l’idéologie qui les a inspirés souvent (celle des 100 millions de morts), étant plus que moribonde. QU’ON RETIENNE BIEN CECI : le phénomène colonial ne peut être compris, qu’à partir de ses origines, en aucun cas en le faisant commencer au 16 ème siècle.

– Monde antique : Claude MOSSE, Une histoire du monde antique, Larousse, Paris 2008. INDISPENSABLE, particulièrement pour les historiens universitaires, restés prisonniers de leur thèse, et qui ne peuvent même imaginer qu’il existe des Etats très organisés dans la haute antiquité, des nations, bien entendu, ainsi qu’un droit international (coutumier ou rarement écrit), puisqu’il est nécessaire que les groupes humains disposent de règles pour traiter leurs contentieux.

– Mésopotamie : Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Collection Bouquins, Paris, 2001, voir notamment les chapîtres sur le commerce.

ROUX Georges, La Mésopotamie, Points Histoire, Paris, 1995.

GRANPIERRE Véronique, Histoire de la Mésopotamie.

– Phénicie : pour les lecteurs pressés : lire l’article de l’Encyclopédia Universalis :  » Phéniciens « . La littérature sur les colonies phéniciennes est extrêmement abondante (voir, par exemple : Google).

– Carthage :

– Egypte : Grimal Nicolas, Histoire de l’Egypte ancienne, Livre de poche références, Paris, 1988.

– Grèce : Lefèvre François : Histoire du monde grec antique, Livre de poche références, Paris, 2007.

– Grèce : Lévêque Pierre : L’aventure grecque, Livre de poche référence, Paris, 1964.

– Rome : Tite Live, La conquête de l’Italie, Histoire romaine, livres VI à X, GF-FLAMMARION, Paris, 1996.

– Arabes et Islam : la colonisation arabo-musulmane précède largement celle de l’Occident. Elle est l’une des plus cruelles de l’humanité. SOURDEL Dominique, Histoire des Arabes, Que sais-je, PUF., Paris, 1985. Les Arabes sont parmi ceux qui ont le moins le droit de se plaindre de la colonisation. Ils ont, dès la 7 ème siècle, colonisé tout le pourtour méditerranéen. Leur propre colonisation par les pays occidentaux, aujourd’hui terminée, avait été un juste retour des choses : il avaient envahi, conquis, l’Egypte, la Lybie, l’Afrique du nord, la péninsule ibérique, la vallée du Rhône, causant sur leur passage des destructions et saccages inouïs. Ils ont été repoussés en Afrique, ce qui  était justice. Ce que l’on dénomme  » l’intelligentsia française, » n’est pas au courant de cette histoire : pour ces insuffisants de l’esprit, il ne reste que l’invasion coloniale de l’Afrique par les Européens. Tout le reste est scotomisé, débilement  » gommé « .

– Afrique : Bernard LUGAN, Histoire de l’Afrique, des origines à nos jours, Paris, 2009.

Bernard LUGAN, Afrique, bilan de la décolonisation, Vérités et légendes, Perrin, Paris. Ouvrage capital, notamment en raison du fait que Bernard LUGAN, ne fait pas partie de la France bien-pensente, celle du prêt-à-penser, des idées convenues et fausses. B. Lugan a fait l’objet de persécutions insensées, qui ont eu raison de ses fonctions

BALANDIER Georges, Le royaume de Kongo du 16 ème au 18 ème siècle, Pluriel, Paris, 1965.

– Turcs et Empire Ottoman :

– Algérie : LAUGIER de TASSY, Histoire du royaume d’Alger, Amsterdam, 1725. Indispensable pour savoir ce qu’est l’Algérois avant les Français.

– Maghreb ; RIVET Daniel, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Pluriel, Paris, 2002.

– Russie impériale : Nicolas V. RITASANOVSKY, Collections Bouquins, Paris 1994.

– Russie communiste : des millions de morts ……

– Vikings : Boyer Régis : Les Vikings, Tempus, Paris, 2002 et 2004.

– Normands :

– Chine :

– République de Gênes, Venise, Castille, Aragon, Empire ottoman …. : Etat et colonisation au Moyen age, Actes du colloque international organisé à Reims du 2 au 4 avril 1987, La Manufacture, Lyon, 1989, 551 pages. Passionnant : la France, l’Angleterre, l’Espagne, n’ont pas inventé le colonialisme au 16 ème siècle, celui-ci existe depuis des milliers d’années, comme les nations, qui sont consubstantielles à l’existence des groupes humains. A mettre entre les mains des  » hystoriens  » bretons qui ignorent TOUT de l’antiquité de la nation bretonne.

– République de Venise : Frédéric C. LANE : Venise, une république maritime, Champs Flammarion, Paris, 1985.

DIEHL Charles, La République de Venise, Paris, 1967.

– Espagne : Bartolomé BENNASSAR, Histoire des Espagnols, Collection Bouqins, Paris, 1992.

– Angleterre :

– France :

– Allemagne :

– Tibet, Bretagne de l’Asie : Lenoir Frédéric, Tibet, le moment de vérité, Plon, 2008.

– Japon et colonies du Japon (Hokhaido, Formose, Mandchourie, Corée, colonies allemandes du Pacifique : îles Mariannes, Marshall, Carolines, Palau ….) : Histoire du Japon et des Japonais : Edwin O. Reishauer, Editions du Seuil, Paris, 2001.

– Bretagne : Olier Mordrel, Breizh atao, histoire du nationalisme breton, Alain Moreau, Paris, 1973, 557 pages. Auteur interdit en Bretagne, ouvrage indispensable.

– Bretagne : Aux origines du nationalisme breton, 10 18, Paris, 1977, 2 tomes.

3 – COLONISATION MENTALE ET DESTRUCTION DES ESPRITS.

Il n’existe pas encore d’ouvrage complet sur la névrose du colonisé breton, en dépit d’une documentation immense, quasi illimitée. La colonisation des cerveaux, la peur infligée par le colonisateur, sont encore trop forts pour que les esprits se libèrent, et que la parole suive. On attend que Philippe CARRER se mette au travail, le soussigné étant accaparé par d’autres tâches. Il existe, cependant, de nombreux ouvrages consacrés à d’autres peuples, à partir desquels il est possible de reconstruire ce qui s’est passé en Bretagne et qui, en 2010, est encore largement occulté.

– BROUDIC Fanch, L’interdiction du breton en 1902, Coop Breizh, Spézet, 1997. Ouvrage précieux pour la période étudiée, mais qui ignore, manifestement, que les persécutions linguistiques, quoique tardives, sont un phénomène universel. Il n’est PAS VRAI QUE L’ABANDON DU BRETON A ETE VOLONTAIRE. Les parents ont, il est vrai,  » poussé à la roue « . Broudic ignore que c’est pour éviter aux enfants, persuadés par le colonisateur que le breton est une langue  » plouque « , les SOUFFRANCES et les cruautés qu’on leur a infligées à l’école au nom de leur idiome de Cro-magnon. De même que des juifs ont été conduits à cacher à leurs enfants leur véritable identité : une horreur absolue, dont j’ai recueilli le témoignage auprès de plusieurs amis, ce dont j’ai encore du mal à me remettre, car il est inimaginable que les comportements de l’espèce humaine peuvent conduire à de telles extrémités. Les Bretons ont vécu quelque chose d’aussi horrible.

– MEMMI Albert, Portrait du colonisé, portrait du colonisateur, Folio actuel, Paris, 1985. Ouvrage classique, indispensable.

– MEMMI Albert, Portrait du juif

– CARRER Philippe : Ethnopsychiatrie en Bretagne, Coop Breizh, Spézet 2007.

– MORVAN LEBESQUE, Comment peut-on être breton ? Le seuil, Paris, 1970. Un très grand livre, qui fait de son auteur un héros breton.

– LE DU Claude (Kloada an Du) : Histoire d’un interdit : le breton à l’école, Hor Yezh, 1992. Ouvrage précieux, inconnu des collabos et des kapos bretons.

– MELENNEC Louis : quelques articles sur la névrose bretonne et la névrose d’acculturation; plusieurs vidéos et émissions radiophoniques, dont  » La Bretagne assassinée « , sur Lumière 101. Charte pour la Bretagne, publiée par l’Association Bretonne de Culture (page 44), le site de Yann Fouéré actualités, le site du Musée Paul Gauguin, la revue War Raok …… et, dit-on, l’HUMANITE, sans tarder.

– WACHTEL Nathan, La vision des vaincus, folio histoire, Gallimard, Paris, 1971.

– FERRO Marc, ouvrage cité, chapitre :  » La vision des vaincus « , pages 273 et suivantes.

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