NATION FRANCAISE, NATION BRETONNE . L’EFFROYABLE IMPOSTURE DE 1789 .

( ARTICLE EN COURS DE TERMINAISON).

 

Nota, rédigée en 2016. Le présent article a été écrit en 2008, deux ans après la conférence faite à Vannes, en 2006,  sur le prétendu traité de 1532, l’imposture, par laquelle la France a dissimulé une annexion pure et simple, non consentie par les Bretons, mais imposée d’une manière unilatérale par notre voisin, maître des lieux, des carrières, et des forces militaires. On va mesurer, en le relisant, le chemin considérable parcouru depuis lors. (Youtube : Mélennec, 1532). Il mérite d’être actualisé.

Le concept de nation n’ été défini clairement – pour autant qu’il puisse l’être -, que très récemment. Les nations, groupes humains spécifiques, ne sont pas une création ou une invention récente. Elles ont, au moins sous des formes rudimentaires, et sous des appellations diverses, existé de toute antiquité. (Mélennec nation, voir ci-après). Le concept de « nations premières » est maintenant admis. Réduites à de petits ensemble au début (Grèce antique, Mésopotamie), elles se sont élargies peu à peu par l’inclusion progressive de peuples divers. Au point que ces ensembles plus vastes, constitués le plus souvent par la force et les exactions, ont interdit,  par la persécution (Bretagne, Catalogne ..), à ces petits nationalismes « perturbateurs » d’exister, s’attribuant à soi-même la noblesse de constituer « La » nation, aux détriments de celles, martyrisées et acculturées, privées de cette dénomination, alors qu’elles étaient beaucoup plus anciennes. A cet égard, la « nation » française, et la « nation » espagnole sont des exemples assez risibles de pays tortionnaires, qui n’ont rien fait d’autre qu’étouffer par strangulation multiple les peuples soumis au cours des siècles. Mais les recherches récentes, en particulier les nôtres, ont tout remis d’aplomb.

Il y peu d’années, les « hystoryens » bretons se posaient encore les questions suivantes  : la Bretagne a-t-elle fait partie de la France ? La Bretagne a-t-elle été indépendante ? La Bretagne a-t-elle été un « fief » de la France ? L’hommage prêté par les ducs de Bretagne était-il un témoignage de subordination, ou un simple contrat d’alliance entre deux pays inégaux en puissance, mais égaux en droit ? Toutes ces questions, qui relèvent résolument du droit et de la science politique,  sont aujourd’hui résolues. (Voir nos publications sur toutes ces questions). Les incroyables sottises publiées par les « experts », les « contre-experts », les « surexperts » de l’officine dénommée Wikipédia – les plus bêtes – disparaissent peu à peu, remplacées par des contributeurs externes, désormais mieux informés. Notamment, personne n’ose plus soutenir que l’annexion de 1532 fut un traité librement consenti; on sait maintenant que ce fut une honteuse imposture initiée et perpétrée par le royaume voisin (Taper par Google : mélennec 1532).

L’accouchement de la vérité historique et de la vérité scientifique se fait dans la douleur – pour ne pas dire dans la sottise. Il n’est de pire sentiment que la jalousie. En Bretagne, pays de contentieux éternels, cette réalité est si commune, que nous avons énoncé maintes fois : « La jalousie est la spécialité nationale bretonne par excellence, bien avant le far breton et le cuign aman ». Cette triste disposition d’esprit mine de l’intérieur ceux qui s’abaissent à l’éprouver, et détruit ceux qui sont condamnés à côtoyer les jaloux. Je n’ai jamais, quant à moi, depuis ma naissance, éprouvé ce sentiment vulgaire. Mais j’y ai été confronté, en France, à cause de mes travaux juridiques et scientifiques, et en Bretagne à cause de mes travaux historiques. Les jaloux sont une race à plaindre, bien plus qu’à blâmer. Ils sont infiniment plus nombreux en Bretagne qu’en France : j’en atteste personnellement.

 

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Quelques citations irremplaçables du plus grand juriste que la Bretagne ait produit, Marcel Planiol, une gloire nationale :

« Au moment ou elle a succombé, la Bretagne constituait réellement un Etat à part, JOUISSANT DE TOUTES LES PREROGATIVES DE LA SOUVERAINETE. »

« Le pouvoir législatif s’exerçait à l’intérieur du Duché d’une façon souveraine et INDEPENDANTE. Celui du roi de France S’ARRETAIT AUX FRONTIERES de la Bretagne. « 

« On ne pourrait citer UNE SEULE ORDONNANCE ROYALE qui ait reçu son exécution en Bretagne. Le roi ne manquait aucune occasion de « tâter » le terrain: il n’éprouvait QUE DES ECHECS. »

 » Les relations de la Bretagne avec la France ont souvent été mal comprises, SURTOUT HORS DE BRETAGNE. Les Ducs ont succombé : NATURELLEMENT, L’HISTOIRE N’A PLUS ENTENDU QUE LA VOIX DE LEURS ADVERSAIRES ».

(Marcel PLANIOL, Histoire des Institutions de la Bretagne, tome 3, pages 51 et 71; tome 5, page 4. Mayenne, 1981 et 1984)

Avant de lire l’article qui suit, je recommande vivement d’écouter les deux émissions citées ci-après, auxquelles on accède facilement par les moteurs de recherche Yahoo (de préférence) ou Google:

– L’assassinat de la langue bretonne, lumière 101

– Le bêtisier des langues, lumière 101

Ces émissions ont été reprises par plusieurs sites et blogs en Bretagne. En les écoutant, on comprendra combien la Bretagne a souffert de la colonisation dont elle a été victime après les invasions françaises de 1488 et de 1491, et combien reste importante encore pour les Bretons, qui ont pourtant conservé une si forte identité, après tous ces efforts accomplis par le pays envahisseur pour les assimiler à une civilisation totalement étrangère à la leur, la distance à parcourir pour redevenir entièrement eux mêmes, et pour retrouver la jouissance de la totalité de leurs droits nationaux et internationaux.

LA NATION FRANCAISE EST TRES RECENTE.

Ceux qui ont lu l’hebdomadaire l’Express (en date du 24 juillet 2008, page 65), auront eu la confirmation qu’on enseigne encore dans les facultés bretonnes que « l’idée de nation indépendante n’a pas de sens au 15 ème siècle ».

Le corollaire de cette proposition, qui   n’est pas énoncé – je pense qu’on n’a pas osé le faire – est celui-ci:  « la Bretagne ayant été engloutie par la France à la suite des invasions de 1488 et de 1491, et ayant, de ce fait, disparu de la scène internationale, ne peut avoir été une Nation puisque les Nations n’existent pas encore ».

Je concède à l’ auteur que ce qu’il écrit EST VRAI POUR LA NATION FRANCAISE. Comme le reconnaissent tous les spécialistes en sciences politiques et en droit international, ainsi que les historiens spécialisés (Colette Beaune, Mollat du Jourdain, Fr. Olivier Martin, Suzanne Citron, Pierre Chaunu, Philippe Némo…),  personne ne reconnait la qualité de nation à « la » France – celle que l’on dénomme actuellement « l’hexagone », avant  le 16 ème siècle.

Le « royaume de France » existe, il est vrai, au plan théorique – ou, plus exactement, fantasmatique -, lorsque Hugues Capet ceint la couronne, en 987. C’est, tout au plus, « une sorte de mythe, conservé dans l’esprit du roi, de ses serviteurs, et de quelques gens d’église », écrit Charles Petit -Dutaillis, dans son ouvrage « La monarchie féodale en France et en Angleterre » (Albin Michel, Paris, 1971, page 16); une « séquelle », purement intellectuelle, ne répondant à rien ni au plan géographique ni au plan politique, du partage de l’immense empire carolingien, scindé en trois en 843 par les fils de Louis le Pieux, auxquels échoient la « Francia occidentalis  » (pour Charles le Chauve), la « Francia orientalis » (l’Allemagne actuelle, pour Louis dit « le Germanique »), la Lotharingie » ( longue bande de terre s’étendant de la mer du nord au nord de l’Italie », pour Lothaire) (K.F. Werner, Les origines, Paris, page 459).

En 987, « La France » ne désigne qu’un territoire exigu, qui dépasse à peine les limites du diocèse de Paris, représentant un espace allant, grosso modo, de Senlis à Orléans, c’est-à-dire l’équivalent de un ou deux départements actuels. On est très loin de ce que sera le royaume « réel » quelques siècles plus tard, après ses agrandissements successifs, aux dépens des principautés voisines.

Hugues, considéré comme le fondateur de la dynastie capétienne – à laquelle il faut bien assigner un début, ce qui n’est pas choquant en soi -, exerçant son autorité sur un pays aussi exigu, porte un titre pompeux, mais il n’est rien d’autre qu’ un principicule. Il y a accord total de tous les historiens sur ce point. Navrant pour l’égo surdimensionné des Français. mais strictement exact.

Le « royaume » se construit par des apports multiples et successifs, tant au plan territorial qu’au plan de la doctrine, au fil des guerres, des invasions des pays voisins, des mariages, des héritages, des achats de seigneuries voisines (Olivier Martin, page 315: méthodes d’extension du domaine).

L’UNE DES METHODES LES PLUS CONFORTABLES pour s’enrichir aux dépens d’autrui, consiste à prétendre que le roi capétien, en s’emparant des territoires jouxtant ceux qu’il contrôle effectivement, détenus par d’autres Princes,  ne fait que  » rentrer chez lui »: il ne fait que  » récupérer » ce que d’autres ont dérobé à ses ancêtres ou à ses prédécesseurs. Les Carolingiens ayant régné sur ces principautés jadis, les capétiens – prétendent-ils – sont leurs héritiers. Donc, cela fait partie de leur héritage naturel, qui a été dérobé autrefois par des princes sans aucun droit, à la faveur de l’éclatement de l’Empire. Ce qu’on dénomme, élégamment, « le démembrement » de la puissance impériale. Avec une bonne armée, on arrive très bien à faire celà. Dès lors, les principautés entourant le minuscule « royaume » des capétiens, ont vocation naturelle à réintégrer la patrie-mère.  Lorsque l’invasion ou l’annexion est faite et parfaite, que le gouvernement local a été détruit, que les hommes de mains de l’envahisseur ont remplacé les « originaires » dans les postes stratégiques, que des « collabos » locaux ont été recrutés en nombre suffisant, le piège infernal se referme, souvent d’une manière définitive.

Ce n’est pas une invention géniale. Elle est de tous les temps. C’est en vertu d’un raisonnement analogue – une très vague allégeance de pays voisins, à une époque floue et si possible non identifiée -, que le Maroc occupe actuellement le Sahara occidental , et que la Chine exerce des exactions abominables, au vu et au su de tous, sur les misérables populations tibétaines (et bien d’autres, sans doute).

Au plan intellectuel, les conseillers de l’entourage royal  consolident, avec habileté, l’idée que les Capétiens sont les héritiers des Carolingiens – ce qu’il ne sont pas -, et que le royaume agrandi n’est rien d’autre que le reconstitution de l’ oeuvre territoriale de ceux-ci, en particulier de Charlemagne. Par « strates », successives, le mythe se complète, s’ajoutant à d’autres aussi mal fondés au regard de la vérité, et prend consistance, au point d’être considéré comme le reflet de la réalité historique. Ainsi, lorsque la France s’emparera de la Lorraine, de long siècles plus tard, Louis XIV écrira dans ses mémoires cette phrase stupéfiante: « C’était l’ancien patrimoine de nos pères; qu’il était beau de le joindre au corps de la monarchie, dont il avait été longuement séparé (!) » (Michel Déon, Louis XIV par lui-même, Paris, 1983, page 156).

Dès le onzième siècle, la dynastie étant devenue plus crédible et plus solide, on assigne  au royaume théorique sur lequel les descendants de Hugues Capet sont censés régner, des limites beaucoup plus larges que le royaume réel : au Nord la Manche, au sud les Pyrénées, à l’Ouest l’Océan Atlantique, à l’Est l’Empire, délimité par l’Escaut, la Meuse, le Rhône (toute la rive gauche du Rhône, en particulier le Dauphiné et la Provence, sont hors du royaume) ( voir, en particulier, Suzanne Citron, page 113). Les conseillers du roi capétien tentent de faire accroire que le royaume  minuscule des descendants de Hugues coïncide, en réalité, avec le « lot » qui fut attribué à Charles le Chauve par le partage de Strasbourg de 843, la vaste « Francia occidentalis », dont les limites, précisément, sont celles indiquées ci-dessus. C’est une imposture, inventée à postériori par l’abbé de Fleury, dans la deuxième moitié du 11 ème siècle. Elle esr ingénieuse dans la mesure ou elle donne légitimité aux rois capétiens, en leur permettant, pendant des siècles, de s’étendre aux dépens des princes périphériques, supposés avoir « volé » à la monarchie des territoires qui ne leur appartiennent pas (Suzanne Citron, page 127; Colette Beaune, page 417). C’est la fameuse théorie du « démembrement du royaume » par les Comtes, Ducs et Princes locaux, plus ou moins assimilés à des bandits de grands chemins, auxquels l’équité commande de « rendre gorge », c’est à dire de restituer à la Monarchie ce que leurs ancêtres s’approprièrent, jadis, d’une manière frauduleuse. La puissance militaire de la France s’accroissant au fil du temps – surtout depuis Louis XI, qui décède en 1483 -, la théorie produit ses effets, puisque personne n’a plus la force de démontrer son absolue fausseté.

La réalité est beaucoup plus simple: lorsque la dynastie carolingienne se délite et se dissout, au point de ne plus pouvoir administrer les très vastes territoires qu’elle a jadis conquis et possédés (9 ème et 10 ème siècles), l’autorité renait comme elle peut, là ou elle le peut, sur des entités plus petites, déjà cohérentes, ou bien créées par les nouveaux souverains locaux: ici un Comte, là un Duc, plus loin un vicomte, un Prince, etc. Ces nouveaux souverains organisent le pouvoir dans leur sphère d’action, mais en aucun cas ne « dérobent » à la dynastie disparue ou émasculée, devenue incapable de gouverner et de conserver ses vastes possessions, quoi que ce soit.

Il est très important, en me répétant d’une manière voulue, d’insister sur le fait que c’est sur le fondement de pures affirmations, ne correspondant à aucune réalité juridique, que la Chine, maîtresse de forces armées colossales, martyrise actuellement le Tibet, que le Maroc occupe le Sahara occidental, et que la France, parvenue au contact des frontières bretonnes sous Louis XI, se prépare à précipiter ses armées sur la Bretagne, en inventant de toutes pièces de prétendues raisons, mensongères, qui ne prendront consistance que par les invasions armées meurtrières, qui, une fois faites et parfaites,  INTERDIRONT DESORMAIS AUX BRETONS, comme Planiol le résume ci-dessus en une phrase admirable, d’écrire normalement leur histoire, jusqu’à ce jour (Je reviendrai sur ce point, mais en temps opportun seulement).

Au stade dont il est question ici (13 ème, 14 ème, 15 ème siècles), l’ ensemble dominé par les descendants capétiens, est bien loin de constituer une nation. Il est pluri-ethnique et pluri-national. Comme le fut jadis la Gaule, laquelle n’a jamais constitué UNE NATION, comme on l’enseignait dans mon enfance à l’école (Christian Goudineau, Regard sur la Gaule, Paris 2007, page 70. Comme les Sénégalais et les populations de l’Afrique noire, qui devaient, à peine de coups de règle sur les doigts, se référer à « nos ancêtres les Gaulois » (!!!), ma première leçon d’histoire, apprise par coeur à l’âge de six ans, d’un culot inoui, était ainsi libellée: « En ce temps là, la France s’appelait la Gaule (!!!!!) » ): c’est ainsi que mes lointains ancêtres et moi même sommes entré d’un coup dans la Francité, plus de mille ans avant que la France existe!!! Je n’ai pas eu le droit de protester. Et d’ailleurs, sur la base de quel argument??? C’était l’article premier du catéchisme français, le moins contestable de tous, celui écrit pour cela par le célèbre historien Lavisse, qui connaissait fort bien la vérité, mais qui mentait d’une manière consciente, pour domestiquer et laver à grande eau les cerveaux des enfants des écoles. Qui croira, moi qui fut pourtant un écolier puis un étudiant assez éveillé, que j’ai été maintenu dans cette absurde croyance pendant plus de vingt cinq ans  ?????? J’ai honte d’en faire l’aveu : j’ai cru à ces balivernes.

A l’OUEST, LA PENINSULE ARMORICAINE RESTE TOTALEMENT A L’EXTERIEUR DU MONDE FRANC (Suzanne Citron, page 113). La principauté capétienne est constituée essentiellement, dans ses débuts, par les provinces » centrales » de la France actuelle, jouxtant l’Ile-de- France. Ces provinces deviennent réellement françaises, le temps faisant son oeuvre, par extension du domaine royal, d’une manière progressive, après leur rattachement, par achat, mariages, confiscations, conquêtes (l’ile- de- France, l’Orléanais, la Champagne, la Normandie, l’Anjou, le Maine….).

Les provinces « périphériques », tout en reconnaissant l’autorité théorique du roi de France – théorique parce que ce personnage lointain et quelque peu fantomatique n’y exerce de prérogatives que d’une manière très progressive, le pouvoir réel restant jusqu’à Louis XI entre les mains des Princes locaux -, n’ont pas de sentiment d’appartenance français, partagées qu’elles sont entre l’appartenance tantôt à la France, tantôt à un autre pays (l’Angleterre: Guyenne et Normandie; Etats Bourguignons: villes de la Somme et Artois; Empire: la Franche comté (comté de Bourgogne); l’Alsace, la Lorraine font partie de l’Empire… Leur identité réelle, à cette époque, n’est encore ni française, ni anglaise, ni bourguignonne; elle est celle qui résulte de leur propre histoire, pluricentenaire. Il y a bien des nations dans le royaume de France, mais celles situées à la périphérie ne sont pas françaises.

CE N’EST PAS A DIRE QUE LA NATION FRANCE N’EXISTE PAS. « La » Nation française, celle qui se sent telle parce que ses « Princes naturels » sont les Capétiens, et qui vit de la même existence sous leur autorité depuis des siècles, développe, au fil des évènement un sentiment de solidarité entre provinces appartenant à cet ensemble, et de fidélité  dynastique au prince qui les gouverne (Colette Beaune, page 417). Elle n’est constituée, au début du 15 ème siècle, que par les provinces centrales mentionnées plus haut. Les autres sont dans une situation indécise; elles sont dans l’éventualité, au fil des évènements, des guerres, des conflits incessants entre les puissants, de se rattacher, le cas échéant, physiquement, et affectivement au pays qui s’en emparera durablement, ballotées qu’elles sont entre les uns et les autres,  comme ce sera le cas, beaucoup plus tard, pour l’Alsace, tour à tour terre d’Empire, puis française, puis allemande, puis française à nouveau (Voir notamment: Jean Ritter, L’Alsace, Presses Universitaires de France, Paris, 1985).

L’INSTABILITE DE CE QUI COMMENCE A RESSEMBLER A CE QUE LA FRANCE va devenir, est considérable, le royaume, souvent envahi, étant menacé de désintégration, d’éclatement, sous la menace des invasions, ou de forces centrifuges, lorsque les princes territoriaux sont suffisamment puissants pour menacer et se faire craindre du roi, tout en affectant de respecter sa suprématie.

Beaucoup ont oublié – à supposer qu’ils aient  jamais eu connaissance des faits -, que du temps de Louis XI, Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, à la tête d’un « conglomérat » de provinces fort diverses, s’étendant du duché et du comté de Bourgogne (la Franche Comté actuelle), à le mer du Nord (incluant l’actuelle Belgique et les pays Bas), a failli être sacré roi par l’Empereur du Saint Empire Frédéric III. Si cela s’était fait, le nouveau royaume aurait probablement porté le nom de Lotharingie (voir la passionnante relation de son contemporain Thomas Basin, dans son Histoire de Louis XI, Les Belles Lettres, Paris 1972, livre IV, page 172; ainsi que l’ouvrage de Bertrand Schnerb, L’Etat bourgignon, Paris 2005, page 417). Au moment de la mort du Téméraire (en janvier 1477, l’année même de la naissance d’Anne de Bretagne, six ans avant la disparition de Louis XI), les « Etats Bourguignons », par un mécanisme similaire à ce qui se passe partout ailleurs ou les peuples se soudent et développent une identité commune,  sont en voie de constituer une Nation authentique – la nation bourguignonne -, qui s’effondrera avec la chute du Duc de Bourgogne, allié précieux de la Bretagne, alors qu’un sentiment national est déja très perceptible, au moins dans certaines parties des vastes territoires dont il est devenu, à la suite de ses ancêtres le « Prince Naturel », comme on le dit à l’époque. (Nota: depuis toujours, de la même manière, le Prince Naturel des Bretons est le Duc de Bretagne, en aucun cas le roi de France, QUI EST LE ROI D’UN PAYS EN TOUS POINTS DISTINCT DE LA BRETAGNE; références INNOMBRABLES). Identiquement, fait quasi ignoré, les provinces du sud du royaume (grosso modo: les seigneuries du massif central et la Provence), ont failli être détachées de la France, au début du 16 ème siècle, pour constituer, après les défaites de François I er par Charles Quint, un royaume propre au profit du connétable de Bourbon, la couronne de France devant revenir à Henri VIII d’Angleterre, les provinces de l’est à l’Empereur Charles Quint (Henry Lemonnier, Henri II, Taillandier, Paris 1983, page 56).

LA FRANCE NE COMMENCE A DEVENIR GEOGRAPHIQUEMENT « STABLE’, et à ressembler à ce qu’elle est actuellement, par des acquisitions territoriales diverses, que très tardivement, à partir de Louis XI (mort en 1483), Charles VIII (mort en 1498), de Louis XII (mort en 1515). Désormais rattachées, jusqu’à aujourd’hui, à la France actuelle, ces provinces, vivant toutes des existences assez similaires  autour des princes Capétiens, et soumises de plus en plus au gouvernement centralisé créé par eux, se mettent alors, PROGRESSIVEMENT, à développer, tout en conservant pour certaines une « personnalité » forte, ainsi que des régimes juridiques et fiscaux particuliers (le Languedoc, la Provence…), un sentiment de « parenté », voire de solidarité, qui devient, par la force des choses, un « sentiment d’appartenance » commun, très fort autour de l’Ile- de-France et des provinces » centrales », de plus en plus « dilué » à mesure que l’on s’éloigne de Paris et de la vallée de la Loire, ou séjournent souvent les rois.

LA BRETAGNE, qui n’a jamais ressenti d’ autre SENTIMENT D’APPARTENANCE QUE BRETON  (ce fait est certain, en aucun cas une hypothèse d’école), doublé d’une haine farouche pour ceux d’en face, est au moyen âge un Etat totalement souverain, jusqu’aux invasions militaires françaises de 1488 et de 1491 (Cf les références précitées du traité de Marcel PLaniol). Quoiqu’envahie, occupée, subordonnée politiquement et militairement, muselée après la mort d’Anne de Bretagne en 1514, elle reste « province réputée étrangère », et continue à jouir d’un statut spécial jusqu’en 1789,  qui lui confère une autonomie assez large, qu’il a bien fallu lui accorder, en raison de la violente et foncière hostilité des Bretons à l’égard de leurs ennemis millénaires, les Français. (En fait, les « garanties » solennellement proclamées par la France en 1532, à l’occasion du faux traité d’Union entre les deux Pays),  SONT CONSTAMMENT  VIOLEES, en particulier par le biais d’ extorsions de fonds considérables, dont Marcel Planiol a donné un bilan provisoire (tome 5, pages 95 et suivantes; impressionnante thèse de Yves Bonvallet sur le sujet, sous le titre: Des contraventions au « Traité » d’Union entre la Bretagne et la France de 1532 à 1715; Paris, 1942). Ceci dans l’attente des thèses plus complètes qui seront ORDONNEES PAR LES PROFESSEURS D’HISTOIRE DANS LES FACULTES QUE NOUS ENTRETENONS AVEC NOS DENIERS, lorsqu’ils se seront « libérés » totalement des contraintes de toutes sortes qui pèsent sur eux. Pratiquement AUCUN des Bretons qui réclament à cor et à cri un statut d’Etat Libre pour la Bretagne n’a lu ces travaux, ce dont je me suis assuré par une enquête, ce qui me semble plus que regrettable. La refondation de la Bretagne suppose une doctrine, un corpus de principes sains, et d’une honnêteté irréprochable, dont l’élément le plus important, je le répète, n’est pas la langue, mais l’histoire; même si la valeur de la langue comme symbole est considérable, et si son enseignement doit être poussé aussi loin que possible, jusqu’au point ou en sont les Flamands, qui ont vécu la même humiliation que nous, que nous, mais qui, eux, osent en tirer les conséquences.

LA « REVOLUTION » DE 1789,  PAR LES VIOLENCES SAUVAGES ET LES ATROCITES que l’on sait,  dignes des plus exécrables abominations de l’histoire de l’Humanité, décrète qu’aux lieu et place de ces pays dont chacun possède sa personnalité propre, et qui sont, pour les les plus anciens, d’ authentiques nations, orgueilleuses de leur antiquité (les Bretons, les Basques ….), artificiellement « scotchés » par le fait d’ avoir vécu sous des rois communs, sont maintenant soumis à une tyrannie effroyable. Sans être consultés, ils sont précipités tout d’un coup, dans une seule et même entité, dans ce ce que l’on affirme être une  même nation, LA NATION FRANCAISE. Celle-ci n’est pas la leur, ne l’a jamais été, et ne pourra jamais l’être; elle leur est étrangère, elle désigne la nation des Français, en aucun cas celle des Bretons….. (Ce que Nicolas Sarkosy a cru, sous la plume de l’un des rédacteurs de ses discours officiels, énoncer sous cette forme absurde : « En France, c’est l’Etat qui crée la Nation »; aveu terrible, par lequel est affirmé d’une manière solennelle que ni les Basques, ni les Corses, ni les Bretons, ni les Alsaciens, ni les Flamands n’ont jamais adhéré de leur propre volonté à une nation autre que la leur).

Dans leurs cahiers de doléances, quasi unanimes, les Bretons ont exigé le maintien de leurs Institutions, et DE SE GOUVERNER SANS INGERENCE ETRANGERE. Leur propre nation, source de fierté et d’ amour, selon les excités de Paris, N’EXISTE PAS, elle n’a jamais existé !!!!!. Stupéfaits, ils apprennent qu’il n’existe plus qu’une seule langue « nationale », CELLE DE CELUI QUI A LA LA CRUAUTE DE FRAPPER LE PLUS FORT et de l’imposer par la brutalité, au nom d’une prétendue « supériorité » et d’une « universalité » qui n’ont existé que dans l’esprit dérangé de leurs thuriféraires: le français. Là est l’origine de CETTE PRETENDUE LANGUE UNIQUE POUR LES PEUPLES DE CE QUI EST DEVENU UN HEXAGONE,  ET PAS AILLEURS.

L’une des énormités qu’il faut rappeler sans cesse, qui côtoie d’autres du même, oeuvre de deux ou trois dérangés mentaux: « UN PEUPLE LIBRE NE PEUT QUE PARLER LA MEME LANGUE » (!!!).

Voilà les libertés qu’enseigne la Nouvelle France: la destruction de celles des autres. C’est un coup de force inoui, une IMPOSTURE, sous laquelle on tente encore de nous faire vivre, en 2008! Les titulaires du nouveau pouvoir, avec leurs forces armées, font payer chèrement le prix des manquements à la nouvelle doctrine (une religion séculière, en réalité, comme le fut la marxisme), à ceux qui prétendent conserver leur identité, leur fierté nationale, leurs franchises et leurs Libertés.

Pour nous Bretons, deux « expériences » « révolutionnaires », terrifiantes encore aujourd’hui, et de nature à se faire dresser les cheveux sur la tête restent « incrustées » dans les esprits: celles infligées aux populations innocentes par le boucher CARRIER, et par le boucher Westermann.

……….

IL EST EXACT QUE LE REGIME ANCIEN était vermoulu, dépassé, injuste, arbitraire, incapable de se réformer. Il fallait, impérativement, reconstruire la société sur des bases plus justes. Les privilèges, partagés par une caste, devaient être abolis. Les Bretons l’ont dit, dans leurs remontrances tout au long du 18ème siècle, et dans leurs cahiers de doléances avant que se réunissent les Etats généraux en 1789. Ils avaient qualité pour le faire, eux qui, dès le Moyen-âge ont bénéficié d’une véritable monarchie constitutionnelle, et dont le régime, très largement consultatif et consensuel, disposait d’un authentique Parlement (le Général Parlement de Bretaigne) (Planiol, tome 3, page 94), qui préfigurait un véritable régime parlementaire, plusieurs siècles avant leurs voisins Français, qui ne connaitront un tel régime, domestiqués par un régime absolutiste jusqu’en plein 19 ème siècle, qu’à l’avènement de leur troisième République, en 1870.

Les Bretons ont réclamé des réformes Majeures dans leurs remontrances au roi de France, pendant tout le 18 ème siècle! (Louis Mélennec, mémoire de DEA, pages 33 et 34; voir les références citées, et toutes celles qui dressent l’inventaire des cahiers de doléances des Bretons en 1789, qui sont  d’une très grande modernité quant aux réformes demandées au roi de France, mais qui ne cèdent rien sur l’antiquité et le bien fondé de leurs propres institutions, par lesquelles ils ont préservé et défendu becs et ongles des Libertés que n’ont jamais connu les Français). Dresser la liste des droits de l’homme était nécessaire. Les rédacteurs de la Déclaration Universelle l’ont fait avec un talent exceptionnel (Stéphane Rials, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Collection Pluriel, Paris, 1988).  Mais que la France se les attribue à elle même, pour  en faire un tremplin pour tenter de se propulser dans l’Univers sur le fondement d’un mensonge aussi absurde, alors qu’ils sont énoncés par les philosophes antiques,  plus encore par le Christianisme, et pratiqués, pour certains d’entre eux, par plusieurs pays européens (la Grande Bretagne, les Pays Bas …) relève d’une boursoufflure ridicule, d’ailleurs dénoncée par des historiens actuels de grande qualité (comme Albert Soboul, par exemple: voir son ouvrage sur La révolution française, Editions Gallimard, collection Tel, Paris 1996, pages 530 et suivantes: L’Etat bourgeois).

Le triste résultat obère encore la pensée de nombreux intellectuels français, qui croient que cette sottise est la vérité, et qu’ils appartiennent à la géniale Nation qui a apporté la lumière au monde, et a délivré l’Univers ! D’ou les tirades ridicules qu’on peut encore lire sous leurs plumes ignorantes, ou dans des enceintes prestigieuses comme celles de l’ONU.

Alors que Marcel PLANIOL, le plus grand connaisseur – de loin – du doit médiéval breton, affirme: « Au Moyen âge, le droit de la Bretagne contient déjà en germe ce que l’on appellera LES DROITS DE L’HOMME », ni les révolutionnaires (surtout pas), ni le Directoire, ni le Premier empire, ni la Restauration, ni la Monarchie de juillet, ni le Second empire (qui prend fin en 1870), n’appliqueront ces principes, ni de près, ni de loin. C’est la troisième république qui commencera à les sortir timidement des tiroirs. Le régime féodal, devenu anachronique et choquant, a disparu par sa volonté de se saborder lui-même le 4 aout 1789, non par la vertu des révolutionnaires (sauf au tout début, il est difficile de trouver parmi eux autre chose que des personnages d’une grande vulgarité morale: Talleyrand, ex-évêque, Fouché, etc).

Il y a seulement trois ou quatre ans, la France ayant réclamé de juger sur son territoire un terroriste, s’est vue répondre par la Grande Bretagne (pays duquel nous, Bretons, sommes venus au 5 ème siècle): « c’est impossible; LA FRANCE N’OFFRE PAS LES GARANTIES JUDICIAIRES NECESSAIRES POUR QUE NOUS PUISSIONS VOUS CONFIER CETTE PERSONNE » (Le journal Le Monde vous fournira les références précises). Cependant, c’est au nom des Principes de la Liberté que les armées révolutionnaires, avec leurs canons et leurs baionnettes vont porter le joyeux message dans toute l’Europe !

Les crimes commis en 1789 et durant les années qui ont suivi, par le fait, principalement, des nombreux malades mentaux que comptaient les « révolutionnaires »(Robespierre, Fouquier Tinville, Westermann, Carrier et de nombreux autres), restent des crimes, et doivent considérés comme tels. Bâtir une religion « nationale » sur cette imposture, et prétendre que l’on a « inventé » les droits de l’homme, alors que, face à l’Angleterre qui a fait passer en actes les principes de la Magna carta (= la Grande Charte), le « Bill of rights », et autres textes, est stupide.

La Bretagne, quant à elle, possède une authentique monarchie parlementaire déja largement avancée dès le Moyen âge (Planiol, tome 3, page 94; Dupuy, Histoire de la Réunion de la Bretagne à la France, tome 2, page 289; Louis Mélennec, nombreuses chroniques publiées par l’Agence Bretagne Presse).  » Ce système contient en germe TOUTES LES LIBERTES POLITIQUES, qui s’y développent peu à peu d’une manière naturelle », dit Marcel Planiol, tome 3, page 94). Les lois bretonnes, dès cette époque, sont déja réputées comme l’oeuvre de la nation toute entière (idem, tome 3 page 159). Je confirme l’analyse de Planiol. On ne dira jamais assez l’ampleur du désastre national que fut pour la Bretagne son annexion par le royaume voisin, surtout sous François 1 er et son ministre Duprat, que les historiens français jugent d’une manière plus que sévère.

Grâce aux travaux de Reynald SECHER (qui a été persécuté pour cela, par les adeptes d’une autre doctrine, qui peut revendiquer, elle, plus de 100 millions de victimes) on sait que sur une population totale de 800 000 habitants, la Vendée a vu assassiner 117000 des siens, dont 80 pour 100 de femmes et d’enfants, ce choix judicieux étant destiné à réduire d’autant les possibilités de reproduction de cette vermine (chiffres confirmés ce jour par M. Secher). Pour la Bretagne, le bilan précis des exactions françaises reste encore à faire.

On me dit que le journal l’Express (l’influence du si perspicace M. Barbier, rédacteur en chef, sans doute ?), va créer une bourse d’études pour déterminer le nombre de victimes bretonnes mortes de cette admirable « révolution » (indépendamment, convient-il de le préciser, des 200 000 victimes de la « grande » guerre), qui n’était certes pas celle de ce peuple épris de paix et de Dignité humaine). L’Académie française sera sollicitée pour enquêter sur la quasi disparition de la langue bretonne. Je me propose, aimablement, de fournir à ses membres – nous sommes voisins, c’est dans la bibliothèque Mazarine, située dans leur Palais, que j’ai effectué mes recherches pendant de si longues année -, de leur fournir les indications bibliographiques nécessaires, voire de leur apporter une aide plus concrète, attendu que nombre d’entre eux présentent des troubles de la vue, de l’audition, de l’intelligence, et même de la compréhension.

A mes yeux, LE LAVAGE DES CERVEAUX  (j’ai dit: LE LAVAGE DES CERVEAUX), instauré par ceux qui se sont proclamés les héritiers de cette période monstrueuse est plus qu’un crime. Ce dont j’apporte un témoignage pour lequel je n’admets AUCUNE réfutation, puisque je l’ai subi dans ma Bretagne natale jusqu’en 1958, et que mes parents et mes grands parents en souffrirent encore plus que moi.

Il est donc vrai qu’on peut commencer à parler de Nation Française, avec toute l’approximation que cela comporte, au seizième siècle, et que le royaume de France est un Etat souverain à partir de cette époque, puisque les rois ont attiré entre leurs mains la presque totalité des prérogatives que nous nommons « régaliennes ».

Voila pour ceux qui attendent depuis quelque temps une analyse précise de ma part, quant à l’ « ancienneté » de la nation « France », dont on leur a appris à l’école – je crois que cette baliverne s’enseigne encore -, qu’elle est l’une des plus anciennes de l’Univers (!!!!). Et dont le général de Gaulle disait qu’ « elle vient du fond des âges » (!!!!!!). On n’en voudra pas à ce brave homme, car il aimait avec passion son pays. Le jour ou les Français comprendront que d’autres aiment aussi le leur, on aura fait un grand pas en avant: il semble que depuis quelques années s’est déclenchée chez les Bretons une révolution dans leurs modes de pensée, que leur manière d’agir redevient conquérante, et que beaucoup admettent qu’ils ne resterons plus longtemps dans les mêmes frontières « hexagonales », qui ne sont pas les leurs.  Du temps que nous étions libres, notre horizon était l’Europe: notre flotte, la deuxième du continent, bien plus puissante que celle de la France, commerçait de la Suède à la Sicile (thèse de Henri Touchard, Le commerce maritime breton à la fin du moyen âge, Les Belles Lettres, Paris, 1967, 451 pages). Aujourd’hui, finis les univers mesquins, petits, et menteurs : les Bretons aiment leur pays avec passion, mais aussi tous les pays du monde qui ne leur ont fait aucun mal. Est-ce clair?

Le présent article sera  « perfectionné » et « lissé » dans les semaines qui viennent, avec quelques conseils de lecture supplémentaires. Les mensonges français sur leurs origines prétendues et sur celles des autres sont en train d’arriver à leur fin.

AVIS TRES IMPORTANT A NOS LECTEURS. La disproportion énorme des forces en présence, laisse jusqu’à présent le champ quasi-libre aux médias officiels et subventionnés de diffuser N’IMPORTE QUOI sur l’histoire de la Bretagne, comme sur n’importe quel autre sujet d’ailleurs.

C’est à vous d’inverser ce mouvement , en multipliant ces chroniques par tous les moyens à votre disposition: photocopies, copiés-collés, lettres à vos amis et connaissances, etc. Je vous le répète: votre sort dépend de vous, exclusivement. MERCI, DONC, de vous mettre au travail. Sans cela, AUCUN SALUT. Tout ceci dans le strict cadre des Principes généraux du droit, sans violence, ce qui est toute notre religion. Les principaux: la libre expression de s’exprimer; la totale liberté d’enseigner et de transmettre sa langue et sa culture; la LIBERTE DES PEUPLES A DISPOSER D’EUX MEMES. INTERNET vous permet de renverser le rapport des forces au profit de la vérité. Cessez de pleurnicher, et retroussez vos manches! Pleurnicher n’est pas breton, pas plus que solliciter. Bien sur, vous pouvez commencer à transmettre nos articles aux rédacteurs en chefs des magazines, ainsi qu’aux  honorables M.M. Barbier et Mélenchon, sans oublier quelques membres de la respectable Académie sus-citée. Tous ignorants de ce que fut la Bretagne, de ce que fut son martyre, mais déjà avisés de son évolution fulgurante depuis plusieurs années.

Aux Français qui ont lu cet article, avec effroi – ils sont déja très nombreux -, je vais donner la clé pour comprendre ce qui, pour eux, est incompréhensible …. C’est mon vieil ami Yann BREKILIEN, alors inusable Président des Ecrivains bretons…

(A suivre..) Dr LOUIS MELENNEC.

LE LIVRE NOIR DE LA REVOLUTION FRANCAISE ( Editions du Cerf, Paris, 2008 ). Il faut lire, ABSOLUMENT, cet ouvrage remarquable, qui fait voler en éclats la mythologie révolutionnaire sur laquelle la France, prenant comme fondement une déclaration des Droits de l’homme qu’elle n’a JAMAIS APPLIQUE, et sous laquelle elle a fait passer sous le joug les Nations périphériques, a détruit leurs langues, leurs cultures, leurs valeur par un verbiage absurde, usant de la guillotine, des armes blanches, des fusils, des canons à l’occasion, et surtout  de cruautés hallucinantes, instrumentalisant et torturant les esprits jusqu’à les réduire à néant, c’est à dire à l’état d’esclaves.  L’imposture de 1789, érigée en modèle pour toute la France et pour une partie du monde,  à partir d’une déclaration des droits dont le contenu n’est d’ailleurs contesté par personne, mais qui a servi à des anormaux mentaux et à des déviants de toute nature, pour commettre des atrocités, qu’on croirait impossibles de la part des êtres humains, si l’on n’ en avait la preuve péremptoire. En 1999, la « République » s’est donnée en spectacle au monde entier pour les festivités du bicentenaire de cette période, l’une des plus sanglantes de l’histoire de l’Occident, qui a servi de modèle d’inspiration aux Trotsky, aux Lénine, aux Staline, et à quelques autres dont le sinistre Pol Pot (les noms des trois premiers « honorent » encore quelques rues et avenues en France). La filiation entre la géniale révolution française et les massacres perpétrés en Russie, en Chine, au Cambodge et ailleurs est plus que démontrée. Ce qui est arrivé peut encore se reproduire. La gent journaleuse française, dit-on, s’inspire encore aujourd’hui des mythes révolutionnaires de 1789 -quand ce n’est pas de ceux de 1917, générateurs, eux de 100 à 200 millions de victimes – à hauteur de plus de 80 pour cent de ses membres.

LA NATION BRETONNE EXISTE, AU PLUS TARD, AU IX ème siècle. C’est ce que l’on a écrit et pensé jusqu’à une période récente. Notre grand historien Arthur de la Borderie, non sans mérite en son temps, a mis en évidence, au moyen de documents incontestables, les luttes et les combats contre la France sous les Carolingiens Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Pieux, Charles le Chauve. La Borderie a émis avec force, l’idée que le Dux Nominoé, ayant réuni sous son commandement unique les roitelets bretons, et ayant infligé de lourdes défaites aux Francs, devait être considéré comme la père de la patrie, celle-ci étant née sous son principat. ..

Cette théorie nous  a apporté à tous un grand soulagement, car elle nous redonnait  la dignité anéantie par la France : nous avons été un peuple très largement victorieux des Francs, et nous avons construit notre territoire nous mêmes. La Borderie a décoré Nominoé du titre de père de la patrie (en breton : tad ar vro)

Mais la réalité est beaucoup plus belle. Nous montrerons, plus tard, que les Bretons, peuple identifié et longuement décrit par Jules César au premier siècle avant Jésus Christ, au regard de ce que nos travaux ont démontré, que les Bretons – comme bien d’autres peuples dans le monde – est déjà une authentique nation à cette époque. Découverte surprenante, qui bouleverse tout ce que nous pensions de nous-mêmes jusqu’alors ..

La Bretagne continentale, à l’inverse de la France, est dans ses limites territoriales  REELLES ET DEFINITIVES dès le 9 ème siècle. Cantonnée jusqu’alors dans la partie ouest de la péninsule armoricaine, elle se « complète » par l’adjonction, en 851, aux provinces  bretonnantes, des comtés de Nantes et de Rennes, ainsi que pays de Retz.

Nous avons insisté, dans nos travaux antérieurs, et dans nos conférences – ce que nous n’avons pas retrouvé, en tout cas suffisamment, chez nos collègues spécialisés en sciences politiques, et ce sur quoi nous pensons avoir apporté une contribution personnelle – sur le fait que ce que nous dénommons le « sentiment national » – autre manière, ici, de désigner le sentiment d’appartenance – , n’est pas « homogène » ni égal dans une Nation déterminée. Schématiquement, la nation se constitue à partir d’un »épicentre », dans lequel elle se développe dans les premiers temps de son existence. …….

Pratiquement, les frontières de la Bretagne continentale ne se modifient plus, même si, pendant une très courte période, la Bretagne inclut aussi la presqu’ile du Cotentin, et quelques territoires jusqu’aux confins d’Angers. Le sentiment d’appartenance des populations bretonnantes existe, très puissant, dès les émigrations du 5 ème siècle. Après la réunion avec les provinces « romanes » de Nantes, Rennes, Retz, il gagne progressivement ces territoires, qui conservent leur langue propre (le gallo), mais qui deviennent, peu à peu, aussi bretonnes que les autres (on ignore combien de temps cela a pris pour qu’elles se sentent réellement bretonnes, mais on est certain que cela s’est fait). Par bonheur, grâce à la chronique de Nantes, rédigée au 11 ème siècle, nous possédons une illustration parfaite de notre thèse sur le développement du sentiment national en Bretagne. Ferdinand LOT, l’illustre professeur d’histoire à la Sorbonne, membre de l’Institut, nous rappelle que les bretons, devenus « propriétaires » du Comté de Nantes, n’y sont pas acceptés, dans les débuts, avec une joie extrême… (Naissance de la france, p.  ).

Au demeurant, si la ville de Nantes devient la capitale politique du duché, c’est à Rennes que le Duc est couronné au début de son règne – selon un protocole complexe et solennel, comme dans les autres familles royales d’Europe – et qu’il prête serment au Pays, ceci jusqu’en 1532. La ville de Rennes, en plein pays gallo, s’est attirée la reconnaissance éternelle des Bretons en donnant abri à la Duchesse souveraine Anne de Bretagne lors des dernières invasions françaises; sa résistance héroïque est relatée dans tous les livres d’Histoire de la Bretagne. On espère que cette page admirable figurera un jour dans celles que tout jeune breton devra apprendre par coeur, comme d’autres ont appris les fables de la Fontaine – admirables, il est vrai.

A  AUCUN MOMENT, LA BRETAGNE NE FAIT PARTIE DU ROYAUME DE FRANCE, même si le Duc souverain prête hommage au roi de France. Cet hommage est purement symbolique. Il ne confère à la France AUCUNE prérogative à l’intérieur du Duché. L’hommage scelle un CONTRAT D’ALLIANCE entre les deux souverains, ceux-ci se promettant réciproquement – d’une manière « synallagmatique », comme disent les juristes – aide (auxilium) et conseil (concilium), à quoi s’ajoute l’obligation de ne pas s’agresser ou se faire du tort. Ce contrat, il est vrai, est « asymétrique »: le roi de France possède un privilège honorifique, d’ailleurs normal: dans la hiérarchie des puissances féodales du temps, il est  plus puissant que le Duc de Bretagne. Ce qui explique que ce soit le Duc qui se rend en France pour prêter l’hommage, et non l’inverse. Mais EN AUCUN CAS, IL NE CREE DE LIEN DE SUBORDINATION DU DUC A L’EGARD DU ROI DE FRANCE. Les deux souverains, à la puissance temporelle près sont, si l’on peut user de cette formule, égaux en droit. Au demeurant, pendant longtemps, le roi de France n’est que le « primus inter pares », le premier parmi ses pairs.

Ainsi donc, le royaume de France et la Principauté de Bretagne – royaume, puis Duché -, se développent côte à côte, d’une manière parallèle, se « centralisant » d’une manière similaire, les pouvoirs centraux des deux pays attirant à eux, aux dépens des seigneurs locaux, les pouvoirs que nous désignons sous le terme de « régaliens »: le pouvoir de se gouverner, de légiférer, d’adminitrer la justice, de décider de la guerre et de la paix, d’avoir une diplomatie propre, l’administration de la justice, de frapper des monnaies ……. La Bretagne est STRICTEMENT souveraine, et décide seule de toutes ses affaires (Sur ce point, voir la remarquable et définitive étude de Marcel PLANIOL, tome 3, page 50, intitulée: « LA SOUVERAINETE DES DUCS »). (A ma connaissance le contenu de ce chapitre, pierre angulaire de tout le débat sur le passé, le présent, le futur de la Bretagne, n’est pas enseigné dans nos écoles ni dans nos universités; j’ai poussé mes recherches plus loin que Planiol: je suis encore plus catégorique que lui; la qualité de son travail devrait me dispenser de publier le mien; mais comme personne ne se donne la peine de le lire le Traité de Planiol, j’y reviendrai certainement).

La France, de plus en plus puissante, dès qu’elle est en mesure de le faire, ne cesse de vouloir s’immiscer dans les affaires bretonnes, en usant d’artifices et d’une mauvaise fois invraisemblable . Le vrai problème n’est pas un problème de droit, mais un problème de rapport de  forces. Dans ce combat singulier, lequel des adversaires va être le plus fort???

« Il n’est pas de piège que les rois n’aient tendus aux Ducs, pas de chicane qu’ils n’aient soulevées », écrit Marcel PLANIOL (tome 3, page 85). Chaque fois que la France tente d’empiéter sur les droits immémoriaux de la Bretagne,  elle est, – on peut dire les choses ainsi, pour bien se faire comprendre -, « renvoyée dans ses buts », parfois avec brutalité.

Ainsi cette lettre extrêmement vive du Duc Jean V, adressée par le gouvernement breton au roi Charles V de France, pour lui rappeler qu’il doit rester à sa place, et ne pas tenter de déborder ailleurs, en tous cas pas en Bretagne:

 » Qu’il vous plaise de savoir que le pays de Bretagne est un pays DISTINCT ET SEPARE DE TOUS LES AUTRES (sous entendu: du royaume de France, votre pays), sans qu’il existe dans ledit pays de Bretagne, AUCUNE CHOSE ENCLAVEE , QUI NE RELEVE DU RESSORT ET DU GOUVERNEMENT DE NOTRE PAYS, qui a compétence UNIVERSELLE. »

On ne s’en est pas encore aperçu: non seulement il y a une Constitution en Bretagne au Moyen âge – des coutumes constitutionnelles, non écrites, comme en Angleterre actuellement, mais IL Y A UNE DOCTRINE DE l’ETAT, DU GOUVERNEMENT, DE L’ORDRE PUBLIC. J’exposerai les éléments encause lorsque cela sera opportun.

Il est arrivé quelquefois – mais pas souvent -, que des officiers français ayant commis l’invraisemblable audace de franchir les frontières bretonnes pour tenter d’exécuter une décision de justice prise par une juridiction française, soient « jetter en la rivière » par les populations furibondes. Comme le souligne le LIVRE DU BON DUC JEAN DE BRETAGNE, les bretons sont fort « avisés (pour) bien aiguiser leurs épées pour défendre leurs libertés jusqu’à la mort » (in Mollat du Jourdain, page 119). Les pouvoirs des rois de France s’arrêtent NET aux frontières de la Bretagne.

Prendre la France comme critère des Nations, et considérer que les nations d’Europe et du monde n’existent qu’à partir du moment ce pays accède (enfin!) à ce niveau, est plus bête que méchant. Il arrive un moment, à trop vouloir falsifier l’histoire, ou les menteurs et les idéologues sont pris la main dans le sac.

Les Français ont un long chemin à parcourir, avant de comprendre, enfin. Nous devons faire preuve à leur égard de compassion. A force d’avoir contemplé leur nombril pendant des siècles, il est temps qu’ils tournent leur regard vers les autres.

2 – SUR L’EXISTENCE DE NATIONS (ET DE PAYS SOUVERAINS) DANS L’ANTIQUITE.

Le deuxième aspect de la proposition ci-dessus est encore plus singulier. Si l’on en croit l’éminent auteur, IL N’Y A PAS EU DE NATIONS INDEPENDANTES AVANT LE QUINZIEME SIECLE (!).

Je reviendrai plus tard sur quelques nations antiques,  Athènes et les cités grecques me paraissant l’exemple le plus accompli, qui ont été , au moins au cours d’une phase assez longue de leur histoire, le prototype des nations des temps anciens.

Dans l’attente, je conseille aux auteurs intéressés – l’histoire du monde ne se limitant pas aux thèmes traités dans leurs thèses universitaires, c’est à dire à une période courte de l’histoire de la Bretagne -, de lire les ouvrages suivants, afin de faire avancer leur propre réflexion sur le concept de Nation:

– Institutions politiques et sociales de l’Antiquité, Michel Humbert, Paris, Dalloz, 1997.

– Histoire des institutions, J. Maillet, Editions Dalloz, Paris, 1956.

– La cité grecque, Gustave Glotz, Editions Albin michel, paris, 1988.

– La pensée grecque, Editions Albin Michel, Paris, 1973.

– Le génie grec dans la religion, Louis Gernet et André Boulanger, Editions Albin Michel, Paris, 1970.

– Premières Nations, Editions Anako, Fontenay sous Bois, 2000.

Tout ce qui concerne le concept de « premières nations » est important. On désigne ainsi soit les premiers occupants des terres que les « occidentaux » ou autres ont conquises et soumises, soit même les peuples qui ont précédé les nations premières existant actuellement.  Ainsi, aujourd’hui, les Inuits (= esquimaux), les peuples indiens d’Amérique du Nord, les Amérindiens (d’Amazonie, notamment), les Arborigènes d’Australie, etc…. se voient reconnaître par nombre d’Etats du monde, l’appellation et le statut de « Nations », non pas pour des raisons idéologiques ou de repentance, mais parce que le concept de « Nation » a été revu, corrigé, élargi: les nations dites « modernes » ne sont pas les premières à avoir existé. Elles ont été précédées par d’autres, certaines ayant existé dans la haute antiquité, et même avant.

Il n’est donc plus possible de dire:  » LA FRANCE, MODELE ET CRITERE DES NATIONS, ayant pris consistance en tant que telle au 15 ème siècle environ (ce qui est vrai), NUL NE PEUT REVENDIQUER LA QUALITE DE NATION AVANT CETTE EPOQUE ». En disant cela, on tombe dans l’absurdité.

Continuer à construire l’histoire de la Bretagne en prenant comme miroir la France , en plein 21 ème siècle, c’est continuer à faire du franco-centrisme (ou du brito centrisme, ce qui ne vaut guère mieux),  démarche non pas démodée, mais condamnable: C’EST L’HISTOIRE DE MONDE, C’EST A DIRE DES AUTRE PAYS, qui nous apprend, en retour, la nôtre, nous fournissant des concepts précieux que ne nous apportent pas pas l’examen quotidien de notre nombril, fut-il breton. L’histoire des autres pays que le sien est, pour l’historien scrupuleux, l’exercice le plus bénéfique et le plus indispensable qui soit. Deux mille pages de thèse universitaire sur la culture du navet autour de la ville de Quimper-Corentin en 1456, nous apprendront sans doute à peu près tout sur ce sujet, mais ne nous apprendront rien sur le régime politique de la Bretagne au 15 ème siècle. En revanche, comparer les Institutions bretonnes des 14 ème, 15 ème, 16 ème siècles aux Institutions de la France, de l’Angleterre, des Principautés Italiennes, des Principautés de Saint empire, de la Chine, du Japon… enrichira considérablement nos outils intellectuels d’analyse, et permettra de mieux comprendre ce qu’est la Bretagne de cette époque.

Il en va de même pour les Nations: la France n’est pas le critère de la Nation: ELLE NE L’A JAMAIS ETE. Pour les Bretons, elle n’est pas un modèle, mais un anti-modèle.

DE L’USAGE DES MOTS, DE LEUR CONTENU ET DE LEUR SIGNIFICATION. L’une des erreurs fréquemment rencontrées consiste à affirmer que la Nation (en général et en particulier), n’existe pas PARCE QUE LE MOT NE FIGURE PAS DANS LES TEXTES de l’époque ou du pays considérés.

Ce n’est pas ainsi qu’il faut raisonner. La Nation existe, quand bien même elle n’est pas explicitement désignée par ce terme, DES LORS QUE LES ELEMENTS CONSTITUTIFS sont présents. Certes, si l’on trouve dans les textes le mot « nation » souvent répété, c’est un indice intéressant. ….. (à suivre).

II – LA FRANCE, QUI S’ATTRIBUE L’INVENTION DES DROITS DE L’HOMME EN EST AUX BALBUTIEMENTS POUR LES APPLIQUER, ET FAIT L’OBJET DE NOMBREUSES CONDAMNATIONS PAR LES JURIDICTIONS ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX.

Qui a dit que la nation Bretonne est morte? Elle n’a jamais été si vivante, ni si remuante, quoiqu’elle tarde à mettre en oeuvre ses désirs de Liberté, cinq siècles et demi après être passée sous le joug français.

Au cours des nombreuses chroniques qui ont précédé, je me suis souvent contenté de planter les banderilles, comme dans le dos du taureau, pour tracer les bornes du chemin, me réservant, lorsque j’en aurai le loisir, de m’attarder davantage sur les sources et sur les preuves.

J’ai esquissé une brève histoire de l’avènement progressif et du renforcement très lent, au fil des siècles, des principes fondamentaux que nous appelons aujourd’hui « les Droits de l’Homme ». (D’autres l’on fait aussi, je le précise).

Je connais le problème: j’ai passé ma vie à les défendre, notamment dans le domaine de l’administration de la Justice, de la nécessaire instauration d’une responsabilité identique à celle des autres citoyens pour les responsables politiques, les fonctionnaires, les magistrats, tous ceux qui prennent des décisions au nom et au préjudice des citoyens, du droit à la Sécurité, etc.  (Voir, en particulier, par Yahoo ou par Google: mélennec justice  ou:  mélennec responsabilité   ou: mélennec sécurité.. ). J’ai même poursuivi deux ministres en exercice devant la juridiction ad hoc: la Cour de justice de la République, créée spécialement pour cela e 1993, mais qui, à ce jour, n’a condamné personne, ou presque (voir:  mélennec  martine aubry  et   Cour de justice de la République).

J’ai ouvert le dossier de l’imposture par laquelle, au 19 ème siècle, passant sous silence les crimes abominables commis en 1789 par centaines de milliers, les arrestations arbitraires, les exécutions  sommaires, les vols, les viols, les tortures, les spoliations en tous genres…  la France, » mère des arts, des armes et des lois » (la formule est de Ronsard, je crois, ou de tout autre, cela importe peu )… a réussi le tour de force, PAR L’ENSEIGNEMENT OBLIGATOIRE imposé dans les écoles (françaises et bretonnes) à titre de catéchisme de le République, à faire croire à ces victimes d’un lavage des cerveaux méthodiquement appliqué pendant un siècle et demi, que ce fut là l’ un des temps les plus forts de l’humanité, attendu…., attendu que la France avait inventé et promulgué, à la face du monde stupéfait, ahuri, émerveillé, époustouflé à jamais, une oeuvre MIRIFIQUE: l’énoncé des droits du genre humain, cette doctrine Universelle, quasi divine, inventée de toutes pièces par l’effet du Génie de la Nation la plus géniale que la terre eût portée,  depuis lors décorée du titre de « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ». L’équivalent, en quelque sorte, du « big bang » de la Pensée de tous les temps, au nom de quoi, professeur(e) de morale impénitente, la France fait ricaner de plus en plus dans les enceintes internationales ou elle a l’audace de s’exprimer sur ces thèmes, qui sortent manifestement de ses compétences, et ou elle s’avise de cocoricoter au moyen des maigres poumons qui lui restent encore, notamment sur le respect des langues et des cultures dans le monde, à l’exception de celles qu’elle contrôle avec une vigilance extrême à l’intérieur de ses frontières actuelles.

Des dizaines de milliers de Bretons, à l’occasion du minable débat au cours duquel certains parlementaires bretons et français se sont salis, ont pu réaliser l’ampleur des dégâts, au point même de ne pas savoir que les langues – toutes les langues – sont de véritables joyaux, dont la sauvegarde doit mobiliser le monde entier.

Un auteur à la plume heureuse, a qualifié l’Académie française, admiratrice forcenée de son nombril – la langue qui fonde son existence,  respectable, certes, parmi les cinq ou six mille langues qui existent dans le Monde, mais qui n’est que ce qu’elle est -, de « plus coûteuse et plus inutile maison de retraite  de la République ». Que j’aimerais être l’auteur de cette admirable pensée!

Je me propose ici, au moyen de citations choisies parmi plusieurs centaines, de faire revivre la manière dont la Bretagne, envahie et conquise à la fin du 15 ème siècle, a été considérée et traitée par le pays envahisseur, et comment, par un « matraquage » continu des esprits, les Bretons ont perdu l’admiration de leur langue, la foi en leur Pays, l’estime d’eux mêmes, jusqu’à l’époque contemporaine.

Certaines de ces citations sont franchement racistes, et seraient de nature, si leurs auteurs vivaient encore, à justifier  des poursuites devant les tribunaux civils et répressifs. Elles frapperont sûrement les âmes sensibles, et même les autres. Il est même probable que quelques uns des veaux qui ont dénigré notre culture au cours des évènements récents réalisent combien profonde est leur erreur, et fassent publiquement leur acte de contrition.

III – L’INCROYABLE REGARD DE L’HOMME FRANCAIS SUR L’HOMME BRETON.

L’homme breton, jadis, a été normal. Avant les persécutions françaises du 19ème siècle. Il est en train de le redevenir. Les jeunes ont retrouvé leur fierté. Ils ne le savent pas. Ils pensent que l’expérience de leur bretonnitude est celle de leurs prédécesseurs, tout simplement. Ils ne peuvent comprendre ce qu’ont vécu leurs parents, leurs grands parents, leurs ancêtres, sous l’effet de cinq siècles de colonisation. Quelques lectures bien choisies – surtout pas les écrits des négationnistes qui ont encombré quelques postes d’enseignement d’une histoire tronquée, très « convenable » selon les critères ambiants, jamais clairement explicités, mais parfaitement intériorisés chez les intéressés -, pourraient pourtant jeter une lumière crue sur ce qu’a été le phénomène, et combien durement il a été ressenti par ceux qui l’ont subi.(Je donnerai plus loin quelques références).

Nous, enfants, au décours de plusieurs siècles de ploukisation forcée de la Bretagne, progressive et relativement douce sous la monarchie française, brutalement accélérée par les furieux de 1789,  ne savions pas que l’identité peut être source de fierté. Cela est difficile à comprendre. Comme les juifs, et tous les peuples persécutés pendant des siècles ou des millénaires, nous avions intériorisé le mauvais modèle : être Breton, jusqu’au milieu du 20 ème siècle, c’était appartenir à une sous-espèce de l’humanité. On nous l’avait dit et répété : nous l’avons cru. C’était ainsi: certains individus naissent blancs, d’autres noirs. Nous étions nés Bretons. Qu’y pouvions nous? (Sur ce point, voir: mélennec syndrome breton).

Aucun peuple ne peut vivre, survivre et prospérer s’il ne développe à l’égard de lui même un sentiment d’estime, voire de fierté et d’orgueil. Il en va des Nations comme des hommes. Il existe un « Nacissisme National », comme il existe un narcissisme personnel. Les Bretons ont eu, au plus haut degré, depuis leur arrivée en Armorique, une grande fierté d’eux mêmes, comme presque tous les peuples de la terre qui ont eu une histoire (lire les textes francs du 9 ème siècle, en particulier le très accessible « Poème en l’honneur de louis le Pieux », de Ermold le Noir, dont une excellente édition est publiée aux Editions des belles lettres. Les termes les plus fréquemment utilisés pour nous désigner, à cette époque: « les orgueilleux Bretons »).

Enfin, la France vint, qui, s’emparant de toutes les commandes (voir, entre autres, l’ouvrage maintes fois cité de Marcel PLANIOL, et la thèse récente de Dominique LEPAGE),  fit régner sur les esprits un ordre nouveau: le sien, celui du rouleau compresseur.

LA DEVALORISATION DE LA LANGUE BRETONNE. Jusqu’à la première annexion de la Bretagne, en 1491, par Charles VIII, roi de France (qui épouse Anne de Bretagne, rappelons le, au château de Langeais, en décembre 1491), il ne semble pas y avoir eu d’attaques particulières contre la langue bretonne. Les injures françaises à l’égard du Duché, très fortes et très fréquentes, visent les Bretons et la Bretagne en particulier,  non leur langue. Celle ci est identifiée comme étant l’une des langues européennes notoires, parlée dans la partie ouest de la Haute et Noble Principauté. Beaucoup de lettrés croient, sérieusement, qu’elle est antique, et, qu’en effet, elle remonte peut être à la ville de Troie, comme le soutiennent  lesBretons (Pour gagner du temps, voir les résumés figurant dans l’ouvrage: « Toute l’histoire de bretagne », Skol vreihh, Morlaix, 1996, pages 235 et suivantes; 247 et suivantes; 374 et suivantes…). D’ailleurs, le jour du sacre de l’usurpateur François, dauphin de France, en 1532, on peut voir à Rennes…

Les choses changent brutalement à partir du moment ou la « révolution » française entreprend de détruire et d’acculturer les nations antiques asservies par la France, en premier lieu la principauté de Bretagne.

(A suivre).

 

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE SUR LA NAISSANCE DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE.

Presqu’aucun des ouvrages cités ci-après n’a été lu dans « l’université » de Bretagne. Quiconque se contenterait de lires les seules sources bretonnes pour tenter de définir la nation bretonne, se tromperait lourdement. Une culture immense de l’histoire de l’humanité est strictement nécessaire pour comprendre ce qu’est une nation.

Atlas historique de l’apparition de l’homme sur la terre à l’ère atomique, Paris 1987, Librairie académique Perrin.

Beaune colette, Naissance de la nation France, Paris 1993, Gallimard, collection folio histoire.

Burger Julian, Premières Nations, Fontenay-sous-Bois, 2000, éditions Anako.

Bonvallet Yves,  Des contraventions au « Traité » d’Union entre la Bretagne et la France de 1532 à 1715; Paris, 1942.

Chaunu Pierrre, 

Chedeville André et Guillotel, La bretagne des saints et des rois, Rennes 1984, éditions Ouest – France.

Citron Suzanne, Le mythe national, L’histoire de France en question, Paris 1989, Les éditions ouvrières.

Cunliffe Barry, La Gaule et ses voisins, Paris 1993, Picard.

Fleuriot léon, Les origines de la Bretagne, Paris 1980, éditions Payot. Savant mais très confus.

Ganshof François.L, Qu’est-ce que la féodalité, Paris 1982,Tallandier. Indispensable.

Kerhervé Jean, L’Etat breton, Paris   Maloine

Lefèvre François, Histoire du monde grec antique, Paris 2007, Le livre de Poche.

Lévêque Pierre, L’aventure grecque, 1964, Armand Colin.

La Borderie Arthur de, Histoire de la Bretagne, Mayenne et Spézet,

Lot Ferdinand, Naissance de la France, Paris 1948, Librairie Arthème Fayard.

Lot Ferdinand, Les origines de la France, Paris 1970, Fayard.

Mollat du Jourdain Michel, Genèse médiévale de la France moderne, Paris 1977.

Mossé Claude, Une histoire du monde antique, Paris 2005 et 2008, Larousse.

Mélennec Louis, Théorie des Nations, publié sur la toile.

Mélennec Louis, L’hommage des ducs de Bretagne aux rois de France, articles publiés sur la toile.

Mélennec Louis, Le faux traité de 1532 (trois films vidéos publiés sur la toile).

 

Morice dom, Taillandier dom, Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, 1750 et 1756.

Olivier-Martin Fr., Histoire du droit français des origines à la révolution, Paris 1948, Montchrétien.

Petit-Dutaillis Charles, La monarchie féodale en France et en Angleterre, Paris 1933 et 1971. Fondamental.

Planiol Marcel, Histoire des institutions de la Bretagne, 5 tomes, Mayenne 1981. Strictement indispensable.

Rio Joseph, Mythes fondateurs de la Bretagne, Rennes 2000, éditions Ouest-France.

Sassier Yves, Hugues Capet, Paris 1987, Fayard.

Spengler Oswald, La nation antique, indispensable.

Theis Laurent, L’héritage des Charles, de la mort de Charlemagne aux environs de l’an mil, Paris 1990, éditions du Seuil.

Favier Jean, Le temps des principautés, de l’an mil à 1515. Paris, Fayard.

Tonnerre

Werner Karl Ferdnand, Les origines avant l’an mil, Paris 1984, Arthème Fayard.

 

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