LE PRETENDU  » TRAITE  » de 1532 N’A JAMAIS ETE VALIDE AU PLAN DU DROIT. EN DROIT INTERNATIONAL, LA BRETAGNE EST TOUJOURS UN PAYS SOUVERAIN, LA FRANCE N’EST QU’UNE PUISSANCE OCCUPANTE .

LECTURE D’ACTUALITE : LA SAVOIE CONTESTE – avec raison -, les conditions dans lesquelles elle a été ANNEXEE PAR LA FRANCE EN 1860. De graves irrégularités ont été commises par le par le pays des Droits de l’homme. Ce « traité », conclu en violation des normes internationales, est nul de nullité absolue, non seulement parce que les conditions de validité des traités n’ont pas été respectées, mais aussi parce que ses clauses ont été violées. Un traité non respecté devient juridiquement nul, lorsque ses dispositions principales ont été bafouées. Un député – non breton, bien sûr, il s’appelle Yves NICOLIN – a interpellé le gouvernement par une question écrite sur la validité de ce traité.

La littérature publiée sur le toile est d’ores et déjà très importante. Voir, en particulier :

– La voix des Allobroges, traité de 1860. Nombreuses analyses sur la toile sur ce traité plus que contesté.

– Yves Nicolin, Savoie.

– 1860 : L’annexion de la Savoie et de Nice : 150 ans d’une forfaiture.

On attend avec impatience l’analyse juridique des Corses sur les conditions de leur annexion, faite en violation des droits du peuple corse. (Il est probable qu’une telle analyse existe déjà, ce que j’ignore, pour le moment). A une époque ou les populations condamnent les attentats et les violences de toutes natures, c’est sur le terrain du droit que le combat doit être transporté, ce que j’ affirme depuis plusieurs dizaines d’années.

 

 

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Le chapitre de la prétendue « Réunion de la Bretagne à la France », est l’un des plus importants de notre Histoire Nationale, comme on va le voir. Notre compatriote Ernest RENAN, l’un des plus grands esprits du 19ème siècle, dont la dissertation fameuse « Qu’est-ce qu’une Nation ?« , aujourd’hui incontournable, fait partie de la littérature politique mondiale, a parfaitement mis en évidence le phénomène suivant : la recherche historique met en péril de dissolution les nations totalitaires qui ont réussi, à un certain moment, à scotomiser totalement  l’histoire des nations envahies et soumises, en les acculturant, et en remplaçant leur histoire par celle du pays colonisateur. En d’autres termes : la France a fait plus que « bricoler » son histoire nationale. Par un véritable lavage de cerveaux, elle a imposé cette histoire rabotée, trafiquée, unifiée, aux nations périphériques (les Bretons, les Basques, les Alsaciens, les Flamands, les Corses, les Savoyards …) comme une religion, en leur faisant accroire, disposant des écoles, des instituteurs formatés, des programmes scolaires et universitaires, des carrières, des salaires, rémunérations, avancements hiérarchiques, distinctions honorifiques et autres, des sanctions, que cette histoire était commune à tous, là ou ces nations disposaient de leur propre histoire, celle des Bretons et des Basques étant beaucoup plus ancienne que celle des Francs et des Français. Tôt ou tard des chercheurs, creusant sous les décombres, découvrent l’histoire authentique. Nous sommes entrés dans cette phase en Bretagne. Les Bretons seuls décideront ce qu’ils doivent faire. On le leur a dit et redit : pour le moment, ILS NE FONT RIEN : ils aiment leur esclavage et leur humiliation.

 

 

 

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  Le prétendu « traité » de 1532, étant nul de nullité absolue, n’a créé aucun droit au bénéfice de la France : en droit international, la Bretagne est et reste un pays souverain et indépendant.

 

 

 

I – LA VERSION OFFICIELLE DE « L’UNION » DE LA BRETAGNE A LA FRANCE.

 

 

La plupart des dictatures et tyrannies du monde, lorsqu’elles prétendent annexer un pays qui leur est voisin mais étranger, utilisent la même « ficelle » explicative, grosse comme une corde : on affirme – il existe toujours des complices pour donner crédit à ces fables -, que le pays en cause, a été jadis « vassal », ou « dépendant », ou « subordonné », ou dans la « mouvance » de l’envahisseur ; dès lors, lorsque l’annexion du pays conquis est réalisée, on dit qu’il a été « réintégré» et qu’il ne fait, donc, que reprendre sa place dans la « patrie » commune. C’est ainsi que la Chine, le Maroc, l’Irak tentent ou ont tenté de faire croire que le Tibet, l’ex-Sahara Espagnol, le Koweit furent jadis, en des temps heureux, réunis sous la même bannière de souverains bienveillants, et que la situation actuelle n’est que le rétablissement du cours naturel des choses. Lorsqu’on conquiert ces victimes par la force des pays envahisseurs, ils ne font que rentrer au bercail (en anglais : they only come back home !)

 

La version officielle de l’histoire bretonne – celle imposée par la France -, que tous connaissent, est la suivante:

 

–  En 1491, Anne de Bretagne, Duchesse, se « fiance » volontairement à Charles VIII. L’aimant d’amour, elle l’ épouse, apportant en dot (en « dot » (!)) la Bretagne à la France.

–  En janvier 1499, Charles VIII étant mort l’année précédente, elle se marie avec son successeur sur le trône de France, Louis XII : à preuve, dit-on, de son attachement à ce pays, qu’elle a épousé aussi, en se mariant avec Charles VIII.

–  En 1532, les Bretons, sollicitent « librement » la « Réunion » de leur pays à la France, témoignant de « la bonne amour » entre les deux peuples ( cet amour existait; simplement, ils ne le savaient probablement pas, car ils se battaient par des guerres meurtrières depuis mille ans – sûrement par ignorance de leurs aspirations réelles, ou par plaisir -, pour conserver leur liberté!)

–  Les Bretons adhèrent aux idéaux révolutionnaires universels, en 1789, librement aussi – c’est exact, ils ont précédés ces principes, et ont eu une importante influence sur les FRANCAIS, BIEN AVANT 1789 – Nouvelle preuve, dit-on, qu’il ont les mêmes ambitions et les mêmes aspirations que les Français. Depuis lors, la Bretagne et la France sont un seul et même peuple, battant à l’unisson d’un même coeur. L’histoire de l’Union franco- bretonne est donc … un roman d’amour !

Au même titre, en quelque sorte, que l’ « Union » de la Chine et du Tibet, de l’Ecosse et de l’Angleterre, de la Catalogne et de la Castille, du Kurdistan et de la Turquie, du Maroc et de l’ex-Sahara espagnol … Et ainsi de suite.

 

 

 

 

II – LA VERSION HISTORIQUE REELLE : L’INVASION ET L’ANNEXION DE LA BRETAGNE.

Cette version des faits est absurde. Le drame réel de la Bretagne se noue à partir de Louis XI, roi de France, qui règne de 1461 à 1483. Ce roi, que l’on a appelé « l’universelle araignée », en raison de son aptitude à pousser des tentacules partout, parvient, par des moyens divers – souvent crapuleux -, à agrandir « son » royaume de plus d’un tiers, en même temps qu’il constitue une armée considérable, appuyée par un budget énorme.

 

La Bretagne, en réalité, n’a pas été « réunie » à la France, mais a été envahie, conquise, réduite, annexée.

 

Pour être bien compréhensible, l’histoire doit ici être résumée et réduite à ses éléments simples :

 

Pendant mille ans, du 6ème au 15ème siècle, la Bretagne est en conflit permanent avec la France. Des guerres fréquentes opposent les deux pays. Sauf pendant de courtes périodes, essuyant quelques échecs, la Bretagne sort toujours victorieuse de ces guerres.

 

–  Sous Louis XI (1461 à 1483), et sous son fils Charles VIII (1483 à 1498), la France devient une sorte de « superpuissance », de loin la plus importante d’Europe. Menacée de disparition sous le règne de Charles VII, père de Louis XI, par l’effet de l’invasion anglaise, elle s’agrandit, sous ce roi, de plusieurs provinces très prospères : la Bourgogne, l’Anjou, la Provence, le Maine …

–  En 1487 et en 1488, puis en 1491, les armées de Charles VIII envahissent la Bretagne. Cette invasion n’est pas le fait du hasard. Elle est depuis longtemps préparée et prévue par Louis XI, qui en confie l’exécution à son fils, pour le temps qu’il sera devenu roi et majeur. Le rapport des forces étant disproportionné, la Bretagne est vaincue; ses armées sont détruites le 28 juillet 1488, à Saint Aubin-du-Cormier. Bien que mariée, d’une manière canoniquement valide avec Maximilien, roi des Romains (qui deviendra Empereur du Saint Empire en 1508), Anne se voit contrainte, sous l’effet des pressions auxquelles son jeune âge ne lui permet pas de résister, d’épouser le roi de France Charles VIII, qu’elle déteste, par un traité inégal et irrégulier, conclu sous la contrainte, les armées françaises occupant tout le pays, la Bretagne n’ayant plus de force armée pour leur résister.

En janvier 1499, à Nantes, Charles VIII étant décédé l’année précédente, Anne épouse, de sa propre volonté cette fois, son successeur Louis XII, celui-ci, son proche parent, acceptant de négocier avec elle le nouveau statut de la Bretagne, sur un pied d’égalité. Par ce mariage, en raison de l’intraitable volonté  de la Duchesse, le Duché redevient autonome. Le gouvernement, supprimé par Charles VIII, est rétabli; Anne gouverne d’une manière ferme. A peu de choses près, tout fonctionne comme avant. Le plus important de ce traité, signé le 7 janvier 1499, énonce les dispositions prises par les deux souverains pour que la Bretagne redevienne totalement indépendante après leur décès. La couronne de Bretagne doit, par un traité non ambigu, être attribué à leur deuxième enfant, en tous cas au légitime héritier du Duché, sans que les rois de France aient rien à y redire. Par son deuxième mariage et par ce traité, la Duchesse réussit donc à sauver l’indépendance de son pays. Dans le cours tumultueux de sa courte existence, c’est son oeuvre maîtresse.

 

Malheureusement, la puissance prédatrice, la France, en situation de force et de violer le droit, va faire échec à ces dispositions fermes et claires.

 

Anne décède en janvier 1514, sa fille Claude lui succède en qualité de Duchesse de Bretagne. Elle épouse François d’Angoulême quelques mois plus tard. Son père, le roi Louis XII de France décède à son tour, le Ier janvier 1515, François d’Angoulême lui succède, sous le nom de François Ier.

Claude de France et de Bretagne disparaît en 1524. Elle a donné sept enfants à François 1er. Les deux premiers fils se prénomment François et Henri. Le premier, appelé à succéder à son père sur le trône de France, reçoit selon la tradition le titre de Dauphin de Viennois; le second est pourvu du titre de duc d’Orléans.

A la mort de la Duchesse Claude, fille d’Anne de Bretagne, petite fille de François II, l’héritier légitime du trône breton, n’est, en aucun cas, son fils aîné, François. L’héritier du trône de Bretagne est le prince HENRI, deuxième fils de Claude et de François Ier, ainsi que le veut le traité signé par Anne de Bretagne, au nom et selon les volontés de son peuple, qui n’aspire qu’à un chose : être délivré des français  ..

Les Bretons ne voulant à aucun prix que le dauphin François, fils aîné de Claude de Bretagne et de François Ier monte sur le trône de Bretagne, demandent avec la plus grande fermeté – par acte notarié -, que le deuxième fils du couple Royal, le prince Henri, soit reconnu comme seul Duc légitime, car il est leur « prince naturel ». Ce refus des Bretons de se voir imposer comme Duc un prince appelé par ailleurs à régner sur la France, n’est pas une invention de quelques historiens modernes. Il fit grand bruit à l’époque dans le royaume de France. A telle enseigne que le bourgeois de Paris écrit dans son journal, la volonté clairement exprimée des Bretons de placer sur le trône Breton, Henri, leur « prince naturel ». Voici ce passage capital, traduit en français moderne :

« Il y eut (en Bretagne), de la part des seigneurs et des gens du pays une grande résistance, parce qu’ils ne voulaient pas avoir comme Duc le Dauphin de France, mais son frère, M. Henri, duc d’Orléans, ….  Ils voulurent avoir un duc qui se tînt au pays, afin que le pays en fut meilleur ». Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier (1515-1536), page 430 (Livre numérique, consultable sur la toile).

Par une manoeuvre grossière, l’héritier légitime de la couronne ducale, Henri d’Orléans, est dépossédé de ses droits par le roi de France François Ier, au bénéfice de son frère aîné, François, dauphin, héritier par ailleurs de la couronne de France en vertu des lois de dévolution du royaume.

La Bretagne, durant ces années qui précèdent l’imposture de 1532, est réduite au silence par les Français, par des manoeuvres gravement irrégulières, toutes prouvées désormais par les archives :

. les fonctions de premier ministre-chancelier de Bretagne sont abolies;

  . le gouvernement de Bretagne (le conseil ducal) est dépossédé progressivement de ses attributions, en attendant sa suppression;

. des Français ou des collabos bretons sont mis en place dans toutes les fonctions importantes;

. les consciences sont achetées par des moyens divers;

. des pressions fortes sont exercées sur les grandes familles bretonnes, certaines menacées d’être dépossédées de leurs biens;

. de vastes seigneuries bretonnes sont attribuées à des Français.

Les Français, qui se sont emparés de tous les pouvoirs en Bretagne après la mort de la Duchesse Anne, avec une habileté diabolique, passent aux actes en 1532, car le fruit leur parait mûr. Les faits, méconnus ou dissimulés volontairement jusqu’à une époque très récente, sont aujourd’hui mis au jour, par des archives irréfutables, qui méritent d’être mieux exploitées, et qui le seront lorsque l’université sera décolonisée.

 

 

3 – LE FAUX « TRAITE » DIT « D’UNION PERPETUELLE DE LA BRETAGNE ET DE LA FRANCE ».

 

 

 

Trente années d’occupation effective du Duché par la France, annexé en fait, indépendant en droit, trois mariages franco-bretons (la duchesse Anne épouse deux rois de France, comme indiqué plus haut, en 1491, puis en 1499 ; sa fille Claude épouse François Ier, successeur de Louis XII, en 1515), n’ont guère avancé les affaires de la France en Bretagne : le pays est toujours souverain, en attente que le légitime héritier du trône soit couronné, en qualité de « seigneur naturel » de la Nation ; les Français ne font que tenir les leviers de commande, ce qui n’est pas la même chose : ils sont détestés, comme ils l’ont toujours été. Les Bretons attendent l’événement qui va permettre de se débarrasser de cette plaie : chasser les Français. A défaut d’avoir pu porter sur le trône de Bretagne Renée de France, soeur de la Duchesse Claude, deuxième enfant d’Anne de Bretagne et de Louis XII, les Bretons réclament Henry pour Duc, par acte notarié, dès la mort de sa mère la Duchesse Claude, car ils ne veulent en aucun cas pour souverain un prince étranger, surtout pas d’un prince français héritier du trône de France : si une telle hypothèse se réalisait, c’en serait fait de l’indépendance bretonne : la Bretagne serait ipso facto annexée par l’ennemi héréditaire. Ce que la Duchesse Anne, politique fine et avisée, avait toujours su, et voulu éviter avec une détermination FEROCE, jusqu’à son dernier souffle.

 

Les choses vont tourner autrement, à la grande colère des Bretons, exceptés les complices de l’opération – les « collabos » de l’époque -, et de ceux qui, pris dans les nasses françaises, menacés dans leurs biens, dans leurs familles, dans leurs perspectives de faire carrière honorable, ne peuvent se dégager des pressions dont ils sont victimes.

 

En 1532, avec le concours et sous l’effet des manipulations et des pressions exercées par le corrompu cardinal Duprat, Premier ministre-Chancelier de France, un faux « Traité » est censé être conclu entre les Bretons et le Roi de France, à Vannes.

C’est, en réalité, une imposture :

 

– Le roi François Ier de France se transporte en Bretagne, en mai 1532, dans un apparat impressionnant et menaçant, entouré de sa Cour (12000 personnes, 12000 chevaux), avec plusieurs milliers de soldats. Le Parlement général de Bretagne (les Etats de Bretagne) est convoqué à Vannes. Il se réunit le 4 août, dans un climat de peur et de frayeur. Le roi de France se loge avec les principaux de son entourage, au château de Suscinio, résidence d’été des ducs, prêt à intervenir en cas de nécessité.

 

–  Aucune négociation n’est instaurée entre le roi de France et les délégués Bretons. Ceux – ci ne sont pas admis à nommer des ambassadeurs, ni à se mettre autour d’une table pour discuter les termes d’un accord éventuel. Plusieurs d’entre eux sont convoqués à Chateaubriand, ou le roi François Ier réside quelques jours, non pour élaborer un quelconque « traité », mais pour arrêter les détails de l’opération d’annexion, en la travestissant sous l’aspect d’un faux accord bilatéral, c’est à dire d’un traité apparent.

–  Aucun texte commun n’est rédigé par les Bretons et les Français. Surtout pas ! Les Bretons veulent le départ des Français. Les Français ne veulent qu’une seule chose : dévorer la Principauté Haute et Noble de Bretagne.

–  Les Bretons sont placés devant le fait accompli, sans aucun vote. Le 4 août, les députés, effrayés, sont convoqués à Vannes; la séance n’est pas dirigée par l’évêque de Vannes, président de droit, mais par Montejean, haut militaire français, qui se présente armé et botté. La séance est houleuse. On donne lecture publiquement d’une déclaration, aux termes de laquelle les Bretons sont censés solliciter, humblement, la réunion perpétuelle de la Bretagne avec … son ennemi millénaire, la France. C’est un scandale. Montejean, irrité par l’opposition des délégués de Nantes, descend de sa tribune, pour tenter de les rosser.

(Le texte censé concrétiser le contrat est reproduit par Dom Morice, … n’est en aucun cas un traité discuté, annoté, modifié, paraphé par les Bretons, mais le texte élaboré unilatéralement par le gouvernement (la chancellerie) des Français, très probablement avec le concours de deux ou trois collabos. C’est ce texte qui est imposé sans vote aux Bretons).

–  Quelques jours plus tard, le roi de France promulgue un Edit, décrétant que le roi français a accepté la « prière » des Bretons, et que désormais, la Bretagne et la France sont unies indissolublement. Les Bretons n’ont rien sollicité, rien demandé, rien voté. Leur vœu le plus sûr – en dehors quelques seigneurs qui acceptent de se laisser corrompre, quelques évêques français nommés en Bretagne depuis la mort d’Anne de Bretagne, décédée dix-huit ans auparavant, et autres collabos -, est que les Français quittent le pays. Fait capital, le texte censé instrumentaliser ce prétendu Traité, est un édit, c’est à dire, non un acte bilatéral rédigé en commun par les deux parties, authentifié par leurs signatures, mais un acte unilatéral, rédigé et promulgué par la France seule : en d’autre termes, c’est une loi française, sans effet juridique possible en Bretagne, pays souverain.

L’imposture du mois d’août 1532, longtemps considérée comme un accord entre deux puissances souveraines, est aujourd’hui analysée clairement comme ce qu ‘elle est : un montage imposé par la France, sous la menace, dont la seule évocation indigne toute la Bretagne cinq siècles plus tard.

Pourquoi les Bretons ont-ils cédé, après 1000 ans de conflits avec les Francs, puis les Français ? Pourquoi ne se sont-ils pas révoltés ?

Nous avons énuméré ci-dessus les raisons pour lesquelles, malgré leur capacité extrême de résistance, les Bretons ont été contraints de s’incliner en 1532, dix-huit ans après la mort d’Anne de Bretagne. Sans souverain à la tête de l’Etat (le jeune Duc, Henri, est tenu en otage à la cour de France, la princesse Renée de Bretagne a été expédiée en 1528, mariée à un principicule en Italie), sans Chancelier-premier ministre, sans gouvernement effectif, gouvernés par le Chancelier de France Duprat, homme extrêmement corrompu, sans principes moraux et sans pitié, sous la pression constante de l’occupant, sans armée, le roi de France pratiquant lui-même la corruption sur une grande échelle, avec quelques familles nobles qui jouent le jeu de l’occupant, la partie est plus qu’inégale. Assurés de tout perdre et d’être écrasés par la France en cas de résistance, ils n’ont aucun moyen de s’opposer à l’infamie qui leur est imposée. Maîtres effectifs de tous les leviers de commande, les Français sont en situation d’imposer ce qu’ils veulent, et même de provoquer une nouvelle invasion militaire en cas de nécessité. La France n’est pas encore chez elle en Bretagne en 1531, mais sa capacité de nuisance est déjà extrême : les bretons vont faire la triste expérience pendant 257 ans, de 1532 à 1789, plus encore après 1789, jusqu’à nos jours (1).

Il faut placer ici un démenti inacceptable à certains propos tenus par certains historiens irresponsables ou ignares :

D’une part, les Bretons ont bien tenté de se révolter, à plusieurs reprises, sous la monarchie capétienne, puis après la prétendue révolution de 1789. A chaque fois, on leur a envoyé des armées françaises, qui ont commis des dégâts effroyables (1492 : le complot breton; 1675 : révolte du papier timbré; guerres de la Ligue : scission de la Bretagne, avec création d’un Parlement à Nantes; affaire Pontcallec, 1718-1720; guerres de Vendée, de Loire Atlantique et de Bretagne en 1793-1794 …). La cruauté des répressions françaises  devant ces soulèvements suscite l’horreur, et font partie de l’héritage intellectuel des Bretons qui, il faut le souligner, ne pardonneront jamais : la France s’illusionne si elle croit le contraire (voir ci après : Une marâtre aux mamelles sanglantes : la France).

D’autre part, si les Bretons n’ont pu disposer de forces militaires suffisantes pour chasser les Français de 1532 à 1789, leur opposition à la France, par les moyens dont ils disposaient, a été toujours permanente, ferme, efficace : on lira avec surprise – et fierté pour nos lecteurs Bretons -, dans le chapitre publié par nos soins sur la colonisation de la Bretagne de 1491 à nos jours, la violence avec laquelle nos ancêtres se sont opposés à la monarchie capétienne, et les sanctions rigoureuses dont ils ont été l’objet de la part de celle-ci. Rappelons qu’à la veille de la révolution de 1789, la Bretagne réussit à ne verser que deux fois moins d’impôts à la France que les provinces du royaume, qu’elle s’administre d’une manière autonome, et même que l’Intendant ( = le gouverneur civil, sorte de « Gauleiter » français en Bretagne) se sent en danger dans ce pays hostile, craint pour sa vie, et envisage de s’enfuir !).

Il est clair aujourd’hui, que les faits qui se sont déroulés à Vannes en 1532 ne sont ni de près, ni de loin, un « traité »; les documents qui proclament cette prétendue « union » sont des chiffons de papier.

 

CONSEQUENCES DE LA NULLITE ABSOLUE DU PRETENDU TRAITE DE 1532 : LA BRETAGNE EST ET RESTE UN PAYS SOUVERAIN.

 

La conséquence juridique de cette analyse est capitale. La règle de droit est péremptoire : Le prétendu traité de 1532 est nul de nullité absolue. Les juristes vont encore plus loin : ce prétendu « contrat » est affecté d’irrégularités si graves, tant de fond que de forme , qu’il est inexistant juridiquement, pour la raison qu’aucune des conditions de validité des traités n’est réunie :

– Incompétence : les Français ont prétendu conclure un traité avec les Etats de Bretagne. Or, ceux-ci sont strictement incompétents pour traiter de ces matières. En Bretagne, seul le Duc et son gouvernement sont habilités à négocier les traités internationaux.

– Absence de consentement. L’Edit du mois d’août 1532 a été imposé d’une manière unilatérale par les Français, par la contrainte. De plus, il y a eu des manoeuvres de concussion, prouvées par les témoignages historiques. Ces deux vices de fond, majeurs, interdisent, d’une manière stricte, de décorer les fantaisies perpétrées par les Français du nom de traité.

– Violations graves des conditions de forme. Les Bretons n’ont pas été habilités à désigner des ministres plénipotentiaires, des ambassadeurs ou des négociateurs. Ils n’ont pas été admis à proposer, élaborer, négocier, participer à la rédaction, discuter d’un quelconque accord. Le texte de l’Edit français leur a été imposé, en violation grave des conditions  strictes d’élaboration des traités, selon les lois bretonnes et internationales du temps (voir notre important article : La troisième cause de nullité, ci-après).

– Enfin, il n’y a eu aucune réciprocité dans les avantages qu’en ont retiré les parties. La France seule a tiré tous les bénéfices de l’affaire. Les Bretons ont tout perdu dans cette sinistre affaire, l’une des plus graves de leur histoire bi-millénaire.

Lorsque qu’un traité liant deux pays se révèle être nul, ces deux pays se trouvent remis dans la situation antérieure au traité nul ou annulé.

De surcroit, il n’y a pas de prescription en la matière (cf le très important article du professeur Charles ROUSSEAU, cité ci-après). Le fait que la France soit installée en Bretagne depuis cinq siècles, et qu’elle gouverne le pays malgré lui, est sans effet, et ne crée pour elle aucun droit. Pour bien comprendre l’idée que nous exprimons ici : en termes simples, compréhensibles par tout lecteur, y compris le moins au fait des choses du droit : le voleur ne devient pas légitime propriétaire des objets volés, quel que soit le temps écoulé depuis le vol commis, il doit le restituer à ceux à qui ils appartiennent.

Le texte qui régit les relations juridiques entre la Bretagne et la France est et reste le traité régulièrement conclu le le 7 janvier 1499 par Anne de Bretagne et Louis XII, lors de leur mariage à Nantes, les deux souverains exprimant dans ce texte, discuté, négocié, paraphé,  la volonté de leurs peuples respectifs et en leur nom. Ce texte consacrant la totale indépendance de la Bretagne, les Bretons n’ayant ni traité, ni discuté, ni accepté un quelconque « traité de réunion » en 1532 avec la France, la Bretagne RESTE, EN DROIT INTERNATIONAL, UNE PUISSANCE SOUVERAINE ET INDEPENDANTE : la France est une PAYS OCCUPANT, rien d’autre.

Le seul destin de la France en Bretagne : partir, évacuer le terrain, étranger pour elle.

 

 

LOUIS MELENNEC, licencié en droit, diplômé d’études supérieures de droit public, diplômé d’études supérieures de droit privé, diplômé d’études supérieures de sciences criminelles, docteur en droit, diplômé d’études approfondies d’histoire moderne, ex-chargé d’enseignement des facultés de droit, historien, Ex-consultant près le Médiateur de la république française.

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(1) SUR LA PHENOMENALE CAPACITE DE NUISANCE DE LA FRANCE EN BRETAGNE. Extraits de notre article sur La colonisation de la Bretagne, sous la monarchie capétienne, de 1532 à 1789 : et sous la république des droits de l’homme : une marâtre aux mamelles sanglantes.

De 1532 à 1789, le  « répertoire »   de la monarchie française pour tenter de  « tenir » les Bretons est incroyablement varié, et s’adapte aux circonstances, tout ce qui suit est certain, non pas inventé pour les besoins de la cause (thèses et ouvrages hyper-documentés de PLANIOL, LA BORDERIE,  MOY, REBILLON, FEVILLE, BONVALLET, DUPUY, MELENNEC et autres)  : massacres militaires (à Saint – Aubin – du Cormier, en 1488,  6000 soldats de notre armée nationale furent massacrés par les armées de Charles VIII; en 1675 : plusieurs milliers de Bretons sont assassinés, 10 000 soldats sont déversés sur la Bretagne; lors de la conjuration de Pontcallec 15 000 soldats envahissent la Bretagne, en 1719..); menaces, intimidations; révocations; suppression des fonctions dont vivent leurs titulaires; destitutions; confiscation des biens meubles et immeubles; achat des consciences, corruption, pots de vin; emprisonnements; nomination de Français ou de collabos dans les fonctions importantes; exils répétés des opposants; dissolution des corps constitués; lettres de cachet; exécutions capitales (dans l’affaire Pontcallec, 1720), interdictions faite à certains députés (jusqu’à plusieurs dizaines) de se présenter aux séances des Etats de Bretagne; interdictions faites à certains magistrats de siéger au Parlement; enregistrements forcés des lois françaises, pour leur donner force obligatoire, alors que, selon le droit, le consentement des Etats et du Parlement sont obligatoires; mises en recouvrement forcé des impôts illégaux, refusés par les Etats et le Parlement de Bretagne ….. A plusieurs reprises, humiliation abominable, les magistrats bretons sont sommés de se rendre en corps à Versailles pour se faire  « laver la tête » , et recevoir les ordres du roi (Planiol, tome 5, page 224) (seuls nos lecteurs bretons comprennent ce que nous écrivons ici) … A cela s’ajoute la menace, très réelle, de nouveaux massacres en cas de soulèvement de la population. Dans l’affaire Poncallec, qui ne réunit pourtant que peu d’insurgés, la France envoie en Bretagne une véritable armée : QUINZE MILLE SOLDATS !!! Les souvenirs des horreurs de 1675 sont dans tous les esprits. Comme le souligne Queniart (page 55), chaque grande famille a beaucoup à perdre d’un conflit durable avec la monarchie : le pays est donc tenu de se tenir tranquille : d’un coup de baguette magique, les armées françaises, sur ordre de leur roi et de leur gouvernement, sont prêtes à « débouler », et à tout saccager. : meurtres, tueries, viols, pillages, vols, massacres en tous genres, incendies, sanctions en tous genres  contre les élites et la population : l’imagination de notre voisin de l’Est, chaque fois qu’il s’y met, ne connait pas de limites (1487, 1488, 1491, 1675 … guerres de la ligue, 1719 (conjuration de Pontcallec),  1793, 1794 ..). La Bretagne est donc solidement tenue, même si les individus concernés sont bretons dans l’âme, et solidement anti-français. Les Bretons, malgré leur courage, savent cela par coeur, et ne tiennent pas à se voir massacrer par des barbares, dont ils ont appris à connaitre la cruauté. Le rapport de force, très nettement en faveur de la France, est la clé de la situation. Rien de cela ne décourage les Bretons, qui ne lâcheront jamais prise jusqu’à la fin de l’ancien régime, en 1789, époque à laquelle ils ont reconquis une véritable autonomie administrative, à force de résistance à l’arbitraire de la France.

(Confere : la situation de la Bretagne actuelle n’est pas différente : les Bretons, leur histoire étant enfin retrouvée, n’aspirent qu’à être débarrassés des Français).

Après 1789, sous la férule impitoyable du pays des droits de l’homme, la situation se transforme en une tragédie nationale. Les Institutions bretonnes sont supprimées. La Bretagne, en tant que telle, est supprimée, divisée en cinq départements, gouvernés par des Français exclusivement jusqu’à ce jour, décorés du titre de « préfets ». En 1793 -1794, la France commet un abominable génocide en Bretagne et en Vendée, qui est maintenant, grâce à internet, connu dans le monde entier : 115 000 victimes, dont plusieurs dizaines de milliers bretonnes,  destruction d’un tiers des habitations de Loire Inférieure, 5000 Bretons noyés dans la Loire, avec une cruauté inouïe; mise à mort de la langue nationale; destruction de la Bretagne en tant que pays, divisée en cinq départements; fonctions de gouverneurs départementaux confiées à des « préfets » français; exclusion de toutes les fonctions importantes des bretons qui osent afficher ouvertement leurs convictions bretonnes; décervelage, lavage systématique des cerveaux, qui a les effets que l’on sait : la liquéfaction des esprits, c’est à dire la Bretagne actuelle.

De 1914 à 1918 : les Bretons, qui n’ont jamais eu de contentieux avec l’Allemagne, sont enrôlés malgré eux dans un conflit qui n’est en rien le leur : 200 000 Bretons meurent dans cette guerre stupide.

En 1941 et en 1956 : amputation sans aucune consultation de la population bretonne du territoire national. Depuis : diminution annuelle drastique du nombre des locuteurs (plus de 10 000 par an), non compensée par la « création » de quelques misérables écoles bilingues; subventionnements clientélistes de la presse anti-bretonne d’une manière grossièrement discriminatoire; refus de signature de la charte des langues des nations sans Etat (dénommées, par dérision « langues minoritaires », la Bretagne étant ultra majoritaire chez elle …); débretonisation voulue et programmée de Nantes et de la Loire Atlantique; contrôle strict et censure de l’information (Nantes, 2008, mensuel « Bretons », 2013); refus absolu du gouvernement français, en violation grave du droit international, de réintégrer Nantes et la Loire Atlantique dans le territoire national, malgré le voeu unanime de la population et des élus; création aux frais des Bretons d’un immense mémorial de 9 millions d’euros, stigmatisant la ville de Nantes, aux dépens des autres centre esclavagistes mondiaux (Alger, Zanzibar, Tripoli, Londres, Liverpool …), sous couvert de devoir de mémoire; refus de commémorer le génocide brito-vendéen, sous couvert du devoir de non-mémoire  …

LA LISTE EST BIEN LOIN D’ÊTRE COMPLETE : MERCI LA FRANCE : MERCI, MERCI, MERCI !

SACREE CIVILISATION QUE CELLE DES DROITS DE L’HOMME !!!!

Quel est le doux poète  qui a écrit ces vers célèbres :

« France, mère des arts, des armes et des lois,

« Tu m’as longtemps nourri de ta mamelle  » …

C’est le merveilleux Joachim du BELLAY.

En Bretagne, les mamelles de la France étaient sanglantes : elles ne déversaient pas du lait, MAIS DU SANG.

Que font nos députés et nos sénateurs, aujourd’hui au courant de toutes ces horreurs ?

Voyez les débats récents au Sénat (public sénat ..) et à l’Assemblée nationale en 2012 et en 2013 : au lieu de se dresser, furieux, sur leur séant, et de jeter tout cela à la figure  des parlementaires et du gouvernement de France, ils demandent  ….. bien gentiment, qu’on fasse un référendum en Loire Atlantique !!!

Par bonheur, il existe au moins UN BRETON qui va le faire.

 

 

Pa

 

 

 

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BIBLIOGRAPHIE.

Nouvel avertissement : le problème de l’annexion de la Bretagne par la France, et de la nullité absolue du prétendu traité de 1532 ne peut être compris dans sa plénitude qu’à la condition de ne pas l’amputer de sa partie essentielle : l’étude très attentive du droit des Contrats et des Traités, de leurs conditions de validité, des causes de nullité, c’est-à-dire des faits qui les privent de tout effet, même si les apparences donnent à penser, en première analyse, que les conditions dans lesquelles ils ont été conclus paraissent régulières.

ARGENTRE Bertrand d’.,L’histoire de Bretagne, des Roys, ducs, Comtes et princes d’icelle, Paris, 1588.

CARBONNIER .., Les Contrats …

DE MAUNY (Michel), Les dessous de l’union de la Bretagne à la France (1532 – 1790). Paris,

Le livre de de Mauny a été pendant longtemps une référence, en l’absence d’autres ouvrages consacrés à ce sujet. Je me suis tenu en relations personnelles avec Michel de MAUNY, pendant trente ans, jusqu’à sa mort. Il avait été partisan de la validité juridique du prétendu traité de 1532. Puis, au fur et à mesure de mes recherches, il y a adhéré, pleinement. Il m’a révélé avoir pensé, depuis longtemps, qu’un prétendu accord promulgué unilatéralement par un Edit du roi du pays voisin ne pouvait être un traité. Il a été l’artisan de la conférence que j’ai faite dans le cadre de l’Université de Rennes, devant un public enthousiaste, sur Anne de Bretagne.

LA BORDERIE Arthur Lemoine de, Histoire de la Bretagne, 6 tomes, Mayenne, réimpression de …

LEPAGE Dominique, Finances et politique en Bretagne, au début des temps modernes (1491-1547), Paris, 1997. Bien que le but de ce volumineux travail universitaire – difficile à lire pour les non-spécialistes -, ne soit pas d’analyser la mécanique infernale par laquelle les Bretons, muselés, ficelés, sans aucun moyen réel de s’opposer aux Français qui occupent le pays et contrôlent toutes les institutions de l’Etat, l’auteur n’en détaille pas moins les phases et les moyens mis en oeuvre par les Français pour paralyser toute tentative de résistance efficace. J’ai effectué les mêmes recherches – dans un but plus explicatif au plan juridique et au plan politique -, et les confirme : c’est par un processus très habile, progressif et très pervers  que la France s’empare de tout, principalement en mettant dans tous les postes clés des Français et des Bretons ambitieux, voire de francs « collabos » : en particulier des Déserts et le comte de Laval-Chateaubriand … Après de longues réflexions, je pense que les francs « collabos » ont été rares : c’est en les étranglant et en les paralysant progressivement, par une politique voulue d’annexion, très franchement violatrice des droits de la Bretagne, que la France est parvenue à ses fins. Les évènements de 1532 ne sont que la phase finale d’un processus engagé lors des invasions françaises de 1487 : les Bretons, littéralement étranglés par le pays prédateur, ont réalisé qu’ils ne pourraient plus s’opposer à lui, et qu’il ne leur restait guère – en attendant des temps meilleurs -, qu’à accepter – ou à faire semblant d’accepter – les conditions que la France leur imposait, faute de tout perdre et de devoir accepter l’inacceptable. D’Argentré, dans son ouvrage de 1588, est très explicite sur ce point. Ceci confirme – comme tout le reste – que l’Edit de 1532, imposé par la France, l’a été sous la contrainte, ce qui lui enlève, en droit, toute qualification de traité (ou de contrat, les deux termes étant ici synonymes.

LEPAGE et NASSIET

MELENNEC Louis, Le faux traité de réunion de la Bretagne à la France, la troisième cause de nullité du « traité ». Article publié sur la toile. Tout historien qui prétend parler du prétendu contrat de 1532, est tenu de lire cet article, le crayon à la main. On y apprend que la conclusion des traités en Bretagne est une procédure extrêmement précise et détaillée, en aucun cas superposable à la fumisterie initiée et perpétrée par la France en 1532. Du point de vue formel, la conclusion des traités se fait en quatre phases : l’initiative et la nomination des ambassadeurs par le Duc et son gouvernement, les négociations, la rédaction du texte, la ratification. Tout cela entouré de garanties très précises, surtout s’il s’agit d’un traité important. Aucune de ces conditions n’a été respectée par la France en 1532, ce qui, seulement à n’envisager que ces violations des conditions de forme, indépendamment même de la violation des conditions de fond, rend impossible de qualifier de « traité » l’édit français du mois d’août 1532.

MELENNEC Louis, Il n’y a jamais eu de traité d’Union, en 1532, entre la France et la Bretagne … http://blog-louis-melennec.fr/2010/12/14/trois-juristes-historiens-un-historien-eminent-tous-bretons-sauvent-lhonneur-de-la-bretagn

MELENNEC Louis, Conférence faite à Vannes, devant … , 2006 (diffusée par l’ABP).

MELENNEC Louis, Le rattachement de la Bretagne à la France, mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies d’histoire moderne (Paris IV-Sorbonne, 2001).http://errancesenbretagne.wordpress.com/category/melennec-louis/

MELENNEC Louis, Comment Renée de Bretagne … Publié sur Internet (article très important, traitant de la spoliation de Renée, deuxième fille d’Anne de Bretagne, de son immense fortune et de ses droits au trône de Bretagne).

MORICE Dom, Histoire

N GUYÊN QUÔC DINH, Droit international public, 5ème éditions, pages 35, 321, 429, 443, 486 ..

PELICIER Paul, Essai sur le gouvernement de la dame de Beaujeu (1483-1491). Ouvrage majeur sur les relations brito-françaises sous le règne de François II.

POCQUET du HAUT JUSSE ..

PLANIOL Marcel, Histoire des Institutions de la Bretagne, 5 tomes, Mayenne 1981-1985. Ouvrage majeur. Le tome 3 analyse d’une manière parfaite la totale souveraineté de la Bretagne (pages 51 à 162), et les tentatives incessantes mais toujours repoussées des empiètements des Français  sur les prérogatives bretonnes.

RENEE DE FRANCE ET DE BRETAGNE.  Voir : MELENNEC Louis, Comment Renée de France .. La lecture très attentive de ce chapitre est essentielle à la compréhension des malversations commises par le roi François 1er de France et par sa mère, Louise de Savoie, associée à tous ses méfaits, là ou il y a des sommes d’argent importantes à voler. Renée a des droits certains à monter sur le trône de Bretagne. François 1er, son beau-frère, lui vole – au sens littéral du terme -, toute sa fortune, tout comme il dépouille sa propre femme, la Duchesse Claude de Bretagne. … En 1528, la princesse Renée est mariée par le roi de France à un principicule italien : Hercule de Ferrare. L’avantage est double : dépouillée de toute sa fortune par son beau-frère, elle ne sera plus en mesure de la réclamer; éloignée de France, avec un mari qui ne dispose que d’une armée faible, elle ne pourra réclamer le droit à la succession de Bretagne. Ces malversations – en particulier la mésalliance avec le Duc de Ferrare, scandalisent tous les contemporains………

 

REYDELLET Chantal, Les pouvoirs du dauphin Henri en Bretagne (1536 – 1547), M.S.H.A.B. 1991, 233 à 245.
REYDELLET Chantal,
François, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, fils aîné de François Ier (1518 – 1515), Bulletin philologique et historique. 1982 – 1984, 231 à 239.

ROUSSEAU Charles. Cet immense juriste, qui a enseigné à la faculté de droit de Rennes, puis à Paris, fut de son temps une sommité du droit international.

ROUSSEAU (Charles), Controverse relative a la validitedu traité de 1532 consacrant l’union de laBretagne à la France, extrait de la Revue générale de Droit International Public. Juillet – septembre1972, n°3, 76 et suivantes. 249. Charles ROUSSEAU, immense juriste qui a enseigné à la faculté de droit de Rennes, puis à la faculté de droit de Paris, une autorité internationale en son temps ..

 

 

 

 

 

COMMENTAIRE de Marcel TEXIER, ex-président de l’OBE.

 

MARCEL TEXIER, ex-Président de l’OBE (Bretons du Monde).

« Vous faites œuvre de salubrité publique, docteur Mélennec.
La Bretagne a été incorporée à la France à la suite d’une succession de crimes et d’opérations frauduleuses, pires : crapuleuses. Les invasions françaises de la fin du 15ème siècle ont scandalisé les contemporains. Toute l’Europe s’était alliée pour soutenir les Bretons dans leur lutte patriotique pour défendre leur pays, tous les pays alliés envoyèrent des troupes en Bretagne : les Anglais, les Allemands, les Castillans et les Aragonais, les Gascons étaient présents aux côtés de nos soldats, sous les ordres de nos généraux … L’invasion de la Bretagne par la France fut condamnée dans des termes péremptoires par toute l’Europe, personne ne soutînt les Français.

Le texte connu sous le nom « d’Edit d’Union », publié unilatéralement par la France, en août 1532, présenté comme un traité jusqu’à vos travaux de juriste et d ‘historien, c’est à dire comme un accord bilatéral conclu par deux puissances souveraines, ne fut rien d’autre qu’un tour de passe-passe juridique, initié et perpétré par la France seule : jamais les Bretons n’ont été consultés sur leur sort, ils n’ont ni négocié, ni participé à la rédaction de ce texte, ils ne l’ont pas paraphé, il a été publié unilatéralement sans vote de leur part, par la France seule. L’hostilité des Bretons à l’égard des Français, leurs ennemis héréditaires, – leur haine plutôt, car la France préparait ouvertement l’ invasion de la Bretagne depuis longtemps -, était millénaire, remontant au 6 ème siècle. De nombreuses guerres ont opposé les deux pays; la perspective pour les Bretons d’être gouvernés par un roi Français, par un prince détesté, était la catastrophe qu’ils redoutaient le plus.

En 1532, Bretagne a été annexée contre son gré : les Bretons avaient le canon dans le dos, et, depuis les invasions de 1491, ne possédaient plus d’armée pour chasser leur ennemi : voilà toute la vérité. Merci de l’avoir dite, et de l’avoir démontrée d’une manière irréfutable. (Personne n’a tenté de réfuter vos recherches, d’ailleurs).

Pas davantage les Bretons n’ont accepté, en 1789, que leurs institutions autonomes ni leurs lois particulières soient supprimées, ni, durant tout le 19ème siècle, que leur langue et leur culture soient persécutées, encore moins qu’ils soient gouvernés par des étrangers, décorés du nom de « préfets », gouverneurs exclusivement nommés par la France.

Si la France est toujours présente en Bretagne, c’est par l’effet de la force, non du droit. Au regard du droit international, le prétendu traité de 1532, ironiquement baptisé « d’union perpétuelle de la France et de la Bretagne», étant nul de nullité absolue, la Bretagne est juridiquement indépendante. L’ONU vient de rappeler que la France n’est présente dans les îles de Polynésie, que par le fait d’une colonisation : la situation est la même en Bretagne.

Vos publications établissent d’une manière aveuglante la légitimité des revendications des Bretons, occultées jusqu’à ce jour par un discours officiel inique. Ils nous confèrent UNE FORCE MORALE CONSIDERABLE. Vos travaux ont été insultés ? Laissez glisser les insultes avec mépris. Attendiez vous autre chose après tant de siècles de falsification de la vérité historique ? Ils sont maintenant publiés et reconnus. Pensez à Théodore HERZL, le père de l’Etat juif, à qui on jetait des pierres ».

Marcel TEXIER, Agrégé de l’Université, ex-Président de l’OBE (actuellement Bretons du monde).

 

 

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ADDENDUM.

Ce chapître est l’un des plus importants de l’histoire de la Bretagne. On va le comprendre immédiatement.

Tant que les Bretons, intoxiqués par un discours inique et fallacieux, ont cru que leur pays avait, comme on le leur a appris, et comme ils l’ont lu dans des manuels écrits par des historiens, non par des juristes spécialisés, « sollicité », « librement » de surcroit, l’ « union » de leur pays à la France, ils n’avaient guère à réclamer : libres de demander la réunion de la Bretagne à la France, ils l’avaient voulue, ils l’avaient obtenue. Il leur était difficile de rien réclamer aux Français après cela.

Mais cette version est fausse. Comme je l’ai raconté ailleurs (…), lorsque je me suis « accroché » sérieusement au sujet, il y a plus de quinze ans, j’étais loin de savoir l’incroyable découverte que j’allais faire. Ma double qualité de juriste et d’historien – il est juste d’ajouter aussi que sans ma qualité de Breton obstiné et intellectuellement honnête, je ne serai arrivé à rien -, m’a permis de progresser, avec une lenteur d’escargot certes, mais avec, à chaque détour de chemin, des faits et des idées dont j’étais bien éloigné de soupçonner l’existence …

Intoxiqué moi aussi par l’histoire officielle, j’ai cru, pendant longtemps, sur la foi de renseignements imprécis, très incomplets, volontairement tronqués, et surtout, sans doute, par l’incompétence absolue de nombre d’historiens stricto-sensu de disserter sur la validité d’un traité, ce qui suppose, dans ce domaine très particulier, des compétences plus que pointues, non seulement en droit public, en droit international, mais même en histoire des relations internationales et du droit des traités, que ce texte était un accord véritable, un contrat international, conclu entre deux puissances souveraines, agissant librement, en connaissance de cause, ce qui est la définition même des traités.

Ce  cheminement du chercheur, pour moi, a été un roman policier passionnant. Le résultat est là, vous allez le lire : la Bretagne n’a jamais sollicité d’être absorbée et digérée par la France, son ennemi mortel depuis de longs siècles; elle n’a jamais conclu de traité de « Réunion » avec la France; elle a été annexée par des pressions et des manoeuvres scandaleuses; le prétendu traité de 1532 étant juridiquement nul et non avenu, elle reste, en droit international, un pays souverain, c’est à dire INDEPENDANT. La France est entrée en Bretagne par la force, en violation du Droit, elle ne se maintient que par la force dans notre pays. …..

Cette publication, déjà faite ailleurs, A VALEUR DE PIQÛRE DE RAPPEL. Dans ma jeunesse, nous ne connaissions rien de notre histoire nationale, et nous répudiions notre identité, qu’on nous décrivait comme honteuse : l’oeuvre civilisatrice de la France était passée par là : et vlan ! vous êtes des Ploucs, les ploucs n’ont pas d’histoire, nous vous faisons la charité d’apprendre la merveilleuse histoire de France : admirez, pygmées, mettez vous à genoux, et baisez le sol, que cette grâce vous soit faite. « Êtes vous Bretons, la France commande ! « , a osé dire le comte de MIRABEAU, en 1789, humiliant publiquement devant l’Assemblée nationale la délégation bretonne venue à Paris protester contre la suppression unilatérale, par les Français, sans aucune consultation de la Nation Bretonne, de leurs antiques Institutions, de leurs lois particulières, le tout assorti d’insultes d’une grossièreté inimaginable contre notre langue et notre culture. Aujourd’hui, des millions de Bretons savent comment la Bretagne a été envahie et détruite par la France. Il reste encore des millions de Bretons et de Français qui n’ont pas eu accès à l’Histoire de notre Pays.

Le texte qui suit est inclus dans le rapport présenté à Bruxelles, au Congrès des Nations persécutées (FUEN), que l’on trouvera dans son intégralité sur la toile. Il est bon d’en détacher ces passages, pour que ceux qui n’auraient pas encore compris soient enfin au courant de ce qui s’est passé à Vannes en 1532, et les conséquences pharamineuses qui en découlent – en droit, non en fait, actuellement -, quant au statut réel de la Bretagne au regard droit international. L’article qui suit peut être considéré comme achevé, opérationnel et exact dans tous ses éléments. Cependant, en raison même de son importance, je le complèterai par quelques données supplémentaires, afin de la rendre encore plus clair, et par des références qui permettront aux spécialistes de tout vérifier – si l’envie leur en prend -, et aux futurs chercheurs de mieux expliciter certains points de détail, qui méritent une thèse superbe, lorsque l’université bretonne sera décolonisée. Il y a encore des découvertes à faire, n’en doutez pas !

Au plan juridique, à l’exception de quelques auteurs (principalement les immenses Bertrand d’ARGENTRE, et Marcel PLANIOL, breton, professeur à la faculté de droit de Paris, encore internationalement célèbre, un siècle après sa mort ….), presque tout ce que l’on a écrit sur ce prétendu traité est FAUX  …

Dans la vie d’un chercheur, il est difficile d’atteindre le degré de la joie que j’ai éprouvée, en arrivant au terme de mes conclusions. Les idées fausses ont la vie dure. Mais des progrès se dessinent chaque jour.

Il m’est assez plaisant de rappeler que si j’avais dû compter sur la diligence des historiens bretons pour publier mes travaux, ou de nos deux quotidiens nationaux, si grassement subventionnés par Paris avec nos impôts, mes bons amis : vous n’auriez à ce jour jamais lu une ligne de moi, et vous seriez encore prisonniers des sottises totalitaires qu’on vous a imposées si longtemps. Rappelez vous qu’en 2008, dix mille jeunes bretons ont envahi les rues de Nantes pour exprimer avec force leurs convictions bretonnes, et que des imbéciles et des minables – pour user d’un vocable à la mode -, bravant le droit sacré à l’information, violant le droit pénal et le droit international – lequel garantit d’une manière péremptoire le droit strict des Nations sans Etat de défendre leur Identité, et interdit aux Etats dominants de porter atteinte à cette identité  -,  ont réussi l’impensable, le criminel : ne retransmettre dans les médias aucune information sur cette manifestation si importante pour notre pays. Rappelez vous qu’en février 2013, un magazine, pour avoir osé publier les résultats d’un sondage relatant que les jeunes veulent renouer avec leurs vraies racines bretonnes, a été immédiatement retiré de la vente : Au pays du Goulag, on n’aurait pas osé faire une horreur de cette nature, digne du caniveau le plus sale. Les responsables sont les mêmes. Sont ils des Français ? Sont-ce des collabos bretons ? Sont-ils des porcs, tout simplement ?

« La Bretagne est une colonie, comme l’Alsace et les Basques, davantage que la Guadeloupe », croit pouvoir écrire, en 1831, avec un mépris ridicule, Michelet, l’homme qui a tant magnifié les massacres et les tueries de la prétendue révolution française. Aujourd’hui, hélas pour elle, pour nous aussi, qui avons le triste privilège d’être ses voisins, la France est en voie de déliquescence, et d’être mise à genoux, elle aussi. Plût au ciel qu’elle fût une colonie bretonne : ce que je sais de notre morale et du respect d’autrui qui inspire notre philosophie bretonne, nous l’eussions, nous, traitée avec humanité.

 

 

 

 

 

 

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