CECI EST UNE EBAUCHE D’ARTICLE, QUI SERA OU NON TERMINE : ON LE SAURA PLUS TARD (l’auteur écrit toujours à main levée, et ne corrige qu’après).
NOTES INTRODUCTIVES, QUI N’ONT RIEN A VOIR AVEC LE SUJET.
J’ai appris de Hazo Nétanel, né à Nantes, Président de l’Association Bretagne – Israël, par l’un de ses articles, que chaque année, au soir du seder, à Pessah ( = le repas rituel de Pâques, si je peux m’autoriser une définition aussi cursive), les juifs prononcent la belle phrase : « Souviens-toi que tu as été esclave en Egypte ».
J’invite les Bretons, sans se cacher derrière leur petit doigt, à prononcer chaque année, à haute, claire et intelligible voix, le jour de leur fête nationale, et le jour de leur deuil national (28 juillet, date commémorative de la défaite de Saint-Aubin-du-Cormier) : « SOUVIENS-TOI QUE LA BRETAGNE EST ESCLAVE DEPUIS CINQ SIECLES ».
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Les bretons n’ont jamais eu de contentieux avec l’Allemagne. C’est à l’occasion des guerres franco-allemandes, qui ne furent jamais les leurs, qu’ils ont laissé sur le terrain des centaines de milliers de leurs enfants. Les Allemands ont tué 200 000 Bretons durant le conflit de 1914-1918. La Bretagne n’aurait pas perdu un seul homme, si le droit sacré de se gouverner elle même, comme tant d’autres nations, ne lui avait été ôté par la force, dans les circonstances que l’on sait.
Mélenchon, DONT LA LANGUE EST CELLE QUI A INDISCUTABLEMENT ETE CELLE PAR LAQUELLE LA COLLABORATION du régime de Vichy et du régime hitlérien s’est faite, a eu tort de traiter l’antique et noble langue bretonne d’idiome de la collaboration. Il a démontré, une fois de plus, après ses propos insensés sur « l’oeuvre civilisatrice de la Chine au Tibet » (v. Google), son étonnante aptitude à prononcer des phrases imbéciles. S’agissant de cette chanson ridicule et insane, dans laquelle les Bretons sont traités de porcs (v. le site contreculture.org et cliquez sur « le racisme en toute impunité »), la France a eu tort de laisser impunis les propos de l’ insuffisant intellectuel, dont l’intellect est du niveau de la débilité profonde, qui a osé dire que les bretonnes poussent dans leurs landaux des gorets, et que les hydrocéphales poussent en Bretagne comme les plantes dans les champs. En ne condamnant pas ces insultes grossières, la justice française les a CAUTIONNES. C’est une faute gravissime, qui, s’ajoutant aux autres, produira un jour des intérêts très coûteux.
Nous allons sans tarder publier d’autres insultes qui sont récentes. Nous allons reservir la soupe, rectifiée et enrichie de quelques assaisonnements et ingrédients. Nous allons aussi parler d’histoire moderne, l’auteur de ce blog n’étant en aucun cas « prisonnier » du monde médiéval, pas davantage de l’époque d’Anne de Bretagne (au demeurant, le diplôme d’études approfondies d’histoire (DEA) qui lui a été délivré par la Sorbonne, est …. un diplôme d’histoire MODERNE, non d’histoire MEDIEVALE !).
La Bretagne n’est pas seulement en état de légitime défense : elle est en état de DEFENSE LEGITIME.
I – QUELQUES PRECEDENTS HISTORIQUES. DE LA NECESSITE DE RAFRAICHIR LES MEMOIRES.
Il est important de se souvenir que le premier mari d’Anne de Bretagne fut MAXIMILIEN D’AUTRICHE, Roi des Romains, Empereur du Saint Empire romain germanique à la mort de son père Frédéric III. Pour faire échapper la Bretagne à la menace française, la Duchesse mit TOUT EN OEUVRE, jusqu’à sa mort, en janvier 1514, pour unir de légitime mariage sa fille Claude avec Charles de Luxembourg, qui devint le premier prince de la chrétienté sous le nom de CHARLES QUINT, Empereur à son tour. Peu de temps avant sa mort, Anne envoya encore une mission auprès de la maison d’Autriche, pour étudier une nouvelle combinaison matrimoniale, entre ses filles Claude et Renée, et les deux archiducs Charles et Ferdinand. (Certains » hystoriens » français – dont Michelet – aujourd’hui classé parmi les romanciers, à côté d’Alexandre Dumas – qui la dénomme, entre autres amabilités, le « roi-femelle », n’ont jamais compris que si les Français aiment leur pays, celà est encore plus vrai pour les Bretons, et plus légitime, compte tenu de leur antiquité, et des souffrances qu’on leur a infligées.. Pratiquement personne, en France, ne connaît le fait que voici : les rois de France ont toujours reconnu la prééminence de l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique, ceci jusqu’aux massacres de 1789, inclusivement. Le roi de France, particulièrement sourcilleux de sa souveraineté, a toujours reconnu » que l’Empereur est le primus inter pares ( = le premier entre ses pairs, les rois), « , et qu’il jouit d’une « préséance que le roi ne reconnaît qu’au PAPE et à l’EMPEREUR » (notes ministérielles de 1769 et 1784; Que sais-je, numéro 1646, Le Saint Empire, page 57). En épousant Maximilien, à Rennes, par procuration, en décembre 1490, la Duchesse de Bretagne avait donc accédé au premier rang européen, même si son mari, qui portait alors le titre de Roi de Rome, était au plan militaire et financier beaucoup moins puissant que le roi de France Charles VIII. C’est un point que les livres « d’hystoire » écrits en Bretagne passent totalement sous silence.
Claude, par la volonté de son père Louis XII, ayant épousé en mai 1514 le neveu de celui-ci, François d’Angoulême, Dauphin, héritier de la couronne, quatre mois après la disparition d’Anne de Bretagne, c’est ce même roi Louis XII qui fiança la deuxième fille qu’il eut de sa femme, Renée de Bretagne (dite Renée de France), en décembre 1514, Charles de Luxembourg, devenu roi de Castille (De Maulde la Clavière, Louise de Savoie et François 1er, pages 337, 353, 354, 355. Sismondi, pages 148, 149, 150 ….). Le roi son père avait renoncé, à son profit, le 13 novembre 1513, à tous ses droits sur le magnifique et très riche Duché de Milan, la puissante Seigneurie de Gênes, le Comté d’Asti. Louis comptait assurer à sa seconde fille, par son mariage, la couronne de Castille, ainsi que celles de Naples et de Milan par héritage (De Maulde, 355). Malheureusement, Louis XII étant décédé le 1er janvier 1515, un an après son épouse tant aimée, ce mariage fut annihilé par François Ier, devenu roi le même jour.
LE DEPOUILLEMENT DE RENEE, de sa fortune, de ses biens, de ses droits aux successions de ses père et mère – y compris au Duché de Bretagne, car c’est elle qui aurait dû succéder à sa mère, non sa soeur Claude, par les incroyables malversations de son beau frère François 1er et de son principal ministre, le cardinal Duprat (par ailleurs le fossoyeur de la Bretagne), est une saga peu ordinaire, que d’aucuns ont appelé « le hold up du siècle ». (Nos notes manuscrites, sur ce sujet, sont complètes; une partie sera publiée, dès que possible, comme nous l’avons fait pour la Duchesse Claude; voir dans Google : Claude de France, mélennec. Tout celà aurait dû être fait dans les universités bretonnes, depuis longtemps. Mais certains « auteurs » ont préféré se consacrer aux cimetières bretons au 17 ème siècle, à la culture des navets, de la carotte, des pommes de terre, etc. Le rétablissement de la vérité, de notre Identité et de nos droits, ont pris, ainsi, un retard considérable).
(Nota. Dans des écrits antérieurs, nous avons pu considérer que Claude fut en son temps Duchesse légitime de Bretagne, de 1514 à 1524. Depuis lors, nous avons eu accès à des documents nombreux et importants, notamment la thèse dactylographiée, non publiée, de Alain Morgat : voir ce nom dans Google; Morgat n’est pas breton : dommage pour la Bretagne; il a bien voulu me confier son travail pendant deux ans. Je pense aujourd’hui que c’est bien Renée, non pas Claude, qui aurait dû hériter de la couronne de Bretagne. Je publierai mon argumentation dès que j’en aurai le loisir).
II – LES SATRAPES BRETONS NE SONT PAS PETRIFIES : ILS SONT MOMIFIES.
Je ne rappellerai jamais assez – qu’on n’attende aucune lassitude de ma part -, qu’ayant pris contact avec Rozenn Millin, peu après la création de la télévision bretonne, sous l’impulsion de LELAY, mon offre d’y présenter des émissions télévisées consacrées à l’histoire de Bretagne, à l’image de « la Caméra explore le temps », ou des émissions de Alain Decaux et Castelot, fut déclinée. Que de temps aurions nous gagné ! C’est à Paris, au Sénat (en 1997, avec le concours de notre remarquable compatriote, la comédienne et chanteuse Jacqueline Danno (voir ce nom sur Internet), dans les mairies (du 7 ème en particulier), dans quelques radios, que j’ai pu m’exprimer. Je l’ai fait très clairement, sans rien dissimuler, ce qui m’a valu, non l’hostilité de mes auditoires, mais leur sympathie. Je n’ai presque jamais conféré en Bretagne, et ne le ferai pas, compte tenu des obstacles répugnants que j’y ai rencontrés. (La prochaine conférence sur Anne de Bretagne aura lieu à Paris, devant des Français, avant la fin de l’année 2009 : ce sujet, à ce que j’ai pu voir, les passionne : ils sont avides de connaître la vérité, et sont sincèrement navrés des atrocités commises par la France en Bretagne, lorsqu’on les leur explique, comme on le fait à des amis, ce qu’ils sont).
Le colonisé, a écrit Albert Memmi (Portrait du colonisé, Folio actuel, Paris 1985; à lire absolument), est condamné à l’amnésie. « Tant qu’il supporte la colonisation, la seule alternative, pour lui, est l’assimilation ou la pétrification » (page 120). Les satrapes bretons font mieux : ils sont momifiés !
Les médias bretons (le Télégramme, Ouest France, et tous les autres) sont strictement fermés à la vérité historique des relations brito-françaises, dès lors qu’il s’agit des guerres entre les deux Pays, des invasions de la Bretagne par la France, de l’EXCLUSION des Bretons des principales fonctions et responsabilités en Bretagne, de leur remplacement par des Français, c’est à dire par des étrangers (N’ayez pas la trouille, s’il vous plait, de cette terminologie, elle est courante jusqu’en 1789; jusqu’à cette époque fatidique, fatale à la Bretagne, celle-ci est considérée, en France, comme « Province réputée étrangère ». Ce qui est juste pour le second terme (« étrangère »), faux pour le second (« Province »), car la Principauté de Bretagne est illégalement « unie » au royaume de France par un faux traité, imposé et non négocié en 1532, comme on sait, dans les circonstances pitoyables que l’on connaît. Sur la notion de » province réputée étrangère, consulter l’excellent article » encyclopédie méthodique, Bretagne province réputée étrangère »; on peut négliger les autres articles. Sur le terme « étrangers », appliqué à très bon escient aux Français, voir Planiol, tome 5, page 217, note 39, et d’Argentré : » Il entra au Parlement (par la réforme royale), » LA MOITIE D’ ESTRANGERS, QU’ON APPELLE PLUS AGREABLEMENT » NON ORIGINAIRES » (sic !!!!!). Voir surtout le volumineux ouvrage de Henri Carré, Essai sur le fonctionnement du Parlement de Bretagne après la Ligue (1598 – 1630) »: on verra alors si les Bretons, non encore lessivés par lavage de cerveaux, se sentent ou non français, et comment ils considèrent les fonctionnaires que la France leur impose à leur corps défendant).
III – OU LA DESASTREUSE POLITIQUE ALLEMANDE DE LA FRANCE REVIENT SUR LE DEVANT DE LA SCENE.
Si je reviens au problème allemand, c’est parce que le journal le Monde, le 12 septembre dernier (page 3), consacre un long article à un fait récent, que peu connaissent, qui vaut aux Français, à juste titre, l’ire des Allemands : on vient de publier quelques lettres et propos du génial François MITTERAND, et de Margaret Thatcher. Ces deux personnages, oubliant que leurs pays ont été les plus grands colonisateurs de tous les temps (20 millions de klm carrés pour l’Angleterre, 10 millions de klm carrés pour la France, soit respectivement …….), ont dénié jusqu’au dernier moment (1989, chute du mur de Berlin), LE DROIT A L’ALLEMAGNE de se réunifier.
Voici les phrases géniales que l’on prête au génial MITTERAND, qui, paraît-il, était « féru » d’histoire (pas seulement de la Milice, ni de l’avenue de l’Observatoire, n’allez pas croire !) :
» L’Allemagne n’a jamais trouvé ses frontières. Le peuple allemand a constamment été en mouvement. Et il l’est aujourd’hui » (Tiens donc ! La France, ce pays « incréé », qui « vient du fond des âges », a donc toujours été immobile, comme le sphinx, dès la préhistoire ?).
La mère Thatcher, germanophobe avérée, lui montrant deux cartes d’Europe, commente – selon Jacques Attali – : « Ils prendront tout çà; et la Tchécoslovaquie en plus ». ….. (Idem; la Grande Bretagne, de constitution fort tardive, s’est désintégrée après la libération de ses colonies, et est maintenant « grignotée » (je suis tenté d’écrire « boulotée ») par les Ecossais et les Gallois.
Selon M. Powell, conseiller de la dame Thatcher, F. Mitterand est allé beaucoup plus loin : « L’Allemagne peut se réunifier… elle pourrait même reprendre des territoire qu’elle a perdus pendant la guerre … elle pourrait même être plus étendue que sous Hitler « .
Réintégrer les territoires qui lui ont été enlevés, lorsqu’ils y étaient depuis des siècles, a toujours été, pour les pays amputés (C’EST LE CAS POUR LA BRETAGNE, n’est-ce pas ?), même lorsqu’ils ont commis de fautes, une démarche constante, le plus souvent légitime. la France trouva « normal » de réintégrer dans son territoire l’Alsace et la Lorraine, terres d’Empire, pourtant annexés très tardivement, par des procédés fort peu orthodoxes. En quoi la démarche allemande était-elle choquante de vouloir se réunifier, et de reconstituer son territoire après la seconde guerre mondiale, même si les crimes commis par Hitler et son entourage de criminels ont été particulièrement horribles ? Repousser l’Allemagne vers l’Ouest, la contraindre à accepter la frontière Oder- Neisse, sous la pression incessante de ses « alliés », c’est à dire de perdre 100 000 kilomètres carrés (la surface du Portugal, de la Tunisie, la moitié de l’Italie, du Royaume Uni …), était-elle une entreprise morale ? En leur fort intérieur, les Allemands ni leurs dirigeants n’acceptent celà. Espérons que la coexistence des Européens au sein d’une structure supra-étatique commune ne les précipitera pas une nouvelle fois dans des lendemains qui ne chantent pas. Si l’Allemagne n’a pas retrouvé ses frontières, c’est bien de la faute, une fois de plus, de la France et de ses alliés. Si les propos que M. Powell prête à François Mitterand sont exacts ( » la réunification (a eu pour effet) de les faire redevenir les MAUVAIS ALLEMANDS QU’ILS ETAIENT « ), ils sont particulièrement déplacés.
Nous parlerons, dans les chroniques qui suivent – si Dieu le veut -, de quelques grossières erreurs commises par la France en 1870 (déclaration de guerre à la prusse); en 1919 et en 1920 (traités de Versailles et de Trianon); de la honteuse capitulation de Munich, en 1938; du désossement de la Bretagne en juin 1941 …. Nous n’avons aucun compte à rendre à la « puissance tutélaire ». En revanche, le poids des comptes que, elle, doit nous rendre, est écrasant.
Nous allons passer en revue quelques unes des aventures modernes dans lesquelles la « puissance tutélaire » nous a entraînés, non pas malgré nous, MAIS CONTRE NOTRE VOLONTE. Nous allons démontrer que nos préoccupations ne sont pas seulement l’époque de la Duchesse Anne, mais L’ AVENIR DE LA BRETAGNE. Ce faisant, nous renverserons – SANS HESITATION AUCUNE – quelques tabous devant lesquels un certain nombre de nos compatriotes, tétanisés, tremblent de peur.
Les insultes à la Bretagne, c’est FINI. Que les gorets ouvrent les oreilles – ils en ont, à ce qu’il semble, mais au bout, c’est la cervelle qui est à l’état liquide -, et essaient de comprendre.
– DECLARATION DE GUERRE A LA PRUSSE (1870) : elle est le fait de la France, non de la Bretagne. C’est avec une invraisemblable légèreté que la France et les nations incluses dans l’hexagone, malgré elles, sont précipitées dans cette aventure meurtrière. Sans aucune raison fiable d’entrer en conflit militaire avec la Prusse, sans aucune préparation, avec une armée très inférieure en puissance et en efficacité, sans allié sûr, la France a déclaré la guerre le 19 juillet 1970 à la Prusse. En SIX SEMAINES, la France est clouée au tapis, ce qui n’était que prévisible justice. L’Alsace – dont le caractère « français » a toujours été plus que douteux – à dire vrai, c’est UNE AUTHENTIQUE NATION, au même titre que les Bretons, les Basques, les Corses …
Qu’ont gagné les Bretons – Ah, les braves bêtes ! – à cette aventure : A SUIVRE.
– LA SINISTRE AVENTURE DU CAMP DE CONLIE. Par surcharge d’occupations en tous genres, j’ai dû laisser passer une occasion unique. En 1998-1999, le célèbre et admirable Commandant Pierre Guillaume – plus connu sous le nom de « Crabe Tambour », car c’est lui qui a inspiré le film de Schöendoerfer – (voir ces mots dans Google) -, après m’avoir confié sur les ondes de la radio dans laquelle il avait la responsabilité de l’émission la plus écoutée, cinq émissions sur Anne de Bretagne, il me proposa de préparer une (ou plusieurs) émissions sur le camp de Conlie. Pierre Guillaume, véritable légende vivante, était aussi le plus humain des hommes; il était fils de général, et surtout le petit fils du comte Emile de Kératry (v. Google), préfet de police, député du Finistère, général de brigade nommé par Gambetta, breton jusqu’au fond des moëlles – comme l’était Pierre Guillaume, quoique son père fut lorrain -, lequel Kératry fut nommé commandant de l’Armée de Bretagne et du camp de Conlie. Toutes ses archives étaient mises à ma disposition … Des livres de qualité ont été consacrés au sujet : on sait ce qu’il en est. Je ne pense pas y revenir, ce serait sans doute inutile. C’est un grand privilège d’avoir bénéficié de l’amitié de cet immense personnage, véritable statue du Commandeur, impressionnant mais timide, sensible et réservé, malgré la grosse voix derrière laquelle il se dissimulait …. et faisait très peur à certains. Nos divergences d’opinions politiques n’ont jamais altéré notre complicité, surtout derrière les micros, ou nous étions accusés d’être le « lobby breton » de la radio. Il symbolisait la pureté, la grandeur, la fidélité à ses convictions, à ses amitiés. Ceux qui savent se détacher du jugement simpliste – fruit d’une insuffisance intellectuelle : « il est de droite, il est de gauche », comprennent ce que je veux dire. Guillaume respectait les gens respectables. C’est ce pauvre Jean Paul Sartre, l’idole des jeunes de mon temps (de certains jeunes, je le précise) qui a dit : » Du moment que je dis la droite, pour moi, ça veut dire des SALAUDS ». Jamais on n’aurait entendu des propos aussi aberrants dans la bouche de Pierre, à l’égard de ses ennemis politiques. Lui aussi avait des amis socialistes, et même communistes.
– La guerre 1914 – 1918. La défaite de 1870 avait profondément humilié la France. A chercher noise à ses voisins, on s’expose à des retours de bâton : c’est la loi du genre, lorsque l’attaqué est aussi gros que l’attaquant et que, lui aussi, est muni d’un bâton aussi lourd que celui de son agresseur. La France laissa se développer, et orchestra un violent courant xénophobe, visant ceux qui l’avaient si justement punie : les « boches », les « frigolins », les « Fritz », et autres monstres. Ceci dans une optique nationaliste ridicule, parfaitement nauséabonde (pour ceux qui sont pressés : Le nationalisme français, collection Points, 1983; deux perles parmi d’autres : » Le Nationalisme français tend à susciter parmi nous, une égale RELIGION DE LA DEESSE FRANCE » (Charles Maurras); la déesse France ! Il faut oser le faire, tout de même ! Et encore : » Une cuisinière jubilerait de tenir les youpins dans ses fourneaux »). Tandis que les quelques nationalistes bretons, fort timides en vérité, fort modérés dans leurs propos, idéalistes et quasi-poètes pour la plupart, étaient traités, eux, de salauds : la propagande française a, comme Janus, un double visage.
L’une des meilleures définition du nationalisme jacobin français, est celle de l’abbé Barruel : » Le nationalisme prit la place de l’amour général …. Alors, il fut permis de mépriser les étrangers, de les tromper, et de les offenser. Cette vertu FUT APPELEE PATRIOTISME » (Barruel, pour servir à l’histoire du jacobinisme, 1798, tome 3).
Les chants « patriotiques » étaient dans toutes les bouches. On avait les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges. Parmi ces chants martiaux, l’un, notamment, est resté célèbre, et est encore dans les mémoires parce que le splendide ténor Georges Till (v. ce nom), en a laissé une interprétation vigoureuse, que j’ai failli donner en concert, pour faire rire l’auditoire, car l’association de la musique et des paroles crée aujourd’hui un effet irrésistible (honni soit qui mal y pense, il n’y a dans ce que j’écris aucune méchanceté; quoique les Français cultivent l’humour, là, je ne suis pas sûr qu’ils auraient apprécié la plaisanterie : le sentiment national est quelque chose de très sérieux, il faut éviter de blesser qui que ce soit sur ce point; j’ai donc renoncé, sauf pour mon plaisir narcissique, soit par crainte (?), soit pour ne pas perdre de temps, probablement pour ces deux raisons conjuguées). Voici quelques phrases, qui me sont restées, censées exprimer la pensée des Alsaciens, tenus en otages par l’idéologie française, pour préparer la « revanche », mais qui, en réalité, n’exprimait pas leurs sentiments, eux qui ne sont ni français, ni allemands, leur identité étant bien suffisante – et bien lourde à porter, compte tenu de ce qu’on leur a fait :
« Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine,
Car malgré vous, nous resterons Français !
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre coeur, vous ne l’aurez JA-MAIS » (Plan, Plan, Rataplan, bis répétita, tris répétita, etc.).
A défaut de la version de louis MELENNEC, vous pourrez sans doute retrouver par Internet celle de Geeorges TILL. Je vous y engage : vous passerez un moment délicieux.
C’ est au nom de ce nationalisme là que des millions de trouffions innocents, le sourire aux lèvres, la fleur à la boutonnière, partirent au front se faire massacrer. C’est au nom de ce nationalisme là qu’on a tué nos petits Bretons. Nivelle, général de l’armée française de son état, une nullité abyssale, qui avait largement dépassé le seuil de l’ incompétence, qui a sacrifié avec une inconscience ahurissante 350 000 vies humaines pour quelques arpents de terre, surnommé « le boucher » (on aurait pu ajouter : « l’imbécile »), aurait prononcé cette phrase immortelle : « Ah ! Qu’est-ce que j’ai consommé comme Bretons aujourd’hui ! ».
Il est mort dans son lit. Que voulez vous : qui de nous peut choisir le lieu et l’heure de sa mort ?
Bravo les Bleus ! On espère toujours que vous ferez mieux la prochaine fois. De celà, soyez sûrs que les gorets bretons – ce qu’il en reste -, qui se promènent dans leurs landaux, NE VOUS REMERCIENT PAS.
On a jugé Pétain, parce qu’il a collaboré (en réalité : PARCE QU’IL A PERDU; s’il n’avait pas eu peur de l’avion, sa fuite programmée en Algérie, par dessus la mer Méditeranée, l’aurait transformé en héros !). Puisqu’il n’y a pas de prescription en matière de crimes contre l’humanité, qui demandera justice au nom des 200 000 Bretons qui ne revinrent jamais ? Oceano nox ! » Oh ! Combien de marins, combien de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines ….. »
Question idiote, en vérité; nous avons la réponse : le sieur Mélenchon, critère universel du respect des droits de l’homme au Tibet – est sur la ligne de départ ! C’est le sort naturel de ceux dont la cervelle, trop grosse, éclate sous l’effet du génie. (Ceci étant, je ne crois absolument pas, comme on l’a écrit, qu’il est la réincarnation du Bouddah, et qu’on pense sérieusement à l’introniser Dalaï – Lama, celui de présent étant bien fatigué, de son propre avis, et faisant part, de loin en loin, de la velléité de rendre son tablier – si j’ose ainsi m’exprimer, car je ne suis pas absolument certain que les dalaï-lamas portent des tabliers).
(Anecdote véridique : Il y a une quinzaine d’années, un Haut magistrat alsacien – dont je dois taire le nom, en raison du climat que vous savez -, s’amusait à publier des articles sur l’identité alsacienne, dans le journal Le Monde. Au troisième article, il me dit, au téléphone – nous étions entièrement d’accord sur ses analyses -, que sa « hiérarchie » venait de le rappeler à l’ordre, et qu’il ne publierait plus rien sur le sujet. Il a disparu. peut-être a-t-il fait une belle carrière ? Je me souviens de cette phrase étonnante : « Avec tout ce qu’on a fait subir aux Alsaciens, ILS DEVRAIENT SE TROUVER TOUS SUR LES DIVANS DES PSYCHANALYSTES, VOIRE DES PSYCHIATRES » (citation quasi-littérale); si j’en crois ce que j’ai entendu dire – je n’ai aucune opinion sur la véracité de ce jugement, pour le moment -, la langue alsacienne a été sauvée par le fait que l’Alsace a été allemande de 1870 à 1918, ce qui, paraît-il, convînt à un très grand nombre d’Alsaciens : idées à développer à nouveau, la matière ne manque pas).
– TRAITES DE VERSAILLES (1919) ET DE TRIANON (1920). La Bretagne, anéantie depuis des siècles par sa marâtre, n’y fut pas partie. C’est dommage. Elle y aurait peut-être (?) apporté un peu plus de bon sens et d’humanité à l’égard des vaincus.
Ceux-ci furent traités – en tout cas pour les Austro-Hongrois -, d’une manière quasi – bestiale.
C’est au nom du principe dit « des nationalités » que la France et ses alliés s’autorisèrent à « charcuter » l’Empire Autrichien. Dans le courant du 19 ème siècle, de nombreuses nations, en sommeil, en léthargie par l’effet des conquêtes, des soumissions qui leur furent imposées par l’histoire, sortaient lentement de leur sommeil. La Hongrie – on l’a totalement oublié, LES HONGROIS NON, je vous prie de le croire, ce pourquoi ils sont si bien informés du problème breton, et nous témoignent dans les congrès internationaux une sympathie qui nous va droit au coeur -, fut un grand pays, plus grand que l’Italie et la Grande Bretagne, fut »désossée » en 1920 par ce qu’on dénomme « les alliés ».
Le respect des nations, des ethnies, des communautés humaines, est non seulement respectable : il fait partie du droit international; il est imposé par l’ONU, l’Union européenne; c’est en son nom que les Ecossais, les Catalans, les Basques, ont obtenu de leurs Etats « centraux » (l’Angleterre, les Castillans), hégémoniques jusqu’alors, les droits que les pays civilisés sont tenus de respecter. LES BRETONS se réclament du droit international, les Européens le savent.
Mais, en premier lieu, il faut, pour être respecté et respectable, commencer par l’appliquer à soi-même.
Or, la France de l’époque, malgré ses fanfaronnades claironnées d’inventrice des droits de l’homme, se trouvait, précisément, avoir annexé avec une extrême brutalité les Nations de l’hexagone, avait conquis – ET CONTINUAIT SES CONQUETES – de vastes pays indépendants (le Maroc, la Tunisie, le Tonkin, la Cochinchine, Madagascar, etc., etc., etc..). Mais pour ceux-là, IL N’ETAIT EN AUCUN CAS QUESTION du « principe des nationalités », loin s’en fallait ! Ce n’étaient pas des Nations, mais des peuples sous-développés, que la France, avec la générosité que les Bretons connaissent si bien, voulait élever aux valeurs de la civilisation ! On voulait bien les accepter, à titre probatoire, dans la grande patrie commune, celle descendant en ligne directe de leurs ancêtres ….. LES GAULOIS, ce qu’on leur enseignait à l’école, et qu’ils croyaient être la vérité ! (On a vu à la télévision de vieux Sénégalais, fort touchants en vérité, confesser qu’ils ont tout bonnement cru qu’ils avaient dans un lointain passé, été gouvernés … par le bon roi Saint louis (sous son chêne, évidemment), et tant d’autres (Louis XIV, Napoléon, par exemple) ….
Il faut, en second lieu, l’appliquer avec discernement. Toute communauté humaine, toute ethnie, toute nation, a droit au respect, et à certains droits intangibles, en particullier de revendiquer son identité propre, de la transmettre, d’enseigner ses valeurs, sa culture, sa langue à ses descendants. Tout groupe humain, toute ethnie, toute nation, ne peut se voir pour autant reconnaître le droit à se gouverner, à plus forte raison de posséder un gouvernement ou un Etat. Ne serait-ce que parce que l’histoire ou la volonté des intéressés a souvent fait que des peuples différents ont coexisté d’une manière pacifique, ou ont choisi et accepté de vivre ensemble, pour des raisons diverses.
La dissolution de l’Empire Austro-Hongrois fut un authentique désastre.
L’hypocrisie qui a présidé à cette dissolution est assez répugnante. La France, qui joua un rôle majeur dans l’anéantissement imprudent, précipité, impulsif de ce pays multi – national, fut assez lamentable.
Il existait, indiscutablement, une autre solution, qui méritait au moins d’être explorée : la FEDERALISATION. Il y avait, certes, en Autriche-Hongrie des tendances centrifuges. La volonté des Nations à s’émanciper d’un régime autocratique et dépassé était légitime. Mais celà résumait-il tout le problème ? Si celà était vrai, il n’y aurait pas d’Europe aujourd’hui.
La dispersion des forces de l’Empire par la faute de la France, en Etats petits, disparates, mal ficelés, a transformé ceux-ci en autant de brebis dont Hitler a fait son régal. Plus tard, ils furent mis à la disposition de l’ogre communiste, dont ils sont devenus d’authentiques COLONIES, au même titre que les nations périphériques digérées par la France pré et post révolutionnaire, après 1789, celle-ci ayant mis au point, entre autres théories (dont celles des « frontières naturelles », qui n’existèrent que pour pousser plus loin les conquêtes territoriales aux dépens d’autrui), une autre théorie des « nationalités » : les nations incluses dans le Royaume de France N’EXISTENT PAS, seule « LA » nation française existe, tant pis pour ceux qui ne sont pas d’accord, il existe d’excellentes guillotines pour trancher ce type de contentieux anté-diluvien.
– Nombre d’enfants de Bretagne morts au combat pour le compte d’un pays étranger. Le problème fait encore l’objet de discussions. Si les Bretons et les Français avaient fait leur travail de comptabilité morbide, on n’en serait pas là. N’y aurait-il, d’ailleurs, qu’un seul mort au passif de la France, ce serait encore trop.
Je suis très surpris lorsqu’à Paris – je dis : à Paris -, on me pose la question suivante : « Est-il exact que les généraux français ont reçu l’ordre, durant la guerre 1914-1918, de mettre les Bretons en première ligne pour en être proprement « débarrassés », c’est à dire pour les faire assassiner ? ». Quelles que soient les horreurs commises en Bretagne durant la pire période de la colonisation – celle du décervelage, de 1789 à 1950 -, je ne peux souscrire à une hypothèse aussi horrible. Depuis deux mille ans au moins, les Bretons de la Bretagne insulaire (l’Angleterre actuelle) ont souvent été placés aux points stratégiques (voir la remarquable étude de Soazick KERNEIS (v. ce Nom), sur La Bretagne rhénane, Les établissements bretons dans les champs Décumates (Latomus, revue d’études latines, avril-juin 1999, pages 357 à 390). Il en a été de même pour les Bretons armoricains (j’en ai eu confirmation par plusieurs généraux, dont l’un, alors âgé de 90 ans, avait connu la guerre 14-18, et m’a dit, tout de go : « Je n’ai connu, au cours de ma carrière militaire, que deux sortes de soldats fiables : les Bretons et le Corses » (citation quasi-littérale, authentique). Il avait sûrement tort, je le lui ai dit. Les Bretons ne sont pas plus courageux que les autres – à ce qu’il m’a semblé, c’est mon opinion, je la partage, oh combien ! -; mais il y a chez eux – il y avait, en tout cas -, un sens du devoir très particulier (avec de nombreuses exceptions : voir les faux satrapes sénatoriaux qui ont voté, en 2008, contre la langue de leur pays, pour quelques miettes de pain qui ne leur auraient pas même été ôtées de la bouche, s’ils avaient voté pour). (à suivre).
– Accords de Munich : les Bretons n’y sont pas. Les Français et Anglais s’y aplatissent. Nul ne pourra accuser, ni ne songera à le faire, la Bretagne d’avoir pris la moindre part au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Celle-ci a pour cause principale l’expansionnisme hitlérien. On ne peut affirmer avec certitude que sans les clauses humiliantes des Traités de Versailles et de Trianon, cette guerre n’aurait pas eu lieu. Située au bout du monde, sans contentieux avec aucun pays européen – à l’exception de celui par lequel 200000 de ses enfants ont été conduits, sans raison, à la mort -, la Bretagne a été une fois de plus victime de la politique agressive et incompétente de ses voisins. Cette guerre, à laquelle elle n’a participé, malgré elle, qu’en qualité de fournisseur de chair à canon, l’a placée rapidement dans la « zone occupée », avec les inconvénient énormes que celà a comporté pour elle : déportation des nombreux jeunes, enrôlement dans les contingents du travail obligatoire, pillage des richesses agricoles par l’occupant…
– Montoire : le Chef de l’Etat français y est, non pas les bretons. Même si Pétain a été farouchement anti-allemand, même si, en effet, il a joué une politique de double-jeu à l’égard des Allemands, c’est sous son autorité que ses acolytes ont mené une politique de collaboration avec l’Allemagne.
– Confiscation de la Loire Atlantique : elle est le fait du régime collaborationniste de vichy, non des bretons.
Quand je vois ces Bretons qui demandent pardon à genoux, parce quelques dizaines des leurs, égarés par l’affreuse idéologie allemande d’avant , qui laissait miroiter la liberté de leur pays au bout du chemin, …..
Le seul nationalisme défendable – puisque nationalismes il y a -, est celui qui se traduit par l’amour légitime de son pays, sans mépris pour aucun autre pays, sans haine pour autrui, sans aucun sentiment de supériorité à l’égard de quiconque. On aime sa famille, son quartier, sa ville, sa région. Il est permis d’aimer son pays, à condition de n’y mettre aucun fanatisme, aucune exclusive …. C’est une constante de l’histoire humaine. Les Russes aiment leur pays, les Anglais, les Italiens,les Polonais, les Hongrois, les Chinois, les Japonais ………… aiment le leur.
…………….( A suivre …).