LECTURES PREALABLES OBLIGATOIRES. Une exposition porcine pour un peuple de porcins (Google). Agence Bretagne Presse, La cathédrale de Nantes, seul réceptacle .. (Google). Les fiancés d’Anne de Bretagne (ABP). Le livre bleu de la Bretagne, chapître IV, 1 (In Yann Fouéré actualités : se reporter à ce site).
——————————————————————-
I – RENNES, VILLE DU SACRE DES DUCS SOUVERAINS, MARTYRE DES REPRESSIONS ARMEES EXERCEES PAR LA FRANCE. COMMENT ON MET A GENOUX LA CAPITALE D’UN PAYS : PAR LA FEROCITE LÂCHE ET IGNOBLE.
Nous avons montré, dans une chronique précédente, comment la Bretagne, investie par les troupes françaises en 1675, ramenées du Palatinat, toutes dégoûlinantes du sang versé et des horreurs commises dans ce pays souverain par la France, ont réalisé des massacres épouvantables à Rennes et dans sa région, puis en Basse-Bretagne, la France ayant osé prélever sur le Pays, d’une manière illégale, non conforme aux Droits du Duché, en 1673, en 1674, puis en 1675, des impôts destinés à éponger les dépenses de la Cour de Versailles, et surtout celles de la guerre déclenchée par le roi français d’alors, Louis XIV, contre la Hollande, un conflit armé de plus qui ne concernait ni de près ni de loin les Bretons, mais dans lequel ils laissèrent, une fois de plus par la bienveillance de leurs voisins, beaucoup de sang et de larmes (Bibliographie très abondante. Ernest Lavisse, Louis XIV, pages 630 à 686, Paris, Laffont, 1989. Marcel Planiol, tome 5, pages 29 et suivantes. Barthélémy Pocquet, Histoire de Bretagne, tome 5, pages 463 et suivantes, Spézet, 1998; l’exploitation fiscale éhontée de la Bretagne par la France, à son profit, est excellemment étudiée; sur ce point, d’ailleurs, il existe de nombreuses publications de haut vol, mais totalement scotomisées par l’Université).
Nous avions choisi de limiter cette chronique à quelques citations, tirées principalement des lettres de Marie de Bussy-Rabutin-Chantal, plus connue, par l’effet de son mariage avec un breton, sous le nom de marquise de Sévigné, horrifiées au début, résignées ensuite, quasi-enthousiaste enfin, car il fallait bien que la racaille bretonne soit mise à genoux – ce qu’elle fut, en effet -, et que la bonne marquise pût enfin se promener sous les vastes frondaisons de ses forêts et sur ses terres, sans être importunée par des peigne-culs et des bouseux (Google : mélennec, Les massacres perpétrés en Bretagne en 1675, article publié le 17 février 2009).
Le bruit court, non vérifié toutefois, que la municipalité de Rennes, afin de rappeler à la population ces faits glorieux, ce qu’est l’Identité bretonne, et par quels procédés on a voulu faire d’eux des Français, va faire graver sur la façade de l’hôtel de ville une plaque de marbre, faisant pendant à celle, infâmante, que la municipalité de Nantes a fait apposer lors de l’ » exposition » susdite, décrivant la Duchesse Anne sous des traits outranciers, sur laquelle on pourra lire, ad vitam aeternam ces phrases admirables de la marquise, relatant les évènements de 1675, véritable reportage journalistique, infiniment plus vrai que les boniments ripolinés et aseptisés de la télévision et de la presse françaises, car ELLE SE TROUVAIT EN BRETAGNE AU MOMENT DES FAITS :
» On ne laisse pas ( = on n’arrête pas) de pendre ces pauvres Bas Bretons …Les arbres commencent à se pencher sur les grands chemins du poids qu’on leur donne …. Dès qu’ils voient des soldats, ils se jettent à genoux, et disent » mea culpa » ( = je suis coupable) … On les tuait, et ils retournaient à Dieu …. La mort fut le principe ( = la cause) de la conversion des autres … A force d’avoir pendu, on n’en pendit plus … »
On ajoutera, sûrement ces phrases horribles :
» LA PENDERIE (sic !) ME PARAÎT MAINTENANT UN RAFRAÎCHISSEMENT …. Je trouve tout fort bon, pourvu que les quatre mille hommes de guerre qui sont à Rennes ne m’empêchent point de me promener dans mes bois, qui sont d’une hauteur et d’une beauté merveilleuses … Cette province (sic) EST UN BEL EXEMPLE POUR LES AUTRES, (afin qu’elle) respecte les gouverneurs et les gouvernantes ( = français), et ne leur disent point d’injures ….
La » collaboration » est de tous les temps. Je suggère qu’on ajoute cette phrase du père Maunoir, breton, animateur musclé de ces célèbres prêcheries terrifiantes en Basse Bretagne, pour amener à la religion les âmes récalcitrantes :
» Dieu bénit ces missions militaires, et la crainte de Dieu servit autant que la terreur des armes à réduire les révoltés. J’admirais, durant cette expédition, la clémence et la fermeté, la justice et la sagesse …. Ce que j’admirais plus que tout fut la bonté infinie de Dieu… »
LA BRETAGNE, DE 1514 A 1789, EST UNE COLONIE, EN AUCUN CAS UNE PROVINCE FRANCAISE.
En 2008 encore, alors que le droit d’exprimer ses opinions est un droit absolu (dans le cadre de la loi, bien entendu), l’obligation de dire la vérité un devoir incontournable, l’un et l’autre protégés et imposés par le droit international, certains Bretons sont saisis de frémissements frénétiques lorsqu’on ose utiliser le seul vocable approprié à la situation réelle : personne ne leur commande plus une telle attitude : ILS ONT PEUR, et se mettent à trembler !
LA PRISE DE POSSESSION DES NOMINATIONS DES EVEQUES, DES ABBES, DES NOMINATIONS AUX BENEFICES. Si le » bas-clergé » de Bretagne a toujours été – globalement -, résolument breton – ceci jusqu’au 20 ème siècle -, le » haut-clergé » a toujours été non pas pro-français, mais FRANCAIS, très rapidement après la mort d’Anne de Bretagne. Les gouvernements ducaux avaient veillé, jalousement, à ne nommer ou à ne laisser nommer en Bretagne – sauf à de rares exceptions -, que des Bretons. L’Edit de 1532, dénommé fallacieusement » Traité de réunion « , par lequel la France s’oblige à ne nommer en Bretagne en qualité d’évêques et d’abbés que des » originaires « , est honteusement violé, jusqu’en 1789 : ne sont nommés évêques et abbés en Bretagne QUE DES FRANCAIS, à quelques exceptions près (thèse de Yves Bonvallet, page 212). (Toutes les dispositions de cet édit d’ailleurs, sont violées, sans exception). Choisis par faveur dans l’entourage du roi français, de ses ministres, et des personnages influents de la Cour, ces évêques sont des agents puissants de la colonisation : ils sont maîtres des promotions et des fortunes du clergé local dans leurs diocèses, agents de renseignement; ils veillent à la » conformité » des prêches du dimanche aux » masses populaires « , en faveur de leur Maître le roi des Français; ils font peser lourdement, par le magistère dont ils sont chargés, une pression intellectuelle ininterrompue sur leur entourage, à laquelle il est impossible de se soustraire; leurs manières déliées, raffinées, apprises dans les familles dont ils sont issus et des milieux gouvernementaux qu’ils fréquentent, renvoient sans cesse aux Bretons leur image négative de ploucs provinciaux, car c’est désormais le seul rôle qu’ils sont autorisés à jouer. Le » maillage » en faveur du pouvoir étranger, s’étend au bas clergé, par le canal de l’évêque : les recteurs de paroisses, dont le rôle augmente au 18 ème siècle, lit les principaux textes émanant du gouvernement de Versailles à la messe du dimanche, est chargé de faire des enquêtes (individuelles ou sur des sujets plus vastes), les transmets à sa hiérarchie, etc. il diffuse » la bonne parole » du roi de Versailles, fait prier pour lui chaque fois que nécessaire, et, écrit Quéniart, est un » informateur « , une manière d’espion, en quelque sorte.( La Bretagne au 18 ème siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 2004, page 213). Ce point est connu, mais à notre connaissance encore peu développé dans les publications historiques : magnifique sujet de thèse pour notre Université, lorsqu’elle sera redevenue bretonne !
L’OPPOSITION DES ETATS DE BRETAGNE AUX AUTORITES FRANCAISES. Les Etats et le Parlement de Bretagne sont des instruments de résistance remarquables au service des Bretons. » Les Ducs disparus, les Etats de Bretagne, écrit Marcel Planiol ( page 55, tome 5 ) se trouvèrent les seuls défenseurs des libertés et des intérêts du Duché … toute la RESISTANCE A L’AUTOCRATIE ROYALE se concentra dans les Etats « .
A ceci près que le rôle du Parlement de Bretagne dans la résistance à la France a également été très important (voir, par exemple, la compilation précieuse de A. LE MOY, Remontrances du Parlement de Bretagne au 18 ème siècle, Paris, H. Champion, 1909, 160 pages), je confirme, ABSOLUMENT, que la guerre entre la Bretagne et la France s’est poursuivie, quotidiennement, sans trêve, sur le plan juridique, de 1514 à 1789. Sans armée depuis la mort d’Anne de Bretagne, les Bretons font preuve d’une opiniâtreté quasi-féroce pour interdire qu’on leur marche sur les pieds. Les témoignages écrits de cette résistance farouche, émanant notamment des Français en poste en Bretagne, existent PAR CENTAINES. Elles sont PARTOUT dans les correspondances des gouverneurs militaires et des Intendants. Rien à voir, donc, avec les serpillières et les essuie-pieds actuels. Chose inconnue de nos compatriotes : les BRETONS EURENT SOUVENT LE DESSUS, et firent reculer les Français un nombre incalculable de fois, de 1514 à 1789, avant leur » écrabouillement » , cette dernière année – au nom des Droits de l’homme, bien entendu, par la lumière de l’Univers : LA FRANCE.
Malgré celà, il y a un double jeu manifeste de la part d’une partie des élites – tout comme aujourd’hui. Parallèlement à une volonté très affirmée de résister, il y a habileté extrême, pour certains (la haute noblesse et les notables) de tirer parti des situations, là où il y a de la grosse et de la petite avoine à dévorer, en « négociant « , au prix fort, leur complicité et leur duplicité en faveur de l’étranger. La pratique des pots de vin est constante, la France achète les complaisances sans bargouiner – d’autant que ce sont les impôts bretons qui payent ces faveurs -; ce point est très connu, de longue date; il a beaucoup joué lors de l’annexion de 1532; mais comme l’histoire de la colonisation de la Bretagne n’est enseignée nulle part, la population bretonne l’ignore. Citons quelques chiffres effarants extraits de l’épais ouvrage de l’historien américain James B. Collins (La Bretagne dans l’Etat royal, Presses universitaires de Rennes, 2006, pages 191, 192, 195, 215, 216) : les Rohan, la Trémoille, Avaugour reçoivent des dons considérables, en provenance de la poche des contribuables bretons, par le biais des impôts prélevés sur eux. Les » pensions » versées aux grands de Bretagne absorbent 37 pour 100 du budget des Etats en 1610, 43 pour 100 en 1612 (Collins, page 191).
L’OPPOSITION DES BRETONS AUX GOUVERNEURS FRANCAIS IMPOSES EN BRETAGNE. Contrairement à ce qu’on a voulu faire accroire, LES BRETONS ACCEPTENT TRES MAL LA PRESENCE DES FRANCAIS, unanimement ressentis comme ce qu’ils sont : DES OCCUPANTS étrangers, vivant sur le pays, occupant toutes les fonctions importantes, les » natifs « , légitimes propriétaires, en étant exclus (Pour gagner du temps : Planiol, tome ). Connaît-on, dans le monde, beaucoup de pays qui, envahis, occupés, trompés, exploités, sont GOUVERNES EXCLUSIVEMENT PAR DES NATIONAUX DE LA PUISSANCE OCCUPANTE, acceptent cette situation avec joie ? Si celà était, ce serait anti-naturel. Ce ne sont pas seulement les évêques qui sont français : depuis l’annexion jusqu’en 1789, TOUS LES GOUVERNEURS MILITAIRES, TOUS LES GOUVERNEURS CIVILS (les » Intendants « , voir ci-après) sont français ! Pas un breton n’a accès à ces fonctions !!! On est pris de vertige, si on y réfléchit. Le mécanisme colonial joue à plein en Bretagne, comme plus tard DANS TOUTES LES COLONIES FRANCAISES en Afrique, en Amérique, en Asie, en Océanie : les colonisés, à de rarissimes collabos près, SONT EXCLUS DU GOUVERNEMENT DE LEUR PAYS !!!!!!
Le duc de Chaulnes, nommé gouverneur militaire par la Cour de Versailles en 1670, est détesté de la population, comme étant le représentant – corrompu – du pouvoir français; sa femme, que Saint Simon compare à un grenadier, l’est aussi. On jette des pierres dans leur jardin, on traite Monsieur de » gros cochon « , on jette dans le carrosse de Madame un chat crevé. Le Duc est accusé – par l’évêque de Saint-Malo, ce qui n’est pas rien ! – d’avoir perçu un pot de vin de 700 000 livres, soit l’équivalent d’un tiers des impôts annuels consentis – sous la pression – par les Etats au roi de France. C’est une somme énorme. Si l’on en croit Pocquet (tome 5, page 460), les droits d’amirauté lui rapportent jusqu’à 900 000 livres par an. La Bretagne est une véritable » pompe à phynances « . La situation dure de 1514 à 1789. Une partie importante de ces ressources bretonnes quittent le Duché, en direction de la Cour de Versailles, ou de la poche de ceux qui en bénéficient. Ils ne sont pas investis en Bretagne, qui en a tant besoin pour son développement.
L’opposition des Bretons aux ingérences étrangères est telle, qu’ils parviennent, pendant près des deux siècles suivant la mort d’Anne de Bretagne (de 1514 à 1689, précisément), à empêcher le gouvernement français de nommer chez eux, comme celà s’est fait partout ailleurs dans le royaume voisin, cette sorte de « super préfet « , de proconsul qui a nom d’ « Intendant « ……………
La marquise de Sévigné, qui ignore en 1675, bien entendu, les abominations qui vont se produire en Bretagne et en Vendée, 114 ans plus , lors de la » révolution » dénommée par les Français » des droits de l’homme « . Nul ne peut imaginer que la Monarchie française va être abolie très peu d’années après 1789, et que la tête du roi sera séparée en public de son corps, par l’aimable » guillotine « , le 21 janvier 1793), encore moins que 200 000 bretons seront sacrifiés sur l’Autel de la » Patrie » Française de 1914 à 1918, conclut, d’une manière admirable :
» (Il faut que) vous voyiiez l’HORREUR, LA DETESTATION, LA HAINE qu’on a pour le Gouverneur (français) … Cette province (sic) …. est rudement punie, AU POINT DE NE S’EN REMETTRE JAMAIS « .
Qui sont les menteurs, les insanes, les ignares qui ont dit que l’ « Union » de la Bretagne et de la France est un roman d’amour ????? Ayez le courage, messieurs, de vous nommer.
Messieurs du Conseil municipal et du Conseil régional, de savoir que les jeunes bretons vont bientôt bénéficier à l’école d’un enseignement de LEUR histoire, pourrait vous transformer sous peu en héros ! Il est temps que notre identité s’alimente et se fortifie de l’exemple de nos frères en souffrance, les Tibétains et les Juifs, et que la lamentable vérité cesse de leur être dissimulée, sous un fatras de mensonges indignes.
Mais je crains que leur joie ne se change en colère, lorsqu’ils apprendront que la loi vous donne, depuis plusieurs dizaines d’années, la possibilité d’ordonner ou d’autoriser que l’histoire soit enseignée dans nos écoles. POURQUOI, s’il vous plaît, N’AVEZ VOUS RIEN FAIT ??? Et pourquoi avez vous laissé notre langue en arriver jusqu’à l’agonie, alors QUE DANS LE MONDE ENTIER, les langues sont universellement considérées comme des trésors, qui appartiennent au patrimoine de l’humanité ? On prédit maintenant, que dans toutes les campagnes électorales futures, vous serez violemment apostrophés en public par vos jeunes électeurs, qui n’ont plus envie de plaisanter sur ces points.
On ne peut que trembler de colère en évoquant l’ignorance dans laquelle sont volontairement laissés nos jeunes compatriotes. Que madame OZOUF ait attendu 78 ans pour publier ses pleurnicheries ne change rien à la situation, mais l’aggrave au contraire.
———————————————————————-
II – NANTES, CAPITALE POLITIQUE DU DUCHE, MARTYRE DES FOUS -FURIEUX DE PARIS.
Il y avait une manière superbe de montrer aux Bretons comment les massacres perpétrés à Nantes sous la Révolution, ont fait de cette ville le symbole même du martyre breton, bien plus que Rennes, capitale du sacre.
L’ » EXPOSITION » MANIPULEE DE 2007, AU CHATEAU DES DUCS SOUVERAINS DE BRETAGNE. C’est à une autre démarche, d’une perversité extrême, qu’on s’est livré, en 2007, à Nantes, dans le Château de nos Ducs souverains : la manière dont l’exposition de Nantes a été mise sur pied cette année là, est une entreprise très franchement politique, méprisable d’ailleurs, par laquelle des naïfs – oh combien -, ont voulu tenter d’effacer l’histoire du Duché, mais aussi, par ricochet, l’ » oeuvre civilisatrice » des troupes françaises non seulement en Vendée, SUR LES DEUX RIVES DE LA LOIRE, à Nantes, et dans la région de Savenay. (Quiconque n’a pas lu les oeuvres du remarquable Reynald SECHER, auteur d’une thèse magistrale sur les guerres de Vendée, pourra faire l’acquisition de son petit livre, tout à fait exceptionnel, tant par la clarté de l’exposé que par le dévoilement très cruel par lequel l’Université française, lorsqu’elle est entre les mains d’ idéologues malhonnêtes, réécrit l’histoire d’une manière telle qu’on lui fait dire, non pas des sottises, MAIS LE CONTRAIRE DE CE QUI S’EST REELLEMENT PASSE : Bretons, à vos bourses : trois ou quatre d’entre vous vont devoir dépenser …. 19 euros; le titre : « La désinformation autour des guerres de Vendée et du génocide vendéen « ; Editeur FOLFER, Anet, 28; une émission entière est prévue pour ce livre exceptionnel, dans le cadre de Lumière 101).
C’est à Bernard Le Nail, qui vient de disparaître, que je dois, moi qui ne vais presque jamais en Bretagne, d’avoir visité, in extrémis, l’exposition sur Anne de Bretagne, au château des Ducs, à la fin du mois de septembre 2007. Lorsqu’on lit dans les blogs de cette époque que » Louis Mélennec sillonne les campagnes, comme le père Maunoir, pour haranguer les foules en faveur de l’indépendance « , on peut mesurer l’épaisseur de la sottise et de la veulerie dans lesquelles certains sont tombés.
Il m’avait écrit, horrifié par ce que les organisateurs avaient osé faire, sous la houlette, semble-t-il, sous l’accréditation du conseil municipal, voire même du maire de la ville, en confiant la responsabilité de la présentation à un professeur honoraire des facultés des lettres – spécialiste des cimetières bretons au XVII ème siècle ! -, et de quelques acolytes : tenter d’annihiler l’histoire de la Bretagne, non seulement en essayant de tourner en ridicule la Duchesse Anne, qui a été notre dernier rempart – oh combien autoritaire dans ses fonctions de défenseur intraitable de la Bretagne -, mais en étalant aux yeux du public une panoplie d’objet précieux, sans un mot sur les émigrations bretonnes en Armorique, sur Nominoé, sur les conflits violents avec les Francs puis avec le royaume de France … Surtout, en TAISANT TOUT DU PRESTIGIEUX PASSE de la Bretagne souveraine : PAS UN MOT SUR LES INVASIONS issues du pays voisin, le déferlement des hordes françaises sur la Bretagne, les malhonnêtetés scandaleuses des français (le prétendu « achat » des droits de Nicole de Penthièvre, » vendant » à Louis XI, de prétendus droits au trône de Bretagne, alors qu’elle n’en avait aucun, et que le trône, strictement » hors commerce « , dévolu par les lois constitutionnelles à l’héritier breton légitime du Duc défunt, ne pouvait JAMAIS – horreur des horreurs – tomber entre les mains de l’ennemi millénaire centuplement hai ; l’invasion de 1488; les viols répétés de leurs engagements, notamment ceux pris par eux de ne pas franchir les frontières bretonnes, etc.; la honte, l’effroi, le chagrin de tout un peuple au lendemain de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier ……. tous faits connus de ceux qui ont, par exemple, lu La Borderie, sans même s’être fatigués de rien lire d’autre littérature que celle-là).
C’est parce que j’ai perçu le message de Le Nail comme un appel au secours, que je me suis décidé à prendre le train : quelque chose de grave se passait au Château de Nantes, personne n’avait réagi, l’exposition allait se terminer sans que personne relève son ignominie ……….
Le moins qu’on puisse dire, est que Nantes – la – Bretonne – c’est ainsi que je la nommerai désormais, sans jamais manquer à cet engagement que je prends, a suscité la convoitise des Français, de toutes les manières possibles et imaginables, depuis des siècles. Aujourd’hui, elle est captive : son maire, et le Président de la » région croupion » dénommée – je crois -, » Pays de Loire « , ne semblent même pas se rendre compte du ridicule de la situation : se croit-on, sans doute, dans la Chine de Mao, dans la Russie de Lénine, dans le Tibet et le Xinjxiang occupés, la Corée du Nord …. ?
LES MASSACRES REVOLUTIONNAIRES DE NANTES.
On n’en finit plus avec les séquelles de la glorieuse révolution des droits de l’homme. Son cadavre intellectuel, taraudé par la vermine, est comme le cadavre de Lénine, l’un des grands criminels de l’histoire de l’humanité, qui inspire encore une telle frayeur, qu’on n’ose pas la jeter dans la fosse commune; il est toujours exposé sur la place rouge de Moscou, et maintenu en état de décomposition » contrôlée « , aux frais du contribuable russe. Du moins a-t-on appris qu’on ne lui change plus tous les trois ans son beau costume neuf, taillé jusqu’alors en Suisse dans des étoffes coûteuses (L’Express, 1 er mai 2009).
Les principes dits » révolutionnaires « , ainsi que les droits de l’homme – nous l’avons, avec quelques dizaines d’autres auteurs – affirmé et démontré à de nombreuses reprises -, ne sont ni de près ni de loin une invention, ni encore moins un acquis des évènements sanglants qui se sont déroulés en France à partir de 1789. On ne réécrit pas l’histoire. Mais le recul est aujourd’hui suffisant pour dire, le bilan de cette période ayant été si catastrophique dans tous les domaines, qu’il eût mieux valu qu’elle ne se fût pas produite (parmi les livres déjà anciens, on peut lire ce sinistre bilan dans le livre de René Sédillot, Le coût de la révolution française, publié chez Perrin en 1987).
Les droits de l’homme sont une très lente conquête de l’histoire de l’humanité, qui s’étale sur plusieurs milliers d’années, depuis au moins le règne d’Hammourabi, avec un point d’ » ancrage » fort, les doctrines issues du christianisme, quels que soient, par ailleurs, les » dérapages » violents que ces doctrines ont engendrées, les massacres en série et les cruautés en tous genres qui en sont sortis, au premier rang desquels les persécutions des autres religions et des autres croyances.
L’année 1789 n’a pas été, loin s’en faut, une année de progrès. La déclaration dite des droits de l’homme, proclamée à grands fracas, n’a jamais été appliquée ni par les régimes dictatoriaux issus de la révolution, ni par les régimes suivants, au moins jusqu’à l’effondrement du second Empire, en 1870. Nous prendrons le temps de démontrer tout celà. La religion d’Etat que la France a élaborée au 19 ème siècle, en magnifiant et en idéalisant ce socle vermoulu, est le résultat d’une falsification, d’une reconstruction, d’une manipulation des esprits, en aucun cas le fruit de la vérité historique (parmi les nombreux ouvrages qui ouvrent la boite de Pandore, maintenant sans plus aucune retenue, sur ce que fut la » révolution » de 1789, et sur ce que furent ses effets immédiats et tardifs, lire la synthèse, intéressante mais encore imparfaite : Le livre noir de la révolution française, Editions du Cerf, Paris 2008, 878 pages, 44 euros). Si nombreux sont aujourd’hui ceux qui en ont conscience, que le principe même des festivités du » bicentenaire » de 1989, fut très discuté au sommet de l’Etat dans les années qui les précédèrent, et que, si le public n’a que peu d’écho de ces débats, ces » festivités » ont bien failli ne pas avoir lieu, comme étant porteuses, non d’un message libérateur, mais d’un sacrilège. Autant dire que si la France et l’espèce humaine existent encore en 2089, personne ne sombrera dans le ridicule de fêter cet anniversaire, autrement que comme une tragédie de l’humanité.
Sous le siècle dit » des lumières « , les principes nouveaux, dans toute l’Europe, avaient pris un tel essor, qu’il était impossible que le régime monarchique français, vermoulu, injuste, dépassé de toutes les manières, ne fût, de gré ou de force, contraint de se réformer pour s’adapter à l’évolution de la société. La Grande Bretagne et la Hollande s’étaient pourvues progressivement d’Institutions et de lois qui évoluaient très nettement dans ce sens. Sous le gouvernement de Louis XVI – 99 pour 100 de la population française l’ignore, pour des raisons clairement idéologiques : on LEUR A APPRIS LE CONTRAIRE A L’ECOLE, et présenté Louis XVI comme un tyran, précisément l’inverse de ce qu’il était -, des réformes hardies étaient en train de prendre forme, et étaient clairement énoncées, jugées inéluctables, même si leur mise en application devait se heurter pendant une période assez longue à ceux qui bénéficiaient des privilèges, puisque telle est la loi du genre. Pour ne parler que de Turgot, appelé au pouvoir par le roi en qualité de Premier ministre (en fait, comme » Contrôleur général « ), de 1774 à 1776, cet homme remarquable avait envisagé de créer des assemblées représentatives de citoyens, appelées à éclairer et à conseiller l’administration, d’établir la liberté de conscience et de culte, d’accorder la citoyenneté aux minorités confessionnelles (les protestants et les juifs), de rendre aux protestants leurs droits religieux (liberté du culte) et civique (mariage, accès aux charges publiques, état-civil), de réformer d’une manière très hardie la fiscalité (imposition des grands propriétaires oisifs, suppression des impôts en nature, de la corvée, des impôts indirects ..), de » nationaliser » les fonctions régaliennes jusqu’alors remplies par des personnes privées, qui achetaient leurs charges, en se remboursant sur la population, etc. LA REFORME DE L’ETAT – comme on dit aujourd’hui – était donc inéluctable; sa réalisation était une question de temps. Tous les historiens honnêtes (il en existe !) savent que le roi Louis XVI, infiniment plus intelligent qu’on ne l’a enseigné dans les écoles de la » République « , modeste, humble, charitable, avait une conscience aigüe de la nécessité de ces réformes, et les souhaitait. Quelle humiliation, pour nous, Bretons, de savoir que nombre d’universitaires bretons considèrent encore que l’histoire débute en 1789 !!!!!
Nous avons dit que les Institutions bretonnes du moyen âge constituaient une MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE, en avance de plusieurs siècles sur la France, que le droit breton médiéval contenait en germe tous les fondements des droits de l’homme, et que, sans les abominables malheurs que furent les invasions françaises, puis la digestion du Duché souverain par la France, il y a de fortes présomptions – non des certitudes, je le souligne -, que le génie propre aux bretons, peuple intrinsèquement fier, hostile à l’humiliation des individus, de quelque manière que ce soit, aurait conduit, de proche en proche, leur régime politique ducal, déjà assez remarquable au temps de l’indépendance, à évoluer dans un sens sans cesse plus favorable à la Dignité des individus (Marcel Planiol, dans le tome 3 de sa monumentale Histoire des Institutions de la Bretagne, écrit, notamment, page 94 : » A la fin du 15 ème siècle, le gouvernement d ela Bretagne était ce que nous appelons une MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE. Bien que le Duché n’eût ni charte ni constitution écrite, il y avait un droit public toujours respecté… Le fonctionnement régulier du Parlement général, le vote des impôts par le clergé, les barons et les villes, le procédé employé pour la confection des ordonnances ( = les lois), donnaient aux institutions de la Bretagne un CARACTERE TEMPERE, ANALOGUE A CELUI DES INSTITUTIONS ANGLAISES. Ce système contenait en germe TOUTES LES LIBERTES POLITIQUES, qui s’y développaient peu à peu d’une manière naturelle. LA MAIN BRUTALE DE LA ROYAUTE A TOUT DETRUIT …. ».
Quelle terrifiante condamnation ! Antoine DUPUY ( Histoire de la réunion de la Bretagne à la France, tome II, page 289), partage cette opinion. Quant à moi, je suis beaucoup plus sévère encore, puisque j’ai eu le loisir de lire et de relire l’histoire de la révolution dite » des droits de l’homme « , que ces deux auteurs n’ont pas eu le temps d’aborder. Ce fut un grand malheur pour la VBretagne d’être envahie à la fin du 15 ème siècle; mais le désastre fut total à partir de 1789 (voir Mélennec, DEA de 2001, pages …).
Quarante années de réflexion sur l’histoire bretonne – et sur la psychologie bretonne, que nous vivons de l’intérieur depuis 68 ans ! -, ont renforcé nos convictions. Nous avons, au plus vite, le devoir de tout mettre en oeuvre, avant qu’il ne soit trop tard, pour ROMPRE NOS RELATIONS DE DEPEDANCE A L’EGARD DE LA FRANCE, et de nous reconstruire – car les destructions sont considérables -, selon ce que nous sommes, non selon ce que sont les Français, si estimables soient-ils, globalement.
Notre propos est de publier ici de brefs extraits du Livre Bleu de la Bretagne, qui est une réécriture des relations brito-françaises, revues et corrigées, non à la lumière de l’idéographie – notamment marxiste, qui fut la plus inhumaine, la plus monstrueuse, la plus meurtrière.
Contrairement à ce qui a été écrit, même si les guerres de Vendée et la Chouannerie eurent chacune leurs spécificités – au point qu’on peut en écrire les histoires séparément, l’une et l’autre font partie de ce même ensemble, qui concerne non pas seulement tout l’Ouest de l’hexagone dénommé » LA » France, mais toutes les régions qui se sont soulevées contre les exactions en tous genres qui se sont produites à partir de 1789.
Comme l’écrit Roger DUPUY, dans son ouvrage de référence (Les Chouans, Paris, Hachette, 1997) : » La chouannerie ne PEUT SE PENSER A COTE ET EN DEHORS DE LA VENDEE. LA GUERRE CIVILE CONCERNE LE GRAND OUEST TOUT ENTIER ……. La tragédie vendéenne de 1793 et de 1794 alimente les autres foyers insurrectionnels en hommes, en exemples exaltants, et reste le modèle militaire à imiter, qui entretient l’espoir des Chouans ».
De même que la lutte contre l’occupant allemand, pendant la seconde guerre mondiale, a donné lieu en des endroits très divers du territoire à des actions multiples, avec des chefs nombreux, des stratégies variées, le plus souvent sans lien entre elles, et sans commandement unique, il y a eu, cependant, une démarche identique, que l’on désigne sous le nom de » résistance » (comme chacun le sait, Jean MOULIN a joué un rôle important dans l’unification des différents mouvements de résistance, dès 1942), de même y-a-t-il eu en France, dès après 1789, des soulèvements qui ont procédé du même but : s’opposer aux exactions des révolutionnaires. Ne pas voir que cette lutte est la même sous des aspects divers est STUPIDE.
(Se reporter plus haut à l’ article intitulé : » LE DESASTRE DE 1789. LA REPRESSION ATROCE EXERCEE SUR LA BRETAGNE ET LA VENDEE, pages 31, 32, 33 du livre bleu présenté à Bruxelles en octobre 2009).