LE RIDICULE DEBAT SUR LES PATOIS, LES DIALECTES, LES LANGUES DITES « REGIONALES ». Un accessit, tout de même, pour M. Marc Le FUR.

Je n’ai pas ménagé mes critiques au député Marc Le Fur, qui semble croire, avec une naiveté impardonnable, qu’il peut être Vice-Président de l’Assemblée nationale des français, sans être en même temps à genoux devant ses Maîtres,  quant à la méthode qu’il a utilisée pour tenter de faire « fléchir » le gouvernement français, dont les positions sont connues de longue date. Elle sont inscrites dans les relations réciproques de la Bretagne et de la France depuis des siècles : la raison du plus fort, qui se déshonore, une fois de plus -, en mentant, et en violant le droit. Ceci n’est qu’un épisode, une anicroche ridicule de plus.

On ne peut certes pas dire que notre compatriote n’a pas été prévenu et informé, avant, pendant, après.

Dès le mois d’avril, Marc le Fur entonne au clairon le petit air que voici:

« Un débat » historique » (= c’est le Fur qui s’exprime, pas moi) se déroulera le 7 mai prochain devant l’Assemblée nationale. Je me réjouis que le premier ministre tienne l’engagement qu’il avait pris, A MA DEMANDE, sur les langues régionales. (Excusez, monsieur le Fur, vous commencez mal: LA LANGUE BRETONNE EST LA LANGUE ANCESTRALE DE LA NATION BRETONNE; c’est une langue NATIONALE). Il avait promis un débat à l’Assemblée sur les langues régionales (bis repetita!), préalable à la réforme constitutionnelle. Ce sera fait le 7 mai prochain. »

Je monte au créneau tout de suite, dans le site « Errances en Bretagne »:

« C’est une pitié de croire que le débat provoqué par Marc Le Fur au Parlement va apporter quoi que ce soit de positif ou d’utile: les Bretons vont encore être saoulés de propos INEPTES (= en français dans le texte). Ils vont croire ce qu’on va leur dire. Et ils SERONT ROULES; COMME TOUJOURS.

Marc Le Fur se met le doigt dans l’oeil : depuis l’invasion de 1488, la France a TOUJOURS violé le droit national et le droit international en Bretagne. Lorsqu’elle ne l’a pas fait, ce fut par inattention ou parce que les Bretons, dans certaines circonstances, surent se montrer in-tran-si-geants. Il n’y a aucune raison pour que cela s’arrête. Ce n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui : interdire la transmission de la langue de leurs ancêtres aux enfants, interdire l’enseignement de son histoire à un peuple, est plus que monstrueux: c’est débile et imbécile; la France s’expose à voir renaître, sous peu, d’une manière sotte, une haine qu’elle avait réussi à canaliser, sous l’effet du lavage de cerveaux opéré par elle, avec tant de dextérité, de 1789 à 1950.

Cependant, moi qui ne cesse d’appeler à l’Union des Bretons, je souscris à sa tentative. Ne serait-ce que parce qu’elle va permettre aux imbéciles jacobins, les héritiers de ceux qui ont anéanti la Bretagne en 1789, de confirmer une nouvelle fois les violations du droit qu’ils affectionnent, et que nous devons absolument nous affranchir de la nullité des parlementaires français; la grave faute politique qu’il vont commettre, cette fois, ne va pas manquer de se retourner contre eux, par la prise de conscience salutaire qu’elle va provoquer. »

Dès le matin, M. Le Fur a répondu, dans le site « Errances »:

« Vous vous méprenez. Ce débat va déboucher sur l’annonce d’une loi pour 2009. Ce débat est UNE AVANCEE CONSIDERABLE. Il permettra d’apporter la sécurité juridique aux langues régionales (encore!), n’en déplaise aux esprits chagrins. »

Une avancée considérable ! Incroyable, mais vrai. M. LE FUR, on vous considère comme un homme honnête. Mais un tel degré de cécité est pire que la bêtise, pardonnez moi de vous le dire, je manquerai à mes devoirs si je ne prévenais ici nos compatriotes de ce qu’ils vont encore voir : la France dans ses oeuvres de violation du droit des Bretons.

Le Débat a lieu, dans les conditions que l’on sait. On est vite fixé: madame Albanel, prêtresse par interim, (à moins que ce soit Aubanel, je n’arrive pas à inscrire son nom dans ma mémoire) parle. Ma parole, elle nous prend pour des démeurés, cette brave dame! Elle se fout de notre fiole! Encore une fois, on nous sort cette vieille ficelle usée, plus grosse qu’un tronc d’arbre : la Constitution a proclamé UNE FOIS POUR TOUTES, que la langue de la République est le Français. Savez pas lire, oui ou quoi ????? Passez votre chemin, il n’y a rien à voir. Bande de ploucs !

Là, on est quand même incrédule. Les Bretons, les Occitans, les Basques, les Corses …… c’est con, c’est bête, c’est débile : c’est connu, c’est démontré, c’est du sûr! Mais à ce point !!!!!!!!!!!!!!!

Le vendredi 9 mai, je réagis sur le site Errances:

« Qu’en peu de mots…!!!! On m’a invité à assister à la fête aux lampions: c’est à deux pas de chez moi.

Bien sûr, je n’ai pas voulu me déranger pour un « débat » qui ne pouvait qu’être bête ( bêêêê, bêêêê, bêêê, comme dans la chanson!), au ras du sol, déshonorant, lorsque, breton, on a les tripes accrochées au cerveau.

Nous nous étions réunis, avec deux amis. Pour déjeuner.

A 14 heures, le plus studieux de nous deux a voulu partir vers la Chambre basse de la République: c’est un scrupuleux.

Vers 17 heures, il m’adresse un courriel: « désastreux, déshonorant, j’ai envie de vomir… Les interventions de ces politiques sont en langue de bois, sans aucune élévation d’esprit. Cinq pelés et six tondus (dit-il, à peu de choses près), telle est l’Assemblée qui délibère sur l’avenir de notre langue, déja massacrée, tuée, assassinée par ceux qui anéantirent, sans raison, nos armées, en 1488, à Saint Aubin du Cormier, laissant sur le carreau 6000 cadavres.

ILS NE CHANGERONT JAMAIS. Que cette date soit pour nous marquée d’une pierre bénie, et qu’elle nous permette de savoir que, depuis cinq siècles, ils nous trompent, ils nous mentent. »

Marc Le Fur est un brave homme; mais peut-il croire ce qu’il dit?

Ne le félicitez pas de ma part. Je crois qu’il est inconscient des problèmes. Il ne semble même pas avoir réalisé qu’on s’est servi de lui, qu’on a abusé de sa crédulité.

Quant à Marie Lou ( Lebranchu, la célèbre prêtresse de Morlaix) : trop expérimentée pour n’avoir pas compris. Faire semblant, s’incliner, toujours plier l’échine devant les Maîtres : voila de la vraie, de la grande politique!

Mon ami ajoute:

« Ces individus font partie d’un monde à part; les hommes et les femmes ne les intéressent pas; seuls comptent, à tout moment, leurs calculs, leurs intérêts, leur réélection; c’est horrible ».

On connait la suite: c’est pire. Une réformette est adoptée: à quelque temps de là, on vote à grands cris de joie un amendement : les langues dites régionales sont reconnues comme étant patrimoine de « LA » République (ou quelque chose comme cela: peu importe le texte, c’est du chewing gum, de la guimauve, en un mot: RIEN).

Pauvre M. Le FUR! Les badauds de service exultent. On s’embrasse : le jour de gloire est arrivé. N’avait-on pas dit qu’on allait voir ce qu’on allait voir?

Rapidement, la fièvre tombe: l’ « amendement » ne dit rien, ne promet rien, ne permet rien. C’est comme une dent creuse: il n’y a rien dedans. On se fout carrément de nous: on est roulés, sur-roulés, archi roulés !!!

Quelques Bretons réalisent tout d’un coup : mais de quel droit les Français veulent-ils inclure la langue bretonne dans leur patrimoine, alors qu’il s’agit du patrimoine des Bretons ?????

Sur le plan humain, le pire est à venir : Marc le Fur, infamie douloureuse, est lâché par ses propres troupes, sur la terre de Bretagne : CONSTERNANT. On lui avait dit qu’on était d’accord avec lui, on ne l’est plus ! Voilà tout ! Le Duc Nominoé se trouvant avec son armée devant les Francs: il se retourne : pfuittt! envolée la belle armée. Ce n’est pas du beurre breton, ni du kuing a mann, c’est du vinaigre. Belle mentalité, les Bretons ! Et courageux, avec ça !

Comme on dit dans les mauvais romans, le moment est venu de conclure:

1 – Les Bretons n’ont rien à demander aux Français. Leurs droits sont immémoriaux, ils le restent, plus que jamais.Il s’agit d’en reprendre possession, UN POINT, C’EST TOUT.

2 – Surtout, que les politiques cessent de nous humilier, en se comportant en solliciteurs et en esclaves. C’est la Nation toute entière qu’ils engagent, et qui a HONTE.

3 – Les dispositions législatives et réglementaires actuelles sont très suffisantes pour établir dans les écoles bretonnes un enseignement de quelques heures par semaine, procurant aux élèves et aux étudiants volontaires des avantages substantiels lors des examens, ce qui les stimulera.

4 – Avant toute chose, il est strictement indispensable d’établir un enseignement obligatoire de notre histoire Nationale sur tout le territoire Breton. EN MOINS DE CINQ ANS, toute la Bretagne aura retrouvé son âme, sans altérer la stricte liberté de chacun de conserver son entière liberté de pensée, qui est garantie, non par la France, mais par les Chartes et Conventions internationales. Les Bretons ont même le droit de se sentir Français, SI TEL EST LEUR CHOIX.

Devant cette cacophonie créée par certains élus, de revenir sur leur vote antérieur quant à notre langue Nationale, nous réalisons mieux l’incompréhension dans laquelle Marc le FUR a du opérer , et combien il doit être malheureux. Il a du vivre un calvaire.

M. Le Fur, c’est un raté de plus. Comment, mais comment pouvez vous croire ces gens, qui n’ont aucune parole, et qui nous mentent depuis cinq siècles ! Et s’ils n’avaient fait que nous mentir ! On vous dit cependant l’un des moins mauvais parmi ceux que les Bretons ont envoyé à l’Assemblée nationale. Arrêtez, s’il vous plaît, c’est assez !

LOUIS MELENNEC

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