LE STATUT POLITIQUE FUTUR DE LA BRETAGNE SE PRECISE : STATUT QUO ANTE ? REPUBLIQUE FEDEREE AU SEIN DE L’EUROPE ? SOUVERAINETE TOTALE ?

LECTURE INDISPENSABLE : LA CHARTE POUR LA BRETAGNE, présentée à Bruxelles par un groupe de Bretons, en octobre 2009.

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Le débat sur la Bretagne se précise, enfin.

Il y a quelque années, le brouillard était quasi-total, car personne n’ osait  poser le problème en termes clairs. La triste classe politique bretonne s’était exclue elle-même du débat. Elle continue à le faire, jusqu’au moment ou le vent ayant tourné, le ciel étant serin, tout danger étant éliminé, elle n’aura qu’à jouer son rôle de girouette, et à réclamer pour elle, comme elle sait le faire, les fruits d’une politique qu’elle n’a ni initiée, ni soutenue, ni fait avancer d’un centimètre, alors qu’elle en a tous les moyens depuis au moins plusieurs dizaines d’années. Le temps des bilans va venir : il sera terrifiant.

Les langues se délient. On ose – avec une grande timidité encore – envisager un autre statut pour la Bretagne, que celui de province captive et soumise, incluse par étapes à l’intérieur du pays voisin, qui n’a jamais été qu’un pays ETRANGER, installé dans la péninsule armoricaine à la faveur d’une invasion, d’un  » traité-croupion « , nul de nullité absolue (pire : INEXISTANT juridiquement, comme le disent les juristes), de la prise de possession de tous les leviers de commande, de l’intimidation et de l’achat des consciences,  de massacres sanglants (1675, 1794-1795), de la néantisation de la nation bretonne, de l’assassinat de la langue et de la culture, du lavage et de l’écrasement des cerveaux, d’une lobectomie, puis d’une greffe cérébrale de la religion d’Etat et de l’histoire d’un pays étranger.

Le paysage a changé d’aspect, d’une manière radicale.

Le travail qu’un groupe de Bretons a présenté à Bruxelles en octobre 2009, sans crainte d’aucune sorte (voir ABP), sous le nom de  » Livre bleu de la Bretagne  » (actuellement lisible sur le site Yann Fouéré actualités, bientôt dans des revues bretonnes), dans le strict respect du droit international, de la Charte de l’ONU, des Déclarations universelles des droits de l’homme, de la Convention européenne, des Principes généraux du droit, procède du désir conscient de proposer à tous ceux qui adhèrent au principe de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, de souscrire à ce qui a été voulu et pensé, à partir de l’exposé réfléchi, reposant sur quarante années de réflexions, comme une CHARTE POUR LA BRETAGNE DE DEMAIN, c’est à dire d’une plate-forme politique.

Qui dit liberté de penser et de s’exprimer, dit aussi que chacun a le droit de ne pas être d’accord sur les options proposées : les auteurs de ce travail ne font que proposer la solution que les Bretons ont du mal à mettre en forme – tant ils sont divisés et haineux les uns contre les autres. Leur opinion est la leur, exclusivement, peut-être aussi celle de la majorité des Bretons. Le temps venu, la population choisira : la Bretagne de demain ne sera ni une  » démocratie populaire  » – c’est à dire une DICTATURE -, ni une République Nationale-socialiste, c’est à dire un Etat-nazi.

Le moment est venu de rappeler quelques principes fondamentaux :

1 – LA BRETAGNE TIRE DE SON HISTOIRE SA LEGITIMITE à réapparaître dans le concert des Nations mondiales, d’une manière pleine et entière. Cette histoire NE COMMENCE PAS avec les immigations du troisième siècle et des siècles suivants,mais de la civilisation bretonne d’Outre-Manche, plusieurs siècles avant Jésus-Christ. On sait aujourd’hui, sans aucun doute possible,  que la Bretagne armoricaine (la nôtre), a constitué dans le passé un Etat entièrement souverain, possédant tous les attributs de la Souveraineté nationale et internationale, sans limitation d’aucune sorte : le gouvernement, l’élaboration de sa législation et de son droit, l’administration de sa justice, la fabrication de ses monnaies, la totale maîtrise de sa politique étrangère, de sa défense, l’exclusivité de la force publique sur son territoire, l’interdiction absolue de quelque pays d’y exercer le moindre acte d’autorité et la moindre coercition.

2 – LA BRETAGNE TIRE SA LEGITIMITE à réapparaître dans la concert des Nations, par le fait que, AU PLAN JURIDIQUE, ELLE N’A JAMAIS FAIT PARTIE DE LA FRANCE.  La France est entrée en Bretagne par la force, a détruit ses armées et tous ses moyens de défense, s’est rapidement rendue maîtresse de toutes les fonctions importantes, a confié à ses nationaux (appelés par dérision  » non originaires « ) et à ses complices tous les postes importants, a induit un faux traité d’Union en 1532, a aboli les fonctions de premier ministre-chancelier, de vice premier ministre, a supprimé le gouvernement très rapidement après. En 1789, elle a annihilé l’autonomie très large que possédait le pays dans le domaine fiscal, dans le domaine législatif, dans le domaine administratif. Elle a supprimé le pays de la carte, en le fragmentant en circonscriptions administratives dites  » départements « , en usant d’appellations assez ridicules déterminées par elle (Côtes du Nord, Ile et Vilaine, Loire Inférieure …). Les Etats de Bretagne et le Parlement, qui possédaient des prérogatives capitales pour la défense des droits pluri-séculaires des Bretons, ont été supprimés. En 1941, le territoire a été amputé, dans les circonstances que l’on sait. ……… Jamais les Instances représentatives ni les Bretons n’ont été consultés sur aucune de ces décisions. Les décisions françaises prises en violation des droits des Bretons ont été autant d’oukases, de proclamations autoritaires, prises d’une manière STRICTEMENT UNILATERALE. Si ces faits sont encore largement méconnus, ils ne le sont que des ignares, parce que l’enseignement de l’histoire nationale est INTERDITE dans les écoles, et que la France contrôle étroitement la nomination des fonctionnaires. L’élite bretonne, une partie de la jeunesse, grâce aux médias modernes, savent maintenant comment les faits se sont déroulés, et témoignent d’une soif de SAVOIR, malgré quelques voix discordantes et collorationnistes. Le pérennisation des mensonges de l’Etat français, des tabous historiques, sont en train de voler en éclats.

3 – Le caractère opportun ou non que se créent des partis politiques en Bretagne qui réclament ouvertement un statut différent de celui qui a été imposé à la Bretagne de l’extérieur, sans son consentement, n’est pas même posé : LA LIBERTE DE CONSCIENCE S’IMPOSE A TOUS, comme un principe incontournable du droit international. La France n’a rien à dire à cela, car elle n’est pas chez elle en Bretagne : elle a envahi et occupé la Bretagne par les mêmes procédés qu’elle a utilisés en Algérie, en Tunisie, au Maroc, en Mauritanie, au Sénégal, au Congo, à Madagascar, en Inde, en Cochinchine, en Annam, au Tonkin, dans les Iles du Pacifique, en Louisiane, au Canada, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyanne …….  Que des Bretons souhaitent rester (ou devenir) français, que d’autres souhaitent l’avènement d’une république autonome au sein de l’Europe, ou une région fédérée de celle-ci, ou d’une deuxième Europe, regroupant les pays de l’Arc Atlantique (L’Ecosse, l’Irlande, l’ïle de Man, le Pays de Galles, la Bretagne continentale, peut-être la Cornouaille et la Galice), relève EXCLUSIVEMENT du droit individuel des personnes concernées. Dès lors que les choix politiques s’exercent dans le cadre des prérogatives reconnues à chaque individu, dans le respect d’autrui, personne n’a à y redire, sauf à se mettre en tort. Il est tout aussi légitime que des Bretons souhaitent pour leur pays une indépendance totale. De toutes les manières, si le débat prend de l’ampleur, c’est la suffrage universel qui tranchera, au terme d’une discussion nationale bretonne, qui ne pourra être que démocratique, et conforme aux Droits Universels : ceux que la France n’applique pas, et qui n’a même pas à être consultée.

4 – UNE REGLE FONDAMENTALE – cela vaut pour TOUS les peuples de la terre, non pas seulement pour les Bretons, qui n’en sont pas le nombril, mais seulement un cas particulier -, est la suivante : LA RESTAURATION DE L’IDENTITE PASSE PAR UN TRAVAIL D’ARCHEOLOGIE HISTORIQUE, nécessaire, indispensable, sans concessions. Le grand Renan a écrit que la recherche historique met en péril l’existence de la nation. Il a omis de préciser qu’il faisait allusion à ces fausses nations constituées par la force, l’annexion, l’acculturation des populations annexées par l’envahisseur, qui a effacé les traces des peuples conquis pour les incorporer dans SON HISTOIRE, notamment en en faisant l’objet d’un enseignement obligatoire dans ses écoles, et en interdisant l’enseignement de l’histoire nationale des pays subjugués. Cette greffe d’une fausse mémoire historique, lorsqu’elle n’a pas été complète, peut être inversée : le corps étranger introduit de force dans les cerveaux par le lavage mental peut, même de longs siècles plus tard, se transformer en un corps exclu.

La Bretagne est dans cette situation. La France le sait pertinemment bien. C’est pourquoi elle s’oppose avec fermeté à l’enseignement, non seulement de la langue bretonne, mais de l’histoire des Bretons. Nous publierons prochainement de quelle manière une tentative de cette nature a eu lieu en 1998-1999, ET A ETE MISE EN ECHEC PAR LE POUVOIR JACOBIN de Paris.

Tout notre travail d’historien vise à retourner aux vraies sources, à les ré-interpréter selon la vérité des faits, et non selon les intérêts de la nation d’à côté, encore moins des intérêts individuels, de carrière, d’ambition ou autres de ceux qui se rallient à une histoire trafiquée : les opportunistes, les collabos et les kapos, les velléitaires, les peureux. C’est un travail de mémoire strictement serin, même si son contenu peut n’être pas toujours compris, et donner lieu à des interprétations injurieuses, provenant, il est vrai de quelques insuffisants intellectuels. L’histoire de la Bretagne est ce qu’elle est; l’histoire du peuple français est aussi estimable que celle du peuple breton. Mais ce sont deux histoires différentes.

5 – LA BRETAGNE TIRE SA LEGITIMITE A REAPPARAÎTRE SUR LA SCENE INTERNATIONALE, PARCE QUE LES BRETONS CONSTITUENT UNE NATION, AU SENS LE PLUS FORT DU TERME.

Il est temps, de mettre à plat, totalement et irrémédiablement ce que la France, ses complices, ses clients, ont dénommé, par un de ces procédés stupides qui permettent aux dictatures des se maintenir debout, de culpabiliser des peuples entiers, qui n’ont RIEN à se reprocher, ce que l’on a appelé LE NATIONALISME BRETON.

Toutes les dictatures ont usé de ce procédé sommairissime, faux par nature.

La nation ne se décrète pas par une loi, par un texte, par un oukase, de quelque nature que ce soit. Faire figurer dans un texte de loi que  » les corses sont une composante du peuple français  » est stupide. Les Corses sont une authentique nation, parce qu’ils remplissent toutes les caractéristiques de la nation. Il en va de même, sans discussion possible, pour les Basques, pour les Bretons, pour les Flamands, pour les Alsaciens. La France actuelle est un Etat multinational, au même titre que l’Espagne, la Grande Bretagne, l’Italie, et de nombreux autres Etats européens.

La nation se définit par la réunion de plusieurs critères, d’importance inégale, qui peuvent tous être présents, ou au contraire faire défaut pour certains d’entre eux. Traditionnellement, la nation comporte un territoire commun, une langue commune, des croyances et des normes communes (religieuses, mythologiques, morales ……), une histoire vécue ensemble PENDANT DE LONGS SIECLES. Certaines nations n’ont pas nécessairement de territoire commun (ce fut le cas pour les juifs, jusqu’à une époque récente); d’autres parlent plusieurs langues (c’est le cas pour la Bretagne, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, etc.). Toutes les nations sont caractérisées par le fait qu’elles ont partagé une histoire et des malheurs communs (guerres, invasions, asservissement par des peuples étrangers …). Le critère indiscutablement le plus important, sans lequel la nation ne peut exister, est ce que l’on nomme aujourd’hui, d’une manière excellente, LE SENTIMENT D’APPARTENANCE, qui tend à remplacer la terminologie un peu désuète de  » sentiment national  » : la nation est une communauté d’hommes et de femmes qui SAVENT qu’ils appartiennent à un peuple identifié, désigné par son nom, que ce peuple est distinct des autres peuples (de ceux qui le jouxtent ou l’entourent, en premier lieu), lesquels sont vécus comme différents (pas nécessairement comme des ennemis), et qui se ressentent eux mêmes, d’une manière identique, comme des nations ou des peuples distincts. L’élément essentiel qui soude la nation, qui fait que ceux qui la composent se ressentent comme une sorte de famille élargie, est d’ordre AFFECTIF (Renan disait :  » la nation est d’abord un principe moral « , ce qui est une autre façon de dire la même chose). Tout comme les individus, la nation se définit par rapport à elle même, mais aussi par rapport aux autres nations. Le sentiment national ne suppose pas nécessairement des ennemis, même s’il est très exact que la présence d’ennemis aux frontières et de conflits avec ceux-ci le renforce, parfois d’une manière extrême, au point de l’exacerber, et d’être à l’origine de guerres, de revanches, pouvant revêtir l’allure d’un cercle infernal (confere : les  » vendettas  » entre familles, qui peuvent durer des siècles).

Parlons maintenant des nationalismes comparés de la Bretagne et de la France.

Le nationalisme français, de tous temps, a été plus que furieux : furibond. Certes, les souverains français, puis les  » républiques  » françaises n’ont pas été les seuls de leur espèce.

(A suivre).

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