LA MISE A MORT DE LA LANGUE DES BRETONS PAR LA FRANCE .

Le texte qui suit, dans sa première version, rédigée en 2010, est une ébauche. Le présent article est composé au fur et à mesure, essentiellement à partir des sources, et de très nombreuses citations, qui l’enrichiront progressivement. Pour l’essentiel, il est écrit à main levée, de mémoire. Il sera complété, corrigé, petit à petit, lorsque les idées maîtresses seront en place. Si faire se peut ( et si le temps le permet !). Les fautes de style et d’orthographe sont appelées à disparaître. Toutes les citations seront référencées, de manière à les authentifier (ce qui ne servira sans doute à rien, car en Bretagne, les blogs servent surtout à s’injurier, non à s’instruire). Il est dédié à ceux qui ont laissé mourir la langue de leurs ancêtres. Lorsque cette langue sera morte, ils pourront raconter à leurs enfants et à leurs petits enfants ce qu’ils ont fait.

Tous les linguistes du monde considèrent que toute langue est un trésor, et fait partie du patrimoine mondial. Le politique surnommé  » l’homme aux quarante bourses d’études pour le breton « , ( = Le Drian), destinées à compenser la disparition de 20000 locuteurs chaque année, et son équipe, laissent dépérir misérablement cet élément capital de notre Identité « , alors que plus de 70 pour 100 de la population veulent son maintien). Plutôt que de renvoyer aux références qui permettraient de consulter les Archives (seuls quelques dizaines de Bretons, sur plusieurs millions, prennent la peine de s’y rendre, je renvoie aux ouvrages usuels, que l’on peut consulter dans toute bibliothèque des villes de moyenne importance (Quimper, Vannes, Brest ….).

J’ai parfois  » rajeuni  » les textes, pour les traduire en français moderne, notamment en remplaçant un mot ancien, incompréhensible, ou désuet, par son équivalent actuel, en prenant bien soin de ne pas en altérer le sens, faute de quoi il pourrait n’être pas compris, surtout des lecteurs de la jeune génération, qui n’ont reçu aucune formation classique, et pour lesquels le français du moyen-âge est aussi imperméable que l’hébreu.

I – LES ORIGINES : LE BRETON INSULAIRE DE LA BRETAGNE, ET LE BRETON DE L’ARMORIQUE : UNE FILIATION ETABLIE PAR LES LINGUISTES. LE BRETON : UNE LANGUE D’ORIGINE CELTE, ANTIQUE. LE FRANCAIS : UNE LANGUE ISSUE DU LATIN, RECENTE.

LA LANGUE DES BRETONS : SON ANTIQUITE; SON EVOLUTION.
On pense  que les Celtes qui arrivent dans l’embouchure de la Tamise, vers le 5 ème siècle avant Jésus-Christ, et qu’on désigne sous le nom de Bretons, constituent, du temps de César, une civilisation particulière. Celui-ci, dans son célèbre ouvrage La guerre des Gaules, leur consacre de longs développements. Nul doute, en effet, s’ils sont bien issus de la branche celte, qu’ils sont distincts des Gaulois.

La langue est un élément important de toute civilisation. Bien sûr, ces hommes, pourvus comme les autres des organes de la phonation…. PARLENT ! Et les Bretons – car ce sont des Bretons authentiques, nul doute à cet égard -, ne parlent ni le grec, ni l’hébreu, ni l’araméen, ni l’égyptien, ni le latin ! Ils parlent LEUR LANGUE, le breton.

Beaucoup plus tard, par vagues successives, un certain nombre d’entre eux émigrent en Armorique (la Bretagne actuelle), du 3 ème siècle au 8 ème siècle – croit-on, sans certitude absolue à cet égard. Bien sûr, ils transportent avec eux leur idiome. On ne sait pas grand chose de cette langue, malgré les travaux de Fleuriot et d’autres.

La langue que parlent les Bretons du temps de César (est-elle unique ? S’agit-il de langues voisines, plus précisément de formes proches les unes des autres, c’est à dire des  » dialectes  » issus de la même matrice ? ). Comme toutes les autres, elle évolue. Du 5 ème au 10 ème siècles de notre ère, elle se scinde très progressivement en plusieurs branches : le gallois (Pays de Galles), le cornique (Cornouaille anglaise), et le breton armorique, le nôtre. La langue parlée par les Bretons de (Grande) Bretagne est du breton antique, celle qui donnera, par l’évolution naturelle des choses, les trois langues ci-dessus, qui conservent une grande parenté pendant des siècles. Les témoignages conservés prouvent que les habitants du Pays de Galles, de Cornouaille, et de la Petite Bretagne, considèrent QU’ILS APPARTIENNENT A LA MÊME NATION, pendant de longs siècles. De même, des témoignages attestent que pendant plusieurs siècles, les trois peuples (les Gallois, les Cornouaillais d’Outre-Manche, les Bretons d’Armorique), se comprennent, leurs langues ayant la même origine.

LE FRANCAIS : DU LATIN PARLE, DU LATIN ABÂTARDI, UNE LANGUE CREOLE ?

Longtemps, la position de Brunot, éminent linguiste, dont le monumental ouvrage a fait autorité (Histoire de la langue française, A. Colin, Paris, 1907, réédition 1966), a tenu lieu de religion :

 » Le français n’est autre chose que le latin parlé dans Paris et dans la contrée qui l’avoisine, dont les générations qui se sont succédé depuis tant de siècles ont transformé peu à peu le vocabulaire, la grammaire …. par une progression graduelle … »

Cette manière d’analyser les choses, pour n’être pas entièrement fausse, est trop simple. Le français, comme l’admettent aujourd’hui les linguistes, est très probablement le patois (ou le dialecte, disent certains auteurs) de Paris et des régions avoisinantes. Mais ce n’est pas seulement du latin déformé ou abâtardi.  Cet idiome est une langue  » créole « , c’est à dire composée de différents éléments – une sorte de « moyenne « , en quelque sorte, des différentes langues confrontées au quotidien dans cette région : le latin écrit et parlé par les érudits – considéré comme la langue noble par excellence -; le latin populaire, parlé par le peuple; le peu qui reste de la langue des Francs (le francique); enfin, ce qui reste du gaulois de cette région, qui est un langue celte. Dire que le vieux français est du  » latin abâtardi « , est partiellement exact, dans la mesure ou la langue mère, la  » matrice  » est le latin; mais en réalité, le vieux français est une  » mixture  » dans laquelle les autres langues parlées tiennent aussi leur place, si faible soit-elle (Google : Les origines de la langue française, par Michèle Perret, professeur de linguistique). Peu à peu, cet idiome évolutif gagne en importance, et s’étend géographiquement avec le développement de la dynastie issue de Hugues Capet (élu roi théorique de la Francia occidentalis en 987); les régions qui passent sous le contrôle des Capétiens au fil des générations adoptent peu à peu le langage du peuple qui entoure Paris : c’est la théorie de  » l’extension du francien, dialecte de l’Ile-de-France, en suivant les progrès politiques de  » la tâche d’huile capétienne  » (Cerquiglini, page 6).

Au 13 ème siècle, le français a déjà un ère d’extension notable, et est parlé par des érudits, des commerçants, des clercs de quelques pays voisins.

En 1539, l’Edit de Villers-Cotterêts l’impose comme langue judiciaire de tout le royaume. La  » révolution « , et les régimes qui se succèdent  en France jusqu’à 1950-1960,  par la persécution et la force, imposent cette langue dans ce qu’on dénomme aujourd’hui  » l’hexagone  » (voir l’article ci-après). Par la violence exercée sur les esprits, spécialement sur les enfants bretonnants, le breton recule, pour être quasi éradiqué en Bretagne en 2000-2010, en dépit des efforts méritoires (par les écoles Diwan, notamment) pour le sauver. Le Breton actuel – ce qu’il en reste, par l’oeuvre  » civilisatrice  » de la France -, est l’héritier du Breton que l’on parle dans l’Ile de Bretagne ( = la Grande Bretagne) du temps de César, très largement transformé, bien entendu, par les siècles. Cette langue n’est pas plus figée que les autres.

L’idée fondamentale que l’on doit retenir ici est la suivante : même si le breton actuel ne ressemble pas à celui que parlaient nos ancêtres d’Outre-Manche, il y a UN AUTHENTIQUE CONTINUUM entre ce breton antique et notre breton à nous. Le breton actuel est l’héritier du breton antique, comme le grec moderne est l’héritier du grec ancien ( nous ne disons pas du grec  » classique « , car celui-ci était la langue  » mandarinale  » des grecs cultivés de l’antiquité). Le français – ce patois qui a  » réussi « , selon l’excellente formule de Henriette Walter, l’illustre linguiste -, ne prend son essor qu’au 11 ème siècle. Il y a continuité entre le breton parlé dans l’Ile de Bretagne, avant Jésus-Christ, et le nôtre, même si les différences sont très sensibles, voire très importantes; il y a, de la même manière, continuité entre le patois de la région de Paris, et le français actuel, avec, bien entendu, des transformations notables que l’on peut suivre de siècle en siècle (Sur la  » naissance du français « , voir le livre précité de Bernard Cerquilini, ouvrage assez confus, et surtout Henriette Walter, »  le français dans tous les sens « ; mes positions rejoignent celles de Walter, qui sont toujours frappées au coin du bon sens; sur le Moyen français, je conseille de lire le livre de Gaston Zink, Que sais-je, Paris, 1990).

Ainsi, on a la certitude quasi-absolue que le breton est une langue d’origine antique, et que le français est une langue tardive. C’est normal : les Bretons sont une nation d’origine très lointaine, les Français une nation récente. Ce n’est en rien flatter l’égo des Bretons que de dire cela : C’EST LA VERITE. Voila un nouveau tabou renversé : la langue des ploucs bretons est un trésor. Le laisser dépérir – ce que font les politiques actuels -, EST UN CRIME authentique contre les Bretons : messieurs les députés et sénateurs, vous savez de qui je parle : de vous.

L’ancienneté absolument non comparable chez les deux peuples, explique pourquoi le sentiment d’appartenance est si friable et si faible chez les Français, si puissant chez les Bretons; aussi furieux même, comme j’ai pu le constater chez les Bretons de Paris et de l’étranger; rappelez vous que Le Clézio, prix Nobel, dont la famille avait émigré au 17 ème siècle, se dit et se sent breton ! Si madame Françoise Morvan essaie à toute force de nier son identité bretonne, c’est par l’effet d’une pathologie : idéalisant son pays et sa langue dans sa prime jeunesse, elle a vécu, au sein de l’université bretonne, parmi des médiocres, des jaloux, des mesquins, qui de surcroît ont exploité son oeuvre à leur profit : elle a pris ces personnages en dégoût – avec raison -, et a englobé tous les autres bretons dans sa réaction violente de rejet (en quoi on ne peut lui donner raison, bien que d’autres,  croyez le bien, ont eu la même tentation, en sachant pourquoi, ayant été victimes, comme elle, d’injures aussi  grossières que vulgaires. En femme hypersensible, portée à idéaliser – comme beaucoup de personnes de sa race -, elle a brutalement atterri dans la médiocrité quotidienne des hommes, et n’a pas su redonner aux choses leur vraie dimension. Ses interlocuteurs n’ont pas été à la hauteur de ses idéaux. En quittant la Maison, elle aurait du leur cracher dessus, une fois pour toutes, et ne plus regarder en arrière. C’est en femme blessée qu’elle a réagi, avec excès, se lançant dans une croisade qui n’en valait pas la peine, mais qui a nui à la Bretagne et à elle même. Il y a chez elle une vulnérabilité psychologique certaine, elle a des circonstances atténuantes. Je suis sûr que, lorsque nous nous rencontrerons – ce qui est inévitable dans un village comme Paris -, nous serons d’accord sur plusieurs points au moins.

En revanche, si le Mélenchon  » (l’homme des   » mélenchonneries  » : mélenchonneries et Mélenchon sont consubstantiels, les unes ne vont pas sans l’autre, et vice-versa) confond les bretons avec les nazis, croit que Diwan est une secte,  admire l’oeuvre des tortionnaires chinois au Tibet, c’est l’effet d’une autre pathologie autrement plus grave. On se demande s’il est raisonnable de le laisser divaguer en liberté, sans danger pour les populations civiles. Ceci, c’est au corps médical spécialisé de le dire. Qui vivra verra.

DEUX ENORMITES LINGUISTIQUES : LE SERMENT DE STRASBOURG N’EST PAS L’ACTE DE NAISSANCE DE LA LANGUE FRANCAISE; LE CODEX DE LEYDE N’EST PAS L’ACTE DE NAISSANCE DU BRETON.

QUE SONT LE SERMENT DE STRASBOURG ET LE CODEX DE LEYDE ?

Charlemagne, couronné empereur en l’an 800 par le Pape, meurt en 814. Son fils Louis – dit Le Pieux -, lui succède. Il meurt en 840. Il laisse trois fils, qui entrent violemment en conflit : Charles (dit  » le chauve « ), Louis (dit  » le germanique « ), Lothaire. L’immense empire carolingien est partagé en trois parties, en 843. La partie Ouest (ou occidentale), dont les limites correspondent, grosso-modo, aux trois quarts de la France actuelle (Bretagne exceptée, car ELLE A TOUJOURS ETE EN DEHORS DES POSSESSIONS MEROVINGIENNES ET CAROLINGIENNES), échoit à Charles. La partie Est (ou orientale), échoit à Louis; la partie centrale, dite « Lotharingie « , échoit à Lothaire, qui bénéficie de surcroît du titre d’Empereur. L’année précédente, en février 842, Charles et Louis se lient par serment contre leur frère Lothaire. Deux textes sont rédigés : l’un en langue  » tudesque  » (pour simplifier, la langue tudesque est considérée comme le vieil allemand), l’autre en langue « romane  » (indispensable : Nithard, Histoire des fils de Louis le pieux, Paris 1964). La légende naît : la version en langue romane serait – dit-on, jusqu’aux travaux actuels -,  » du vieux français « ; pire : L’ACTE DE NAISSANCE DU FRANCAIS ! (à suivre)…..

Les quelques feuillets qui constituent le Codex dit  » de Leyde « , du 8 ème siècle, qui n’est qu’une liste de plantes médicinales, n’est évidemment pas L’ACTE DE NAISSANCE DU BRETON ! Les Bretons savaient parler depuis de très longs siècles, comme tout le monde, il n’ont aucun besoin d’une liste – contestable – de végétaux pour que leur langue soit réputée ridiculement issue de cette énumération !

LE SERMENT DIT  » DE STRASBOURG  » n’est CERTAINEMENT PAS l’acte de naissance de la langue française. Pourquoi lit-on partout cette sottise ? Deux linguistes connus – après avoir démontré le contraire (Hagège, page 22;  Cerquiglini, La naissance du français, collection Que sais-je ? PUF, Paris, 2007, page 126), se rallient à cette thèse absurde, contre toute logique.

Plusieurs arguments, MAJEURS, militent contre cette aberration :

1 – Les langues ne naissent pas en un moment déterminé, à une date fixe. COMME LES NATIONS, elles naissent, se développent et prennent corps dans un temps LONG, qui se compte par siècles. Assigner à la naissance du français et du breton une date précise (14 février 842 pour le serment de Srasbourg), est une stupidité. 842 est l’année au cours de laquelle le roi Charles le Chauve et le roi Louis le germanique ont prêté un serment d’alliance devenu célèbre, en aucun cas l’année de la naissance du français. Que Hagège, professeur au Collège de France ait pu écrire cela, jette la suspicion sur toute son oeuvre, sinon même la discrédite (personnellement, je lis ses livres toujours avec la plus grande méfiance). (Ce bon monsieur a dit des Bretons, devant les caméras de la télévision : « Les Bretons étaient des sauvages, la France les a civilisés !)

2 – Malgré les tonnes de littérature écrites sur le serment de Strasbourg, aucun linguiste n’a pas déterminer DANS QUELLE LANGUE il est écrit. C’est la langue  » romane  » (romana lingua), dit Nithard, témoin de ce serment ( page 103, et les notes, très importantes). Mais quelle langue romane ? On s’est évertué, en étudiant le vocabulaire, la structure des phrases, etc.. à tenter de le savoir. On admet généralement que c’est l’un des très nombreux dialectes du Nord de la France. Mais est-ce le Picard, le  » Francien « , le dialecte lyonnais, ou même le dialecte poitevin ? Aucune preuve qu’il s’agit du  » francien « , idiome de Paris et de sa région. Il est absurde de dire que la langue du serment est  » du vieux français « : s’il s’agit du lyonnais ou du poitevin, ce n’est certainement pas du  » vieux français  » !

3 – On ignore, strictement, qui a rédigé le texte. La question paraît oiseuse, elle ne l’est pas. Assurément, quelqu’un de l’entourage du roi Charles le Chauve. Mais il faut se souvenir que Charles et Louis, nés à Francfort de la même mère, Judith de Bavière, sont GERMANOPHONES, comme tous les Carolingiens. Charles ne vit pas à Paris, mais itinère de lieu en lieu. Ses collaborateurs appartiennent à plusieurs nations, et, assurément, à plusieurs régions du royaume qui lui a été attribué en 843, la  » Francia Occidentalis « . Si le rédacteur du serment est parisien, il a probablement rédigé son texte dans la langue de sa région. Mais s’il est Picard, Poitevin, Lyonnais ? Cette nouvelle incertitude s’ajoute aux autres. Elle est d’un grand poids.

4 – Les textes dont on dispose depuis 842 jusqu’à l’éclosion du français médiéval, ne permettent pas d’établir scientifiquement un continuum entre le dialecte de Paris, le serment de Strasbourg, et ce qui va devenir plus tard le français.

Force est de dire qu’on ne sait strictement pas si la langue de ce serment est celle qui, à la suite des transformations au cours des siècles qui suivent, est du français ancien (du francien), ou un autre dialecte de la moitié Nord de la France.

POUR RESUMER : le breton est une langue celtique, héritière d’un idiome très ancien, antérieur au latin; le français est une langue romane, issue du latin. Ceci résume tout. Il était temps que cela soit dit clairement, et que ceux des Bretons qui ignorent qui ils sont, se grattent la cervelle pour comprendre, enfin, qu’ils ne sont pas français. Que les linguistes, donc, lisent attentivement ma propre argumentation. Il est douteux qu’ils ne s’y rangent pas.

Porté par vocation à théoriser, en particulier sur la naissance, l’épanouissement, la mort des langues, je ne prends pas à mon compte la phrase qui suit,  qui vient en conclusion d’une longue dissertation sur la comparaison des langues européennes, sur les  » faiblesses  » du français, et sur la richesse d’autres idiomes – le basque, le russe, notamment -, mais je ne peux m’empêcher de la citer. Elle émane du plus remarquable linguiste avec qui j’ai communiqué pendant des années, un Breton, rejeté par les imbéciles sur des considérations politiques, sans aucun égard à son savoir de spécialiste des langues, et qui a enseigné dans les universités :

 » …. Cela tient à la déficience du français, beaucoup plus qu’au mérite du breton, car le français – si  » précis  » au dire de ses thuriféraires, qui ne comprennent NI NE PARLENT AUCUNE AUTRE LANGUE -, est l’un des IDIOMES LES PLUS MINABLES D’EUROPE « .

Ce texte est de Goulven Pennoad, écrit comme cela. Je n’en change pas un mot. L’homme qui a écrit cette phrase, est le plus savant avec qui j’ai eu l’honneur de m’entretenir, maintes et maintes fois. Je transmettrai plus tard la copie de ces correspondances aux éditions Préder, qui les conservera pieusement (Voir ce mot dans Google). Si les Bretons s’intéressaient à leur langue, elles pourraient être publiées. Je pense que l’opinion qu’il émet ci-dessus n’est pas entièrement objective, mais je me réserve le temps de la réflexion, avant de trancher.

POUR L’ANECDOTE. Aussi incroyable que cela paraisse aujourd’hui, en 1954, année durant laquelle j’ai été l’élève de M. Sébastien Volant au lycée de Pont l’Abbé, cet exceptionnel professeur, qui nous a fait aimer la langue française ( = la deuxième langue nationale de Bretagne,  je le souligne), nous obligeait à apprendre le serment de Strasbourg, rédigé dans une langue incompréhensible, ….. par coeur ! Plus étonnant : en 2010, 56 ans plus tard, je teste parfois ma mémoire, non sans amusement, en récitant ce texte bizarre, presque sans faire  de faute ! Jugez comme nous sommes loin du français actuel :

 » Pro Deo amur, et pro Christian poblo et nostro commun salvament, dist di in avant, in quant Deus et savir me dunat , etc. etc. etc. « 

Traduction :  » Pour l’amour de Dieu, et pour le salut commun du peuple chrétien et le nôtre, à partir de ce jour, pour autant que Dieu m’en donne le savoir et le pouvoir, etc. « 

Qui pourrait croire qu’un Breton de Guilvinec connait par coeur le serment de Strasbourg, alors que d’autres, qui collaborent si brillamment à des émissions radiophoniques d’histoire, ne connaissent plus ni l’orthographe, ni la grammaire, ni la syntaxe, ni l’art de ponctuer la phrase ? On pourra, pour vérifier tout cela, se reporter à l’émission  » Lumière 101 mélennec bretagne assassinée  » (par Google), diffusée maintenant sur Youtube, sous la titre : Langue bretonne, langue française, mélennec : les sottises colportées sur la langue française vous feront mourir de rire ! Je connais des Bretons qui, humiliés par la France de 1789 à nos jours, vont se réjouir, et qu’ils ne feront pas semblant, juste retour des choses.

II – LA BRETAGNE DUCALE : LE BRETON DU TEMPS DE LA SOUVERAINETE DE LA BRETAGNE (2)

Même si les insultes que les deux peuples ennemis se jettent à la figure sont nombreuses, celles en provenance de France, visant la langue bretonne sont rares avant les invasions de 1488 et de 1491 : le breton une langue noble et, quoique la linguistique soit encore bien loin d’apparaître à l’horizon, elle est considérée comme antique – d’où sa noblesse, et le respect qu’on lui témoigne.

Ceci, soulignons le bien, ne traduit pas seulement le jugement que les Bretons portent sur leur langue, parce qu’elle est la leur : c’est l’opinion de TOUTE L’EUROPE : vieille Nation, considérée telle par tous, la Bretagne est aussi l’un des Etats les plus puissants au XV ème siècle, le Duc est un personnage considérable sur la scène internationale (Voyez : les fiancés d’Anne de Bretagne, mélennec, par le moteur Googgle).

En 1404, l’espagnol Games, plein de considération pour cette langue, écrit :  » On appelle ainsi un breton PUR DE TOUT MELANGE avec des gens D’UNE AUTRE NATION, ou d’une autre langue « .

Selon les croyances alors admises, cette langue vient de fort loin. Selon les uns, c’est la langue de l’antique et noble ville de Troie, la Glorieuse. Selon les autres, c’est la langue de Noé (l’homme du déluge et de l’arche). Selon d’autres, elle est comparable à l’hébreu, peut-être même est-elle à l’origine de cette langue (Rio, Skol vreizh …). Les Bretons, peuple alors fier de son histoire (son humiliation systématique est une création de la « révolution  » dite  » des droits de l’homme « , comme nous allons le voir), de son antiquité, du rôle important de leur Pays en Europe, du respect unanime dont il jouit de la part des rois, des princes, des Cours, des lettrés  de toute l’Europe, en partie en raison de sa littérature, de ses héros, de ses mythes, qui ont ensemencé tout l’occident chrétien à partir du 12 ème siècle ( Le roi Arthur, Les chevaliers de la table ronde, Merlin l’enchanteur, Mélusine, Lancelot, La quête du Graal ..)

(Sur tous ces points, lire : RIO, SKOL VREIZH, LA CHRONIQUE DE SAINT BRIEUC ……)

A cette époque, bien avant que la Bretagne soit envahie par l’ennemi héréditaire, la fierté des Bretons n’est pas seulement le fait de la Dynastie, la Cour, les nobles, le clergé … Tous ceux qui ont accès, peu ou prou, à la littérature et à la culture l’expriment à haute voix, car le sentiment national ( = dénommé aujourd’hui, préférentiellement,  » sentiment d’appartenance « ) est l’apanage de tous ceux qui ont une intelligence suffisante – c’est à dire tout le monde -, pour savoir que le peuple dont ils font partie n’est pas celui de leurs voisins, ceci depuis la plus haute antiquité (Sumer, Ur, Egypte, Athènes, Sparte, etc.etc.etc…).

Un scribe léonard (Le Menn, page 114), écrit en 1357 – bien avant que les histoires commandées par les grandes familles nobles et la dynastie soient écrites témoignant de sa fierté d’être breton :

 » Petite Bretagne, sois joyeuse, Ta gloire grandit; n’aies pas peur, parce que la France ne sait pas conduire les combats « .

Le Menn cite deux éloges en latin, composés au 14 ème ou au 15 ème siècles, qui témoignent de l’extrême fierté des Bretons à l’égard de leur langue et de leur pays (in 1491, page 315). Ils n’émanent pas de la Cour ducale, ni de son entourage, mais de simples particuliers (le sentiment national n’a jamais été créé par les Princes, comme l’écrit encore Georges MINOIS, autre docteur-agrégé fantaisiste qui n’honore pas ses fonctions; ils n’en sont que les porte-drapeaux, les vecteurs, car cela fait partie de leurs FONCTIONS NATURELLES; en particulier, NOMINOE, Dux (ou Rex, comme on voudra) de  » toute  la Bretagne  » n’est pas le père de la Nation, car elle existe bien avant lui (Voir Mélennec, Nominoé …). (N.B. On connaît aujourd’hui avec précision le rôle des Princes dans la rédaction de l’histoire de leur nation, qui est bien loin d’exalter leur seule gloire et de leur dynastie, mais d’exalter l’amour de leur pays : Les princes et l’histoire du 14 ème au 18 ème siècle, colloque de Versailles, 13-16 mars 1996, Bonn, 1996; pour la Bretagne, Michael Jones a été chargé de la communication, sur Jean IV et son biographe, page 189):

 » (La langue bretonne)  » est d’une BEAUTE si suave, qu’elle l’emporte sur TOUTES LES LANGUES ISSUES DU LATIN, autant que la langue hébraïque l’emporte sur le latin lui-même par sa beauté, sa concision, sa noble antiquité « .

L’éloge du Léonard Yvon Quillivéré se trouve dans la réédition de 1521 du dictionnaire breton-français-latin – le CATHOLICON :

 » Qui pourrait ignorer que la Bretagne brille par son sens de la mesure, qui impose sa loi dominatrice ? Qui, de la sorte, ne ferait l’éloge de la Bretagne ? Qui ne la célébrerait ? Qui ne l’admirerait entre toutes ? (…….) Sur terre et sur mer, LA BRETAGNE IMPOSE SA MAÎTRISE « .

Que ces compliments sur les vertus que s’attribuent à eux mêmes les Bretons soient excessifs, nul doute à cet égard. Mais la FIERTE des peuples, QUELS QU’ILS SOIENT, est une composante constante et nécessaire des Nations, quelles qu’elles soient . C’est ce que j’ai dénommé ailleurs le  » narcissisme national « , qui est aux nations ce que le narcissisme individuel est aux individus (confere : la Chine de toujours, qui s’est crue pendant de très nombreux siècles  » l’Empire du milieu « , c’est à dire le nombril de l’Univers, continue à se maintenir elle même dans cette croyance; la tentative de restauration actuelle de la fierté des Russes par Poutine, en réhabilitant le criminel Staline, promu à nouveau, pour les besoins de la cause, héros et génie national; les tentatives de restauration de la fierté japonaise, en particulier par la négation des crimes commis par leurs armées durant la dernière guerre, leurs auteurs étant maintenant réhabilités et présentés comme des héros).

DES TEMOIGNAGES SPECTACULAIRES DE L’INCROYABLE ORGUEIL DES BRETONS QUANT A LA SUPERIORITE QU’ILS ATTRIBUENT A LEUR LANGUE NATIONALE, ET A EUX-MÊMES

(Ce chapître sera complété ultérieurement).

C’est l’époque où les Bretons, parmi d’autres très nombreuses gentillesses, d’ailleurs réciproques (mêmes références), disent des Français :  » Ils ont la fleur de lys «  in parte posteriori dorsi «  (traduction : dans la partie basse du dos; ou encore : dans le trou du cul; plus clairement : ce sont des enc….). Qui a dit que  » les Bretons sont, depuis toujours, une composante du peuple français,  » et que la Bretagne a toujours fait partie du royaume de France ? (Réponse : entre autres : Kerhervé; Minois; Croix, l’ignare Couturier, etc.; j’en citerai d’autres plus tard.

Les relations diplomatiques entre la papauté et la Bretagne ont commencé avec Nominoé, peut être avant (Pocquet, page 13; Morice, Preuves …..). A l’époque qui nous concerne, les Bretons – qui sont déjà partout -, possèdent à Rome leur paroisse, Saint Yves, où les bretonnants sont représentés : on peut s’y confesser en breton (Le Menn, page 114). Cette paroisse sera détruite par les Français, 51 ans après l’annexion de 1532, en 1583, et réunie à Saint Louis des Français. C’est, dit Pocquet, une  » exécution capitale « , pas du tout du goût des Bretons. Leurs tentatives de créer un séminaire dans la prestigieuse capitale de la Chrétienté sont contrecarrées par les Français, et échouent.

On trouve dans les registres de la paroisse des inscriptions en latin, en français, en latin, en particulier :  » Vive la noble Nation de Bretaigne …. contraire dire vouldra «  (traduction en français moderne :  » que ceux qui ne sont pas contents, aillent se faire f…. »). (Très regrettable pour les négateurs des nations, qui, selon eux, seraient apparues après le 16 ème siècle ! Exemples : Minois, Croix, et autres).

Autre citation, au hasard de quelques dizaines d’autres : FRANCOIS II, père d’Anne de Bretagne, répondant avec hauteur à son  » compère  » Louis XI, qui lui propose de lui décerner l’ordre de Saint Michel, qu’il vient de créer, lui dit, tout de go, qu’un Souverain aussi considérable qu’un Duc de Bretagne, ne peut se commettre au sein de cet ordre avec des seigneurs français, dont certains, à ses yeux, sont trop peu de chose (ceci est dit en des termes plus diplomatiques, bien sûr, mais d’une manière très claire); entre autres raisons pour refuser, il dit à Louis XI :  » Le Duc de Bretagne, qui A LA CHARGE DE TOUTE SA NATION, et qui (en raison de son importance), ne peut aller à la guerre sans (une) grande armée, et sans (une) grande compagnie ( = beaucoup de gens), car il mettrait en DANGER SA PERSONNE ET SON PAYS « . Diantre ! Il faut absolument lire cette déclaration passionnante, très longue, rédigée par le gouvernement breton, qui est un véritable exposé de ce que sont la Bretagne, sa Constitution, et sa philosophie politique, dans  Questions d’histoire de Bretagne, 107 ème congrès national des sociétés savantes, Brest, 1982, pages 207 à 227; cette communication est présentée par Philippe Contamine, professeur réputé d’histoire médiévale à la Sorbonne.

UNE FRANCOPHOBIE MILLENAIRE, QUI DEVIENT SPECTACULAIRE SOUS LES EFFETS DES MENACES FRANCAISES.

Le  sentiment de haine qu’éprouvent les Bretons, xénophobes, à l’égard du pays voisin, dont ON SAIT QU’IL PREPARE L’INVASION, est féroce (Références et textes nombreux, généralement occultés à l’heure actuelle; voir cependant : La Borderie…., Laurence MOAL, L’étranger en Bretagne au moyen-âge, très bon chapître, bien documenté, sur  » Les réflexes xénophobes et protectionnistes FACE A LA MENACE ETRANGERE »; Presses universitaires de Rennes, 2008; préface de Jean Kerhervé).

III – LA PHASE  » INTERMEDIAIRE  » : LA BRETAGNE ETROITEMENT SOUMISE PAR LA MONARCHIE FRANCAISE, MALGRE UNE RESISTANCE FEROCE AUX EMPIETEMENTS ETRANGERS (1532 – 1789).

Tout se gâte lorsque la fille d’Anne de Bretagne, la Duchesse Claude épouse, par la volonté de son père Louis XII, François d’Angoulême, qui devient François Ier à la mort du roi Louis, en janvier 1515. Anne avait lutté toute sa vie pour que sa fille devienne impératrice, en la promettant à Charles de Gand (le futur empereur Charles Quint). A peine a-t-elle fermé les yeux, le 9 janvier 1514, que son mari fait procéder au mariage de leur fille Claude (en mai de la même année) et de son neveu François d’Angoulême : c’en est fait, le pire se produit, ce qu’Anne de Bretagne avait voulu éviter A TOUT PRIX : la Bretagne tombe entre les mains d’un prince français, et pas des plus intelligents, ni des meilleurs (Mélennec, L’élimination de Claude de France du Duché de Bretagne : voir Google). Les correspondances diplomatiques (italiennes, notamment), témoignent du fait avec émotion : la Bretagne est une pièce importante de l’équilibre et de l’échiquier européen, cette nouvelle situation bouleverse les données politiques européennes (R. Maulde la Clavière, Louise de Savoie, Perrin, Paris, 1895, pages 356 et suivantes; notes diplomatiques importantes; Guichardin, Histoire d’Italie …….).

Une mécanique infernale se met en route : LA DIGESTION DU PAYS PAR LES ENZYMES GLOUTONS : les Bretons patriotes de 1532, qui ne veulent ABSOLUMENT PAS CELA, l’ont prédit avec une grande lucidité (Sur ce point : Cornette, dont le livre, inspiré souvent par l’idéologie, n’est évidemment pas mauvais à cent pour cent ……). D’Argentré en porte témoignage (Mélennec, mémoire de DEA, page  …). Cet aspect de l’histoire a quasiment été occulté, sauf dans des thèses savantes, destinées, par leur volume, à n’être lues par personne (Moy, Rébillon, Bonvallet, Fréville, Le Page …) et par de rares auteurs dont la Borderie, le grand Marcel Planiol, et quelques autres.

LE DEPECAGE DE LA BRETAGNE EST IMPITOYABLE :

– LA DYNASTIE BRETONNE (les Montfort), et les héritiers légitimes du trône breton (Renée, fille d’Anne de Bretagne, et tous les autre héritiers potentiels jugés dangereux), sont mis hors d’état de nuire. A défaut de publication de nos notes manuscrites, voyez, au prix d’un gros effort, la thèse de Lepage, citée plus haut pages (….)

– LES DEUX PRINCESSES HERITIERES en ligne directe d’Anne de Bretagne, les princesses Claude et Renée, sont  » délestées  » de la totalité de leur fortune, qui est immense (le cas de Claude est traité dans Mélennec, mémoire de DEA, page ….; le cas de Renée a donné lieu à une thèse de M. Morgat, à l’école des Chartes (de Paris, bien sûr, le sujet étant tabou en Bretagne); Morice a publié plusieurs mémoires de Renée, versés au procès qu’elle intente au roi de France pour tenter de récupérer son Duché : voir Morice, Preuves, …). La documentaion, en France, en Italie, en Allemagne, est ENORME, mais encore peu exploitée. L. Mélennec a rédigé un épais manuscrit sur  » L’affaire Renée de Bretagne « ; il ne sera pas publié.

– Les fonctions de Chancelier (Premier ministre) sont abolies. L’Allemagne nazie, en 1940, laisse en place à Vichy un Chef de l’Etat français, et un premier ministre; ce n’est pas le cas de la France de François I er (ni du sinistre corrompu cardinal Duprat, chancelier de France (Le cardinal Duprat ….; Planiol, tome, page …; Bonvallet, page …). La Bretagne n’est plus gouvernée que par la France (jusqu’en 2010 : cf Jean Yves Le Drian).

– Le gouvernement de Bretagne ( = le Conseil ducal), est  » délesté « de toutes ses compétences, puis aboli (Morice,……; Planiol ……; Bonvallet ….).

– TOUTES LES FONCTIONS IMPORTANTES DANS L’ETAT – à quelques exceptions près -, sont confiées à des étrangers français.

La fureur des Bretons est indicible. Mais que peuvent-ils faire, si ce n’est de protester avec une virulence ? (Pour gagner du temps, lire Planiol, tome III, pages   … et tome V, pages …). Les magistrats bretons ne décolèrent pas, et insultent les français …. sans aucun résultat : malheur aux vaincus !

LE MEPRIS DEVELOPPE PAR LA FRANCE A L’ENCONTRE DE LA BRETAGNE, DES BRETONS, DE LEUR LANGUE.

Tout pays qui perd son Etat, son armée, son gouvernement, est condamné à être  » grignoté  » par celui qui s’en est emparé (Tibet, Sahara Occidental, Sahara du sud, …… la liste est interminable). Ce  » grignotage  » va jusqu’à la dissolution complète du peuple envahi.En Bretagne, la France tombe sur des  » os « , inattendus, plus résistants que ce ce qu’on dénomme aujourd’hui du béton armé. La Bretagne oppose – contrairement à ce que l’on croit – une RESISTANCE FEROCE aux empiètements français de 1514 (décès d’Anne de Bretagne), à 1789, année de son écrasement total. ( Bref mais correct résumé de cette résistance dans Skol Vreizh, pages …….; le reste est COMPLETEMENT EXPOSE dans les thèses précitées, et dans Planiol). S’agissant de la langue, les Français, qui du temps de l’indépendance ne se privaient pas d’égratigner durement les Bretons, mais ne touchaient pas à leur langue, se mettent ouvertement à la mépriser, d’une manière de plus en plus incisive, qui devient, à leurs yeux, une langue de sauvages.

COMMENT LA LANGUE DES BRETONS, CELLE DE LA  » MATIERE DE BRETAGNE « , DE NOBLE, DEVIENT IGNOBLE POUR LES FRANCAIS.

La littérature sur l’évolution du sujet – à condition de la rechercher, ce qui demande beaucoup d’années et de recoupements avec les recherches des autres historiens -, est relativement abondante.

Cela commence dès François Ier, devenu duc de Bretagne par son mariage avec Claude, puis père de l’héritier légitime du Duché (il cesse de porter le titre de Duc du jour où il accède au trône de France, le 1 er janvier 1515 (voir Mélennec, mémoire de DEA, page …), puis s’intitule  » père et légitime administrateur des biens de son fils, héritier du Duché « ). Devenu roi, François premier – peut- être au cours d’un voyage en Bretagne -, éprouva le besoin de d’informer sur cette langue étrange, qui ne ressemble à aucune autre. Un chevalier Breton, fort ému, les larmes aux yeux s’avança et, avec une immense fierté, exposa au (triste) sire que sa langue était la plus vieille de l’humanité, si noble, que les anges du paradis la parlaient, et que le Christ sur la croix s’exprimait en breton. Telle était, en effet, le trouble que l’amour de leur langue engendrait dans leur esprit ( écouter l’émission sur « le bêtisier des langues, sur lumière 101). François I er répliqua, sarcastique :  » Celà ne m’étonne pas : il était cloué sur la croix entre deux larrons, il fallait bien qu’il leur parle dans leur langue, s’il voulait se faire comprendre !  »

Nombre de Bretons ont l’épiderme si sensible, lorsqu’il s’agit de leur pays et de leur identité, que leur émotion reste profonde, cinq siècles plus tard, lorsqu’ils lisent cette anecdote, rapportée, en particulier, par Le Menn (……), et par Skol Vreizh (…..). C’est comme si C’EST A EUX que cette insulte est faite. Les Français, imbus de ce qu’ils croient, les fanfarons, être leur supériorité, ne peuvent comprendre que nos réactions soient celles-là, si longtemps après (les kapos bretons ne sont pas concernés par cette remarque : ce ne sont pas des êtres humains, mais des bêtes).

Jean de Léry (1536 – 1613), calviniste de retour du Brésil, n’ayant, selon ses propres termes que la peau et les os, quittant la Basse – Bretagne qui l’a accueilli et permis de revenir à la vie, brosse de la langue des Bretons un portrait fort peu flatteur :

 » Nos marins, quittant cette ville de Hennebont pour retourner dans leur pays de Normandie, et nous aussi, pour nous ôter de ces Bretons bretonnants, le langage desquels nous entendions (nous comprenions) MOINS QUE CELUI DES SAUVAGES AMERICAINS que nous venions de quitter « . (Jean de Léry, Histoire d’un voyage en terre de brésil, Le livre de poche, Paris 1994, page 546).

A cette époque, en France, depuis longtemps, breton rime avec larron :  » point de breton – dit – on, point de larron « !

La machine marche maintenant toute seule : par les vertus si minables des Français, nous entrons en enfer : la langue bretonne est une langue de sauvages, jusqu’au célèbre Mélenchon, et bien au delà (voir ci-après).

– Gilles de KERAMPUIL, cathéchisme (1568) : » L’idiome breton, est un langage VULGAIRE, PROLIXE, RUDE, et MAL POLI en sa diction « .

– Père CAUSSIN, confesseur de louis XIII et de Richelieu :  »  La population quimpéroise articule on ne sait QUELS SONS BARBARES, plutôt qu’elle ne parle «  (!)

(D’autres citations seront lues plus loin).

Ces propos n’entament nullement la fierté des Bretons, toujours aussi méprisants à l’égard des Français et de leur langue (Skol Vreizh, page 376) :

– Guy Autret de Missirien (1599 – 1660) : » Cette langue ( = la langue bretonne) est primitive ( = très vieille), ET LA PLUS ANCIENNE DE L’EUROPE, ayant sa prononciation, (son) idiome, et (son) caractère tout particulier « .

– Turmel, originaire du Faou, surnommé  » le Cicéron breton « , est raillé par les imbéciles. Le grand historien Lobineau (  ) écrit à ce propos : » Une telle épithète ne surprendra que ceux que leur ignorance porte à regarder le breton comme un jargon misérable; mais ceux qui ont quelque teinture de cette ancienne langue des Celtes, sont convaincus qu’elle est susceptible d’ornements, de figures et des plus grands mouvements, et par conséquent très propres à l’éloquence « .

IV – LA  » REVOLUTION « . L’OEUVRE  » CIVILISATRICE  » DU PAYS AUTO-PROCLAME  » DES DROITS DE L’HOMME « , PENDANT ET APRES LA REVOLUTION EN BRETAGNE. LE LAVAGE ET LA TRITURATION DES CERVEAUX.

Comment le pays auto-proclamé  » des droits de l’homme  » a pu détruire entièrement une langue et une culture, s’affirmer à la face du monde comme  » l’inventeur  » des droits de la personne humaine – alors que l’histoire des droits de l’homme commence en Mésopotamie (voir sur Google : le  » cylindre  » de Cyrus II, le code d’Hammourabi, etc.), effacer les traces de ses méfaits, et donner au monde des leçons de morale – jusqu’à M. SARKOSY, qui n’ose plus le faire, depuis peu ! -, c’est ce que nous allons voir maintenant.

A – LES INSULTES FRANCAISES RACISTES CONTRE LA LANGUE DES BRETONS.

(Les incroyables citations ci-après seront toutes référencées; les (très) rares lecteurs que le travail n’effraie pas, pourront les authentifier ailleurs, dans des ouvrages qui seront précisés. Ceci n’est qu’une synthèse abrégée).

Le florilège est abondant, et scandaleux par sa violence. On en éprouve aujourd’hui un sentiment de vomissure : comment des Français ont-ils pu tomber si bas ?

– 1788 – 1789. A la fin de l’ancienne monarchie, les Bretons, à force de résistance opiniâtre, acharnée, jamais en défaut, ont réussi à reprendre aux Français une grande partie de leurs Droits immémoriaux. CETTE NOTION EST INCONNUE EN BRETAGNE; on lira donc avec plaisir l’énorme livre de Jean Quéniart, professeur à l’Université de Rennes (La Bretagne au XVIII ème siècle; Ouest-France, Rennes, 2004, pages 113 et suivantes). On ne veut pas des Français en Bretagne : ils sont venus par la force, se sont emparés de tout, sans que jamais les Bretons y consentent. On le dit désormais à haute voix, car la monarchie y est réduite à quasi rien. Dupleix (voir Fréville) écrit, parlant de la Bretagne :  » Aucune de ces provinces (sic) n’a fait retentir le royaume de tant de débats; aucune N’A ATTAQUE AVEC TANT D’ACHARNEMENT QUE LA BRETAGNE LES REPRESENTANTS DE L »AUTORITE «  (de l’ « autorité  » d’occupation, s’entend).

Le pouvoir de Versailles abandonne la partie dans nombre de domaines :  La commission intermédiaire des Etats de Bretagne est devenue  » un agent d’exécution indépendant du pouvoir royal « ,  » l’instrument d’une AUTONOMIE PLEINE ET ENTIERE dans le domaine QUE LE POUVOIR CENTRAL A ABANDONNE AUX ETATS  » (Quéniart, page 128; Rébillon, page …). Chose incroyable, pour avoir été dissimulée jusqu’à aujourd’hui : les fonctionnaires français, en poste en Bretagne ONT PEUR, et rasent les murs. L’intendant français ( = le « préfet de région  » de l’époque), Bertrand de Molleville, s’estime  » dans l’impossiblité de faire respecter l’autorité du roi « , et même  » en danger de perdre la vie « .

Le chevalier de Mirabeau, inspecteur des milices des garde-côtes avait écrit en 1760, déjà :  » Tu serais étonné de ne pas entendre parler de l’intendant, COMME S’IL N’Y EN AVAIT PAS  » (!) (Quéniart, page 148).

En clair : LES BRETONS ONT REPRIS LA MAIN, et tiennent la dragée haute (très haute ! ) à ceux qui les ont envahis trois siècles plus tôt ! On se prend à espérer : les FRANCAIS, EN 1789, VONT-ILS VIDER LES LIEUX ? Telle est l’équation, comme elle se présente, à la veille de ce qu’on dénomme la  » Grande Révolution « , et qui est exprimée ici, peut-être pour la première fois. La Bretagne, accablée par la présence française, n’en pouvant plus des exactions  ce pays, VA-T-ELLE POUVOIR S’EN LIBERER ? Des français terrorisés, un Intendant qui craint pour sa vie, un roi qui ne peut plus se faire obéir : une partie importante de l’élite bretonne rêve que cela peut se produire d’un instant à l’autre. (Ah ! Quel bonheur d’avoir aujourd’hui en Bretagne un Jean Yves Le DRIAN, garant sacré de notre langue ancestrale et de notre intégrité territoriale, et qui garantit la libre circulation de TOUS les fonctionnaires, de quelque nationalité qu’ils soient ! Vive la noble Nation de Bretaigne, et ses nobles représentants, qui n’hésitent pas à entrer dans l’équipe de pédalos qui détruit la France peu à peu ! Et que ceux à qui çà ne plait pas, aillent, avec leur fleur de lys ….).

– 1789 – 1790 : LA BRETAGNE EST PRECIPITEE DANS L’ABÎME.

L’un des affronts les plus cuisants infligés à la Bretagne, passé à la postérité par son caractère intolérable, est le fait du Comte de Mirabeau (…), à la tribune de l’assemblée constituante, le 9 janvier 1790 (Michel NICOLAS, page 213). Les Bretons n’ont pas adhéré aux  » idéaux de la révolution « , comme on l’a dit et écrit par erreur : ILS LES ONT PRECEDES, puisque, depuis des générations, ils n’ont cessé de critiquer l’absolutisme, la corruption, les méthodes de la monarchie française (Voir : Mélennec, mémoire de DEA, page 33; A. Le Moy, Remontrances du Parlement de Bretagne, Paris, 1909, dans lesquelles les Bretons se montrent extrêmement hardis dans la critique du gouvernement français; Quéniart, pages 111 et suivantes).

EN REVANCHE, il n’a jamais été question, pour eux, en proposant des réformes radicales au club breton – dont on dit qu’il fut la préfiguration du club des Jacobins -, que la Bretagne soit réduite à une région-croupion du royaume de France, ni qu’elle en fasse partie, de quelque manière que ce soit, ni qu’elle soit assujettie aux lois françaises (lire dans Mélennec, DEA, page 38), la déclaration solennelle du Procureur des Etats de Bretagne, qui affirme hautement que si les Bretons acceptent de reconnaître que le roi de France est aussi leur roi – parce qu’ils consentent qu’il en soit ainsi -, l’union à la couronne  » n’a pas assujetti (les Bretons) aux lois de la France « , et que  » JAMAIS ILS N’ONT PRETENDU ( = accepté ou envisagé) soumettre (aux Etats généraux de France) LEUR CONSTITUTION PARTICULIERE « . (Tiens donc ! Mais où est passé l’homme de la situation : Jean Yves …. LE DRIAN ?). (En réalité, les Bretons s’abritent derrière ces formules prudentes, car ils ne disposent pas de la force pour faire la démonstration musclée de ce qu’ils pensent : le roi de France n’a jamais cessé d’être pour eux un roi ETRANGER; simplement, le couteau sous la gorge, ils font comme si … S’il advenait qu’un Breton exprime ouvertement sa répulsion ou sa haine pour ce roi étranger, considéré selon la religion monarchique comme de droit divin, et même comme un quasi-dieu, il serait conduit sans aucun doute à l’échafaud; aussi les remontrances les plus virulentes du Parlement de Bretagne à l’encontre du gouvernement étranger qui sévit en Bretagne s’abritent-elles, dans tous les cas, derrière des formules en apparence très respectueuses, mais qui ne traduisent en rien un quelconque respect à l’égard du roi du pays voisin).

Les Bretons délèguent donc à Paris des députés, pour signifier aux Français que s’ils ont accepté d’envoyer des délégués aux Etats généraux du royaume en 1789, c’est de leur libre volonté, ET QU’ILS ENTENDENT RESTER MAÎTRES CHEZ EUX, leurs droits étant INVIOLABLES (c’est le terme qu’ils emploient depuis toujours, spécialement en 1789 et en 1790), et que LES DEUX TIERS DES COMMUNES bretonnes se sont prononcées dans ce sens (Mélennec, idem, page 34). (Nota : quelle rectification cruelle pour les ignares qui pensent que 1789 a été une folle embrassade brito-française ! C’est ce qu’on enseignait dans les lycées bretons dans ma jeunesse).

La diatribe du comte de Mirabeau, monté à la tribune, d’une insolence grossière, à l’image du personnage, est particulièrement humiliante, honteuse, INSUPPORTABLE : les Bretons sont traités de PYGMEES (ce qui est certainement faux en 1789, ce qui est certainement vrai en 2010, l’esclavage ayant produit ses effet depuis plus de deux siècles) :

 » Eh ! QUE SONT TOUS CES EFFORTS DE PYGMEES, qui se raidissent pour faire avorter la plus belle, la plus grande des révolutions, celle qui qui changera la face du globe, le sort de l’espèce humaine ? …. »QU’ILS OBEISSENT A LA NATION (française, bien sûr) QUAND ELLE LEUR INTIME SES ORDRES ! » Vous êtes Bretons ? LES FRANCAIS COMMANDENT « .

Imagine-t-on une impudence pareille ? LES BRETONS doivent O-BE-IR aux Français, parce que ceux-ci détiennent la force !  On se croirait au Conseil régional de Bretagne en plein 21 ème siècle ! Ou à Vichy du temps de l’occupation de la France par les Allemands !

Les déclarations du Procureur des Etats de Bretagne, le comte de Botherel, l’un de nos grands hommes, défenseur acharné de la Bretagne, sont aujourd’hui facilement accessibles en librairie : de bonnes lectures en perspective pour ceux qui étalent leur savoir dans les blogs, et qui n’ont RIEN LU (sauf M. Cornette, bien sûr !) ( Botherel, Protestations adressées au roi et au public, Le Releg-Kerhuon, Editions An Here, octobre 2000, 192 pages).

LA CUREE CONTRE LA BRETAGNE, LES BRETONS, LA LANGUE BRETONNE, VA SUIVRE.

La Bretagne, en tant qu’entité politique, est SUPPRIMEE. Le pays, sans consultation des populations ni de leurs représentants, est divisé en « départements « . Les Etats de Bretagne sont dissous; le Parlement est ajourné. Les mots Bretagne et breton disparaissent même de la langue administrative (Abalain, page 40). Bien entendu, ELLE N’A PLUS LE DROIT DE S’INTITULER NATION ; les révolutionnaires, à coups de lois et de décrets imaginent, chose à peine croyable, en avoir créé une autre !

La répression linguistique va bientôt se manifester au grand jour. Cette répression, écrit Hervé ABALAIN, docteur d’Etat, professeur à l’université de Bretagne occidentale, dans son excellent livre sur L’histoire de la langue bretonne (Jean-Paul Gisserot, Luçon, 1995)  »  va durer AU MOINS JUSQU’AUX ANNEES 1950 « . (Honte aux kapos, qui ignorent cette horreur !). C’est, dit le même auteur, UN LINGUICIDE.

UN LINGUICIDE : l’assassinat pur et simple, l’éradication totale de la langue de nos pères, de nos grand-pères, de nos aïeux, telle est bien la monstrueuse et horrible entreprise que met en place le pays LIBERTICIDE qui aura le génie de faire croire au monde qu’il inventé les  » droits de l’homme « , ceci pendant plus d’un siècle et demi ! Et qui continue à se dérouler sous les yeux du Monde, malgré les condamnations sévères de l’ONU et des Instances internationales. Un long calvaire prend naissance, jusqu’à aujourd’hui.

– 1791. Talleyrand, à l’assemblée nationale, propose d’anéantir ce qu’il dénomme des  » dialectes  » :

 » Cette foule de dialectes corrompus, derniers restes de la féodalité, sera contrainte de disparaître : la force le commande « .

– 1793. Bertrand BARRERE, membre du Comité su salut public, organe de gouvernement révolutionnaire mis en place par la Convention nationale en avril 1793, se taille une part magistrale dans la politique qui va devenir celle de  » LA  » France. Tout lui est bon pour convaincre que les idiomes barbares doivent disparaître de la surface de la terre :

 » Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, l’émigration et la haine de la république parlent allemand,la contre-révolution parle italien, et le fanatisme parlent basque.

 » CASSONS CES INSTRUMENTS DE DOMMAGE ET D’ERREUR…. Dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale,….. c’est trahir la patrie  » (Claude Hagège, Le français, histoire d’un combat, le livre de poche, Paris, 1996, page 82).

La démocratie ? Laquelle ? Celle des coupeurs de têtes, qui vont assassiner plusieurs centaines de milliers de personnes en quelques années ? Celle des malades mentaux qui envoient à la guillotine sans jugement, sans procès, par milliers, des innocents, en particulier des femmes et des enfants ? Celle des prévaricateurs, des nouveaux profiteurs qui, sous couvert de « révolution  » accumulent des fortunes phénoménales, aux dépens de ceux qui en sont dépossédés ? Celle dans laquelle le PEUPLE, DEVENU SOUVERAIN NE VOTE PAS et n’est consulté SUR RIEN ! Est-il possible d’avoir grugé les Français d’une manière aussi grossière ? Le suffrage universel, d’ailleurs plus que frelaté jusqu’à aujourd’hui, ne sera donné en pâture aux badauds, qu’en 1848. Et le merveilleux pays des droits de l’homme, ne l’accordera aux femmes, qu’en 1944, bien après la Turquie, l’Islande, et une foultitude d’autres pays !

 » C’est avec le bas-breton, CET INSTRUMENT BARBARE DE LEURS PENSEES SUPERSTICIEUSES que les prêtres et les intrigants les tiennent sous leur empire, dirigent leur conscience … « 

– L’ABBE GREGOIRE, dans son célèbre rapport du 30 juillet 1793, propose un programme hallucinant : TUER les langues des  » provinces « , au nom de la morale, de l’émulation, de l’éducation publique, de l’avidité d’apprendre les connaissances  » utiles  » (sic !) :

 » Comme une douce rosée ….. disparaîtront les jargons locaux, les patois de six millions de français ( bien plus, en réalité !), qui ne parlent pas la langue nationale … il est plus important D’EXTIRPER CETTE DIVERSITE D’IDIOMES GROSSIERS, QUI PROLONGENT L’ENFANCE DE LA RAISON ET LA VIEILLESSE DES PREJUGES  » (Histoire du français, chapître 8, Google, page 4).

C’est à ce même abbé Grégoire que l’on doit, entre autres, cette perle magnifique :

 » … Les NEGRES DE NOS COLONIES, DONT VOUS AVEZ FAIT DES HOMMES (!), ont une espèce d’idiome pauvre comme celui des Hottentots  » (!)

Comme une douce rosée ! L’asile, la prison et l’échafaud ne sont pas loin : l’abbé ne les connaîtra point. Après des aventures diverses, considéré comme ignoble et indigne par une grande partie de l’opinion (voir Google), il …….. (n’anticipons pas, l’histoire de la République des droits de l’homme réserve toujours des surprises réjouissantes !) Il mourut dans son lit. Comme Staline. L’un fut dénommé  » tête de fer « ; l’autre  » l’homme de fer « . Le premier a initié l’assassinat de plusieurs dizaines de langues, le second assassiné plusieurs dizaines de millions de personnes. C’est ainsi que, pour le bénéfice des badauds, on vous expose à l’admiration universelle dans des mausolées ou dans des temples. C’est ainsi que, pour les Français, l’abbé Grégoire est un héros. Et c’est ainsi que prend forme l’admirable oeuvre linguistique du pays de la Civilisation Universelle, que la France Eternelle entre au grand galop dans ce qu’elle va avoir l’audace incroyable de qualifier de  » Civilisation des droits de l’homme « .

– 1794 marque l’érection en véritable système l’éviction des langues locales autres que le français, l’inauguration de LA TERREUR LINGUISTIQUE, sous l’égide du paranoïaque ROBESPIERRE . Le décret du 20 juillet 1794 contient tous les éléments qui vont constituer la religion linguistique du pays des droits de l’homme, jusqu’à aujourd’hui.

– 1794 : La langue Universelle, ou la correctionnelle (Claude Hagège, Le français, page 86). La même année, la politique de persécution linguistique prend un tour aigu, sous l’impulsion du malade mental Robespierre. (A suivre).

Depuis des années, les Bretons vivent déjà en enfer.

LA DECISION DE DETRUIRE ET D’ERADIQUER L’IDIOME BRETON.

Il est nécessaire, ici, de faire un détour par la linguistique. Pour économiser vingt années de réflexions, écouter tout d’abord l’excellente émission de Jean Gilles MALLIARAKIS, consacrée, sur Lumière 101, au  » Bêtisier des langues « . Ce détour s’adresse particulièrement aux aimables  » contributeurs « de l’émission diffusée depuis peu sur lumière 101, intitulée  » La Bretagne assassinée « . Quelques uns ont contribué avec pertinence, on les remercie vivement. D’autres, qui ont étalé leurs admirables connaissance des langues, relèvent de l’apprentissage de l’orthographe élémentaire, et des rudiments de la grammaire; (on n’ose parler de la ponctuation : passé un certain âge, on ne peut plus l’apprendre; cela est vrai pour tout, d’ailleurs, notamment les règles élémentaires de la courtoisie).

Le breton N’A JAMAIS ETE NI UN PATOIS, NI UN DIALECTE (au sens que les Français ont donné à ces termes pour attaquer et tenter de démanteler le breton) : c’est une LANGUE. Laissons madame Henriette WALTER, éminente linguiste, en particulier dans son remarquable livre Le français dans tous ses états ( Robert Laffont, Le livre de poche, Paris 1988), l’une de nos interlocutrices, faire elle-même ces rappels, destinés aux ignares, sur ce qu’est une langue, et sur ce que sont les patois, en particulier, selon son excellente formule, désormais célèbre en Bretagne, et qui nous a réchauffé le coeur : « Le français n’est qu’un patois qui a réussi », comme Pennoad, qui a écrit : « Le français est l’idiome le plus minable d’Europe ».

De lire ces propos simples, qui détruisent en quelques lignes toutes le sottises enseignées par le pays des droits de l’homme pendant deux siècles pour magnifier SA LANGUE UNIVERSELLE : c’est à tomber sur le derrière ! Faisons le avec joie.

 

Le français est proclamé  » langue universelle « . Plus ridicule,  » langue de la liberté « , par décret de la Convention (!). Pourtant, en 1789, 15 départements seulement parlent le français (rapport de l’abbé Grégoire) – qui n’est nullement la langue nationale, mais celle de ceux qui connaissent la littérature, la langue de la cour, la langue des salons et de l’administration. Ce qui représente un nombre de millions d’habitants très peu élevé, compte tenu de la population globale du royaume de France (la Bretagne, rappelons-le, est qualifiée, jusqu’à la fin de l’ancien régime monarchique de  » Province réputée étrangère  » (ce qu’elle est à l’époque, comme aujourd’hui, sauf que le gouvernement royal reconnaît sans aucune difficulté (voir dans Google : province réputée étrangère).

B – LA COLONISATION DE LA BRETAGNE, DERNIERE RESERVE DES HOTTENTOTS, DES HOMMES DE CRO-MAGNON, DES HUMANOIDES ECHAPPES DE LA PRE-HISTOIRE, ET AUTRES ESPECES INFRA-HUMAINES, DANS UN MONDE BAIGNE DE LUMIERE, DE RAISON ET DE PAIX, PAR LA VERTU DE LA FRANCE, INVENTRICE DES DROITS DE L’HOMME.

Envahie par les armées étrangères en 1488 et en 1491, privée de sa vieille dynastie, de son premier ministre, de son gouvernement, pillée de sommes énormes provenant de ses revenus fiscaux, contrainte de payer à la puissance occupante des contributions illégales, directes et indirectes (le racket fiscal opéré en Bretagne, de 1514 à 1789, totalement inconnu des Bretons d’aujourd’hui, a été très bien étudié par Planiol (tome …, pages…, Bonvallet et d’autres auteurs, contrairement aux saignées opérées par les guerres absurdes dans lesquelles les Bretons ont été jetés malgré eux, ponctionnée d’hommes pour combattre dans des guerres qui n’étaient en rien les siennes (200 000 jeunes tués de 1914 à 1918, une fraction très importante de notre population active), ou pour peupler la marine française, empêchée à partir de Louis XIV de commercer librement avec ses clients traditionnels (l’Angleterre, la Hollande …), exploitée dans ses ressources de toutes les manières possibles, gouvernée quasi-exclusivement dans les fonctions importantes, y compris spirituelles (gouverneurs militaires ou « gauleiters « ; gouverneurs civils ou intendants; évêques et abbés) par des étrangers, humiliée d’être sous la dépendance d’un pays détesté, la Bretagne a été une authentique colonie sous la monarchie française.

Mais celà n’était encore rien, puisqu’elle disposait d’institutions propres, et qu’à force de résistance, elle avait reconquis son autonomie ADMINISTRATIVE après la mort de Louis XIV, survenue en septembre 1715 ( Planiol, …. Quéniart pages …). Peu d’auteurs ont, à ce jour, osé décrire ce qui se passe en Bretagne à partir de 1789, si ce n’est par fragments, toujours avec une prudence de Sioux, la  » religion  » française inspirant encore une trouille sacrée en Bretagne. Saluons au moins DEUX EXCEPTIONS : l’ouvrage publié par Skol Vreizh en 1996; le livre bleu, maintes fois cité, accessible sur la site  » Yann Fouéré Actualités « , puis sur la toile.

Le discours linguistique est pire que colonialiste. La France se boursouffle de sa langue, à laquelle elle prête des qualités qu’elle n’a certes pas, même si elle est aussi estimable que les autres :

– Le français est proclamé la plus belle langue du monde, la plus mélodique, la plus riche, la plus mélodieuse, la plus subtile;

– Le français, depuis le médiocre discours de Rivarol (voir Google), primé par l’académie de Berlin, est censé être la langue la plus claire du monde; tous connaissent la phrase ridicule :  » ce qui n’est pas clair n’est pas français ».

– Seul le français, parlé par une minorité d’habitants de l’ex-royaume de France, a le droit d’être appelé une LANGUE; il devient même  » notre langue « ; tout ce qui n’est pas français devient des patois, des idiomes féodaux

– Le français devient  » LA LANGUE DE LA LIBERTE  » (!) Barrère (voir ci-dessus) proclame, en 1793 :  » Chez un peuple libre, LA LANGUE DOIT ETRE UNE, ET LA MEME POUR TOUS « .

– Pire : elle est la langue des langues, la langue des langues. Rivarol va jusqu’à jusqu’à écrire :

 » Sûre, sociale, raisonnable, ce n’est plus la langue française, C’EST LA LANGUE HUMAINE (!) »

Or, cette langue de l’Univers est assez peu parlée. Même s’il est vrai qu’elle est devenue la langue de l’élite intellectuelle européenne, nous avons dit qu’elle n’est connue – très imparfaitement – que dans quinze départements (selon le rapport même de l’abbé Grégoire), et que, dans toute l’Europe, elle n’est parlée que par cinq millions de personnes, France comprise. Qui plus est, en 1882, avant les lois sur l’enseignement laïque obligatoire, MOINS DE VINGT POUR CENT des habitants de l’hexagone parlent la langue française (Marina YAGUELLO, Catalogue des idées reçues sur la langue; Points Seuil, Paris, 1988 : livre INDISPENSABLE).

LA BRETAGNE, UNE RESERVE  D’INDIENS, DE BOUSEUX, D’ARRIERES, (DE PLOUCS, en un mot), A REDUIRE ABSOLUMENT PAR LA COLONISATION.

– 1831 : MICHELET, le créateur de la théorie de la France, lumière du monde et phare de l’Univers :

 » La Bretagne EST UNE COLONIE comme l’Alsace et les Basques, PLUS QUE LA GUADELOUPE  » (!)

Le même ose écrire cette chose obscène, en 1846, dans le journal Le Peuple :

 » Le jour où, se souvenant qu’elle fut ET QU’ELLE DOIT ETRE LE SALUT DU GENRE HUMAIN (!), la France s’entourera de ses enfants, et leur enseignera LA FRANCE COMME FOI ET COMME RELIGION (!!!!), elle se retrouvera vivante et solide comme le globe « .

– 1831 : Auguste ROMIEU, sous préfet de Quimperlé :

 » La Basse – Bretagne, je ne cesserai de la dire, est UNE CONTREE A PART, et qui n’est plus la France  » .

(Nota : ce brave homme ne croit pas si bien dire : c’est le pays des Hottentots, des singes préhistoriques, des hommes de Cro-Magnon; pourquoi donc ne le dit-il pas ?).

Le même :

 » Exceptez-en les villes, le reste devrait être soumis à une sorte de régime COLONIAL  » (!)

– 1841. Lettre de R.A. HAMON, secrétaire particulier de Guizot, au rédacteur de l’Union (Skol Vreizh, page 450) :

 » La Bretagne forme, pour ainsi dire, une Nation distincte : moeurs, coutumes, langage, TOUT Y DIFFERE DU RESTE DE LA FRANCE. Nous avons presque à CIVILISER CETTE PROVINCE « ... (Comme les nègres d’Afrique ?).

C’est exact, pour le principal : LA BRETAGNE N’EST PAS LA FRANCE; ces deux pays sont résolument étrangers l’un à l’autre; la France est un pays OCCUPANT, rien d’autre.

C – L’IGNOMINIE : LES PROCEDES INFAMES MIS EN OEUVRE PAR PAYS DES DROITS DE L’HOMME.

La France a-t-elle accompli le miracle de transformer les nègres en hommes ? Elle va faire mieux : ELLE VA TRANSFORMER LES BRETONS EN ANIMAUX.

Un chapître particulier sera consacré à la destruction des cerveaux bretons par les procédés dénommés aujourd’hui  » le lavage des cerveaux « . Il n’est question ici QUE de la destruction impitoyable de la langue bretonne. Même observation : de nombreuses citations complèteront peu à peu cet exposé. Votre stupeur et votre dégoût vont aller en augmentant : âmes sensibles, s’abstenir.

– 1831. Les Préfets (français) du Finistère et des Cotes du Nord claironnent :

 » Il faut, par tous les moyens possibles, favoriser l’APPAUVRISSEMENT, la CORRUPTION du breton, jusqu’au point où, d’une commune à l’autre, ON NE PUISSE PAS S’ENTENDRE ( = se comprendre) …. Car alors la nécessité de communication OBLIGERA LE PAYSAN A APPRENDRE LE FRANCAIS. Il faut, ABSOLUMENT, DETRUIRE LE LANGAGE BRETON « .

– 1845 : LE SOUS-PREFET (français) DE MORLAIX, s’adressant aux instituteurs du Finistère : »

 » Surtout, rappelez-vous, messieurs, que vous n’êtes établis QUE POUR TUER LA LANGUE BRETONNE  » (!).

– 1846 : LE GENIAL PREFET (français) DES COTE-DU-NORD écrit :

 » Nos écoles, dans la Basse-Bretagne, ont particulièrement pour objet DE SUBSTITUER LA LANGUE FRANCAISE AU BRETON « .

D – LE  » TOURNANT  » EFFRAYANT : LE MINISTERE COMBES.

Fanch Broudic a écrit un livre admirablement documenté sur ce thème. Les injures contre les Bretons, leur clergé, leur langue, dépassent l’entendement. On a peine à croire qu’elles soient sorties de la tête d’êtres humains, tant elles sont abjectes. Nous renvoyons à ce livre, publié en 1997 par Coop breizh, sous le titre L’interdiction du breton en 1902. Livre sûrement délicieux pour deux de nos héros nationaux : messieurs Le Drian et Poignant.

Continuons :

– 1905 : Le ministre de l’intérieur (français encore ! ), ayant qualifié le breton de  » barbare relique d’un autre âge « , l’inspecteur général Carré (français aussi), commente :

 » Ils ne se franciseront pas tout seuls « .

( Le malheureux ! En 2010, les Bretons, ces misérables indécrottables, ne sont toujours pas français );

 » Il y a un intérêt de premier ordre à ce que les Bretons comprennent et parlent LA LANGUE NATIONALE « 

Autre bévue : le français est la langue nationale des français, non des Bretons !

 » ILS NE SERONT VRAIMENT FRANCAIS QU’A CETTE CONDITION  » (!)

(Toutes ces citations peuvent être retrouvées sans peine dans Skol Vreizh, pages 512 et suivantes; ne les cherchez pas dans le livre de M. Cornette : sauf erreur de ma part, ces fadaises n’ont aucun intérêt pour lui : les Grands Auteurs ne s’attardent pas à de telles babioles : il est mûr pour l’Institut. Mais ces messieurs ont tort : aux yeux de leurs compatriotes, ils sont disqualifiés. Définitivement.

V – L’EPOQUE « MODERNE  » : LA POURSUITE IMPITOYABLE DE L’ERADICATION DE LA LANGUE BRETONNE. L’INERTIE CRIMINELLE DES  » ELUS  » BRETONS. LA SOTTISE HALLUCINANTE ET REACTIONNAIRE DES  » POLITIQUES  » FRANCAIS. DE MIRABEAU à  MELENCHON.

Les Français, qui se sont levés en masse contre la destruction des statues des Boudah d’Afganistan – avec raison, sans aucun doute -, sont-ils enfin satisfaits du crime linguistique et culturel réalisé en Bretagne ? Certes non ! Le peu qui reste doit, maintenant, comme les banlieues, être nettoyé au  » Karcher « . Spécialistes avérés de l’autodestruction –  » lesBretons, m’a dit il y a longtemps un conseiller régional de Bretagne – il s’agit de Gérard Gautier -,  SONT LEURS PIRES ENNEMIS  » -, ils nourrissent en leur sein des complices très déterminés.-

– 1920 : Yves Le Febvre :

 » Le maintien de la langue bretonne est un double mal pour la France et pour la Bretagne. C’est un mal pour la France, dont cette survivance retarde l’unité, et amoindrit par contrecoup le pouvoir d’extension et de rayonnement. C’est un mal pour la Bretagne, qu’elle PRIVE D’HOMMES QUI EUSSENT ETE UTILES ET GLORIEUX  » (!)

-1920 : le même :

 » Le jour viendra, nous l’espérons, où tous les Bretons sauront écrire et parler le français « .

Remarque du bon docteur : c’est loin d’être le cas, si l’on en juge par le nombre INSENSE de fautes d’orthographe, de style, de syntaxe, lors du glorieux débat sur  » La Bretagne assassinée « . Et encore : les individus qui profèrent ces âneries ne sauront jamais écrire le breton, trop subtil pour eux.

– 1925 : Anatole de MONZIE, ministre de l’instruction publique :

 » Pour l’unité linguistique de la France, LA LANGUE BRETONNE DOIT DISPARAÎTRE « .

Cette homélie a été prononcée lors de l’inauguration du pavillon de Bretagne dans l’exposition universelle de 1925. Quels c…, ces Bretons ! De Monzie était-il le cousin – par la pensée – de madame Françoise Morvan ?

– Albert DALIMIER, ministre du travail et …… de la prévoyance sociale (!) :

 » La seule réponse à faire aux revendications bretonnes : EMPRISONNER TOUS CEUX QUI LES FORMULENT  » (!)

Nota : Dalimier est primé – avec Mélenchon pour l’attribution du prix Nobel, section spéciale des super-génies. Ici, ce sera à titre posthume.

LES BRILLANTS RESULTATS DE LA POLITIQUE  » CULTURELLE  » en Bretagne, approuvée par un certain nombre de complices bretons (Voir l’émission  » La Bretagne assassinée « , sur Lumière 101, et les brillants commentaires – bretons – sous cette émission).

– 1932 : Radio-France-Londres, qualifiant la création d’une école où la langue bretonne est enseignée et utilisée :

 » Afin de favoriser les menées RACISTES et AUTONOMISTES, il a été ouvert à Ploermel un collège destiné aux instituteurs bretons « . (!)

Dans le même temps, la France, qui continue à coloniser à tout va, enseigne, de la manière la plus glorieuse qui soit, que les ancêtres de ces hommes inférieurs que sont les colonisés, sont les descendants des Gaulois, et s’efforce, comme en Bretagne, d’éradiquer les langues des Nations qu’elle a asservies.

– 1951 : un député socialiste, lors du vote de la loi DEIXONNE :

 » On veut nous apprendre le DIALECTE DES CAVERNES  » (!)

– 1960 : Raymond CARTIER, in  » Les 19 Europes « :

 » Ils vivaient dans leur langue PATAUDE, et leurs vêtements grossiers, COMME DES ESPECES DE BAS BRETONS « .

– 1967 : De Gaulle (qui n’en rate pas une, dans son style rance et ampoulé, du très mauvais Bossuet, est l’auteur de cette phrase innénarrable  » La France vient du fond des âges «  (!). En somme : elle n’a pas de début, elle existait avant d’exister; elle existait avant que l’histoire ne commence ! On voudrait le faire : ON N’OSERAIT PAS ! :

 » Vous invoquez l’exemple québécois. A quel titre ? Est-ce qu’on vous empêche, vous, de parler français ? »

– 1969 : Roger LORIENT, ministre de l’information :

 » Pour être comprise de tout le monde, l’émission en langue bretonne SERA DESORMAIS FAITE EN FRANCAIS  » (!)

Un autre cousin du génie Mélenchon, pour sûr !

– 1985 : Jean Pierre CHEVENEMENT,  » ministre  » de l’éducation nationale :

 » Bien sûr, le gouvernement REPRIME LA LANGUE BRETONNE. Mais qu’importe, PUISQUE LES BRETONS PARLENT LE FRANCAIS ! Ce n’est pas rendre service à des enfants que de les enseigner dans une langue qui n’a pas d’avenir « .

Quel c .. !

– 1972 : Georges POMPIDOU, président de la république (française, bien sûr) :

 » Il n’y a pas de place pour la langue bretonne, dans une Europe que la France est appelée à marquer de son sceau « .

– 1985 : Jean DUTOURD, France-Soir magazine, novembre) :

 » M. Lang a créé un Capes de PATOIS BRETON. Pourquoi ne pas créer un Capes de mendicité ? »

(On dit que Jean DUTOURD s’est vu décerner, par un quarteron d’admirateurs, le Capes pour débiles mentaux. Je n’ai pas vérifié cette information).

– 1996 : Monique ROUSSEAU, député RPR du Doubs :

 » Au 43 ème concours de l’Eurovision, qui vient d’avoir lieu en Norvège, la France a présenté une chanson bretonne …. IL EST CHOQUANT DE VOIR LA FRANCE REPRESENTEE PAR LE BRETON « .

(Une comparse de celle qui suit).

– 2000 : Françoise MORVAN, philosophe (?) :

 » Pourquoi sauver une langue qui ne leur servirait jamais à rien ? »

Nota : Les pyramides d’Egypte, les temples d’Angkhor, stricto-sensu, ne servent à rien. Sauf à faire partie du patrimoine de l’humanité. Suggestion hygiénique : y installer des water-closet (ou des pissotières), pour en accroître la  » fonctionnalité « . Ce serait très utile pour les vieilles prostates. Demandez donc à M. Le Drian !

– 2008 : Christine Albanel, ministre (française) :

 » Le gouvernement ne souhaite pas modifier la constitution dans un sens qui permettrait de ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires  » (Sénat, travaux parlementaires, compte rendu analytique officiel du 13 mai 2008).

(On sait que la constitution française a été révisée; non sans une grande fermeté, on a prévenu M. Le Fur et ses amis (site Errances, les réformettes …) – que nous assurons de notre sympathie -, que les naïfs bretons allaient être roulés : ils l’ont été; mais ils recommenceront, bien sûr, à vouloir être trompés, car C’EST LEUR DESTIN NATUREL).

– 2008 : Jean-Luc Mélenchon, célèbre sénateur (français), ami invétéré du Tibet, admirateur de l’oeuvre civilisatrice de la Chine dans ce pays :

 » L’association Diwan … est une secte  » (!)

 » J’écris « pseudo langue bretonne, car ce qui est nommé de cette façon ….est une langue unifiée dont le vocabulaire et la grammaire FURENT FIXES A LA DEMANDE DE L’OCCUPANT NAZI en 1941 ….. par sa collaboration avec les tortionnaires de la Gestapo « . (Mélenchon, Il y a breton et breton).

Dis, tonton ? Et la collaboration de tes amis du KGB, de la Guépéou, de la Securitate ???? Et la destruction du Tibet par tes amis chinois ? Jamais entendu parler ? Et les 100 millions de morts et d’assassinés par ceux dont tu réclames l’héritage ? Dis, tonton, POURQUOI TU TOUSSES ?  Oui, POURQUOI TU TOUSSES ?

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Est-il nécessaire d’en rajouter ? Il faut mettre un terme à ces citations, qui vont devenir lassantes, tant elles sont horribles et répétitives. Plusieurs centaines d’autres sont en réserve.

Je n’ai cessé de le dire : LES BRETONS SONT RESPONSABLES DE CE QUI LEUR EST ARRIVE dans l’histoire. Ils sont responsables plus que largement de la déchéance de leur culture et de leur langue : la grande majorité d’entre eux ont laissé faire, et se vautrent dans leur défaite. C’est justice. Je l’ai dit : JE LE REDIS. J’ajoute : ils se sont enlevés le droit de se plaindre.

-VI – COMMENT LE PEUPLE BRETON, QUI VIENT DE SI LOIN, A-T-IL PU ROULER SI BAS  ? DE L’ART DES  » POLITIQUES  » DE SE VENDRE AUX ENCHERES AUX PLUS OFFRANTS.

LE RESULTAT GENIAL DE LA POLITIQUE LINGUISTIQUE DU PAYS DES DROITS DE L’HOMME.

La France n’est sans doute pas seule en cause dans la quasi-disparition du breton. Il faut faire la part de l’évolution naturelle des choses et du monde, du recul des langues peu répandues devant les monstres que sont par exemple, l’anglais et l’espagnol. Ceci mérite un article spécial, qui n’a pas sa place ici.

MAIS IL EST HORS DE DOUTE QUE L’ASSASSINAT DE LA LANGUE BRETONNE EST LE FAIT DE LA FRANCE, et de sa monstrueuse  politique d’écrasement des cerveaux. De petits pays comme la Flandre montrent qu’une langue peut parfaitement être défendue, avec succès, si la population ne se laisse pas faire, surtout si l’Etat dont elle dépend n’est pas totalitaire. Que serait-il advenu de la langue flamande en Belgique, si la Flandre avait eu le malheur de se trouver sous un rouleau compresseur comme la France ?

En 1886, la langue bretonne était parlée par plus de deux millions de personnes, soit la QUASI-TOTALITE de la Basse-Bretagne. En 2010, il reste 200 000 brittophones ! Encore un exploit phénoménal du pays des droits de l’homme … ( A suivre).

QUE FAIRE DES CRETINS ? Problème insoluble? Mais non ! Impossible n’est pas français ! De Dutourd, l’inventeur du Capes de mendicité, on a fait un académicien. De Mélenchon, le Cher Grand Ami des Bretons et des Tibétains, le génie qui a découvert que le breton est une création des nazis, et que l’école Diwan est une secte, on a fait un sénateur. Puis un député européen. On parle de lui pour …… le prix Nobel. De quoi ? On ne sait pas encore, on trouvera, car, en effet, rien n’est impossible en France, pays dans lequel les trois quarts au moins des membres du gouvernement sont des pédalos, ou des brêls. D’aucuns envisagent de créer une section spéciale : celle des plus gros coefficients intellectuels de l’humanité. De l’abbé Grégoire, théoricien hargneux et haineux de la destruction des langues, dont les cendres ont été transférées au Panthéon, temple des héros de la République française, en 1989, à François Mitterrand et autres Hollandes, que de héros ! François Mitterand, sentant sa mort prochaine, a voulu faire un pied de nez à la République, lui qui n’a jamais été républicain, en confiant le discours qu’il devait prononcer, à Jacques Lang; en présence du doux, timide et sympathique Monseigneur Gaillot, l’ami des pauvres et des indigents. De Mirabeau, autre ami grandiose des Bretons, que l’on avait  » empanthéoné  » pendant quelque temps, dont on a extrait les reliques – non sans brutalité, dit-on -, pour les  jeter ailleurs. Lorsque ces appendices que l’on dénomme des couilles, auront repoussé à ceux des Bretons qui nous déshonorent, on espère que la république bretonne exigera que Grégoire soit également extrait de son caveau, et jeté à la poubelle. Par bonheur, la jeunesse bretonne découvre son histoire, et se prend résolument en mains.

Que sera la Panthéon breton, lorsqu’il sera créé ? J’ai dit que je ne vois qu’un lieu qui soit digne de cela : la cathédrale de Nantes. Nantes, ville enfin libérée, comme elle le fut par la Duchesse, de retour de France, quelques mois après le décès si opportun de son deuxième mari, feu le roi de France Charles VIII, en octobre 1498.

A ce stade de la rédaction de cet article, non terminé, des lettres me parviennent, témoignant stupeur, peine, humiliation, à la lecture de ces faits et citations racistes anti-bretons, fruits de la révolution dite des « droits de l’homme ».

On ne savait pas ? Presque tout cela est connu depuis plusieurs dizaines d’années, au moins par les historiens bretons, qui ont accès aux mêmes sources que moi.  Nous ne faisons que reprendre ce que tout breton normalement constitué SAIT. Nombre de ces citations ont été publiées. Qu’ont-ils fait de leur honneur ?

LE PIRE, JE VAIS VOUS LE DIRE MAINTENANT …… C’est la cerise sur le gâteau.

Mais vous faudra attendre un peu, que cet article soit connu de toute la Bretagne qui pense, et qui réfléchit à son destin …

 

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SOURCES PRINCIPALES. Le temps m’a manqué pour compléter les références ci-dessu, à peine ébauchées. Cette brève bibliographie qui suit sera complétée très largement.

ABALEIN Hervé, Histoire de la langue bretonne, Editions Jean-Paul Gisserot, 1995.

AGENCE BRETAGNE PRESSE, Le bêtisier : à lire absolument, ce qui n’empêchera aucun breton de rester irrémédiablement et incurablement naïf.

BROUDIC Fanch, L’interdiction du breton en 1902, Editions Coop Breizh, Spézet, 1997.

CALVET Jean Louis, La guerre des langues, Pluriel, Paris, 1999.

CERQUIGLINI Bernard, La naissance du français, Que sais-je, Paris, 2007.

HUMBOLDT Wilhem von, Sur le caractère national des langues, Points, Paris, 2000.

CHRONIQUE DE SAINT-BRIEUC, par G. Le Duc et C. Sterkx, Paris 1972. Préface de Léon Fleuriot.

FLEURIOT Léon, Les langues en Armorique durant le premier millénaire de notre ère, Actes du 107 ème congrès des sociétés savantes, Brest 1982, Paris, 1984.

FLEURIOT Léon, Les origines de la Bretagne, éditions Payot, Paris, 1980.

GUYONVARC’H et LE ROUX, La civilisation celtique, Payot, 1995, pages 84 et suivantes.

HAGEGE Claude, Les rencontres de Force Démocrate, Paris, numéro 2, septembre 1996.

HAGEGE CLaude, Le français, histoire d’un combat, Le livre de poche, 1996.

KLAODA AN DU, Histoire d’un interdit : le breton à l’école, ..LE MAT, site contre culture : PRECIEUX, par l’abondance des citations. A lire ABSOLUMENT.

LE MENN Gwennolé, Les Bretons « tonnants » et le monde des lettrés, in 1491, La Bretagne, terre d’Europe, Brest, 1992, pages 311 à 323.

MELENNEC Louis, Jean-Gilles MALLIRAKIS, Lumière 101 : trois émissions indispensables : Le bêtisier des langues; L’assassinat de la langue bretonne; Débat sur la Nation.

MELENNEC Louis, Que deviendra la langue bretonne au 21 ème siècle ? Site internet de Louis Mélennec (article incomplet, qui ne traite que de la disparition ou de la perte d’influence des langues dominantes; la destruction VOLONTAIRE des langues par les Etats centraux totalitaires (Chine pour le Tibet, France pour la Bretagne …) n’est pas traitée dans cet article : c’est précisément l’objet du présent travail).

NICOLAS Michel, Le séparatisme en Bretagne, Beltan, Brasparts 1986.

FALC’HUN François, Histoire de la langue bretonne d’après la géographie linguistiqueRIO Joseph, Mythes fondateurs de la Bretagne, Editions Ouest-France, Rennes, 2000, 344 pages.

TOUTE L’HISTOIRE DE BRETAGNE, ouvrage collectif coordonné par J.J. Monnier et J.C. Cassard, éditions Skol vreizh, Morlaix 1996.

WALTER Henriette, nombreux ouvrages, dont le remarquable précis : Le français dans tous ses états, Robert Laffont, Le livre de poche, Paris, 1988. Indispensable pour savoir ce que sont une langue, un patois, un dialecte, et que  » LE FRANCAIS N’EST QU’UN PATOIS QUI A REUSSI « , et parce-que, n’étant à l’origine qu’un  » patois du latin parlé en Ile de France « , il a seulement eu  » plus de chance que les autres « , qui ont été écrasés.

WALTER Henriette, L’aventure des langues en occident, Le livre de poche, Paris, 1994. Ce livre contient plusieurs chapîtres très intéressant sur les langues celtiques, en particulier la langue bretonne.

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