LES DEPUTES ET LES SENATEURS NE REPRESENTENT PAS LA BRETAGNE

LES BRETONS DOIVENT MAINTENANT CHOISIR ET DESIGNER EUX MEMES LEURS REPRESENTANTS,

SORTIS DE LEURS RANGS, EN AUCUN CAS DESIGNES AILLEURS.

Il est grand temps que les Bretons, par un coup de balai magistral, se débarassent de ceux qui ne les représentent pas, et choisissent eux mêmes leurs députés et leurs sénateurs. Ceux qui siègent actuellement au Parlement (français), ne représentent que les intérêts du Pays voisin, en aucun cas les intérêts de la Bretagne.

Ce n’est même pas un secret de Polichinelle. Il ya longtemps qu’on réalise que derrière une façade à peu près respectable, la France ne représente même pas un simulacre de démocratie. Les députés et les sénateurs prétendument élus par les provinces ne disposent d’aucune liberté de pensée. Lorsqu’ils entrent en religion, dans leurs partis respectifs , c’est parce qu’ayant déja blanchi sous le harnais, c’est à dire prouvé leur adhérence (non pas leur adhésion) aux impératifs (non pas aux idéaux) desdits partis, ils ont largement prouvé leur docilité, et qu’on pourra « compter sur eux » en toutes circonstances. Dans ce qu’on dénomme « les grands débats Nationaux » , la parole est strictement mesurée, pour ne pas dire absente. Les hommes politiques adorent se faire « lécher » par les caméras, leur narcissisme y trouve une certaine jouissance (les grands spécialistes du moment semblents être Jacques LANG et Bernard KOUCHNER, mais il y en a d’autres). Alors, on fait semblant de se battre en brandissant de grands principes. Cela « passe » très bien auprès des badauds de service, rivés à leurs télévisions insipides. On recommence le lendemain; ainsi de suite. Le jour du vote, bien entendu, tout rentre dans l’ordre: le Roi veut être obéi; gare à ceux qui refuseront d’une manière ostensible de passer sous les fourches caudine : leur avenir est compromis, ce dont ils sont prévenus et avisés.

En Bretagne, les choses commencent à être visibles: la culture ancestrale est morte, la langue est en train de disparaître, le déficit annuel en locuteurs est considérable; aucune décision sérieuse n’est prise localement, mais imposée de Paris; le pays ne dispose d’aucune autonomie, malgré des ressources potentielles considérables, humaines comprises; le dynamisme naturel des habitants est sapé par le corset de fer dans lequel on les enserre; une législation aberrante, coercitive, imposée par des étrangers, empêche ce pays qui a vocation naturelle à être libre, et non soumis à quiconque, étouffe sous l’incompétence des bureaucrates de Paris, dominés maintenant par ceux de Bruxelles ….

Fait gravissime: NOUS NE CHOISISSONS NI N’ELISONS NOUS MEMES NOS REPRESENTANTS . Tous les candidats sont désignés par les trois ou quatre états-majors des partis siégeant à Paris, non selon leurs mérites, mais selon leur docilité au pouvoir central, et à ce qu’on attend d’eux: qu’ils la ferment, si on le leur demande.

Ils en est ainsi depuis l’annexion du pays en 1532. Ceux qui ont fait carrière depuis cette époque, l’ont fait de cette manière. Ce fut la même chose dans tous les pays qui, comme nous, ont du se soumettre, par un rapport de force défavorable, sanctionné par des batailles sanglantes, puis par de faux accords déguisés en  » traités », afin de les camouffler par un voile d’aspect honorable, permettant de surcroit à ceux qui en furent victime, de croire que, ayant « traité » avec l’ennemi, ils ont, du moins, sauvé la face. Douce illusion que cultivent encore certains Bretons qui affectent de croire que l’Edit de 1532, authentique loi française promulguée par un Etat étranger, sans aucun effet juridique possible en Bretagne, a été « un acte librement consenti, entre deux puissances souveraines » (il est temps, enfin, que cette sotte formulation soit réyée de nos manuels d’histoire, ainsi que des esprits qui refusent de voir la vérité en face: deux invasions effroyables en 1488 et en 1491; une mainmise systématique sur la Bretagne de 1491 à 1532; une réunion commandée des Etats de bretagne sur l’ordre de la France en aout 1532; un acte rédigé par la Chancellerie de France, sans vote des Bretons, la plupart agissant par peur, par corruption, sous l’effet de la manace et de l’intimidation étalées au grand jour …).

Les élus canadiens, écossais, gallois, catalans , basques…….. (des Vrais, ceux là), en ont tiré les conséquences. Les nôtres: NON, NON, NON.

Mais dans le même temps, la prise de conscience de l’identité nationale progresse, d’une manière quasi vertigineuse.

On se souvient peut-être (sinon, on peut aller dans la case Google, et taper: « Un breizh s’invite chez Lebranchu »), qu’en janvier 200o, je fus, pour la troisième fois consécutive, invité à la cérémonie des voeux par les services de Marie-Lou, alors ministre des petites et moyennes entreprises.

A ma grande honte, je vais vous dire pourquoi . Pendant que je faisais le trajet, à pied, de mon domicile au Ministère, rue de Lille, je me disais, en moi-même, que l’idée de réunir la famille bretonne à Paris était excellente, y compris dans un Ministère. Mais qu’en revanche, il était inadmissible que l’on prenne prétexte de ses propres fonctions officielles pour « lécher » la colonie bretonne – c’est à dire son propre électorat, direct ou indirect -, sous prétexte de lui souhaiter inutilement une bonne année, et qu’on les régale par un buffet somptueux, composé pour plusieurs centaines de personnes, avec des musiciens choisis pour la circonstance, AVEC UN BUDGET ALIMENTE, non par les deniers des invités – qui auraient certainement accepté avec plaisir de participer aux frais très élevés de cette fête -, MAIS AVEC LE BUDGET DE L’ETAT FRANCAIS. Cela, durant les trois années consécutives qu’on m’a invité, m’est apparu comme une opération moralement choquante, une sorte de vol: les réceptions dans les ministères et les Palais nationaux français, selon mes principes sur le service public, doivent être motivés par le service et l’intérêt de l’Etat français, exclusivement, ce qui n’était manifestement pas le cas. La Bretagne, symétriquement doit payer de ses deniers ses propres manifestations identitaires, elle en a les moyens.

Les Français ont beau avoir détourné à leur bénéfice, de 1532 à 1789, parmi d’autres exactions, des impôts bretons COLOSSAUX (voyez, une fois de plus, l’admirable Traité de Marcel PLANIOL presque jamais cité par nos « historiens »; beau sujet de thèse de doctorat en histoire, aux lieu et place de la culture des radis et des choux-navets dans la région de Vannes de 1717 à 1720, sujet dont se foutent les Bretons, d’une manière absolue ), cela ne me consolait pas d’aller m’abreuver à leurs dépens dans l’une de leurs officines, par respect pour eux et pour moi: j’avais le sentiment, tant fut rigoureuse mon éducation dans le Finistère, de participer à un vol. En arrivant rue de Lille, cette année là, ma décision était prise de ne plus jamais m’associer à ce type de manifestation.

Marie Lou arriva alors, en retard, bien sûr, évanescente, la chevelure de travers. Elle fit une homélie assez courte, bien trop longue tout de même.

Descendue de son piédestal, ce fut à mon tour d’y monter, ou l’on ne mattendait certes pas. Pointant un doigt impérieux vers la cabine technique, je dis, simplement: « Rendez moi le son, s’il vous plait! ». Et le son fut à nouveau.

J’interrogeais alors notre compatriote, vertement mais courtoisement, sur son action en faveur de la langue bretonne, en train d’agoniser sous nos yeux, et sur ses initiatives pour faire cesser l’abomination des abominations: l’arrachement à la Bretagne de ses entrailles, le Comté de Nantes, siège de notre Gouvernement et de notre Diplomatie, pendant plusieurs siècles, du temps que nous avions encore notre Dignité (la Loire Atlantique, selon la terminologie héritée du temps ou le Pays a été massacré en tant que Nation, en 1789), et la création par le régime du maréchal Pétain, d’un mur de la Honte, brisant notre pays en deux, par un mécanisme colonial impensable, qui persiste actuellement par la faute de ceux qui, soixante ans plus tard, n’ont toujours pas su l’abattre.

Les journaux « Bretons » n’aiment pas que l’on parle de ces évènements (chut! intérêts bien compris, touches pas à mon pote!).

Un seul osa le faire: Breizh info ( voir dans Google la chronique pécitée, sous le titre  » Un Breizh s’invite chez Lebranchu »). Cette très pittoresque réception, ainsi, n’entra pas dans l’inconscient collectif, n’ayant été connue que des lecteurs de ce média, et de quelques autres, par l’effet du bouche à oreille.

Si je reviens sur l’évènement, c’est que je retrouve dans mes papiers, une lettre fort intéressante publiée dans Breizh Info en mars 2000, rédigée par le docteur Jean Louis le Mée, mon condisciple à la faculté de médecine de Nantes, en réaction aux évènements, qui prend tout son relief par rapport aux évènements actuels qui se déroulent en Bretagne, notamment la perspective des élections prochaines:

Lettre du Dr Jean-Louis LE MEE, sur la fête chez Marie-LOU

« ENFIN DU VRAI JOURNALISME, peut-on dire à la lecture de l’article « Fête au ministère … », paru page 7 du numéro 163 de vore journal.

« Votre correspondant, outre qu’il écrit avec talent, nous donne une information que la presse bien-pensante et aux ordres s’était gardée de faire connaître à ses fidèles lecteurs.

L’intervention tonitruante et ferme de mon confrère, le docteur Mélennec, a permis de jeter un pavé dans la mare de ce qui n’aurait du d’être qu’une de ces réunions aseptisées et convenues, faisant l’ordinaire de « nos » ministres bretons…

 » Car c’est bien là le double langage de nos élus. Sur le terrain: « plus breton que moi, tu meurs ! »; mais une fois rendus à Paris, ON SE COUCHE devant l’Etat français (Note du Dr Mélennec: exact, tout à fait), en occultant sans vergogne et sans honneur les préoccupations de ceux dont on a sollicité les suffrages à 600 kilomètres des dorures des ministères.

« N’est-ce pas ainsi qu’on toujours fonctionné les Josselin , les Pensec, les Bonnet, les Méhaignerie, ou autres pennou-braz, élus sur les terres bretonnes? Eclairer l’opinion publique sur les manigances du pouvoir de droite ou de gauche, sur les défaillances, pour ne pas dire les renoncements de nos élus, ouvrir une rubrique internationale digne de ce nom, créer une page sportive, ET NON PAS SERVIR LA SOUPE (note du Dr Mélennec: oh combien!), comme en ont l’habitude nos deux quotidiens, qui ABUSENT DE LEUR SITUATION DE MONOPOLE : voilà les voies que votre journal doit suivre.

« Le public n’est nullement intéressé par les anathèmes ou les querelles byzantines des militants, aussi estimables et sincères soient-ils ; laissons cela aux débats internes aux partis ou aux associations, la plupart du temps microscopiques, d’ailleurs.

 » Devenez le poil à gratter de la presse de notre péninsule. Vous aurez d’autant plus un rôle à jouer comme lieu de rencontre des idées et de discussion, pour atteindre un objectif partagé de façon plus ou moins explicite par beaucoup: la Souveraineté de la Bretagne.

 » Recevez mes encouragements, et mes cordiales salutations ».

Dr Jean Louis LE MEE

Les Bretons sont-ils, enfin, en cette période de « Breizh-touch » et autres manifestations de Fierté Nationale, en train de comprendre le message? Des indices sérieux donnent à penser que le lavage de cerveau dont ils ont été victimes de 1789 à aujourd’hui s’estompe, et que la mémoire leur revient, peu à peu.

A Paris, le 13 décembre 2007.

LOUIS MELENNEC

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