LE SYNDROME DE STOCKHOLM DES HISTORIENS BRETONS. BREVES NOTES SUR L’HOMMAGE DES DUCS DE BRETAGNE AUX ROIS DE FRANCE.

 

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AUDITIONS CONSEILLEES : ABP, vidéos sur l’histoire de Bretagne et sur le phénomène national. Emission de Lumière 101 : Jean Gilles Malliarakis et Louis Mélennec : la nation et le fait national.

 

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LA FALSIFICATION DE L’HISTOIRE EST UNE REGLE UNIVERSELLE. Aussi invraisemblable que celà paraisse, il existe encore en Bretagne quelques personnes qui ignorent que l’histoire est une série d’approximations et d’inexactitudes, de relations souvent volontairement frelatées, dans le but d’empêcher ceux qui tirent profit de ces manipulations d’être mis en cause par ceux qui en sont les victimes. Plus sidérant est d’avoir lu dans un ouvrage qui a été un  » best seller  » en 2008, la phrase suivante, répétée à l’envi par l’auteur devant les micros de nombreuses radios :  » LA REUNION DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE EST UN ROMAN D’AMOUR  » !  Si nous nous sommes strictement abstenu de jeter de l’huile sur le feu à l’époque,  considérant que le livre est  » globalement positif  » (comme le disait Georges Marchais, à propos du communisme), c’est que la conclusion de l’auteur, malgré les (très) nombreuses inexactitudes historiques, est bonne (je cite de mémoire) :  » La Bretagne doit désormais assurer SEULE  son destin, c’est à dire se défausser de toute présence étrangère, qui l’étrangle et l’empêche de vivre sa vie; SA SEULE DESTINEE EST L’INDEPENDANCE  » ( voir dans Google : culturofil, martin chauffier ). Ceux qui gaspillent de la salive à nier la réalité, que l’histoire doit être réécrite sur de nouveaux fondements – dans TOUS les pays du monde, l’Armorique ne comptant ni parmi les plus vastes, ni parmi les plus importants -, sont invités à se reporter aux quelques livres – simples – mentionnés ci-après : le débat gagnera, enfin, en efficacité. La Bretagne a un besoin impératif d’avancer, non de se perdre dans des querelles stériles.

Pierre Miquel, qui n’est pas seulement l’auteur des  » best-sellers  » bien connus sur la première guerre mondiale, mais qui fut aussi agrégé d’histoire, docteur es-lettres, professeur à la Sorbonne, écrit dans l’avant propos de son livre  » Les mensonges de l’histoire  » (Paris, Perrin, 2002 et 2007) :

 » En histoire, le mensonge est l’activité la mieux partagée. Les acteurs de l’histoire mentent. Aux yeux des historiens, de telles pratiques recouvrent les comportements les plus divers, liés les uns à la PROPAGANDE, ou à LA RAISON D’ETAT, pour d’autres à l’IDEOLOGIE, ou à l’expression de la VOLONTE DE POUVOIR. (Ces) mensonges ne sont pas de simples et anodins aménagements de la réalité, MAIS DE VERITABLES STRATEGIES D’OCCULTATION DE LA VERITE « .

Il est grand temps que les Bretons réfractaires à la réécriture de leur histoire sachent qu’ils n’ont bénéficié d’aucune grâce particulière du ciel, que leur pays, comme tous les autres  – PLUS QUE LES AUTRES, puisqu’il a été envahi, saccagé, méprisé et écrasé -, ouvrent les yeux, afin de repartir, maintenant qu’il existe quelques auteurs qui font ce travail, SANS CONCESSION AUCUNE à quiconque, repartent dans une autre direction, celle que leur dignité retrouvée leur commande de prendre.

On s’interroge en vain, aujourd’hui encore, alors que les archives bretonnes sont si riches, que les faits sont si explicites, que les démonstrations ont été faites depuis plus d’un siècle par des juristes et historiens aussi éminents que Marcel Planiol et Antoine Dupuy, sur les raisons qui conduisent certains historiens à vouloir, à toute force, considérer que la Bretagne médiévale est un  » fief « , une  » dépendance « , un  » fragment  » du royaume de France, pourtant aussi résolument étrangère à la France, que la France est résolument étrangère à la Bretagne.

La confusion est grossière, et de taille.

L’HOMMAGE DES DUCS DE BRETAGNE AUX ROIS DE FRANCE.

Au début de chaque règne, le Duc, en grand arroi, se rend en  » visite  » auprès de son puissant voisin, le roi de France. Le roi étant assis sur son siège, le Duc debout, l’épée au côté,  incline la tête devant lui, et lui dit ces simples mots :  » Monsieur, je vous fais hommage, comme l’ont fait mes ancêtres, dans les mêmes formes, et dans les mêmes termes « . Procès verbal est couché sur le parchemin (l’imprimerie n’est pas encore inventée; pas davantage la machine à écrire; la photocopieuse, on ne l’imagine même pas ! ). Chaque premier ministre (le Chancelier de Bretagne, le Chancelier de France) reçoit un exemplaire, qui est classé dans les archives de la Principauté de Bretagne et dans les archives du royaume de France. (Les Bretons comme les Français en conservent un certain nombre, ce qui nous permet d’en parler : que ceux qui ne sont pas d’accord, cherchent eux mêmes dans La BORDERIE, celà les fera travailler un peu).

Celà s’appelle  » l’HOMMAGE « .

Le RAPPORT de cette cérémonie avec l’exercice par le Duc des pouvoirs régaliens – ou souverains – dans son pays ? AUCUN, strictement AUCUN. DANS AUCUN CAS (nous répétons : DANS AUCUN CAS), en prêtant  » hommage « , le  Duc ne concède quoi que ce soit à son voisin le roi de France. La rencontre des deux hommes – et des premiers ministres des deux pays, qui ont préparé avec minutie la rencontre, et sont toujours présents, pour éviter tout  » dérapage  » – est même, largement, un affrontement. (Les Bretons, d’une manière très générale, ne pratiquent pas, loin s’en faut, le proverbe d’Outre-Méditeranée, répugnant à leurs yeux :  » Si tu ne peux couper la main de ton ennemi, baises-là « ; il ne faut pas confondre les Bretons de cette époque avec nombre de Bretons d’aujourd’hui ! Simplement, le REALISME commande de ne pas créer une situation sanglante, dans laquelle on aurait le dessous). Mais lesdits historiens, totalement ignorants de ce qu’est le droit féodal – discipline éminemment JURIDIQUE -, et de la science politique – discipline non scientifique, cependant éminemment autonome -, confondent les torchons et les serviettes.

Qu’est-ce qu’une Nation ? Comment se constituent les Nations ? Quand apparaissent-elles ? Quelle est leur finalité ? A quoi servent-elles ? Pourquoi le fait national est-il universel ? Qu’est-ce qu’un Etat ? Comment se constitue un Etat ? A quoi servent les Etats ? Par dessus tout : QU’EST-CE QUE LA SOUVERAINETE ? Comment des  » souverains  » apparaissent-ils peu à peu dans toutes les sociétés ? Quelle est l’utilité du souverain à la tête d’un peuple ou d’une nation ? Etc. Dans le cas présent : qu’est-ce qu’un HOMMAGE ? Quelles sont les hommages prêtés aux souverains dans les différentes formes de sociétés ? Pourquoi ce phénomène est-il universel ? Pourquoi et comment existe-t-il encore aujourd’hui ? Quelles sont ses différentes significations ? Etc. « …. Aucune de ces questions préalables, toutes d’une importance capitale, n’est même posée par nos auteurs.

Les historiens universitaires actuels, en Bretagne, raisonnent à peu près tous de la même manière.

Ils disent :

 » Le Duc de Bretagne prête hommage au roi de France. DONC, il se reconnait son subordonné; DONC, il reconnait qu’il « tient » son duché du roi de France; DONC, il admet qu’il est son sujet; DONC, – accrochez vous bien, SVP –  ………. les Bretons sont Français (!)

CQFD ( = ce qu’il fallait démontrer).

C’est risible, nous y reviendrons longuement.

QU’IL EST DONC DIFFICILE DE NE PLUS TOURNER EN ROND.

Serions nous en présence d’ un reste de la névrose d’acculturation par laquelle la religion d’Etat élaborée par la France au 19 ème siècle, introduite par trituration mentale dans les jeunes cervelles bretonnes dans les écoles de  » LA  » République des Droits de l’homme, leur a interdit de s’identifier à autre chose qu’à l’image qu’on leur donnait d’eux, celle de sous-ploucs ?

On a pu voir récemment, dans une émission de la télévision française, consacrée à l’esclavage, une jeune mauritanienne enlevée par ses libérateurs, fondre en larmes alors qu’elle allait enfin connaître la liberté : on lui avait appris que s’enfuir était un péché grave; il a fallu la ramener à son Maître : elle ne supportait pas l’idée de commettre cette faute qu’on lui avait dit être abominable : sa condition de femme serve était pour elle la norme, le statut de femme libre et digne échappait totalement à ses catégories de pensée.  J’ai aussi le souvenir de cette européenne, amoureuse de l’Egypte, qui s’était constitué au fil des ans un réseau de solides amitiés. Ses amies apprirent, à leur grand désarroi et à leur grande tristesse, que cette malheureuse femme avait conservé en un endroit secret de son corps des appendices que le pays barbare dont elle venait, par ignorance et par impiété, n’enlève pas aux petites filles. On la prit en compassion. Lors du voyage suivant, on s’était concerté. Ses amies, par affection pour elle, alors qu’elle s’y attendait le moins, la clouèrent au sol. Au moyen d’un couteau de cuisine fort aiguisé, on l’excisa séance tenante. On la crut délivrée d’un mal dont elle n’avait même pas conscience. Il ne s’agit pas d’un conte : cette affaire véridique a été rapportée par toute la presse occidentale (j’ai conservé l’article du journal Le Monde).

LES IDEES FAUSSES ONT LA VIE DURE.  Malgré le vaste mouvement en cours dans le monde des historiens, pour réécrire l’histoire sur des bases plus véridiques (Chaunu, Beaune, Citron, Guénée, Sécher, Courtois, Kriegel, Miquel, Sévilla, Mona Ozouf (mais oui !), Furet (mais si !), Jacques Heers ….), il est difficile de renverser les tabous, et de venir à bout de ce à quoi on a cru comme des vérités de catéchisme. Il en va ainsi pour de nombreux bretons : attachés dans leurs têtes par des chaînes invisibles à ceux qui ont été les  auteurs du génocide linguistique et culturel que l’on sait, à la ploukisation forcenée de leurs pères, de leurs grands pères, de leurs arrières grands pères, les tortionnaires de leur pays, ils restent rivés à leur sort d’esclaves, sans pouvoir se libérer, alors que la liberté ne dépend que d’eux, et que ce qu’on leur a appris à considérer comme leur Mère Patrie, a été pour eux une marâtre, dans le genre le plus mauvais encore, comme nous le montrerons dans les derniers extraits que nous allons publier, avant que quelques semaines soient écoulées….. (Pour les jeunes, qui ne peuvent imaginer ce qu’a été cette persécution, qu’ils lisent au moins le livre de Fanch Broudic, L’interdiction du breton en 1902, Coop Breizh, 1997, qui ne traite qu’un petit fragment du problème, mais qui est plus qu’instructif).

Cette forme de cécité est d’ordre psychique. Insensibles aux preuves de toutes natures étalées dans des dizaines de kilogrammes d’archives multiformes, ceux qui perpétuent les erreurs sont atteints d’une  sorte de masochisme, de  » syndrome de Stockholm « . Comme le baron Empain, qui, kidnappé et amputé d’un doigt par ses ravisseurs, parlait d’eux, de longues années après avoir été libéré, avec indulgence, voire avec tendresse (voir Google : syndrome de Stockholm; baron Empain).

Terrible est cette phrase de Suzanne CITRON – GRUMBACH, l’un de mes auteurs préférés, même si elle n’est pas la plus géniale, pour l’Université en général, pour l’Université bretonne en particulier, qui freine des quatre fers la réécriture saine de l’histoire bretonne, en s’agrippant à des thèses idéologiques au nom desquelles on a cru devoir faire table rase de passé, et le reconstruire, en soutenant, notamment, que l’histoire de France commence en 1789, l’histoire de la très démocratique Russie commence …….. en 1919 ! Avec ce bilan « globalement positif » : plusieurs dizaines de millions de morts :

 » Mais pourquoi le silence des historiens français sur cette nécessité (de désocculter la mémoire) ? Pourquoi, dans les lieux universitaires et médiatiques ou s’élaborent les histoires ….. et où se fabriquent les programmes de nos écoles …. le problème d’une révision de la vision traditionnelle du passé n’est-il jamais abordé ?

 » On peut ici parler de  » résistance « , dans un sens psychanalytique, mettant en jeu l’inconscient.

 » Est-ce si déstabilisant d’en finir avec l’image d’une France immémorielle, d’affirmer que LA GAULE N’EST PAS UNE PRE-FRANCE, que Clovis N’A JAMAIS ETE ROI  » DE FRANCE « ,  que CHARLES MARTEL n’a jamais SAUVE UNE  » FRANCE  » QUI N’EXISTAIT PAS DE SON TEMPS, que Philippe Auguste était  » roi des Francs « , et PAS  » ROI DE FRANCE ? « .

 » A-t-on réussi à nous faire croire (celà) par une suite de manipulations du passé « ?

(Suzanne CITRON, Le mythe national, l’histoire de France en question, Les Editions ouvrères, 1989. Edition actuelle en collection de poche).

Quel dommage de ne pas avoir le temps de rédiger un petit traité de psychopathologie des peuples conquis! Les Bretons y occuperaient un chapître épais (on trouvera un résumé de la névrose d’acculturation bretonne  à la page 44 du livre bleu dont les lignes ci-après sont extraites; dans l’attente, on lira avec le plus grand profit le livre du docteur Philippe Carrer, intitulé :  » Ethnopsychiatrie en Bretagne « , que je recommande vivement (Coop Breizh, 2007, 17 euros). Nos analyses convergent. Je partage, notamment, l’opinion suivante : la répression féroce de 1675 par les armées françaises a MIS LES BRETONS A GENOUX; après cette répression, ILS N’ONT PLUS osé BOUGER.

La géniale « philosophie » des droits de l’homme – telle qu’appliquée par la France, d’une manière grossièrement déviante, on l’a compris -,  a fait le reste : ce peuple affaibli, ayant perdu sa capacité de résistance, comme le chien à qui on a donné des coups, et qui n’ose plus lever les yeux, a été une proie facile pour les malades mentaux de Paris, qui, la phase initiale de la révolution étant passée, ont massacré à hue et à dia dans les provinces, particulièrement en Vendée et dans l’ouest de ce que l’on dénomme  » l’hexagone « .

Je tiens de madame N. , qui possède une librairie bretonne à Paris, et qui jouit de la sympathie générale, cette phrase étonnante :  » En Bretagne, tout le monde a peur de tout « . Je confirme : mes correspondants, lorsque je leur demande de publier leurs lettres – il en est de fort intéressantes -, donnent leur accord, mais ajoutent :  » surtout, NE CITEZ PAS MON NOM  » (!) Je ne publie donc rien, pour le moment, ce qui est dommage. De même, les critiques se dissimulent derrière le masque hideux de l’anonymat. (Cette démarche me semble si abominable, que je n’arrive pas à comprendre que celà puisse exister : sûrement de rester fidèle aux principes appris jadis, en pays bigouden, de mes bons parents). S’agissant de la librairie en cause, quelqu’un m’a assuré que lorsqu’un livre « sensible » sur la Bretagne était mis en vitrine, une visite discrète des renseignements généraux la persuadait de le soustraire à la vue du public. Régime puant l’hypocrisie et la sottise, donc.

Par bonheur, les exceptions deviennent de plus en plus fréquentes : les générations actuelles ont acquis le droit à l’existence, avec leur véritable Identité, ce que nous n’avons pas, nous, connu dans notre enfance. Un vocabulaire nouveau est né : le mur de la honte; la colonisation interne de la Loire Atlantique ( = le Comté de Nantes); la violation quotidienne des droits de l’homme en Bretagne;  les hypocrites; les  » mangeurs de soupe  » (NB : ce sont les mêmes). On est en bon chemin. S’agissant du génocide culturel et linguistique qui a quasiment fait disparaître notre langue, on parle maintenant, par dérision, de  » l’admirable oeuvre civilisatrice de la France en Bretagne « .

Le bon M. Mélenchon, qui admire tant l’oeuvre magnifique de la Chine au Tibet nous aurait-il inspiré ? Non : les Bretons prennent leur inspiration sur des cimes plus élevées. (Soit dit en passant, le bon monsieur a été rendu destinataire du petit livre bleu, avec une dédicace ainsi rédigée, à peu de choses près :  » Vous n’êtes pas digne de lire l’histoire de la Bretagne; cependant, vous la lirez quand même : nous vous accordons ce privilège « ).

Les historiens qui réalisent, peu à peu,  que la Bretagne N’A PAS ETE SUBORDONNEE à son ennemi détesté pendant le moyen âge, si ce n’est pendant de courtes périodes, à l’occasion d’invasions ou de violations temporaires du droit, toujours repoussées par les Bretons, et qui réalisent que la nation bretonne, résolument distincte des Français, A CONSTITUE, SOUS LA FERULE DE SES SOUVERAINS – mais aussi sous leur autorité bienveillante -, SON PROPRE ETAT et ses institutions, comme la plupart des peuples de la terre, sont en augmentation ….. très prudente. Il y a seulement vingt ans, certains historiens auraient craint d’être taxés de  » nationalistes « , s’il avaient écrit celà dans leurs livres ou leurs articles que la Bretagne médiévale a été, jusqu’aux invasions françaises, un authentique ETAT SOUVERAIN, c’est à dire INDEPENDANT.  (Ah ! L’affreux nationalisme breton,  synonyme d’injure il y a quelques années seulement, alors que le nationalisme français, lui, enseigné à l’école comme une sécrétion admirable de l’humanité, a permis de conquérir un immense empire colonial, et, fait inouï, d’arracher des millions d’êtres primitifs, incultes, plus proches de l’animal que de l’homme, à LA BARBARIE, et d’accéder, enfin, à la CIVILISATION ! (La civilisation française, bien sûr). Ayez la patience d’attendre la suite : les archives vont vous prouver que, jusqu’à une période récente, vous fûtes assimilés à ces populations primitives, A COLONISER ABSOLUMENT. Je m’engage à vous en fournir les preuves.

L’histoire reprend son cours, sous nos yeux.

Nota. On aura compris, une fois de plus, qu’il en est des historiens bretons comme des autres êtres humains : il en existe de bons, de moyens, de mauvais; il en existe aussi d’excellents, et de très mauvais. Les quelques lignes qui précèdent, ne parlent que de CERTAINS historiens bretons.

La digression ci-dessus n’est évidemment pas extraite du livre bleu sur la  » Charte pour la Bretagne de demain ».

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TENTATIVES INFRUCTUEUSES DE REDIGER UN ARTICLE SUR L’HOMMAGE SIMPLE ET SUR L’HOMMAGE LIGE DANS WIKIPEDIA (Voir : Wikipédia, hommage et hommage lige). La Wikipédie, un art qui ne sent pas l’odeur d’un délicat parfum.

L’article – si l’on peut nommer ce torchon un article – publié sur Wikipédia, est d’une telle indigence, que j’ai tenté de le corriger. La bataille fait rage : deux (ou plusieurs) équipes s’affrontent, parmi lesquelles, à l’évidence, des Bretons : ayant repéré que le texte a été modifié par un auteur qui sait ce qu’il écrit, ce qui est écrit un jour, est effacé le lendemain. Les lecteurs continuent donc à disposer d’un « article » minable, celui de Wikiland.  Ainsi fonctionne la Wikipédie, et tout ce qui concerne l’écriture de l’histoire de la Bretagne : on pisse, on chie, on pisse, on chie, et ainsi de suite. Un progrès : les injures sont désormais censurées.

Enfin, on voit poindre ce qui était impossible il y a deux ans : la nouvelle rédaction (qui n’existera plus demain !), fait apparaître, pour la première fois semble-t-il, une notion sacrilège : l’hommage est maintenant décrit comme  » un contrat synallagmatique « , c’est à dire une convention librement (?) acceptée de part et d’autre. Un contrat ! Songez donc ! Enfin, on est en voie de reconnaître que le Duc de Bretagne ne fait pas allégeance au roi de France, mais que, par l’hommage, IL CONCLUT AVEC LUI UN CONTRAT. Le bon docteur y serait-il pour quelque chose ? Si c’est le cas, il n’a aucun mérite : les canonistes le disaient dejà (voir ce mot dans Google). Réponse dans un prochain numéro. Ne l’a-t-on pas dit, redit, répété ici ? Même en Bretagne, les vieux clous commencent à être jetés à la poubelle !

Pour le reste de ces articles, il ne vous est pas interdit de vous divertir à bon compte : lisez, simplement, les versions successives qui défilent au jour le jour !

Le temps va venir de rédiger un article clair et limpide sur la notion d’hommage. Il le sera ici, non pas sur Wikipédia, lieu privilégié de tous les mêli – mélos, et de toutes les erreurs. Pour les sujets dits « sensibles », les SPECIALISTES NE SONT PAS ADMIS : ils sont censurés (lire encore une fois l’article sur Louis MELENNEC, encore et toujours « édulcoré  » ).

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LA REECRITURE DE L’HISTOIRE SE DEROULE A LA MANIERE D’UNE PSYCHANALYSE : elle se fait goutte à goutte. Celui qui se livre à cette entreprise, connaît les mêmes aléas, y compris l’incompréhension, les résistances, voire l’impopularité …. et les injures. C’est à l’un de mes correspondants que j’emprunte cette formule :  » La Bretagne est le pays du kouign a mann, et des injures  » . Ceux qui font métier de tourner en rond supportent mal qu’on les prive de leur distraction favorite; pire : obliger à réfléchir, à se remettre en cause, est impardonnable.

SONT QUASI-ACQUIS, dès maintenant, en 2009 :

  • le fait que les Bretons sont une nation authentique;
  • le fait que cette Nation est très ancienne;
  • le fait que la nation bretonne continentale existe, au minimum, au 9 ème siècle, par la réunion de la Bretagne des Bretons et des territoires cédés par Charles le Chauve en 851;
  • le fait qu’il n’y a pas eu de traité d’Union en 1532, mais un montage opéré par la peur, l’intimidation, la concussion, la force, le mensonge;
  • le fait que les invasions de 1488 et de 1491 sont des invasions par les armées ennemies, non une  » remise en ordre « , par le roi Charles VIII, de sa Duché de Bretagne (« sa » et non  » son « ,  car à l’époque, le mot Duché est plus souvent un féminin qu’un masculin).

Pas si mal pour quelqu’un qui utilise Internet depuis quelques années seulement !

Bien sûr, les copistes foisonnent, et s’attribuent dès maintenant ce qu’ils ont copié ailleurs !

Est en train d’être acquis : le fait qu’il y a parfaite continuité entre le peuple (ou « les » peuples bretons) de ce que nous dénommons  » La Grande Bretagne « , et le peuple breton immigré en Armorique : bientôt, tous reconnaîtront que les Bretons actuels ont leur source, non dans les émigrations, mais dans l’ANTIQUITE, avant même Jules César (!!!!).

Ne sont pas encore acquis : que la Bretagne est un Etat pleinement souverain au moyen âge; que la bonne Duchesse et son deuxième mari ne peuvent, dans leur contrat de mariage de décembre 1492, s’être  » réciproquement cédés leurs droits sur le Duché de Bretagne « , attendu que le ROI DE FRANCE N’A AUCUN DROIT – strictement aucun – sur le Duché; que l’hommage du Duc de Bretagne au roi de France – fort mal supporté d’ailleurs, du côté breton -, N’EST EN AUCUN CAS UN ACTE DE RECONNAISSANCE DE SUBORDINATION, mais …….. un CONTRAT entre deux personnes égales en dignité et en droit.

Ma Doué Béniguet ! ! !

A suivre, donc. Pour le moment, c’est déjà beaucoup.

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LES RELATIONS DE HAINE ENTRE LA BRETAGNE ET LA FRANCE AU MOYEN ÂGE : Laurence Moal; thèse dirigée et présidée par Jean Kerhervé.

par Louis Mélennec, docteur en droit, DEA d’histoire moderne, historien de la Bretagne.

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UNE THESE INTERERESSANTE  par sa documentation, mais ratée dans ses interprétations et ses conclusions : LAURENCE MOAL (L’étranger en Bretagne au moyen âge, Presses universitaires de Rennes, 2008, 431 pages, 22 euros; préface de Jean Kerhervé).

Madame Moal a rédigé sa thèse sous le houlette de Jeau Kerhervé. On reconnait le « patron » de thèse sous certaine formules expéditives, et fausses, que n’aurait sans doute pas écrites l’auteur si on l’avait laissée travailler seule.

LA DOCUMENTATION utilisée par madame Moal est excellente, et témoigne d’un très sérieux travail de recherche. Mais elle est loin d’être nouvelle : Marcel Planiol connaissait tout celà. il y a plus d’un siècle, il a exprimé très clairement ce qu’étaient les relations franco-bretonnes : calamiteuses. Quoique moins informé qu’eux sur ce point, je savais tout cela aussi. Dans sa monumentale Histoire de Bretagne, La Borderie, malgré ses fonctions universitaires et sa qualité de membre de l’Institut, a décrit la haine virulente entre la Bretagne et la France, et a exprimé très clairement ce qu’étaient les relations franco- bretonnes, particulièrement sous François II, père d’Anne de Bretagne, et Louis XI. Celui-ci avait clairement annoncé son intention d’envahir et d’annexer la Bretagne, par tous les moyens. Comme quasi-personne n’a lu Marcel Planiol en Bretagne, et que La Borderie a mauvaise presse dans l’université bretonne sous influence marxiste, et que la vérité historique est soigneusement « retravaillée » par l’université depuis plusieurs décennies, on fera de vraies découvertes dans la thèse de madame Moal (si on prend la peine de la lire, ce qui est peu probable, compte tenu de son volume …. et de son prix, car le sens de « l’économie » des Bretons dépasse la radinerie des Ecossais !). Les spécialistes de l’histoire bretonne (les « maniaques « , disent certains, j’en fais partie), en connaissent tous les détails, depuis longtemps, comme se trouvant dispersés dans Gildas, les chroniqueurs Francs, les annales franques, Geoffrroy de Montmouth, les chroniqueurs et historiens bretons (dont Saint André, Le chroniqueur de Saint Brieuc, Le Baud, Alain Bouchard, d’Argentré, Lobineau, Morice, La Borderie, Jones, et les autres …).

Aucune découverte importante donc, dans cette thèse, mais un mérite certain : d’avoir  » compacté  » les sources dans quelques chapitres clairs. Grâce à madame Le Moal, les futurs chercheurs gagneront du temps. (Sans ironie : lorsque les préventions contre Louis Mélennec seront tombées, ils gagneront aussi un temps énorme en lisant ses chroniques, dispersées un peu partout).

LES CONCLUSIONS, de mon point de vue ne sont  pas bonnes. Elles sont franchement  erronées sur des points importants.

Elle reprennent les vieux poncifs :

Les Bretons sont xénophobes. Il n’est pas très grave de dire celà, car c’est VRAI. Ils le sont encore largement, y compris à l’égard de ceux « qui ont fait carrière à Paris », et sans doute au Japon, en Chine, aux Etats Unis, au Brésil, etc. L’un d’eux – moi-même – a été parfois désigné de la manière suivante : «  ce médecin qui a fait carrière à Paris « ; avec des jugements de valeur :  » A ce titre, il n’est pas qualifié pour parler de la Bretagne  » (sic ! signé); ou encore :  » Il faut s’en méfier; on le soupçonne …….. d’être un agent du gouvernement français infiltré dans le mouvement breton  » (l’auteur de cette citation a signé; elle m’a été transmise par Philippe Argouarc’h, à l’époque où je publiais des chroniques dans ABP). (Question cocasse : le « mouvement breton  » existe-t-il ? ou s’agit-il, comme le dit Patrick Le Lay, d’ « Une armée mexicaine en déroute »?)

Là ou l’auteur(e) de la thèse s’égare tout-à-fait,  à moins que ce ne soit son préfacier Jean Kerhervé, c’est qu’on veut nous faire accroire, que les Bretons sont sujets du roi de France. Faux, tout-à-fait faux :

  • La Bretagne n’a jamais fait partie de la France, à aucun moment de son histoire, même si elle a été envahie plusieurs fois, et a subi de très courtes dominations franques ou françaises.
  • La Bretagne n’est pas née d’un « démembrement » ( = d’un éclatement, si l’on veut) de la France ni des royaumes francs. Ce pays s’est progressivement constitué, et renforcé, par ses propres moyens, comme tous les autres pays, ni plus ni moins. Notamment en s’opposant avec fureur aux rois de France.
  • Nulle part on ne voit le roi de France, jamais propriétaire du Duché, en faire « don » à un Duc, car on ne peut en aucun cas donner à quiconque un bien sur lequel on n’a aucun droit de propriété : la Bretagne appartient aux Bretons, sûrement pas à un quelconque roi de France.
  • Le roi de France n’a aucun droit – strictement aucun – sur le Duché de Bretagne, même s’il tente des dizaines de fois puisque, d’empiéter sur ses prérogatives, repoussé par les Bretons, dans tous les cas, avec brutalité. (Voir, encore et toujours : Marcel Planiol, tome 3, pages 51 à 105).
  • Jamais les Ducs n’ont accepté de reconnaître que leur pays, puisse avoir fait partie de la France (voir plus loin). Ils clament haut et fort que la Bretagne est « en tous points distincte de la France, ET DE TOUS AUTRES PAYS  » – , qu’ils sont  » Ducs par la Grâce de Dieu « ; que ni eux ni leurs ancêtres  » les Rois et Ducs de Bretagne  n’ont jamais accepté ni n’acceptent aucun instituteur ou créateur, sauf Dieu tout puissant  » (traduisez,  cette formule étant largement destinée au roi de France :  » Allez vous faire voir, SVP, et n’y revenez pas ! « ); qu’ils font jeter en prison ou hors du pays, avec perte et fracas, les fonctionnaires français qui s’aventurent dans le Duché sans autorisation du gouvernement breton; qu’ils font tout, lorsque les rois de France, sont devenus puissants, et menaçants, pour rompre les relations qu’ils ont contractées imprudemment avec ces rois, du temps où ils étaient faibles et quasi-inoffensifs pour les Bretons. Ainsi voit-on les Ducs refuser de se reconnaître pairs de France, refuser de prêter l’hommage lige, etc.
  • Il est clair, ici, que ni l’auteur de la thèse, ni son préfacier, madame Moal et monsieur Kerhervé, ne savent pas ce qu’est une nation, ce que sont les critères qui la définissent, comment les nations se forment, à quoi elles répondent, ce qu’est la souveraineté (ou indépendance) d’un Etat, ce que sont ses éléments constitutifs, pas davantage le sentiment d’appartenance qui fonde la nation bretonne – comme toutes les autres nations  ….. En un mot : aucune compréhension, dans cet épais volume, du fait national breton, et de la souveraineté des Ducs, qui s’affirme peu à peu sur toute la Bretagne, ni que le problème de la Bretagne en face de la France est UN RAPPORT DE FORCE, en face d’un voisin qui, comme le loup de la fable,  grossit au fil des siècles, puis fond sur sa proie, et la dévore. Dévoration imparfaite, cause d’indigestions à répétition. Indigestions qui se transforment, sous nos yeux, en une prise de conscience des jeunes générations, qui va déboucher sur ce que l’on sait : un statut catalan ou écossais, sûrement mieux, à terme, lorsque le cerveau des Bretons sera guéri.

L’auteur(e) a eu le mérite, à travers des citations nombreuses, de bien analyser ceci – que l’on connaissait aussi – : les Bretons du moyen âge ne sont pas francophiles, mais FRANCOPHOBES – même si, prise de remord, madame Moal écrit dans les dernières pages de son travail :  » ce n’est pas une vraie xénophobie, c’est surtout une xénophobie ….de plume « .

Pourquoi écrire cette contre-vérité flagrante ? De quoi – ou de qui avez-vous peur ? La xénophobie de l’époque, à dire vrai, est plus que réelle. A certains moments, ELLE EST GENERALE, VISCERALE, EXACERBEE.  Ce que j’écris depuis des années. La francophilie du Duché est une légende idiotie. Même les grands seigneurs bretons (Rieux, maréchal de Bretagne, Françoise de Chateaubriand, gouvernante d’Anne de Bretagne, Jean de Rohan, candidat au trône ducal … ne sont pas francophiles ) : alliés avec des familles étrangères, dont un certain nombre de familles françaises, propriétaires des deux côtés de la frontière brito-française, ils sont simplement calculateurs, et ménagent leurs intérêts – ce qui, dans cette période d’extrême instabilité politique des Etats, est assez humain, en somme, car les lendemains les inquiète). Des auteurs comme Gabory et Pocquet du Haut Jussé ont soutenu la thèse de la francophilie du Duché, ce qui est une tâche dans leur carrière d’historiens : ils étaient parfaitement au courant de la situation de haine dans laquelle les Français étaient tenus en Bretagne (voir les chapitres consacrés à ces deux auteurs dans le mémoire de DEA de Louis Mélennec, accessible sur Internet; pour Pocquet, l’annexion est ….. un coup de génie; pour Gabory, l’amour entre les Français et les Bretons est tellement fort, que leur union par mariage était inéluctable : là, mon indignation n’a plus de bornes; ce n’est plus de la désinformation, mais un MENSONGE conscient et volontaire, car Gabory est directeur des archives de Nantes, et remarquablement informé. J’écris ceci sans aucune archive sous la main, mais je citerai à nouveau ces deux auteurs, qui mentent consciemment).

Est-ce bien, est-ce mal, pour les Bretons de cette époque, d’être xénophobes ? Là encore, la science politique nous éclaire : TOUS LES PAYS DU MONDE ONT ETE, OU SONT XENOPHOBES. La xénophobie , à cette époque, est un élément NORMAL de la cohésion nationale – ce que j’ai dénommé et dénomme le NARCISSISME NATIONAL. La xénophobie est le négatif du sentiment de fierté (légitime ou non) que chaque nation éprouve pour elle-même. L’histoire de Bretagne ne doit pas être lue à travers le petit nombril breton, mais à travers l’immensité du monde. C’est ce qui manque à toute l’école historique bretonne : personne ne se préoccupe de savoir ce qu’ont été les Etats et les Empires antiques, l’histoire des cité-Etats-nations de la Grèce et de Mésopotamie, du Japon, de la Chine, l’histoire de toutes les nations européennes, l’histoire des institutions, l’HISTOIRE COMPAREE, des temps les plus reculés à aujourd’hui.

Il est tout à fait vain – et combien prétentieux – de dire et de croire que les petites  » découvertes  » faites dans l’histoire de Bretagne, à travers les thèses rédigées par les doctorants bretons vont pouvoir servir de modèle aux autres pays de la planète pour découvrir et comprendre leur propre histoire. Cette opinion est exprimée par Jean Kerhervé dans les préfaces des thèses de M. Dominique Le Page, et de madame Laurence Moal. C’est exactement l’inverse : c’est l’histoire des autres pays, des autres civilisations, des autres modes de pensée, qui, par ce qu’elle nous enseigne, permet de comprendre notre propre histoire bretonne (confere : l’émission précitée de Malliarakis, sur Lumière 101, consacrée à la nation et au fait  national).

Si l’on avait eu la curiosité d’étudier prioritairement l’histoire d’un très grand nombre de pays, sous tous les climats, sous toutes les latitudes, à toutes les époques, on se serait aperçu que le couple fierté nationale – haine de l’étranger  EST UNE CONSTANTE DE L’HISTOIRE DE L’HUMANITE. La Bretagne, au moyen-âge, éprouve à son propre égard, contemplant son propre nombril avec admiration, un orgueil insensé : le Duc, la Cour ducale, les nobles, les lettrés se croient le centre du monde, ses historiens proclament que l’histoire de la Bretagne est au centre de l’Univers : c’est ce qu’on appelle le « brito-centrisme » ! Dans le même temps, elle déteste les étrangers (la thèse le démontre bien; comme l’avaient fait, depuis DES SIECLES, les historiens et chroniqueurs bretons Monmouth, Saint André, Gruel, Le Baud, Bouchard, etc.. La xénophobie de ce temps n’est donc pas coupable : elle démontre qu’il existe à la fois un fort sentiment de fierté du groupe ( = les Bretons), et de mépris pour ceux qui l’entourent (les Anglais, les Français surtout, oh combien ! Ces derniers, selon les Bretons de ces temps, sont efféminés, coquets comme des demoiselles, d’une élégance vestimentaire qui ne sied pas à des hommes, frisottés dans les cheveux, la barbe, les poils. Ils ont, aime-t-on dire, « la fleur de lys au c … », ce qui signifie, plus simplement, qu’ils sont des … empaffés !).

LE NARCISSISME NATIONAL, LA FIERTE DES NATIONS.

L’une de mes contributions importantes à la définition du concept de « nation », est d’avoir insisté sur ce que je dénomme le narcissisme national, élément constitutif des nations, aussi indispensable à la vie des nations que l’est le narcissisme individuel pour les êtres humains. Rappelons l’excellente formule de Sigmund Freud : « Le narcissisme est le gardien de la vie », que j’interprête de la manière suivante : tout individu, toute nation a besoin, pour vivre et pour survivre, de s’aimer. Je pense avoir largement démontré, dans la conférence filmée et diffusée par l’ABP (voir ABP-TV), et surtout, récemment, ce long article intitulé Théorie des Nations, qu’il s’agit là d’un authentique CRITERE DE LA DEFINITION DES NATIONS, et que ce critère est plus que largement présent chez les Bretons depuis de très longs siècles, depuis toujours, à dire vrai, depuis qu’ils sont un peuple depuis l’antiquité, attesté par Jules César avant même la naissance du Christ.

La très étonnante époque Meiji. Ce souci de comprendre l’histoire de Bretagne à partir de celle des autres, explique ma présence comme conférencier, devant l’ambassade du Japon réunie à l’hôtel Dosne-Thiers en juin 2008, pour le 150 ème anniversaire du traité franco-nippon de 1858 (voir dans Google cette conférence sur  l’époque Meiji, résolument placée dans l’optique de l’histoire du monde, diffusée par Lumière 101, sous la forme d’une interview). Les Japonais, je pense, n’ont pas agi au hasard en s’adressant à un historien breton – ce qui n’est pas banal du tot – pour leur demander de leur exposer cette phase si étonnante de leur propre histoire, qui les intrigue et les interpelle encore, car ils se demandent encore aujourd’hui si cette évolution à marche forcée vers la modernité, de 1850 à 1900, qui a complètement transformé leur pays, passant d’une féodalité ancestrale et conservatrice à un régime plus moderniste que celui des Européens, a été pour eux un bien ou un mal. Ils ont beaucoup ri, lorsque je leur ai raconté quelques bonnes anecdotes sur l’histoire médiévale bretonne, pour les déculpabiliser de la xénophobie qu’ils ont cultivée jusqu’à une période récente, en leur démontrant qu’à cette époque, ils ne pouvaient pas être le nombril du monde, attendu que le peuple élu, selon la très excellente opinion qu’ils avaient d’eux-mêmes, était les Bretons, et que, par voie de conséquence, le nombril de ceux-ci dépassait de loin, en taille et en beauté, celui de tous les peuples du monde réunis). L’auteur de ces lignes souligne, invité par les Japonais, et par bien d’autres, qu’il ne l’a jamais été invité par l’université marxiste de Bretagne pour aucune conférence que ce soit. C’est encore pire : on le verra en temps opportun. Terrifiant !

Un point particulièrement intéressant – sur lequel j’étais bien informé personnellement, mais sans bénéficier d’autant de références que madame MOAL, et qui renforce ce que je soutiens depuis longtemps – : quoiqu’il n’y ait en droit breton de cette époque – pas plus qu’ailleurs –  de statut net ni de définition légale de ce que nous appelons la NATIONALITE (la nationalité est ce qui définit, au plan juridique, l’appartenance à une nation, ou, par extension, à un pays), il existe des textes nombreux qui se rapportent aux étrangers, qui entrent, séjournent, sortent du Duché. Il est clair que ni les Anglais, ni les Castillans, ni les Flamands … ne peuvent, en principe, ni circuler librement dans le Duché, ni s’y installer, ni commercer, ni accéder aux charges publiques, sans se plier, souvent, à des exigences strictes. Pourquoi ? SIMPLEMENT PARCE QU’ILS SONT E-TRAN-GERS.  Fait CAPITAL, que je connaissais depuis très longtemps : au plan juridique, LES FRANCAIS SONT DANS LA MEME SITUATION que ces étrangers là.

Plus intéressant encore : les Bretons sont dans la même situation au regard de la France : les Français sont l’objet, lorsqu’ils veulent venir en Bretagne et y séjourner, les Bretons, lorsqu’ils veulent voyager en France, et s’y établir, sont l’objet – surtout lors des conflits aigus entre les deux pays, par exemple sous François II et Louis XI -, de toutes sortes de mesures restrictives, voire, à l’occasion, de sanctions, ou même de brutalités. Le scepticisme auquel je me suis heurté, en écrivant celà à de multiples reprises, est définitivement levé. C’est un progrès.  En bref, notez bien ceci : LES SUJETS DU DUC DE BRETAGNE SONT ETRANGERS EN FRANCE; LES SUJETS DU ROI DE FRANCE SONT ETRANGERS EN BRETAGNE. Un excellent théoricien du droit pourra, à partir des références fournies par cette thèse, reconstituer sans difficultés ce qu’est un étranger au regard de l’Etat breton, et, partant, enrichir les concepts de nation bretonne, et de « national » breton. Définir l’étranger, c’est aussi, par une image en contre-miroir, définir l’autochtone, l’ « originaire », l’indigène, le  » naturel « .

Ceci N’EST PAS ANECDOTIQUE, mais d’une importance capitale dans la reconstruction de l’édifice doctrinal à laquelle je suis attelé depuis des années.

Pour terminer ces réflexions, qui pourraient être beaucoup plus longues, mais que l’on va retrouver plus loin, dans la reproduction des principaux extraits du  » livre bleu  » du condensé de l’histoire bretonne, suivi d’une Charte pour la Bretagne de demain (voir ABP), je suis sidéré – littéralement – de lire dans l’ouvrage, au demeurant très intéressant, de madame MOAL, les deux phrases suivantes, STRICTEMENT FAUSSES, SANS AUCUNE ARGUMENTATION JUSTIFICATIVE, en contradiction absolue avec les faits, la théorie juridique, les archives, et les citations nombreuses qu’elle a choisi de faire figurer dans sa thèse :

– DANS LA PREFACE :  »  La Bretagne (ne remet pas) en cause son appartenance au royaume de France; elle ( = la Bretagne) fait figure d’Etat, non pas de droit, mais de fait » (Jean Kerhervé, page 10). Sur quoi se fonde l’auteur de cette phrase pour affirmer celà ? Sur l’opinion névrotiquement répétée par les universitaires bretons depuis que la parole a été ôtée à la Bretagne sur son histoire – comme le rappelait avec éloquence notre admirable compatriote Marcel PLANIOL   -,  » cadenassée  » solidement par  » L’Etat central « , appuyée sur une autocensure bretonne terrifiante et honteuse,  sous peine, sur ce point et sur tout ce qui gêne, d’avoir à s’en repentir ? Non ! En disant que  » La Bretagne ne remet pas en cause son appartenance au royaume de France  » – en d’autres termes, que la Bretagne reconnaît qu’elle fait partie du royaume de France -, on est dans une hypothèse – je suis péremptoire sur ce point – de désinformation pure. L’auteur de cette phrase connaît aussi bien que moi les sources, jusqu’à plus ample informé : il a écrit cela, mais il ne peut pas penser que cela soit vrai.

– DANS LA CONCLUSION rédigée par l’auteur de la thèse :  » Les étrangers …….  sont  UN INSTRUMENT au service de la souveraineté des Ducs  » (!!!!!). En somme, le duc  »  INSTRUMENTALISE  » les étrangers, de toutes les manières possibles, c’est à dire se sert d’eux, notamment en provoquant sciemment des réactions de haine de ses sujets contre eux, pour construire  » sa  » principauté. Pas celle des Bretons ! Et l’histoire de leur pays, qu’ils font écrire par des auteurs divers (notamment Anne de Bretagne, qui ouvre ses archives à Alain Bouchard), ne sert que leur gloire et leurs intérêts! Il n’effleure personne que le Prince remplit plusieurs FONCTIONS : gouverner son pays; lui servir de symbole; prendre la tête des armées ou le défendre; inspirer la législation ou la faire; veiller au bon fonctionnement de l’administration et de la justice ……… et faire mettre en forme l’histoire de sa nation ! Qui a lu l’énorme volume, oh combien éclairant, enfin, sur ce rôle capital des Princes dans ce domaine ? (Les Princes et l’histoire, Actes du colloque organisé par l’Université de Versailles, 13-16 mars 1996, Paris, Bouvier, 1998, 656 pages : à conseiller, très fortement, à …. M. Minois et à M. Kerhervé). En somme, François II et ses prédécesseurs, l’on en croit l’auteur de la thèse et son préfacier, agissent comme les ayatolas d’Iran dans leur intérêt, pour renforcer leurs  privilèges de Princes en dirigeant la vindicte populaire contre les étrangers, en premier lieu les Français; non pas parce que la Bretagne est sous la menace permanente d »être envahie – et qu’elle A PEUR, vraiment très peur -, mais pour leur plaisir, sans doute ! C’est à tomber raide mort. Il est temps, les interprétations concernant les princes d’ancien régime étant enfin révisées et  » recentrées « , de réaliser, même si certains ont abusé largement de leurs pouvoirs (en France : François I er et sa mère, Louise de Savoie, par exemple, fort peu  »  ragoûtants  » l’un et l’autre) la plupart ont été les premiers patriotes, s’identifiant d’une manière particulièrement forte à leur pays (en Bretagne, notamment : Jean IV, Jean V, Anne de Bretagne).

Merci à madame Le Moal de rappeler aux Bretons non informés, cette période dramatique de l’histoire de Bretagne, ou l’on a la trouille, d’une manière très justifiée, de voir les Français débarquer, et qu’ils n’inspirent aucun amour, loin s’en faut, aux  » naturels  » du pays). Au total, la thèse vaut comme recueil de citations utiles pour aller plus loin – beaucoup plus loin. Ce n’est pas si mal. Pour le reste, elle fait du sur-place.

La question à poser à l’auteur(e) est toujours la même : lui a-t-on laissé la totale, l’entière liberté de dire ce qu’elle pense réellement, ou l’a-t-on conduite, à peine de ne pas obtenir le titre de  » docteur  » tant désiré, à complaire à ses directeurs de thèse ? Je pose la question, je n’y réponds pas. Tout concourt, dans son livre, à démontrer que le Duché est une puissance totalement souveraine; dans ses conclusions, ELLE AFFIRME LE CONTRAIRE !

Je me souviens du voyage de madame Françoise Autrand, éminente historienne française enseignant à Paris, invitée dans le Nord-Finistère par l’Université : elle m’a dit et redit que la faculté de ces lieux ne lui a pas semblé – mais alors pas du tout – , briller par l’indépendance d’esprit laissée aux étudiants. Elle m’en a paru comme glacée. J’en ai été frappé, je m’en souviens très bien par les termes de son récit. (Voir dans Google : Françoise Autrand).

Ma conclusion est très sévère : L »ECOLE GRATUITE, LAIQUE ET OBLIGATOIRE, a fait croire aux Français QU’ILS DESCENDENT DES GAULOIS. LES HISTORIENS UNIVERSITAIRES BRETONS ont fait croire aux Bretons qu’ils sont Français, et qu’ils ont toujours été esclaves de la France. DES UNIVERSITAIRES BRETONS, en connaissance de cause, comme le firent en leur temps Pocquet du haut Jussé (successeur de la Borderie) et Gabory, tentent aujourd’hui de ne pas écrire l’histoire telle qu’elle s’est réellement passée.

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AUDITIONS PREALABLES  conseillées : Lumière 101, le bêtisier des langues; l’assassinat de la langue bretonne.

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MONA OZOUF UN PARCOURS PLUS QUE SINGULIER : DE LA TRAHISON DES IDEAUX DE SON PERE, HEROS BRETON, AU COLLIER DE L’HERMINE.

LECTURE INDISPENSABLE : LE LIVRE BLEU DE LA BRETAGNE. A la demande du comité de rédaction, l’ouvrage intitulé  » BREIZH. Charte pour la Bretagne « , (présenté, à juste titre, par ABP-TV sous le titre  » Condensé d’histoire de la Bretagne « , car c’est bien de celà qu’il s’agit : voir ABP-TV mélennec dans Googgle), change de nom. Mao avait son petit livre rouge, Khomeini son petit livre vert. Bien sûr, personne n’a jamais été d’accord avec ces deux auteurs. La Bretagne a maintenant son petit livre bleu, qui s’enrichira de nouvelles propositions, s’il y a une demande de la part des Bretons. Il n’est demandé à personne d’adhérer aux propositions du livre bleu, que de SON PLEIN ACCORD, les auteurs étant des démocrates, et ne souhaitant EN AUCUN CAS imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. Toute polémique est donc inutile : on est d’accord : c’est bien; on n’est pas d’accord : c’est bien aussi; il n’y a pas matière à se taper dans la figure : basta, that’s enough !

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 » Ils auront épousé toutes les idéologies. En 1945, ils professaient que l’URSS était un paradis. En 1960, ils prétendaient que la décolonisation résoudrait miraculeusement les problèmes des peuples d’outre-mer. En 1965, ils saluaient la juste lutte de Fidel Castro, Ho Chi Minh et Mao. En 1968, ils proclamaient que le bonheur naîtrait de la suppression de toute contrainte. En 1975, ils se réjouissaient de la prise de pouvoir de Pol Pot. En 1981, ils croyaient quitter la nuit pour la lumière. En 1985, ils soutenaient que la France devait abaisser ses frontières pour accueillir les malheureux de la terre entière …. »

( Jean SEVILLIA, Le terrorisme intellectuel, Paris, Perrin, 2000 et 2004, Avant propos : Les mots qui TUENT ).

Heureusement, il y a ceux qui ont pu s’échapper vivants du paradis communiste, et qui, même, ont prospéré : Mona OZOUF vient d’être décorée de l’Ordre de l’Hermine.

Il est difficile d’imaginer sur la terre un peuple plus naïf que les Bretons. Je rappelle souvent cette définition géniale d’un ami normand :  » LES BRETONS SONT DES GENS QUI CROIENT QUE CE QU’ON LEUR DIT EST VRAI !  »

Madame Ozouf, qui pourtant n’en est pas à son coup d’essai, leur dit que l’Universalisme (sic), tout compte fait, ne vaut que s’il n’efface pas les « identités particulières  » : voilà qu’on découvre soudain qu’elle, philosophe, formée à l’école de la vérité marxiste, est la plus grande historienne du siècle ! Elle est née en Bretagne : on se rengorge, on croit avoir engendré un génie de plus ! Mais venez donc par-ici, tante Mona, venez donc par-là ! Et de convoquer le ban et l’arrière ban bretons, et de lui jeter brusquement un licou (voir la définition de ce mot dans le « dico »; synonyme : licol) : la voilà prise, et ravie de l’être. Personne n’avait entendu parler d’elle – sauf dans un petit cercle d’initiés, pour être juste -; ses thèses et ses idées étaient plus que dépassées : trépassées. Personne surtout n’imaginait qu’elle fût bretonne, vus ses antécédents et ses écrits. Ne voilà-t-il pas qu’elle donne tout à coup dans le  » régionalisme « , avec, faut-il le préciser, un vocabulaire plus que prudent, car il faut bien relier le présent au passé, et cacher habilement l’inconciliable en usant d’une dialectique habile. Ah les braves Bretons – aurait dit madame de Sévigné – : du jour au lendemain, la voilà célèbre, on la fête, on l’adule : bref, on veut, comme on dit,  » l’instrumentaliser « . Comment résisterait-on à la gloire, alors qu’elle s’obstinait à ne pas venir ? ? ?

Application du principe biblique ? L’enfant prodigue, dit-on, doit être accueilli à bras ouverts, malgré le mal qu’il a fait, ou qu’il peut avoir fait. Il aurait été préférable d’être clairvoyant, et de ne pas cautionner l’ aventure totalitaire dont elle a été partie prenante, la pire qu’ait eue à subir l’humanité. Au moins au plan intellectuel. Cautionner un totalitarisme, de droite ou de gauche, surtout pendant une période longue ou très longue, est un mal; il y a circonstance aggravante si, ayant connaissance des crimes de ce totalitarisme, on continue à y adhérer, fût-ce un jour de plus; le pardon peut être accordé, si le repentir est sincère et avoué, et le mal causé réparé. (Le droit civil n’enseigne rien d’autre; ce principe fait aujourd’hui partie du droit universel). Il doit être permis de se racheter, dans certains conditions. Pour la Bretagne, le mal est-il réparable ? Je crois, sincèrement, à moins de rétablir un pouvoir politique ferme et décidé en Bretagne, que la langue bretonne, SI CELA NE SE FAIT PAS, doit d’ores et déjà se ranger parmi les langues mortes. Quoique l’on fasse, de toutes manières, le désastre atteint des proportions si dramatiques QU’IL NE POURRA JAMAIS ETRE REPARE DANS SON INTEGRALITE.

Si je cite ici Mona Ozouf, c’est qu’elle fait partie des spécialistes qui peuvent parler, très savamment, de la falsification de l’histoire. On prête à son père, le militant breton Yann Sohier d’avoir assimilé le peuple juif et le peuple breton, tous deux martyrs et flagellés par l’histoire. Je ne dis pas autre chose. Quoique les statistiques morbides soient toutes contestables, on peut admettre que les personnes mises à mort sous les tsars de Russie, durant tout le 19 ème siècle, sont de l’ordre de quelques milliers; en 70 ans, le régime communiste a tué plusieurs dizaines de millions de victimes, souvent dans des conditions atroces. La shoah n’a été connue qu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. Les atrocités communistes n’ont été portées à la connaissance du monde entier qu’en 1946, par la publication du livre du dissident Kravtchenko, enfui à l’ouest quelques années auparavant (voir ce nom dans Google). Je me souviens très bien du procès en diffamation intenté par cet homme, en 1949, à la revue Les Lettres françaises, proche du parti communiste, qui avait déversé sur lui des tombereaux d’injures, y compris par les  » intellectuels  » qui étaient au courant, mais qui préféraient la lâcheté au déshonneur public. Ce fut le procès du siècle : rendant un service immense à l’humanité, en dévoilant la vérité; menacé de mort, vilipendé par tous les intellectuels de gauche, il mettait à bas les mensonges du parti installé au pouvoir à Moscou. ( On croit qu’il n’est pas mort de sa mort naturelle, mais qu’il a été assassiné par le KGB, en 1966 ). J’avais 8 ans au moment de ce procès; c’est à peu près à cette époque que j’ai été informé, comme tout le monde, par le livre de Kravtchenko, de ce qui se passait de l’autre côté du rideau de fer. Ce livre était criant de vérité, je l’ai cru. J’ai eu raison : en 1956, Nikita Krouchtchev, alors premier secrétaire du parti communiste soviétique, rendit officielles les révélations de Kravtchenko, frappant d’épouvante l’Univers (Voir dans Google : le rapport Krouchtchev de 1956).

Mona Ozouf est née en 1931. En 1949, elle avait 18 ans, l’âge théorique de raison. Elle a pourtant adhéré au parti totalitaire en 1952, au moment où le monde entier était au courant des horreurs commises, après plusieurs dizaines d’années de falsification de l’histoire. Elle a eu la chance de naître de deux parents, l’un et l’autre lucides et courageux, dans un monde hostile, sachant que la Bretagne était colonisée, de la pire manière, et qu’elle était en train d’assister à un crime horrible : l’assassinat de la vieille langue nationale, et de la culture bretonne. A cette époque, dans mon village de Guilvinec (voir ce mot dans Google), tout le monde parlait encore le breton : la boulangère, le boucher, les ouvriers d’usine, les marins, les paysans. De 1959 à 2005, j’ai rendu visite annuellement à ma vieille mère, décédée à 97 ans. Contrairement à vous, madame, je n’ai pas été assez conscient du drame linguistique que vivait la Bretagne, je m’en fait le reproche. Chaque année, en effet, quelques voisines, encore bretonnantes, rendaient visite à ma mère. Le breton, oh combien vivant et drôle, combien plein d’humour, par rapport à la langue sinistre qu’on nous avait apprise à l’école, était leur langue de communication. Vers l’an 2000, la dernière de nos voisines bretonnantes est morte. De ce jour, je n’ai plus entendu un mot de breton dans la maison familiale : ma mère, qui ne communiquait avec son mari qu’en breton, avait, culpabilisée par la répression atroce exercée sur la langue bretonne, conditionnée par le lavage mental exercé par la puissance coloniale, pour laquelle notre langue antique n’était même pas un vestige des grottes de Cro-magnon, élevé ses enfants en français, comme tous les parents de cette époque.

Je n’ai pas réalisé tout de suite ce qui se passait. J’ai décelé, dans l’air, une tristesse indicible, une atmoshère  tout à fait étrange, inquiétante … Cette année-là n’était pas comme les autres. Et puis, j’ai compris : je n’entendais plus cette musique qui a bercé mon enfance, mon adolescence, mon âge adulte : la langue bretonne était morte. Ma gorge s’est serrée. Le choc fut plus grand que si tous les oiseaux de Bretagne étaient morts : leur chant n’était plus là, même dans les arbres. Je me suis retenu de pleurer.

Voilà ce que votre insuffisance, vous et vos pareils avez fait, madame OZOUF, vous qui avez eu la chance inouie, d’être informée par vos parents, dès que vous avez respiré, et qui non seulement n’avez rien fait, mais avez aggravé considérablement la situation. Celà mérite-t-il d’être décoré de l’ordre de l’Hermine ? Vous faites partie, par votre incompétence, de ceux et de celles qui ont cautionné la falsification de l’histoire, sur une échelle monstrueuse. Il n’est même plus temps que vous  contribuiez à rétablir la vérité en Bretagne. Je vous le dis clairement : si vous aviez fait votre devoir dans votre jeunesse, notre langue serait encore vivante.

Rendez votre collier de l’ordre de l’hermine, vous ne le méritez pas . Ce collier récompense ceux qui ont agi pour leur pays; vous ne faites qu’exprimer des regrets. C’est à dire RIEN.

Allons, ce n’est pas si triste ! Dans ma vie, j’ai refusé bien d’autres  » gratifications  » que des colliers !

Vos parents sont des héros. C’est vous qui portez leur collier : prenez garde qu’il ne vous brûle le cou; ou que, comme on le sussurait autrefois à la veillée, dans les chaumières de Bretagne, aux enfants terrorisés, pour leur apprendre la sagesse,  il se mette à vous serrer la gorge, jusqu’à vous étrangler. Déposez le sur la tombe de vos parents, qui, eux, le méritent. Ce sera un geste de Dignité, qui vaudra dix, cent, mille ouvrages de pleurnicheries  insipides et beaucoup trop tardives. Vous avez été complice d’un crime. Si je vous écris en français, et non dans la langue de mes ancêtres, vous y êtes certainement pour quelque chose. Yann Sohier, votre père, si on l’avait laissé faire, m’aurait appris, lui.

Au fait, existe-t-il en Bretagne une rue, une école, qui portent son nom ? Il est temps que nous nous réappropriions les noms de nos héros. Les vrais.

Louis MELENNEC.

Nota. Une pétition circule, pour inviter madame Ozouf à se défausser d’un joyau qui, à son cou, ressemble à des perles fausses. Elle fera bien, aussi, de présenter ses excuses au peuple breton : elle a appartenu à une association dans laquelle on pratiquait l’auto-critique : celà ne lui coûtera guère.

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De quel côté se situe madame Malgorn ? Va-t-on, enfin, l’obliger à prendre des engagements solennels de réparer ce qui a été fait en Bretagne ? Préfère-t-elle l’élection, ou la Justice ?

Mais où est donc passée notre délicieuse Françoise Morvan, connue en France pour un livre épais, fort mauvais, constitué par une agglutination de petites anecdoctes médiocres, puisées dans les mesquineries  quotidiennes de la vie universitaire ? Et les siens ? N’osent-ils pas sortir du voile qui s’épaissit sur eux peu à peu ? Alors qu’on leur ouvre les bras ? Dans ces colonnes, en tout cas. Sachez, chère Françoise, que je suis, sans ironie aucune, de ceux qui sauront absoudre vos péchés, si vous vous repentez.

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DANS UN PROCHAIN ARTICLE : MALGORN, DROIT DANS LES YEUX DE LA BRETAGNE : Les engagements SOLENNELS et publics qui DOIVENT ETRE EXIGES de madame MALGORN, la main levée DEVANT SON PAYS, en matière linguistique, culturelle, surtout en matière de transfert des compétences GOUVERNEMENTALES à la Bretagne, comme l’exige le droit européen. Fini les propos gnan-gnan politicards et strictement vides de sens, ainsi que  la complaisance coupable et la timidité maladive des journalistes bretons ( Du style :  » vous savez, aujourd’hui, je crois bien qu’il n’y a plus de différence entre la droite et la gauche, etc ….; voir ABP TV ). En droit, sans développer le complexe du redresseur de torts, aucun journaliste n’a plus le droit de se coucher devant les politiques, et de laisser ses couilles au vestiaire. Les journalistes nantais l’ont fait en septembre 2008. Ils sont disqualifiés, d’une manière définitive.

Louis MELENNEC, défenseur des droits de l’homme et des peuples.

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